Le loup sauvage n'avait fait que suivre son instinct, il chassait une proie facile pour s'en nourrir elle et ses petits, sans doute, car il s'agissait d'une louve affamée. Ce ne fut que lorsqu'il parvint jusqu'à elle, se baissant à sa hauteur, qu'il le remarqua. Il avait touché une artère et de ce fait, l'animal n'avait guère eu le temps de souffrir avant de rendre son dernier souffle. Bien qu'étant un animal dit sauvage, agressif et dangereux, le rôdeur avait du respect pour chacune des créatures peuplant cette forêt. Il déposa une main sur le dos de la bête, comme pour lui prodiguer une caresse apaisante tandis qu'on pouvait l'entendre murmurer quelques paroles, telle une prière. Il n'était pas vraiment satisfait de son acte, mais il ne le regrettait point, car une vie humaine avait été en jeu. La vie d'une personne qu'il avait connue et qu'il ne revoyait que rarement, une jeune femme qui se trouvait être une mage, une fugitive qui avait trouvé refuge aux abords de Pestebois. Autant dire qu'il n'y mettait jamais les pieds, à moins d'avoir une bonne raison à cela. Quoi qu'il en fût, celle que l'on connaissait sous le nom de Lady Darkfall se trouvait là, perdue au milieu de Sombrebois. Quel mal l'avait donc effrayé tant, pour qu'elle quitte son doux foyer ? Il s'était d'ors et déjà redressé, faisant face à la demoiselle qui lui souriait sans rien dire. Elle devait être en état de choc, ou réellement surprise de s'être engouffrée si loin en cette forêt. Asileth, lui avait été réellement surpris d'avoir trouvé la jeune mage en ces lieux.

Il n'était point rare de rencontrer des chasseurs ou quelques voyageurs errer sur ces terres, cependant ce n'était guère un fait qui se produisait souvent. C'était en partie la raison pour laquelle il avait choisi Sombrebois pour foyer, il avait souhaité s'isoler du monde des hommes et vivre libre, finir sa vie comme il le désirait. Il n'appréciait que la compagnie de quelques-uns, quelques chanceux aux valeurs sûres qui suscitaient son intérêt.. Parmi eux, une jeune mage que la vie n'avait point gâté, elle s'était révoltée contre le cercle des mages et désormais, vivait dans la peur d'être un jour retrouvée, traquée à jamais. Asileth n'y voyait là qu'un début, pour lui, ce système était déjà bancal à sa conception et sa chute ne tarderait point. Cependant, ces affaires-ci ne le préoccupaient guère, au même titre que les affaires royales. Lady Darkfall avait seulement été chanceuse, en lui sauvant la vie, elle avait gagné sa reconnaissance et il lui devait seulement une faveur. Une chance qu'il soit parti chasser ce jour-là, car en suivant la trace du gibier, il en avait trouvé d'autres plus inquiétantes. Le bruit se mêla bien vite au reste, ce qui lui permit d'arriver à temps pour achever la bête d'une flèche dans le cou. Il n'avait pas hésité un seul instant, tenant son arc avec fermeté, la corde tendue à l'extrême tandis qu'il retenait son souffle.. Une pulsion et la flèche partit dans un sifflement léger, il reprit son souffle et relâcha la pression exercée sur l'arc qu'il rangea dans son dos. Il prit un instant pour déposer sa main gauche contre sa poitrine, la tête baissée tandis qu'il marmonna quelques mots, puis il était sorti de l'ombre.

Ses yeux tombèrent sur le bandage qu'elle portait au bras et dont la blessure semblait récente, s'il en jugeait le sillon rougeâtre qu'il laissait apparaître. « Vous êtes blessée, qu'est-il arrivé à votre bras ? » Il leva les yeux vers elle, soucieux d'en connaître la réponse lorsqu'il savait d'où elle venait. Il espérait au fond, que la faute ne revienne qu'à ce loup qui, peut-être, la poursuivait depuis le début. L'odeur du sang fraîchement versé avait dû l'attirer, se blesser en forêt était la pire chose qu'il pouvait arriver, surtout lorsque l'on connaissait la réputation de celle-ci. « Vous devez être épuisée... d'avoir parcouru tant depuis votre foyer. » Bien qu'il semblât inquiet pour la damoiselle, il ne rompit guère la distance qui les séparait et garda ses distances. Il dévia son regard au loin derrière la belle brune, puis il jeta un regard circulaire autour d'eux, suspicieux. Il était alerte ou autrement dit, sur ses gardes, ne sachant guère à quoi il avait affaire. Un loup ne pouvait pas avoir causé telle blessure, elle avait l'air trop propre, trop net pour venir d'un loup. Une morsure ou ne serait-ce qu'un coup de griffe, faisaient bien plus de dégâts et le résultats était plus grossier. Non, ce devait venir d'un humain. Des brigands peut-être ou des templiers ? « Combien sont-ils ? Vous étiez poursuivie, me trompé-je ? » A ces mots, il fit quelques pas vers elle puis tendit une main vers son bandage. Il avait pensé sur l'instant qu'ils étaient quittes, il était même prêt à le lui faire remarquer cependant, ce n'était pas ce qu'il ressentait. Il n'avait pas eu le sentiment de lui avoir seulement rendu la pareille, ce serait un peu trop égoïste de sa part, même pour lui. Il l'avait tiré de ce mauvais pas, parce qu'il l'avait voulu et il était toujours de sa volonté que de vouloir l'aider.

« Je l'étais. Un Templier m'a surprise au marché de Librevent. » Il avait donc vu juste. La jeune femme lui souriait de façon à le rassurer, sans doute, mais il restait en état d’alerte malgré tout. Ce n’était pas tant qu’il n’appréciait pas les Templiers, ils étaient pareils aux chevaliers et n’accomplissaient que leur devoir, ce qu’ils croyaient être juste et pour cela, il ne pouvait guère leur en vouloir. Cependant, il ne désirait point en voir dans ces bois et les raisons se résumaient à une seule personne, une enchanteresse que les hommes connaissaient sous bien des noms. Bien entendu, il y avait Lady Darkfall, mais elle ne vivait point ici. Pour l’heure, il inquiéterait pour ces deux femmes, si jamais un ou plusieurs Templiers l’avaient suivi. Elle lui fit comprendre qu’elle avait réussi à le, ou les semer, mais il ne pouvait pas en être entièrement convaincu. Tout était calme, silencieux et il espérait vraiment que les poursuivants de la brune aient renoncé à la suivre, que la forêt et ses nombreux secrets les en avait dissuadé. Il se tenait toujours à l‘affût, pourtant les gestes de la jeune mage attirèrent un peu plus son attention. Elle procéda à la guérison de sa blessure en usant de la magie blanche, il l’avait regardé tout en se demandant si elle avait procédé ainsi pour lui aussi. Quoique le poison devait être plus délicat d’une coupure profonde.. La magie était efficace dans ces cas-là, Asileth n’aurait eu que des baumes et autres méthodes bien grossières à lui proposer pour soigner sa blessure. « Ne vous inquiétez pas, je vais bien, maintenant... » Il n’en doutait pas, mais elle n’avait pas l’air complètement rassurée et il pouvait bien le comprendre.  « Très bien. » Il lui sourit un retour, afin de lui montrer qu’il en était rassuré, mais il ne restait pas moins alerte. Il ne lâchait pas son regard tandis qu’elle le remerciait sur ce qu’il venait de se passer. Il lui avait sauvé la vie comme elle avait pu le faire par le passé, mais il n’en était pas tellement fier. En général, il n’appréciait guère que l’on vienne perturber la nature, mais ce cas-ci était justifiable et il ne l’aurait pas aidé s’il avait jugé du contraire. « Je vous en prie, vous aviez fait la même chose pour moi. »

« Nous devrions quitter les lieux, même si vos poursuivants doivent être loin à présent. » Il lui tourna le dos pour retourner auprès de la bête, posant les yeux sur son corps inerte avant de les relever vers l’horizon. « Ce n’est pas tant pour eux que je m’inquiète. » Il trouvait les lieux bien trop calme et préférait ne pas s’y attarder, au risque d’attirer autre chose. « Permettez que je vous raccompagne, quel chemin prenez-vous habituellement ? » Il retourna auprès d’elle et lui proposa de commencer à marcher, ainsi il prit la direction la plus proche, celle qui la reconduirait à la lisière de la forêt. Il ne savait pas si la guider à travers ces bois était la meilleure solution, il n’avait aucune envie de s’approcher de Pestebois et il imaginait qu’elle aussi. Elle devait sans doute voyager sur les chemins les plus sûrs. Seule. Elle vivait seule à ce qu’il avait compris et étant donné sa condition, il en était sans doute mieux ainsi. On pouvait le dire, il était curieux à propos de cette Lady dont le véritable nom lui était inconnu. Elle se faisait appeler ainsi pour cacher son identité et quoi de plus normal, après tout.  « Comment allez-vous depuis notre rencontre ? Les affaires marchent-elles comme vous le souhaitez ? » Il pouvait bien profiter de ce moment passé en sa compagnie pour discuter, prendre de ses nouvelles puisqu'ils n‘avaient pas eu l‘occasion de se revoir depuis. Elle était d’une gentillesse sans pareille, elle était douce et paraissait bienveillante, elle représentait à ses yeux les bons côtés de la magie et l’une des raisons pour lesquelles la tour des mages ne devrait point existé. Il était peiné que l’on puisse vouloir tuer une femme pour le simple fait d’avoir fui sa prison. Il n’avait pas eu l’occasion de rencontrer beaucoup de mages dans sa vie, la plupart avaient été des apostats et les autres, et bien, des ‘mauvais mages’. Il surveillait toujours autant les alentours tandis qu’ils poursuivaient leur marche, il était prêt à changer de direction si elle le lui intimait, mais pour le moment, il n’en changeait pas. Il regardait parfois en sa direction dans l’attente de réponses, la dévisageant avec une insistance peu convenable et lorsqu'il s’en rendait compte, il détournait immédiatement les yeux.

Tandis qu'ils prenaient la direction du nord, soit le chemin le plus court pour que la jeune femme rejoigne son auberge et donc, passer par la forêt de Pestebois, Asileth songeait à ce qu'il ferait une fois parvenus à la lisière de ces bois. La laisserait-il reprendre la route et se débrouiller d'elle-même pour rentrer, ou bien, se ferait-il violence pour l'accompagner au plus près de son foyer ? Habituellement, il se serait contenté de la première option ou de seulement lui montrer la direction, mais il s'impliquait pour elle et il ferait quelques efforts, pour cette fois. Il n'irait pas jusqu'au bout du chemin, mais il pourrait bien en faire la moitié et se rassurer, même si la Lady devait connaître le mal qui régnait en Pestebois et s'être familiarisée avec ces bois pour y vivre à côté. Elle ne s'y risquerait pas, sinon et elle aurait alors choisi une route plus sûre. « Je vais bien. J'ai peu de clients, mais ce sont des clients de qualité. L'auberge se tient bien, je dirais. » En effet, une auberge près de ces bois ne devait pas attirer beaucoup de voyageurs, elle était cependant bien placée pour ces quelques voyageurs ou les rôdeurs qui cherchaient un abri, lorsqu'ils empruntaient ces routes. Il n'y avait encore jamais mis les pieds, donc il ne pouvait pas vraiment donner d'avis sur la question, mais ne craignait-elle pas les bêtes sauvages qui habitaient Pestebois ? Cette forêt lui faisait froid dans le dos, elle était l'un des signes avant-coureurs du retour des engeances, il le sentait. Et ces ténèbres finiraient par recouvrir plus de surfaces, à son grand dam. « D'ailleurs, vous devriez venir me rendre visite. » Il posa de nouveau les yeux sur elle, surpris d'une telle proposition. Était-ce par politesse qu'elle l'invitait ainsi ? « Enfin... eh... si vous voulez. » Ce n'était pas de la politesse, mais sans doute une invitation amicale et peut-être une façon détournée de lui dire qu'elle appréciait sa compagnie. À moins que ce ne soit lui qui l'ait compris dans ce sens, parce qu'il appréciait la sienne. Cependant, il n'aurait pas dans l'idée de l'inviter chez lui, ce n'était ni moelleux, ni chaleureux et encore moins convenable pour une femme, dont la vie ne s'apparentait guère à celle du rôdeur. Ceci dit, il se mit en tête de l'emmener en un certain lieu, un de ces jours.

« J'y penserai, même s'il me faut contourner la forêt et prendre un chemin plus long, je viendrai vous voir un jour. » S'il était le bienvenu, pourquoi refuserait-il ? Ceci dit, il ne pouvait pas lui promettre de venir dans les jours qui venaient, ni de venir fréquemment. Quel dommage que son auberge ne fusse pas établi près de Sombrebois, ce fut sa pensée.. Qu'y avait-il avec cette femme ? C'était comme s'il se sentait toujours redevable, ou quelque chose comme cela. Il n'acceptait pas par politesse, non, cette idée lui plaisait et il voulait vraiment passer lui rendre visite un jour ou l'autre. Un craquement attira l'attention du demi-elfe, tandis qu'ils poursuivaient leur route à travers les bois. Ils étaient sur un chemin de terre, comme une route tracée pour les voyageurs où l'herbe ne poussait presque plus et qui s'arrêtait à quelques centaines de mètres de là. Il leur faudrait ensuite couper à travers bois, mais il avait un mauvais pressentiment. Il restait alerte, à l'affût du moindre mouvement tout en continuant la marche. Ce n'était sans doute rien, il y avait toutes sortes de bruit dans les forêts et après quelques minutes, il se détendit à nouveau. Il accéléra seulement un peu son allure. « Faisons cela et à notre prochaine rencontre, je vous ferai découvrir l'une des merveilles que renferment ces bois. Le nom du Grand Chêne vous dit-il quelque chose ? » Ne lui demandez pas pourquoi il lui en parlait, il ne saurait le dire lui-même. Cet endroit était le point de ralliement des rôdeurs et Asileth voyait d'un mauvais oeil, la venue d'étrangers aux abords de ce lieu et pourtant, il ne voyait aucun mal à y emmener la jeune mage. Sans doute était-ce depuis qu'il eût rencontré cette étrangère, une cavalière verte, dont la présence ne l'avait finalement point dérangé. Lady Darkfall lui avait assez prouvé qu'elle n'avait aucune mauvaise intention, il ne lui faisait pas entièrement confiance, car ce n'était pas dans sa nature, mais il l'appréciait assez pour cela. Ce n'était rien après tout, le chêne n'était pas un lieu sacré et tout le monde pouvait y mettre les pieds, ce serait une balade comme une autre. Son regard se perdait tantôt sur l'horizon, tantôt sur les traits fins de la jolie brune.  

Dans un geste brusque et calculé, il s’arrêta tandis que la jeune femme était venue se mettre au travers de sa route. Elle s’était arrêtée face à lui sans crier gare, mais le fait étant qu’ils s’approchaient dangereusement de Pestebois et que cet arrêt devait y être lié. Il la regardait sans dire un mot et sans doute allait-elle se justifier. « Non, je ne connais pas cet endroit, mais j'aimerais bien le découvrir un jour. Vous me montrerez? » Un sourire vint déformer ses lèvres et il acquiesça en silence, hochant la tête pour une réponse positive. Jusqu'à aujourd'hui, jamais il n’eut fait telle proposition à qui que ce soit, du moins à personne qui n’ait point gagné sa reconnaissance liée à la vie de rôdeur. Après tout, seuls les êtres qui vivaient en ces bois, ou les rôdeurs qui les traversaient souvent, en connaissait l’emplacement exact. La jeune mage vivait en dehors de cette région, mais pour une raison qui le regardait, il voulait lui faire découvrir cet endroit que la sombre forêt cachait en son sein. En un sens, les rumeurs dissuasives au sujet de Sombrebois ne pouvaient que le ravir. Finalement, il se demandait toujours ce qu’elle voulait lui dire et lorsqu'elle recouvrit son visage sous un sombre capuchon, il comprit. « Je crois que nous approchons de Pestebois. Je comprendrais très bien si vous ne voulez pas continuer. » Elle pensait bien, il était tendu depuis plusieurs minutes et il craignait qu’elle le remarque. Comment n’aurait-elle pas pu ? Le rôdeur pesait le pour et le contre depuis qu’il lui eût proposé de la raccompagner et son inquiétude devait se lire sur son visage, mais sa décision était sans appel et il ne franchirait pas la lisière de Pestebois. Cependant, il pouvait bien poursuivre encore un petit bout de chemin avec elle, ils n’étaient toujours pas sortis de Sombrebois.. Il n’était jamais allé si loin dans ces bois, car il faisait tout pour éviter la noirceur de la forêt voisine, elle empestait la corruption et la nature dépérissait un peu plus chaque jour, si elle n’était pas complètement morte.. Il craignait que ce mal ne finisse par atteindre Sombrebois, cette belle nature qu’il aimait tant et son foyer de surcroît. Ce n’était guère un hasard si cela commençait à Forteterre et Asileth y soupçonnait des ténèbres très anciens aux yeux des Hommes, mais pas pour lui. Après tout ce temps, voilà que tout recommençait et qu'Aerynn lui pardonne son égoïste s’il regrettait d’être toujours en vie pour en témoigner de nouveau.

« Veuillez me pardonner en ce cas, ma dame, mais je ne vous suivrai pas plus loin. » Comment, alors il venait de changer d’avis ? Il leva les yeux vers la forêt dont il ne voyait guère la fin, les arbres étaient nombreux et serrés, aussi ne voyait-il pas assez loin au devant pour estimer la distance qui les séparait de Pestebois. Cependant, il pouvait le sentir dans l’air et plus il s’approchait de ces bois, plus il était nerveux. Il ne pourrait pas l’expliquer, mais il n’aimait vraiment pas ce sentiment, cela ravivait en lui des souvenirs qu’il aurait préféré oublié. Un passé dont il ne parlait jamais. Ses yeux se posèrent de nouveau sur la jeune femme à qui il adressa un petit sourire, puis il baissa les yeux au sol tant il se sentait désolé et stupide à la fois. Il ne doutait point que la mage savait ce qu’elle faisait et qu’elle avait dû traverser Pestebois plus d’une fois, néanmoins le danger était sans cesse présent et même une familiarité avec ces bois ne pouvait l’en épargner. Ceci dit, il n’avait jamais mis les pieds là-bas et quand bien même il fût un rôdeur habitué à la nature et ses dangers, ce n’était pas la même chose et il estimait l’expérience trop dangereuse pour s’y risquer. Oui, sa décision était prise. Il était déjà allé bien loin pour quelqu'un de sa nature, cette damoiselle le détournait de ses priorités et de ses principes, ce qui avait tendance à le déranger comme à le faire sourire. Elle était un mystère à ses yeux, tant il pouvait la maudire et l’apprécier en même temps, il était différent avec elle et cela n‘était pas un moindre détail. D'ordinaire, il se serait contenté de s’acquitter de sa dette envers elle et de lui montrer le chemin, une attitude qui se serait révélée bien plus froide. Or ce fut bien différent. Il posa ses mains sur ses frêles épaules. « Que les Neuf veillent sur vos pas, Lady Darkfall. » Sur ce, il relâcha la jeune femme et enfila son capuchon à son tour. Il restait là cependant et attendait que la mage ne prenne la route, puis ne disparaisse de son champ de vision avant de repartir. Puis il devrait se retourner et rentrer lui aussi, tandis que le soleil disparaissait derrière de sombres nuages, annonçant la pluie. Il n’avait point remarqué que le temps se couvrait avant maintenant, mais ce n’était pas comme s’il n’y était pas habitué.