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 (halbarad) Please forgive me for my sins

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Yseult Stormrage
Yseult Stormragethe emperor
ɤ REGISTRATION : 10/04/2014
ɤ PARCHEMINS : 213
ɤ STATUT DU SANG : Noble ɤ Appartenant à la grande famille Stormrage.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Terremer ɤ Yseult a vécu pendant toute son enfance à Thelsamar auprès de sa famille.
ɤ METIER OU FONCTION : Ambassadrice des Stormrage ɤ Une noble ne travaille pas avec ses mains mais avec son esprit.

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MessageSujet: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptyDim 27 Avr - 22:15


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

« Frappe plus fort Yseult ! Tu ne ferais même pas mal à un vieillard ! » Le goût du sang englobe alors toute ma bouche, mais je tente un énième coup. Plus de puissance, plus de ferveur, plus d’envie. J’aimerai tant pouvoir transférer ma hardeur à la tâche dans cette épée qui me vrille les muscles du bras. Je sens mon avant-bras trembler, mes articulations de la main craquer autour du manche. Cependant, l’attaque du cavalier vert déjà aguerri reprend de plus belle. Les lames de nos deux épées s’entrechoquent, nos déplacements nous mènent à faire le tour du terrain d’entraînement. « Fais attention à tes pas Yseult. Il faut toujours avoir une jambe en arrière, pour pouvoir t’y appuyer. Si tu es droite sur tes deux jambes, le risque de chute est multiplié.» Jambe en arrière, regard vers l’avant, mâchoire serrée pour contenir la douleur. La vérité est que je suis épuisée. Les entraînements s’enchaînent à une vitesse inimaginable, et malgré ma ferveur, je ne parviens pas à absorber toutes les notions que mes maîtres me donnent sur les terrains. Lorsqu’il s’agit d’étudier les textes d’anciens Cavaliers verts ou encore la cartographie de toutes les contrées de Kahanor, mon intelligence et ma pugnacité ne sont plus à démontrer. Cependant, l’entraînement physique me pose bien plus de problèmes. Mon petit corps frêle ne peut faire face à cette avalanche de coups qui lui pleuvent dessus. C’est trop intense, trop douloureux. « À droite ! N’oubliez jamais de regarder les points faibles de ton adversaire Yseult. Je suis gaucher, alors n’hésite pas à frapper sur mon côté droit. Souviens-toi que ses points faibles sont tes points d’excellence.» Reprenant mon souffle en une seconde, je lève mon épée pour frapper plus fort sur son flanc droit. Pour la première fois depuis le début de l’entraînement, je prends enfin le dessus. Je ne suis plus dans la défense, mais dans l’attaque. Je mène la partie, je parviens à être l'instigatrice des coups. Je suis fatiguée d’essuyer les coups, je veux en être celle qui les assène. Je ne me reconnais pas dans cette envie de surpasser l’autre par la force, par le physique. « C’est ça Yseult ! Écarte tes bras pour augmenter la latéralité de tes mouvements. Ne laisse à ton adversaire qu’un minuscule espace vital. Plus tu le piétines, moins il aura d’ampleur dans ses gestes et moins il sera incisif.» Ampleur, latéralité. Je tente alors d’ancrer tous ses préceptes dans mon esprit. Mais mon esprit commence à fatiguer. La transpiration colle alors mes cheveux à mon front, et obscurcit quelque peu ma vision. Bien évidemment, le cavalier choisit cette occasion pour reprendre le dessus. Mes déplacements se font moins précis, je trébuche légèrement dans le sable du terrain d’entraînement. Pour la première fois depuis le début, je me sens minuscule dans cette arène. Je suis le fauve traqué, et alors je dois lutter pour ma survie. Les coups pleuvent, et l’épée devient de plus en plus lourde pour mes épaules. Une grimace se dessine sur mon visage auparavant si lisse. « Doucement...» Cette supplique est sortie dans un souffle que je n’ai pas réussi à contenir. Mes articulations craquent sous la lourdeur de ses assauts, sous le poids cette lame qui manque de fendre mon corps. « Ne demande jamais pitié Yseult ! Jamais ! La pitié, c’est pour la faible et les lâches. Un Cavalier vert n’est jamais faible, n’est jamais lâche. Si tu veux pouvoir servir notre Roi, il faut que tu acceptes de faire le sacrifice ultime pour préserver les missives que tu transportes tu m’entends ! » Alors qu’il parle tout en continuant le combat, je ne parviens plus à tout entendre. Mon esprit semble sur le point d’abandonner. Je ne peux plus subir ses assauts. Mon épée touche le sable du terrain d’entraînement. La hauteur des gradins m’oppresse. « Relève ton épée Yseult ! Relève la ! » J’essuie les larmes qui coulent sur mes joues. Je ne comprends d’où elles viennent. Je pleure de colère, je pleure de déception. Comment puis-je avoir envie d’abandonner ? Comment peux-tu vouloir demander pitié Yseult ? Bats-toi ! Bats-toi ! Je tente de relever mon épée, mais elle retombe immédiatement. Le poids de ma déception se trouve dans cette épée que j’ai envie de briser en mille morceaux. Une violente nausée me prend, et je lâche définitivement cette épée que j'exècre. Je recule de quelques pas pour quitter cet endroit, mais la nausée est trop violente pour que je puisse la retenir. Tournant la visage, ayant à peine le temps de dégager mon visage de mes cheveux, la bile brûle mon arrière-gorge. J’entends l’armure du cavalier s’approcher de moi, et je continue alors à expier ce mal brûlant qui s’empare dans ma bouche. « Respire Yseult ! Ça arrive ! » Il me balance une gourde qui tombe à mes pieds. J'essuie vulgairement ma bouche, et porte cette gourde jusqu’à mes lèvres gercées. La froideur de cette liquide apaise alors le mal qui irrite ma gorge, et m’empêche alors de défaillir. J’abhorre cet état de faiblesse qui est le mien. Je voudrais pouvoir lui faire avaler ce sourire amusé qui trône sur ses lèvres. Il est hors de question qu’il s’amuse de mon faible état. Je ne suis pas ici pour vous amuser, mais pour exceller. Si l’excellence passe par la souffrance, alors je suis prête pour la belligérance. Cependant, mon regard se voile un peu, et tout ce qui se trouve autour de moi est flou. Je suis levée depuis l’aube, et la nuit vient juste de tomber sur le Drôme. Je n’ai pas pu respirer l’air frais de la Cahoridie depuis ce midi. L’entraînement dure depuis des heures, du moins ai-je cette affreuse impression. « Je n’en peux plus... je suis fatiguée...» Lui seul alors peut m’entendre. Je me déteste d’avouer sans honte cette défaillance de ma personne, à cet homme mais je n’en puis plus. Le Cavalier vert, aussi frais qu’un gardon, faufile son pied sous la lame de mon épée et me la jette alors. « Tu crois que l’ennemi va te laisser le temps d’être fatiguée Yseult ? » Je secoue la tête. Je sais pertinemment que si c’était un traître que je défiais, il aurait déjà pu m’ôter mon dernier souffle. « Non, nous sommes d’accord. Alors reprends moi cette épée, et bats-toi Yseult ! » Je relève la tête vers lui pour lui cracher à la figure les relents de bile qui agressent ma langue. Cependant, derrière son corps imposant et costaud, une silhouette apparaît. L’espace d’un instant, mon souffle se bloque. Ce ne peut être vrai, la fatigue et la violence des coups doivent alors me faire délirer. Je fais un pas vers le Cavalier mais mon regard reste alors fixé dans les gradins. Je ne délire pas, mon esprit ne fabule pas. Halbarad. Il est là, dans les gradins, me narguant de sa fraîcheur et de son regard apaisant. Depuis quand êtes-vous là ? L’étendue de mon échec m’éclate alors au visage. Quelle image suis-je en train de lui donner ? Aucun mot ne passe alors la barrière de mes lèvres. Qu’aurais-je à lui dire ? Le silence de ce moment presque sacré est brisé par le raclement de gorge du Cavalier. « Bordel, je ne savais pas que les Stormrage acceptaient aussi facilement l’échec.» Mon cœur frappe plus fort ma cage thoracique, et j’ai l’impression qu’elle va exploser. Stormrage, Stormrage. Je ferme quelques instants les yeux, tentant de grappiller le plus de temps mais l’heure est arrivée. Ma main droite plonge dans le sable fin du terrain, et j’attrape l’épée. Elle semble toujours aussi lourde, mais mon orgueil m’aide d’ailleurs à la soulever. Les coups se remettent à pleuvoir sur moi. Halbarad est ici. Je frappe alors avec toute ma force sur son flanc droit. Je ne sens plus mes muscles se contracter. Halbarad te regarde Yseult. Je réduis l’espace vital du Cavalier. « C’est ça ! » Ma respiration est de plus en plus erratique, et mes coups sont teintés de davantage de précision. Alors que mon regard cherche la silhouette de Halbarad pour intensifier mes coups, un cri éclate dans l’arène. La lame de son épée entaille alors mon poignet droit, et je lâche mon épée. Le Cavalier plante la sienne dans le sable et s’approche de moi. Il garde ce même petit sourire narquois qui me nargue, et approcha son visage du mien. Il est si proche, que nos deux nez peuvent presque se toucher. Il prend mon menton entre ses deux doigts et relève son visage le sien. Je sens son souffle empressé sur ma peau, et je reste là, à sa merci. « Règle numéro un, ne jamais quitter l’ennemi du regard.» Nous restons ainsi pendant quelques secondes, alors que le sang coule abondamment sur ma peau. Il s’éloigne encore et passe à côté de moi. Je l’entends siffloter, comme si tout ça était normal. Est-ce vraiment une normalité au Drôme ? « Il y a de l’eau derrière pour nettoyer ta plaie. Demain, nous nous entrainons encore ensemble Yseult. Sois à l’heure.» Il ne prend même pas la peine de se retourner, et quitte le terrain d’entraînement. L’abreuvoir se situe à quelques pas, juste en dessous de l’estrade où Halbarad se trouve. M’a-t-il reconnue ? Attend-il que je vienne le voir ? Toutes ces questions passent en second plan, face à la douleur lancinante qui tiraille ma plaie. J’avance vers le point d’eau, et lève mon visage vers Halbarad. Les cheveux collés sur le front, les joues empourprées, pour notre deuxième rencontre, je ne ressemble toujours à rien. Pourquoi ? Avant de m’agenouiller pour soigner ma plaie, j’ancre mon regard dans le sien.

« Décidément, vos visites me prennent toujours de court, et vous ne me voyez jamais au meilleur de ma forme.» J’ai lâché cette petite phrase avec un ton amusé, mais l’amusement est bien absent de mon esprit. Presque humiliée par mon maître d’entraînement sous les yeux de mon Roi, je ne peux tolérer cet affront. Je me baisse alors vers le point d’eau et commence à nettoyer la plaie. Le sang coule sur ma tenue, mais je n’en ai que faire. Je prends un chiffon mouillé juste à côté et je le pose sur la plaie tout en me relevant. « Aujourd’hui à l’entraînement... c’était un jour sans.» Je tente encore une fois de me montrer fière et triomphante, mais l’échec a bien un goût amère. Je voulais tant vous faire bonne impression Halbarad. Ma position bien inférieure à lui me rappelle alors que je ne suis rien à Aubétoile. Simplement une énième Stormrage qui a reçu l’Appel. Rien. J’enroule le chiffon autour de ma plaie, en guise de soin primaire. « Il est bien tard mon Roi pour une visite au Drôme. Auriez-vous fait l’école buissonnière ? » Je lui jette un petit regard amusé alors je mords ma joie pour ne pas grimacer, et rider mon visage que je crois encore agréable au regard. Est-ce que Halbarad a souhaité s’éloigner pour une soirée des mondanités de la Cour ? Nous n'étions encore que deux enfants, deux coeurs neufs à leur printemps.
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https://tales-of-k.forumactif.org/t893-have-you-no-higher-ambitio
Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptyLun 28 Avr - 17:23


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

Après tout ce qu’il était arrivé, Halbarad avait enfin réussi à reléguer une partie de ses obligations à ses proches, qui comprenaient qu’il ait besoin de respirer. Après avoir tourné en rond un moment, tenté en vain de lire à la bibliothèque du Palais, il se souvint de la promesse qu’il avait faite à Lady Yseult Stormrage d’aller la voir lors de l’un de ses entraînements, au Drôme. « Nous allons voir les Cavaliers Verts. » déclara-t-il en passant devant les deux gardes qui ne le lâchaient pas d’un pouce, ceux-là même qui l’avaient accompagné la dernière fois et qui s’étaient agacé de voir la jeune femme aux cheveux insolemment blonds l’approcher de trop près.

Voilà qu’il était assis dans les gradins du Drôme, à la regarder manier une épée. Observant son visage avec une attention toute particulière, Halbarad eut un pincement au cœur en la voyant si fatiguée. Elle était bien différente de l’Yseult souriante et malicieuse qu’il avait vue lors de son passage aux écuries. Euphemia souffrait-elle autant, pendant ses entraînements avec Dezial ? Il ne supporterait pas de voir sa sœur épuisée de la sorte, à demander à son partenaire de lutte d’y aller plus lentement. Néanmoins, Halbarad trouva Yseult magnifique, même dans son état. Sa façon de se battre était gracieuse, un peu maladroite, mais gracieuse. La rage qui se peignait dans son regard et dans ses expressions la rendait sauvage, fougueuse. Dans d’autres circonstances, le jeune Roi aurait ri de la voir lâcher l’épée, mais il n’arrivait pas à s’y résoudre. Anxieux pour elle, ce sentiment était assez déroutant. Dos droit, sourcils froncés, il se contenta de la regarder jusqu’à ce que le regard d’Yseult croise le sien. Le monde cessa de tourner un instant, et elle se releva courageusement pour frapper. Le temps de quelques minutes, la demoiselle prit le dessus. Cela arracha un sourire satisfait à Halbarad, qui se surprit à se demander si le fait qu’elle ait remarqué sa présence avait un quelconque rapport avec ce regain d’énergie. Malheureusement, ce fut de courte durée car, entaillée au poignet, Lady Stormrage lâcha son épée. Tendu, Halbarad hésita à aller la voir. Il plissa les yeux en observant le Cavalier qui s’approchait trop près d’elle ; son visage était si proche que cela agaça même franchement le Roi, qui préféra rester sagement assis dans les gradins pour ne pas s’énerver publiquement. Non, ses émotions ne devaient pas transparaître devant les autres. Tentant d’ignorer les battements enragés de son cœur, il s’adoucit un peu quand elle s’approcha de l’abreuvoir non loin de lui pour se soigner. « Décidément, vos visites me prennent toujours de court, et vous ne me voyez jamais au meilleur de ma forme.» Il lui rendit son sourire amusé et leva des gradins pour la rejoindre, les yeux rivés vers le sang qui coulait le long de ses poignets. « Aujourd’hui à l’entraînement... c’était un jour sans.» Halbarad hocha la tête ; il connaissait bien ça. Et elle s’améliorerait, elle n’apprenait pas à se battre depuis longtemps. « Il est bien tard mon Roi pour une visite au Drôme. Auriez-vous fait l’école buissonnière ? » Halbarad rit franchement à cette remarque bien insolente, qui pourtant l’amusait plus qu’elle ne l’agaçait. S’était instaurée entre eux une relation des plus étranges : ils se comportaient de façon bien trop familière l’un avec l’autre, qui ne seyait absolument pas à des gens de leur rang, mais qui, contre toute attente, leur faisait le plus grand bien. « L’avantage d’avoir un conseil. Je peux m’échapper de temps à autre. Et je vous avais promis de venir voir l’un de vos entraînements, non ? »

Jetant un coup d’œil au terrain d’entraînement, Halbarad grimaça et croisa ses bras sur son torse. « Ils ne vous ménagent pas, ici. Vous serez une bonne combattante, ça ne fait aucun doute : votre façon de vous battre est gracieuse et souple. » Lentement, il tendit la main vers le bras d’Yseult et laissa courir ses doigts sur l’étoffe, jusqu’à son poignet. « N’oubliez pas : votre arme est le prolongement de vous-même, de votre corps. Votre épée ne fait qu’un avec vous. Votre bras ne tombe pas, alors votre épée non plus. Vous devez danser avec elle. » Halbarad retira ses doigts et croisa de nouveau ses bras. Il s’étonnait d’être si content de la voir. Sa présence était tellement naturelle que c’en était déroutant. Il avait pourtant promis de se montrer plus formel avec elle que la dernière fois ! Mais il n’y arrivait pas, c’était plus fort que lui. « Avez-vous un peu de temps devant vous ? Je ne voudrais pas vous mettre en retard, comme la dernière fois ! » Il lui proposait de façon implicite de passer du temps en sa compagnie ; Halbarad avait attendu ça avec une hâte toute particulière, dont il n’avait parlé à personne. Yseult avait hanté ses pensées de manière inattendue, sans qu’il ne comprenne réellement pourquoi. Peut-être parce qu’ils s’étaient livrés l’un à l’autre comme de grands amis l’auraient fait, peut-être pourrait-elle devenir cette grande amie qu’il voulait qu’elle soit. N’importe quoi, ce n’est pas ça. Non, ce n’était pas ça. Mais s’en convaincre était une chose raisonnable. « Par ailleurs, j’ose espérer que vous n’avez pas eu de problèmes à cause de moi ! » conclue-t-il avec douceur, le regard espiègle. Son regard se posa de nouveau sur son poignet tailladé et il fit un petit mouvement de la tête pour le désigner. « Faites-moi plaisir, nettoyez l’entaille de façon rigoureuse pour que cela ne s’infecte pas. » Etait-il inquiet ? Aucun doute. Pourquoi l’était-il ? Il ne voulait pas savoir. Son sourire s’élargit un peu et il tourna le visage vers les gardes qui avaient compris d’eux-mêmes qu’il fallait leur lancer un peu d’espace. Halbarad se surprenait parfois à rêver de ne pas être Roi : il aurait pu venir ici seul, sans personne pour surveiller le moindre de ses agissements. Il n’avait aucune intimité, aucun contrôle sur ses relations. Tout ce qu’il faisait relevait du domaine du public ; le peuple entier était au courant, prêt à colporter la moindre information qui puisse intéresser qui que ce soit. Penser à ça le fit frémir. Si des rumeurs sur une prétendue relation entre Yseult et lui naissaient dans les esprits, il pouvait la mettre en mauvaise posture dans le cas où elle voudrait se marier. Elle passerait pour une jeune femme impure, et c’était bien là la dernière chose qu’il voulait. Le Roi recula d’un pas, instaurant entre eux une distance de sécurité plus raisonnable. Et pourtant, Halbarad aurait donné n’importe quoi pour tendre la main et caresser sa joue du bout des doigts, passer son nez et ses lèvres dans ses cheveux blonds qui rivalisaient avec l’éclat du soleil.
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Yseult Stormrage
Yseult Stormragethe emperor
ɤ REGISTRATION : 10/04/2014
ɤ PARCHEMINS : 213
ɤ STATUT DU SANG : Noble ɤ Appartenant à la grande famille Stormrage.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Terremer ɤ Yseult a vécu pendant toute son enfance à Thelsamar auprès de sa famille.
ɤ METIER OU FONCTION : Ambassadrice des Stormrage ɤ Une noble ne travaille pas avec ses mains mais avec son esprit.

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MessageSujet: Re: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptyLun 28 Avr - 20:07


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

L’eau froide pénétra ma profonde entaille, laissant apparaître sur mon visage collant une grimace. Je tente de la réprimer mais la douleur est trop électrique. Elle s’empare de tout mon avant-bras, pour mieux ancrer dans mon corps la dureté de ce dernier combat. Ma respiration encore instable est alimentée par les battements effrénés de mon cœur. Pourquoi est-ce que ce palpitant frappe aussi fort dans ma cage thoracique ? Est-ce le fait de la proximité soudaine de Halbarad, ou alors est-ce que le fait de ce combat éreintant ? Je préfère mettre cette agitation cardiaque sur le côté de mon entraînement. Il est préférable que je ne pousse pas mon introspection plus loin. Toujours agir Yseult. Vieille, tu auras alors tout le temps pour te remettre en question. Le ton de Père semblait si réel encore dans ma mémoire, alors que je n’ai pas entendu le soin de sa voix depuis des mois. Une autre voix chasse alors bien rapidement celle de Geoffroy Stormrage, et mon cœur s’acharne encore contre ma poitrine. « L’avantage d’avoir un conseil. Je peux m’échapper de temps à autre. Et je vous avais promis de venir voir l’un de vos entraînements, non ? » Je n’étais pas rendue compte avant qu’il avait réduit la distance qui nous séparait. Auparavant, je devais lever la tête pour pouvoir le fixer dans les yeux. À présent, j’ose à peine tourner la tête. Quelle image pourrais-je lui donner à contempler ? Celle d’une jeune femme, épuisée et au bord des larmes ? Je refuse qu’il puisse lire quelconque émotion sur mon visage, alors je force un sourire, qui doit être convaincant. J’ai appris à sourire, à parader ma beauté en toute circonstance. Continuant à mettre de l’eau sur ma plaie, le sang ne cessait de couler, et rendait le torchon ultérieurement inutilisable. Que dirait Lady Tarly lorsque mon maître de session lui ferait part de mon cuisant échec ce soir ? Aurais-je encore le droit à des remontrances ? Cependant, mes pensées ne s’attardent guère sur ces considérations futures. Je tente de ne pas le fixer avec trop d’insistance, mais mes yeux emeraude sont attirés par ses yeux sombres. J’ai envie de le regarder, peut-être alors pourrais-je deviner son état d’esprit, ses impressions ? Je me contente simplement de jeter un rapide coup d’œil en biais. Cesse de battre si fort. « Ils ne vous ménagent pas, ici. Vous serez une bonne combattante, ça ne fait aucun doute : votre façon de vous battre est gracieuse et souple. » Ce compliment me ragaillardit un peu. Je tourne alors mon doux visage vers lui, et je me perds dans son regard. Cet aveu de ma grâce et de ma souplesse me va droit au cœur, mais surtout s’ancre dans mon esprit. Une jeune femme doit d’abord charmer par son visage et ses courbes. Une fois mariée, vous aurez bien le temps de le charmer par votre esprit. Pourquoi faut-il que cette voix grave et paternelle claque à chaque fois en mon fort intérieur lorsque je me laisse quelques secondes seulement aller à ressentir, tout simplement ressentir? « Il est vrai que les entraînements sont éreintants, mais la sûreté de mes futures cavalcades à travers Kahanor est en jeu.» Je ramène tout à cet Appel, à cette mission que les Trois m’ont octroyée. Je ne peux décevoir Père, je ne peux vous décevoir Halbarad. Alors que mon regard se brouille un peu – par la fatigue cela va de soi – je vois sa main s’approcher de mon corps, qui se tend immédiatement. Ma robe presque déchirée cache tout, mais mes genoux se rapprochent. Ses fins doigts dévalent mon bras pour atterrir au niveau de mon poignet. Est-ce raisonnable de me laisser aborder ainsi ? La disgrâce ne me guette-t-elle pas ? À cet instant, je sais que personne ne nous regarde, ne nous épie alors je laisse à Halbarad la folie de ce geste insensé. « N’oubliez pas : votre arme est le prolongement de vous-même, de votre corps. Votre épée ne fait qu’un avec vous. Votre bras ne tombe pas, alors votre épée non plus. Vous devez danser avec elle. » Son ton rassurant amuse les folies de mon cœur. Danser avec elle. Depuis mon arrivée au Drôme, je perçois cette épée comme une appendice au bout de mon bras. Elle est trop lourde, trop puissante, trop... inattendue au bout de mes muscles fuselés. Je n’avais jamais tenu quelque chose de plus lourd qu’un coquillage de Thelsamar, alors imaginez mon étonnement. Cependant, le ton presque professoral de Halbarad me rassure. Pourquoi tant de prévoyance à mon égard ? Agit-il ainsi avec toutes les jolies jeunes femmes qu’ils croisent ? Je me plais à penser que ce n’est pas le cas. Je le désire ardemment. Préférant ne pas briser sa lancée, je ne pipe mot. « Avez-vous un peu de temps devant vous ? Je ne voudrais pas vous mettre en retard, comme la dernière fois ! » Un sourire franc et honnête s’inscrit sur mes lèvres. Je ne ressens à cet instant plus les picotements de mon poignet. Je ne ressens plus que ceux au niveau de mon cœur. Passez autant de temps dans son entourage, dans son champ de vision Yseult. Plus votre image s’ancrera dans son esprit, plus vous laisserez une marque indélébile chez notre jeune Roi. « Vous ne m’avez guère mise en retard. Si Lady Tarly est une jeune femme travailleuse et dure, elle n’en est pas moins prévenante. Elle nous laisse des temps de repos.» Je glisse subtilement un compliment sur Hedwige. Je l’avais déjà fait lors de notre dernière rencontre, mais ne vaut-il mieux pas se répéter ? Je sais qu’il apprécie cette Cavalière, et par les Trois, il m’arrive de me demander pourquoi. Elle n’est vraiment pas tendre avec moi. Ses doigts quittent mon poignet, et je me prends à le regretter. « Par ailleurs, j’ose espérer que vous n’avez pas eu de problèmes à cause de moi ! » Son regard espiègle enflamme le mien. Nous sommes encore deux gamins. Inquiets de se faire réprimander, effrayés à l’idée de mal agir aux yeux des adultes. Pourtant, sur nos épaules pèse déjà le poids de l’obligation de notre nom. Hammer et Stormrage, existe-t-il nom plus noble en Kahanor ? Mon orgueil me laisse penser que non, et qui ici pour me contredire ? « Votre visite inattendue valait bien cette petite liberté que je me suis octroyée.» Je décide de ne pas faire part à Halbarad de la punition qui s’en est suivie. J’ai dû récurer les écuries, ranger le foin, remplir les abreuvoirs. Cependant, la fatigue de cette journée s’était envolée le soir même. Je n’avais pas réussi à fermer les yeux, mon esprit trop euphorique lorsqu’il revenait sur ses mots que nous avions échangés. La chaleur de la pulpe des doigts d’Halbarad sur mon poignet me sort de ses souvenirs si plaisants. Ils n’ont pas quitté mon esprit depuis son départ. « Faites-moi plaisir, nettoyez l’entaille de façon rigoureuse pour que cela ne s’infecte pas. » Était-il inquiet ? Inquiet à l’idée que cette blessure soit plus dangereuse qu’elle ne le paraissait ? Encore une fois, l’attitude de Halbarad me pousse à croire que je ne le suis pas indifférente. Vous est-il indifférent Yseult ? Je refuse de me poser cette question. À quoi me mènerait alors la réponse ?

J’effleure rapidement le dos de sa main avec mes doigts. Ce geste furtif pourrait le laisser un peu étonné. Je ne veux pas paraître totalement dévergondée à ses yeux. La proximité de nos deux corps de jeunes gens est déjà assez étonnante, il ne voudrait mieux pas en rajouter. Alors que je me baisse pour plonger ma main dans l’eau, je le vois faire un pas en arrière. Ce pas précipité, effrayé me laisse coite pendant quelques instants. Pourquoi un tel changement ? Je ferme les yeux, et reprends ma respiration. Yseult, ne jamais vous précipitez mon enfant. La patience est une vertu. Cet adage – répété plus que de raison – m’aida alors à me relever avec un regard sûr et doux. « Que pensez-vous de mêler l’utile à l’agréable ? » Je lui jette un petit coup d’œil espiègle, le mien que le sien quelques minutes auparavant. « Peut-être pourriez-vous venir avec moi dans la succursale attenante au terrain ? Il faut que je range cette minuscule pièce, et mon arme. Tout est codifié ici.» Je lâche cette dernière phrase dans un sourire amusé. Il est vrai que l’organisation du Drôme ne laisse aucune place à l’improvisation. Tout est écrit, et au bout de plusieurs mois, les règles sont définitivement rentrés. Mon caractère impétueux a été mis à mal, mais j’ai appris à m’adapter ici. Je fais quelques pas derrière Halbarad pour récupérer l’épée avec ma main gauche. Puis je rebrousse chemin pour lui passer de nouveau devant. Je tourne le visage vers lui, et lui fais un léger signe de la tête. « Venez-vous ? » Je lui adresse un sourire avenant, et tourne de nouveau le visage. Halbarad ne voit plus que mes longs cheveux blonds s’agiter dans mon dos, alors que je prends un minuscule couloir sous les gradins. Je tourne de nouveau mon visage vers lui, et dis d’un ton  teinté de badinerie. « Je ne suis pas sûre que vous êtes autorisé à visiter ces lieux, mais... si ce n’est pas pour vous, pour qui ferai-je une exception ? » J’attise alors sa curiosité. Bien évidemment, étant donné son sang royal, Halbarad peut aller où il souhaite. Tout Kahanor lui appartient, sans aucune exception. Et vous Halbarad, à qui appartenez-vous ? J’offre alors la porte d’une petite pièce. Ma raison me dit qu’il n’est pas convenable de me retrouver ici, dans une pièce aussi étroite avec le jeune Roi. Si quelqu’un venait à nous surprendre, les commérages ne tarderaient pas à faire le tour de Aubétoile. Le supporterai-je ? Mon pas assuré à l’intérieur de la pièce n’aurait pas constitué meilleure réponse. Aux yeux de Halbarad, se dévoile une petite pièce sans beaucoup de charme. De nombreuses épées décorent les murs, alors que des boucliers et des armes moins prestigieuses jonchent le sol. « Vous voyez le désordre, il faut que je m’en occupe. Cela ne vous dérange pas ? » Je pose l’épée sur la seule table en bois de la pièce. Sans rien lui dire, je laisse à Halbarad le plaisir de s’asseoir sur l’unique petite tabouret en bois. Après être allée chercher une petite boîte, je m’approche de lui, et l’ouvre. « J’obéis à vos ordres.» Je lui adresse un sourire dénué de sens, simplement pour... je ne sais guère. Alors que je passe une petite pommade sur ma plaie, ma langue ne veut décidément pas laisser un silence pesant s’installer entre nous. « Je suis ravie que vous ayez tenu votre promesse. Néanmoins, mes performances lors de ce dernier entraînement n’ont guère été excellentes. Il est vrai que je considère encore cette épée comme une inconnue. Il me faut l’apprivoiser... mais n’est-ce pas le cas de toute nouvelle intrusion dans une vie ? » Je dépasse le sujet de l’épée. Halbarad doit bien comprendre que je parle de son intrusion dans ma vie, ou de la mienne dans la sienne. C’est comme il le souhaite. Je passe alors un minuscule bandage autour de mon poignet mais j’ai du mal à le serrer. Après avoir hésité, je fais un pas vers lui. Étant donné les dimensions rétrécies de cette pièce, je me retourne vite proche de Halbarad. Distance bien faible pour être approuvée par la bienséance. « Puis-je abuser de votre aide ? » Je lui tends mon poignet pour qu’il serre le bandage pour éviter que le sang ne coule davantage. Mon regard vert plonge dans le sien, et je me sens étrangement bien. Ma solitude n’est plus aussi intolérable en votre présence, Halbarad.
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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptyLun 28 Avr - 22:52


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

« Que pensez-vous de mêler l’utile à l’agréable ? » Halbarad haussa un sourcil, interpelé par cette proposition qui pouvait être extrêmement mal interprétée par quiconque aurait l’esprit dérangé ce qui, heureusement, n’était pas son cas. « Peut-être pourriez-vous venir avec moi dans la succursale attenante au terrain ? Il faut que je range cette minuscule pièce, et mon arme. Tout est codifié ici.» A peine Yseult eut-elle parlé de ses projets qu’elle s’éloignait déjà. « Venez-vous ? » le presse-t-elle alors, l’enjoignant ainsi à réagir. « Je viens. » répondit-il en laissant son regard se promener sur sa chevelure blonde. Il lui suffirait de tendre sa main pour la perdre parmi sa cascade de cheveux couleur d’or. Cette pensée le fut frémir. Quand avait-il commencé à penser à Yseult de la sorte ? Il n’en avait pas le droit, quand bien même c’était naturel, et chaste.  Yseult se retourna vers lui, l’obligeant à interrompre le fil de ses pensées qui s’égaraient, et il en remercia les Dieux qui lui venaient certainement en aide. « Je ne suis pas sûre que vous êtes autorisé à visiter ces lieux, mais... si ce n’est pas pour vous, pour qui ferai-je une exception ? » Il rit joyeusement et répondit sur le ton de la plaisanterie : « Vous moqueriez-vous, Lady Stormrage ? » Son regard inquisiteur se radoucit tandis qu’elle tournait les talons pour entrer dans la pièce. Ils se retrouvèrent seuls, coupés du monde extérieur. L’espace de quelques secondes, Halbarad se demanda si c’était bien raisonnable, et s’il ne devait pas faire demi-tour. Pourtant, il fut captivé par la réserve d’armes et de bouclier. S’ils n’étaient pas de la même manufacture que celui du palais, l’équipement du Drôme était somme toute honorable. Les Cavaliers veillaient à posséder ce qu’ils pouvaient acheter ou fabriquer de mieux, pour se préparer au danger qui les attendait, là, dehors. « Vous voyez le désordre, il faut que je m’en occupe. Cela ne vous dérange pas ? » Il secoua la tête pensivement. « Je vous en prie, faites ce que vous avez à faire. » Il s’assit sur le seul tabouret de la pièce, observant les allés et venues d’Yseult qui rapporte une boîte contenant de quoi se soigner. « J’obéis à vos ordres. » La bienséance devait-elle le pousser à la soigner de lui-même ? Il leva les yeux vers elle et décida de la laisser faire par elle-même. « J’aime mieux ça. » souffla-t-il quand elle eut fini. L’abreuvoir ne suffirait pas à soigner une plaie ; les microbes risquaient même d’aggraver les risques d’infection. « Je suis ravie que vous ayez tenu votre promesse. Néanmoins, mes performances lors de ce dernier entraînement n’ont guère été excellentes. Il est vrai que je considère encore cette épée comme une inconnue. Il me faut l’apprivoiser... mais n’est-ce pas le cas de toute nouvelle intrusion dans une vie ? » Les femmes avaient le don de parler par énigmes. Halbarad comprit bien vite qu’elle ne parlait pas uniquement d’arme blanche, mais bien d’eux. De ce qu’il se passait entre eux. Et que se passait-il au juste ? Yseult s’était davantage approchée de lui. Il retint son souffle, tandis qu’elle tendait vers lui son poignet. « Puis-je abuser de votre aide ? »

Le Roi posa avec délicatesse le dos de la main d’Yseult sur la sienne, plus grande. Il s’empara de la bande avec sa main libre et l’enroula autour du poignet de la jeune femme avec un soin tout particulier, en gardant le silence. Il s’efforça de l’attacher comme il put, sans lui faire mal, mais de façon à ce qu’elle tienne suffisamment longtemps pour trouver quelqu’un de plus doué que lui en la matière. C’est avec regret qu’il relâcha la main d’Yseult, si douce, si petite, qu’il aurait pu tenir des heures durant. « On finit toujours par s’habituer à cette intrusion, et nous arrivons même à l’apprécier et à la désirer, en y mettant assez de volonté. Vous saurez bien vite si cette épée est faite pour vous ou non. » Il soutint son regard sans ciller, le cœur battant. Halbarad était un garçon joueur audacieux, il l’avait toujours été. Mais aussi loin qu’il se souvienne, jamais une conversation avec une jeune femme n’avait pris un tel tournant. Son visage s’illumina quand revint sur ses lèvres un sourire amusé, tandis qu’il détournait le regard pour balayer la pièce des yeux. « Voulez-vous un coup de main pour ranger tout cela ? Plus vite ce sera terminé, plus vite vous serez libre. » Les Rois se retourneraient certainement dans leur tombe, en le voyant proposer son aide pour ranger les locaux du Drôme. Mais en ces lieux, Halbarad Hammer n’était pas le Roi. Il était juste Halbarad. C’était ce que la présence d’Yseult le poussait à ressentir, le fait d’être quelqu’un au-delà de son statut de Roi. Et par les Trois, qu’est-ce que c’était bon ! « La prochaine fois que j’assisterai à votre entraînement, je compte bien à ce que ce soit vous qui coupiez le poignet de votre adversaire ! » lança-t-il joyeusement en effleurant la lame qu’elle avait posé à ses côtés, sur la table de bois, du bout des doigts. Et plantez-lui l’épée dans le cœur, pour qu’il cesse de vous regarder ainsi. « Si je dois vous aider encore une fois avec un bandage, je vous promets que vous devrez me rendre la pareille lorsque vous assisterez aux miens, et cela risque d’être fastidieux ! » plaisanta-t-il en esquissant une grimace. Il exagérait beaucoup : voilà bien longtemps qu’il ne s’était pas blessé pendant un entraînement. Sa technique s’améliorait de jour en jour, notamment depuis le Tournoi durant lequel il avait pris conscience de son manque d’expérience. Il mettait à présent une passion sans limite dans l’art de la guerre, se découvrant des capacités jusqu’alors inconnues pour l’adresse et l’intuition. Dezial semblait satisfait de ses progrès, ce dont Halbarad n’était pas peu fier. Son oncle était le meilleur combattant qu’il connaisse, et il espérait pouvoir être aussi doué que lui dans le maniement de l’épée. « Lorsque vous aurait gagné en expérience, peut-être pourrons-nous tenter un duel. » dit-il pensivement, en tapotant un doigt sur ses lèvres. Cette idée lui sembla alors très mauvaise : il ne voulait pas faire de mal à Yseult. Cette simple pensée lui serrait le cœur. « Mais cela devra attendre, nous sommes tous les deux très occupés. » conclue-t-il, le visage plus fermé.
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Yseult Stormrage
Yseult Stormragethe emperor
ɤ REGISTRATION : 10/04/2014
ɤ PARCHEMINS : 213
ɤ STATUT DU SANG : Noble ɤ Appartenant à la grande famille Stormrage.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Terremer ɤ Yseult a vécu pendant toute son enfance à Thelsamar auprès de sa famille.
ɤ METIER OU FONCTION : Ambassadrice des Stormrage ɤ Une noble ne travaille pas avec ses mains mais avec son esprit.

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MessageSujet: Re: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptyMar 29 Avr - 0:12


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

La main toujours tendue vers Halbarad, mon cœur commence à s’affoler. Alors que mon visage reste presque impassible face à ces longues secondes, je mords ma lèvre inférieure pour ne pas flancher. Comment réagir si Halbarad refusait de m’aider ? Comment faire bonne figure s’il répliquait que nous outrepassions la bienséance ? Il est possible que j’ai fait preuve de beaucoup d’audace mais... la fin ne justifie-t-elle pas les moyens ? Puis, je cesse de mordre ma lèvre alors que je sens Halbarad poser sa main sous la mienne. Ce contact m’électrise, et je ne peux retenir ce sourire qui me démange les lèvres. Ma petite main semble perdue dans la sienne, celle d’un Homme que je vois encore comme un garçon. La force émanant de sa main contraste avec mes doigts longs et fins. Halbarad commence doucement à serrer le bandage de fortune que je me suis fabriqué. Que cela tienne ou non, que cela soit efficace ou inutile, je n’en ai que faire. À présent, je ne sens plus la douleur lancinante de cette plaie béante. Tout mon être est focalisé sur ce contact, aussi furtif qu’intense. Halbarad serre une dernière fois d’un coup, et finit par lâcher ma main. Cette dernière reste encore en lévitation, comme appelant cette autre qui, l’espace d’un instant, lui avait fait tant de bien. Cependant, reprenant vite mes esprits, mon bras retombe doucement le long de mon corps, là où était irrémédiablement sa place. « On finit toujours par s’habituer à cette intrusion, et nous arrivons même à l’apprécier et à la désirer, en y mettant assez de volonté. Vous saurez bien vite si cette épée est faite pour vous ou non. » Le début de la phrase me laisse perplexe. La force de son regard me cloue sur place, je suis incapable de dire quoi que ce soit. Seul un fin sourire trahie mes sentiments assaillants mon palpitant. Il a compris. Halbarad a saisi que je ne parlais pas de cette épée blessante, mais bien de nous. Nous, nous, nous. Penser pour deux, ne plus penser pour soi seule, ça a quelque chose de déroutant. Mais d’extrêmement plaisir. Ne plus être seule, ne plus satisfaire que ses bons vouloirs, mais espérer exaucer ceux de l’autre. Est-ce alors tout ça, un nous ? Cette question me perturbe, mais je me focalise à nouveau sur Halbarad. La fin de sa phrase est nettement plus nette. Je finirai par m’habituer à la présence de cette épée, c’est une certitude. Une autre évidence est déjà ancrée en moi. Je me suis déjà habituée à votre sourire, et à votre prés... Yseult ! Ne tombez jamais dans les travers du romantisme primaire. Laissez ça aux jeunes filles sans ambition. Oui Père. Halbarad brisa ce contact visuel aussi intense que prenant. Je lui en suis gré, je ne veux pas tomber dans ces travers que Père abhorrait. Alors allons de nouveau sur un sujet moins risqué. Que pensez-vous du rangement ? « Voulez-vous un coup de main pour ranger tout cela ? Plus vite ce sera terminé, plus vite vous serez libre. » Je laisse échapper une risette. Il a lu dans mes pensées, et il a compris comme moi que nous ne pouvions pas continuer à être si proches. Il a raison, ce n’est pas convenable. Cependant, cette proposition me laisse perplexe. Il ne me serait jamais venue à l’idée de lui demander de ranger ces lieux. Bien qu’il n’y ait rien de dégradant à ranger par taille des épées ou à nettoyer des boucliers, que penserait la Reine Éléonore ? Que penseraient ses sœurs ? Ces pensées tournées vers la famille Hammer au grand complet me refroidissent quelque peu, mais je tente de ne rien lui montrer. « Je m’en voudrais de vous demander une deuxième fois votre aide.» Je lui adresse un regard taquin, mais ma réponse est claire. Je n’ai nullement envie de le mettre dans cette position inférieure. Cela pourrait créer un moment d’intimité indéniable, sommes-nous encore assez fougueux pour cela ? J’en doute. Comme son pas sur le terrain pour s’éloigner de moi, je m’éloigne de lui par le refus de sa proposition. « Ce ne serait pas convenable...» Je laisse échapper ces quelques mots, que mon cœur regrette mais que ma raison approuve. Raisonnable, convenable, approprié. N’êtes-vous pas fatigué de ces mots Halbarad ? « La prochaine fois que j’assisterai à votre entraînement, je compte bien à ce que ce soit vous qui coupiez le poignet de votre adversaire ! » Les doigts du jeune Roi se perdent alors sur la lame que j’avais auparavant utilisée. Alors que je commence à sortir toutes les épées mal ordonnées, mon regard se fixe sur lui. Prochaine fois. Cessez Halbarad. Cessez de distiller des petites informations, des indices sur votre état d’esprit. Si dans les jardins, j’avais réussi à vous comprendre, en cet instant, vous m’êtes bien moins transparent. Cependant, je ne relève pas cette marque d’attention. Je commence à trier les poignards, les épées puis les arbalètes. L’arsenal d’armes est important, mais rien qui puisse impressionner Halbarad de toute évidence. « Si je dois vous aider encore une fois avec un bandage, je vous promets que vous devrez me rendre la pareille lorsque vous assisterez aux miens, et cela risque d’être fastidieux ! » La grimace de Halbarad me tire un sourire. D’après les ouïe-dire, le niveau de Halbarad est excellent. Il ne rechigne jamais à s’améliorer, et ne joue jamais de son statut. Il veut être considéré comme un adversaire comme les autres, ce qui le rend encore plus humain. N’est-il pas étrange qu’un garçon dans lequel coule un sang aussi pur soit aussi naturel ? Est-ce de la naïveté ou une profonde grandeur d’âme ? Hélas, je crains ne pas avoir les éléments suffisants pour répondre à cette question. Les a-t-il lui même ? « Il me serait douloureux de vous voir souffrir.» Ce n’était qu’une petite phrase glisser entre deux entrechoquements d’épée, mais c’était la pure vérité. En regardant du coin de l’œil le jeune Roi, l’imaginer blessé et souffrant me serre les entrailles. Je secoue frénétiquement la tête, et décide de mettre de l’ordre dans ses fichues épées une bonne fois pour toutes ! « Lorsque vous aurez gagné en expérience, peut-être pourrons-nous tenter un duel. » Je tourne mon visage vers lui. Un duel. Il serait mentir de dire que cette idée ne me plait guère. Nos deux épées s’affrontant, nos deux corps se frôlant, nos deux respirations sur la peau de l’autre. « Et bien, ma foi, c’est une...» Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que je vois le visage de Halbarad se voiler. Il est plus fermé, plus dur. Ai-je dit quelque chose de travers ? « Mais cela devra attendre, nous sommes tous les deux très occupés. » Immédiatement, je tourne la tête pour me concentrer à nouveau sur ce tas d’armes que j’aimerai envoyer valser. Il a raison. Ce ne serait pas... convenable. Encore, encore. Est-ce alors la litanie de vos vies ? N’avons-nous pas le droit à l’excentricité ? N’aurons-nous jamais le droit de s’acoquiner avec l’indécence ? Je connais pour une fois la réponse à cette question.

« Vous à Aubétoile, moi bientôt sur les routes de Kahanor... je crains que le temps nous manque.» Je n’ai pas pris la peine de le regarder. Il n’a pas à savoir que cette idée ne me plait guère. Après tout, peut-être passe-t-il juste le temps à mes côtés ? Sachez lire un homme Yseult. La femme est la faiblesse de l’homme, peu importe son rang, peu importe son sang. Apprenez à le déchiffrer, et de grands tourments vous serez épargnée. Je n’en puis plus. Entendre les remontrances et conseils de mon père m’épuise, mais je dois avouer qu’il a tellement raison que ça en devient agaçant, voire même douloureux. Je me rends compte que je laisse planer un silence dérangeant entre nous. « Couper le poignet de Godwyn ? Ce n’est pas l’envie qui m’en manque vous savez.» Mon rire comble ce silence, mais le cœur n’y est pas réellement. Il faut que je change de sujets, et vite pour ne pas laisser ce moment se volatiliser. Pour ne pas lui donner des envie de départ précipité. « Godwyn s’amuse souvent à me dire que chaque cicatrice est la récompense de mes efforts. Qu’ils soient ancrés dans ma peau me pousse chaque jour un peu plus à me dépasser pour ne pas le laisser encore un peu plus graver son souvenir dans mes chairs.» Je laisse tomber le tas d’épées pour l’instant et m’approche du petit siège où est installé Halbarad. Je ne veux plus de cet air renfrogné. Je pousse mes longs cheveux sur le côté gauche de mon corps pour le laisser voir le côté droit de ma nuque. Une petite cicatrice ressemblant presque à un G y dénature la douceur de ma peau. « C’était il y a quelques jours, lorsque la lenteur de mon jeu de jambes aurait pu me coûter ma tête.» Je remets rapidement ma longue chevelure dessus, et retourne voir les armes. Elles sont presque toutes bien rangées, seules certaines doivent encore être astiquées. Je croise le regard d’Halbarad avec une flamme amusée. « Si j’en juge par mon dernier entraînement, mon jeu de jambes s’est amélioré. Il faut croire que Godwyn a su trouver les mots.» Mots, maux ? Je ne sais plus vraiment. Cependant, malgré mon orgueil de Stormrage, je lui en suis reconnaissante de me pousser dans mes retranchements. Je ne veux pas rester des mois ici, je veux apprendre vite. Je veux pouvoir honorer ce devoir qui sera à jamais le mien. Je passe un coup d’éponge humide sur une lame tout en regardant Halbarad assis plus loin. Il me semble si inaccessible tout d’un coup. Ai-je eu tort d’aborder les méthodes sévères de Godwyn ? « Il est un bon professeur, et j’en suis satisfaite.» Je lui adresse un sourire franc. Qui suis-je pour penser que Halbarad s’inquiète ? Le fer de la lame commence à briller, mais je ne m’en rends même pas compte. Tous mes gestes sont si mécaniques.  « Halbarad... pourquoi apprenez-vous à vous battre ? Je ne doute ni de vos capacités de réflexion ni de vos talents de stratège. Néanmoins... pourquoi apprendre à se battre ? » Cette question est bien impertinente, mais elle me turlupine. Pourquoi est-ce qu’il apprend à se battre alors qu’il ne sera jamais sur un champ de bataille. N’est-ce pas ?

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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
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ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptyMar 29 Avr - 8:47


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

Halbarad posa son regard bleu sur Yseult qui s’affairait à ranger la pièce après qu’elle ait décliné poliment sa proposition de lui venir en aide. Si il se moquait bien de devoir le faire, sans doute jugeait-elle peu honorable pour un Roi de s’affairer à une telle tâche. Je ne suis pas juste un Roi. pensa-t-il en se retenant de soupirer. Mais de cette manière, il pouvait la regarder sans que cela paraisse déplacé. « Vous à Aubétoile, moi bientôt sur les routes de Kahanor ... je crains que le temps nous manque.» Il acquiesça. Yseult venait de souligner le fond de ses pensées. A quoi bon s’attarder avec elle, s’y attacher imperceptiblement mais violemment, alors que, bientôt, ils n’auraient peut-être même plus le temps de se croiser ? Halbarad ne répondit rien et un silence plus oppressant s’installa entre eux, jusqu’à ce qu’Yseult ait de nouveau la bonne idée de le briser. Il lui en fut extrêmement reconnaissant ; il ne voulait pas s’en aller avec ce sentiment douloureux et sombre, alors qu’il passait de très bons moments en sa compagnie, d’un naturel et d’une richesse déroutants. « Couper le poignet de Godwyn ? Ce n’est pas l’envie qui m’en manque vous savez.» Halbarad rit avec elle : il ne doutait pas qu’aussitôt la jeune femme serait capable de lui rendre la pareille, elle le ferait. « Godwyn s’amuse souvent à me dire que chaque cicatrice est la récompense de mes efforts. Qu’ils soient ancrés dans ma peau me pousse chaque jour un peu plus à me dépasser pour ne pas le laisser encore un peu plus graver son souvenir dans mes chairs.» Comment pouvait-il s’amuser à dire ça ? Il fronça les sourcils, agacé qu’on puisse abîmer ne serait-ce qu’un millimètre de cette peau parfaite. Et pourquoi cela l’énervait-il, après tout ? Yseult s’approcha de lui, dénudant son cou. Il plissa les yeux en voyant une petite cicatrice en forme de G. Ce fut une véritable envie de meurtre qui s’empara de lui, mais Halbarad resta obstinément silencieux, se contentant de froncer les sourcils. Il était prêt à aller défier le Cavalier lui-même et lui faire manger la poussière, pour le simple plaisir de lui rendre la pareille. « C’était il y a quelques jours, lorsque la lenteur de mon jeu de jambes aurait pu me coûter ma tête.» Yseult laissa retomber ses cheveux sur son cou et s’éloigna de nouveau de lui, ce qui le calma instantanément. Sa proximité ne faisait qu’amplifier ses émotions, quoi qu’il ressente. « Si j’en juge par mon dernier entraînement, mon jeu de jambes s’est amélioré. Il faut croire que Godwyn a su trouver les mots.» Il tenta un sourire, mais ce fut surtout un rictus sarcastique qui se peignit sur son visage. « Il faut croire. Vous menacer de vous recouvrir de cicatrices si vous ne vous améliorez pas est un très bonne façon de vous donner envie de vous battre. » lâcha-t-il en haussant un sourcil. Lui-même n’aurait su dire si c’était sérieux ou ironique. Heureusement, Yseult intervint encore. « Il est un bon professeur, et j’en suis satisfaite.» Alors si elle en était satisfaite … Il acquiesça et se détendit, avant de sourire de façon plus sincère.

« Halbarad... pourquoi apprenez-vous à vous battre ? Je ne doute ni de vos capacités de réflexion ni de vos talents de stratège. Néanmoins... pourquoi apprendre à se battre ? » Il se mordit la lèvre et réfléchit. C’était une question compliquée. « Il y a beaucoup de raisons de se battre … » Aller du plus vague au plus personnel. « La liberté, la paix, l’argent, le pouvoir … » Il se tut de nouveau, avant d’enchaîner de façon plus rigoureuse : « J’ai toujours aimé me battre. Je voulais devenir Chevalier, pour protéger ma famille. Après la mort de Père, j’ai juré de tout faire pour que Mère et Euphemia soient en sécurité. Je voudrai également, au moment venu, être capable de protéger mon épouse et mes enfants. » Elles étaient sa priorité en ce monde. « Et si venait la guerre, ce que je n’espère pas, je devrai être là pour mon peuple. Un Roi assis sur son Trône qui pousse les autres à se battre pour lui est un mauvais Roi. Je ne supporterai pas d’attendre sans rien faire, alors que je pourrai être là, dehors, à les guider et leur prouver que je tiens réellement à mon peuple, et à Kahanor. » Lèvres pincées, Halbarad acquiesça pour confirmer ses dire. Il fronça les sourcils et baissa les yeux vers ses mains qui jouaient nerveusement avec une partie de l’étoffe de sa tunique de velours noir. Il était légèrement embarrassé d’avoir dit tout cela, alors qu’il aurait pu simplement répondre qu’il voulait se battre pour la paix. Yseult le poussait à parler. Tout dire, se livrer comme jamais auparavant. Il se sentait horriblement vulnérable face à ce regard d’émeraude qui l’observait pourtant avec bienveillance. Personne ne devait savoir qu’il se livrait de la sorte, cela devait impérativement rester entre eux. Le Roi n’avait même pas dit à sa propre mère et encore moins à son conseil qu’il partirait en guerre, si l’occasion devait se présenter. Il savait que personne ne l’autoriserait : mais il était le Roi, il ordonnait, ne demandait pas. « Vous trouverez vous aussi de véritables raisons de vous battre. Des raisons qui seront plus fortes que la fatigue, que la douleur. Ne pas être recouverte de blessures qui marqueront votre chair pour l’éternité en est une, mais au-delà de ça … Pensez à votre vie qui sera en danger sur les routes de Kahanor, pensez à vos cousins et ceux que vous aimez que vous pourriez protéger des ténèbres, à la fierté de votre père que vous lirez dans ses yeux … » Et profitez-en. Halbarad n’avait pas eu le temps d’apprécier la propre fierté de son père. Son cœur se serra mais il resta impassible. La douleur s’en allait peu à peu, comme la tristesse, comme le temps. L’idée qu’Yseult puisse être en danger le frappa alors de plein fouet. C’était les risques que prenaient les Cavaliers. Mais Yseult ? Le monde était parfois loin d’être tendre, et une jeune femme d’une rare beauté comme elle serait exposée à bien plus de dangers encore. Son nom la sauverait peut-être, à moins qu’il n’aggrave la situation. Mais là non plus, il ne laissa rien transparaître. Il y penserait plus tard, une fois rentré au château. Il se redressa et fit quelques pas dans la pièce pour regarder de nouveau épées et boucliers avec intérêt. Tout, mais ne pas penser à elle. Halbarad était-il à ce point dépendant d’une jeune femme qu’il connaissait à peine ? Il ne pouvait pas le croire. Et pourtant, elle s’insinuait dans son esprit et dans son cœur sans qu’il n’ait le moindre contrôle dessus. « Qu’aimez-vous faire lorsque vous avez du temps libre ? » s’enquit-il en tournant les yeux vers elle, sourire espiègle de nouveau ancré au visage.

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Yseult Stormrage
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ɤ REGISTRATION : 10/04/2014
ɤ PARCHEMINS : 213
ɤ STATUT DU SANG : Noble ɤ Appartenant à la grande famille Stormrage.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Terremer ɤ Yseult a vécu pendant toute son enfance à Thelsamar auprès de sa famille.
ɤ METIER OU FONCTION : Ambassadrice des Stormrage ɤ Une noble ne travaille pas avec ses mains mais avec son esprit.

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MessageSujet: Re: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptyMar 29 Avr - 12:08


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

L’odeur renfermée de la pièce commençait sûrement à m’embrouiller l’esprit. Comment ai-je pu lui poser une telle question ? Après tout, il s’agit du Roi. Si jamais notre royaume venait à rentrer en guerre, il voudrait bien évidemment être en mesure de donner des ordres concrets et utiles. N’y a-t-il plus médiocre Roi que celui qui juge sans savoir ? Je crains malheureusement qu’il soit trop tard pour revenir sur mes derniers propos. Après tout, si Halbarad ne voulait pas répondre honnêtement, il dirait des banalités et changerait habilement de sujet. N’a-t-il pas appris à faire ça dans le grand Palais royal d’Aubétoile ? « Il y a beaucoup de raisons de se battre … » Il est vrai que ma question est ouverte, et que de nombreuses raisons peuvent être énoncées. Néanmoins, elles peuvent toutes en dire long sur la personne qui les formule. Pourquoi se battre ? Pourquoi risquer à chaque montant d’une colline de se voir décocher une flèche dans l’abdomen ? Cette image de Halbarad souffrant d’une flèche près de son cœur ne cesse de perturber ma vision. Le Roi ne peut agir au premier plan. Halbarad, vous ne pouvez pas. « La liberté, la paix, l’argent, le pouvoir … » Ce sont, ma foi, des raisons bien générales. Il est vrai que la liberté et la paix sont de nobles causes qui nécessitent de se battre. Cependant, je me targue de penser que se battre par les armes ne permet pas toujours d’avoir autant de résultats que de se battre par la ruse. Et croyez-moi Halbarad, je m’y connais bien plus en ruse qu’en armes. Pouvoir. Ce mot fait frétiller mes entrailles. Se battre pour le pouvoir, est-ce que cela vous apporte tant ? Après tout, toutes les contrées de Kahanor vous appartiennent... presque. Avez-vous envie de mettre la main basse sur Yelderhil ? Avez-vous envie d’agrandir votre royaume ? Certains rois ont tenté de faire mille et une conquêtes, et souvent sans résultats. Êtes-vous prêts Halbarad à sacrifier des soldates, des fils et des pères pour vos propres envies ? Mon regard fixe alors vos yeux bleus étincelants. Je doute que vous vous laissiez aveugler par vos seules et uniques envies. Le bonheur de tous semble plus important à vos yeux, que votre bonheur propre. L’abnégation n’est-elle pas le prix de votre pure Raison ? « J’ai toujours aimé me battre. Je voulais devenir Chevalier, pour protéger ma famille. Après la mort de Père, j’ai juré de tout faire pour que Mère et Euphemia soient en sécurité. Je voudrai également, au moment venu, être capable de protéger mon épouse et mes enfants. » Protéger ma famille. Voilà des raisons presque plus triviales, mais qui me touchent plus. Pourquoi ? Est-ce mon instinct de femme qui reconnait en vous un homme capable de prendre soin de son épouse et ses enfants ? Une épouse pourrait-elle prétendre à meilleure partie que celui qui lui offre la sécurité ? J’en doute. Néanmoins, ça ne satisfait pas tout le monde. Et j’ai appris à ne jamais me satisfaire du simple bonheur. Yseult, ne soyez jamais rassasiée. Demandez-en toujours plus, et s’il vous aime, il ne pourra que céder à vos bons plaisirs. Céder, demander plus, ce sont des mots qui m’ont tant été répétés. Font-ils encore sens en moi ? Je vous laisse juge de cet état de fait Halbarad. « Et si venait la guerre, ce que je n’espère pas, je devrai être là pour mon peuple. Un Roi assis sur son Trône qui pousse les autres à se battre pour lui est un mauvais Roi. Je ne supporterai pas d’attendre sans rien faire, alors que je pourrai être là, dehors, à les guider et leur prouver que je tiens réellement à mon peuple, et à Kahanor. » L’homme a cédé la place au Roi. Je reconnais dans ses mots, l’étoffe d’un dirigeant. D’un excellent dirigeant, qui ne veut pas être sur le trône simplement par la force de son sang. Halbarad veut prouver aux nobles qui doutent encore – qui pour dire qu’ils ne sont pas nombreux ? – que malgré son jeune âge, il peut être un bon décidant, un bon chef des armées. Ma foi, je n’ai que très peu de doutes vis-à-vis de ses capacités à gouverner. Cependant... ne risquez-vous pas de tuer votre jeunesse ? N’a-t-il pas peur de faire une croix sur ce moment heureux qu’est la vingtaine pour mieux être considéré au plus vite comme un homme ? J’accompagne alors son froncement de sourcils. Notre Destin ne nous oblige-t-il pas à grandir trop vite ? Cet Appel que j’ai pendant des jours tenter, en vain, de refouler était un pas vers un futur auquel je ne m’étais pas encore préparée. Quitter ma famille, m’éloigner de Thelsamar, je ne pensais avoir à le faire que lorsque je me serai mariée. Me voilà cependant ici, à Aubétoile, sans une nouvelle famille à laquelle me rattacher. N’est-ce pas nous obliger à grandir trop vite Halbarad ? « Vous trouverez vous aussi de véritables raisons de vous battre. Des raisons qui seront plus fortes que la fatigue, que la douleur. Ne pas être recouverte de blessures qui marqueront votre chair pour l’éternité en est une, mais au-delà de ça … Pensez à votre vie qui sera en danger sur les routes de Kahanor, pensez à vos cousins et ceux que vous aimez que vous pourriez protéger des ténèbres, à la fierté de votre père que vous lirez dans ses yeux … » Je perçois dans l'abaissement de sa voix un certain chagrin. Fierté de votre père. N’a-t-il pas eu l’impression de le rendre fier ? Je doute que notre bienaimé Halbarad I nous ait quitté en ayant des remontrances à faire à son fils ? C’était un homme brave, et c’est cette bravoure et ce calme qu’il vous a transmis Halbarad. Il était fier de vous. Cependant, Halbarad ne comprend pas la portée de ses derniers mots. Ce n’est pas en me battant que je rendrais mon père fière. Le jour où je gravirai l’ultime marche vers le pouvoir, alors il sera fier. Et si cela n’arrivait jamais ? Verrai-je la déception à jamais peinte sur le visage de mon père ? Cette pensée me serre les intestins, mais je fais mine de rien. Vous serez fier père. Peu importe le prix que j’aurais à payer. Quel sera ce Prix ? Ma bouche s’imprime d’un sourire un peu triste mais je préfère ne pas répondre à Halbarad. Au risque de créer un silence étouffant ?

« Qu’aimez-vous faire lorsque vous avez du temps libre ? » Son ton a changé, et son regard espiègle a repris sa place par dessus sa tristesse. Suis-je égoïste de dire que je préfère le voir ainsi. Bien que sa question soit un moyen malhabile d’alléger la conversation, je plonge dedans à cœur joie. « Serait-il mal vu de vous dire que lorsqu’un petit temps libre se présente, j’en profite pour dormir ? » Je laisse échapper un sourire amusé. Il est vrai que les cernes entourent bien plus souvent mes yeux qu’auparavant. Encore le prix de ce Destin un peu fou. « Plus sérieusement, les temps libres se font assez rares ici. Lorsque cela arrive, nous restons souvent tous ensemble, pour créer une cohésion. Lady Tarly nous a bien assez souvent répété que notre collectif, le Drôme et notre cheval seront l’ancre de nos vies.» Il est vrai qu’elle a été très claire à ce sujet. Les Cavaliers verts ne font qu’un, et que si l’un d’entre eux joue seul, il risque de se perdre. C’est cette chaleur entre tous qui m’aide à tenir, qui m’aide à tolérer cette insupportable distance entre le Drôme et le château rouge de Thelsamar. « J’apprécie également la lecture. La bibliothèque du Drôme regorge de livres sur les plantes médicinales, sur la survie dans les différentes contrées de Kahanor. Alors que le temps me le permet, je me plonge dans ces œuvres, et j’en tire un enseignement qui, j’en suis sûre, saura me servir et être bénéfique pour mon futur.» Toutes mes paroles sont très correctes, convenables. Nous sommes revenus sur le droit chemin, il me semble. Et ce n’est pas le plus amusant. « Si je devais trouver une raison de me battre, ce serait pour défendre les vieillards. Ils ont tant de choses à nous apprendre, et à nous inculquer. Alors qu’aujourd’hui, parce qu’ils sont jugés inaptes au travail, la société les menace.» Je ne supporte pas l’idée que l’on laisse des vieillards dans les rues de Kahanor, alors qu’ils ont réussi à rester en vie jusque là. Ce sont de vraies mines d’informations et de morales. Pourquoi ne pas les protéger ? Je finis de laver le dernier bouclier, et essuie mes mains sur ma robe. Je ne ressemble plus à une jeune fille noble, mais bien à une servante. En cet instant, ça m’est égal. Si la beauté de mon visage reste éclatante, peu importe mon accoutrement. « Je n’ai guère meilleure allure qu’une souillon, mais seuls ceux qui travaillent peuvent se targuer de se salir.» Je lui adresse un petit clin d’œil. C’est peut-être osé, mais ça m’est égal. Je lance bien évidemment une pique à toutes ces dames de la Cour qui refusent de salir leurs jupons. Je m’avance de plus en plus vers Halbarad, simplement menée par la poussière qui jonche le sol et que je balaye. J’en profite pour être plus honnête, vu que mon regard n’est plus ancré sur son visage impressionnant mais sur la brosse du balais. « N’êtes-vous pas fatigué de toutes les rumeurs à votre sujet ? Je veux dire... tout le monde vous dit très proche de Lady Nightingale, et vous promet à des noces glorieuses dans un futur proche.» Je continue à balayer le sol avec plus d’ardeur. Ai-je été définitivement trop loin ? « Je n’écoute que rarement les commérages mais, ceux-là sont persistants depuis quelques semaines.» Je ne veux pas lui paraître maladroite, mais ne faut-il pas aller pêcher les informations à la source ?
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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptyMer 30 Avr - 12:35


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

« Serait-il mal vu de vous dire que lorsqu’un petit temps libre se présente, j’en profite pour dormir ? » Halbarad sourit et haussa les épaules. Yseult devait être fatiguée, il comprenait cela. Il avait vu à quel point elle avait souffert de son entraînement, et maintenant de ranger la remise … « Plus sérieusement, les temps libres se font assez rares ici. Lorsque cela arrive, nous restons souvent tous ensemble, pour créer une cohésion. Lady Tarly nous a bien assez souvent répété que notre collectif, le Drôme et notre cheval seront l’ancre de nos vies.» Il reconnaissait bien là Hedwige.  Elle savait comment rassembler les gens, les pousser à s'apprécier. Il se rappela la façon dont elle avait su apaiser Euphemia lors du Tournoi alors que celle-ci avait l'âme belliqueuse, en trouvant les mots justes. Hedwige était décidément la femme qu'il admirait le plus. « J’apprécie également la lecture. La bibliothèque du Drôme regorge de livres sur les plantes médicinales, sur la survie dans les différentes contrées de Kahanor. Alors que le temps me le permet, je me plonge dans ces œuvres, et j’en tire un enseignement qui, j’en suis sûre, saura me servir et être bénéfique pour mon futur.» Cet esprit curieux plaisait énormément à Halbarad. Il aimait les femmes qui savaient se battre, les femmes qui aimaient apprendre et Yseult alliait les deux. Elle ne cessait de l'étonner. « Si je devais trouver une raison de me battre, ce serait pour défendre les vieillards. Ils ont tant de choses à nous apprendre, et à nous inculquer. Alors qu’aujourd’hui, parce qu’ils sont jugés inaptes au travail, la société les menace.» Le regard du Roi s'illumina. Elle n'avait que trop raison. Il aurait pu passer des heures en compagnie des vieillards de toutes les contrées, à écouter leurs histoires et apprendre d'eux. « J'ai pensé que construire un orphelinat à Aubétoile serait une bonne idée ... » murmura-t-il, très intéressé par le pommeau de l'épée. « Je pensais y faire travailler des femmes, mais si les vieillards ont assez de courage pour supporter les cris des enfants ... »  Il cessa son inspection pour se retourner vers Yseult qui essuyait ses mains sur son tablier sale. Il avait à présent du mal à l'imaginer dans les robes qu'elle avait un jour portées, vives et propres, le cou serti de pierres précieuses. Elle n'en perdait pas son charme pour autant, elle n'en était même que plus belle. « Je n’ai guère meilleure allure qu’une souillon, mais seuls ceux qui travaillent peuvent se targuer de se salir.» Lisait-elle dans ses pensées ? Il plissa les yeux, amusé par son clin d’œil provocant. « Je garderai cela pour moi, c'est plus prudent. » plaisanta Halbarad en croisant les bras. Il observa les mouvements du balais sur le sol, tandis qu'elle rompait la distance qu'il avait volontairement installée entre eux. Mais au moins, c'était purement innocent. « N’êtes-vous pas fatigué de toutes les rumeurs à votre sujet ? Je veux dire... tout le monde vous dit très proche de Lady Nightingale, et vous promet à des noces glorieuses dans un futur proche.» La question le prit au dépourvu. « Je n’écoute que rarement les commérages mais, ceux-là sont persistants depuis quelques semaines.»

Halbarad soupira et haussa faiblement les épaules. Il était promis à un avenir souffrant d'un cruel manque d'intimité, et aucune de ses amitiés, de ses alliances, rien de ce qu'il pourrait faire et vivre ne serait passé sous silence. En cet instant, tout le monde devait savoir qu'il venait voir pour la seconde fois Lady Stormrage en moins de temps qu'il n'en fallait pour relier Aubétoile de Tamarang. Il s'assit sur le bord de la table de bois en veillant à ne pas y mettre tout son poids et répondit enfin, après avoir soigneusement choisi ses mots : « Lady Nightingale est un excellent parti et j'apprécie sa famille autant que je la respecte. » Il pensait bien entendu ce qu'il disait. Mais l'épouserait-il ? Il n'en avait pas envie. Il manquait cette chose, cette petite chose qu'il ne pouvait définir. Était-ce la passion ? Mais on n'épousait pas par passion, surtout lorsqu'on avait un tel rang. « Mais le mariage n'est pas mon souci premier. Je sais que c'est ce qu'attend le peuple et je leur offrirai un grand mariage. Avec qui, quand, je n'en sais rien. Vous serez certainement la cible des commérages vous aussi, à présent. » J'esquissai un sourire désolé, peu amène à m'étendre sur le sujet. Mes noces ratées avec Cellie et ma déception lancinante avec Aurore avaient suffi à me faire perdre le goût du mariage, qui n'était déjà pas prononcé auparavant. Gêné d'avoir pu paraître bref sur le sujet, Halbarad fit diversion en lui retournant la question. « Et vous Yseult, êtes-vous promise à un grand mariage ? » Le Roi savait pertinemment que ce serait difficile d'allier mariage et son travail de Cavalier Vert. La plupart d'entre eux ne se mariaient jamais et vouaient leur vie aux routes et au Roi. Mais quand on était issue de la famille Stormrage, pouvait-on se soustraire à un mariage ? Il serait bien étonnant que son père ne la fiance pas, quand elle représentait elle-même une branche de l'illustre famille. Si Yseult ne se mariait pas, la branche s'arrêterait après elle.    « Difficile de se dire, à notre âge, que nous passerons notre vie à choyer et aimer une personne que nous connaissons à peine. N'est-ce pas ? » Il baissa les yeux vers son pieds qui grattait nerveusement le sol. « Je pensais épouser Cellie que je connaissais depuis toujours. C'était facile, je savais ce qu'elle aimait, sa façon de penser, je connaissais à l'avance ses réactions. Je savais comment agir pour ne pas la décevoir. » Voilà. Il ne voulait pas parler, et il le faisait quand même. Aussi Halbarad se reprit bien vite, sourire aux lèvres : « Mais l'inconnu est plus excitant, non ? L'aventure, la découverte, le jeu de la séduction... Ça a quelque chose en plus. » Halbarad se redressa et arrêta le balais d'Yseult en la regardant dans les yeux. Il referma sa main autour du manche, l'observa quelques instants en silence. Et son sourire s'élargit, joueur : « Je peux essayer ? Je ne crois pas avoir déjà passé le balais de ma vie. » Le Roi ne savait pas si il devait être gêné ou se sentir fier de n'avoir jamais eu à s'abaisser à une telle activité. Cela ne lui semblait pas bien difficile, moins difficile que manier une épée en tout cas. Mais c'était un travail minutieux, qui demandait de l'attention. Concentré, il s'attela à la tâche en riant, quand il ne se mordait pas la lèvre. C'était une habitude qu'il avait prise de son père, qui se mordait la lèvre quand il se concentrait. En fait, Halbarad Hammer était complètement nul pour passer le balais. Il n'osa même pas relever le regard vers Yseult, qui devait rire de lui et de son incapacité évidente à faire les choses les plus simples quand il pouvait s'occuper des plus compliquées. « Peut-être devrions nous faire un duel de balais, vous seriez sûre de gagner. » lâcha-t-il d'une voix à la fois amère et amusée en lui tendant de nouveau l'objet.
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Yseult Stormrage
Yseult Stormragethe emperor
ɤ REGISTRATION : 10/04/2014
ɤ PARCHEMINS : 213
ɤ STATUT DU SANG : Noble ɤ Appartenant à la grande famille Stormrage.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Terremer ɤ Yseult a vécu pendant toute son enfance à Thelsamar auprès de sa famille.
ɤ METIER OU FONCTION : Ambassadrice des Stormrage ɤ Une noble ne travaille pas avec ses mains mais avec son esprit.

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MessageSujet: Re: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptyMer 30 Avr - 20:43


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

Le bruit du crin du balais sur le sol dallé de cette pièce était alors le seul bruit perceptible entre Halbarad et moi. Avais-je outrepassé les limites avec cette question sur Lady Nightingale ? Je n’avais jamais voulu mettre le jeune Roi en mauvaise posture, ou en porte-à-faux. Depuis cette première rencontre après des années de distance dans les jardins du Drôme, j’avais pensé qu’une amitié naissante s’installait entre nous. Une amitié où deux jeunes gens pouvaient s’épancher sur leurs craintes, leurs impressions mais également leurs rêves. M’étais-je fourvoyée ? Avais-je établi une conclusion trop hâtive ? Cette pensée me tarabuste, alors j’accélère le mouvement du balais. À cette allure, le sol n’allait pas tarder à briller comme un sous neuf. « Lady Nightingale est un excellent parti et j'apprécie sa famille autant que je la respecte.» Excellent parti. Il est vrai que sa famille jouit d’une excellente réputation dans tout Kahanor. Ils sont réputés pour leur extrême loyauté, et leur amitié étroite avec la famille régnante. Jamais intéressée par la lutte du pouvoir, ou par les considérations de chiffonniers, ils ont réussi là où bien d’autres ont échoué – à obtenir la confiance indéfectible des Hammer. Avais-je emprunté à moi mon tour ce chemin vers l’échec en posant cette question aussi hasardeuse qu'inattendue ? Soyez fine dans vos propos Yseult. Contournez les sujets qui fâchent, et les réponses viendront à vous sans grands efforts. Avais-je dérogé aux préceptes de mon père ? Mes mains se crispèrent un peu plus sur la manche du balais. Je refusais alors d’accorder un regard à Halbarad. Il devait sans aucun doute penser que assidue à tous mes tâches, je voulais faire briller cette pièce. « Mais le mariage n'est pas mon souci premier. Je sais que c'est ce qu'attend le peuple et je leur offrirai un grand mariage. Avec qui, quand, je n'en sais rien. Vous serez certainement la cible des commérages vous aussi, à présent.» Je tourne à nouveau mon visage vers lui, pour ne pas paraître froide. Il est certain que tous les habitants de Kahanor, du plus pauvre paysan au plus riche noble, attendaient les noces de Halbarad II. Ce n’était une surprise pour personne, et Halbarad ne pouvait se soustraire à cette demande que les Trois lui ont sans doute déjà formulée ; celle de trouver une épouse digne de sa couronne et de l’exercice du pouvoir. Mais lui avaient-ils demandé de trouver une épouse qui pourrait affronter les peines à ses côtés, et qui saurait l’écouter dans leur plus stricte intimité ? Je suis également bien placée pour savoir que ses considérations ne sont que secondaires lors d’une noce. L’amour vient après le mariage Yseult. Ou ne vient jamais, et alors il faut se contenter d’un homme aimable et peu repoussant. « Et vous Yseult, êtes-vous promise à un grand mariage ? » Cette question me fit stopper mes activités peu nobles de balayage. L’étais-je ? Yseult, ma douce enfant, vous êtes promis aux plus hautes sphères du pouvoir. Par votre mariage, et par votre descendance, vous ancrerez le nom Stormrage aux fers rouges dans l’Histoire de Kahanor. Face à ce souvenir si récent des mots de Père, je le crois. Est-ce que je le crains ? Tout ça pourrait être remis en question suite à cet Appel. Les Cavaliers verts font souvent vœu de célibat pour mieux servir la Couronne. Aurais-je le courage de le faire ? Ou alors, y serai-je obligée ? Nul ne le sait, et je n’ai pas encore envie de penser à cette douloureuse décision qu’il me faudrait un jour faire. Est-ce de l’aveuglement ? Sans doute. « Difficile de se dire, à notre âge, que nous passerons notre vie à choyer et aimer une personne que nous connaissons à peine. N'est-ce pas ? » Assurément Halbarad. Mon regard se perdit un peu sur son visage plus renfrogné qu’auparavant. Se marier à un inconnu, se coucher à côté d’un étranger, ces pensées font accélérer les battements de mon cœur. Comment peut-on aimer lorsque l’on ne se connait pas ? Cette interrogation, je reste persuadée que chaque jeune fille, et chaque damoiseau en âge de se marier ont dû se la poser. C’est une appréhension aussi vieille que notre Monde, et peut-être aucun mot, aucun encouragement ne peut faire taire cette inquiétude juvénile.  Le regard de Halbarad se fixe sur le sol, il semble bien intéressé par ses chausses à cet instant. « Je pensais épouser Cellie que je connaissais depuis toujours. C'était facile, je savais ce qu'elle aimait, sa façon de penser, je connaissais à l'avance ses réactions. Je savais comment agir pour ne pas la décevoir. » Ce n’était pas la première fois que Halbarad faisait référence à Cellie. Leur union avortée avait alimenté bien des commérages ces dernières années. Nul ne savait si les raisons énoncées étaient exactes, et surtout nul ne savait si les deux jeunes gens n’étaient plus réellement attachés profondément à l’autre. Un pincement me vint au cœur. Est-ce que la future femme du Roi pourra un jour lui faire oublier cette inclinaison enfantine mais durable pour Cellie Stormrage ? Je lui adresse un sourire un peu triste, pour lui montrer que j’étais navrée de voir l’issue de ces fiançailles inachevées. L’étais-je réellement ? Rien n’était moins sûr, mes braves. « Mais l'inconnu est plus excitant, non ? L'aventure, la découverte, le jeu de la séduction... Ça a quelque chose en plus. » Vos mots résonnent tant en moi Halbarad. L’aventure, l’excitation, l’envie de gratter derrière la carapace d’un inconnu, c’était euphorisant. Si l’amour ne permet pas telle euphorie, quel sentiment aussi primaire le peut ? Je doute que l’amitié puisse créer tant de bonheur et de peines. Je dois que l’amour filial puisse offrir tout cet arc-en-ciel d’émotions. Ne vous laissez pas berner Yseult. Si Halbarad est connu pour être loquace, il n’en est pas moins un homme. Votre joli visage, vos courbes enchanteresses doivent ancrer son esprit, ne soyez pas mélodramatique. Les hommes préfèrent la volupté à la dramaturgie. Étais-je encore en train de me soustraire à ce conseil paternel ? Le sujet était à nouveau bien grave entre Halbarad et moi. Il était naturellement revenu sur les souhaits que nous formulons au plus profond de nous. Sujet ô combien crucial, mais ô combien intime. N’étions-nous pas en train de franchir un cap que ni l’un ni l’autre n’avions conscience de franchir ? Je ne peux me dévoiler entièrement à cet homme que mon père m’a tant décrit. Il m’a fait son portait, et si je retrouve certains traits de ce portrait, Père en a plutôt fait une caricature. Pourrais-je alors gagner contre lui ? Je tente de me convaincre que tout ça n’est qu’un combat et que non, mon cœur ne bat aussi vite que par l’envie que j’ai d’approcher le pouvoir. Oui, sois une Stormrage, ne sois pas cette Yseult dont personne ne se soucie réellement, et qui ne se dévoile que le soir, dans ce Drôme vide et amer. Halbarad quitte alors la table sur laquelle il s’était assis pour se planter face à moi. La profondeur de son regard pourrait me troubler, mais non. You are Stormrage, you act like a lady. Il arrête le mouvement répétitif de mon balais, et le serre entre ses doigts. « Je peux essayer ? Je ne crois pas avoir déjà passé le balais de ma vie. » Cette question me prend totalement au dépourvu. Elle dénote de manière si brutale avec la profondeur de ses derniers propos. Cependant, je lâche alors le balais, gardant toujours le silence. Depuis le début, j’avais parlé sans réfléchir aux poids des mots que j’employais. À présent, je comprenais que je m’étais trop laissée aller. Cependant, la moue concentrée de Halbarad laissa échapper un petit rire. Il était si amusant à regarder ainsi, tenant le balais comme si c’était une arme prête à lui couper les deux mains. « Peut-être devrions nous faire un duel de balais, vous seriez sûre de gagner. » Je laisse échapper un rire chaleureux tout en reprenant le balais. Je m’approche alors un peu de lui.

« Vous savez, il n’y a rien de compliqué et je suis sûre que si vous pratiquiez l’art extrêmement délicat et subtil du balayage, vous pourriez me battre à plates coutures.» Je m’approche un peu de lui et place de nouveau le balais entre ses mains. Je place les miennes sur les siennes, et commence un doux mouvement de droite à gauche. Je suis en face de lui pour ne pas créer une distance encore plus tenue que la nôtre actuellement. Mes deux mains recouvrent les siennes, et je me prends à adopter le même mouvement lent dans mes proposes. « J’ai cru longtemps être promise à une union florissante et féconde. Néanmoins...» Je lui repositionne ses mains qui commencent à glisser un peu. « Néanmoins, ma condition de Cavalière ne facilitera pas un mariage heureux et uni. Père m’en a déjà fait à maintes reprises la remarque dans ses missives, et il faut que je me rend à l’évidence. Quel mari pour accepter que son épouse soit plus souvent sur les routes que dans leur propre demeure à prendre soin de leurs enfants ? » Ce n’était pas une question que je lui posais. C’était une question pour mon fort intérieur. « Alors je crains que mes illusions de devenir une épouse ne s’envolent chaque jour un peu plus en restant ici.» C’était alors la vérité. J’étais honnête car après tout, quelle chance avais-je que Halbarad revienne au Drôme ? Dans quelques temps, je quitterai Aubétoile pour parcourir tout Kahanor ? Nos chemins ne se recroiseront sans doute pas, alors pourquoi m’en faire ? Yseult, ne soyez pas si... Assez ! Pour la première fois, je ne voulais plus entendre ce Père qui me dictait tout. Demain, demain je reviendrai Yseult. Je reprends alors le balais des mains d’Halbarad et mets un terme à notre contact physique. Un mince sourire illumine ma bouche. « Vous voyez, vous avez déjà progressé.» Je m’éloigne alors rapidement de lui, m’affairant tout autour de Halbarad. La pièce commençait de plus en plus à prendre forme. Sans le regarder, je continue à rebondir sur ses derniers mots. Autant que tout soit clair. « Vous parliez d’inconnu, d’aventure, de découverte. Ma mission de Cavalière m’apportera tout ça, et puis-je en demander plus aux Trois ? J’aurais déjà le privilège d’explorer toutes vos contrées pour vous servir, je ne peux me montrer insatisfaite.» Si mes propos sont teintés de réalisme, ce n’est pas l’exact vérité. Si jamais cela devait se réaliser ainsi, je ne pourrais être à jamais satisfaite. La déception dans les yeux de mon père serait sans doute intolérable à supporter, et je ne veux pas de ça. Je secoue la tête, et me retourne vers Halbarad. L’heure tourne, et dans peu de temps, les autres cavaliers me chercheront dans le Drôme. L’office du soir a lieu dans une petite demi-heure, et je dois encore me changer. Cependant, je ne veux pas quitter cette pièce étroite. Restant distante de Halbarad, je le regarde avec une lueur de bienveillance. « Ne vous inquiétez pour les rumeurs qui pourraient être colportées sur moi. Vous avez déjà bien des soucis, et bien plus graves que ces hypothétiques rumeurs. Puis...» Je touche une mèche blonde rebelle, et commence à la tortiller. « Ne vous fiez à ces colportages à votre sujet. Je sais qu’il est facile de dire cela, mais essayez de ne pas vous laisser affecter par tout cela. Faîtes-vous confiance, et vous trouverez cette personne que vous cherchez. Faîtes-vous confiance.» Je répète cette phrase, et ancre mon regard dans le sien. La confiance est un bien si précieux dans notre monde, il ne faut pas que notre jeune Roi en soit dépourvu. « Quelle chaleur étouffante dans cette pièce, il est dommage qu’elle ne donne pas sur l’extérieur. Nous aurions pu profiter de la douceur étonnante de ce mois d’octobre.» Je change de sujet, encore une fois. Les deux gosses que nous sommes ne parviennent à savoir s’ils peuvent être intimes, ou s’il serait préférable qu’ils soient distants. « C’est un plaisir de vous avoir appris à balayer mon Roi.» Cette phrase pleine d’espièglerie n’en est pas moins désolante. Je sais que le moment de votre départ arrive Halbarad. Je n’ai pas su gagner du temps en engageant la conversation sur un tout autre sujet. Après de telles confidences à cœur ouvert, comment pourrions-nous parler de la pluie et du beau temps ?
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Halbarad II Hammer
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ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptyJeu 1 Mai - 23:16


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

« Vous savez, il n’y a rien de compliqué et je suis sûre que si vous pratiquiez l’art extrêmement délicat et subtil du balayage, vous pourriez me battre à plates coutures. » Yseult remit le balai dans les mains d’Halbarad, qui la regarda avec des yeux ronds tandis qu’elle recouvrait ses mains des siennes pour lui donner une nouvelle impulsion. Ce n’était vraiment pas bien. Chaque nouveau contact physique entre eux brisait des barrières qu’ils se devaient de protéger. « J’ai cru longtemps être promise à une union florissante et féconde. Néanmoins …  Néanmoins, ma condition de Cavalière ne facilitera pas un mariage heureux et uni. Père m’en a déjà fait à maintes reprises la remarque dans ses missives, et il faut que je me rende à l’évidence. Quel mari pour accepter que son épouse soit plus souvent sur les routes que dans leur propre demeure à prendre soin de leurs enfants ? » Cela lui manquerait-il ? Après tout, Yseult aurait au moins une chance de ne pas épouser un homme de l’âge de son père, violent et alcoolique. Une femme sauvée parmi tant d’autres. Mais Halbarad ne comprenait pas ce qu’il se passait dans la tête d’une femme, ni leur envie de connaître un grand mariage et d’avoir des enfants. « Alors je crains que mes illusions de devenir une épouse ne s’envolent chaque jour un peu plus en restant ici.» Cela ne fit que confirmer ses doutes. Lady Stormrage devait avoir ses raisons, raisons qu’il respectait. Concentré sur les mouvements du balai et les mots d’Yseult, le Roi revint à la réalité quand elle rompit le contact en lui reprenant e balais des mains. « Vous voyez, vous avez déjà progressé.» Halbarad lui rendit son sourire et leva les yeux au ciel. C’était enrichissant d’essayer, mais il ne se voyait pas recommencer. Ce n’était définitivement pas un travail pour lui : diriger un pays lui paraissait bien moins fatigant. Tout aussi minutieux, mais moins fatigant. Il la laissa s’affairer autour de lui, se décalant de temps à autre pour ne pas la gêner en plein travail. Ce fut elle qui rompit de nouveau le silence. « Vous parliez d’inconnu, d’aventure, de découverte. Ma mission de Cavalière m’apportera tout ça, et puis-je en demander plus aux Trois ? J’aurais déjà le privilège d’explorer toutes vos contrées pour vous servir, je ne peux me montrer insatisfaite.» Devait-il se sentir coupable ? Indirectement, cela sonnait comme un reproche. Halbarad se crispa un peu, mais se détendit aussi vite lorsqu’Yseult posa sur lui un regard teinté de bienveillance. « Ne vous inquiétez pas pour les rumeurs qui pourraient être colportées sur moi. Vous avez déjà bien des soucis, et bien plus graves que ces hypothétiques rumeurs. Puis... Ne vous fiez à ces colportages à votre sujet. Je sais qu’il est facile de dire cela, mais essayez de ne pas vous laisser affecter par tout cela. Faîtes-vous confiance, et vous trouverez cette personne que vous cherchez. Faîtes-vous confiance. » Cette façon qu’elle avait de toucher ses cheveux et le regarder dans les yeux provoquait en lui un flot de sentiments contradictoires. Il acquiesça, plus touché par ses paroles qu’il ne l’aurait voulu.

« Quelle chaleur étouffante dans cette pièce, il est dommage qu’elle ne donne pas sur l’extérieur. Nous aurions pu profiter de la douceur étonnante de ce mois d’octobre. C’est un plaisir de vous avoir appris à balayer mon Roi. » La conversation prit un tournant radical. Stupéfait par le changement d’ambiance, Halbarad ne put retenir un rire doux, joueur, mais qui n’avait rien de moqueur. Ce n’était peut-être pas plus mal qu’ils en reviennent à des banalités. C’était plus sûr. Mais au fond il le savait, ni l’un ni l’autre n’avait envie de parler de la pluie et du beau temps. Quoi qu’ils fassent, ils en reviendraient toujours à des sujets plus personnels, puisque leur relation avait ainsi commencé. De façon peu conventionnelle, et plus intime qu’elle n’aurait dû. Mais qu’y avait-il de mal à avoir des amis proches ? Halbarad avait toute confiance en la famille Stormrage. « Je tâcherai de ne plus vous importuner lorsque vous avez à faire. Si je devais revenir vous voir, je me renseignerais d’abord sur les moments où vous êtes libre. Ainsi, peut-être pourrons-nous profiter des dernières chaleurs de l’année, avant que l’hiver vienne. » Il se mordilla la lèvre et passa sa main dans ses cheveux bruns. « Je vous remercie de m’avoir accordé du temps pour m’apprendre à balayer, ce fut très enrichissant. » S’il l’avait dit sur le ton de la plaisanterie, il n’en était pas moins sincère. Halbarad était avide d’apprendre, de tout savoir, tout connaître. Et son rôle de Roi lui prenait le temps qu’il utilisait autrefois pour s’instruire. Aussi s’accrochait-il avec passion au moindre apprentissage qui lui était offert, même si cela n’avait rien de noble que de savoir balayer une pièce remplie d’armes. Il n’y avait pas plus homme qu’un Roi, et tout homme devait être capable de balayer, bien que ce fut une tâche reléguée aux femmes. « Je pense que vous finirez par trouver cet homme qui acceptera de voir son épouse sur les routes plutôt que dans sa demeure. Vous avez un don remarquable pour donner confiance aux gens, pour leur donner le sourire. Qui ne voudrait pas d’une telle épouse ? Je vous remercie, pour ce que vous avez dit. » Il pencha la tête sur le côté, l’air parfaitement sérieux. « Autour de moi, les gens sont hypocrites et me regardent avec pitié. Mais vous, vous êtes étonnante. Naturelle, peu conventionnelle et même insolente, mais profondément encourageante. Votre présence ferait le plus grand bien au plus triste des hommes. » C’était une épouse comme Yseult, qu’il lui fallait. Une femme capable de le pousser à se sentir vivant, se sentir encouragé, choyé. Cela lui donnerait envie de se battre pour elle en retour, pour que jamais ne disparaisse de son visage le plus beau des sourires. Y avait-il pareille femme, en dehors d’Yseult Stormrage, parmi les grandes familles de Kahanor ? Et pourquoi pas Yseult ? Il ne pourrait supporter de la savoir sur les routes, jamais il ne la laisserait partir en sachant qu’elle risquerait sa vie à chaque instant.

« Je vous sais assez forte pour ne pas faire attention aux commérages. Toutefois, notre façon de nous comporter l’un envers l’autre  est si peu conventionnelle que j’ose espérer qu’elle ne vous est pas désagréable ! A vrai dire, il est difficilement concevable de vous traiter avec froideur, alors que nous pouvons parler librement de ce que nous voulons. Mais si vous me trouvez trop familier à votre égard, je peux … Rectifier le tir. » Halbarad savait qu’il leur restait peu de temps à passer ensemble et, ne sachant pas quand il la reverrait, il voulait mettre certaines choses au clair avant son départ. En d’autres circonstances, jamais il n’aurait accepté de rester seul avec une jeune femme dans une pièce aussi exiguë, ni même parlé de la sorte. Mais il ne pouvait plus revenir en arrière, la machine était en route. Peu importait ce que pensaient le peuple, les gardes, les gens : il était Roi, il était un jeune homme, il était les deux à la fois. Un Homme et un Roi, ayant besoin de vivre, de faire des erreurs, de grandir, de pleurer, de rire, de se battre et de mourir. Un Roi après un autre, un Roi avant un prochain. Pouvait-on lui reprocher de vouloir, comme tout le monde à Kahanor, avoir l’impression d’exister sans une couronne posée sur sa tête ? Il se laissa tomber sur le tabouret et l’ombre d’un sourire se dessina sur ses lèvres. « Parler de la sorte m’a assoiffé. Vous êtes très forte pour faire parler les gens, également. Peut-être devrais-je vous embaucher pour faire avouer leurs crimes aux hors-la-loi qui pullulent dans les cachots. » Ou peut-être devrais-je vous épouser. N’importe quoi qui vous empêche de partir loin du Drôme, qui vous empêche d’être en danger.
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Yseult Stormrage
Yseult Stormragethe emperor
ɤ REGISTRATION : 10/04/2014
ɤ PARCHEMINS : 213
ɤ STATUT DU SANG : Noble ɤ Appartenant à la grande famille Stormrage.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Terremer ɤ Yseult a vécu pendant toute son enfance à Thelsamar auprès de sa famille.
ɤ METIER OU FONCTION : Ambassadrice des Stormrage ɤ Une noble ne travaille pas avec ses mains mais avec son esprit.

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MessageSujet: Re: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptySam 3 Mai - 12:40


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

« Je tâcherai de ne plus vous importuner lorsque vous avez à faire. Si je devais revenir vous voir, je me renseignerais d’abord sur les moments où vous êtes libre. Ainsi, peut-être pourrons-nous profiter des dernières chaleurs de l’année, avant que l’hiver vienne. » Devais-je alors comprendre que ce n’était pas notre dernière rencontre ? Mon visage s’illumine un peu plus, face à cet aveu d’une nouvelle prochaine rencontre. Serai-je aussi mal fagotée qu’en cette fraîche fin de soirée ? Aurais-je les yeux encore cernés par la fatigue ? J’espère un jour mon Roi vous faire bien meilleures impressions. Ancrer en vous l’image d’une femme belle et forte. Que mes longs cheveux blonds vous empêchent de vous sentir seule dans le noir nocturne. Que mon sourire vous prive de toute pensée négative. Je l’espère tant. Encore une fois, Halbarad se mordit les lèvres. Était-ce un signe de son angoisse ? Avait-il peur, lui aussi, de ce qu’il disait ? Notre rencontre était basée sur l’honnêteté et la simplicité. Peut-être aurions-nous dû rester dans les limites de la bienséance ? Je ne cesse de me poser cette question, alors que mon cœur tape un peu plus fort dans ma poitrine. Je ne sens plus la moiteur de ma peau, je ne sens plus les picotements de ma blessure. Tout mon être semble projeter vers vous Halbarad. Garde une distance de sécurité Yseult. Ne te donne jamais corps et âme à un homme. Il faut que tu aies toujours un temps d’avance. Les mots certains de mon père abreuvent mes pensées, et les tourmentent encore bien plus. Pourquoi faut-il que cette voix franche et paternelle contraste tant avec les battements effrénés de mon palpitant ? « Je vous remercie de m’avoir accordé du temps pour m’apprendre à balayer, ce fut très enrichissant. » Son petite sourire trouve son compagnon sur mes lèvres. Je ne sais pas encore maintenant pourquoi j’ai voulu lui apprendre à balayer. Un Roi ne doit pas s’abaisser à de telles activités, il doit laisser les autres s’occuper de tout ça. Suis-je à mon tour une servante ? Ma main se crispe un peu, mes jointures deviennent plus blanches. Servante. Je n’ai jamais voulu l’être, et je ne le serai au plus profond de moi jamais. Cependant, si pour sortir le plus rapidement du Drôme je devais me plier aux exigences de Lady Tarly, alors je ne moucherai guère. Soyez docile à bon escient Yseult. Les récompenses arriveront bien rapidement. « Je pense que vous finirez par trouver cet homme qui acceptera de voir son épouse sur les routes plutôt que dans sa demeure. Vous avez un don remarquable pour donner confiance aux gens, pour leur donner le sourire. Qui ne voudrait pas d’une telle épouse ? Je vous remercie, pour ce que vous avez dit. » Qui ne voudrait pas d’une telle épouse ? J’ai réfléchi tant de fois à la réponse, mais jamais réussir à la trouver. La sincérité de Halbarad me touche, mais mon inquiétude n’en est cependant pas moins grande. La plupart des nobles veulent une femme docile et s’occupant des domestiques. Ils préfèrent avoir leur épouse à la maison, s’occupant des enfants au lieu de les savoir gambadant dans les contrées dangereuses de Kahanor. Quel homme pourrait accepter que son épouse soit aussi masculine ? Parce que c’est un fait. Mes muscles commencent à se former, mon visage à devenir plus anguleux. Les entraînements physiques ne m’aident pas à garder le peu de féminité qu’il me reste. Or un époux aime parader, femme aux bras, devant ses amis pour leur montrer sa félicité. Pourrais-je un jour rendre un époux fier ? Cette question me pique le cœur, mais je secoue la tête. Une chose en son temps Yseult. Il faut d’abord sortir de ce Drôme, et ensuite... nous improviserons. Mon regard est agrippé à celui de Halbarad. Ses mots sont si réconfortants, que j’ai envie de les entendre encore et encore. « Autour de moi, les gens sont hypocrites et me regardent avec pitié. Mais vous, vous êtes étonnante. Naturelle, peu conventionnelle et même insolente, mais profondément encourageante. Votre présence ferait le plus grand bien au plus triste des hommes. » Un petit sourire s’installe sur mes lèvres rosies. Il semble avoir compris qui j’étais, du moins le début de qui j’étais. Je ne suis guère hypocrite, et je suis naturelle. Cependant, ce manque de barrières entre nous pourrait effrayer Halbarad. Je m’avance un peu vers lui. « L’hypocrisie pourrie déjà tant notre monde, et s’insinue également dans les rangs de notre propre famille. J’ai besoin d’être naturelle, pour ne pas flancher, pour ne pas me laisser happer par le nom des Stormrage et...» Je préfère alors m’arrêter là, sachant que j’en ai déjà bien trop dit. J’aurais pu me contenter de hocher la tête avec un sourire charmant, mais non. Il a encore fallu que je lui explique les raisons de mon attitude. Pour me justifier ? Pour me faire pardonner ? Je ne sais guère. « Je vous sais assez forte pour ne pas faire attention aux commérages. Toutefois, notre façon de nous comporter l’un envers l’autre  est si peu conventionnelle que j’ose espérer qu’elle ne vous est pas désagréable ! A vrai dire, il est difficilement concevable de vous traiter avec froideur, alors que nous pouvons parler librement de ce que nous voulons. Mais si vous me trouvez trop familier à votre égard, je peux … Rectifier le tir. » Je m’approche alors vers lui, et pose mes mains sur les siennes. « Ne vous excusez pas mon Roi. Votre présence m’est si plaisante, que j’ai moi-même oublié toutes les obligations qui m’incombent. C’est à moi de vous présenter mes excuses.» Je lâche ses mains et fais une révérence pour me faire pardonner. « Si mon attitude vous a choqué, je vous prie de m’excuser. Je n’ai jamais, jamais, voulu vous mettre mal à l’aise.» Je relève alors le visage vers lui, et un petit sourire espiègle se pose sur ma bouche. Que peut-il bien y lire ? Cette espièglerie contraste avec la solennité de ma révérence. C’est pour lui montrer que nous pouvons jouer sur les deux tableaux. Être proches tout en respectant les les règles que nous imposent le royaume et notre rang. « Parler de la sorte m’a assoiffé. Vous êtes très forte pour faire parler les gens, également. Peut-être devrais-je vous embaucher pour faire avouer leurs crimes aux hors-la-loi qui pullulent dans les cachots. » Je laisse échapper un rire franc et honnête. Il est tellement différent de la froideur régnant dans ce Drôme, dans ce silence étouffant qui accompagne mes nuits solitaires. Halbarad est si différent de l’image de Roi. Il n’hésite pas à être taquin, même sur des sujets qui lui tiennent à cœur. Il n’est pas idiot et benêt, peut-être alors votre tâche sera rendue plus difficile Yseult. Je refuse d’écouter cette voix. Demain, demain, je l’écouterai.

« Devant des criminels hors-la-loi, je doute que je sois assez performante pour leur tirer les vers du nez. Cependant, peut-être pourrais-je jouer de mes charmes, et alors là, les réponses seraient plus rapides à obtenir. Qu’en pensez-vous ? » Je n’attends pas réellement de réponses à cette question. Elle avait été dite dans le vent, suivant l’impétuosité de mon caractère. Je m’éloigne un peu de Halbarad pour chercher de l’eau dans l’abreuvoir. Elle est fraîche, et sans aucun doute très désaltérante. Je prends un verre et le plonge dedans. Ma main blessée se tétanise un peu, mais je me contente de me mordre la lèvre inférieure pour ne pas laisser échapper un petit cri. Je me retourne alors et lui tends le gobelet. « C’est de l’eau de source, mon Roi. Elle a un goût différent de toutes les eaux que vous pourriez trouver à Aubétoile.» Peut-être se méfiera-t-il du poison qu’il pourrait y avoir dans cette eau ? Cependant, si Halbarad y faisait attention, il pourrait déceler l’immense clarté de cette eau minérale, sortie d’une source pure et profonde. Puis, qui voudrait ainsi lui faire du mal au Drôme ? Tous ici lui ont juré fidélité, et n’hésiterait pas à mettre leur vie dans la Balance pour sauver la sienne. Et moi aussi. « Veuillez m’excuser mon Roi, mais je suis exténuée alors...» Lui ayant laissé l’unique tabouret, je relève un peu ma robe et m’assieds sur le sol pierreux de cette minuscule pièce. Nous aurions pu sortir, c’est vrai. Cependant, je crains qu’une fois à la vue de tous, une distance se crée à nouveau. Je lève la tête vers Halbarad, et lui adresse un sourire. « Yseult, voyons, une jeune fille de votre rang ne doit pas s’asseoir par terre. Ce n’est pas convenable. Une jeune fille non mariée ne peut pas rester seule avec un jeune homme. Ce n’est pas convenable. Yseult, cessez d’être aussi impertinente, ce n’est pas convenable Pour amuser le jeune Roi, j’ai pris la voix un peu suraiguë de ma très chère mère. Elle ne cessait de me réprimander sur mes attitudes et mon maintien. Selon elle, j’étais toujours légèrement voûtée, et elle n’a jamais cessé de m’en faire la remarque. « Convenable, convenable... combien de fois avons-nous entendu ce mot dîtes-moi ? » Mon sourire s’évanouit un peu alors que j’aplatis un peu ma robe sur mes genoux. Il est vrai que tout ça, notre conversation, mon attitude, notre intimité, ce n’est pas bien. Pourtant, ce petit goût d’interdit me plait, et j’ai envie de continuer dans cette même voie. Qui pour nous voir ? Personne ! « Je laisse la convenance et les règles à ceux qui sont déjà aigris par le temps et qui ne peuvent plus profiter de la folie de leur jeunesse. Lorsque nous serions mariés et responsables de nos enfants, pourrions-nous encore nous laisser transporter par la fougue et l’impulsivité ? Je crains que non, alors je tiens à en profiter avant que tout ne me rattrape.» Mes mots sont sortis dans un seul souffle. Mon regard s’ancre encore dans celui de Halbarad. Il me toise du regard, sans réellement le vouloir. Assise à même le sol, je ne suis pas très haute. « Puis si je venais à mourir jeune lors d’une de mes missions, je veux pouvoir fermer les yeux en étant apaisée. En étant sûre que j’ai mené, dans une moindre mesure, la vie que je voulais. Je préfère vivre et mourir avec des remords, qu’avec des regrets.» Parler de la Mort n’était sans doute pas la même solution, pourtant c’est un sujet qui m’effraye. Il n’est pas rare qu’un Cavalier soit pris à parti et tuer lors d’une escapade. Qui pour dire que ça ne m’arrivera pas ? Un frisson parcourt mon corps. « J’ai froid tout d’un coup...» Je lui adresse un sourire en passant mes bras autour de ma poitrine pour me réchauffer. Trouverai-je un jour les bras d’un seul homme qui suffirait à me réchauffer plus que mille feux ardents ?
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https://tales-of-k.forumactif.org/t893-have-you-no-higher-ambitio
Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptySam 10 Mai - 23:20


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

Halbarad s’empara du gobelet que lui tendit Yseult avec un sourire reconnaissant. « C’est de l’eau de source, mon Roi. Elle a un goût différent de toutes les eaux que vous pourriez trouver à Aubétoile.» Il jeta un bref coup d’œil dedans, avant de décider que le faire goûter avant ne serait pas utile. Il se savait irresponsable, mais personne au Drôme ne lui voulait de mal … N’est-ce pas ? Légèrement anxieux, il avala une gorgée. Rien ne lui sembla particulier, si ce n’était le goût effectivement peu commun. Mais aucune trace de suffocation, de mal d’estomac ou de tête, aussi il décida de le terminer d’une traite en restant le plus neutre possible pour ne pas montrer sa suspicion à Lady Stormrage. Ce n’était pas digne de son rang de s’inquiéter devant qui que ce soit, surtout lorsqu’il était en compagnie d’une amie qui, à priori, ne cherchait pas à porter atteinte à sa vie. Malgré tout, la paranoïa de ses proches était contagieuse. « Veuillez m’excuser mon Roi, mais je suis exténuée alors... » Amusé, Halbarad manqua de s’étouffer et reposa son gobelet sur la table. Yseult venait de s’asseoir au sol, non loin de ses pieds. Il se mordit la lèvre pour ne pas rire davantage, se retrouvant lui-même trop bien dans ses propos. Ils étaient esclaves des mœurs et de la bienséance, et ces phrases ils les entendaient bien plus souvent que leurs prénoms. « Convenable, convenable... combien de fois avons-nous entendu ce mot dîtes-moi ? » Yseult cessa quelque peu de sourire et il hocha la tête avec lenteur, son propre sourire s’évanouissant avec le sien. « Trop souvent, j’en conviens. » souffla-t-il, regard perdu dans la contemplation de ces boucles d’or attrayantes dans lesquelles il rêvait de glisser ses doigts fins. « Je laisse la convenance et les règles à ceux qui sont déjà aigris par le temps et qui ne peuvent plus profiter de la folie de leur jeunesse. Lorsque nous serions mariés et responsables de nos enfants, pourrions-nous encore nous laisser transporter par la fougue et l’impulsivité ? Je crains que non, alors je tiens à en profiter avant que tout ne me rattrape. » Elle avait raison, il ne pouvait le démentir. Mais ils se devaient de servir de modèle pour le peuple, qui cherchait en eux, les nobles dont la vie était étalée aux quatre coins de Kahanor, une figure d’exemple à suivre. Ils n’avaient pas le droit à l’erreur, car tout le monde était trop vite au courant. Malheureusement pour lui, Halbarad en faisait souvent les frais. Quoi que pour l’instant, on dise davantage qu’il n’avait pas l’étoffe d’un Roi plutôt qu’on ne parlait de ses potentielles relations avec les jeunes femmes de la haute société du pays. « Puis si je venais à mourir jeune lors d’une de mes missions, je veux pouvoir fermer les yeux en étant apaisée. En étant sûre que j’ai mené, dans une moindre mesure, la vie que je voulais. Je préfère vivre et mourir avec des remords, qu’avec des regrets. » Halbarad fronça les sourcils et sourit, sans quitter ses yeux des siens. « C’est une belle philosophie. Mais je vous en prie, tâchez de rester en vie pendant vos missions. Sinon, je vais ordonner que vous soyez continuellement accompagnée. » Son inquiétude était flagrante, quand bien même il cherchait à la cacher. « J’ai froid tout d’un coup... »

Halbarad jeta un coup d’œil autour d’eux, comme pour s’assurer que personne ne les surprendrait. Il détacha alors sa cape de ses épaules et se pencha vers Yseult pour la déposer sur les siennes avec douceur. C’était un geste des plus particuliers, qui scellait l’union de deux êtres lorsqu’ils échangeaient leurs vœux d’éternité. Un geste qu’on ne devait effectuer qu’une fois dans sa vie. Mais en l’occurrence, il ne pouvait pas laisser Yseult mourir de froid alors qu’elle prenait soin de lui et le distrayait. Proche de son visage, l’air sérieux et les mains toujours posées sur ses épaules, il s’enquit : « Est-ce que ça va mieux, ainsi ? » Il aurait pu la serrer contre lui, caresser ses bras de ses mains, l’emplir d’une douce chaleur qui l’envahirait lui aussi, avant de se muer en un désir passionnel et humain, mais Halbarad ne pouvait se permettre de dépasser davantage les limites qu’il avait beaucoup trop franchies.  Déposer sa cape sur les épaules d’Yseult était déjà une offense aux Dieux et aux coutumes de leur monde. « Quand nous sommes seuls, peu importe que nous ne conduisions pas comme nos parents le voudraient. Puisque ni vous ni moi n’y voyons d’inconvénient, alors autant ne pas se priver d’une relation qui nous permet de nous sentir libres lorsque nous en avons l’occasion. » murmura-t-il. Halbarad s’assit au sol devant elle et relâcha ses épaules, admirant le contraste de ses cheveux blonds sur la cape rouge et or trop grande pour elle, mais qui lui donnait néanmoins une grâce sans égale.  « Vous avez raison de dire que nous devons profiter de chaque instant qui nous est offert pour vivre, car les responsabilités arriveront trop vite. Nous aussi deviendront des parents stricts, aussi catégoriques que les nôtres. Mais nous ne pouvons les blâmer, ils nous ont offert une vie que bien des gens auraient voulu avoir par-delà les contrées. N’est-ce pas égoïste de notre part que de rejeter ce qui fait de nous des Seigneurs ? » Il sourit avec douceur en tendant vers les cheveux d’Yseult pour s’emparer d’une mèche rebelle avec laquelle il joua tout aussi doucement. Tous autant qu’ils étaient détestaient se plier aux règles qu’ils avaient eux-mêmes établies. C’était pourtant bien là ce qui les différenciait du peuple et de leurs habitudes fondamentalement différentes. Ils désiraient ce que les autres avaient, mais pas les désavantages. Les pauvres voulaient l’argent des riches, mais pas leur mode de vie. Et les riches voulaient la liberté des pauvres, mais pas leur situation misérable. Personne ne pouvait donc se contenter de sa propre existence ? Sans doute pas, voilà pourquoi les hommes avaient besoin des Dieux. Pour croire qu’il y avait encore mieux, ailleurs, quelque chose après quoi ils pouvaient courir indéfiniment. « Vous souvenez vous de ces rares fois où nous jouions ensemble dans les jardins du palais, lorsque nous étions petits ? Je me suis rappelé de nos courses effrénées à travers les arbres fruitiers, sous le regard amusé de nos mères. Cela me semble faire une éternité … » Leurs jeux avaient pris fin il y a trop longtemps de cela. Si Halbarad avait fini par oublier ces maigres moments passés en compagnie d’Yseult Stormrage, il s’en était pourtant rappelé en fouillant dans sa mémoire ce qu’il savait d’elle, ces derniers jours.

Cellie était jalouse qu’Halbarad puisse jouer avec une autre qu’elle. A l’époque, il avait trouvé ça adorable. Mais aujourd’hui, qu’en était-il ? Elle avait été jalouse de sa proximité avec Aurore Hawklin, le serait-elle également si elle apprenait qu’il passait énormément de temps avec sa propre cousine ? Il semblait au jeune Roi que ses fréquentations déplaisaient toujours à quelqu’un. C’était assez agaçant et frustrant que de devoir se cacher pour parler à la jeune femme, alors qu’il était le Roi. Ici, Halbarad n’avait plus grand-chose du Roi : assis à même le sol, à converser avec une Lady aux cheveux emmêlés et au poignet tailladé. C’était excitant, déroutant, nouveau. C’était agréable et terrifiant pourtant. La peur d’être jugé le taraudait en permanence, et même quand il cherchait à faire abstraction de cette anxiété qui rongeait son être tout entier. « Quelle est la chose dont vous ayez le plus peur ? » demanda-t-il, curieux.
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Yseult Stormrage
Yseult Stormragethe emperor
ɤ REGISTRATION : 10/04/2014
ɤ PARCHEMINS : 213
ɤ STATUT DU SANG : Noble ɤ Appartenant à la grande famille Stormrage.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Terremer ɤ Yseult a vécu pendant toute son enfance à Thelsamar auprès de sa famille.
ɤ METIER OU FONCTION : Ambassadrice des Stormrage ɤ Une noble ne travaille pas avec ses mains mais avec son esprit.

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MessageSujet: Re: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptyLun 19 Mai - 13:15


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

J’avais bien trop souvent cru voir dans les yeux de ma mère, l’ombre du remord. Un remord dont je n’avais jamais réussi à en connaître l’origine. Que n’avait-elle pas fait, et pourquoi regrettait-elle alors cette inaction ? Tant de fois cette question avait glissé sur ma langue, mais jamais je n’avais réussi à la lui poser. Pouvais-je ainsi m’insinuer dans le passé de Mère ? En avais-je le droit ? Bien sûr que non, une Lady ne peut se montrer aussi impétueuse. Alors sage et docile, j’avais fait mine de ne pas déceler cette lueur dans le regard parfois éteint de cette femme qui m’était presque étrangère. Alors, si je devais choisir, je préfèrerai mourir plein de regrets plutôt que de vivre dans un remord mordant. « C’est une belle philosophie. Mais je vous en prie, tâchez de rester en vie pendant vos missions. Sinon, je vais ordonner que vous soyez continuellement accompagnée.» Halbarad ne cherchait plus à cacher son inquiétude. Il ne s’amusait plus à feindre son indifférence, et cette grande honnêteté me laissa quelque peu étonnée. Pourquoi être tout d’un coup aussi prompt à avouer qu’il ne voulait aucun mal pour moi ? Cette pensée me pinça le cœur. Père, serait-ce aussi facile ? Je fronce légèrement les sourcils. Père m’a toujours appris qu’il ne fallait jamais se méfier aux apparences, ou aux mots. Seules les promesses et les actes comptent, or rien n’a été acté. Rien n’a été gravé dans la pierre, comme nos ancêtres le faisaient auparavant. Ainsi, je dois en aucun cas ressentir la satisfaction d’une tâche achevée avec succès. Face à l’honnêteté grandissante de Halbarad, je me contente de hocher la tête. Que rajouter à cela ? Que je ne veux pas m’éloigner de lui ? Que je ne veux qu’une seule protection, la sienne ? Je secoue légèrement la tête. Bien sûr que non, il m’est impossible de répondre de telles choses. Pour qui me prend-il ? Je ne serai plus une Stormrage puissante et fière à ses yeux, et je ne pourrais supporter de retomber dans son estime. Assise à même le sol, le froid des nuits passées commence à imprégner mon corps fatigué. Il est vrai que les dalles en pierre ont tendance à absorber la froideur de l’air environnant. Le mois d’octobre étant bien entamé, il est normal que le froid finisse par crisper mes membres, mais n’est-ce dû qu’à l’arrivée prochaine de l’hiver ? « J’ai froid tout d’un coup... » Mes petits bras encerclent mon corps à peine vêtu d’une robe assez chaude. Je n’aurais jamais dû quitter l’entraînement sans me vêtir d’une petite laine. Godwyn m’a souvent répété que tomber après un entraînement est fréquent, et que c’est stupide de se laisser happer par un rhume. Avais-je été stupide à cause de votre présence Halbarad ? Je lève de nouveau mon visage vers Halbarad pour le voir s’approcher de moi. Que fait-il donc ? Ma respiration reste quelques instants bloquée dans ma gorge. Je sens la douceur de la cape sur mes épaules. Le velours me réchauffe immédiatement, mais... est-ce raisonnable Halbarad ? Un tel geste pourrait avoir de telles connotations, et je doute que vous ne les connaissiez guère Halbarad. Dans notre monde, lorsqu’un homme offre un vêtement à une femme, c’est symbole d’attachement, de pérennité. Or ici, rien ne prouve notre attachement, et encore moins la pérennité de notre situation. Dans quelques mois, je serai les Trois seuls savent où, et vous ? Où serez-vous ? À Aubétoile, ou alors parcourant les contrées de Kahanor pour asseoir davantage la puissance et la noblesse de votre famille ? « Est-ce que ça va mieux, ainsi ? » De quoi parle-t-il donc d’un coup ? Mon corps se réchauffe, mais mes doutes ne font que s’intensifier. À quoi jouons-nous donc Halbarad ? Il n’est pas convenable de... convenable. Voilà que je me mets à utiliser ce terme que j’ai pourtant tant abhorré. Est-ce le signe d’une maturité ou alors le signe de ma jeunesse volée par les remontrances perpétuelles de Père ? Je ne sais guère... mais je comprends que votre geste pourrait bien faire jaser Halbarad. « Bien mieux, merci.» Que dire de plus ? Je n’ai pas le droit de lui prouver que ses gestes pourraient avoir de malheureuses conséquences s’il les avait commis avec une autre demoiselle. D’ailleurs, l’a-t-il déjà fait ? A-t-il déjà livré sa cape à une jeune femme ? Je ne peux lui demander cela, tout comme je ne peux lui dire que son attitude pourrait me laisser croire à bien des promesses. Les promesses pourrissent la vie Yseult, seuls les faits et les écrits ont de l’importance. Peu importe tout ce qu’il vous promettra, poussez-le à agir. Je ne peux pas le pousser Père, pas maintenant. En plein débat intérieur, je n’ai guère entendu les mots de Halbarad. Il faut me ressaisir si je ne veux pas paraître grossière à ses yeux. Alors qu’il s’installe à mes côtés, les doutes ne cessent de m’assaillir. De quoi avons-nous l’air tous les deux Halbarad ? Deux jeunes gens, non promis au mariage, seuls dans une pièce aussi étroite ; les ragots iraient bon train. Pourrions-nous les supporter ? « Vous avez raison de dire que nous devons profiter de chaque instant qui nous est offert pour vivre, car les responsabilités arriveront trop vite. Nous aussi deviendrons des parents stricts, aussi catégoriques que les nôtres. Mais nous ne pouvons les blâmer, ils nous ont offert une vie que bien des gens auraient voulu avoir par-delà les contrées. N’est-ce pas égoïste de notre part que de rejeter ce qui fait de nous des Seigneurs ? » Il est vrai que nous cherchons toujours ce que nous n’avons pas. Ce que nous ne pouvons atteindre. Est-ce le propre de l’homme de toujours vouloir ce qu’il lui échappe ? Je le crains, et surtout je crains que ni Halbarad ni moi n’échappons à cette règle. Si du sang noble coule dans nos veines, nous restons un homme et une femme. Comme les paysans qui labourent les champs, comme les boulangers qui pétrissent le pain, nous avons des envies, et des vœux de femmes et d’hommes. Cependant, si nous pouvons accéder avec facilité aux joyaux et à colifichets, certains vœux resteront silencieux. Comme celui de l’éternelle liberté, ou celui de choisir l’homme et la femme qui jusqu’au dernier battement de cils, restera à nos côtés. Pourquoi toujours convier le bien d’autrui ? Pourquoi vouloir à tout prix la liberté étourdissante du gueux sillonnant les contrées de Kahanor ? Et lui, pourquoi veut-il l’abondance de nos repas et la rondeur de nos hanches ? Alors que ce questionnement existentialiste me perturbe, je sens la délicate main d’Halbarad se faufiler entre mes mèches blondes. Il ne devrait pas agir ainsi, nous ne devrions pas être si proches en cet instant. Mon épaule frôle la sienne à chacune de mes respirations, et pourtant il ne bouge pas. Il reste là, s’amusant à enrouler ma mèche autour de son index. Notre intimité semble si normale à nos yeux. Je n’ai pas l’impression d’être à côté du Roi, et peut-être devrais-je m’en rappeler plus souvent. Il est Roi Yseult. Un Roi ne peut agir comme bon lui semble. Si le peuple pense qu’il n’agit que comme il le souhaite, il se fourvoie. Vous ne devez pas vous laisser penser ainsi. Il a bien plus de pression que vous ne pouvez le penser. Ce sera à vous de partager cette pression qui pèse sur ses épaules. Je jette un regard en biais à Halbarad, qui est si proche. Sent-il un poids monstrueux sur ses épaules en cet instant ? Je me sens si légère, si étourdie par cette quiétude qui nous entoure. Je me sens si bien en cet instant, que ça en est presque effrayant. Avez-vous peur Halbarad ? « Vous souvenez vous de ces rares fois où nous jouions ensemble dans les jardins du palais, lorsque nous étions petits ? Je me suis rappelé de nos courses effrénées à travers les arbres fruitiers, sous le regard amusé de nos mères. Cela me semble faire une éternité … » Un sourire fait un bref passage sur ses lèvres, pour se poser sur les miennes. Bien sûr que je m’en souviens. Si les souvenirs sont un peu flous, je me souviens de notre caractère impétueux, des remontrances de nos mères qui tenaient à garder un œil sur nous. Pourquoi revenir sur le passé ? Avons-nous besoin de chercher l’origine de ce bien être que nous trouvons à partager un moment insignifiant avec l’autre ? Alors que Halbarad continue à s’amuser avec mes cheveux, j’appuie ma tête contre le mur. Je me souviens des jardins verdoyants du château Hammer, je me souviens que l’air iodé me manquait. Un petit sourire amusé se dessine sur mes fines lèvres. « Je me souviens surtout que déjà à l’époque, vous sembliez fasciné par la blondeur de ma chevelure.» Si tous ces souvenirs sont exacts Halbarad, alors je sais pourquoi votre présence me plait tant. J’aimerai me convaincre que c’est parce que vous êtes le Roi de tout Kahanor, mais il est... Yseult, mon enfant. Revenez-en aux bases de mon enseignement. Le titre de votre contemporain prime toujours. Peu importent le caractère, le physique ou la noblesse des mots. Le titre est connu de tous, et inéchangeable. Alors que le caractère peut facilement être un leurre. Ne vous y fiez jamais. Ma respiration se fait moins douce, plus erratique. Pourquoi vous ai-je toujours dans mon esprit Père ? « Quelle est la chose dont vous ayez le plus peur ? » Je tourne mon visage vers celui de Halbarad. Voilà une drôle de question Halbarad, et une question à laquelle il est difficile de répondre. Je... Comment expliquer ?

« J’aimerai pouvoir vous répondre que je n’ai aucune peur, mais ce serait mentir. La peur est ce qui gronde dans le courage ; la peur est ce qui pousse le courage au delà du but. Alors oui, j’ai peur. Peur de ne pas me montrer à la hauteur du nom Stormrage, peur de décevoir Père, peur de ne pas être à la hauteur de ce nom que je porte depuis le berceau. Si quelqu’un peut me comprendre, c’est bien vous Halbarad.» Je plonge mon regard dans le sien. Ça faisait bien longtemps que je ne l’avais pas appelé ainsi. Cependant, étant donné la proximité de nos deux corps, j’en doute qu’il prenne la mouche. « De lourdes responsabilités pèsent sur mes épaules, des responsabilités qu’il serait difficile de formuler tant elles sont ancrées en moi depuis toujours. Cependant, je suis effrayée à l’idée de ne pas toutes pouvoir les supporter, et les affronter. Je veux être forte et brave mais... et si je ne l’étais pas tant que ça ? Et si Père s’était bercé d’illusions sur mon sujet et sur ma force ? » Mon regard plonge encore plus dans le sien. En cet instant, j’ai besoin d’une barre de navigation à laquelle me raccrocher pour ne pas flancher. Je ne veux pas m'effondrer, mais la force commence à me manquer. « J’ai peur de tout ça, et... j’ai peur de ne pas trouver quelqu’un avec qui partager mes peurs et mes appréhensions. Je reste persuadée qu’il est possible de transformer la peur en courage, si une personne assez forte et puissante est là pour nous rattraper en cas de moments de faiblesse. Trouverai-je cette personne assez forte pour me rattraper ? » J’adresse un mince sourire à Halbarad, alors que je glisse ma main sur la sienne. Sa peau est douce, et ce contact est intime. Trop intime. Que faisons-nous Halbarad ? Mes petits doigts touchent délicatement le dos de cette main où est toujours emprisonnée la mèche de mes cheveux. Je lui adresse un sourire plus léger, et laisse échapper sur un ton rieur. « Dans un autre registre, j’ai aussi peur du prochain entraînement avec Godwyn.» Ce n’était qu’une petite espièglerie pour alléger la situation. Nos deux corps sont si proches en cet instant que Halbarad pourrait entendre les battements effrénés de mon cœur. Entourant sa main des deux miens, contact ô combien peu convenable, je me rapproche encore un peu. « Et vous Halbarad... est-ce que le jeune homme a peur ? Est-ce que le Roi a peur ? » Je fais exprès de différencier les deux. Yseult peut avoir peur. Lady Stormrage ne doit pas avoir peur. Vous voyez Halbarad, nous sommes si semblables.
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https://tales-of-k.forumactif.org/t893-have-you-no-higher-ambitio
Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptyMer 21 Mai - 15:38


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

« Je me souviens surtout que déjà à l’époque, vous sembliez fasciné par la blondeur de ma chevelure. » Halbarad sourit à la remarque d'Yseult et acquiesça. « La blondeur Stormrage est fascinante, en effet. » Le jeune Roi adorait jouer avec les cheveux, mais ceux de Cellie, d'Yseult et également d'Euphemia lui plaisaient plus encore que les autres. Les cheveux étaient un véritable instrument de séduction, à la fois majestueux et érotiques. Et ce blonde, Halbarad n'y résistait pas. La conversation prit un tournant plus sérieux quand Yseult décida de lui confesser ses craintes. « J’aimerai pouvoir vous répondre que je n’ai aucune peur, mais ce serait mentir. La peur est ce qui gronde dans le courage ; la peur est ce qui pousse le courage au delà du but. Alors oui, j’ai peur. Peur de ne pas me montrer à la hauteur du nom Stormrage, peur de décevoir Père, peur de ne pas être à la hauteur de ce nom que je porte depuis le berceau. Si quelqu’un peut me comprendre, c’est bien vous Halbarad.» Il acquiesça en gardant le silence. Il aimait bien qu'elle l'appelle par son prénom, bien que cela soit osé. Ce n'était pas maintenant qu'il allait s'en offusquer, la barrière de la convenance avait déjà été franchie. « De lourdes responsabilités pèsent sur mes épaules, des responsabilités qu’il serait difficile de formuler tant elles sont ancrées en moi depuis toujours. Cependant, je suis effrayée à l’idée de ne pas toutes pouvoir les supporter, et les affronter. Je veux être forte et brave mais... et si je ne l’étais pas tant que ça ? Et si Père s’était bercé d’illusions sur mon sujet et sur ma force ? » Impossible. Cette force, elle grondait dans son cœur, dans son âme. Elle grondait chez tous les Stormrage sans exception. Halbarad était persuadé qu'Yseult devait simplement trouver d'où la tirer. D'où venait sa force ? Elle serait la seule à pouvoir le découvrir. Son père, Hedwige, lui-même pouvaient bien chercher  l'aider, la jeune femme était seule maître de son existence et de ses émotions. « J’ai peur de tout ça, et... j’ai peur de ne pas trouver quelqu’un avec qui partager mes peurs et mes appréhensions. Je reste persuadée qu’il est possible de transformer la peur en courage, si une personne assez forte et puissante est là pour nous rattraper en cas de moments de faiblesse. Trouverai-je cette personne assez forte pour me rattraper ? » Pourquoi avoir besoin de la trouver ? Je suis là, moi. « Vous la trouverez. » souffla-t-il en observant Yseult qui déposait sa main sur la sienne. Il frissonna doucement, le rythme de son cœur s'emballant davantage. Cela était encore moins convenable que tout ce qu'ils avaient vécu pour l'instant. « Dans un autre registre, j’ai aussi peur du prochain entraînement avec Godwyn.» Il sourit avec douceur, sourire bien vite disparu lorsqu'Yseult captura sa main dans les siennes, totalement. Pourquoi fallait-il que ce contact soit aussi délicieux ? Aussi chaleureux ? Son souffle se fit plus lent, ses yeux se perdant dans l'abîme de ceux de son amie. Halbarad devait mettre un terme à cette situation le plus vite possible. S'enfuir, partir loin. Mais il se contenta de la regarder sans pouvoir s'en détacher. « Et vous Halbarad... est-ce que le jeune homme a peur ? Est-ce que le Roi a peur ? »

J'ai peur de ce qu'il est en train de se passer. « Le Roi et le jeune homme ont tous les deux peur de l'échec. Le Roi a peur de ne pas être capable de dissiper les nuages qui menacent à l'horizon, et de s'entourer des mauvaises personne. Le jeune homme craint de ne pas avoir droit de vivre lorsqu'il n'a pas une couronne sur la tête. » N'être personne, en dehors du Roi. Ne pas avoir de temps pour sourire, pour rire, pour aimer et pour haïr. Mais qu'étaient ces peurs, en compagnie d'Yseult ? Envolées, par une frayeur bien plus profonde : il avait peur d'elle, de lui, de ce dont ils étaient capables tous les deux. Halbarad s'empara des mains de la jeune femme qu'il serra dans les siennes, avant d'y déposer le plus léger des baisers. « Sortons d'ici. Ils vont commencer à se poser des questions. » C'était moins brutal que de lui dire qu'ils n'avaient pas le droit d'agir de la sorte. Moins brutal, et moins inutile ; la jeune Stormrage savait aussi bien que lui que leur situation n'était pas acceptable. Agir ainsi en dehors du mariage ? Impensable. Cela ferait bondir d'horreur n'importe qui, sauf peut-être ceux qui croyaient encore en l'affection ou en l'amour. Mais combien étaient ces gens, en Kahanor ? Une poignée, tout au plus. Halbarad se releva et proposa poliment son aide à Yseult, avant de reprendre une attitude plus neutre, plus détachée. Personne n'aurait pu se douter que quelques secondes plus tôt, ils étaient si proches que cela en devenait ambigu, que le rythme de leur cœur battait trop vite, à l'unisson. Que leur raison leur criait de fuir, mais que leurs corps ne demandaient qu'à se rapprocher davantage dans un . Cette chaleur délicieuse n'était pas commune. Halbarad le savait, c'était ce qui le troublait le plus. « Votre journée de travail est-elle terminée ? » s'enquit-il, changeant le plus possible de sujet. Il se devait de rétablir la bienséance et la convenance entre eux, même si il se savait trop faible pour craquer la prochaine fois qu'il la verrait. Cela recommencerait de la sorte, ainsi, chaque fois qu'ils passeraient un moment ensemble. Jusqu'à ce que l'un d'eux soit marié. Si tenté que cela ne continue pas encore après. « Concernant vos entraînements, vous n'avez pas à avoir peur. Vous allez apprendre, même si pour l'instant cela vous semble insurmontable. On finit toujours pas obtenir ce que l'on veut, avec suffisamment de volonté. Croyez en vous et tout ira bien. Et pour le reste, j'imagine que c'est pareil. Votre Père ne peut être déçu d'une jeune femme comme vous, surtout si vous faites de votre mieux pour le rendre fier. » déclara Halbarad en faisant un bref signe de la main vers la porte pour l'inviter à sortir. Il la suivit à contrecœur, peu amène à affronter le regard suspicieux des Gardes et des Cavaliers qui se faisaient sûrement des idées sur la nature de leur relation. « Ah, Yseult ... » Il la retint par l'avant-bras juste avant qu'elle ne sorte. Son geste un peu osé le fit rougir légèrement, et il la relâcha aussitôt, avant de se racler la gorge. « Je vous prie de m'excuser, mais … Si on vous voit avec ma cape, les rumeurs n'en seront que plus insistantes. » Gêné de lui demander de la lui rendre, il passa sa main sur sa nuque avec une petite moue penaude. Le jeune Roi l'aurait volontiers laissée à Yseult, elle la rendait magnifique. Plus magnifique qu'elle ne l'était déjà habituellement.

Le soleil avait déjà commencé à décliner. Le temps passait à une vitesse insultante en sa compagnie. Pour le plus grand plaisir d'Halbarad, les lieux étaient déserts, en dehors des deux Gardes qui surveillaient l'entrée. Il fit quelques pas et se retourna vers elle. « Je ne sais pas quand nous nous reverrons, les jours prochains vont être chargés, pour vous comme pour moi. Mais j'aimerais vraiment que vous veniez au Palais, l'un de ces jours. » Halbarad sourit. « Ne serait-ce que pour le plaisir de voir le Roi se prendre une raclée par son Maître d'Arme. C'est un véritable spectacle. » enchaîna-t-il, son sourire se faisait plus taquin, plus espiègle. Quoi qu'il fasse, quoi qu'il dise, Halbarad finissait toujours par se montrer trop familier avec elle. Était-ce une cause perdue que de vouloir rester loin d'Yseult ? Était-il trop tard ?
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Yseult Stormrage
Yseult Stormragethe emperor
ɤ REGISTRATION : 10/04/2014
ɤ PARCHEMINS : 213
ɤ STATUT DU SANG : Noble ɤ Appartenant à la grande famille Stormrage.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Terremer ɤ Yseult a vécu pendant toute son enfance à Thelsamar auprès de sa famille.
ɤ METIER OU FONCTION : Ambassadrice des Stormrage ɤ Une noble ne travaille pas avec ses mains mais avec son esprit.

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MessageSujet: Re: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptyJeu 29 Mai - 23:14


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

La peur embrase le cœur de l’Homme depuis la nuit des temps. Cette peur terrasse certains d’autres eux, alors qu’elle pousse les autres à se surpasser, à la surpasser. Dîtes-moi Halbarad, quel homme êtes-vous ? Faites-vous parti de ceux qui refusent d’affronter leurs angoisses profondes, ou êtes-vous un courageux qui malgré l’appréhension de se tenir face à ses craintes regarde la peur droit dans les yeux ? Mon instinct semble me susurrer à l’oreille une réponse. Je l’entends me dire que vous faites partie de la deuxième catégorie. Non pas parce que vous êtes un Hammer, mais parce que je le lis dans votre regard. À votre jeune âge, vous auriez tant pu décliner le trône, ou demander le tutorat de Phinéas Stormrage pour régner. Vous n’en avez rien fait, sachant que votre rôle de fils vous menait droit vers le sommet de notre société. Je suis persuadée que vos peurs ne vous annihilent pas Halbarad. Non... elles vous transcendent. Cependant, je me garde bien de lui faire la moindre réflexion sur ma certitude. Ce serait le meilleur moyen de lui mettre sur les épaules une quelconque pression, et je crains qu’il n’y ait déjà tant de poids sur ces frêles épaules qu’elles finiraient par céder. Seul mon sourire chaleureux l’incite à me répondre sans détour. Qui pour nous écouter ? Personne pour nous épier. « Le Roi et le jeune homme ont tous les deux peur de l'échec. Le Roi a peur de ne pas être capable de dissiper les nuages qui menacent à l'horizon, et de s'entourer des mauvaises personne. Le jeune homme craint de ne pas avoir droit de vivre lorsqu'il n'a pas une couronne sur la tête. » Mon regard toujours ancré dans le sien, je bois ses paroles. Je capte ses appréhensions et ses craintes rarement formulées à haute voix. Est-ce que cela le soulage d’en faire part à une amie ? Se sent-il tout d’un coup moins seul ? C’est ce sentiment étrange d’apaisement et de repos que j’ai ressenti lorsque je me suis laissé aller aux confessions il y a quelques minutes. Pouvoir formuler sa peur est déjà un pas vers la confrontation, vers l’envie de le dépasser et d’en faire une force. S’entourer des mauvaises personnes. Cette phrase résonne tout particulièrement en moi. Suis-je une bonne personne à inclure dans votre entourage Halbarad ? En avez-vous même envie ? Je triture mon index gauche alors qu’il continue à parler de la crainte du jeune homme. Il a peur de manquer sa jeunesse, de passer à côté de ces moments bénis. Je ne peux que sourire à cet aveu. En nous extirpant encore des convenances et du monde dans cette petite pièce sombre, nous avons voulu échapper au temps qui court. Il court si vite, si vite... En profitons-nous ? Avez-vous, Halbarad, le temps de goûter à ses instants de félicité ? J’en doute, mais si notre moment peut vous donner cette illusion, que puis-je demander de plus ? J’ai peur Halbarad. Peur de maintenant. Peur de notre proximité. Peur de ce cœur qui me fait mal à me faire tant de bien. La douceur de ses lèvres me fait encore plus mal. Il ne devrait pas faire ça, il n’a pas le droit de se montrer aussi tactile. Qu’en penser ? En cet instant, j’ai juste envie de me laisser emporter par l’allégresse de cette intimité mais... Yseult, non. Les femmes ont un atout sur l’homme. Le pouvoir de le contrôler par ses charmes. Ne laissez jamais avoir le dessus sur vous. Le mouvement rapide d’Halbarad pour se lever me sort alors cette petite voix nasillarde de l’esprit. Il rompt sans que je n’ai rien à faire, cet instant de pur délice. Tant mieux, Halbarad... « Sortons d'ici. Ils vont commencer à se poser des questions. » Quelle façon bien polie de dire qu’ils n’avaient pas le droit. Pas le droit à cette intimité, pas le droit à ce dialogue si libéré. Pas le droit Halbarad. Posant ma main sur celle que me tendait le jeune Roi, je me lève alors. Ma robe est encore plus froissée que d’habitude, mais je n’en ai que faire. Dans le Drôme, il faut apprendre à être souvent décoiffée ou dépareillée. Un mal qui me ronge, mais qui n’est, selon Lady Tarly, pas mortel. Mon regard se pose quelques instants sur le dos de Halbarad. Il n’a encore rien dit mais je sens immédiatement la distance qu’il va remettre entre nous. Il va parler de banalités à nouveau, comme les caprices du temps ou mes activités quotidiennes. Il est sans doute préférable de retourner sur ce terrain neutre, pour qu’aucun d’entre nous n’ait à définitivement baissé les armes. « Votre journée de travail est-elle terminée ? » Dans le mille. Passant devant Halbarad sans lui adresser un regard, j’esquisse un petite sourire dans le vide. Il peut le prendre pour lui, il n’est qu’à lui. « Ma journée de travail ne l’est pas encore. Il me faut encore faire le tour des écuries pour vérifier qu’aucun cheval n’a besoin de soin avant la nuit. Je n’arriverai pas à fermer l’œil si je ne suis pas convaincue qu’ils ne manquent de...» Je lève alors le regard vers le mur me faisant face. Derrière moi, se trouve Halbarad sûrement perplexe par rapport à ce silence. Je n’arriverai pas à fermer l’œil. « de rien. » Je n’avais jamais pensé à quiconque avant mon arrivée au Drôme. Élevée comme une enfant unique, je n’avais guère eu à m’en faire pour mes contemporains. Voilà, que j’étais inquiète pour des chevaux. Mon cœur se serre un peu plus, est-ce le début de mes faiblesses ? Je mords violemment ma lèvre, et continue à avancer vers la petite porte. « L’enseignement de lady Tarly semble déjà commencer  à porter ses fruits.» Cette phrase est sortie dans un souffle, autant pour moi que pour Halbarad. Cette cavalière verte est bien plus forte que je ne l’aurais imaginé... Et je n’aime guère qu’elle ait autant de pouvoir sur moi. Comment en suis-je venue à m’intéresser à de simples destriers ? Yseult, tu dois faire corps avec ton cheval. Ce n’est pas qu’un simple moyen pour te déplacer. C’est une partie de ton corps, de ton âme. Tu es la tête, il est les jambes. Si vous n’êtes pas en parfaite harmonie, en une adéquation parfaite, comment veux-tu qu’il t’obéisse ? Les mots de Hedwige percutent mon esprit avec une telle force que j’ai envie de secouer violemment la tête. Je ne devrais pas l’entendre elle... mais vous Père. Vous, toujours vous. Le contact de sa main sur mon bras me sort de mes pensées. Je n’ai pas entendu ses derniers mots, et je m’en veux. Je ne devrais pas me montrer aussi distraite, surtout pas en sa présence. Cependant, mon regard balaye une nouvelle fois son regard. Il a l’air aussi inquiet et dubitatif que moi sur son geste. Que fait-il ? Me retient-il ? « Ah, Yseult ... » Sa main quitte alors mon avant-bras, mais la chaleur est toujours présente. Je regarde l’endroit où elle se trouvait, et non pas les yeux du Roi. I can’t stand his look now. « Je vous prie de m'excuser, mais … Si on vous voit avec ma cape, les rumeurs n'en seront que plus insistantes. » Ma bouche s'entrouvre légèrement. Il ne te retient pas. Mon regard glisse sur le velours rouge qui trône sur mes frêles épaules. Cette cape était si confortable que j’avais fini par m’y habituer. Cependant, sans faire preuve d’aucun sentiment, je l’ôte et la lui tends. Après tout, ce ne serait pas convenable. « Vous avez raison... Ce ne serait pas... Il vaut mieux éviter de nous donner en spectacle.» Rien entre nous ne semble avoir été surjoué ou feint. Cependant, les langues de vipères sont tellement répandues, qu’il serait bien dommage de leur faciliter la tâche. Je me remets à avancer. Le petit couloir débouche rapidement sur le dehors. L’air frais s’insinue alors dans ma chevelure, et je le respire avec avidité. Je veux me débarrasser de votre chaleur Halbarad. Je ne peux pas... je ne veux pas m’en bercer cette nuit. L’objet de cette chaleur se tourne alors à nouveau vers moi. « Je ne sais pas quand nous nous reverrons, les jours prochains vont être chargés, pour vous comme pour moi. Mais j'aimerais vraiment que vous veniez au Palais, l'un de ces jours. » Un de ces jours. Aimable façon de ne pas faire de promesses. Après tout, puis-je lui en vouloir d’être aussi peu distant ? Nous ne sommes plus seuls à présent. Je vois les gardes derrière eux me regarder avec un air suspicieux. Une Stormrage aux côtés de leur Roi, voilà un sujet d’inquiétude pour eux. Ont-ils raison de l’être ? « Ne serait-ce que pour le plaisir de voir le Roi se prendre une raclée par son Maître d'Arme. C'est un véritable spectacle. »

Mon rire brise le silence nocturne qui nous entoure. Halbarad est étonnant, et... en suis-je charmée ? Préférant ne pas répondre à cette question puérile, je lui adresse un sourire honnête. « Alors si c’est pour rire de sa majesté, comment pourrais-je refuser cette invitation ? » Majesté. Ce terme tranche tant avec Halbarad. Cependant, ce dernier peut comprendre que notre rapprochement n’est pas une illusion pour moi. Qui pourrait se permettre de répondre avec un ton aussi badin au Roi ? « Le temps est le seul bien que l’Homme ne pourra jamais récupérer dans sa vie. Et je dois dire que je ne déroge pas à la règle. Il y a tant de choses à faire...» Mon regard se perd un peu plus dans celui de Halbarad, et alors je ne termine pas ma phrase. La présence des deux gardes derrière ne me laisse pas totalement indifférente. Cette soudaine distance entre nous ne m’invite pas à être aussi apaisée qu’auparavant. Je suis une Stormrage. Une fille de ma noble famille ne peut guère se montrer aussi prompt aux envolées lyriques et autres discours sans intérêt. Je me tourne alors vers les deux gardes qui commencent à piquer du nez. Il est vrai qu’il se fait déjà bien tard. « Messieurs, sa majesté voudrait son cheval. Pourriez-vous s’il vous plait aller le chercher ? » Comme je l’avais prévu, les deux gardes restent plantés là aussi bêtement que deux ânes qui reculent. J’ouvre alors les bras, et leur fais un petite signe de la tête. « Vous pouvez venir me fouiller si vous avez tant peur que j’intente à la vie de notre Roi.» Mon ton est espiègle. Qui oserait toucher une femme, et encore plus la cousine de Phinéas Stormrage ? Après s’être regardés, les deux gardes courent vers les écuries, me laissant quelques minutes. Je m’approche à nouveau de Halbarad, qui ne doit pas tellement comprendre les raisons de mon attitude. « Écoutez Halbarad, nul ne sait de quoi nos vies seront faites. J’aurais aimé pouvoir être sûre qu’elles se recroiseront. Non pas une fois, mais des milliers de fois. Cependant, il serait bien imprudent de laisser le Destin s’occuper de nos vies. C’est pour ça que...» Je jette rapidement un coup d’œil par-dessus son épaule. Ils ne sont pas encore revenus. Mon cœur frappe contre ma cage thoracique. Que suis-je en train de faire ? Je me rapproche encore un peu plus de lui. Il fait bien une tête de plus que moi, mais je ne me sens pas inférieure à lui. « C’est pour ça que je tiens à vous dire que... vous méritez d’accomplir vos rêves, et de vaincre vos peurs. N’ayez pas peur de l’avenir, ayez peur du passé. De ce passé que personne ne peut changer. J’aimerai tant pouvoir changer le nôtre Halbarad, pour qu’il soit encore plus riche de nos souvenirs à deux.» Je me rapproche encore un peu plus, et prends ses mains dans les miennes. « Il m’est difficile et douloureux de savoir que nos futurs seront distincts mais sachez que... mon affection ne faiblira jamais. Ni demain, ni dans jamais.» Je me mets alors délicatement sur la pointe des pieds, et ma bouche effleure ses lèvres. L’air les sépare encore, et durant quelques secondes, je reste là. Je sens sa respiration effleure ma peau, et j’aimerai pouvoir ne respirer que son air. Doux rêve. Stupide rêve. « Jamais Halbarad.» J’entends les sabots du cheval balayer les gravillons, et alors je m’écarte rapidement de lui. Mes lèvres s’éloignent des siennes. Que viens-je de faire ? Les gardes finissent par nous rejoindre. Je m’incline alors très bas, pour montrer à ses deux costauds que mes intentions sont nobles et convenables. « Votre Honneur, ce fût un plaisir de vous avoir au Drôme. Lady Tarly et nous autres sommes à votre service...» Je relève alors juste la tête pour ancrer une dernière fois mes yeux dans ceux de Halbarad. « À jamais J’aimerai qu’il puisse lire dans mon regard une assurance parfaite. Je crains qu’il y voit une peur dont je ne mesure pas encore l’étendue.
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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: (halbarad) Please forgive me for my sins   (halbarad) Please forgive me for my sins EmptyVen 30 Mai - 0:27


 Halbarad & Yseult


Please forgive me for my sins.

Halbarad observa avec une pointe d'amusement Yseult ordonner aux gardes d'aller chercher son cheval. Non seulement la jeune femme avait gardé certaines habitudes qui seyaient aux dames de son rang, mais en plus il savait pourquoi elle faisait cela et ne pouvait l'en blâmer. Elle leur offrait quelques secondes de plus d'intimité bien méritée. Le Roi posa son regard doux sur Yseult, tandis qu'elle s'approchait de lui de façon bien peu convenable. Voilà que ce mot revenait sans cesse quand il s'agissait d'eux, quand Halbarad pensait à eux. Ils ne faisaient jamais les choses de la bonne manière, et ce depuis le début. Il ne bougea pas, se contentant d'apprécier avec une excitation mêlée à la crainte sa proximité insolente. « Écoutez Halbarad, nul ne sait de quoi nos vies seront faites. J’aurais aimé pouvoir être sûre qu’elles se recroiseront. Non pas une fois, mais des milliers de fois. Cependant, il serait bien imprudent de laisser le Destin s’occuper de nos vies. C’est pour ça que...» Son cœur martelait sa poitrine. Ces mots ressemblaient-ils davantage à un adieu ou à la promesse de retrouvailles proches ? Ni Halbarad ni Yseult ne semblait être capable de rester loin de l'autre. Leur complicité était déroutante, belle, superbe même. Jamais il n'aurait cru pouvoir ressentir cela de nouveau, et pourtant c'était bel et bien le cas. C'était même sans doute plus fort que tout ce qu'il avait connu auparavant. La demoiselle s'approcha encore, et reprit la parole : « C’est pour ça que je tiens à vous dire que... vous méritez d’accomplir vos rêves, et de vaincre vos peurs. N’ayez pas peur de l’avenir, ayez peur du passé. De ce passé que personne ne peut changer. J’aimerais tant pouvoir changer le nôtre Halbarad, pour qu’il soit encore plus riche de nos souvenirs à deux.» Halbarad s'imprégna de chacun de ses mots, charmé.  « Il n'est pas trop tard pour changer les choses. » souffla-t-il si bas que ce n'était qu'un murmure. Confidence soufflée à Yseult et Yseult seule, dans ce monde qu'ils bâtissaient ensemble, dans lequel ils grandissaient et se forgeaient, côte à côte. Le jeune homme serra ses mains dans les siennes, liant ses doigts aux siens avec tendresse. Ce qu'ils étaient en train de faire était complètement fou, dépassait l'entendement. Son père devait se retourner dans sa tombe, au même titre que toute la lignée des Hammer avant Halbarad premier du nom. « Il m’est difficile et douloureux de savoir que nos futurs seront distincts mais sachez que... mon affection ne faiblira jamais. Ni demain, ni dans jamais. » Sa tête se mit à tourner, son cœur menaça de s'arracher de sa cage thoracique. Les lèvres d'Yseult effleuraient les siennes, sans jamais les toucher. « Jamais Halbarad.» Il aurait suffit qu'il s'approche d'un centimètre pour lui offrir un baiser qui les accompagnerait où que leurs voyages les mènent. Un baiser qui scellerait le secret d'une relation unique, intense, interdite. Mais ce fut ce moment que les gardes choisirent pour revenir, et Yseult s'arracha à lui avec une violence déconcertante. Halbarad décida de jouer la carte de l'indifférence, bien que son trouble soit difficile à masquer. « Votre Honneur, ce fût un plaisir de vous avoir au Drôme. Lady Tarly et nous autres sommes à votre service...» Le Roi sourit et fit un petit signe de tête poli, convenable. « Tout le plaisir fut pour moi, Lady Stormrage. Je vous remercie du temps que vous m'avez accordé. Continuez à travailler dur. » conclue-t-il en montant sur son cheval à contrecœur. Il esquissa un sourire espiègle ; Halbarad aurait pu rester des heures à l'observer ainsi.

♔ ♔ ♔

« Majesté, est-ce que ça va ? » Halbarad sortit de sa torpeur et acquiesça. « Je vous prie de m'excuser, vous allez devoir continuer sans moi. » lâcha-t-il en se levant de son siège pour quitter la pièce. Personne ne chercha à l'arrêter, et il leur en fut reconnaissant. Alors qu'il aurait du se concentrer sur ce qu'il avait à faire, les pensées d'Halbarad étaient obstinément tournées vers un sujet bien plus intéressant. Yseult Stormrage. Chaque fois qu'il fermait les yeux, il avait la sensation de sentir ses lèvres s'approcher des siennes, son souffle sur son visage, la caresse de ses cheveux blonds contre sa peau. Il sentait ses mains s'emparer des siennes, tandis que son regard clair lui hurlait qu'ils étaient en train de commettre une erreur fatale. Yseult avait eu raison d'Halbarad. Son odeur, son sourire, sa façon de s'adresser à lui, son attention et sa tendresse, tout l'avait charmé. Charmé par une femme qui ne serait sans doute jamais sienne, il s'autorisait à souffrir de nouveau alors que les blessures de son cœur peinaient déjà à se refermer. Que suis-je en train de faire ? Pourquoi faut-il que j'aie posé les yeux sur vous, Yseult ? Halbarad se laissa tomber sur son lit, fixant la lueur des flammes qui dansaient sur les toiles du lit à baldaquin. Le temps passait trop vite, pourtant il aurait donné n'importe quoi pour qu'il passe plus envie encore, qu'il l'amène à leur prochaine rencontre. Il se haïssait de devenir ainsi dépendant d'elle, alors qu'il y avait des affaires plus urgentes à régler. Yseult le détournait de ce qu'il avait de plus important à faire, tourmentait son esprit, piétinait son cœur. Mais Halbarad n'était pas encore au bout de ses peines.
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