Prénom & Nom : Anahita Mora. Âge : 24 ans. Contrée de naissance : Une île lointaine du nom de Tolglemyr, sur laquelle régnait un certain Meraenith. Allégeance : Affranchie, elle suit cependant Hermeus, son père. Statut du sang : Les rubis d’un sang royal roulent dans ses veines, et pourtant, elle se sent seulement le fruit des amours du vent et des flots. Race : Demi-elfe par son père. Statut civil : Inmariable. Orientation sexuelle : A priori pas attirée par les hommes, ou peut-être est-ce à force d'en fréquenter au quotidien dans la promiscuité du navire. Elle n’a jamais eu d’expérience amoureuse concrète, ni de véritable initiation à la sexualité en bonne et due forme – à vrai dire, c’est le genre de fille dont on a surtout pas envie de tutoyer le père, et elle-même trouve peu d’intérêt dans la chose. Métier ou fonction : Malgré sa nature féminine et sa jeunesse, la demoiselle a tout le respect de l’équipage, et tient le rôle de second du capitaine. Faction ou Guilde : La Confrérie des Pirates. Rang : Simple membre, elle n’en est pas moins connue pour être la fille d’un des maîtres. Armes possédées : Très tôt, elle a eu dans les mains une lame affûtée. Son goût penche aujourd’hui en faveur des plus courtes, des plus sournoises – des plus simples à dissimuler et à emporter partout avec soi, surtout. Et puis ce sont aussi celles qui s’allient le mieux avec son style de combat, un art martial très méconnu, le subtil « einior nurumaenas » qui lui a été enseigné par un maître choisi par Hermeus. Un art de tuer qui s’inspire des reptiles et des insectes prédateurs, mettant l’accent sur la réactivité, la fluidité et la discrétion, et qui s'adapte à ce qu'on pourrait appeler sa malédiction. Depuis plusieurs années Anahita semble atteinte d'un mal lentement dégénérescent. Sa peau a tendance à "muer", à devenir écailleuse par endroits, et ses sens se transforment pour parfois atteindre des pics de sensibilité qui menacent momentanément son équilibre. Il lui est nécessaire d'alimenter son corps en chaleur extérieure et de se vêtir de manière à la conserver plus efficacement. Lors de crises épisodiques et rares, on l'a vue changer de comportement du tout au tout pour passer de la placide jeune femme, observatrice et discrète, à une véritable furie aux airs reptiliens ou insectoïdes, cherchant par tous les moyens à s'échapper vers on ne sait quoi. L'art martial qu'elle pratique a donc pour but de l'aider à apprivoiser cette part totalement obscure de ce qu'elle est, en attendant de trouver un remède.
Sa sensibilité en fait une grande amatrice de poisons et venins, elle en a d’ailleurs fait sa marotte dans les marchés de sous-cape, et à titre anecdotique, on citera également son affection pour les petits projectiles (elle s’est essayée à l’arc, mais le vent le rend souvent très peu commode à utiliser en pleine mer). À manipuler des cordages et et devoir prêter main forte sur le pont depuis des années, elle a développé un goût pour les acrobaties, et compense en réflexes et en souplesse la force virile qui lui manque, bien qu'elle n'ait pas peur de se faire mal (et encore moins de faire mal tout court).

ɤ Que pensez-vous de la mort du roi ? L’héritier étant encore jeune, arrivera-t-il à gérer le royaume selon vous ? Née bien loin des sept royaumes, Anahita n’en a connu les tumultes qu’à travers les dires des hommes qui l’entourent et les escales de leur voyage, occasions de rencontres aussi diverses que l’étaient les nécessaires échanges dont elles étaient truffées. Les hors-la-loi ne prêtent attention aux affaires politiques que depuis un lointain point de vue, et elle considère toutes ces choses avec un regard très distancié. Qu’est-ce que ça peut lui faire, à elle, fille des embruns, que la terre tremble en Kahanor ? Sa seule préoccupation tiendrait en ce que le successeur du monarque livre pour de bon la chasse à ses semblables en investissant les mers. Pour le reste, elle fait confiance à son père, et le suivra jusqu'au bout. ɤ  À votre avis la Garde des Ombres a-t-elle encore lieu d'être ? Les Engeances ont-elles vraiment disparu ou la menace est-elle encore présente ? Des contes, des légendes. C’est tout ce que sont pour elle les Engeances et les vies sacrifiées de ceux qui les ont combattues. Cependant, s’il fallait en admettre la réalité, elle partagerait le point de vue d'Hermeus, car tel fut son enseignement : une telle menace ne saurait être prise à la légère, car toute magie compte une faille, et on n'enferme pas la Mort dans une corole de vent. De manière personnelle, elle songe que c'est parce que les démons, quels qu’ils soient, sont un ennemi commun à tous les êtres vivants de ce monde, qu'il n’y aura jamais assez d’âmes forgées dans le feu de la bravoure pour les combattre. La Garde a pour elle toute sa place, ne serait-ce que pour les symboles qu’elle incarne. ɤ Les mages ont été bannis sur une île près des côtes d'Alcahar, étant désignés coupables de tout le mal qui s'abattait sur le continent. A vos yeux était-ce juste ? La magie est-elle une chose à proscrire ? La magie, elle aussi, fait partie de ces choses qui s’apparentent davantage aux mythes dans l’esprit de la jeune femme. Elle a eu, quelquefois, l’occasion d’être spectatrice de son œuvre, mais y prête davantage des traits divins, ou approchants. La demoiselle ignore que sa terre natale débordait de magie, qu'elle a été à son contact toute son enfance - elle sait seulement que son père était un dieu parmi les siens, immortel et unique par sa beauté et son savoir. Elle, dont la vision de l’environnement est tissée de fils largement animistes, a le même respect distant pour les êtres dont le sang est porteur du flux mystique, comme s'ils étaient façonnés par une autre puissance que celle qui modèle tout être humain. Pour autant, comme envers les dieux quels qu’ils soient, elle conserve une attitude qu’on pourrait qualifier de désinvolte, probablement parce qu'elle est "sang du divin" elle-même. Par ailleurs et plus largement, vénérer ou proscrire des êtres qui ne nous apportent rien concret, en bien comme en mal, juste parce qu'on en a peur, lui semble dépourvu de bon sens. Si elle respecte l'entité divine cachée dans la Terre, le Ciel, la Mer ou tout ce qui vit et meurt, c'est parce qu'elle en connaît le pouvoir effectif, la puissance bénéfique comme maléfique, la générosité comme la toxicité. En cela, elle ne peut comprendre l’attitude catastrophiste du pouvoir en place sur le continent. Eût-elle quelque mot à dire sur l’ostracisme sévère dont sont victimes les mages, elle aurait plutôt combattu ce qui est aujourd’hui entré pleinement dans les mœurs des « terriens » – une prise de position fictive nourrie par sa philosophie résolument dualiste, et la diversité culturelle autant qu’ethnique qui compose la piraterie en général. ɤ  La forêt de Sombrebois regorge de créatures plus infâmes les unes que les autres, vous sentez-vous en sécurité malgré le fait qu'il se passe des choses étranges non loin de là ? Le gouvernement devrait-il se préoccuper de ce qu'il s'y passe ? Elle n’envie certes pas les pauvres hères qui craignent chaque jour pour leur vie à cause de cela… Mais pas vraiment parce que leurs nuits sont peuplées de cauchemars, que leur chuchotent les ombres menaçantes qui les contemplent, là, depuis le couvert sauvage des arbres. Plutôt, à cause de leur indécrottable attachement à leur terre. Arrachée toute petite à la sienne, elle était malgré tout suffisamment âgée pour en ressentir la fracture qu'elle l'a vue brûler, disparaître, mourir. Elle considère qu'après cela, il n’a finalement pas été si difficile de survivre et de s’adapter, parce qu'elle avait quelqu'un pour lui prendre la main et l'aider à avancer. Elle ne comprend pas comment un peuple tout entier peut trembler ainsi sans se soulever d'une manière ou d'une autre. Il lui paraît donc foncièrement puéril de ne savoir partir quand on ne peut se battre. Sans doute est-ce la mer qui l’a rendue aussi indépendante, et a contrario, un homme fier de ses racines ne pourrait comprendre que le voyage sur l’onde capricieuse vienne à lui manquer dès qu’elle passe un peu trop de temps au même endroit. Impossible de partir, dit-on ? Mériter son territoire, le faire ingénieusement sien, même s’il est vain de posséder quoi que ce soit - et puisque c'est vanité, priser sa vie plus que son bien : telle est sa logique. En somme, cette question reste pour elle une affaire de mentalités, d’un compromis vital entre la nature de l’homme et celle de son environnement, d’un dialogue plus que d’une confrontation. Le gouvernement a bien d’autres chats à fouetter, qui lui sont bien plus férocement agrippés qu'un lopin de terre qu'on ne veut pas brûler. ɤ Quelles ont été vos motivations à rejoindre votre faction/guilde plutôt qu'une autre ? Lorsqu’elle était enfant, Anahita vivait dans l’harmonie parfaite d’une société en vase clos. Lorsque la venue d’étrangers déchaîna un mal étrange qui fit exploser la violence et les flammes sur l’île, son monde entier s’est écroulé, et la seule raison pour laquelle elle est encore de ce monde porte le nom d’Hermeus Mora. Pendant longtemps, elle n’a pas dit un seul mot, et ce sont les soins paternels du capitaine qui l’ont délivrée du traumatisme, lui rendant un peu de sa voix. Dès lors, elle ne se voyait pas être ailleurs qu’auprès de lui, et puisqu’il est une des têtes de l’hydre de la piraterie, elle l’a naturellement suivi dans cette voie. Au fur et à mesure des années, elle s’est si bien adaptée à cette vie qu’elle sait désormais qu’elle n’en goûterait aucune autre avec la même intensité, le même plaisir évident, simple, et presque animal. Le Salty Dog est son foyer, ceux qui le arpentent sont sa famille, c’est aussi simple que ça. Et il faudrait en annihiler jusqu’à l’âme pour qu’elle envisage de finir ses jours d’une autre manière.

Le Mal gronde.

C’est comme lors de ces tempêtes monumentales que l’on voit sourdre au loin. Elles ont cette élégance trompeuse de la prédation, cette magnificence létale du combat dont on sait qu’on ne réchappera que par une tenace urgence de vivre. La ruse, l’intuition salutaire, l’animale motricité de l’âme qui se bat contre son inéluctable fin. L’expérience de la survie est réduite à la jambe de bois de l’infirme, sans laquelle il n’a que l’inertie d’une carcasse. Une béquille insignifiante, qui peut pourtant tout changer – si la chance, dans son espièglerie, s’invite au cœur de la débâcle.
Or je suis la carcasse, et le Mal a planté ses crocs dans mes chairs malades. Et plus loin encore, infusé comme l’eau de belladone dans chaque fibre de celle que je deviens, son venin me dessèche ; bientôt, peut-être, il ne restera plus de moi qu’une poussière délétère.

C’est un jour comme les autres pour tous ces hommes que je vois se mouvoir sous le vent. Ils se lèvent, s’ébrouent, s’affairent. Et leurs formes, leurs voix et les effluves de leurs corps sont ainsi qu’ils ont toujours été.
Mais tandis que je passe parmi eux, comme l’ombre cousue à leurs talons qu’ils craignent de voir se lever pour les dévorer au moindre faux pas, rien n’est plus pareil. Leurs silhouettes s’arquent en un mouvement étrangement lent, mécanique, déshumanisé, et il me semble que le vide s’est emparé de l’espace, ne portant plus ces odeurs qu’on a tôt fait d’exécrer quand elles ne sont pour moi que le reflet de ce qu’aiment les terriens dans la fumée du foyer, la graisse épaisse qui enduit les narines des affamés investissant l’auberge. Les sons me parviennent comme à travers les pans de bois du carré des officiers, où je me terre ainsi qu’une bête patiente en son antre que la faim la pousse à dévoiler au monde sa furie.
Ils me saluent. Je les toise, ne pipe mot. Le trouble m’étrangle et comme rarement, j’ai peur que ce regard me trahisse. Jamais je n’ai baissé les yeux devant ces hommes, jamais je n’ai fui leurs prunelles où ne luisent que leurs appétits. Comment pourrais-je céder sous le poids d’une affliction sournoise qui se joue de mes sens, quand jamais je n’ai ployé devant ce qui se fait de pire en la nature humaine ?
Et pourtant…

Quelque chose s’acharne, à l’intérieur. Cette chose n’en peut plus que je la fasse taire. Au moment où je passe en revue les réclamations de certain quartier-maître, ses mots, graduellement, s’effacent. Et j’ai le sentiment que mon corps se liquéfie, se fond dans les fibres crasseuses sous mes pieds. Je perds le fil. Je ne comprends plus de quoi il parle, je le vois froncer les sourcils mais ma vue, elle-même, se brouille. Je le fais taire d’un geste, et il me semble bredouiller que je verrai tout cela au plus vite mais ce qui dégringole de mes lèvres n’a plus que la consistance du babil incertain d’un homme qui lentement se noie, et croit que la surface l’entend.
Mon vis-à-vis acquiesce, visiblement perturbé. Sûrement pas autant que moi, et en portant ce pantin méconnu que me semble être mon corps vers l’issue la plus proche, je peine à conserver l’attitude à laquelle je m’astreins. C’est une lutte infernale, les parois tremblent, tout vibre comme si la frégate allait tout bonnement exploser, jusqu’à ce qu’un atroce bourdonnement me submerge, véritable raz-de-marée contre lequel je ne peux rien.
Inspirer. Expirer. Le rythme s’accélère, mon pas est comme d’une extrême lourdeur, j’ai l’impression de me fuir moi-même et l’horreur rue contre les remparts de ma raison. Je suis mue par le même acharnement de vivre qui rend aveugles ceux qui courent pour sauver leur peau.
Jamais, de toute ma vie, par les plus violents orages et les plus tonitruants combats, je n’ai été aussi profondément immergée dans la tourmente.

J’ouvre la porte de la loge du capitaine à la volée, marchant sans plus rien concevoir d’autre que mon urgent désir de solitude. Dans cet espace que je parcourerais sans mal les yeux fermés, tout entrave ma route, mobilier, babioles, les angles se jettent sur moi et les objets dansent dans un bal insensé d’impossibles contrastes... La flamme d’une bougie me crève brutalement les rétines. La voix toute proche du maître des lieux, parfaitement désincarnée, déclenche une détonation plus assourdissante que le hurlement du canon.
Je crois que c’est à ce moment-là que tout est devenu opaque.
Le souffle court, la tête aux prises avec un étourdissement lancinant, je chois à genoux, incapable de me tenir sur mes jambes. Mon sang pulse violemment sous ma peau, il me semble que les veines enflent et s’exhibent dans un chaos erratique, prêtes à éclater. Il en émane l’irritante course de milliards de frissons comme les griffes d’une armée de souris partout sur moi, j’ai beau tout faire pour m’en débarrasser, frotter mes vêtements ne suffit pas, alors je m’en extirpe, vite, plus vite, je déchire, je rage, je me frappe, je me griffe, m’arrache les cheveux, et soudain il n’existe plus rien en ce monde qui ne me veule du mal.
Deux pattes puissantes emprisonnent mes épaules - un rugissement explose hors de moi et je repousse, mords, écorche et voudrais fuir ou dévorer mon universel ennemi.

Ma mémoire s’est disloquée dans les limbes.
Une odeur de sang chatouille mes narines et mon estomac se tord. De faim d’abord, et quand je le comprends, c’est la nausée qui l’emporte. Lorsque j’ouvre les yeux, mon père est là, tout près, une expression préoccupée figeant ses traits en dépit du soulagement qu’il manifeste.
Il voudrait certainement taire ces bribes de cauchemar que je lui extorque, je sens combien le processus est pénible. Ma seule insistance le fait flancher : jamais il ne m’a menti et ne me mentira jamais.
Mon regard erre pendant que sa voix écluse des réalités alambiquées, décousues. Peu à peu, heurtant du regard tel tesson de verre brisé, telle relique de quelque instrument de navigation, telle porte de placard enfoncée, je me blesse à la faveur d'une funeste vérité. Je réalise que tout cela, ce chaos, et les vêtements déchirés, ensanglantés qui gisent non loin de moi, tout n'est finalement que piètre dommage...
Ma main s’empare de celle de mon père, si épaisse et rude en comparaison.

Cela faisait des années que je n’avais pas pleuré devant lui.

ɤ Pseudo/âge/sexe (f ou m) ; Mina-Ligeia, plus couramment surnommée Minou. 24 ans tout frais (c’est bien commode). Foum. ɤ Fréquence de connexion ; Je suis un chat => je dors seize heures par jour => je suis toujours en retard => j’ai toujours la dalle de RP. Et sinon j’me connecte tous les jours pour voir c’qu’y s’passe. ɤ Que pensez-vous du forum ?   . ɤ Comment l'avez-vous découvert ? J’ai des contacts en Oblivion.  ɤ Code du règlement ; War will weather (wither ?) the souls of the lost. ɤ Célébrité choisie ; Zhang Ziyi. ɤ Credits (avatar, icon etc.) ; tumblr (inconnu) et MOMO-P'TITS-GÂTEAAAUUUX.