nom et prénom : Keira Halfleim. Un nom qui ne dit pas grand chose, et un prénom qui ne la définit pas tellement non plus. Aux inconnus qu'elle rencontre par hasard, elle offre une identité plus masculine, jouant sur son apparence de garçon manqué. Une façon de se protéger, sans doute.. Contre quoi ? Aucune idée précise. âge : Malgré une certaine maturité intellectuelle, si on ne compte pas ses nombreux plans idiots pour ennuyer tout le monde, elle n'a que 16 ans.  contrée de naissance : A Medraven allégeance : S'il y a bien une chose que Keira a compris assez vite c'est qu'il n'y a pas de meilleur maître que soi-même. Elle ne croit plus en aucun supérieur, n'obéit plus à personne sauf à son propre jugement. statut du sang : Pauvre fille de paysans. Mais pour elle ce n'est pas le statut qui définit la personne, mais sa valeur et ses convictions, et sa détermination à rester fidèle à ce que l'on est. race : Simple humaine. statut civil : Célibataire, elle a bien trop de choses à penser pour s'intéresser à sa situation sentimental. Et puis les histoires c'est bon pour les filles et les romantiques, pas pour elle. orientation sexuelle : Hétérosexuelle, même si elle ne se pose pas non plus la question. métier ou fonction : Apprenti Mage. faction ou guilde : Cercle des Mages. rang : Une petite apprentie qui fait plus parler d'elle pour ses nombreuses blagues et entourloupettes que pour le reste. armes possédées : Un petit poignard qui ne la quitte pas la nuit, bien caché sous son matelas, auquel elle tient surement plus que de raisons.

ɤ que pensez vous de la mort du roi ? l’héritier étant encore jeune, arrivera-t-il à gérer le royaume selon vous ? Elle n'en pense rien du tout, elle s'en moque presque. Il est mort ? Et après ? Quel bien cela lui fait-il, ou quel mal ? Ca n'a rien changé à sa condition, de ce qu'elle peut en voir alors à quoi bon prêter attention à tout ça et puis de toute façon, on lui rétorque qu'elle est trop jeune pour comprendre. Concernant l'héritier, elle aurait tendance à rester neutre dans son avis. Être jeune ne signifie pas forcément être incapable de prendre des décisions, mais elle n'a jamais eu a gouverner qui que ce soit, ou quoique ce soit, alors que peut-elle en savoir ?ɤ  a votre avis la garde des ombres a-t-elle encore lieu d'être ? les engeances ont-elles vraiment disparu ou la menace est-elle encore présente ?jusqu'ici, cela n'a jamais été que des contes, des histoires que les parents racontent aux enfants pour leur apprendre quelques notions sous des menaces déguisées, et des jeux auxquels on s'amuse, en se battant avec des épées en bois. Pourtant Keira y croit dur comme fer et si quelque part elle frissonne de crainte en les imaginant mettre les villes à feu et à sang, elle  ne peut étouffer ce désir, cet esprit d'aventure, cette curiosité quelque peu malsaine, qui la pousse à penser que si la Garde existe toujours, c'est qu'il y a une bonne raison à cela.  ! ɤ les mages ont été bannis sur une île près des côtes d'alcahar, étant désignés coupables de tout le mal qui s'abattait sur le continent. a vos yeux était-ce juste ? la magie est elle une chose à proscrire ? Pour Keira c'est une injustice sans nom, c'est inqualifiable et cela soulève un vent de révolte en elle. Pas étonnant, d'après elle, que beaucoup se laisse attirer par le mal. Ceux sont ces hommes qui poussent les mages dans la mauvaise direction, à les séparer du reste du monde, à les exiler. C'est surement ce qu'elle hait le plus, d'être privée de cette liberté qui fait vibrer son sang, ça et le fait qu'elle ne sait plus si elle doit être en colère d'être traité comme une menace ou si elle doit s'en vouloir d'être ce qu'elle est. Elle se méprise autant qu'elle leur crache dessus à tout ces bougres d'ânes. ɤ  la forêt de sombrebois regorge de créatures plus infâmes les unes que les autres, vous sentez-vous en sécurité malgré le fait qu'il se passe des choses étranges non loin de là ? le gouvernement devrait-il se préoccuper de ce qu'il s'y passe ? C'est une invitation à l'aventure, à l'exaltation, au danger.. Ayant grandi près de Pestbois, Keira gonfle le torse en hurlant à qui veut l'entendre qu'elle ne craint ni forêts ni créatures s'y cachant, qu'elle soit terrible et dangereuse ou non. C'est surement une chance, dans ce cas, qu'elle soit enfermée, sinon on ne donnerait pas cher de sa peau; elle foncerait surement dans les bois pour prouver que ceux ne sont que des sornettes, ou pas. Et c'est surement le fait d'être enfermé qui la rend aussi mordante et pleine de confiance, parce que malgré tout au fond d'elle une petite pointe d'angoisse lui souffle que ce qui se cache derrière ces sombres feuillages est peut être bien plus terrifiant que ce qu'elle s'imagine. ɤ quelles ont été vos motivations à rejoindre votre faction/guilde plutôt qu'une autre ? On ne lui a pas demandé son avis. On ne lui a rien demandé du tout. Et elle a tout fait pour faire comprendre à tout le monde qu'elle était contre sa situation, et surement qu'elle ne s'arrêtera que lorsqu'elle aura gain de cause. Tout ceci la rend amer, la pousse à rejeter ce qu'elle est, à mépriser tout ce qu'elle représente, autant qu'elle jubile. Un sentiment complexe qui ne l'aide pas forcément à calmer ses ardeurs, ni à se construire correctement en grandissant.

Comment ça je fais la demoiselle en détresse ? Je manie beaucoup mieux le bâton que cet idiot de grassouillet !! gesticulant pour souligner ses mots, la gamine manqua d'envoyer un coup dans l'oeil du gamin qui se tenait face à elle, n'évitant ses attaques inconscientes que par sa seule agilité. D'accord, très bien, tu feras aussi un chevalier alors, et la gamine hocha, fière comme un paon. Si, pour beaucoup, être l'unique fille d'une fratrie composée uniquement de garçons était un problème, pour Keira cela représentait une force sur laquelle s'appuyer pour se démarquer des fillettes du village. Plutôt que de rester des heures assise à se faire coiffer, parce que malgré tout sa mère réussissait à lui faire entretenir une longue chevelure brune, la fillette n'hésitait jamais à partir à l'aventure avec les gamins du village, et parfois ses frères. En faire une demoiselle ? Sa famille avait finit par abandonner l'idée se contentant de la regarder évoluer, avec un certain plaisir caché, au sein des habitants. Débrouillarde, à la verve écrasante et aux remarques souvent acides mais justes, Keira paraissait bien plus masculine que les garçons de son âge. En avant mes frères, allons pourfendre cette vilaine créature, et la créature en question, un fils de boulanger un peu gras, prit peur à son tour et s'enfuit vers les bois, pourchassé par une horde de gamins menés par la seule Keira. Elle n'avait peur de rien, si bien qu'elle parvenait à insuffler aux quelques enfants qui l'entouraient le courage de se balader à l'entrée de la forêt, malgré les menaces des adultes.

Aïe! Nom de .. Coupée dans son élan, la gamine lâcha son bâton et plaqua ses mains à son crâne; ses cheveux, trop longs, s'étaient détachés et se prirent dans une branche tordue. Grimace au visage, elle regardait son camarade de jeu, stoïque, qui la dévisageait sans savoir quoi faire. Coupe les, et devant l'air décomposé du garçon, Keira crut avoir lâché une malédiction ou pire, dis une ânerie - son ordre de priorité n'était pas forcément le même que pour les autres -, coupe-les je te dis ! Mais fais pas ta pucelle gros balourd ! Tudieu ! Donne moi ça tu veux ! et tendant le bras du mieux qu'elle put, elle lui prit la lame un peu émoussée qui traînait au ceinturon du garçon et entreprit de découper sa chevelure, pour se libérer après plusieurs minutes d'effort. C'est bien mieux comme ça, annonça-t-elle non sans un sourire fier et amusé, plaquant l'arme sur le poitrail de son ami, sans ménagement, pour repartir en courant derrière les autres.

A son retour, sa mère manqua de s'évanouir; les genoux écorchés, de la terre sur les mains et le visage, le vêtement mouillé… Ne lui firent aucun effet comparé à ces mèches mal coupées qui encadraient un visage poupin, lui tombant au niveau du menton. Keira mais .. Enfin.. Mais .. et tout ce que la gamine trouva bon de répondre fut de faire comprendre à sa mère le gain de temps que cela serait désormais pour se laver et se coiffer. Pour elles deux. Nonchalante, elle avait rejoint ses frères pour se bagarrer avec eux, riant aux éclats devant l'aîné qui revenait de la pêche avec leur père, trempé jusqu'aux os. Elle n'aurait rêvé meilleure famille, et aurait surement donné n'importe quoi pour continuer de vivre comme elle le faisait. Le sort semblait en avoir décidé autrement. Malgré les jours, les mois et l'année, qui continuèrent sur cette même note de légèreté, un nuage gris menaçait de venir flotter au-dessus de son village, de sa vie. Alors que les nuits commençaient à se faire plus longues, plus éprouvantes, un sentiment poignant lui prit les tripes, ne prenant forme que dans ses cauchemars les plus terribles. Cauchemars qui devinrent plus envahissants, plus terrifiants, au fur et à mesure qu'elle approchait de ses dix ans.



Ce fut comme une caresse glacée sur sa joue et un baiser de feu sur sa peau, qui la firent se redresser, ou bien était elle déjà debout. La pièce sembla se mouvoir, les murs se déplacer autour d'elle à la manière du sable s'échappant du sablier, alors qu'elle restait immobile, ses pieds comme cloués au plancher. Un sentiment de crainte la prit à la gorge alors qu'elle paraissait ne plus pouvoir contrôler ses mouvements, ou même les battements de son coeur qui menaçait de faire exploser sa cage thoracique. Et bien qu'elle respirait à plein poumons, Keira se sentait étouffer, envahit par quelque chose d'oppressant. Les murs disparurent bien vite et en levant le nez, la fillette réalisa qu'elle se trouvait dans un bois, bien qu'il ne ressemblait pas à celui de Pestebois. Les feuillages étaient verts, l'herbe épaisse et aussi agréable qu'un matelas de plume, pourtant elle pouvait sentir une certaine noirceur se déplacer entre les troncs, sans jamais pouvoir la voir. Attirée par une fleur, Keira se pencha pour la cueillir quand des bruits de bottes tonnèrent dans son dos, en un rythme impeccable, presque entêtant, bientôt éprouvant. Des frissons parcoururent son échine alors qu'elle se retournait, la forêt laissant place au village, aux maisons fumantes, et le bruit des bottes se rapprochant constamment. Ce furent les rayons de lune, d'une drôle de douleur orangés, qui attirant son attention sur ses propres mains, couvertes de sang séché. Puis un cri, résonnant dans les alentours et dans son propre crâne. Un cri déchirant. Le sien.

Redressée dans son lit, Keira cessa de hurler en sentant la main de son frère passant sur son dos, essayant de la calmer. Haletante, la brunette prit quelques minutes pour réussir à s'adapter à l'obscurité de la nuit, la lune éclairant d'un mince filet la chambre des enfants. Ses draps avaient volé à l'autre bout de la pièce, ainsi qu'une chaise s'était retrouvée près de la porte. Si Keira sentit que quelque chose n'allait pas, son instinct lui souffla que c'était bien pire que cela; ce n'était pas un cauchemar ordinaire. Et ce ne serait pas le premier.
Les nuits suivantes, elle se retrouva debout, devant sa maison, reprenant conscience après un rêve particulièrement éprouvant dont elle ne gardait comme trace qu'un battement de coeur rapide et des gouttes de sueur sur son front. On la retrouva cachée sous son propre lit, recroquevillée à répéter des phrases absurdes, psalmodier on ne savait quoi. On songea d'abord qu'avec toutes les histoires que les enfants se racontaient, Keira finissait par en être terriblement effrayée. On cherchait surtout à se cacher la vérité, on préférait se voiler la face. Pourtant la fillette comprit assez tôt que ce qui lui arrivait n'était pas anodin.



C'était l'effervescence dans le village, entre les cris d'enfants que les parents empêchaient de laisser s'amuser, et la foule d'adultes qui se pressaient au centre, nul doute que quelque chose de produisait. Keira, comme beaucoup de curieux, s'était frayée un chemin pour les voir. Ils étaient immenses, ou plutôt son imagination les rendait bien plus impressionnants qu'ils ne l'étaient en réalité. Keira se surprit à les envier, seulement quelques secondes avant de comprendre la raison de leur venue; un de ses amis, un gamin qu'elle entraînait dans ses folles aventures comme les autres, essayaient de se débattre en hurlant et en pleurant. Ce fut comme si le temps ralentissait, comme si à la place du garçon, elle se voyait elle, enlevée et emmenée là où les pires histoires prenaient corps. La peur la figea. Pour la première fois de sa vie, Keira ressentit une crainte si poignante qu'elle prenait presque corps. La seule chose qu'elle garda à l'esprit le soir même fut que rester ici ne lui apporterait que misère et chagrin. Parce qu'on la priverait elle aussi de sa famille et qu'on l'enfermerait, comme une bête.

Bonne nuit les enfants, et la porte claqua doucement. Keira resta allongée sur le dos pendant trois longues heures, jusqu'à ce que les respirations lentes et régulières de ses frères confirment qu'ils dormaient à poings fermés. Tirant sa couverture, la fillette se glissa sous son lit, récupéra ses affaires qu'elle avait entassé là après l'arrivée des trois Templiers, et vola un manteau d'un de ses frères, quelque chose d'assez épais pour la réchauffer les nuits fraiches. Jusqu'à trouver plus chaud. Glissant un poignard de son aîné entre la ceinture et sa tunique, elle s'emmitoufla dans l'épaisse laine et s'extirpa par la fenêtre qui fermait mal depuis bien longtemps. Elle faillit faire demi-tour à plusieurs reprises mais lorsqu'elle passa devant la maison du garçon qu'on avait emmené, elle reprit confiance et s'enfonça dans la forêt, alors que le soleil se levait doucement. malgré sa détermination et son courage, des larmes ne cessèrent de couler sur ses joues, au fur et à mesure qu'elle s'éloignait, sans réussir à les retenir, sans même forcément se rendre compte qu'elle pleurait. Le visage de sa mère lui brouillait la vue, la voix de son père lui donnait la sensation de perdre la tête et les éclats de rire de ses frères la berçait les nuits où elle s'endormait contre un arbre, son poignard dans la main, l'oreille à l'affût.


Fille de pêcheur, elle n'aurait sans doute jamais imaginé que cela lui servirait un jour, pourtant quand elle se retrouva les pieds dans l'eau à attraper les poissons qui traînaient près d'elle, elle ne put que remercier ce tendre père qui l'emmenait parfois avec lui.
Malgré tout arriva bien un moment où Keira se rendit compte que ses réserves s'amenuisaient, que les nuits étaient plus froides et que ses pieds ne supportaient plus les souliers et que ses jambes menaçaient de la lâcher à tout moment. Elle persista, s'empêchant de dormir les soirs où elle sentait les cauchemars revenir, bien que la plupart du temps elle finissait par sombrer, prise de nausée aux réveils. Les visions, les rêves, tout cela devenait de plus en plus effrayant, de plus en plus épuisant. La fatigue, la faim, la soif, la fièvre et le froid eurent raison d'elle et la tête lourde, Keira finit par perdre conscience au milieu d'un bois où elle se dit que personne ne la trouverait jamais. Qu'elle était condamnée.

Ainsi lorsqu'elle reprit doucement conscience et qu'elle sentit que la racine sur laquelle sa tête avait cogné était aussi moelleuse qu'un oreiller, Keira paniqua. Elle se crut prisonnière des Templiers qui avaient emmené son camarade des mois plus tôt. La panique libéra, à son insu, des pouvoirs qu'elle ne soupçonnait pas, ou qu'elle feignait d'ignorer. Se rendant compte de son erreur, Keira voulu profiter de l'étonnement de son hôte pour s'enfuir mais pas complètement remise, les Templiers la retrouvèrent alors qu'elle n'avait fait que quelques pas hors de l'habitat de l'inconnu. Et lorsque les mains se refermèrent sur ses bras amaigris, elle ressentit une sorte de soulagement en perdant connaissance, qui fut bien vite remplacé par la colère.



Est-ce que je reverrais ma famille un jour ? la question lui parut cruellement dérisoire et malgré le ton insolent qu'elle voulait donner à sa question, ses grands yeux tristes ne parvenaient pas à cacher la douleur que la seule pensée de ne jamais revoir les siens lui infligeait. Quelque part elle se savait chanceuse de ne pas les avoir quitté dans les larmes et les cris, car cela lui permettait de se concentrer sur les souvenirs heureux et légers qu'elle gardait dans sa tête endolori. Mais au fond persistait une question qui la rendait malade de chagrin; que faisaient-ils sans elle ? Et à chaque heure de chaque jour, cette question lui grignotait la cervelle et l'estomac, lui coupant l'appétit. Alors en regardant ce grand garçon elle avait, quelque part au fond d'elle-même, espéré qu'il répondrait quelque chose de bien, quelque chose de réconfortant. Tu veux la vérité ou un mensonge ? Si son coeur se fendit, un sourire apparut sur ses lèvres, le visage un peu triste. Pour toute réponse Keira haussa les épaules, parce qu'elle ne savait réellement ce qu'elle voulait entendre. Se connaissant trop bien, la jeune fille savait pertinemment que s'il répondait par l'affirmative elle le traiterait de menteur, et s'il répondait par la négative elle risquerait de lui envoyer son pied dans le tibia.
La paysanne n'avait pas sa place ici, et elle ne cessait de le clamer, allant même jusqu'à feindre de ne plus cauchemarder, de ne plus faire de choses étranges et pourtant. C'était terrible de se retrouver enfermer après avoir goûté à une liberté aussi palpable, aussi délicieuse qu'enivrante et dévorante. Elle avait sentit le vent sur ses joues, l'herbe sous ses pieds, l'eau sur ses jambes. Elle avait dormi lové contre des troncs, avait imité des animaux pour se nourrir. Elle n'avait fait qu'un avec la nature et désormais.. Et bien elle était un pantin de plus enfermé dans un cirque ridicule.

Tu veux voir quelque chose d'amusant ? Son regard s'était perdu sur le visage du jeune homme, perplexe et curieuse. Il était bien plus âgé qu'elle mais il semblait aussi farfelu qu'elle l'était. Pour tout réponse elle acquiesça et le suivit dans les couloirs s'arrêter en le voyant tendre le bras. Un index sur sa bouche, il lui fit comprendre de ne pas faire de bruits et, à pas de loups, ils s'approchèrent du quartier des Templiers. Une vague de chaleur caressa l'échine de Keira, une douche colère bien brûlante qui la prenait chaque fois qu'elle s'approchait d'eux mais là, ce fut différent. Un grand sourire fendit ses lèvres quand ils penchèrent leur tête dans l'entrebâillement de la porte pour voir l'un des chevaliers s'allonger sur son lit pour entendre le sommier craquer.. En quelques secondes, l'homme se retrouva le cul à terre et l'air un peu étourdit avant de comprendre en voyant deux têtes près de la porte. Vite ! et Keira se laissa embarquer par le jeune homme en riant.
Ce fut le début d'une longue coopération. C'était surement ce dont avait besoin la jeune fille pour se sentir mieux, à défaut de se sentir bien. Il lui offrait, si ce n'était la liberté, l'aventure et l'amusement dont un enfant de son âge avait besoin pour s'occuper pendant les longues journées. Frewin fut son premier ami à la Tour. Ce-dernier lui rappelait, dans une discordance presque harmonieuse, les frères qu'elle avait laissé dans son village natal, et l'avoir à ses côtés lui apparaissait une douce compensation pour tout ce qu'on lui avait pris en échange.

TUDIEU! Avec tout le mal que je me donne pour ça, tu pourrais au moins attendre que j'ai finis ! Elle se tenait en équilibre sur une tabouret, à préparer un autre de ses pièges, quand un chevalier s'était planté à ses côtés, les poings sur les hanches à la dévisager. Sang-Dieu! Lâche moi !! Chiabrena ! Maroufle !! Et à grands renforts de coups, Keira se débattit comme un diable alors que l'homme la récupérait sur son épaule pour la faire descendre de son escabeau et se prendre, par la même occasion, le seau rempli d'eau croupit qu'elle s'apprêtait à placer. Riant aux éclats, elle tira la langue et reprit sa course pour s'enfuir et chercher refuge auprès des autres, faisant mine d'être paisiblement installer quand le chevalier débarquerait pour la réprimander ou se venger.. Ou autre, elle ne savait comment ces monstres réfléchissaient. Elle remettrait cette blague-ci à plus tard, avec Frewin comme allié, c'était certain que le prochain coup serait le bon.

Ils s'étaient mis en tête de faire tourner leurs geôliers en bourrique, principalement Arcturus qui représentait la victime idéale d'après Keira. Lui et Wilhelm. Cela lui permettait de se vider la tête après des nuits de cauchemars incessants. C'était la lumière dans l'obscurité. Jusqu'au tragique évènement qui mena à la mort d'un de ses amis, de son village natale. Jusqu'à ce qu'à nouveau, le ciel s'assombrisse dans ses rêves, et même ses jours. Jusqu'à ce que la lame lui passe devant les yeux pour se planter dans le corps adolescent du garçon.



Elle entendit le bruit de la lame déchirant la chair, découpant les muscles, tranchant les vaisseaux sanguins. Elle pouvait presque sentir le métal dans son corps comme si c'était elle qu'on transperçait. Quel bruit terrible que celui de la lame déchirant les organes, se retirant ensuite pour laisser le corps retomber au sol dans un son mat. Baissant les yeux, Keira observa le filet de sang se répandre jusqu'à la pointe de ses souliers, dernière goutte de vie qui maculait l'épée du coupable, que ce-dernier essuyait avec un détachement qui fit trembler la jeune fille. Emmenez le corps au loin, et Keira se précipita vers eux pour sentir une main se plaquer sur sa poitrine et l'empêcher d'aller plus loin, ce qu'elle fit. Figée, elle sentit ses jambes trembler et se laissa tomber à genoux dans la mare de sang, repoussant la main que lui tendait un chevalier, crachant sur son armure. Peut être était elle endormie, et tout ceci n'était rien d'autre qu'un cauchemar. Ce ne serait pas la première fois; elle avait déjà fait des rêves bien plus réalistes que ça. Pourtant se pincer et se mordre la langue ne la poussèrent pas à se redresser dans son lit. Elle restait assise sur le pavé souillé, les mains rougies qu'elle ne semblait même pas remarquer, le regard rivé sur le bras qui pendait, alors qu'on emmenait son corps sans vie au loin.

Keira rouvrit les yeux, assise contre un mur de sa chambre; elle s'était assoupie, recroquevillée sur elle-même, le front sur les bras qui enlaçaient ses jambes. Son regard se perdit sur la forme que le jais de lune associait à la pointe de l'armoire, donnait sur le sol. Elle crut y voir la lame d'une épée et dans un élan de rage, Keira se redressa pour tirer sur le drap qui servait de rideau, déchirant le tissu en tirant trop fort dessus. Malgré ses airs fiers, son regard hautain et sa verve tranchante qu'on entendait plus depuis, Keira était traumatisée, surement bien plus touchée par ce qu'elle avait vu qu'elle voulait bien l'admettre. Et malgré les sourires que Frewin parvenait à faire naître sur son visage par ses âneries, éclair désormais fugace d'amusement sur ses traits, la jeune fille s'enfermait dans une solitude et un mutisme qui pouvaient inquiéter. Parce qu'elle avait compris. Oh ça oui, elle avait bien compris que sa haine, envers les Templiers, était légitime tout autant que son dégoût. Qu'étaient-ils, ces mages et ces apprentis enfermés ici ? Des chiens galeux qu'on abattait dès lors qu'ils se montraient un peu trop entreprenant, indépendant, un peu trop hors du cadre ? Etait-ce ce qui l'attendait si jamais elle n'entrait pas dans les rangs ?
Surement que c'était leur but ultime; les formater, par la peur et la pression, les faire rentrer dans un moule pour qu'ils correspondent à leurs attentes. Qu'ils se plient à leur volonté.

En fermant les paupières, ne serait-ce que l'espace de quelques secondes, elle pouvait encore le voir s'arrêter brusquement, tourner la tête et le Templier se tenant à ses cotés sortir l'épée. Ce fut comme si son coeur vivait à nouveau la situation et qu'il ralentissait au fur et à mesure que la scène devant elle se déroulait tout aussi lentement. L'épée quittant son fourreau, les rayons du soleil se reflétant dessus pour l'aveugler quelques instant, et le bruit. Cet affreux bruit, ce terrible vacarme de la lame rompant le squelette. Un frisson la fit trembler à nouveau.

En regardant ses mains, où quelques gouttes de sang séchés trainées encore sous ses ongles, Keira tressaillit. Quelque chose la rongeait de l'intérieur, quelque chose de fort, d'exaltant, de jouissif mais de terriblement douloureux. C'eut été si facile, si simple et si libérateur de céder au mal qui grondait à l'intérieur. Mais voilà, Keira ne s'avouait pas vaincu. Laisser la noirceur l'envahir, c'était donné raison à ces sauvages, à ces monstres. Laisser la noirceur prendre son corps c'était les laisser gagner la partie et ça, Keira n'était pas prête de le faire. Malgré toute la simplicité que cela eut été de se laisser posséder.

Elle sentit la douleur de la fatigue revenir, toujours plus dur, toujours plus lancinante et ses mains se plaquèrent automatiquement sur sa tête. A la mort de son ami, la fillette avait recoupé ses mèches de cheveux, prise d'une hystérie quand elle avait vu du sang, ou cru en voir, sur une de ses mèches. Et ce simple geste lui rappelait cette fois dans la forêt, avec ses amis. Son regard se posa sur les mèches jonchant le sol et le coeur gonflé, suffocante, elle éclata en sanglots dans un maman lamentable, dégoulinant de crainte et de faiblesse enfantine. Les larmes coulèrent à flot et elle enfouit son visage dans ses bras, se promettant que ce serait la première et dernière fois qu'elle pleurerait ainsi. La première et dernière fois.

ɤ pseudo/âge/sexe (f ou m) ; Choco/23y.o/F ɤ fréquence de connexion ; En général je dirais 7/7 mais j'suis malade donc 5/7 ɤ que pensez-vous du forum? ; Ca fait une semaine et demi que je lui tourne autour, et que j'ai envie de jouer tout les pvs qui trainent.. Je crois que ça veut tout dire. Et puis c'est la première fois que je craque sur un scénario d'un ado.. Et fille de surcroit.. On va dire que je suis conquise. ɤ comment l'avez-vous découvert ? Bazzart il me semble, mais j'en mettrait pas ma main à couper. Peut être Pub-Rpg sinon.. Un des deux en tout cas.  ɤ code du règlement ; Validation par Astoria ɤ célébrité choisie ; Maisie Williams. ɤ credits (avatar, icon etc.) ;avatar ; moriarty. gif: tumblr

Bravo l'ami ! T'as passé l'épreuve de la fiche de présentation avec succès et t'es désormais validé ! Pour la peine, tu te retrouves dans le groupe des THE JUGGLER.

Tu as parfaitement bien cerné le personnage de Keira et ta fiche est très agréable à lire ! Bref, aucune hésitation pour nous, on te valide ! Amuse-toi bien parmi nous, petit démon.

Par contre, t'en as pas terminé avec les trucs chiants ! Tout d'abord, il va falloir que tu postes ta fiche de liens. Rassure-toi, il y a un modèle à respecter, ça t'évitera d'avoir à coder pendant trois heures. Ensuite, tu peux ouvrir ta fiche de RPs. C'est le lieu idéal pour que les autres membres puissent savoir où tu en es & savoir si oui ou non tu es libre pour un petit RP. Pour nous aider à mettre à jour rapidement les annexes, n'oublie pas de remplir ce formulaire ici !

Encore avec nous ? Parfait ! Si tu es artisan ou tenancier d'une boutique, c'est ici. Ton personnage n'a pas encore de toit sur la tête ? C'est ici qu'il faut aller demander. Maintenant, ton personnage est bien installé ! Aaahn dernière petite chose. Si tu as envie de créer un scénario, c'est ce modèle qu'il faut suivre. Encore de l'inspiration ? N'hésite pas à lier ton personnage à des PVs déjà écrits. C'est par là que ça se passe !

Néanmoins, nous savons tous qu'un forum n'est pas là que pour le RP. C'est pour ça que tu te conseillons d'aller faire un tour dans les différents sujets comme les petits jeux. Tu veux donner ton avis ou raconter ta vie ? N'hésite pas à écrire tes amours/emmerdes dans le sujet flood intempestif.

N'oublie pas une chose ; amuse toi bien !