« L'on ne naît pas héros, on le devient. De sages paroles, un avis partagé par de grands hommes, de grands généraux ou de grands souverains. Mais, qu'est-ce qu'un héros ? Qu'est-ce qui donne droit à ce statut ? Un héros est-il porté par le peuple pour ses actes ? Ou bien est-il décrété comme tel par un quelconque homme de haute naissance ? De nombreux avis sont dans la nature, mais, une seule chose est commune à toute ses pensées, est héros quiconque fait preuve de fait d'armes exceptionnels. Un homme chassant à lui seul une meute de garns afin de sauver un village ? Un héros, et sans doutes, des décennies plus tard, une légende. Un homme protégeant une demoiselle en détresse d'un groupe de bandits ? Sans doutes sera-t-il le héros de la fameuse demoiselle, peut-être aura-t-il droit à quelques remerciements … Chaleureux ? Mais qu'en est-il de quelqu'un qui sauve un roi d'une mort certaine ? Qu'en est-il s'il fait parti de ceux que l'on ne peut mettre en valeur à cause de son sang impur ? Peut-on appeler Héros un bâtard ? Peut-on le faire sans crainte ? De nombreuses questions que voilà. Sans doutes certains d'entre vous se posent les mêmes. Dans ce cas, laissez-moi vous conter une histoire, peut-être cela vous aidera-t-i, qui sait ?

L'histoire qui nous intéresse concerne le maître d'armes royal, Dezial Rivers. Homme que l'on ne présente désormais plus. Frère officiel de la reine et une des plus fines lames du royaume, il est à la fois respecté et bafoué. Malgré cela, il a toujours su se montrer fort, conscient que la vie qu'il menait était inespérée pour quelqu'un de son rang.

Mais revenons à notre histoire. Celle-ci prend place lors du grand tournoi organisé en l'honneur du jeune roi, Halbarad II. Habituellement réservé aux chevaliers, le bâtard eut la chance de pouvoir y participer. Malgré son sang, son nom et les nombreux nobles qui crachaient sur tout cela, rares étaient ceux pouvant ignorer ses compétences, et, de fait du spectacle qu'il pouvait apporter à l'orphelin. En ce jour, il avait retrouvé un de ses frères, lord Aerendel, seigneur de Medraven. De tout cœur il avait espéré ne pas avoir à croiser le fer avec lui, de peur de le blesser ou pire. Cela avait aussi été l'occasion de faire d'Hedwige, celle qui lui faisait tant d'effet, sa Dame pour le tournoi. Malheureusement, très vite, les choses se compliquèrent. Adrian, son cousin, mais aussi un confrère au sein du Conseil des Sombrelame déboula de nulle part dans une démonstration de ses talents d'acrobates. Une telle entrée en scène ne pouvait désigner qu'une seule chose : un danger imminent. Il ne put réellement s'entretenir avec ce dernier mais, il se mit sur ses gardes. Soudain, un homme encapuchonné arriva tel une ombre sur l'estrade royale, s'étant déjoué sans mal de la garde mise en place. Sans la moindre erreur possible, Dezial reconnut les mouvements de l'homme, c'était un Sombrelame. Que faisait-il là ? Pourquoi agissait-il ainsi ? Non, il n'eut pas le temps de répondre à toutes ses questions, d'un geste il tira un couteau de sa ceinture, prit un bref instant pour calculer son coup, et lança son arme avec puissance. Cette dernière vint se ficher dans la gorge de l'assassin, à deux doigts d'ôter la vie du nouveau roi.

S'approchant de l'estrade il finit par grimper dessus pour démasquer sa cible. Il en fut stupéfait, il le connaissait, et il n'était autre qu'un ancien membre du Conseil disparu quelques temps auparavant. Que faisait-il là ? Pourquoi avait-il tenté de tuer le roi ? Mais plus important, il fallait que la situation soit calmée. Un tel acte pouvait enclencher une guerre avec les siens et cela était la pire chose qu'il pouvait se produire, ainsi, le maître d'armes inventa un mensonge, très vite rallié par son cher cousin, avant de lui demander de réunir le Conseil, le temps de calmer le jeu de son côté. Il accepta, et, très vite, le reste de la famille royale quitta l'estrade.

Le Sombrelame lui, resta là, réfléchissant à tout cela, tout en fouillant sa victime. Il y trouva différentes armes, du poison, mais bien sûr, nul parchemin. Cela était étrange. En tant que Sombrelame, quiconque exerçait un contrat dans la capitale devait d’abord passer par lui. Et cet homme qui avait disparu depuis tant de temps … Le voir revenir tenter d'assassiner le roi, c'était suspect. Quelque chose ne collait pas. Était-ce Phineas qui était derrière tout ça ? Dezial en était certain, même sans preuves, la Main était futée, un vrai renard. Se relevant, l'homme garda un air inquiet, se grattant la barbe il ne pouvait s'empêcher de penser que, aussi futé soit-il, le Stormrage n'avait pu agir seul. Qui donc aurait-il pu l'aider dans tout ceci ? Qui donc aurait-eu un quelconque intérêt à agir ainsi ? Un nom finit par lui venir en tête … Sigmar. Ce nom le fit frissonner. S'il était derrière tout ça, tant le Royaume que la Guilde courrait à un très grave danger. S'il venait à le rencontrer, serait-il capable de l'égaler ? De le blesser ? Ou au moins de ne faire qu'un adversaire dont l'homme se rappellerait ? Ce guerrier était l'être le plus effrayant que Dezial avait vu au cours de sa vie. Voyez-vous, s'il était considéré comme le meilleur combattant de sa guilde, c'était pour une seule et unique raison : Sigmar n'y était plus.

Mais, alors qu'il était perdu dans ses pensées, une douce voix vint le ramener à la dure réalité. Une voix lui donnant du « Lord Rivers », ce qui le fit sourire. Se retournant, il vit une jeune femme, fort belle, s'incliner devant lui. Une fois redressée, il put la voir plus clairement et la reconnaître, la protégée de sa sœur, une certaine Aliénor. Ou peut-être était-ce Guinevere. Deux jumelles. Lui n'avait jamais été doué pour ce genre de choses, une de plus. La belle le complimenta pour sa bravoure prétextant que le royaume avait grandement besoin d'hommes de sa trempe. Le maître d'armes sourit brièvement avant de se laisser tomber de l'estrade pour se retrouver à quelques pas de la femme du Nord. A son tour il s'inclina avec déférence.

Se rapprochant d'elle avec lenteur, il reprit la parole.

Arrivé devant-elle, il se saisit de sa main pour venir la baiser. L'action avait pour principal but de pouvoir lui transmettre des mots que seule elle pourrait entendre.


Se relevant de son baiser, Dezial sourit avec douceur. Mais, à la douceur se mélangea bien vite une certaine gêne. En effet, il ne savait toujours pas à laquelle des deux sœurs il parlait.

La gêne se fit plus grande en lui, gêne qu'il tenta de camoufler par un sourire, mais en vain. »