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 take everything you love and burn the ashes ± hedwige

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MessageSujet: take everything you love and burn the ashes ± hedwige   take everything you love and burn the ashes ± hedwige EmptySam 21 Déc - 11:24



Take everything you love and burn the ashes
Feat Màebh & Hedwige.

Je n'avais pas vu le temps passer depuis mon arrivé au Drôme. C'était comme si d'un seul coup, tout autour perdait de sa valeur et que seuls les instants en compagnie de mes frères et mes soeurs comptait. J'en avais fini par oublier qu'une vie m'avait été prédestiné à l'extérieur de ces murs, que je n'étais pas sensé être ici, que j'aurais dû être autre chose, quelqu'un d'autre. L'Appel m'avait arraché au chemin de terre bien tracé que mon père avait mit tout une vie à labourer et prévoir. Pour que finalement je ne balaie tout d'un coup de pied avec mes envies de liberté et ce besoin viscéral de rejoindre les Cavaliers. Je n'avais pu faire autrement, j'aurais dépéris à petit feu en restant au domaine Graceford, à élever les chevaux que ma soeur aurait fait naître et que le soleil de Cahoridie aurait bénit avec bonté. Une bonne vie, sans aventures, sans imprévus, le genre d’existence  que toute personne devrait vouloir vivre. J'aurais été envié, riche, méprisé...j'aurais été marié à une jeune femme de la noblesse, elle aurait porté mes héritiers, nous aurions fini par nous apprivoiser et peut-être que je l'aurais aimé. Un jour, et peut-être même pas. J'aurais vieillis et j'aurais poussé mon dernier soupir dans un grand lit en compagnie de mes enfants et de leurs enfants. Une vie fade, sans rien à dire, sans être moi-même. Une vie qui me donnait des envies de meurtre, qui me faisait frissonner d'horreur. Jamais je n'aurais pu en être, je n'étais pas venu au monde pour ça, je ne l'avais jamais été.  Et c'était d'un égoïste sans fin que de n'avoir pensé qu'à moi-même, d'avoir fait mes bagages pour pouvoir m'établir au Drôme. Jamais je n'avais agit de tel sorte, je sentais encore la honte de mon père, la tristesse de ma soeur, le sourire triste de ma mère dans le creux des nuages. Je n'avais pas été éduqué de telle sorte, j'avais agis en contradiction total des idées et postulats de mon géniteur et en cela je signais ma mise à l'écart totale des affaires familiales. Mais si j'abandonnais une famille de sang d'un côté, j'en gagnais une nouvelle de part notre passion commune et notre mode de vie de l'autre. Mais le prix en valait-il la chandelle ?

"Màebh ?" je me retournais en haussant les sourcils vers une voix que je semblais reconnaître. Le visage qui s'imposa à moi me coupa le souffle alors que je restais immobile quelques instants. Atala. Le soleil chaleureux d'Aubétoile venait courtiser ses longues boucles blondes alors que ses yeux verts me dévisageaient. Deux ans. Cela faisait deux ans que je ne l'avais plus vu. Cette évidence me fit mal, mais je n'en laissais rien paraître, ma surprise étant trop grande pour ne laisser apparaître quoi que ce soit d'autre. Une multitude de questions affluèrent dans mon esprit alors qu'elle s'approchait doucement de moi. Elle avait tellement changé. Elle restait la femme la plus belle que je n'ai jamais vu, avec son attitude qui me donnait l'impression d'avoir en plus d'une soeur, une mère protectrice. Mais son regard, son visage, ils avaient changés. Vieillis, c'était le terme plus exacte. Elle semblait exténué et cela me fit froncer les sourcils. "Que fais-tu là ?" réussissais-je à prononcer, ma gorge noué. Elle baissa les yeux et s'arrêta à quelques pas de moi. Elle cherchait ses mots. Le silence s'imposa entre nos deux corps alors que l'activité des personnes autour de nous ne cessait pas. Les secondes semblèrent durer des heures alors que je la voyais hésiter, se mordre les lèvres, chercher comment me dire une chose que je ne voulais certainement pas entendre. "Père est malade...il...les médecins lui donnent quelques jours tout au plus." une masse uniforme et incommensurable vint s'abattre sur mes épaules alors que mes yeux fixaient son visage triste, coupable. Père allait mourir. Je n'aurais su décrire  le tourbillon âcre qui vint s'éprendre de mes entrailles à l'instant même mais je ne pu ouvrir la bouche, aucun son ne su s'échapper de ma gorge alors qu'Atala se retournait et disparaissait de ma vue. N'était-elle donc venu que pour m'annoncer une nouvelle dont je me serais plus que passé ? Comme un poison corrosif, la haine et la tristesse vint ronger la chair de mon coeur, les muscles de mon corps. J'avais déjà perdu Keelan, qui devrais-je encore enterrer avant de ne connaître la paix ?  


± ± ±


La lune avait fini par laisser entrevoir sa douce pâleur et le terrain d'entraînement se vida de ses occupants. Seul, comme une ombre malsaine et maudite, je restais là. A attendre que mes frères et soeurs ne rejoignent le dortoir pour boire une dernière chope à la gloire du nouveau roi, ou à terminer un ouvrage qu'ils auraient débuté quelques jours auparavant. Peut-être que les plus jeunes entameraient un débat quant à savoir lequel d'entre eux deviendrait Cavalier le premier...puis tous, les uns après les autres, souffleraient sur la bougie et s'étendrait dans leur couche pour se laisser aller aux astres de l'inconscience et du sommeil. Je n'étais point fatigué, je n'avais aucune envie de me mélanger à leur bonheur. J'avais besoin de réfléchir, de faire le point, de réaliser que ce que je vivais là m'empêcher de passer les derniers instants de mon père comme le fils qu'il aurait aimé que je sois. Je me levais du banc sur lequel je m'étais assis quelques heures auparavant et je me dirigeais vers une étale où reposait les armes d'entraînement. Je me saisis d'une paire de dague en faire dont la lame commençait à s'émousser suite aux nombreux entraînement auxquels elle avait participer. J’enjoignais les deux lames par leur manche et me dirigeais vers un mannequin fait de toile de jute et de paille. Un être inarticulé, lâche, faible...comme je l'étais continuellement. J'avais choisi la solution de facilité en suivant mes envies, en n'en faisant qu'à ma tête. J'avais signé la perte de mon père. Ma gorge se serra et mes lèvres se crispèrent. J'avais été faible et terriblement lâche, je n'avais pas eu le courage et la force de contrer cet élan de liberté, j'aurais dû rester à ma place. J'aurais dû faire honneur à mon père. Mon père qui allait mourir. Un premier coup vint planter la lame dans le bras droit du mannequin, le second lui trancha l'autre bras qui tomba mollement au sol. Lâche. Stupide. La lame transperça le poitrail alors que la paille vint crisser contre mon poignet. Faible. Honteux. Un cri dans ma poitrine, un râle dans mes bras. Je tranche le second bras, recule, fait filer la première dague dans le torse de ce qui restait du mannequin et d'un geste brusque, hargneux, je décapité le monceau de paille. Ma respiration était rapide, désarçonnée. Je fermais les yeux et laissais tomber la dague au sol et enfouissais mon visage dans mes mains. Comment avais-je pu en arriver là ?


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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: take everything you love and burn the ashes ± hedwige   take everything you love and burn the ashes ± hedwige EmptyJeu 26 Déc - 1:10


take everything you love and burn the ashes
ɤ

Ressentir l’Appel n’était pas toujours une expérience agréable ; dans le cas d’Hedwige, ce fut l’occasion pour elle d’ôter les chaînes qui la rattachaient au lourd fardeau d’héritière des Tarly alors qu’elle n’aspirait qu’à faire son deuil dans le silence et la sérénité. Elle aurait préféré naître cadette, laisser les rênes du domaine à un frère ou une sœur plus âgé, mais il n’y avait eu qu’elle. Après l’expérience déplaisante que sa mère avait vécu les mois qui ont suivis sa venue au monde, elle n’a jamais émis le désir de redonner la vie – une raison de plus pour la fille d’Alcahar de se dire que l’instinct maternel n’était décidément pas contenu dans son matériel génétique de base. Quoi qu’il en soit, être choisie pour faire partie du légendaire ordre des Cavaliers Verts a été un immense honneur pour Hedwige, ainsi qu’une terrible déception pour Lady Tarly qui dû laisser son beau-frère succéder à son défunt mari. Pas une seule fois la jeune femme n’a regretté d’avoir changé de vie, pas une seule fois elle n’a regardé en arrière. Si son père n’avait pas succombé aux fièvres, sans doute aurait-elle eu plus de scrupules à lui laisser la charge en sachant qu’il devrait laisser son pouvoir à un homme qu’il appréciait peu. Mais elle avait vu la vérité en face : rien n’aurait pu la détourner du Drôme, de sa destinée. Ce n’était pas de l’égoïsme ou de l’indifférence. Elle avait eu la chance que son Destin lui soit dévoilé et elle n’aurait pas pu tourner le dos à l’Appel, aussi fort l’aurait-elle désiré.

Treize ans, pourtant, c’était un très jeune âge pour entreprendre un pareil voyage. Elle avait pu compter sur l’aide des seigneurs de Sermar, les Dummers, pour lui offrir l’hospitalité une nuit. Le reste du temps, elle n’avait fait que chevaucher, s’endormant le plus souvent en selle ou, parfois, dans une botte de foin. Le voyage avait été difficile, tout spécialement pour elle qui n’avait aucune idée de l’endroit où elle se rendait et qui n’avait personne vers qui se tourner… Le capitaine des cavaliers s’était montré bienveillant envers elle, l’accueillant à bras ouverts dans sa nouvelle famille et ne portant aucun jugement sur la façon dont elle abandonnait les siens. Elle s’entraîna plus longtemps que la majeure partie des messagers, profitant ainsi plus avant de l’enseignement des maîtres d’armes, des maréchaux-ferrants, absorbant toutes les informations qu’on voulait bien lui donner, toutes les techniques que l’on prenait le temps de lui montrer. Pendant les quatre années qui suivirent son entrée dans l’ordre en tant qu’écuyère, elle put enfin faire le deuil de son père et ne regarda pas un seul instant en arrière. Bien qu’elle n’oublia jamais ses origines, elle ne trouva guère important de prétendre avoir un lien affectif avec qui que ce soit ; sa mère ayant toujours été une étrangère pour elle, plus rien ne retenait son cœur en Alcahar. Elle lui envoya quelques lettres, toutes très formelles, pour l’informer de son ascension au sein de sa faction : sa mère lui répondit à chaque fois, avec le même ton distant. Elles n’avaient rien en commun et il était bien trop tard pour songer à y changer quelque chose.

Constatant que la bougie qu’elle utilisait pour s’éclairer faiblissait considérablement depuis quelques secondes, Hedwige quitta ses rapports pour examiner son bureau au sein duquel les ténèbres s’étendaient. La flammèche chuinta en atteignant la cire liquide, elle tressauta et combattit vaillamment avant de finalement s’éteindre en laissant la capitaine dans le noir quasi-complet. « Je pense que c’est un signe pour me dire qu’il est plus que temps que je sorte d’ici. » Un sourire aux lèvres, elle rangea ses documents, attrapa le baudrier de son épée et quitta la pièce en prenant bien soin de verrouiller la porte derrière elle. Nul autre que le Capitaine des Cavaliers Verts n’avait le droit d’entrer dans ce sanctuaire où toutes les décisions de l’ordre étaient prises. Déposant une dernière caresse sur le bois, elle s’éloigna à travers les couloirs en songeant qu’elle irait bien s’aventurer jusqu’aux cuisines pour dérober une miche de pain avant d’aller se coucher.

C’est le fracas des lames qui l’empêcha d’emprunter le corridor menant vers la salle à manger. Intriguée de savoir qu’un cavalier s’entraînait aussi tardivement, elle hésita un instant avant de tourner des talons dans la direction du terrain extérieur. Elle s’immobilisa à la lisière de l’endroit, s’appuyant contre le mur afin d’observer tranquillement l’homme qui déchaînait toutes ses forces contre le mannequin qui était déjà bien amoché. Elle se tient tranquille jusqu’à ce que Màebh fasse de même, délaissant au passage ses dagues et enfouissant son visage entre ses mains. Elle ignorait quels problèmes assombrissaient ainsi son humeur, mais elle ne comptait le laisser se morfondre dans la nuit. Le cuir de ses vêtements émit un léger craquement quand elle se redressa pour s’avancer vers le cavalier. « Il n’avait aucune chance face à toi. » le complimenta Hedwige d’une voix douce accompagnée d’un sourire chaleureux. L’arrivée de Màebh lui avait en quelque sorte rappelé la sienne ; il avait déjà une voie toute tracée dont l’Appel l’avait arraché, une famille aimante qui se souciait de lui, toute une existence pré-écrire et il portait l’espoir de ses parents en lui. Contrairement à elle, le fils des Graceford comptait vraiment aux yeux des siens, ce qui rendait le détachement encore plus difficile. Néanmoins, il avait su s’endurcir et c’était bien la première fois depuis des mois qu’elle le voyait flancher à ce point.

Arrivée à ses côtés,
la jeune femme se pencha
pour récupérer les dagues
dont elle examina le tranchant
avec une moue déçue.

Dans les fourreaux suspendus à ses cuisses, une paire de lames jumelles dormait paisiblement. Tenant les premières par leur manche d’une main, elle sortit sa propre arme pour les comparer. « Hum, ça fait trop longtemps qu’elles n’ont pas été entretenues, elles sont émoussées. » marmonna-t-elle presque pour elle-même, jetant toutefois un coup d’œil au jeune homme en face d’elle. Elle les lui tendit, rengainant la sienne. « Tu devrais t’en occuper, Màebh. Et pendant que tu leur rendras leur tranchant, tu me raconteras ce qui te pousse à t’acharner sur ce pauvre bougre au lieu de dormir. » Ce n’était pas une proposition, mais bel et bien un ordre. Elle espérait qu’en s’occupant un peu les mains, il serait plus à même de lui confier ce qu’il avait sur le cœur. Posant sur lui son regard clair, elle attendit qu’il réagisse pour esquisser un sourire satisfait.


Dernière édition par Hedwige A. Tarly le Mar 21 Jan - 3:47, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: take everything you love and burn the ashes ± hedwige   take everything you love and burn the ashes ± hedwige EmptyVen 27 Déc - 13:05



Take everything you love and burn the ashes
Feat Màebh & Hedwige.

J'avais dû apprendre à laisser les choses m'échapper, à ne pas tout garder dans mon esprit et ainsi espérer avoir la possibilité de respirer plus librement. Je m'en étais voulu, durant de longs mois. Je m'imaginais mon père pester de rage, ma soeur tenter de le calmer mais échouer après s'être fait remettre à sa place. Une place que mon père lui avait désigné dès son plus jeune âge. Atala était sensé être l'ombre de ma mère, la fille qui deviendra la figure identique de celle qui l'a mise au monde. Ni plus, ni moins. Je m'en voulais d'autant plus que je n'avais jamais agis de la sorte, j'avais toujours été reconnaissant à mon père pour tout ce qu'il avait fait. Mais les années l'avaient changés. Ses sourires étaient devenus rares, ses paroles n'étaient plus que reproches et son corps avait prit les traits de ceux que l'on croise dans la rue, mendiant pour un bout de pain. L'image que je m'étais construite de mon père s'était effondré après des années de construction. Il avait toujours été un héros pour moi, malgré l'absence de guerre ou de conflits, il avait dans ma conscience les traits de ces grands guerriers qui ont une science presque infini de la façon dont doivent être gérés les choses.  Alors je l'avais écouté, j'avais suivi ces ordres. J'avais appris à apprivoiser les poulains dès mon plus jeune âge, j'avais cessé mes escapades dans les faubourgs pour me concentrer sur l'apprentissage du maniement des lames. J'avais oublié Keelan...Je m'étais montré finalement plutôt bon au combat au corps à corps, muni de la paire de dague que mon père m'avait offert lors de mon treizième anniversaire. Deux dagues que je possédais toujours, siégeant dans leurs écrins, accrochés à ma ceinture. Un travail de toute beauté, mais qui avait perdu sa valeur, qui renfermé les démons qui me poursuivaient à chaque heure du jour ou de la nuit. Elles me semblèrent alors plus lourdes qu'à l'accoutumé, comme si leur seul désir était de me rendre à la terre, de m'enterrer vivant pour l'outrage que j'avais pu faire à mon père. Tout les Cavaliers avaient-ils dû ainsi s'arracher à leurs familles et leurs devoirs ? Peut-être...peut-être était-ce notre lot commun pour pouvoir défendre Kahanor, brûler d'un feu acre et acide tout ce qui avait pu faire partie de notre vie auparavant pour que désormais plus rien ne nous retienne, pour que nous soyons dévoués à notre ordre et à la royauté.

Un bruit de cuir, mes muscles se crispèrent d'un coup alors que je me redressais. Qui pouvait encore être debout à cette heure-ci ? Je ne voulais pas que l'on moi voit ainsi. "Il n’avait aucune chance face à toi." je me retournais vers cette voix familière que je savais propre à Hedwige. Hedwige Tarly, une femme brillante et douée. Nos chemins s'étaient croisés pour la première fois lorsqu'elle débarquait pour rejoindre les Cavaliers Verts. J'avais sept ans et lorsqu'elle rentra dans le bureau de mon père pour régler quelques transaction, j'en étais tombé amoureux. Elle était jolie, gentille et elle ne semblait pas se laisser faire facilement, ça avait séduit le petit garçon que j'avais été. Aujourd'hui encore, je sentais ce sentiment au creux de ma poitrine, au sein de mon esprit. Mais ce n'était plus de l'amour enfantin, c'était de l'admiration. Une admiration sans faille muni d'un grand respect qui ne me laissaient pas tomber dans l'obsession. J'aurais pu être obsédé par Hedwige. Elle avait tout les traits nécessaires à devenir l'objet des plus grande convoitises. Mais mon éducation et mon expérience ne m'en donnait pas la possibilité et je les en remerciais.
Le sourire chaleureux d'Hedwige mit du baume sur mon corps crispé qui se dégourdit donc quelque peu. Si cela n'avait pas été elle, là, face à moi, j'aurais profité de l'occasion pour cracher mon venin et ainsi essayer de consoler un peu cette peine qui ne s'annonçait que plus grandissante. J'aurais refermé cette brèche qui s'était ouverte lorsqu'Atala m'avait annoncé la mort imminente de celui qui m'avait presque tout appris. La faiblesse, ma traîtresse attitré. Je n'étais pas fort, je n'étais pas excessivement courageux non plus. Je n'étais qu'un pauv' garçon qu'on avait lancé dans la vie, tiraillé par son devoir et ce que tout son corps et son âme lui avait crié de faire. La vérité était que j'étais perdu. Et cela, je n'aurais accepté de ne le montrer qu'à elle.

Je restais là, immobile, face à cette femme qui avait réussi à montrer assez de talent pour prendre la tête des Cavaliers Verts. Elle compara les lames que j'avais laissé tombé au sol avec sa propre arme et remarqua leur piteux état. Je ne pouvais qu'approuver sa remarque. Elles étaient émoussés de façon presque scandaleuse, mais cela était utile lorsqu'elles servaient à l'entrainement de jeunes recrues. Mieux valait qu'ils ne se fassent des bleus que des entailles. Hedwige me tendit alors les deux dagues en me demandant de leur rendre de leur splendeur. Je mis quelques instants avant de me saisir des deux dagues et de me diriger vers un muret où trônait un trop de pierres à aiguiser. Je m'asseyais sur la pierre claire avant de me saisir d'une des trois pierres à aiguiser. Ma gorge était noué, mes mains tremblantes mirent plusieurs minutes avant de ne reprendre de leur sérieux et de permettre à la pierre de faire son travail sur la lame. Je regardais Hedwige me rejoindre et pendant de nombreuses minutes je ne parvins pas à dire quoi que ce soit. "Mon père va mourir." dis-je soudain d'une voix que j'aurais voulu moins tremblante, moins faible. Moi qui voulait impressionner ma supérieur chaque jour que les Neufs nous offraient, je me trouvais bien pathétique désormais. "Je l'ai appris cette après-midi et...ça ne devrait pas m'affecter de cette façon." murmurais-je. Non, ça n'aurait pas dû me faire sentir de cette façon. Il se passait des choses bien pire en-dehors d'Aubétoile. Des femmes étaient rendus esclaves en Yelderhil, des hommes mouraient de faim, des enfants se faisaient tuer après avoir volé ce qui leur aurait permis de manger. La mort d'un vieux noble devenu sénile n'aurait pas dû me rendre aussi faible alors que le reste me laissait plus ou moins indifférent.



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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: take everything you love and burn the ashes ± hedwige   take everything you love and burn the ashes ± hedwige EmptyMer 29 Jan - 0:22


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ɤ

Le sacrifice. Un mot si simple, porteur de terribles conséquences. Il était aisé de parler de sacrifices, mais nettement plus difficile d’en faire. Parce qu’au fond, qui pouvait clairement renoncer à quelque chose cher à son cœur sans en éprouver de peine ? Du point de vue d’Hedwige, elle n’avait rien eu à sacrifier en répondant à l’Appel ; ce n’était malheureusement pas le cas de tous les Cavaliers Verts. Beaucoup d’entre eux avaient une famille, un avenir, parfois même des fiançailles prévues dans l’année… Dès qu’ils ressentaient l’Appel, plus rien ne pouvait alors les retenir et ils se devaient de se rendre à Aubétoile le plus rapidement possible pour rallier le Drôme. Elle savait que le jeune Maèbh était de ceux-là. Il était le seul mâle de sa fratrie et aurait dû, par conséquent, prendre la tête de l’élevage après sa majorité parce que c’était ainsi que les choses étaient faites. Tous ses plans, tous ceux que ses parents avaient pour lui, ont été bouleversés par l’Appel. Ils n’avaient alors eu d’autre choix que de le laisser s’en aller, puisqu’ils ne pouvaient pas défier le Destin. Les Dieux avaient décidé – que ce soient les Neufs ou les Trois. Malheureusement, beaucoup de familles ne saisissaient pas le besoin vital des Cavaliers de répondre ainsi à leur destinée et les jugeaient coupables de leur désertion. Comme s’ils avaient un quelconque mot à dire sur leur situation. Hedwige n’hésitait pas à les traiter d’imbéciles lorsqu’elle était seule, gardant toutefois un visage respectueux lorsque les proches de ses récents écuyers venaient se plaindre au Drôme et lui demander de leur rendre leur chère progéniture. Elle non plus n’avait aucun moyen de décider de la vie d’autrui… elle ne pouvait que les accompagner, les former, les soutenir et veiller à leur bien-être.

Et lorsqu’elle posa les yeux sur Maèbh ce soir-là, elle sentit ses épaules s’alourdir d’un fardeau immatériel. Le désarroi dans lequel il semblait plongé n’était pas inconnu de la capitaine, elle avait contemplé bien des visages sombres depuis qu’elle avait pris la tête de l’ordre, toutefois celui-ci était différent. Était-ce parce qu’elle appréciait l’adolescent, parce qu’elle le connaissait sans doute mieux qu’elle ne connaissait la plupart des autres Cavaliers ? Était-ce parce qu’elle comprenait ce trouble qui étreignait son cœur ? Silencieuse, le regard rivé sur sa silhouette, elle l’observa quitter sa posture pour exécuter l’ordre qu’elle lui avait donné sans prononcer un seul mot. Ses prunelles remarquèrent ses mains tremblantes, mais elles remarquèrent aussi l’effort qu’il fit pour se maîtriser ; quoi qu’il puisse penser, Maèbh n’était pas quelqu’un qui manquait de détermination. Elle l’avait vu s’accrocher, se dépasser lors des entraînements, se faire une réputation, un nom aussi. Elle savait qu’il avait l’étoffe d’un excellent Cavalier, mais il se laissait bien trop aisément envahir par le doute et son manque d’assurance était son pire ennemi.

Une fois qu’il eut commencé le travail, elle s’approcha de lui et patienta jusqu’à ce qu’il daigne se confier à elle. Il était un peu comme elle sur ce point, toujours renfermé, à garder ses souffrances en lui jusqu’à ce qu’elles le dévorent tout entier… Si elle ne pouvait pas changer sa nature, elle pouvait au moins essayer de l’aider à exorciser ses démons. Siraliel avait été là pour elle, il était son devoir de l’être pour lui. « Mon père va mourir. » Instinctivement, elle ressentit une main se refermer sur son cœur et serra les dents. La perte d’un père était un sujet toujours sensible pour elle. « Je l’ai appris cet après-midi et…  ça ne devrait pas m’affecter de cette façon. » Une partie d’elle aurait voulu lui assurer que c’était totalement logique qu’il réagisse ainsi car il était malgré tout son père. L’autre partie, plus humaine, connaissait parfaitement ce genre de trouble. Si sa propre mère venait à mourir, elle ne se sentirait pas aussi dévastée qu’elle l’avait été au décès de son père. Néanmoins, cela lui ferait tout de même quelque chose… Parce qu’elle était sa mère, elle était son sang et sa chair. Et parce que les convenances lui dictaient qu'elle se devait de la pleurer. Hedwige humecta ses lèvres dans le silence seulement brisé par les bruits secs et répétitifs de la pierre à aiguiser sur les lames, puis elle se lança. Sa voix n’était pas aussi ferme qu’à l’accoutumée, elle trahissait une certaine tension et une sensibilité qu’elle cherchait généralement à dissimuler à ses Cavaliers. « J’ai perdu mon père juste avant de ressentir l’Appel. J’étais perdue, en colère contre le monde entier, je n’aspirais qu’à un peu de temps pour faire mon deuil et ma mère m'incitait déjà à considérer de futurs époux qui auraient pu faire des seigneurs convenables afin de succéder à mon père. » Elle s’interrompit. « Bref… J’étais dévastée. L’Appel a été pour moi l’occasion de me défaire de mes obligations et j’ai saisi cette opportunité de bon cœur. Je n’ai jamais regretté d’avoir été choisie, malgré toute la peine que cela a pu causer à ma mère. Je n’étais pas très proche d’elle, ce qui explique sans doute mon détachement à son égard. »

Elle se pencha
par-dessus
son épaule
pour jeter
un coup d’œil
à son travail.

Sans un mot de plus, elle glissa ses mains sur les siennes afin de corriger leur position et se redressa, reprenant son récit. « Nous abandonnons tous quelqu’un derrière nous. J’ai vu Atala passer cet après-midi, je n’imaginais pas que c’était le sujet de sa visite. » Elle connaissait la sœur de Maèbh pour l’avoir souvent côtoyée lors de ses visites à l’élevage des Graceford. Véritable beauté, elle était aussi douce et paisible que son frère semblait torturé et sombre en cet instant. « Si tu souhaites lui rendre visite, je te laisserais le faire. Il n’y a rien de mauvais dans la façon dont tu réagis, Maèbh. Il est ton père, même l’Appel ne pourra jamais t’enlever ça. Je comprends que tu te sentes tiraillé entre ton devoir et la façon dont tu aurais désiré l’honorer, mais en restant coincé dans cet entre-deux, tu ne feras que te détruire un peu plus. Il ne sert à rien de lutter contre ta nature, mais tu n’es pas pour autant obligé d’oublier toutes les personnes qui comptent pour toi. » L’esquisse d’un sourire compatissant se forma sur ses lèvres, rehaussé par l’éclat dans son regard bleuté. Elle comprenait la souffrance qui l’habitait et elle ne connaissait aucun moyen pour l’en libérer autre que l’aider à s’accepter comme il était. Il n’existait aucune magie qui pourrait l’aider à réparer le passé, aucun sortilège pour le libérer de ce que l’Appel avait fait. Il était né pour être un Cavalier Vert. Mais il restait humain.
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