Cellie & Halbarad

What's rules the world

Le tournoi avait été avorté quelques heures plus tôt, et Cellie repensait aux événements tragiques qui avaient failli se produire. Le souverain de Kahanor avait tout simplement failli être assassiné devant ses yeux et devant ceux du peuple. Tous les nobles de l'estrade avaient suivi le roi jusque dans le palais, et même si la Stormrage avait cherché à lui parler, on l'avait – volontairement ou non – maintenu à l'écart.
La jeune femme gardait les lèvres et le visage clos, quand sa camériste la préparait pour se rendre au lit. Cellie lui attrapait le poignet lorsqu'elle commença à brosser ses cheveux d'or « Laisse-moi s'il te plaît. Je me chargerais de ceci moi-même. » La servante s'inclina avant de quitter la chambre refermant soigneusement la porte derrière elle. Elle prit elle-même la brosse et la passait dans sa chevelure, en observant son reflet dans le miroir. Si elle était né homme, peut-être aurait elle eut une tout autre vie. Douce illusion que de penser que même son père aurait été différent. Terminant son œuvre, elle se relevait un air décidé sur le visage, cette fois personne ne pourrait l'empêcher de voir son ami, il avait besoin de soutien dans ce moment difficile. Savoir que quelqu'un souhaitait vous assassiner n'était sûrement, pas quelque chose que l'on prenait avec humour.
Elle n'avait même pas pris la peine d'enfiler une robe de chambre ne sortant qu'en simple chemise blanche, tenue très peu convenable pour une dame de sa qualité, mais en ce moment cela ne lui importait que peu. Cela ne devrait pas choquer outre mesure Halbarad qui l'avait déjà vu ainsi alors qu'ils n'étaient que des enfants. Que des enfants en effet... Mais étaient-ils autre chose désormais ? Cellie se posait parfois la question.
Quelques courtisans lui jetèrent des regards étonnés, mais la jeune femme n'en avait cure. Elle se rapprochait de son but et comme elle le craignait, les appartements du souverain étaient gardés par tout une délégation de gardes royaux. Pas de quoi ébranler la détermination de la Stormrage, qui malgré son caractère doux pouvait se montrer inflexible parfois, surtout quand la vie de ses plus proches amis était en jeu. Elle s'avançait vers l'entrée quand un homme lui barra la route.
« Pardonnez-moi madame, mais personne n'est autorisé à voir le roi. » Cellie lui jeta un regard glacial avant de rétorquer : « Si vous ne me laissez pas entrer je vous jure que je vous crèverais les yeux moi-même ! À moins bien évidemment que vous ne préféreriez avoir affaire à mon père...» Ce n'était bien évidemment qu'un moyen d'intimider les gardes. Cellie aurait préféré mourir que de demander de l'aide à son géniteur, mais l'évocation de Phinéas Stormrage eut au moins le mérite de les faire obéir, tant et si bien qu'ils lui libérèrent le passage et lui ouvrir la porte qu'il refermait derrière elle.
La demoiselle chercha du regard Halbarad dans ses appartements qui lui semblait toujours bien trop grande pour lui, habitué à le voir évoluer dans d'autres lieux qu'ici. Lorsqu'elle l'aperçut enfin, elle se précipitait vers lui et se jetait dans les bras posant ses mains dans la nuque de son ami « Oh par les dieux Halbarad... » Elle le dévisageait inquiet caressa ses joues « Je suis désolé. Nul ne souhaitait que je me rende auprès de toi. Pardon. » Cellie culpabilisait réellement de ne pas avoir réussi à lui parler plus tôt, surtout depuis qu'ils avaient enfin renoué un véritable contact. La blonde s'inquiétait énormément pour lui, et encore plus maintenant « Vas-tu bien ? » elle se mordit la joue jusqu'à ce que le goût du sang vienne envahir sa bouche « Question idiote. Bien évidemment que tu ne vas pas bien. » Elle baissa les yeux.

Codes par Wild Hunger.

Cellie Stormrage & Halbarad Hammer

Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light.

Halbarad avait l’impression de devenir fou. Il tournait en rond dans sa chambre comme un lion en cage, usant prématurément ce sublime tapi aux couleurs chatoyantes qui, bientôt, ne serait plus qu’un souvenir. Epée dégainée, il aurait volontiers détruit ses appartements si cela avait pu l’aider à se sentir mieux. L’attente était insupportable et l’idée même de s’endormir lui donnait froid dans le dos. Comment avait-il pu être si négligent ? Il suffisait d’approcher la mort de si près pour se rendre compte à quel point on tenait à la vie. Le jeune Halbarad ne voulait pas mourir. Il voulait vivre, et accomplir tout ce qu’il n’avait pas eu le temps de réaliser durant ce règne trop court et qui risquait de s’en tenir là s’il n’était pas plus attentif à sa propre sécurité. J’ai peur, répétait sans cesse une voix dans son esprit. Oui par les Trois, je suis terrifié. Cette pensée s’insinuait dans son esprit, dans son cœur, lui coupait la respiration et faisait tourner sa tête. Mais le Roi n’était jamais aussi courageux que lorsqu’il avait peur, et il n’abdiquerait pas. Il était sur ce Trône de droit et n’avait aucune raison de fuir parce qu’on avait tenté de l’assassiner. Son corps fut parcouru d’un frisson d’effroi et il se laissa tomber devant la cheminée, emmêlé dans ses couches de vêtements qui masquaient partiellement la vue qu’il avait de l’âtre et de ses flammes envoûtantes. Le jeune homme aurait donné n’importe quoi pour être ailleurs qu’ici à se lamenter sur son sort, laissant toutes les émotions qu’il tentait d’enfouir l’envahir. Il aurait pu chevaucher des heures durant, s’entraîner au maniement des armes, il aurait même été prêt à écouter les gens du peuple se plaindre d’une branche d’arbre du voisin qui dépassait sur leurs terres. Tout, mais pas rester enfermé sous haute surveillance à ressasser ses idées sombres. Il glissa sur le dos et posa sa main sur son front, observant le plafond avec lassitude. Le plus dur était sans doute de ne pas comprendre. De se poser des questions, encore et encore, sans jamais trouver de réponse. Pourquoi les Sombrelames avaient-ils décidé de s’en prendre à eux ? A lui ? Pourquoi maintenant ? Halbarad voyait la montagne de problèmes à régler grandir de jour en jour, alors que le règne de son père avait été prospère et paisible. « Je vous en supplie, aidez-moi. Vous devez m’aider, me guider. Vous me savez être votre serviteur pour l’éternité, alors montrez-moi la voie. » Le silence pesant de la chambre fut brièvement troublé par un crépitement dans la cheminée qu'un chacun aurait pu voir comme un signe, mais le Roi ne cessa de ressentir ce terriblement sentiment d'oppression qui broyait sa poitrine et il serra le poing. Peut-être les Trois le guideraient-ils, mais il devrait avant tout compter sur lui-même.

La porte s’ouvrit sans qu’il ne donne son accord ou même qu’on ne le prévienne. Sur le qui-vive, Halbarad empoigna les dagues attachées à sa ceinture et se leva furtivement, le coeur battant. Mais ce fut Cellie Stormrage qui entra dans son champ de vision et il laissa tomber ses armes au sol tandis qu’elle fonçait sur lui et le serrait dans ses bras. « Oh par les dieux Halbarad... » Il enroula ses bras autour de son corps et frémit quand elle caressa sa nuque, puis sa joue. Regard plongé dans le sien, il tentait de garder la face. Halbarad ne voulait pas l’inquiéter elle, ni aucun de ses proches. Il ne voulait pas être faible, qu’on le considère comme un enfant. Or en le traitant ainsi, c’était exactement ce qu’ils faisaient. « Je suis désolée. Nul ne souhaitait que je me rende auprès de toi. Pardon. » Il déposa un baiser tendre sur son front et esquissa un sourire triste, ravi qu’elle ait voulu le voir et qu’elle ait fini par y parvenir. De compagnie, d’amitié, de soutien, c’était tout ce dont il avait besoin. « Vas-tu bien ? Question idiote. Bien évidemment que tu ne vas pas bien. » Halbarad prit la main de Cellie dans la sienne et secoua la tête. « Tu n’as pas à me demander pardon, tu n’es en rien responsable de … Ce qui arrive. Tu n’as jamais été responsable de quoi que ce soit. » Cela valait autant pour le Tournoi, que pour ces dernières heures et les années précédentes. « Je vais bien, j’ai … J’ai simplement l’impression que … » Que quoi ? Que je suis un incapable, impuissant. Un enfant. Il passa nerveusement sa main libre dans ses cheveux bruns et prit une grande inspiration. « Si l’assassin t’avait fait du mal, ou si il en avait fait à qui que ce soit d’autre sur cette estrade, je ne l’aurais pas supporté. » Il serra la mâchoire et remarqua alors la tenue légère qu’arborait Cellie. Il détourna rapidement les yeux, ayant l’impression de porter atteinte à une pudeur qu’il ne s’était jamais connu à l’égard de la jeune fille. Il l’entraîna à sa suite devant la cheminée et posa la couverture chaude négligemment jetée au sol sur ses épaules. A l’aube de devenir un adulte, mille et une sensations se bousculaient en lui, enivrantes, entêtantes, passionnées et violentes. Il ne pouvait pas penser à Cellie ainsi, pas après ce qu’il était arrivé. Il frictionna les bras de la jeune fille à travers la couverture et soupira. « Je ne demande pas à ce que tout le monde m’aime, ou au moins m’accepte, mais … Tenter de me tuer lors de ma seconde apparition en public, ce n’est pas … Très encourageant. » Halbarad cherchait ses mots, mais quoi qu’il dise, il passait pour un martyre et il n’aimait pas ça. «  Je suis si heureux de t’avoir à mes côtés ce soir, j’avais l’impression de devenir fou. »

Halbarad s’assit au sol, le dos appuyé contre le fauteuil qui trônait derrière lui. Il se sentait bien ainsi, comme il le faisait enfant. Paradoxalement, Halbarad voulait grandir et être traité en adulte, et pourtant il s’accrochait à des habitudes toutes simples qui appartenaient à son passé. Qu’y avait-il de plus difficile et douloureux que de grandir et laisser derrière soi tout ce qu’on avait toujours connu ? Il avait passé des heures ainsi, à lire et à rêver, alors qu’il aurait pu le faire sur le coussin moelleux qu’offrait le fauteuil. Non, il voulait sentir le sol sous ses pieds et son fessier, être plus près de l’âtre et de sa chaleur, se comporter comme n’importe quel garçon de son âge. Mais Halbarad ne serait jamais n’importe quel garçon de son âge, il était prisonnier d’une existence toute tracée qui ne laisserait passer aucun faux pas. « Le Château est en effervescence. C’est vraiment une catastrophe. Vous a-t-on cloîtré dans vos chambres, Euphemia et toi ? » s’enquit-il avec curiosité, le regard rivé vers les flammes. « Par ailleurs, comment as-tu réussi à entrer malgré la surveillance ? Je croyais que personne n’avait droit, cette nuit. » Un sourire plus espiègle que doux se dessina sur ses lèvres. Il connaissait suffisamment Cellie pour savoir pour savoir que derrière son apparente douceur se cachait une jeune femme pleine de ressources … Et une manipulatrice. Elle obtenait ce qu’elle voulait de qui elle voulait, parce qu’on ne pouvait rien refuser à une fille telle qu’elle. Quant à Lady Stormrage, elle connaissait assez Halbarad pour savoir qu’il n’allait pas bien et qu’il pouvait bien tenter d’affirmer le contraire et cacher son mal-être, il était pourtant bien là, à ronger doucement mais sûrement le bonheur qu’il tentait de reconstruire depuis la mort de son père. Elle savait qu’il cherchait simplement à garder la face pour elle, pour les siens, pour tous ceux qui passaient avant sa propre vie. Pourtant, le simple fait qu’elle soit à ses côtés suffisait à réchauffer son cœur qui ne désirait que tendresse. Son sourire disparut et il planta de nouveau son regard dans le sien, très sérieux. « Quand tu as appelé mon prénom aujourd’hui, j’ai eu tellement peur qu’il te soit arrivé quelque chose ! J’ai cru que mon cœur allait exploser. » Il se mordit la lèvre et tourna de nouveau les yeux vers la cheminée, tête douloureuse et corps tendu. Comme cela lui arrivait parfois depuis la mort de son géniteur, Halbarad avait envie de s’endormir et de rester dans son lit pendant des siècles. Laisser le monde avancer sans lui, répondre absent à la noirceur qui envahissait leur univers peu à peu, pourrissant la beauté de Kahanor et le cœur de ses habitants. Dormir pour mieux rêver, rêver pour mieux vivre.

Codes par Wild Hunger.

Cellie & Halbarad

What's rules the world

LJamais Cellie n'avait été aussi inquiète pour lui, sauf peut être le jour où son père était mort. Mais cela n'impliquait pas une tentative de meurtre à son encontre. Cellie était dans ses bras, caressait doucement sa nuque et ses joues comme pour vérifier si c'était bien lui et non son spectre qui se trouvait devant elle. Son regard plongé dans le sien, la jeune femme voyait la tristesse qui se reflétait dans ses yeux et dans son pâle sourire. Halbarad lui avait prit la main « Tu n’as pas à me demander pardon, tu n’es en rien responsable de … Ce qui arrive. Tu n’as jamais été responsable de quoi que ce soit. » La scène semblait se dérouler à une vitesse folle, c'était comme si ils ne c'étaient pas vu depuis quelques jours. Ils avaient besoin de l'autre, en particulier lors de ce genre de moment. Le souverain ne devait pas être seul à broyer du noir selon l'avis de Cellie, mais personne ne la consultait, elle n'était qu'une femme sans esprit particulier après tout. « Je vais bien, j’ai … J’ai simplement l’impression que … Si l’assassin t’avait fait du mal, ou si il en avait fait à qui que ce soit d’autre sur cette estrade, je ne l’aurais pas supporté. » La demoiselle n'était pas dupe, il n'avait pas vraiment répondu à sa question, mais cela confirmait bien ses craintes. Halbarad n'allait pas bien du tout, et il semblait avoir besoin d'elle plus que jamais. Gardant une main sur son épaule, elle la caressait doucement « Et moi je n'aurais pas supporté de te perdre. » Non, elle ne l'aurait pas supporté. Pas après ce qu'ils avaient réussit à traverser et que maintenant ils pouvaient enfin se regarder en face sans rougir ou avoir honte des événements passés.
Son ami eut soudain une attitude qui lui avait semblé étrange. Voyant sa tenue, il avait détourné le regard comme gêné. Ce n'était pourtant pas la première fois qu'Halbarad la voyait ainsi, et si ils avaient été marié comme prévus cela n'aurait sans doute eu aucune importance. Haussant les épaules légèrement tandis qu'il l’entraînait devant la cheminée posant une large couverture pour la couvrir, la Stormrage le remercia d'un sourire, quittant ses bras à regret. Le jeune homme s'installait en face d'elle afin de continuer au mieux leur conversation.
« Je ne demande pas à ce que tout le monde m’aime, ou au moins m’accepte, mais … Tenter de me tuer lors de ma seconde apparition en public, ce n’est pas … Très encourageant. » C'était certain, ce n'était pas encourageant du tout. Cellie le regarda tendit le bras pour prendre sa main et le regarda avec le plus grand des sérieux « Halbarad. Je ne sais qui souhaite te faire du mal. Je ne sais pas pourquoi non plus. Mais je suis certaine, persuadée que tu feras un bon souverain si tu te donnes les moyens d'y parvenir. Prends des décisions... seul. Et ne te laisse plus enfermer comme un enfant auquel on inflige une punition. Tu es le roi Halbarad ! Le roi de Kahanor. Impose toi. » Ce n'était peut être pas l'un des meilleurs conseils qu'elle avait donné, peut être même que cela allait vexer son ami, mais la jeune femme savait que si le roi se faisait mener par le bout du nez par une Main et un conseil royal trop influent, rien ne résultait de pouvait en résulter de bon. «  Je suis si heureux de t’avoir à mes côtés ce soir, j’avais l’impression de devenir fou. » Elle lui sourit avec une certaine tendresse « Je serais toujours à tes côtés. Après tout, j'aurais bien pu devenir ta femme. » aucune pointe de regret ne teintait sa voix en cet instant, on pouvait y percevoir même un peu d'amusement elle commençait à dépasser cela, doucement mais surement.

« Le Château est en effervescence. C’est vraiment une catastrophe. Vous a-t-on cloîtré dans vos chambres, Euphemia et toi ? » Cellie le regarda « On nous y a conduit, mais pas cloîtré. Nos personnes sont bien moins importante que toi Hal'... » Il devait penser à lui avant toute chose maintenant, surtout après ce qu'il c'était passé. Se méfier de tout le monde.
« Par ailleurs, comment as-tu réussi à entrer malgré la surveillance ? Je croyais que personne n’avait droit, cette nuit. » La demoiselle avait les yeux rieur, regardait négligemment ses mains avant de retourner son attention vers le souverain « Facile... Je leur ais dis que si ils ne me laissaient pas passer je leur crèverais moi même les yeux, et que si cela ne suffisait pas à les convaincre je demanderais à mon père d'intervenir. » Elle esquissa un sourire « Je ne pouvais pas te laisser seul.»
L'air soudain très sérieux d'Halbarad lui fit perdre toute trace de sourire « Quand tu as appelé mon prénom aujourd’hui, j’ai eu tellement peur qu’il te soit arrivé quelque chose ! J’ai cru que mon cœur allait exploser. » Cellie avait toujours la main dans la sienne, elle se relevait la couverture autour des épaules bien serrer contre elle pour ne pas gêner plus encore son ami. La Stormrage alla se rasseoir auprès de lui, les jambes repliés sous elle une main tournant son visage vers elle « Je vais très bien Hal'. Désolé de t'avoir inquiété, j'aurais mieux fais de me taire... Mais j'ai eu si peur quand j'ai vu cet homme gisant au sol, que le pire te soit arrivé ! Vraiment très peur. J'ai cru te perdre et si cela avait été le cas j'aurais encore préféré mourir que de devoir t'enterrer. » Elle caressait de nouveau sa joue « Je ne veux pas que tu t'inquiètes pour moi. Mais je ne suis pas idiote, je sais que tu ne vas pas bien, ton regard ne me trompes pas. Je te connais trop » Elle le regardait avec une pointe d'inquiétude dans le regard. Le monde tournait et eux avec, mais elle aurait voulus figer cet instant où ils n'avaient jamais semblé être aussi proche...

Codes par Wild Hunger.

Cellie Stormrage & Halbarad Hammer

Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light.

Les paroles de Cellie furent plus violentes qu’une claque en plein visage. « Halbarad. Je ne sais qui souhaite te faire du mal. Je ne sais pas pourquoi non plus. Mais je suis certaine, persuadée que tu feras un bon souverain si tu te donnes les moyens d'y parvenir. Prends des décisions... seul. Et ne te laisse plus enfermer comme un enfant auquel on inflige une punition. Tu es le roi Halbarad ! Le roi de Kahanor. Impose-toi. » Il hocha la tête, puis la secoua en signe de négation. « Je ne suis pas réellement enfermé, plutôt … Laissé de côté. Mais tu as parfaitement raison. » Difficile de reconnaître à quel point il était influençable et tourné en ridicule dans ce genre de situation. « Je serais toujours à tes côtés. Après tout, j'aurais bien pu devenir ta femme. » Halbarad rit un peu, amusé. Plus il tenait à elle, et plus il acceptait que le destin les ait séparés. Paradoxale mais bien réel, jusqu’au jour ou un autre se mettrait en travers de leur route, emmenant Cellie loin de lui. « Quelle chanceuse tu es d’avoir échappé à un époux comme moi ! » railla-t-il, en levant les yeux au ciel. « On nous y a conduit, mais pas cloîtré. Nos personnes sont bien moins importante que toi Hal'... » Son sourire disparut et il pinça les lèvres, contrarié. Il détestait que son amie dise cela de façon aussi décontracté. A ses yeux, Euphemia et Cellie avaient plus d’importance que n’importe qui, plus que sa propre vie et celle du royaume entier. Aveuglé par ses sentiments pour elles, il ne pouvait comprendre qu’on leur accorde moins d’attention qu’à lui. En fait, Halbarad n’arrivait pas encore à réaliser sincèrement qu’il était Roi, et qu’il était considéré comme l’homme le plus important du royaume. Non, à dix-sept ans, on ne pouvait pas s’en rendre réellement compte. Et c’était cela qui manquait à son existence, la confiance. [color:48a1=FFB6C1]« Facile... Je leur ais dis que si ils ne me laissaient pas passer je leur crèverais moi-même les yeux, et que si cela ne suffisait pas à les convaincre je demanderais à mon père d'intervenir. Je ne pouvais pas te laisser seul.» Cellie était plus déterminée qu’elle n’en avait l’air, et c’était ce qu’il appréciait chez elle. Cette apparence de petite fille sage se cachait une femme avec une grande volonté. « Et bien, il ne faut pas te tenir tête trop longtemps, cela a l’air dangereux ! » Cellie s’assit à côté de lui et enchaîna : « Je vais très bien Hal'. Désolée de t'avoir inquiété, j'aurais mieux fais de me taire... Mais j'ai eu si peur quand j'ai vu cet homme gisant au sol, que le pire te soit arrivé ! Vraiment très peur. J'ai cru te perdre et si cela avait été le cas j'aurais encore préféré mourir que de devoir t'enterrer. Je ne veux pas que tu t'inquiètes pour moi. Mais je ne suis pas idiote, je sais que tu ne vas pas bien, ton regard ne me trompes pas. Je te connais trop. »

Halbarad attrapa le poignet de la jeune femme avec douceur et déposa un baiser sur sa main. « On ne se débarrasse pas de moi comme ça. Je n’ai pas le droit d’aller mal, de me laisser aller à la tristesse et la peur. Mon cœur doit rester pur, mon dos droit et mon esprit alerte. » Il relâcha sa main et tourna son regard vers les flammes. « Nous sommes l’avenir de Kahanor, Cellie. Nous devons nous montrer à la hauteur de nos ancêtres. Nous ne sommes pas plus faibles, moins nobles. Il faut que nous nous battions fièrement, pour qu’un jour les bardes écrivent des chansons à nos noms. » Un milliers d’images défilait devant ses yeux perdus et émerveillés, rivés vers le feu qui crépitait dans l’âtre. Des chevaux martelant les plaines de Kahanor de leurs sabots, les cris des soldats levant leurs épées vers le ciel pour leurs ancêtres et leurs descendants, pour les Trois, pour la liberté. Des mariages, des naissances, des fêtes, des chants, la magie. Toutes ces choses qu’Halbarad jura sur le corps de son père de connaître avant de mourir. « Nous ferons de grandes choses, je te le promets. Ce qui est arrivé aujourd’hui ne devra plus se produire. Nous avons la vie devant nous, et je ne laisserai personne décider qu’il est temps pour nous de mourir. Seuls les Trois ont droit de prendre une telle décision, ce ne sont certainement pas ces assassins qui vont anéantir la noblesse de Kahanor. » A faire les cent pas dans sa chambre, Halbarad avait eu tout le loisir de réfléchir. Il en était venu à la conclusion qu’il surveillerait plus avant encore les agissements de la guilde des Sombrelames et son oncle avait beau vouloir régler le problème de lui-même, il comptait bien à ce qu’il lui dise tout dans les moindres détails, quitte à  faire venir des représentants de la guilde au château pour s’entretenir directement avec eux. « Je veux que tu sois prudente, Cellie. Promet-moi de ne pas t’aventurer seule hors du château, ou de t’attirer des ennuis. Nous avons prouvé aujourd’hui que nous ne sommes pas infaillibles, c’est intolérable. » Si Halbarad parlait spécialement de s’aventurer seule hors du château, c’était bien entendu à cause d’Euphemia qui le faisait régulièrement. Plus que jamais, il devrait surveiller sa cadette qui se permettait des libertés. Il avait beau comprendre ce qu’elle pouvait ressentir, il ne supportait pas l’idée qu’elle puisse être blessée, tuée, attaquée, qu’elle les mette elle-même en danger en agissant de façon égoïste. Animé par une nouvelle flamme passionnée, Halbarad sentit une vague de soulagement, ou de courage peut-être, l’envahir. Son regard lui-même changea et ses épaules se redressèrent. Nous sommes l’avenir. Un jour, nous serons les égaux de nos parents, ou plus grands encore. Nous serons à la hauteur. Cette pensée était réconfortante. Il fit à peine attention au garde qui entra pour s’assurer que tout allait bien, sortant presque aussitôt quand il vit les deux adolescents blottis l’un contre l’autre. Ensemble, ils étaient plus forts. Les éloigner était une très mauvaise idée.

Codes par Wild Hunger.

Cellie & Halbarad

What's rules the world

Cellie restait auprès de lui un léger sourire aux lèvres malgré l'inquiétude qui lui rongeait le coeur.  « Quelle chanceuse tu es d’avoir échappé à un époux comme moi ! » Elle leva à son tour les yeux au ciel « Au moins avec toi j'aurais été certaine d'être heureuse... Je n'ose pas penser à un futur mariage, puisque je ne cesse de me demander si mon futur saura me traiter avec respect. » La jeune femme craignait vraiment cela. Avoir un homme violent et possessif comme époux. Oh il y aurait certainement moyen de s'en débarrasser, mais ce n'est pas ce qu'elle souhaitait. Non, absolument pas.
Elle déposa une douce main sur son épaule, se demandant à quoi il pouvait penser en regardant les flammes venir caresser le bois et le dévorer peu à peu. « Halbarad... Promet moi d'être prudent. Ne fais pas des actions irréfléchis, des actions qui pourraient te coûter la vie. » Cellie craignait que ce qu'il c'était passé aujourd'hui vienne à se reproduire. Elle avait peur. Peur pour lui, peur de l'avenir du royaume également.
Un frisson d'effroi traversa son corps tout entier. La jeune Stormrage resserra plus encore la couverture autour d'elle comme si cela suffirait pour apaiser son coeur remplis d'inquiétude. Elle ferma les yeux, avalant difficilement sa salive. Penser à cela lui faisait mal. Ils n'étaient définitivement plus des enfants.  « Nous ferons de grandes choses, je te le promets. Ce qui est arrivé aujourd’hui ne devra plus se produire. Nous avons la vie devant nous, et je ne laisserai personne décider qu’il est temps pour nous de mourir. Seuls les Trois ont droit de prendre une telle décision, ce ne sont certainement pas ces assassins qui vont anéantir la noblesse de Kahanor. »
Cellie avait sourit pâlement, baissa humblement les yeux « Tu feras de grandes choses Halbarad. Pas moi. Je ne suis qu'une femme. » Sa place était là où sa famille l'avait décidé, même si Cellie aspirait à tout autre chose en réalité. La liberté commençait à prendre une place de plus en plus importante dans son esprit, et même si elle ne voulait pas y penser, elle savait qu'il y avait peu de chance qu'elle atteigne celle-ci un jour. « Ils ne nous anéantirons pas. Ce n'est pas a cela qu'ils aspirent. En se débarassant d'un roi ils cherchent à faire naître le chaos, l'anarchie, dans le royaume. Ce n'est peut être qu'une supposition idiote.. Mais sans toi... Kahanor ne survivra pas. » Certains auraient jugé cela présomptueux, aussi Cellie baissa de nouveau le regard contemplant le lourd tapis sur lequel les deux jeunes gens étaient installés.
« Je veux que tu sois prudente, Cellie. Promet-moi de ne pas t’aventurer seule hors du château, ou de t’attirer des ennuis. Nous avons prouvé aujourd’hui que nous ne sommes pas infaillibles, c’est intolérable. » La jeune fille l'avait regardé dans les yeux, opinant légèrement un sourire aux lèvres « Je te le promet. » Cet instant avait un goût d'éternel qu'elle interdisait à quiconque de venir briser. Elle aurait souhaité qu'il dure encore et encore... « Et puis... Tu sais très bien que je suis la seule à ne jamais m'attirer d'ennuis ! » reprit elle avant de déposer un doux baiser sur sa joue. « Tu devrais être plus compréhensif à l'égard d'Euphemia. Nous nous inquiétons tous, mais toi plus encore. Je crois que quand tu es devenus roi, elle a eu l'impression de perdre son frère. Ne sois pas si dur...» Elle lui avait lancé un sourire éclatant, passa une main dans ses longs cheveux blonds. Elle se colla à lui posant sa tête contre son épaule poussant un soupir de soulagement « Je n'arrive toujours pas à croire que cela soit arrivé. Que si cette tentative n'avait pas été déjoué, je ne pourrais pas t'avoir auprès de moi ce soir... » Elle se sentait prête à fondre en larme, mais se retenait dignement.

Codes par Wild Hunger.

Cellie Stormrage & Halbarad Hammer

Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light.

Rares étaient les gens qui pouvaient se vanter d'avoir des amis tel que Cellie Stormrage. D'une douceur et d'un soutien incomparables en apparence, tigresse prête à tout pour protéger les siens. Sans elle, Halbarad se serait senti terriblement seul, toute sa vie. Peu importait qu'il ait des centaines de serviteurs et de sujets à son service, de gens qui lui tournaient autour pour le meilleur et pour le pire, jamais personne ne remplacerait jamais Cellie. Cellie et ses yeux bleus. Cellie et son sourire débordant d'amour. Cellie et sa démarche dansante qu'Halbarad aimait tant. « Au moins avec toi j'aurais été certaine d'être heureuse... Je n'ose pas penser à un futur mariage, puisque je ne cesse de me demander si mon futur saura me traiter avec respect. » Le jeune Roi se mordit la lèvre et acquiesça. « Prions les Trois pour que tu épouses un homme bon, même si jamais aucun ne sera assez bien pour toi. » répondit-il, espiègle et tendre. « Quoi qu'il advienne, je ne tolérerai pas qu'un homme lève la main sur toi ou te manque de respect, et je saurai le faire entendre à celui qui te donnera son nom. S'attaquer à toi, c'est s'attaquer à moi. » Cette menace, Halbarad aurait juré l'avoir déjà proféré vis à vis d'Euphemia. Les jeunes femmes étaient ce qu'il avait de plus cher, et la certitude de les voir arrachées à lui incessamment sous peu lui donnait la nausée. Au delà de l'amour qu'il leur portait, l'adolescent avait encore cet égoïsme puéril d'enfant qui considérait ses proches comme des objets dont il pouvait disposer à sa guise … Et un enfant détestait qu'on lui enlève ses jouets. « Halbarad... Promet moi d'être prudent. Ne fais pas des actions irréfléchis, des actions qui pourraient te coûter la vie. »  la voix de Cellie le fit sortir de ses pensées. Halbarad rit un peu et haussa les épaules. « Demander à un garçon de mon âge de penser avant d'agir, c'est demander l'impossible. » Il cessa de rire et secoua un peu la tête. « Bien entendu que je serai prudent. Je n'ai rien à craindre avec la nuée de gardes qui m'entourent, depuis le Tournoi. » Il grimaça, mécontent d'être plus encore entouré qu'avant. Il avait plus que jamais la sensation d'un enfant et d'être pris au piège, ce qui n'était pas digne d'un Roi. Mais cela ne durerait pas et lorsqu'Halbarad aurait réellement l'air d'un adulte, enfin on lui accorderait plus de confiance qu'il n'en avait à présent droit de la part de ses pairs et du peuple. « Tu feras de grandes choses Halbarad. Pas moi. Je ne suis qu'une femme. » Malheureusement, Cellie n'avait pas tort. Toutefois, Halbarad donna un petit coup contre le front de la demoiselle du bout du doigt et lâcha : « Mais tu n'es pas n'importe quelle femme, tu es Cellie Stormrage ! » Il aurait bien ajouté qu'elle était la fille de la Main du Roi, mais Cellie semblait ne pas en être extrêmement fière, lui répétant sans cesse de se méfier de lui.

« Ils ne nous anéantirons pas. Ce n'est pas a cela qu'ils aspirent. En se débarrassant d'un roi ils cherchent à faire naître le chaos, l'anarchie, dans le royaume. Ce n'est peut être qu'une supposition idiote.. Mais sans toi... Kahanor ne survivra pas. » Les battements de son cœur accélérèrent ostensiblement. Il ne put s'empêcher de sourire, flatté et touché par de tels propos, qui semblèrent embarrasser Cellie au plus haut point.  « Je veillerai à ce que cela n'arrive pas, pour que le peuple de Kahanor continue à vivre la paix qu'elle a connu grâce à mes ancêtres, et qu'elle mérite de connaître encore. » Et je ne veux pas mourir. Pas encore. Il  avait trop de choses à connaître et à vivre avant de trépasser. L'amour. Le combat. La fierté. La réussite, et les échecs aussi. « Je te le promets.  Et puis... Tu sais très bien que je suis la seule à ne jamais m'attirer d'ennuis ! » Halbarad frissonna quand elle déposa ses lèvres sur sa joue et un sourire tendre étira ses lèvres. « En effet. Mais si tu continues de menacer des pauvres gardes de leur arracher les yeux, tu ne feras pas que des amis ! » Il rit et passa une main sur son visage, ayant facilement oublié l'état de nerf dans lequel il se trouvait avant que son amie ne vienne le voir. A ses côtés, les maux du monde n'étaient plus. A ses côtés, il se sentait plus vivant que jamais. « Tu devrais être plus compréhensif à l'égard d'Euphemia. Nous nous inquiétons tous, mais toi plus encore. Je crois que quand tu es devenus roi, elle a eu l'impression de perdre son frère. Ne sois pas si dur...» Halbarad cessa de rire et fronça les sourcils, baissant le regard vers Cellie qui avait posé sa tête sur son épaule avec un sourire. Il passa un bras autour de sa taille et appuya sa propre tête contre la sienne, avant de reporter son attention vers l'âtre. « Dois-je comprendre que tu es au courant de ses escapades ? » Il se tut quelques secondes et enchaîna : « Je ne veux pas être dur, simplement … Si il lui arrivait quelque chose, je ne m'en remettrais pas. Elle est ce que j'ai de plus précieux au monde, même si ça n'a pas toujours été le cas. J'ai confiance en elle tu sais, c'est en le reste du monde que je n'ai pas confiance, quand il s'agit d'elle. Euphemia est jeune, belle, elle est vive et maligne, tout ce qui peut plaire à un homme. L'idée même qu'on la touche me donne la nausée. » Il frémit encore, de dégoût cette fois. Et il termina en demandant : « Et toi Cellie, est-ce que tu as eu l'impression de me perdre lorsque je suis devenu Roi ? » Là n'était pas son but, elle le savait pertinemment. Mais ce qu'Euphemia et Cellie sans doute ressentaient, Halbarad aussi le ressentait. Lui aussi avait l'impression de les avoir perdues, qu'elles lui échappaient et qu'il ne les connaissait plus aussi bien qu'avant. Un fossé infranchissable semblait s'être creusé malgré toute la bonne volonté qu'ils mettaient à passer du temps ensemble, partageant leurs doutes et leurs joies. « Je n'arrive toujours pas à croire que cela soit arrivé. Que si cette tentative n'avait pas été déjoué, je ne pourrais pas t'avoir auprès de moi ce soir... »

La vie était réellement injuste. Il avait beau ne plus souffrir de cela, le jeune Roi se demandait encore si il arriverait à trouver autant de réconfort auprès d'une femme qui deviendrait son épouse, réconfort et tendresse qu'il trouvait auprès de Cellie chaque seconde qui passait. « N'y pense plus Cellie, je suis à tes côtés, comme je le serai de nombreux autres soirs. Je veux que tu fasses attention à toi et que tu profites de chaque seconde de liberté dont tu disposes encore avant de te soucier de moi. » Halbarad ferma les yeux, profitant de la chaleur des flammes et du corps de la jeune femme blottie contre lui. Le sommeil l'envahit alors qu'il n'avait cessé de tourner comme un lion en cage, incapable de se calmer. « Toutefois, je dois avouer que j'ai eu peur. Les Sombrelames sont d'une dextérité sans égale. Jusqu'à maintenant, ils servaient la royauté, mais … Doit-on se préparer à avoir une Guilde d'assassins comme ennemis ? Ce serait un problème de taille, qu'il ne faut pas négliger. Si l'un d'eux a été capable d'arriver jusque là, rien ne dit que ça n'arrivera pas de nouveau. » Cette pensée le poussa à rouvrir les yeux. Halbarad n'était même plus en sécurité dans son propre château ; plus que jamais il devrait être méfiant. Était-ce cela,   régner ? Passer sa vie à suspecter les siens de trahison ? Il replaça une petite mèche de cheveux blonds derrière l'oreille de la demoiselle et referma les yeux, avant de déposer son front contre le sien. Cellie était plus petite que lui, lui semblait à la fois fragile et résistante. Non, sans elle, il n'était vraiment rien.

Codes par Wild Hunger.

Cellie & Halbarad

What's rules the world

La tête posée contre son torse, Cellie écoutait la respiration plus calme désormais d’Halbarad. Elle pensait, avec une pointe d’orgueil, que c’était grâce à elle, qu’elle lui procurait se sentiment de sérénité qui lui manquait depuis son accession au trône. La jeune femme se surprit à fermer les yeux, le coeur plus que serein en cet instant. Ils ne semblaient ne former plus qu’une seule et unique entité, ils se comprenaient d’un simple regard, d’un simple geste, d’une simple moue. Ils étaient. Tout simplement. Seule une chose pouvait tendre à les éloigner l’un de l’autre : le mariage aussi bien celui du roi que celui de la fille de la Main. Et même si ils semblaient vouloir tout deux l’oublier, cela leur revenait sans cesse à l’esprit. En l’entendant elle éclata de rire, toutes ses bonnes manières visiblement restées au pas de la porte  “Vous êtes bien sévère Votre Majesté ! Il y a bien un homme sur cette terre qui devrait savoir me combler !" Son ton rieur changeait brusquement se faisant plus sérieux, plus sombre.  "Et rassure toi. Si un homme levait la main sur moi je saurais lui faire regretter” Intimement, elle c’était promis que ce genre de chose ne lui arriverait pas, où que si par malheur cette engeance venait à s’abattre sur sa vie, elle saurait rapidement s’en débarrasser. Rapidement et efficacement. Nul ne salirait ainsi son intégrité sans en payer le prix, même s’il était celui du sang et de la mort.
La jeune femme se ressaisit rapidement cependant, éloignant ses sombres pensées de son esprit d’un petit geste de la tête, se lovant plus encore contre celui qui était son ami, tel une enfant qui manquait d’affection. “Bien entendu que je serai prudent. Je n'ai rien à craindre avec la nuée de gardes qui m'entourent, depuis le Tournoi.” En entendant son ton amer, elle ne put s’empêcher de relever la tête posant une main délicate sur sa joue en la caressant avec douceur “Je pourrais te dire que je n’apprécie pas cela, mais ce serait te mentir. Te savoir protégé plus encore ne peux que me plaire. Mais les gardes obéissent avant tout au roi, médites ces paroles.” fit elle avant de reposer sa tête contre sa poitrine qui n’était plus celle d’un enfant, mais celle d’un homme en devenir. D’un grand homme elle ne pouvait en douter, mais il devait se faire un peu plus confiance et elle essayait à sa manière de lui en insuffler.
Les yeux clos, Cellie profitait du son de sa voix, voix qu’elle n’entendait malheureusement que trop peu ces derniers temps. Cela lui manquait. Lorsque le sujet revint à Euphemia, son ton se fit plus dur. La Stormrage passa une main distraite sur son torse ne quittant pas des yeux les flammes qui brûlaient dans l’âtre “Bien évidemment que je suis au courant. Elle est comme ma soeur Halbarad. Et je comprends que tu te fasses du soucis. Mais se sentir ainsi punis n’aide parfois pas à la rédemption.” Défendant bec et ongle celle qui avait dans son coeur une place tout aussi importante que le souverain.  “ Et toi Cellie, est-ce que tu as eu l'impression de me perdre lorsque je suis devenu Roi ?" Elle releva son regard vers lui doucement, hésitant les sourcils légèrement froncés “Que te dires… Je t’avais déjà perdu bien avant cela.” Elle marqua une pause “Mais en cet instant, je crois te retrouver. Plus préoccupé certes, mais je sais que c’est toi et non le roi que j’ai devant moi.” Cellie lui avait sourit avec douceur, les lèvres toujours légèrement entrouverte comme si un mot restait suspendu sans qu'elle ne puisse le prononcer.
Il la rassurait avec ses mots, cependant elle ne put s'empêcher de réagir dans un sourire cependant "Et bien rien ne semble pouvoir m'empêcher de profiter de mon temps de liberté à me soucier de toi..."
Des questions plus politique arrivèrent rapidement dans la conversation. La Guilde des Sombrelames, l'homme qui avait voulu éliminer le roi appartenait à celle-ci, et sans la célérité de Dezial Rivers, Halbarad ne serait probablement plus de ce monde. Son front posé contre le sien, Cellie vint passer ses doigts fins dans la nuque du souverain la caressant avec douceur murmurant "Tu devrais faire ce qu'il faut pour qu'un pareil événement ne se reproduise pas... Mais ne te complais pas dans des jugements hâtifs. Tu dois peser chacune de tes paroles et chacun de tes actes." Des paroles prudentes comme à son habitude. Euphemia l'aurait de nouveau taquiné sur ce point. "Et par pitié Hal. Fais attention à toi."

Codes par Wild Hunger.

Cellie Stormrage & Halbarad Hammer

Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light.

« Bien évidemment que je suis au courant. Elle est comme ma soeur Halbarad. Et je comprends que tu te fasses du soucis. Mais se sentir ainsi punis n’aide parfois pas à la rédemption. » Halbarad sentit une bouffée de colère l'envahir. Comment Cellie avait-elle pu lui cacher ça alors qu'elle connaissait la vérité ? Cependant, il préféra taire cette colère, car ce n'était pas le moment de se disputer avec elle, et Cellie n'avait rien à voir avec cette histoire. Ce n'était pas elle qui incitait Euphemia à quitter l'enceinte du château sans autorisation, fort heureusement. « Je sais que je ne devrais pas être si sévère avec elle, mais l'idée de la perdre m'est insupportable. Je ne peux pas perdre quelqu'un d'autre aussi bêtement, surtout mon unique sœur. Nous ne nous sommes pas toujours aimés, mais elle reste ma sœur, mon sang, mon nom. » A ses mots, il releva les yeux vers son amie et les planta dans les siens. Il savait sa relation avec sa sœur tout aussi compliquée qu'elle pouvait l'être, Ysmira n'étant pas la sœur dont la demoiselle aurait pu rêver. Toutefois, cela ennuyait Halbarad qui, contre toute attente, appréciait les deux. Malgré tout, son soutien irait toujours à celle qui était le plus proche de lui et qu'il protégerait envers et contre tout, tant qu'il serait en vie. « Je réagirais de la même manière si il s'agissait de toi. » ajouta-t-il, avant de hausser les épaules et reporter son attention sur ses mains, gêné. « Que te dire… Je t’avais déjà perdu bien avant cela. Mais en cet instant, je crois te retrouver. Plus préoccupé certes, mais je sais que c’est toi et non le roi que j’ai devant moi. » Son regard s'emplit de tendresse et il acquiesça, ravi qu'elle sache encore faire la différence entre celui qu'il était et celui qu'il faisait semblant d'être. Rares étaient les gens capables de discerner le vrai du faux, et de plus en plus au fur et à mesure qu'il apprenait ce que c'était que d'être un bon Roi. Ne jamais montrer ses faiblesses, ne jamais baisser les yeux, rester fort et inaccessible en toute situation. Mais avec Cellie Stormrage, il pouvait bien se permettre de n'être qu'un garçon de dix-sept ans comme un autre. Fa ne faisait de mal à personne, et surtout pas à lui. « Je te promets que plus jamais je ne laisserai cela arriver. Je ne laisserai rien ni personne se mettre entre nous, j'ai trop besoin de toi à mes côtés pour avoir du courage. Toi mieux que quiconque sait comment trouver les mots pour donner de la force aux gens, tu as un don extraordinaire. » Et tu aurais fait une très bonne Reine. Si ses mots pouvaient sembler ambigus, ils ne l'étaient pas. Qu'importe la nature de leur relation, il voulait avoir Cellie près de lui. Même en tant qu'amie, la meilleure d'entre tous sans doute, cela lui suffisait. « Tu devrais faire ce qu'il faut pour qu'un pareil événement ne se reproduise pas... Mais ne te complais pas dans des jugements hâtifs. Tu dois peser chacune de tes paroles et chacun de tes actes. Et par pitié Hal. Fais attention à toi. » Halbarad ne se trompait vraiment pas en disant qu'elle trouvait toujours les mots pour le pousser à donner le meilleur de lui-même.

« Qu'est-ce qu'une vie sans un peu de danger et d'aventure ? » Il avait beau rire en répondant cela, Halbarad était parfaitement sérieux. Il savait que ça ne plaisait certainement pas à Cellie, mais autant jouer la carte de la sincérité. Il était peut-être Roi, mais là n'avait pas toujours été son rêve ; non, le jeune homme avait plutôt longtemps ressenti le désir de ressembler à son oncle Alvin Tilney plutôt qu'à son père qu'il avait pourtant aimé de tout son cœur. Il était fait pour l'aventure, il aurait voulu être chevalier. Le destin lui avait offert une existence différente de celle qu'il attendait, ce qui n'en rendait pas sa vie moins belle pour autant. « C'est bien malvenu de ma part de dire ça alors que l'idée qu'Euphemia ou toi sortiez du château sans surveillance m’effraie. » Ses bras se refermèrent autour de Cellie qui avait posé sa tête contre son torse quelques minutes plus tôt, signe d'une grande affection mais également d'une confiance indéniable. Il la serra contre lui, regard rivé vers les flammes de l'âtre, en silence. Sa servante, Jezabelle, avait raison en lui disant qu'il avait droit à un peu d'affection et que ça ne le tuerait pas. Il n'y avait rien de plus doux au monde qu'une étreinte, rien de plus rassurant que la chaleur humaine contre soi. Halbarad ne pouvait pas s'en passer sous prétexte qu'il voulait préserver l'honneur des filles qu'il côtoyait. Il ne faisait rien de mal en les prenant dans ses bras, simplement, doucement. Et puis de toute façon, il était le Roi ! Il avait droit de faire ce qu'il voulait, non ? Mais Halbarad avait juré devant les anciens Dieux et les nouveaux qu'il sera une personne d'honneur, intègre, un exemple pour un peuple qui le suivrait. Comme tout le monde, le jeune homme ferait des erreurs, mais jamais dans l'optique de blesser qui que ce soit. Peu à peu, Halbarad commença à trouver la position un peu inconfortable : ils étaient assis sur le sol, après tout. « Je suis navré, je laisse une Dame s'asseoir par terre alors qu'il y a plusieurs fauteuils. Tu n'as pas mal au dos ? » s'enquit-il, avec une petite moue embarrassée. « Nous n'avons plus cinq ans, loin est le temps des histoires racontées près du feu et des roulades sur le sol. » ajouta-t-il en riant, attendri par ce souvenir merveilleux et triste d'une enfance perdue depuis longtemps. « Te souviens-tu des histoires que nous racontaient nos pères ? Les guerres qu'avaient mené leurs ancêtres, les dragons, les elfes ... » Halbarad sourit malgré lui. La douleur prenait une forme différente à présent, une nostalgie teintée de regret et de culpabilité. Il n'avait pas su protéger son père, et il était incapable de se protéger lui-même. Quelle ironie, alors qu'il voulait protéger un peuple entier ...

Codes par Wild Hunger.

Cellie & Halbarad

What's rules the world

Cellie sentit immédiatement que quelque chose n’allait pas quand elle lui parla d’Euphemia et du fait qu’elle était au courant. Elle pouvait voir qu’il avait perdu tout sourire et que ses joues avaient légèrement rosie. Non parce qu’il était gêné, non, elle le connaissait trop bien pour savoir que c’était de colère et la jeune femme baissa soudainement les yeux.“Pardon.” elle ne voulait pas le voir se fâcher, pas après elle pour quelque chose dont elle n’était pas coupable et dont elle avait promis de ne pas parler “Je sais que tu tiens à Euphemia. Mais je ne pouvais la trahir, tu sais comment je suis Hal’.” Sa main tremblait légèrement avant qu’elle ne les referme sur sa couverture. Soudainement elle aurait préféré ne jamais avoir évoqué le sujet, s’éloigner, retourner dans sa chambre. Mais elle ne pouvait pas le laisser et elle restait tout contre lui, sans bouger avant de le regarder dans les yeux tandis qu’elle esquissait un petit sourire  “Je sais… tu ne veux pas nous perdre, et pourtant.” elle se tut avant de fermer les yeux, ne voulant pas continuer cette phrase qui lui brisait littéralement le coeur. Ils se perdraient un jour. Elle en était certaine, et elle profitait de ces moments de complicités avec une grande force. Retenant une larme de couler sur sa joue elle serra légèrement les mâchoires tentant de retrouver contenance et bonne humeur.
« Je te promets que plus jamais je ne laisserai cela arriver. Je ne laisserai rien ni personne se mettre entre nous, j'ai trop besoin de toi à mes côtés pour avoir du courage. Toi mieux que quiconque sait comment trouver les mots pour donner de la force aux gens, tu as un don extraordinaire. » Elle le regarda avec surprise mais une grande tendresse. Elle ne recevait que trop rarement des compliments, mais Hal savait comment lui faire plaisir et c'est légèrement rosissante qu'elle l'accueillait. La jeune femme savait qu'il manquait de confiance encore dans ses décisions, mais elle était persuadée que cela viendrait avec l'âge. Elle caressa de nouveau ses joues avec douceur avant de reposer sa tête contre son torse sans rien dire. Il n'y avait pas besoin de mots pour décrire ce qu'elle ressentait.
La Stormrage l'écoutait parler avec une grande attention tiltant lorsqu'il parla d'aventures et le regarda sourcils froncés, mais comprenant cependant qu'un jeune homme de 17 ans préférait certainement manier l'épée, devenir une figure de l'héroïsme plutôt qu'un roi que l'on cherchait à assassiner.
Pendant quelques minutes ils restèrent silencieux, ses bras refermés autour d'elle et les siens autour de lui. Ils étaient apaisés après cette journée plus que mouvementé et ils avaient besoin de réconfort l'un comme l'autre. Quand  sans crier gare le souverain se soucia de son confort Cellie pinça légèrement les lèvres “Me prendriez vous pour une femme âgée Halbarad Hammer ?” fit elle avec un air faussement courroucé avant d’éclater de rire en se relevant. Avec lui la jeune femme pouvait laisser paraitre un côté d’elle même plus libre qu’avec les autres nobles. Elle avait posé ses mains sur ses hanches abandonnant la large couverture qu’il lui avait donné quelques minutes plus tôt “Où peut être est-ce vous votre Majesté qui commencez à vous faire vieux…” un sourire espiègle étira ses lèvres. Les rires visiblement attirèrent un regard curieux puisqu’un des gardes passa la tête dans la chambre, un regard que la jeune femme intercepta avec un haussement de sourcil “Tes cerbères sont toujours là visiblement...” Comment pouvait on encore les déranger ? La tête casquée disparu rapidement à cette remarque tandis qu’elle se tournait vers lui un air légèrement plus grave, mais ses lèvres esquissant un pâle sourire.  “Ton père. Pas le mien. Je me souviens qu’il nous racontait bon nombre d’histoire avec un réalisme impressionnant. Il pouvait nous les faire revivre rien qu’en parlant. Je me demande si ce n’était pas de la sorcellerie.” Elle lui prit la main alors qu'elle était toujours debout et lui assis, le regardant sachant qu'évoquer son père disparu lui coutait beaucoup mais c'était important d'évoquer son souvenir "J'aimais énormément ton père Halbarad. Il m'a toujours traité avec beaucoup d'égard et je lui serais éternellement reconnaissante pour cela... Il manque à beaucoup de gens dans ce palais, mais je suis certaine que tu seras un roi égal à lui et peut être même encore meilleur..."

Codes par Wild Hunger.

Cellie Stormrage & Halbarad Hammer

Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light.

« Me prendriez-vous pour une femme âgée Halbarad Hammer ? » Le Roi esquissa une moue faussement outrée, et secoua la tête avec véhémence. « Loin de moi l’idée de vous manquer de respect, Ma Dame, mais il serait préférable que vous vous ménagiez ; le cœur d’une vieille femme est trop fragile pour que vous vous énerviez. » répondit-il, espiègle. Il n’y avait bien qu’avec Cellie qu’il pouvait se permettre ce genre de plaisanteries. Il lui venait parfois à l’esprit qu’il aurait préféré que Cellie soit un homme. Il n’aurait pas eu à subir les difficultés d’un mariage annulé, ni les soupçons d’autrui quant à ses intentions en se montrant trop familier à son égard, ni même à ressentir quoi que ce soit en posant son regard sur son corps trop peu vêtu. « Où peut-être est-ce vous votre Majesté qui commencez à vous faire vieux… » Halbarad allait rétorquer quelque chose quand on ouvrit de nouveau la porte de ses appartements. Il se retourna pour observer le garde qui s’était présenté à l’intérieur, mais que la remarque de Cellie fit abdiquer aussi vite qu’il était arrivé. « Tes cerbères sont toujours là visiblement ... » Il acquiesça avec douceur et soupira. « Comment leur en vouloir ? Ils ne font que leur devoir et veillent à notre sécurité, même si je dois avouer que c’en est presque étouffant. » Il reporta son attention sur elle et tâcha de regarder son visage plutôt que son corps trop exposé à sa vue. « Ton père. Pas le mien. Je me souviens qu’il nous racontait bon nombre d’histoire avec un réalisme impressionnant. Il pouvait nous les faire revivre rien qu’en parlant. Je me demande si ce n’était pas de la sorcellerie. » Cellie s’empara de ses mains et leurs visages respectifs s’assombrirent quelque peu à l’évocation de ces souvenirs d’antan. « J'aimais énormément ton père Halbarad. Il m'a toujours traité avec beaucoup d'égard et je lui serais éternellement reconnaissante pour cela... Il manque à beaucoup de gens dans ce palais, mais je suis certaine que tu seras un roi égal à lui et peut être même encore meilleur... » Halbarad baissa le visage vers les mains de Cellie et y déposa un baiser, avant de les enfermer dans les siennes, plus grandes. « Et lui t’aimait beaucoup. Il ne cessait de vanter tes mérites, et la bonne humeur que tu apportais à notre famille. » Halbarad I avait placé beaucoup d’espoirs en la jeune Stormrage, comme tant d’autres ! Halbarad II ne cessait de penser qu’elle l’étonnerait. Mais il était bien loin de se douter à quel point il avait raison. « Je serai un grand Roi, je lui dois bien, et à vous tous qui me soutenez. Je donnerai le meilleur de moi-même, pour ne jamais avoir à regretter d’être sorti de ce lit dans lequel je m’étais réfugié avec la ferme intention de ne plus jamais le quitter, et d’avoir déclaré que j’étais de nouveau prêt à vivre. Je suis Roi, je suis LE Roi. Je n’ai pas volé cette place, elle est mienne. »  Il ne manquait plus qu’il convainque son peuple.

« N’es-tu pas fatiguée ? La journée a été longue, et je ne veux pas que tu te forces à rester avec moi si tu désires prendre du repos. Après tout, toi aussi tu l’as mérité. » Halbarad se demanda alors si ses mots ne sonnaient pas comme un renvoi, aussi s’empressa-t-il d’ajouter : « Ne pense pas que je cherche à te demander de quitter mes appartements, ta présence m’est très agréable. » Il marqua quelques secondes de silence et conclue : « Essentielle, même. » Halbarad relâcha les mains de Cellie et s’enfonça confortablement dans son fauteuil, avant de servir une coupe de vin dans l’un des verres d’argent posés entre les deux fauteuils, sur une petite table en bois. Il le proposa à Cellie et bailla sans tenter de paraître distingué. Qu’importe qu’elle le voit ainsi, quelque peu négligé ? Même pris d’un nouvel élan de courage et de détermination, le jeune homme restait néanmoins abattu par une telle journée. Il avait frôlé la mort et en avait réchappé miraculeusement grâce à son Oncle, et il n’avait pas réellement envie de faire d’efforts particuliers. Il passa ses mains sur son visage, soupirant sous la tension de son corps endolori et engourdi. Alors qu’il avait débordé d’une énergie surprenante jusqu’à présent, il vivait à présent le contrecoup des évènements de façon brutale et désagréable. «  A nous,  à l’avenir radieux qui nous attend  et à ce monde qui tire à sa fin ! » lança Halbarad avec malice en levant sa coupe de vin, avant de la porter à ses lèvres. Il avait beau dire cela sur le ton de sa plaisanterie, ce n’était pas si drôle que ça. L’avenir qui les attendait était tout sauf radieux, et la menace d’un nouvel Enclin, simple rumeur dont personne ne savait si elle s’avèrerait exacte, signerait sans doute la fin de leur monde, avec l’espoir de naissance d’un monde plus beau. Il but une gorgée qu’il savoura avec un plaisir serein, avant de reposer la coupe à ses côtés, sur la table basse. Son regard se promena entre les flammes et Cellie avec tendresse et lassitude. Il y avait tant de choses encore qu’il voulait lui dire ! Mais Halbarad se laissait trop facilement avoir par ses émotions et en dévoilait toujours trop sur ses états d’âme et ses sentiments, il devait être plus prudent. Il l’observait fixement sans s’en rendre compte, perdu dans ses pensées, un peu irrespectueux. Irrespectueux si il n’avait pas s’agit de Cellie. Parce qu’elle, elle avait l’habitude qu’il se comporte ainsi, comme tout garçon normal de dix-sept ans. « Qu’est-ce qui régit ce monde, Cellie ? » demanda-t-il pensivement, en portant de nouveau la coupe de vin à ses lèvres charnues. Il connaissait assez les Stormrage pour savoir ce qu’elle répondrait ; mais Cellie était différente. Cellie était déjà une grande Dame.

Codes par Wild Hunger.

Cellie & Halbarad

What's rules the world

Ils plaisantaient comme deux adolescents, deux adolescents qu’ils n’avaient pas souvent l’occasion d’être. Ils pouvaient se permettre cela quand ils étaient tout les deux. Seul. Cellie se sentait heureuse, mais l’occasion ne se présentait pas assez souvent. La jeune fille riait de nouveau, en le regardant. Ce n’était pas facile pour elle après tout ce qu’il c’était passé, et pourtant elle occupait cette place avec courage et dignité ainsi que le calme et la sagesse qui la caractérisait depuis qu’elle était enfant. “Vous savez bien que je ne suis jamais contrarié Majesté.” fit elle avec un sourire en coin.
Leur sujet de conversation devint plus grave. Plus sérieux. Et si Cellie avait toujours tenté de l’éviter pour ne pas remuer le couteau dans une plaie déjà largement ouverte, il était bien trop tard pour faire demi-tour. Bien évidemment qu’elle se souvenait de ses soirées auprès du roi, comment ne pouvait elle pas s’en rappeler alors qu’elle aurait bien pu devenir sa belle-fille ? Cela semblait être un tout autre temps. Un temps où rien ne les empêchait de rêver leur vie. “Je n’ai aucun mérite. Tout ce que je suis je vous le dois. A toi et à ta famille.” La Stormrage était bien sévère envers les gens de son propre sang, mais elle avait ses raisons. Elle se sentait bien plus à l’aise parmi les Hammer qui avait toujours fait preuve d’une grande générosité envers elle et lui avait porté une grande attention.
« Je serai un grand Roi, je lui dois bien, et à vous tous qui me soutenez. Je donnerai le meilleur de moi-même, pour ne jamais avoir à regretter d’être sorti de ce lit dans lequel je m’étais réfugié avec la ferme intention de ne plus jamais le quitter, et d’avoir déclaré que j’étais de nouveau prêt à vivre. Je suis Roi, je suis LE Roi. Je n’ai pas volé cette place, elle est mienne. » Cellie avait sourit à cette déclaration. Elle préférait ce genre de discours à ceux, défaitistes, de plus tôt. Il devait prendre conscience de la place qu’il occupait aujourd’hui, et que désormais, les rênes du royaume et du pouvoir était sien, et non celui d’une petit poignée d’hommes plus ambitieux les uns les autres, et qui - à coup sur- entraînerait sa chute… “ Tu es le Roi.” fit elle en souriant tandis qu’il serrait ses mains dans les siennes avec une force qu’elle ne lui soupçonnait pas. La blonde se dirigea vers la fenêtre, regardait derrière les grands rideaux  : il faisait nuit noire depuis bien longtemps déjà, la journée avait été éprouvante mais elle ne pouvait se plaindre. Le pire avait été évité et le geste du coupable stoppé pour l’éternité dans une sanglante intervention de l’oncle du souverain. La jeune femme ferma les yeux, ne les rouvrit que quand Halbarad sembla se soucier de son sommeil. Elle tourna son regard vers le sien se rapprochant du fauteuil où le souverain c’était installé “Je ne me force pas. Je voulais être avec toi, je ne voulais pas que tu restes ainsi tout seul à broyer du noir.” Non. Il avait besoin d'elle, surtout en ces terribles moments. Il lui tendit un verre en argent qu'il avait préalablement remplis avec du vin et qu'elle tendit vers lui dans un léger sourire "Et à notre Roi..." fit elle énigmatique avant de porter le breuvage à ses lèvres.
“Si seulement je le savais. Je pense que cela dépend des gens. Pour certain c’est le pouvoir, pour d’autres l’ambition, d’autres l’amour et probablement encore une multitude d’autres choses. En réalité ce sont toutes ces différentes choses qui régissent le monde.” fit elle en esquissant un léger sourire avant de porter le verre de vin à ses lèvres, en buvant une gorgée avant de le reposer sur une table juste à côté d’elle. Il était difficile de décrire en réalité ce qu’était le monde. Il était si complexe dans ses moindres aspects. Et Cellie ne pouvait guère se vanter de l’avoir assez visiter pour savoir ce qu’il était. Elle tapotait l’accoudoir du fauteuil sans mot dire. Réfléchissant à ce que serais sa vie sans la présence du souverain.  

Codes par Wild Hunger.

Cellie Stormrage & Halbarad Hammer

Walking with a friend in the dark is better than walking alone in the light.

« Je ne me force pas. Je voulais être avec toi, je ne voulais pas que tu restes ainsi tout seul à broyer du noir. » Halbarad lui était sans conteste reconnaissant, Cellie était toujours celle à savoir ce dont il avait besoin en premier. Elle le comprenait mieux que quiconque, et il la connaissait par cœur. « Merci … » souffla-t-il. Cellie leva son verre pour trinquer à son tour. « Et à notre Roi ... » Il acquiesça. « Et à sa plus précieuse amie et alliée. » conclue-t-il en portant la coupe à ses lèvres. Il lui avait fallu du temps pour apprécier ce breuvage âpre, qu’il buvait à présent avec plaisir. Qu’y avait-il de plus plaisant que d’en boire une coupe, le soir, devant un feu de cheminée ? Il ne faisait pas froid en Cahoridie, mais l’âtre servait davantage à réchauffer leurs cœurs fatigués. «  Si seulement je le savais. Je pense que cela dépend des gens. Pour certain c’est le pouvoir, pour d’autres l’ambition, d’autres l’amour et probablement encore une multitude d’autres choses. En réalité ce sont toutes ces différentes choses qui régissent le monde. » Halbarad acquiesça, satisfait. Il s’était souvent posé la question, sans trouver ce qu’était cette unique chose qui contrôlait les hommes ; la réponse à tout. Il avait pensé à l’argent, mais qu’était l’argent lorsqu’il s’agissait d’amour ? Mais l’amour n’était-il pas conduit par l’ambition ? Tout n’était que mensonge et manipulation éternelle, et s’efforcer d’être juste en ce monde était la plus grandes des folies. Seuls les Trois étaient témoins de leurs erreurs, et Halbarad était rassuré de se dire qu’une fois la vie achevée, ils sauraient qu’il avait voulu être quelqu’un de bien. « Nous sommes d’accord. » Il ferma les yeux et soupira.

♔ ♔ ♔

Chacun reprendrait sa vie comme si de rien n’était, à moins que ça n’ait déclenché quelque chose de plus terrible encore. Mais le monde ne s’était pas arrêté de tourner, et il n’était pas prêt de le faire. Les Seigneurs continueraient à se pavaner dans leurs belles étoffes, les pauvres de mourir de faim dans leurs champs. La vie ne s’arrêtait pour personne, et pas pour lui non plus. Ils avaient vécu un instant fort, difficile, et ils en vivraient encore le lendemain, et tous les jours suivants. La vie n’était pas facile ; mais qu’était une vie facile ? L’ennui. La lassitude. Une routine morne et terne, plus tranchante qu’une lame forgée par les ancêtres nains. Un Roi aussi avait besoin d’aventures, de vivre et de frôler la mort. Il avait besoin de se sentir fort et aimé, mais de se sentir humain. Il avait besoin d’être heureux, d’être triste, de tomber et de se relever, prouver aux siens et à son peuple qu’il n’abandonnerait pas. « Je suis Roi. » pensa-t-il. « Je suis le Roi. » Ces mots résonnèrent dans son esprit, s’insinuèrent dans son cœur tel le plus délicieux des poisons. Un sourire se dessina sur ses lèvres, tandis que ses doigts parcouraient les draps de soie pour protéger recouvrir sa peau nue. L’air frais s’engouffrait, chatouillait son corps et ses cheveux. Ce qu’il avait vécu laisserait à jamais une emprunte douloureuse dans son esprit, preuve même qu’il était encore trop faible. Il n’était plus un enfant mais pas encore un homme, il était volontaire, déterminé, mais pas encore capable de protéger ceux qu’il aimait. Halbarad se retourna et fronça les sourcils en serrant les dents. « Je serai un grand Roi. » Epuisé, mille pensées traversaient son esprit pourtant, l’empêchant de trouver le sommeil. Il s’efforça de se détendre, de penser à des choses agréables. Le sourire d’Euphemia. La voix de sa mère. Le corps de Cellie blotti contre le sien. Et il finit par s’endormir.

Codes par Wild Hunger.