you built up a world of magic 'cause your life is tragic

halbarad hammer ∞ zyra darkfall

De passage pour quelques jours à la grande capitale, Aubétoile, la mystérieuse Lady Darkfall avait suivi de près les occupations du jeune roi. Car le but de ce voyage risqué dans cette ville animée, c'était lui. Se montrer ainsi, entourée de chevaliers, soldats pouvait se montrer dangereux, mais heureusement, personne ne pouvait la reconnaître, sauf peut-être les Templiers. Mais elle savait comment les éviter et surtout, comment se faire discrète dans la foule. Lors d'une des sorties du personnage royal dans les rues, la jeune femme avait trouvé un moyen d'attirer son attention et proclamer une audience. Le jeune roi aurait pu refuser, mais en l'observant, elle avait découvert qu'il voulait s'impliquer. Qu'il ne se fermait pas face à de nouveaux venus. Il accueillait les étrangers comme s'ils étaient de bon amis tout en restant distant, mais Zyra n'était pas une étrangère. Pour le roi, peut-être, mais ayant grandi dans la famille Blackwood, elle connaissait toutes les bonnes manières, les protocoles et les façons de faire pour obtenir le respect de ses semblables. Et elle avait su piquer l'intérêt du roi Halbard second du nom. Cela avait été plus facile que prévu. Elle avait prévu un voyage bien plus long, croyant ne jamais pouvoir l'atteindre si rapidement... et surtout, elle ne croyait pas qu'il lui aurait ouvert les bras aussi vite. Mais, Zyra savait qu'elle n'avait pas gagné sa confiance et c'était honorable de la part du jeune roi. Il faut être courageux pour accorder sa confiance... et il est encore plus facile de briser une confiance, confiance qui est très durement gagnée dans ce monde de plus en plus rongé par une ombre, une peur grandissante.

Mais ce Mal qui grandit n'était pas le but de sa visite, de sa rencontre avec le roi. Le Cercle, les mages, la magie et surtout le rejet dont souffrent ses semblables. Enfermés dans cette prison qu'est le Cercle, le jeune roi n'avait aucune idée à quel point les mages en souffraient. Toute sa vie, Zyra avait été heureuse là-bas, l'enfermement ne l'avait jamais dérangé et elle acceptait cette réclusion sans broncher, tentant même d'habituer les jeunes apprentis à cette vie. Mais quand sa confiance fut brisée, elle comprit qu'elle avait été naïve. Bêtement naïve. Les Templiers, bien que la plupart ses amis, n'étaient en fait que des gardiens. Et si au départ elle avait cru qu'ils la protégeaient des autres autant que les autres des mages, elle se rendit compte, lorsque son jeune apprenti fut tué froidement sous ses yeux qu'ils étaient surtout là pour enchaîner les mages, comme elle. Mais elle avait fuit, certes de façon spectaculaire. De ce fait, elle avait dû abandonner son véritable nom et à partir de ce moment-là, elle décida d'être la voix des Mages, un murmure dans l'oreille du roi malgré les obstacles qui se présentaient à elle et le fardeau de ses secrets. Lorsqu'enfin, le jour de l'audience arriva, elle enfila un robe de voyage bleu et une longue cape à capuchon argentée, se dirigeant ensuite vers le palais royal.

Une fois dans la demeure du roi, elle fut escortée par un groupe de gardes. qui n'avaient pas l'air d'être à l'aise en sa présence. Elle marchait, la tête haute, le regard franc, sentant les regards méfiants se poser sur elle. Enfin, elle vit se dessiner la silhouette du jeune homme qu'elle avait rencontré dans les rues quelques jours plus tôt, encadré de deux hommes imposants. Comme tous ses gens autour d'eux, Zyra restait méfiante. Elle ne voulait pas qu'on la reconnaisse. Il y avait peu de chances que des proches de la bâtarde déambulent librement dans le palais du roi, mais elle préférait être prudente. Soudain, l'un des gardes annonça la jeune femme, la présentant au roi. Ce dernier s'avança, un sourire sur les lèvres, son visage jeune et radieux. Il lui souhaite alors la bienvenue, lui baisant la main gentiment. Zyra inclina la tête en lui rendant son sourire, mais elle ne dit rien. Elle n'était pas du genre très bavarde, surtout pas entourée d'autant d'inconnus et de chevaliers. Il ordonna à ses serviteurs d'amener de quoi se sustenter dans la salle du conseil et la jeune femme comprit que c'est là qu'elle pourrait converser en paix avec le monarque. Il lui tendit ensuite le bras, l'invitant à sa suite. Elle posa ses doigts fins sur le bras du jeune garçon, se rendant compte à ce moment à quel point il était jeune, mais il y avait tout de même une maturité qui se dégageait de lui. Il la guida à travers les immenses couloirs du palais, et Zyra fut surprise de constater à quel point le palais où elle avait grandi avec les Blackwood était très petit et si peu décoré face à la demeure du roi. " Nous pourrons parler en toute intimité dans la salle du conseil. Elle est normalement réservée aux hauts-représentants du palais, mais nous ferons abstraction de ça pour aujourd’hui. " lui dit-il en ouvrant la porte de ladite salle. " J'en suis honorée, Votre Majesté. " Elle s'installa à l'une des chaises que lui présentait le jeune homme, fixant ses yeux bleus acier dans les siens. Il ajouta, très courtois " Servez-vous à votre guise... Je dois avouer que j’ai été surpris par votre demande d’audience privée. Ce n’est pas dans mon habitude de rester seul en compagnie de parfaits étrangers et j’excuse à l’avance les interruptions des gardes. " Elle hocha lentement la tête en guise de réponse, posée et humble. Elle remarqua qu'il l'observait, intrigué et cela amusait un peu la mage. Un sourire se dessina sur le coin de ses lèvres. " Bon, venons-en aux choses sérieuses, nous n’avons que peu de temps. Y a-t-il une chose qui vous inquiète ? Ou bien avez-vous quelque chose à me communiquer ? " Elle reprit son air passif, ne montrant aucune émotion, bien qu'un léger sourire se dessinait sur ses lèvres, un sourire qu'elle tentait de dissimuler, quand il ajouta " Il y a cet aura chez vous qui me fascine, m’impressionne. Et vous devez savoir que je pense en connaître la raison, et que si tel est le cas, vous n’avez pas à avoir peur de me parler. " Décidément, le jeune roi n'était pas dupe. Et cela plaisait à Zyra, qui de toute façon, lui aurait volonté confié sa nature de mage puisque c'était, après tout, le but de sa visite. Elle était surprise de sa déclaration si... directe, mais elle n'en devint pas hostile pour autant. Elle lui fit plutôt un sourire charmant. Il avait ce petit air malin sur le visage, cette étincelle dans les yeux. Et à ce moment, elle comprit qu'elle avait en face d'elle un esprit jeune et... manipulable. Certes, elle voulait aider la cause des mages, mais voulait-elle le manipuler. Cette pensée la répugnait. Elle ne voulait pas être de ceux qui complotent et chuchotent dans les couloirs sombres et elle serait le plus directe et honnête avec lui... même si elle devait garder certains secrets enfouis profondément...

Le roi lui posa alors une question qui la prit au dépourvu " Dites-moi Zyra, qu’est-ce qui vous pousse à vous lever le matin et à vous coucher le soir en attendant avec impatience le jour suivant ? " Elle avait tant de causes à défendre, un si grand désir d'aider les gens, faire le Bien. Mais qu'est-ce qui la poussait vraiment à se battre toujours plus fort pour voir le soleil du lendemain se lever ? Asileth ? Ses demie-soeurs ? Alexander, son apprenti décédé... et elle se rendit compte qu'elle se sentait bien seule finalement... Elle baissa les yeux, songeuse pendant un instant, car ses pensées se bousculaient dans sa tête. Mais comme à son habitude, elle restait calme et posée. Un instant de silence tomba, rompu par quelques bruits faibles venant de la porte. Probablement le garde à la chevelure blonde posté là, s'assurant que tout allait bien. Le silence était parfois plus alarmant que le bruit de la trompette annonçant la guerre. Finalement, Zyra releva les yeux vers Halbarad et entremêla ses doigts fins autour d'une coupe de vin " C'est une bonne question qui mérite une réflexion bien plus longue que ce qui nous est alloué, Votre Majesté. Mais ce qui m'amène vers vous aujourd'hui est l'une de ses choses qui me pousse à espérer le jour suivant. Le long combat d'une injustice. " Elle marqua une pause et porta le vin à ses lèvres. Puis, lorsque ses lèvres quittèrent la coupe, un souffle froid quitta sa bouche, créant un petit nuage presque invisible ses doigts devenant aussi froid que la neige du Nord. Le liquide rouge se couvrit alors de glace et figea dans le verre. Elle le déposa devant le roi " J'imagine que ce petit tour de magie ne vous surprend pas vraiment. " Puisqu'il semblait déjà se douter de sa nature de mage, il lui était inutile de le lui dire, simplement lui confirmer de ce geste si simple. Elle savait qu'elle venait de piquer sa curiosité...

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Le jeune roi était visiblement fasciné par la coupe de vin gelée. Et d'un côté, cela attrista Zyra car cela voulait probablement dire qu'il n'avait pas connu beaucoup de mages. La magie était belle, pure, les gens n'avaient rien à craindre d'elle. C'est la nature de l'homme qu'il faudrait enfermer dans une Tour. L'ambition, la cruauté, la soif de pouvoir sont des vices de l'être humain et la magie n'avait servie que d'outil, une arme au même titre qu'une lame. Mais est-ce que nous blâmons l'épée. Si vous tuez un homme avec cette dernière, allez-vous la tenir pour responsable ? Halbarad répondit : " Cela n’en reste pas moins fascinant... Qu’est-ce qui vous fait penser que vous pouvez avoir confiance en moi et que je ne vous livrerai pas aux Templiers ? " Il porta ensuite son propre verre à ses lèvres et but une gorgée. " Vous l'auriez déjà fait. " Un air amusé sur le visage, elle ignorait comment agir en la présence du roi. Devait-elle être sérieuse, amicale ? Ou encore directe ? Elle préférait rester fidèle à elle-même, être le plus honnête possible. La conversation, après tout, touchait un sujet sérieux qui éveillait les passions dans tous les foyers. " J’imagine que vous désirez vous aussi que je soutienne la cause des Mages de la Tour et les fasse sortir de là. " Encore une fois, le roi ravit Zyra qui appréciait son esprit curieux. Il était intelligent, elle pouvait le remarquer, même si cela ne faisait que quelques minutes qu'elle était en sa présence. L'esprit d'un enfant... devenant peu à peu un adulte. Zyra avait toujours apprécié les enfants et les jeunes adultes, s'attachant beaucoup à ses apprentis, fascinée par leurs esprits si changeants. Mais cette étape de sa vie était depuis longtemps derrière elle et le monde réel l'avait frappé en plein visage depuis et cela, à plusieurs reprises. Elle espérait que le jeune roi serait épargné par tant d'épreuves.

Et même si c'est ce qu'elle souhaitait pour lui, elle savait qu'il ne serait probablement pas épargné. " Avez-vous été ou êtes-vous en contact avec des Mages de la Tour ? " Cela faisait plus d'un an qu'elle avait fui la Tour, qu'elle n'avait pas revu ses amis, autant ses collègues mages que les Templiers. Car, elle s'était liée d'amitié avec certains d'entre eux, surtout ceux de son âge et maintenant, ils la voyaient comme une ennemie. Enfin, c'est ce qu'elle croyait car sa propre soeur avait juré de ramener sa tête, de l'éliminer. Mais au fond d'elle, elle espérait que certains de ses proches Templiers, comme Wilhem la considérait encore comme une amie. Évidemment, depuis que tous les Templiers savaient que Zyra Snow était une mage du sang, elle n'avait pas osé s'approcher du Cercle, restant cachée près de la forêt de Pestebois. Et elle avait changé de nom pour Lady Darkfall, évitant même de dire son prénom aux premiers venus. Mais Halbarad était le roi et elle croyait pouvoir lui faire confiance, assez pour se présenter avec son prénom. Mais pour lui, elle était toujours Zyra Darkfall... elle savait que parfois les rumeurs pouvaient circuler rapidement... Pour répondre à la question du monarque, elle secoua tout simplement la tête, en baissant les yeux. Et soudain, le jeune roi se redressa et frappa du poing la longue table, faisant sursauter Zyra. " Je déteste l’injustice. Je pense qu’on a enfermé les Mages là-bas parce que c’est la seule manière de lutter contre une peur réelle. Mais je ne crois pas que cela soit la solution … Cependant, dire que tous les Mages sont bons et qu’il faut leur rendre leur liberté sans hésitation est une erreur, vous le savez aussi bien que moi. Comment savoir si ces Mages qui ont succombé à la folie ne plongeront pas Kahanor dans le chaos ? Les autres seront-ils là pour nous aider à lutter contre eux ? Et contre le Mal qui s’abat sur ce monde ? Peut-on leur faire confiance, alors qu’ils ont accumulé des années de rancœur contre un gouvernement et des croyances qui les ont négligé ? " Un silence tomba. Zyra n'avait plus cet air amusé sur le visage. Maintenant, elle était sérieuse, ne démontrant aucune émotion, uniquement un léger froncement de sourcil.

Certes, la question du Cercle était complexe. Comme lui, elle savait très bien que ce ne sont pas tous les mages qui sont nobles... elle en avait eu un aperçu avec les mages du Darach. Mais il ne comprenait pas qu'en isolement ainsi les mages, le monde se privait d'une ressource utile et protectrice. La magie pouvait amener le chaos, l'Enclin en était un exemple, mais elle pouvait apporter la paix et la vie. Tout le monde ne pense qu'à la corruption de Ferghan et ses acolytes, mais ils en oublient le sacrifice de beaucoup de mages pour l'arrêter. Ils s'étaient sacrifiés au même titre que les Gardes des Ombres. Et Zyra était convaincue que si un nouvel Enclin venait à couvrir le monde, la Garde ne serait pas assez préparée. Et la seule chance de survivre à cet Enclin serait avec l'aide des mages. Des mages qu'on isole bêtement dans une tour, à apprendre comment faire pousser une fleur. Une colère montait lentement en elle, mais elle se contrôlait. Elle n'y pouvait rien, ce sujet l'enflammait chaque fois. Mais elle ne voulait pas apeurer le roi, elle voulait en faire un allié. Elle se leva à son tour, croisant les bras sur sa poitrine et engouffrant ses mains dans les grandes manches de sa robe. " Je ne vous mentirez pas, il existe des mages aux intentions mauvaises. Mais il existe aussi des jeunes apprentis de votre âge, impatients d'apprendre à contrôler ce pouvoir qui est en eux. Mais on les enferme, on les enchaîne, on les surveille. Et si les Templiers détectent ne serait-ce qu'une étincelle de rébellion, un murmure ou une rumeur, il est immédiatement... " Elle n'arrivait pas à terminer sa phrase. Le souvenir d'Alexander, son corps transpercé par une lame. Et tout ce sang... l'empêcha de continuer. Il était mort car on le suspectait de magie du sang. Et même sans preuves, les Templiers l'avaient assassiné. Un frisson traversa le corps de la mage qui plongea ses yeux bleus dans ceux du jeune roi, qui à cet instant, lui faisait étrangement penser à son apprenti décédé. Elle reprit d'une voix tremblante. " Honnêtement, Votre Majesté. Je crois que les mages les plus dangereux, ceux qui sont une vraie menace à l'équilibre du monde se baladent sous votre nez, bien loin des murs de la Tour alors que ceux qui sont enfermés là-bas pourraient être tellement plus utiles. Car une menace gronde dans le Nord, Votre Majesté, et vous aurez besoin d'aide... même celles des mages... surtout celle des mages. " Elle hésita... devait-elle lui confier sa pratique de la magie du sang ?

Non. Jusqu'à maintenant, il s'était montré courtois, gentil et accueillant, mais elle ignorait comment il réagirait à une telle confidence. Elle pouvait peut-être lui parler d'Alexander, son apprenti. Ce qui lui était arrivé, mais d'un côté, elle ne voulait pas l'embêter avec ses histoires. Zyra était le parfait exemple que les mages n'avaient pas tous de la rancœur face au gouvernement qui les rejetaient. Elle avait de nombreuses raisons de détester les Templiers, la famille royale et tout ceux qui se fichaient de ses semblables, mais non. Elle ne voulait plus de violence. Elle voulait la paix...

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La... révélation non-dite de Zyra sembla affecter Halbarad qui frissonna lorsqu'elle ajouta qu'elle croyait que des Mages bien plus dangereux se promenaient en liberté dans le royaume. Pendant un instant, il semblait inquiet et... penseur... puis, il se détendit légèrement. " J’ai bien conscience que sans eux nous n’arriverons pas à grand-chose. Ils sont la clé de la réussite … Ou de l’échec. Et vous, Zyra ? Faites-vous partie de ces Mages dangereux qui se baladent sous mon nez ? J’imagine que vous avez été vous-même retenue à la Tour pour en connaître aussi bien les conditions de vie … A moins que quelqu’un que vous ayez rencontré s’en soit échappé ? Comprenez, douce Zyra, que mon objectif est de savoir ce qu’il s’y passe réellement : nous ne connaissons que ce que le Haut-Prêtre veut bien nous faire entendre … Autrement dit, ce qui l’arrange. Ainsi, si j'arrive à montrer au peuple que les Mages sont retenus dans des conditions catastrophiques et que le Haut-Prêtre n'est pas celui qu'ils pensent, peut-être que les Mages seront mieux acceptés. " Avant qu'il ne puisse continuer, Zyra répondit d'un ton calme, même si son coeur battait très vite dans sa poitrine. " Oh non, je n'ai jamais été retenue à la Tour. Quand j'ai découvert mes pouvoirs, mon entourage ne m'a jamais forcé à aller au Cercle. Ils m'ont acceptés comme je suis et ce fut ma décision de partir pour la Tour. Je voulais aider, voyez-vous. " Elle marqua une pause alors qu'elle repensait au jour où son apprenti avait été tué. Ce fut ce jour-là qu'elle comprit, que ses yeux s'ouvrirent enfin et qu'elle cessa d'être naïve... ce jour-là qu'elle avait fui... et ce jour-là qu'elle avait utilisé la magie du sang pour la première fois. " Mais avec le temps, je me suis rendue compte que le Cercle était plus une prison qu'une école. Je pourrais détester les Templiers et le Haut-Prêtre... croyez-moi... j'aurais de nombreuses raisons, mais je sais qu'ils font ce qu'ils croient être le mieux pour le royaume. Je ne suis tout simplement plus du même avis... De ce fait, la raison de ma visite. " Le jeune roi restait penseur et semblait réfléchir.

Visiblement, il s'inquiètait du sort des mages et cela rassura Zyra. Elle ignorait ce qu'elle aurait fait si elle s'était retrouvée devant un refus catégorique. Mais Halbarad second du nom semblait plus ouvert que ses ancêtres. C'était peut-être son esprit jeune qui le rendait si pressé d'aider, mais Zyra l'appréciait tout de même. " Nous pourrions tout aussi bien faire une visite officielle à la Tour, après le Tournoi. La dernière visite a permis de rendre un peu moins insalubre la bâtisse, mais … Là, il s’agirait davantage de mettre la pression sous couverture d’une simple visite de routine. " La mage acquiesça, même si au plus profond d'elle, elle préférait voir ses confrères libres tout simplement, sans avoir à user de stratagèmes. Mais elle ne voulait pas interrompre le roi ni même l'embêter avec ses avis. Alors qu'il se sert encore un peu  de vin, il ajouta : " Cela fait plaisir qu’il y ait encore des gens qui aient le courage de défendre leurs idéaux au péril de leur vie. Il suffit d’une petite étincelle pour que les autres se lèvent doucement et s’allient. C’est ensemble qu’on est forts : seul, on n’arrive  à rien. Parlez-moi de vous. De votre vie, de ce que vous avez vécu. S’il vous plaît. " Zyra était flattée par sa remarque, sachant très bien qu'il parlait d'elle, et probablement de d'autres mages qui osaient se battre pour cette cause. Mais elle fut aussi surprise et mal à l'aise lorsqu'il lui demanda de lui parler d'elle. Ce n'était pas dans ses habitudes. Elle préférait écouter en silence et observer. Parler d'elle, ce n'était pas son fort, encore moins lorsqu'elle essayait de garder des petits secrets... comme sa magie du sang. Elle ne pouvait se permettre d'en dévoiler trop au jeune roi.

Elle vint alors s'asseoir de nouveau en face du jeune homme et posa ses mains blanches sur ses jambes. " Ma vie est bien pâle en face de la vôtre, j'en suis sûre, Votre Majesté. Mais si vous insistez, je vous dirai simplement que j'ai fui le Cercle après des années d'une vie paisible pour rendre justice à mon apprenti... qui n'est plus des nôtres, je le crains. " Elle sortit d'une petite poche dissimulée un pendentif sur lequel on pouvait voir le portrait d'Alexander, son apprenti. Il ressemblait au jeune roi, mais avec une chevelure longue et dorée. Elle tendit le bijou à Halbarad avec un sourire qui tentait de dissimuler la tristesse qu'elle ressentait chaque fois qu'elle posait ses yeux sur l'image de ce fantôme. " Et non, je ne fais pas partie de ces Mages dangereux qui se baladent sous votre nez. " Dit-elle toujours avec le sourire, en faisant référence à sa question précédente. À ce moment, elle déposa le pendentif dans la main du roi. Elle n'aurait jamais cru un jour se confier ainsi au jeune homme... ou à quiconque d'ailleurs... Évidemment, elle évita de mentionner sa famille, les Blackwood puisque le roi les connaissaient très certainement et elle ne voulait pas dévoiler sa véritable identité. Et bien sûr, elle ne dit rien sur sa magie du sang.

[Il n'y a pas de problème, moi je trouve que c'était parfait ! Merci d'avoir répondu pour ne pas me faire attendre =D]

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Le jeune roi prit le pendentif dans ses mains, observant avec attention le visage du défunt apprenti de Zyra. " Pour quelle raison l’ont-ils … ? Il avait beaucoup de chances de vous avoir comme Maître, j’en suis certain. " Il lui remis alors le bijou, ne voulant visiblement pas l'obliger à revivre un tel souvenir. La réponse était évidente, Halbarad était brillant et il devait bien se douter que les Templiers avaient soupconné l'apprenti de pratiquer une magie interdite. Alors, Zyra ne prit pas la peine de répondre, sachant très bien que le roi s'en doutait. Il la regarde droit dans les yeux, ajoutant : " Vous savez, je ne suis pas certain que votre vie soit plus pâle que la mienne. Avant mon couronnement, je menais une vie oisive et … Superficielle, si je puis dire ainsi, au sein du palais. Je savais que je deviendrais Roi, mais pas aussi brutalement. Je prenais des cours avec un précepteur, j’apprenais à me battre, à reconnaître les étoiles, monter à cheval et à danser pour briller pendant les bals organisés au château, mais rien d’aussi concret que la gestion de Kahanor par ces temps transitoires. Ma vie n’est réellement intense que depuis quelques semaines. " La mage réalisa alors que lui aussi avait perdu un être cher et il devait très bien savoir ce que l'on pouvait ressentir à ce moment. Mais il n'éprouverait jamais la rage qu'elle avait ressenti à cause de l'injustice de l'assassinat de son apprenti. Zyra n'ajouta donc rien, ne voulant pas interrompre le roi qui ajouta à ce moment : " Pensez-vous que les Mages soient en mesure de nous aider à purifier la forêt de Pestebois ? Est-ce que … Est-ce que vous avez des noms à me donner, de Mages qui sont encore à la Tour ? Il y en a sans doute un bon nombre, mais … " Il marqua une pause, semblant se perdre dans ses pensées. Zyra resta calme et posée, ne le pressant pas et respectant son silence. Au bout d'un moment, il demanda : " M’accompagnerez-vous le jour où les portes de la Tour s’ouvriront de nouveau ? " Même si elle désirait plus que tout retrouver ses amis de la Tour, elle savait que ce n'était pas une bonne idée d'aller au Cercle, même si c'était pour assister à la libération des siens. Car même s'ils étaient libres, les Templiers ne cesseraient jamais d'exister et elle allait devoir porter la réputation de mage du sang toute sa vie. Alors, plus jamais elle n'approcherait les murs de la Tour. À moins d'être suicidaire bien sûr.

Zyra fixait le jeune homme, un air songeur sur le visage. Il posait d'excellentes questions et elle ne pouvait prétendre connaître toutes les solutions, mais elle allait faire de son mieux pour guider le roi. " Le cas de Pestebois me préoccupe beaucoup et depuis ma fuite, je passe mon temps à combattre le Mal qui y règne. Malheureusement, toute seule, je ne fais que retarder l'inévitable. Mais avec l'aide des Mages de la Tour, je suis sûre que nous pourrons faire quelque chose contre cette corruption. " Elle pensa à ses amis. Comme Qahedar... ou encore à l'une de ses autres apprenties, Dyllant. Même si elle n'arrivait pas à contrôler parfaitement sa magie, Zyra était certaine qu'elle serait prête à aider. Et si les mages pouvaient être de nouveau libre, beaucoup de ceux qui se cachent se joindraient à eux, de ça, Zyra en était certaine. " Si un jour les Mages sont libres, j'en serais très heureuse, mais, non. Je ne pourrais pas vous accompagner à la Tour pour vivre ce moment important. " Elle avait été franche. Elle ne voulait pas mentir au roi. Si elle voulait sa confiance, elle allait devoir être le plus sincère possible. Cela ne voulait pas dire lui avouer sa nature de mage du sang, mais elle était une fugitive et ça, elle voulait que ce soit très clair entre eux. Qu'il décide de l'accepter ou non, elle serait toujours une ennemie des Templiers... une ennemie de beaucoup de ses amis... même de sa propre demie-soeur... Elle était l'alliée du roi, une porte-parole des mages, mais aussi une ombre qui se faufile et que les Templiers ne doivent jamais atteindre. Elle ne voulait pas de la gloire ou de l'attention. Si le roi réussissait à la convaincre de venir avec lui à la Tour un jour pour libérer les Mages, il faudrait qu'il lui promette sa protection... car quoi de mieux qu'un pardon royal ? Mais s'il découvrait qu'elle était une mage du sang par la suite, elle aurait l'impression de l'avoir trahi, manipulé et elle ne pourrait se regarder en face. Elle devait faire face à la réalité, elle ne pourrait jamais accepter l'aide du roi, même si cela lui brisait le coeur...

Elle avait trouvé un allié, mais au fond, elle resterait toujours seule, subissant les conséquences de ses actes. Mais elle était persuadée que même la magie du sang pouvait aider les humains à vaincre le Mal qui grandissait, mais bien sûr, c'était une chose de convaincre le roi d'appuyer les Mages... mais s'en était une autre de le convaincre que la magie du sang pouvait être bienveillante. En tout cas, c'était ce que Zyra pensait, mais elle garda cette réflexion pour elle.