Puis, tout s'est arrêté.

Dans ma tête, ça ne chantait plus.

La pression sur ma poitrine était partie.

Je pouvais à nouveau respirer ; respirer de l'air, de l'air et non du feu.

Mes yeux papillotèrent. Je pouvais bouger.

Mon coeur battait toujours la chamade, la terreur courait toujours chaque fibre de mon corps. J'étais couverte de sueur, mais une sueur glaciale comme les doigts du démon pourtant si brûlant. Je tremblais comme une feuille, épuisée. Mais j'étais en vie. J'étais encore en vie. J'avais envie de pleurer de joie, mais je ne me permettais pas de me montrer faible. Je pouvais voir leurs visages ; Edwin penché sur moi, Wilhelm derrière lui. Je ne voulais pas qu'ils s'inquiètent plus, et encore moins qu'ils retournent à leur ancienne vision de moi, trop fragile pour être considérée égale aux autres mages. Alors je voulais juste dormir. Et changer de chemise de nuit, parce que celle-la sentait vraiment la merde, maintenant. Je me suis appuyée sur Edwin pour être capable de marcher, le rassurant le plus que je le pouvais avec ma voix rauque. On est passés devant plusieurs Templiers, l'épée toujours dégainée qu'ils pointèrent par réflexe vers moi ; je me contentai de leur jeter un regard noir, trop épuisée pour leur faire le sermon que je leur aurais collé en temps normal.

Lorsqu'on a atteint ma chambre, je somnolais déjà. Et alors qu'un rêve dérangeant commençait à poindre dans mon esprit, ma dernière pensée a été qu'il était bizarre que je ne me souvienne pas avoir dit non.