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 I'm the one in a million | Halby

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Euphemia E. Hammer
Euphemia E. Hammerthe emperor
ɤ REGISTRATION : 02/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 682
ɤ STATUT DU SANG : Royale, son père était feu le Roi Halbarad I.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : La Cahoridie, la contrée des Rois.
ɤ METIER OU FONCTION : Princesse de Kahanor, qui cherche à évoluer pour aider le Roi, son frère.

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MessageSujet: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyDim 12 Jan - 11:32

i'm the one in a million.

La ville. Un territoire que j'ai jadis foulé et dont le prix fut exorbitant en croisant quelques soûlards mal intentionnés. Malgré cet incident, l'envie d'y retourner me ronger si bien que j'étais de nouveau au cœur de ce monde qui n'était pas le mien. Peut-être était-ce de l'inconscience certainement même, mais ma curiosité maladive me poussa à récidiver. J'ai entrevu pour la première fois ce qu'il y avait en bas avant qu'on ne m'empêche d'aller plus loin, et j'avais le désir d'en voir plus, beaucoup plus. Alors réitérant l'expérience, plusieurs fois, ma bouche ne disait mot en présence de ma famille. « Le mensonge donne des fleurs, mais pas de fruits. » Était-ce vraiment un mensonge ? Était-ce bien ou mal ? Je n'avais pas vraiment de cas de conscience, mais j'ai préféré me taire pour la tranquillité de tout le monde ayant déjà connaissance de ce qu'on allait me dire pour désapprouver mes petites aventures. Le Roi et la Reine étaient bien trop occupés pour que je rajoute des « problèmes » qui n'en étaient pas vraiment à mes yeux, et il fallait dire que c'était un prétexte pour ne pas leur annoncer. Quant à mes oncles, il n'y en avait qu'un à qui j'ai laissé entrevoir mes aspirations. Le mensonge adoucit les mœurs comme disait l'adage et c'était un secret que je gardais jalousement. Une princesse se devait de se tenir tranquille, de rester belle et surtout de faire ce qu'on lui demandait. Ennuyeuse réalité, qui ne me convenait plus. Imposer ma vision des choses était sans espoir, perdu à l'avance. 'Euphémia fait des caprices'. Voilà ce qu'on allait me dire.
C'était à titre occasionnel que mes pieds foulaient ces terres, or je commençais un peu à me repérer dans cette gigantesque fourmilière. Beaucoup moins raffiner qu'un château, les bâtisses avaient quand même leur charme, et malgré les odeurs parfois suspectes, il était agréable de s'y promener. Certainement parce que c'était nouveau pour moi, n'ayant connu que le palais royal. Tout était sujet à ma curiosité. Je découvrais un nouveau monde, ou plutôt le vrai monde. Celui du peuple. Celui qui était rude et sans pitié et là où on rêvait de vivre en haut. Les chevaux du château étaient mieux nourrit que la plupart de ces gens. Jamais je n'aurais imaginé que la vie d'en bas était aussi laide. La cour était un univers magique plein de soies et de dentelles qui nous enfermait dans une bulle de confort et encore une fois, je ne voulais pas me contenter de ça.

Puis vint l'heure, le soleil déclinant bien trop vite à mon goût. Il commençait à se faire tard. Je ne pouvais pas me permettre de sortir trop longtemps sous risque que tout le monde découvre mes promenades clandestines. Surtout que je passais souvent par les cuisines, et c'était bientôt l'heure de dîner. J'étais la sœur du roi, insignifiante certes caché dans l'ombre de son frère, mais dont on remarquait facilement la disparition, étrangement. Alors mes pas se firent plus rapides, passant les murailles en remerciant le garde qui était de mèche d'un joli sourire, je finis par faire le tour de cette immense bâtisse qu'était ma maison pour rejoindre les cuisines avant de stopper ma marche en entendant du bruit venant de celles-ci. Un juron glissa de mes lèvres. Les voix étaient féminines, c'était les cuisinières. Soupirant d'agacement, je finis par rentrer ce qui les arrêta en pleine préparation. Je pouvais y lire de la surprise sur leurs visages. L'étaient-elles parce qu'une jeune fille en pantalon était entrée dans leur territoire, ou parce que cette même jeune fille n'était autre que la cadette royale ? Un peu des deux, certainement. Esquissant un petit sourire de gêne, une grosse dame prit la parole « Princesse ... Vous ne devriez pas être ici. » Certes, je le savais déjà. « Le Roi est ici. » Évidemment, c'est son château ! « Je veux dire dans la cuisine. » Là, c'était critique !
Un frisson étrange me parcourut l'échine, sentant un regard de colère dans mon dos. Je ne voulais pas me retourner, ou plutôt je n'osais pas. Sachant très bien à qui il appartenait ayant vécu avec pendant seize ans. Ayant parfois cette tendance à venir manger dans la cuisine, j'aurais dû me douter de le rencontrer ici. Un mensonge en entraine un autre, puis un autre ... Quel mensonge allait me sortir de cette situation ?

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Dernière édition par Euphemia E. Hammer le Dim 12 Jan - 17:00, édité 1 fois
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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyDim 12 Jan - 14:47

tu pensais que vous étiez plus proches que jamais mais tu te retrouvais face à une horrible vérité : celle qu'une mer de secrets vous séparait.

theme song. Les cuisines est un endroit où j’aime tout particulièrement me trouver. Il y règne une atmosphère chaleureuse et flotte dans l’air une odeur de lait chaud et de miel qui m’est familière depuis ma plus tendre enfance. J’ai passé des heures ici, à dévorer tout ce que les cuisinières me préparaient en cachette et même maintenant que je suis Roi, je ne peux m’empêcher de venir traîner par ici pour me détendre. J’adore les cuisinières du palais qui se contentent de faire ce qu’on leur demande et le font avec sourire et enthousiasme. Elles sont entières et respectueuses, mais protectrices aussi, surtout envers nous qui sommes les « enfants du château » qu’elles ont vu grandir, comme Cellie et Euphemia. Assis sur un tabouret de bois, adossé au mur, je les observe préparer les victuailles du soir-même en silence, perdu dans mes pensées. Tout se bouscule dans ma tête : mes dernières rencontres, le Tournoi, ce que je dois faire et dire, les alliances à forger … « Tenez Halbarad, buvez-ça. » La voix de la femme me fait sortir de mes pensées. Avec un sourire reconnaissant, je la remercie et porte la coupe de lait à mes lèvres. Mon regard parcourt la pièce aux couleurs chaudes, bercé par le bruit des couverts et des casseroles. Les discussions me paraissent lointaines, les rires et les chants aussi, comme venus d’un rêve. En fait, je suis littéralement épuisé alors que l’après-midi touche à peine à sa fin. La journée a été interminable et le peu de répit que je m’accorde suffit à faire baisser ma garde. Heureusement, les gardes sont là pour veiller sur moi vu que je ne suis ostensiblement pas capable de le faire moi-même en cet instant. Si au début la présence de ces hommes agaçait les cuisinières, elles finirent malgré tout par y faire abstraction et aujourd’hui elles ne les voient même plus. Je ferme les yeux quelques instants, laissant mon odorat travailler pour moi. Je sens la faim s’emparer de moi et porte ma main à mon ventre. Et comme d’habitude, on m’apporte une assiette d’argent avec divers mets. « Pour patienter. » Un petit rire s’échappe de mes lèvres : ces femmes pensent vraiment à tout. Légèrement revigoré par la perspective de manger, je me redresse et m’étire, m’attaquant avec rage au plat posé devant moi. Qu’importe que je sois seul, il n’y a pas plus agréable que cette tranquillité. Le feu crépite dans la cheminée non loin de la table et réchauffe mon cœur.

Mais bien entendu, ça ne pouvait pas durer. La porte de la cuisine menant vers l’extérieur et tout le monde, moi y compris, arrête ce qu’il est en train de faire. Les yeux s’écarquillent et les mâchoires tombent sous l’effet de la surprise. Même le morceau de pain qui était dans ma bouche ne veut pas y rester et retombe dans l’assiette. J’aurais reconnu ces cheveux enflammés, à l’image de ces ciels de fin de journée, entre mille. Alors que je suis sur le point d’interpeller Euphemia, l’une des cuisinières préfère faire tampon entre nous. « Princesse ... Vous ne devriez pas être ici. Le Roi est ici … Je veux dire dans la cuisine. » Ma soeur se fige et ne se retourne pas, parfaitement consciente de ma présence dans son dos. Je la contourne, l’air passablement énervé et plonge mon regard dans le sien pour qu’elle voit que je ne rigole pas le moins du monde. « Par pitié, dis-moi que je me trompe. Que tu n’es pas sortie seule et qu’il y a une explication crédible à tout ça. » Mon regard se pose sur ses vêtements d’homme et je croise les bras, plus énervé encore. Bien sûr qu’il n’y a pas d’explication rationnelle, et tenter de me convaincre que si ne changera pas la réalité.Je ne lui laisse même pas le temps de répondre que déjà, j'enchaîne : « Depuis combien de temps tu fais ça, Euphemia ? » J’essaye de toutes mes forces de contenir ma colère mais également mon inquiétude : s’il lui arrivait quelque chose, je ne m’en remettrais jamais. J’ai promis aux Dieux et à Père de protéger Euphemia envers et contre tout, et elle vient de me mettre face à une vérité blessante, celle que je suis totalement impuissant en ce qui concerne sa sécurité. J’attrape son menton du bout des doigts et relève son visage vers le mien. Là non plus je ne lui laisse pas le temps de répondre, bien trop sur les nerfs pour la laisser en placer une pour l'instant. « Tu ne te souviens pas de ce qui est arrivé la dernière fois ? Je refuse que tu sortes seule du château, sans gardes ! Tu m’entends ? » La demoiselle est assez intelligente pour savoir que je ne fais pas ça de gaieté de cœur, au contraire. Moi aussi il est des jours où j’aimerais me promener en toute sécurité dans les rues d’Aubétoile, ne craignant rien ni personne. Mais le Destin a voulu que nous naissions prince et princesse, et que ce monde en dehors des murs du château soit trop dangereux pour nous. Le monde n’est pas prêt à nous traiter comme ses égaux, et nous ne sommes pas prêts à vivre à leur manière. Perdre Euphemia comme ça, je m’y refuse. Le cœur battant, je défronce les sourcils et la relâche, pour poser ma main dans ses cheveux. « Je t’en prie Euphemia, je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose … »


©alaska
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Euphemia E. Hammer
Euphemia E. Hammerthe emperor
ɤ REGISTRATION : 02/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 682
ɤ STATUT DU SANG : Royale, son père était feu le Roi Halbarad I.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : La Cahoridie, la contrée des Rois.
ɤ METIER OU FONCTION : Princesse de Kahanor, qui cherche à évoluer pour aider le Roi, son frère.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyDim 12 Jan - 17:48

i'm the one in a million.

Personne n'osait dire mot, se contentant de regarder la scène. Le frère avait pris sur le fait sa sœur. Je n'osais me retourner pas par peur, mais je voulais nier qu'il était bel et bien là. À la teinte de sa voix, il était énervé, mais essayer de se contenir peut-être pour essayer de me faire parler. Me faisant face, ce bleu si similaire au mien était braqué sur moi cherchant hâtivement des réponses à ses questions. « Par pitié, dis-moi que je me trompe. Que tu n'es pas sortie seule et qu'il y a une explication crédible à tout ça. » Tu te trompes, je ne suis pas sortie seule. J'aurais aimé le dire avec autant de conviction, mais j'étais une piètre menteuse tout le monde le savait. « Depuis combien de temps tu fais ça, Euphemia ? » Ses doigts vinrent se poser sur mon menton, m'obligeant ainsi à lui faire face. En cet instant, je crus revenir quelques années en arrière, voyant père me traiter de la même manière après avoir malmené pour la énième fois mon frère. Ils se ressemblaient beaucoup sur bien des points, aussi bien physiques qu'au niveau du caractère. C'était assez troublant.

Essayant de ne pas le regarder dans les yeux, se fût hélas trop tard. Cette couleur d'eau avait réussi à capter la mienne. Jadis, ce regard m'aurait laissé de marbre. Le temps a fait changer les choses, j'étais à présent plus apte à y plonger tête baisser. « Tu ne te souviens pas de ce qui est arrivé la dernière fois ? Je refuse que tu sortes seule du château, sans gardes ! Tu m'entends ? » Bien sûr que je m'en souvenais, vicieusement graver dans ma mémoire, chaque détail était indélébile. Je savais également que les gardes n'étaient pas là pour me gêner avec ne serait-ce qu'un peu de jugeotes. J'étais habitué depuis ma naissance. Cependant et de façon contradictoire ces gardes me gênaient. Les traînant comme des boulets, je ne me sentais pas libre quoi que je fasse j'étais obligé d'être suivie. Relâchant mon visage, pour finalement loger sa main dans mes longs cheveux, il continua « Je t'en prie Euphemia, je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose ... » C'est là que ça posait problème. Il était évident qu'un frère protège sa sœur, mais pas l'inverse. Je ne sortais pas seule par pure fantaisie, je voulais grandir ne plus être cette fille naïve séduite par ses chansons dégoulinante de romantisme et j'avais l'impression qu'en sortant, j'apprenais ce qu'était la vie, la vraie. Que je gagnerais là des outils qui pouvaient me servir à être utiles à la cour, ne voulant plus faire partie du décor. Et surtout que la vérité me gifle et me réveille de ce rêve abominablement niais. Halbarad était roi, plus qu'un roi nous avons partagé le même ventre et je me suis juré de le soutenir. « Crois-tu qu'en restant dans cette situation je pourrais te protéger moi aussi ? Des deux, c'est toi le plus en danger. »

Mon regard toujours plongé dans le sien, je n'avais pas l'intention de lui faire comprendre ou de le rallier à ma cause. Cette quête était perdue d'avance sans que je ne la commence ... « Je te libère de ta promesse. Je ne suis plus l'enfant intrépide qui est sortie pour faire taire son frère. » ... Il fallait que je le fasse lâcher prise. Il avait fait une promesse, celle de me protéger. C'était un devoir pour lui, un objectif qu'il s'était fixé en devenant chef de famille, mais surtout roi, du moins c'est comme ça que je le voyais. Nous n'avions jamais été proches auparavant, et c'est à cause ou grâce à ses remords que les choses bougèrent. Notre relation était basée solidement sur cette promesse, et si tout ça n'était jamais arrivé, cette relation n'aurait pas lieu d'être. On aurait continué à se faire du mal, peut-être de façon moins virulente, mais en ayant toujours le même objectif. Stupide promesse. Il fut un temps où j'avais des doutes sur sa sincérité. Faisait-il ça par devoir, ou parce qu'il le voulait ? « Au lieu de me materner, tu as des affaires plus urgentes à régler, non ? »
Mon attention se tourna ensuite sur les cuisinières, réussissant à me détacher de ce regard. Esquissant un autre sourire gêné, elles n'osaient reprendre leur travail. Encore une fois un sentiment de nostalgie, me rappela que toutes ces femmes nous ont vu grandir, se disputer et ... Se disputer. Du moins, autrefois. Agrippant avec tendresse cette main qui était dans mes cheveux, je finis par changer de sujet espérant qu'il ne revienne plus dessus. « Qui a-t-il de si bon aujourd'hui pour que mon frère viennent vous rendre visite ? »

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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyLun 13 Jan - 0:19

tu te demandes un instant si elle ne se sent pas abandonnée depuis que tu es roi; mais en fait c'est sans doute ça.

theme song. «Crois-tu qu'en restant dans cette situation je pourrais te protéger moi aussi ? Des deux, c'est toi le plus en danger. » J’ouvre la bouche mais la referme aussi tôt. Est-ce là la véritable raison de ses sorties ? Si sa réponse m’emplit d’une joie certaine, ma colère ne faiblit pas pour autant et je secoue la tête en signe de négation. Je la laisse finir sans la couper, comme elle m’a laissé faire quelques secondes plus tôt. « Je te libère de ta promesse. Je ne suis plus l'enfant intrépide qui est sortie pour faire taire son frère. » Ces paroles, sèches, me coupent de nouveau dans mon élan. Je vois là une jeune fille plus mature qu’avant, mais je me refuse de lui obéir ni même de recevoir ses excuses pour quitter le château ainsi. Elle peut m’avoir impressionné, ça ne change rien au fait qu’elle est ma petite sœur et que le monde en dehors de ces murs est trop dangereux pour une fille de son âge. « Au lieu de me materner, tu as des affaires plus urgentes à régler, non ? » Le voilà le fond du problème, en fait. Euphemia attrape ma main qu’elle serre dans la sienne en se tournant vers les cuisinières pour changer de sujet. « Qu’y a-t-il de si bon aujourd'hui pour que mon frère viennent vous rendre visite ? » Je laisse aux cuisinières le soin de lui répondre puis entraîne Euphemia un peu à l’écart pour ne pas les déranger dans leur travail. Sans lâcher sa main que je tiens avec tendresse mais assez fort pour qu’elle ne s’échappe pas, je lance : « Ne crois pas t’en sortir aussi facilement ma sœur, nous n’avons pas terminé. » Je réfléchis quelques secondes, cherchant soigneusement mes mots. Je ne veux pas la braquer encore plus mais au contraire qu’elle comprenne pourquoi je ne veux pas qu’elle quitte ainsi le château. « Ta sécurité passe avant tout à mes yeux. On a déjà perdu notre père, je ne veux pas te perdre toi aussi. Tu as peut-être grandi, tu as peut-être mûri, mais contre un homme qui te voudrait du mal tu ne fais pas le poids. Tu ne peux pas sortir et parcourir le monde simplement parce que tu l’as décidé, Euphemia … Les gens ne sont pas tous bons, et même si tu penses être préparée, tu souffriras la prochaine fois qu’on s’en prendra à toi. Je ne peux pas te laisser sortir seule, je ne veux pas. » Et si le Roi ne veut pas, tu ne le fais pas. J’aurais pu rajouter ces quelques mots, mais je préfère tenter l’approche du grand-frère que celle du Roi.

« Ecoute, je comprends que tu veuilles vivre. Que tu veuilles être libre. Moi aussi il m’arrive de le vouloir. Or tu as seize ans, et tu es née Princesse. On t’a toujours tout offert : les plus belles robes, les plus beaux bijoux, tu vis dans un château … En contrepartie il faut accepter de faire des sacrifices. Moi aussi, j’en ai fait. Alors oui ça peut te paraître injuste, mais cette vie que tu as menée personne ne peut se vanter de l’avoir connue dans le royaume tout entier. Et c’est ce qui fait ta particularité à toi. » Des sacrifices, j’en ai fait oui. Et j’en ai souffert. Notamment avec Cellie. Elle et moi rêvions de parcourir le monde à cheval, mais c’est plus que jamais impossible. Pourtant aujourd’hui j’arrive aisément à relativiser car même si ma condition n’est pas des plus enviables, elle me procure également quelques avantages non négligeables. La plupart des filles de Kahanor rêveraient d’être à la place d’Euphemia. Alors même si tout paraît trop simple, trop beau, elle est certaine de mener une vie paisible et n’a, finalement, pas le choix. « Qu’est-ce que tu fais là dehors pour que les gardes ne puissent pas t’accompagner, même de loin ? » je m’enquis, curieux de savoir ce qui peut bien être si secret pour qu’elle tienne réellement à y aller seule. Serait-ce un homme ? A moins qu’elle ne veuille seulement tester ses limites, les braver encore et toujours, afin de rendre sa vie plus excitante. N’est-ce pas tentant d’aller toujours un peu plus au-delà ? Je caresse sa joue quelques instants et laisse retomber ma main le long de mon corps. « J’espère que tu comprendras que je dois en parler à Mère, Euphemia. Ce que tu as fait est grave, que tu le veuilles ou non. Par ailleurs, le garde qui te laisse entrer et sortir librement sera également puni pour une telle négligence. » Je tiens aussi à ce qu’elle sache ce qui l’en coûte de désobéir et de corrompre un garde qui connaîtra une punition tragique. Peut-être que ça la dissuadera de recommencer, qu’elle ne voudra pas faire punir un autre garde qui n’y est finalement pour rien. Je me tourne vers l’un des gardes présent dans la pièce et lui fait un signe de tête. « Ramenez-le moi. » j’ordonne. « Bien Majesté. » Je regarde l’homme sortir par la porte de la cuisine. J’attends patiemment son retour, sans quitter Euphemia des yeux.  Lorsqu’enfin ils reparaissent, le garde a l’air tellement coupable que ça me fait presque pitié. Il n’ose pas regarder Euphemia, fixant le plafond, puis son camarade, nerveux. Je me retourne vers ma soeur. « C’est lui, n’est-ce pas ? » La réponse est évidente.

©alaska
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Euphemia E. Hammer
Euphemia E. Hammerthe emperor
ɤ REGISTRATION : 02/01/2014
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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyLun 13 Jan - 10:15

i'm the one in a million.


« Un ragout, princesse. » Dit-elle, fière de ce qu'elle a fait pour nourrir la famille royale. Halbarad m’entraîna un peu à l'écart, toujours main dans la main. « Ne crois pas t'en sortir aussi facilement ma sœur, nous n'avons pas terminé. » Malheureusement, non. « Ta sécurité passe avant tout à mes yeux. On a déjà perdu notre père, je ne veux pas te perdre toi aussi. Tu as peut-être grandi, tu as peut-être mûri, mais contre un homme qui te voudrait du mal, tu ne fais pas le poids. Tu ne peux pas sortir et parcourir le monde simplement parce que tu l'as décidé, Euphemia ... Les gens ne sont pas tous bons, et même si tu penses être préparée, tu souffriras la prochaine fois qu'on s'en prendra à toi. Je ne peux pas te laisser sortir seule, je ne veux pas. » Je le laisse continuer, sans l'interrompre. À cet instant, je le trouvais bien plus mature, plus raisonnable. Ce n'était plus ni le petit garçon que j'ai connu ni le jeune homme intrépide qui me faisait rire, c'était un roi. J'étais à la fois impressionner, fière de ce qu'il était, mais d'un autre côté j'avais l'impression d'avoir perdu quelque chose. Il avait des responsabilités et des devoirs dont il ne pouvait se défaire. Oui, c'est ça. La princesse était fière d'avoir un roi tel que lui, mais la petite sœur se cachant derrière se sentait délaisser. Puérile certes, mais vrai. Étais-je la seule à ressentir ça ? Il fallait croire que oui, je ne l'ai jamais vu défaillir. J'étais une petite brebis au milieu des loups en sortant. Il avait raison, ce qu'il ne savait pas c'est que je voulais remédier au problème grâce à oncle Dezial. « Écoute, je comprends que tu veuilles vivre. Que tu veuilles être libre. Moi aussi il m'arrive de le vouloir. Or tu as seize ans, et tu es née Princesse. On t'a toujours tout offert : les plus belles robes, les plus beaux bijoux, tu vis dans un château ... En contrepartie il faut accepter de faire des sacrifices. Moi aussi, j'en ai fait. Alors oui ça peut te paraître injuste, mais cette vie que tu as menée personne ne peut se vanter de l'avoir connue dans le royaume tout entier. Et c'est ce qui fait ta particularité à toi. » Il appelait ça une particularité, quand moi je la nommais fatalité. On ne choisit pas l'endroit où on né, et encore moins sa famille. Alors oui, effectivement j'avais une vie confortable bien loin de la misère que j'ai pu voir. Cependant, c'était la nature humaine qui faisait en sorte qu'on ne se contentait jamais de ce qu'on avait et je ne faisais pas exception. « Il y a une différence entre toi et moi, mon frère. Tu es roi. Par définition, tu fais ce que tu veux, quand tu veux. Je n'ai pas la prétention de pouvoir faire de même et j'ai eu le malheur d'être une femme. Si tu avais eu un petit frère à la place, m'aurais-tu vu différemment ? »

« Qu'est-ce que tu fais là dehors pour que les gardes ne puissent pas t'accompagner, même de loin ? » Concrètement, rien. Si ce n'est d'enfiler l'habille d'homme ou celle d'une paysanne à mon bon vouloir pour me fondre dans la masse. Ce qu'il y avait dehors m'était inconnu, et je voulais le découvrir pour m'échapper de ce quotidien ennuyeux. Au milieu de toutes ces convenances, je me sentais seule. Cette époque où je pouvais encore me permettre d'être une enfant était révolue, et à l'aube de devenir une femme je devais me plier aux règles. Assumer qui j'étais et supporter le poids d'être née princesse. C'était vraiment pesant parfois. L'autre raison était un homme, pas n'importe lequel, celui qui m'a sauvé trois années plus tôt. Connaitre son identité et surtout lui dire à quel point je lui en étais reconnaissante. Je voulais le revoir ne serait-ce qu'une fois. « Je ne vais pas demander à quelques gardes d'accompagner une demoiselle en quête de liberté alors qu'ils sont un des maillons d'une chaîne invisible qui l'emprisonne. » Caressant tendrement ma joue, il continua. « J'espère que tu comprendras que je dois en parler à Mère, Euphemia. Ce que tu as fait est grave, que tu le veuilles ou non. Par ailleurs, le garde qui te laisse entrer et sortir librement sera également puni pour une telle négligence. » Grave ? Je n'avais pas vendu ma virginité au premier marchand de légumes que j'ai vu. Que mère en ait vent par la propre bouche de mon frère était synonyme de trahison, et j'étais d'autant plus froisser qu'il me traite comme une petite fille. 'Tu as fait une bêtise Euphie, maman va te gronder'. La suite me déplut encore plus. Le garde était innocent, il n'a fait que se plier à la volonté orgueilleuse d'une princesse. « Ramenez-le-moi. » Paroles impénétrables, le roi exige le peuple ce pli. « Bien Majesté. » Le coupable se présenta dans la cuisine. Peiné, et honteux. Je l'avais mis dans une situation délicate, et j'en étais vraiment désolée. « C'est lui, n'est-ce pas ? » Comment pouvais-je dire le contraire ? Le mot 'coupable' était inscrit sur le visage de ce pauvre malheureux. Ma main qui était dans la sienne se resserra davantage. Le cœur battant, je ne voulais pas la mort d'un innocent sur la conscience. Faisant de nouveau face à mon frère, ma main libre empoigna ses vêtements « Halby, ne fais pas ça ... » Murmure que seul lui pouvait entendre grâce à cette proximité que j'ai installé. Employant ce surnom, pour le prendre par les sentiments il était de mon devoir de défendre cet homme. « S'il te plait. »

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ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyLun 13 Jan - 13:44

depuis quand manipuliez-vous vos sentiments plutôt que d'utiliser des mots pour vous comprendre ?

theme song. « Il y a une différence entre toi et moi, mon frère. Tu es roi. Par définition, tu fais ce que tu veux, quand tu veux. Je n'ai pas la prétention de pouvoir faire de même et j'ai eu le malheur d'être une femme. Si tu avais eu un petit frère à la place, m'aurais-tu vu différemment ? » J’aurais aimé que ce qu’elle dit s’avère juste. Or elle est loin de la vérité, car nombre d’obligations me clouent au château : je ne peux pas m’éloigner trop longtemps, au cas où quelque chose arriverait. Et je ne sors que pour les affaires urgentes. Comme elle, je suis voué à vivre entre ces murs jusqu’à ce que la mort décide de frapper à notre porte. Je soupire et réponds d’une voix faible : « Pas tant que tu n’aurais pas été en âge de te battre. Et même une fois que tu aurais su manier une arme, j’aurais veillé à ta sécurité plus qu’à celle de n’importe qui d’autre. » La famille est pour moi une valeur importante et les Hammer comme les Tilney sont ma priorité. Nous avons la chance d’être soudés et protecteurs les uns envers les autres. Malgré tout, ma cadette est celle qui passe avant tout le reste, avec Eleonore bien entendu. Je ne vais pas demander à quelques gardes d'accompagner une demoiselle en quête de liberté alors qu'ils sont un des maillons d'une chaîne invisible qui l'emprisonne. » Fondamentalement, elle n’a pas tort. Je ne peux m’opposer à ces propos emplis de vérité, même si je ne la laisserai plus sortir seule. Elle peut dire ce qu’elle veut, Euphemia n’aura jamais raison. Au risque de passer pour quelqu’un de mauvais et de peu réceptif, je préfère encore la faire surveiller au sein même du château afin de m’assurer qu’elle ne prendrait pas le large quand on a le dos tourné. « Pourquoi ne pas demander à l’un de nos oncles de t’accompagner dans ce cas ? Ils seront plus compétents que les gardes pour te suivre avec discrétion et te laisser faire ce que bon te semble, mais également te protéger en cas de besoin. » la suite se passa très vite : quand les gardes entrèrent dans la cuisine, Euphemia empoigna mes vêtements avec force et m’obligea à lui faire face. « Halby, ne fais pas ça ... S'il te plait. » J’écarquille les yeux et la regarde avec surprise : depuis combien de temps ne m’a-t-elle pas surnommé ainsi ? Elle essaye de me prendre par les sentiments, mais ça ne marche que partiellement.

« Emmenez-le, je m’occuperai de lui plus tard. » j’ordonne, et ils quittent la pièce. Le calme revient dans la cuisine et les cuisinières semblent soulagées que toute cette agitation soit terminée. « Euphemia, quoi que tu fasses, tu dois assumer tes actes, comme tous ceux qui sont impliqués dans tes histoires. Il a commis une énorme erreur en étant complice d’un tel mensonge. Imagine une seconde qu’il te soit arrivé quelque chose : n’aurais-tu pas voulu qu’il soit là pour t’empêcher de sortir et que tu sois saine et sauve ? » Je baisse un instant les yeux vers nos mains, remarquant avec joie que ça non plus, nous ne l’avions pas fait depuis longtemps. « Toute sa vie il aurait vécu dans le regret et la culpabilité d’avoir négligé la sécurité d’une si jolie et si extraordinaire jeune femme comme toi. » J’ai l’impression de me voir trois ans plus tôt à travers lui, lorsque je fus l’instigateur de la première escapade d’Euphemia. Ce que je viens de dire à son propos s’applique tout autant à moi qui, des années après, ne peux me défaire de ce sentiment terrible qui m’envahit dès que je pense à ce qui lui est arrivé. Mon ventre se noue et je me hais profondément. Qui sait ce que le destin réserve au pauvre garde. Je pense d’abord à le laisser pourrir dans les geôles jusqu’au lendemain, afin qu’il réfléchisse à la portée de ses actes. Et selon ce qu’il ressortira de mon entrevue avec lui, je déciderai du sort qu’il subira. « Je serais plus rassuré de te savoir manier une arme plutôt que de sortir Euphemia. Alors si vraiment tu as l’impression que ta vie est trop ennuyeuse, tu as d’autres manières de te divertir ici qu’à l’extérieur. A moins que tu n’acceptes d’être accompagnée, ce à quoi je ne m’opposerai pas. » Si elle veut jouer à manipuler mes sentiments en me donnant le surnom de notre enfance, moi aussi je peux le faire. Je dépose mes lèvres sur son front et relâche sa main. « Qu’est-ce que tu ferais à ma place, hein Euphy ? Si j’étais toi et si tu étais moi, me laisserais-tu sortir tout en sachant ce que je risquerais ? » Voilà un argument bien trouvé.

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Euphemia E. Hammer
Euphemia E. Hammerthe emperor
ɤ REGISTRATION : 02/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 682
ɤ STATUT DU SANG : Royale, son père était feu le Roi Halbarad I.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : La Cahoridie, la contrée des Rois.
ɤ METIER OU FONCTION : Princesse de Kahanor, qui cherche à évoluer pour aider le Roi, son frère.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyLun 13 Jan - 16:14

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« Pourquoi ne pas demander à l'un de nos oncles de t'accompagner dans ce cas ? Ils seront plus compétents que les gardes pour te suivre avec discrétion et te laisser faire ce que bon te semble, mais également te protéger en cas de besoin. » Cette idée était alléchante, mais nos oncles n'avaient-ils pas mieux à faire que de tenir la main de leur nièce ? J'étais une princesse, je disposais des gens mais tout de même. « Ai-je le choix de toute manière ? » Baissant les yeux, je me maudissais de m'être fait prendre sans quoi, j'aurais pu continuer mes petites balades sans avoir des bâtons dans les roues. « Emmenez-le, je m'occuperai de lui plus tard. » Le prendre par les sentiments n'avait visiblement pas fait effet. « Euphemia, quoi que tu fasses, tu dois assumer tes actes, comme tous ceux qui sont impliqués dans tes histoires. Il a commis une énorme erreur en étant complice d'un tel mensonge. Imagine une seconde qu'il te soit arrivé quelque chose : n'aurais-tu pas voulu qu'il soit là pour t'empêcher de sortir et que tu sois saine et sauve ? » Il avait peut-être raison, mais cet homme ne méritait pas ça. C'était injuste. « J'assume l'entièreté de la faute ! Si tu veux punir, punis-moi, mais ne condamne pas un homme qui n'a rien fait. Il s'est plié à mes caprices. » Je n'étais pas résigné face à ce jugement. Le regardant, mes yeux se voulaient humides, la peine s'y lisait, je voulais qu'il cède. C'était de la manipulation, je suis coupable, mais la fin justifiait les moyens, et pour sauver ce garde je n'avais aucune gêne à employer ce genre de stratagème.
« Toute sa vie il aurait vécu dans le regret et la culpabilité d'avoir négligé la sécurité d'une si jolie et si extraordinaire jeune femme comme toi. » Que de compliments, voulait-il m'amadouer lui aussi ? J'avais l'étrange impression que mon frère se voyait en se garde. Je pouvais y lire de la culpabilité dans son regard. Le souvenir de cet incident le hantait lui aussi. Pourquoi ? Je lui avais déjà pardonné il y a bien longtemps surtout qu'il n'était pas le seul fautif dans cette histoire. Si je n'avais pas été idiote en relevant le défi, rien de tout ça ne se serait passé. Jamais. Caressant cette main qui était dans la mienne, je voulais lui dire silencieusement qu'il pouvait se défaire de ce souvenir malheureux, sans oublier l'objectif que je m'étais fixé en voulant gracier ce garde. « Je serais plus rassuré de te savoir manier une arme plutôt que de sortir Euphemia. Alors si vraiment, tu as l'impression que ta vie est trop ennuyeuse, tu as d'autres manières de te divertir ici qu'à l'extérieur. À moins que tu n'acceptes d'être accompagnée, ce à quoi je ne m'opposerai pas. » Surprise par ses mots, ma bouche faillit me trahir. « C'est ce que je ... » ... Suis en train de faire. Il n'avait pas non plus connaissance de la requête que j'ai faite à oncle Dezial. Cependant, savoir qu'il était apte à accepter que je puisse prendre les armes était un bon signe, ça me soulageait quelque peu. On avait tous nos secrets, mais mentir à Halbarad me mettait mal à l'aise.

« Qu'est-ce que tu ferais à ma place, hein Euphy ? Si j'étais toi et si tu étais moi, me laisserais-tu sortir tout en sachant ce que je risquerais ? » Euphy. Il n'y a qu'une seule personne qui m'appelait ainsi, et je ne pus réprimer un petit sourire. Le retour de bâton, j'ai essayé de le prendre par les sentiments et il y fit de même. Cependant, ses propos n'étaient pas dénués de sens. « Non. » Dis-je penaude. Je l'avoue. Si nous avions échangé nos places, j'aurais fait de même. Je l'aurais étouffé d'un amour trop gros. Le fourbe, il avait réussi à me faire dire qu'il avait raison. Agacée, je n'avais plus d'argument pour défendre ma cause. La tête basse, je repris vite la parole, continuant sur ma lancée « Si tu m'aimes vraiment, et que cette tendresse n'est pas uniquement basée sur cette promesse, épargne-le. » C'était sournois oui. Je le testais sans m'en cacher. À un certain moment l'idée que cette affection était factice m'a effleuré l'esprit. C'était là le moment d'éclaircir ce problème une bonne fois pour toute. Déposant un baiser sur mon front, chaque marque de tendresse qu'il me donnait me remplissait de joie, malheureusement, depuis son couronnement ses marques d'affection se faisaient bien rare et j'en étais touchée plus que je ne l'aurais voulu. Qu'une sœur recherche l'affection de son frère n'était pas anodin. Ce qui l'était par contre et que j'en voulais toujours plus. « Tu es cruel. Tu m'habitues à tes gestes de tendresse pour me laisser seule par la suite. »

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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyMar 14 Jan - 14:23

tu aurais aimé la serrer dans tes bras de toutes tes forces, cachée à la vue de tous, et la protéger pour l'éternité.

theme song. « Si tu m'aimes vraiment, et que cette tendresse n'est pas uniquement basée sur cette promesse, épargne-le. » J’ai beau aimer ma sœur de toutes mes forces, je reste d’avis qu’il ne mérite pas la vie. Or une idée me frappe l’esprit et un sourire malin vient illuminer mon visage tandis que je réponds d’une voix amusée : « Oh ne t’en fais pas, j’ai d’autres projets pour lui. » Pestebois, bien sûr. Il me faut des hommes pour venir en renfort à Alceste Blackwood et il en fera partie, quittant le château pour s’installer dans les Terres rudes du nord, sans garantie de survivre à une patrouille dans la forêt. Satisfait, je me détends mais je suis troublé quand Euphemia prononce ces quelques mots : « Tu es cruel. Tu m'habitues à tes gestes de tendresse pour me laisser seule par la suite. » Nous n'avons pas l'habitude de parler de ce que nous ressentons l'un vis à vis de l'autre et je sens posés sur nous les regards en biais des femmes qui semblent visiblement ravies que nous soyons plus proches qu'autrefois. Je passe un bras autour des épaules de ma cadette et l’entraîne avec moi pour que nous quittions les cuisines afin de cesser de les distraire. Les gardes nous suivent mais ça a peu d’importance. Une fois dans le couloir, je m’arrête et la regarde intensément. « Tu sais parfaitement que j’aimerais t’accorder plus de temps, être plus présent pour toi. Ce serait là mon souhait le plus cher. » J’aimerais t’étouffer de tendresse pour que tu n’en manques plus par la suite, que tu aies toujours la sensation que je suis près de toi, là, toujours. Bien qu’Euphemia ait mûri, elle reste quand même une enfant, d’un certain point de vue. Qui réclame de la douceur et de l’affection, qui veut qu’on fasse attention à elle. « Si tu savais à quel point je suis désolé que tu aies l’impression d’être laissée de côté … Sache que ça ne veut pas dire qu’on t’aime moins Euphemia. Tu le sais, n’est-ce pas ? Tu es le plus précieux de mes trésors, le plus précieux trésor de Mère, et rien ne changera jamais ça. » Il a fallu qu’elle risque de mourir par ma faute pour que je m’en rende compte. Un choc, une gifle en pleine figure. Cette princesse aux cheveux de feu, ma petite sœur, le plus beau cadeau que m’aient fait nos parents. Malheureusement, je n’ai que trop peu eu l’occasion de profiter de notre complicité, devenu trop vite Roi. Sans doute que lorsque le calme sera revenu à Kahanor, si tenté que cela arrive un jour et que Euphemia et moi soyons encore en vie, je pourrais apprendre à mieux la connaître et lui donner enfin l’attention qu’elle mérite.

Je recommence à marcher lentement, sans la quitter des yeux. Sa chambre est loin et nous avons le temps : je tiens à ce qu’elle y reste et qu’elle y soit surveillée, maigre punition en attendant de trouver un arrangement efficace. « Quoi qu’il en soit, et même si je réprouve ce que tu as fait au plus haut point, je suis honoré que tu cherches à me protéger. Mais, ma sœur, apprend à te défendre toi d’abord, tu m’entends ? » Je caresse ses cheveux un instant en m’arrêtant devant une fenêtre qui offre une superbe vue de l’immensité des terres qui s’étendent de l’autre ôté des remparts du château, sous un ciel flamboyant. « Qui sait ce qui nous attend … Des heures sombres arrivent. Il te faut être en sécurité. » De nouveau, j’attrape le bras d’Euphemia afin que l’on reprennent notre marche lente, à présent bercée par le seul bruit de nos pas. Curieux, j’aimerais lui poser mille questions sur ce qu’elle a vu ou fait à Aubétoile, mais elle risquerait de voir là une occasion laxiste de pouvoir s’enfuir de nouveau parce que je m’y intéresse. Combien de fois ai-je rêvé de vagabonder dans les rues ? Ma rencontre avec Dyllant et les enfants de l’auberge y a joué beaucoup : jamais je ne me suis autant amusé que ce jour où je n’étais pas prince mais un simple gamin de Kahanor, à me battre avec eux et les poursuivre aux alentours de Pestebois, quand mon Père avait le dos tourné. Je comprends tellement ce qu’Euphemia recherche en sortant que je n’arrive même pas à rester fâché contre elle comme je le voudrais. D’une voix moqueuse, je lance : « Est-ce qu’on t’a déjà dit que les vêtements d’homme t’allaient à merveille ? » Je regarde droit devant moi, lèvres pincées pour tenter de retenir un sourire joyeux. « Mais ce n’est pas une raison pour les revêtir de nouveau ! » je conclue en reprenant un air faussement sévère, bras croisés. Euphemia a un pouvoir incroyable sur moi, ce que je déteste profondément. Chacun de ses mots ou de ses regards a un impact fort chez moi, et cette enfant est capable de me rendre heureux comme de me blesser en un instant. Voilà pourquoi notre relation est si compliquée, et le sera toujours. Elle est partie sur de mauvaises bases et se terminera mal, j’en suis certain.
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Euphemia E. Hammer
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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyMar 14 Jan - 19:32

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Quand on aime quelqu'un y a-t-il une limite, et s'il y en a une où s'arrête-t-elle ? Je me suis souvent posé la question sans jamais trouver de réponse. J'étais sûre d'aimer d'un amour infini ma famille, jusqu'à ce que je me rende compte d'une chose assez troublante : l'affection que je portais à Halbarad. Différente et surtout plus imposante que je ne l'aurais voulu, sans jamais y voir la fin. Plus forte que l'amour que je portais à ma famille et cela me faisait peur. Les relations solides étaient vouées à avoir un destin tragique. Niaise, il fallait que je le sois pour croire qu'un jour ça finirait autrement. Un jour, il était certain que nos chemins s'éloignent pour de bon. Cette dure réalité me serrait le cœur si fort, mais je ne voulais pas la fuir. Je voulais être prête quand ce fameux jour arriverait. Aimer, ça faisait mal. Un bras sur mes épaules coupa court à mes idées noires. Me laissant entraîner par le jeune roi hors de la cuisine. « Tu sais parfaitement que j'aimerais t'accorder plus de temps, être plus présent pour toi. Ce serait là mon souhait le plus cher. » Non, justement je ne sais pas, du moins je ne l'ai pas vu. C'est ce que j'aurais voulu lui dire, mais comment s'approprier le temps précieux d'un roi ? Je n'en avais pas le pouvoir, et je n'avais pas le droit de m'en plaindre non plus. « Si tu savais à quel point je suis désolé que tu aies l'impression d'être laissée de côté ... Sache que ça ne veut pas dire qu'on t'aime moins Euphemia. Tu le sais, n'est-ce pas ? Tu es le plus précieux de mes trésors, le plus précieux trésor de Mère, et rien ne changera jamais ça. » Rien ne changera jamais ça ... Voulait-il me rassurer ou se voiler-t-il la face ? L'époque se voulait noire, sans compter le mariage inévitable, je n'y croyais plus. Esquissant un maigre sourire qui se voulait plus lumineux, je voulais montrer que j'étais réceptive à ses paroles qui se voulaient rassurantes, alors qu'au fond je voulais le secouer en lui hurlant de se réveiller. Je n'ai goûté que trop peu à cette nouvelle relation qu'on me la, aussitôt enlever en lui posant la couronne sur la tête, et il ne pouvait se défaire de cette dite couronne. Une fatalité irréversible.

« Quoi qu'il en soit, et même si je réprouve ce que tu as fait au plus haut point, je suis honoré que tu cherches à me protéger. Mais, ma sœur, apprend à te défendre toi d'abord, tu m'entends ? » N'était-ce pas là le devoir d'une sœur que de protéger son frère ? Même s'il me fallut beaucoup de temps pour comprendre, j'ai fini par apprendre à l'aimer. Un mal pour un bien, si j'avais su, je me serais préservé en lui déversant toute ma colère comme avant. Caressant tendrement mes cheveux, nous nous étions arrêtés à une fenêtre qui dévoilait l'immensité du royaume. « Qui sait ce qui nous attend ... Des heures sombres arrivent. Il te faut être en sécurité. » Oui, quelque chose arrivait vicieusement. Quoi ? Je n'en avais aucune idée, et pour être franche ce n'était pas une de mes priorités. Ma famille passait avant tout et sachant que des gens fourbes nous voulaient du mal, on devait régler ce problème avant les autres. Reprenant ensuite notre marche, sans qu'il ne me le dise je savais qu'il m'emmenait vers mes appartements pour m'y enfermer, et je n'allais pas me laisser docilement faire. Je connaissais cette bâtisse comme ma poche. J'y suis née, j'y ai vécu toutes ces années. Un petit moment d'inattention, et j'allais disparaître de nouveau pour des promenades nocturnes. Cette once de liberté que me procuraient mes balades étaient bien trop précieuses pour que je me résolve à obéir.

« Est-ce qu'on t'a déjà dit que les vêtements d'homme t'allaient à merveille ? » Moqueur, il se retenait de rire le vilain. « Les paroles et les regards ne trompent pas, Halby. » J'étais peut-être naïve, mais j'étais fine observatrice. Je savais différencier un regard bienveillant à un regard plein de sous-entendus, voir obscène. On ne m'avait jamais regardé de cette manière, du moins je ne l'avais pas remarqué avant. C'était confortable de porter des vêtements masculins, nettement plus pratiques que ces longues robes que je portais d'habitude. Ce pantalon dévoilant mes jambes me procurer une sensation de légèreté, je pouvais bouger à mon aise. « Mais ce n'est pas une raison pour les revêtir de nouveau ! » Le regardant sceptique, cette remarque avait tendance à faire l'effet inverse sur moi. « Et pourquoi donc ? Je trouve au contraire que je porte bien ces vêtements. N'êtes-vous pas de mon avis ? » Me retournant quelques instants vers les gardes qui nous accompagnaient, cette question les mirent un peu mal à l'aise et j'en souris. Me complimenter en prenant mon parti ou au contraire suivre l'avis du Roi et me contrarier. Dur dilemme. « Et bien ... Tout vous va à ravir princesse. » Satisfaite, je regardais d'un ton moqueur mon frère « Tu vois ? C'est fou, il suffit que je montre mes jambes pour qu'on me trouve sublime. » Ne voulant pas rejoindre ma chambre trop tôt, je m'arrêtais à un balcon. Malgré la fraîcheur du mois d'octobre, il faisait bon. Regardant quelque temps le paysage, une question glissa sur mes lèvres « Tu vas vraiment épouser dame pigeon ? »

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ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyMar 14 Jan - 23:51

c'était comme ce rêve dans lequel tu lui courrais après en hurlant son nom. Tu avais beau courir de toutes tes forces, tu ne la rattrapais jamais et elle s'éloignait toujours plus de toi.

theme song. « Les paroles et les regards ne trompent pas, Halby. » Qu’est-ce qu’elle veut dire par là ? Je fronce les sourcils et tourne la tête vers elle avec un sourire surpris, mais je n’ai pas le temps de lui demander qu’Euphemia se retourne vers les gardes. « Et pourquoi donc ? Je trouve au contraire que je porte bien ces vêtements. N'êtes-vous pas de mon avis ? » Cette fois, j’écarquille les yeux. C’est de la provocation pure et simple, et les gardes ne m’aident pas du tout en répondant : « Et bien ... Tout vous va à ravir princesse. » Je les foudroie du regard et penauds, ils baissent la tête. Il fallait bien qu’ils choisissent un parti, mais c’était le mien qu’ils auraient dû prendre. On ne contredit pas le Roi. Je mets ma colère de côté pour me tourner vers Euphemia. « Tu vois ? C'est fou, il suffit que je montre mes jambes pour qu'on me trouve sublime. » Je baisse les yeux vers ses jambes et les plante de nouveau dans les siens. « Je t’interdis de sortir ET de montrer tes jambes.Tu ne te rends pas compte de l'effet que tu produis. Attention, la liste de tes interdictions s’allonge. » Je m’arrête à ses côtés tandis qu’elle s’approche du balcon, m’y accoudant pour regarder en bas. Je passe énormément de temps ici, à observer le ces étendues vertes et dorées sous un ciel d’azur ou de feu, ces Terres qui sont miennes et que je veux préserver de la noirceur du Mal à venir pour y voir un jour peut-être mes enfants y jouer, y grandir et prendre ma place, et que leurs enfants après eux fassent la même chose. Perdu dans mes pensées, je m’arrache à la contemplation du paysage quand Euphemia m’adresse à nouveau la parole. « Tu vas vraiment épouser dame pigeon ? » Je la regarde tristement, puis observe mes mains jointes devant moi en hésitant quelques instants. « Elle s’appelle Aurore, Euphy. La détestes-tu donc à ce point ? » Je ne réponds pas à la question, parce que je n’ai pas réellement de réponse. Aurore m’a clairement avoué ne pas être heureuse ici, mais maintenant que j’ai appris à la connaître je ne peux imaginer meilleure Reine pour le Royaume. Elle est à la fois douce et forte, elle aime le peuple et ne s’intéresse pas uniquement aux autres pour ce qu’ils peuvent lui apporter, mais pour ce qu’elle peut échanger avec eux. Et cela me suffit. Ca me blesse particulièrement qu’Euphemia ne l’apprécie pas, au même titre que Cellie qui a déclaré qu’elle ne l’imaginait pas Reine. Et moi, malgré tout, je continue de la défendre. C’est une jeune femme bien, et aucune des deux ne veut le voir. « Tu sais, je pensais que toi plus que quiconque tu l’apprécierais. Elle a beau venir de la noble famille des Hawklin, elle est avant tout une fille du peuple, indépendante et souriante. »

« Toi aussi tu devrais bientôt être mariée. Et je ferai un effort pour apprécier l’époux qu’on te choisira. » Mes derniers mots sonnent comme une forme de chantage, ou de tentative de la faire culpabiliser, mais ne sont pas méchants. La perspective que ma cadette soit un jour mariée est fort inconvenante. Même si je sais que Mère choisira pour la princesse du royaume un homme bien, il y a fort à parier qu’il soit plus âgé, plus brusque, moins intelligent qu’elle ne l’est. Et l’idée même que quelqu’un d’autre que moi puisse la faire souffrir me gêne profondément. Je passe de nouveau mon bras autour de son épaule, la réchauffant un peu de cet air frais de fin d’octobre qui se lève et laisse présager avec horreur l’arrivée de l’hiver. Le silence s’installe de nouveau entre nous, tandis que nous observons le paysage en contrebas. Sa façon de regarder la ville est équivoque : c’est là-bas qu’elle veut être. Et c’est sans doute ce qui me fait le plus mal au cœur en cet instant. Après Cellie, c’est Euphemia qui veut partir. Elles ne restent au château que parce qu’elles y sont contraintes, et non parce qu’elles ont la sensation que leur place est ici. Je me sens trahi, j’ai l’impression d’être seul au monde. Leur corps est ici mais leur esprit est ailleurs, bien loin de moi. Je relâche Euphemia et m’accoude sur la rambarde de pierre, me mordillant les lèvres, l’air déçu. Dans un élan d’égoïsme, je déclare : « Je ne veux pas te savoir loin de moi. Je ne veux pas que tu partes. Nous n’avons pas eu assez de temps pour apprendre à nous aimer. C’est de ma faute, je le conçois, mais si tu devais partir … » Je ne termine pas, parce que je ne sais pas quoi dire. C’est assez incohérent, et s’exprimer de la sorte devant les gardes est relativement embarrassant, d’autant qu’ils sont visiblement tous contre moi aujourd’hui. Lorsqu’Euphemia sera dans sa chambre, je serai d’ailleurs ravi de leur rappeler qu’en aucun cas ils ne doivent prendre son parti pour ce genre de choses, surtout après avoir amené l’un de leur collègue dans les geôles du sous-sol. Peut-être ont-ils envie d’y finir eux aussi. Je me tourne un instant vers eux et il est fort à parier qu’ils regardent Euphemia, vu la vitesse avec laquelle leur tête se relève pour faire mine de fixer droitement l’horizon. Je me redresse et leur fais face, l’air passablement énervé. Ce n’est pas le moment de me contrarier, mais visiblement ils n’ont pas compris.

Ma main se pose sur le pommeau de l’épée de père, accrochée à ma ceinture. Une journée qui commence mal se termine forcément mal. Je suis épuisé, las, et personne n’a l’air de vouloir arranger les choses. Appuyé de façon à surveiller leur regard, je laisse Euphemia observer le paysage. « Qu’est-ce que tu fais, là dehors ? Quand tu dis que tu y vas pour être capable de me protéger, qu’est-ce que tu y fais ? » je demande pour la seconde fois. La première fois, elle ne m’a pas répondu mais je tiens vraiment à savoir ce qu’elle y fait. Je tourne les yeux vers elle et la regarde intensément, afin de lui intimer l’ordre de répondre. « Tu n’as pas de problème avec quelqu’un qui m’en voudrait particulièrement, n’est-ce pas ? » Parce que si tel est le cas, c’est à moi de le régler et pas à elle. L’imaginer en proie avec quelqu’un qui lui ferait peur, essayant de s’en sortir comme une adulte responsable, me rend fou. L’idée de la perdre est plus douloureuse qu’une lame de couteau s’enfonçant dans la chair, des flammes dévorant un corps faible et malheureux. J’agonise, j’étouffe, où que je regarde il n’y a que des murs qui se dressent devant moi sans espoir d’horizon. Une part de moi s’est envolée avec la perte de Père, et je ne survivrai pas à une deuxième perte. Je n’ai jamais osé demander à Euphemia comment elle allait, après la mort de père. Nous nous sommes blottis l’un contre l’autre à l’enterrement, mais aucun mot n’a été échangé, ni même les jours suivants. J’ai arrêté de parler, de manger et je me suis refermé sur moi-même, hurlant ma rage et mon désespoir entre mes draps. Et elle pendant ce temps, que faisait-elle ? Nouvelle preuve de ma négligence envers elle. « Il y a tant de choses pour lesquelles je dois te demander pardon … » je souffle davantage pour moi que pour elle, sans certitude qu’elle voie où je veux en venir.

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Euphemia E. Hammer
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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyMer 15 Jan - 11:37

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« Elle s'appelle Aurore, Euphy. La détestes-tu donc à ce point ? » Je lui avais posé une question, qu'il avait volontairement éludée. J'aurais voulu une réponse, qu'elle soit positive ou non. Un 'oui' franc et irrévocable plutôt que cette hésitation qui me faisait tout aussi mal. Une souffrance que je ne pouvais montrer à personne et dont les dieux étaient seuls témoins. « Sa Majesté est perspicace. Qu'importe son nom, qu'elle devienne Reine ou non, je ne me rappellerais jamais de son nom et je ne hisserais pas le drapeau blanc. Garde bien ses mots en tête quand le jour où tu me condamneras arrivera. » Une provocation, un énième sarcasme, seul indice qui exprimer mon mal-être. « Tu sais, je pensais que toi plus que quiconque, tu l'apprécierais. Elle a beau venir de la noble famille des Hawklin, elle est avant tout une fille du peuple, indépendante et souriante. » Il avait raison, on se ressemblait elle et moi quoi que j'en dise. Je l'aurais probablement apprécié à ça juste valeur, je l'aurais peut-être même aimé, mais un sentiment aussi laid qu'une engeance me rongeait. J'étais jalouse. Ça me faisait mal de le dire, je me détestais pour ça, mais plutôt mourir que de l'avouer à autrui. Je possédais également cette fierté mal placée qu'avaient les nobles. Cette femme s'était vicieusement invitée dans notre monde ... Dans mon monde. Rongeant des moments avec le Roi qui était déjà si court, elle s'était fait une place clandestine dans le cœur du roi et ça, je n'allais jamais lui pardonner. « Toi aussi tu devrais bientôt être mariée. Et je ferai un effort pour apprécier l'époux qu'on te choisira. » Esquissant un sourire, mon regard préférait se perdre dans le paysage plutôt que de le regarder. « Le fils du paludier sera heureux de l'entendre. » Dis-je ironiquement. Bien évidemment, je ne connaissais pas de fils de paludier.

Posant de nouveau son bras sur mes épaules, sa chaleur me fit du bien. Réchauffant mon corps, mais aussi mon cœur qui avait tendance à se refroidir en pensant à Lady Hawklin. Reprenant ses distances par la suite, je m'autorisais un regard sur lui, et je pouvais y lire une certaine déception. Mon ressentit était-il contagieux ? « Je ne veux pas te savoir loin de moi. Je ne veux pas que tu partes. Nous n'avons pas eu assez de temps pour apprendre à nous aimer. C'est de ma faute, je le conçois, mais si tu devais partir ... » Égoïste, mais je ne pouvais pas l'en blâmer, je l'étais également si ce n'est plus. Il y avait une moi qui voulais partir oui, celle qui avait soif de liberté et qui était également étouffer par ce trop-plein d'amour qu'elle avait pour le roi. Puis il y avait l'autre, la plus douce, celle qui était raisonnable et qui m'empêchait de commettre une grave erreur en me rappelant ce qui était important, la famille. « Je n'ai jamais eu l'intention de partir. Malgré mes escapades, je suis toujours revenue à la maison, alors que j'aurais très bien pu partir loin d'ici à plusieurs reprises. » Je trouvais son regard bien acérer. Qui donc regardait-il ainsi ? Me retournant quelques instants, c'étaient les gardes. Esquissant un sourire, j'aurais mis une pièce sur le fait qu'ils me regardaient moi pour que mon frère réagisse ainsi.

« Qu'est-ce que tu fais, là dehors ? Quand tu dis que tu y vas pour être capable de me protéger, qu'est-ce que tu y fais ? » Me regardant par la suite avec insistance pour me sommer silencieusement de répondre, je réfléchis aux mots que j'allais employer. Mon regard plongeant dans le sien, je lui dis : « Il y a quelques années vivait une princesse, elle pensait naïvement que le monde était beau, que les gens étaient tous bons sauf son démoniaque frère aîné. Un jour elle a eu l'audace de sortir affublée de ses beaux vêtements, attirant ainsi des personnages peu recommandables. Elle a failli se faire violer. Elle s'est pris une gifle, si violente qu'elle travaille encore aujourd'hui à changer. La vérité, elle l'a appris cette nuit-là. Elle s'est rendue compte de son ignorance. Alors elle sort par moment, pour faire face à cette vie, prenant connaissance de tout ça elle a l'impression de grandir. Elle ne veut plus être naïve, car les démons ne sont pas que dehors, ils sont chez elle des murmures lui ont dit. Prêt à la dévorer elle et les siens, alors nouvelle décision. La princesse a troqué son aiguille à coudre pour une épée. » Mes mains étaient si violemment agrippaient à la pierre qui faisait office de rambarde, je ne m'en rendis pas compte toute de suite jusqu'à ce que la douleur se face sentir. Cette tentative de viol, je n'en parlais jamais, mais elle me hantait. Je restais muette à ce sujet. Je ne pouvais pas en parler à Halbarad sans avoir peur qu'il culpabilise davantage, je ne pouvais pas en parler à mère car ça lui rappelait la souffrance qu'elle avait ressentit cette nuit-là. Alors à qui ? « Tu n'as pas de problème avec quelqu'un qui m'en voudrait particulièrement, n'est-ce pas ? » Le regardant, je repris contenance esquissant un autre sourire. « Si c'était le cas, crois-tu que je serais encore vivante ? » M'accoudant à la rambarde, je l'admirais sans discrétion. Ça me calmait de voir son visage, et telle une drogue j'en demandais toujours plus voulant cette dose quotidienne que je n'avais pas forcément toujours. « Il y a tant de choses pour lesquelles je dois te demander pardon ... » Moi aussi. Je devais me faire pardonner beaucoup de choses. Cet amour étouffant, cette jalousie maladive, cette intrépidité dévorante et cette stupidité indéniable. « Alors nous sommes deux malheureux coupables, Halby. »

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ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyJeu 16 Jan - 23:58

à coups de griffes et d'ongles, tu avais réussi à t'insinuer dans mon coeur avec violence, avant de t'y emmurer pour ne plus jamais en sortir.

theme song. « Sa Majesté est perspicace. Qu'importe son nom, qu'elle devienne Reine ou non, je ne me rappellerais jamais de son nom et je ne hisserais pas le drapeau blanc. Garde bien ses mots en tête quand le jour où tu me condamneras arrivera. » Je la regardai avec tristesse, avant d’acquiescer. Je n’avais nullement les moyens d’obliger Euphemia à accepter Aurore, même si ça me blessait profondément. Elle me provoquait, essayait de me faire réagir, mais je m’évertuais à rester silencieux devant son esprit joueur. Joueur je l’étais aussi, mais que pouvais-je faire d’autre en cet instant que me résigner à épouser, peut-être, une femme que personne d’autre que moi n’appréciait entre ces murs ? J’étais tellement déçu que je n’avais pas le cœur à répondre ni à faire entendre raison à ma sœur. La seule chose qui me restait encore à espérer, c’était qu’Euphemia finisse par l’aimer avec le temps. Qu’elle voit en Aurore ce que j’avais su y déceler, et qu’elle l’accepte. A moins qu’il se soit passé entre elles des choses dont je ne sois pas au courant. « Le fils du paludier sera heureux de l'entendre. » J’carquillai les yeux, recouvrant mes esprits. J’attrapai le bras d’Euphemia et demandai brusquement : « De qui tu parles ? » J’avais beau réfléchir, il ne me semblait pas connaître de fils de paludier … Or je ne pouvais pas le moins du monde laisser ma cadette fricoter avec quelqu’un librement, c’était purement et simplement intolérable. Devant son air railleurs je me détendis et fronçai les sourcils : « C’était une blague, n’est-ce pas ? » Question rhétorique, qcar j’en connaissais déjà la réponse. Je secouai la tête et soupirai, soulagé à l’idée qu’Euphemia puisse être encore aussi pure qu’avant d’avoir quitté le palais pour la première fois. « Je n'ai jamais eu l'intention de partir. Malgré mes escapades, je suis toujours revenue à la maison, alors que j'aurais très bien pu partir loin d'ici à plusieurs reprises. » Un point pour elle, elle n’avait pas tort. Mais une fois de plus, cela ne suffirait pas à me faire changer d’avis. Pourtant, quelque chose me disait qu’à travers ces quelques mots, elle m’annonçait implicitement qu’elle recommencerait. Et connaissant l’entêtement légendaire de la princesse du royaume, le contraire m’aurait beaucoup étonné. Il était difficile de ramener Euphemia à la raison, qui ne suivait que ses propres principes. Elle allait au bout de ses envies, disait ce qu’elle pensait, sur l’instant. Contrairement à bien d’autres au sein de ce palais où les apparences étaient souvent trompeuses, elle se démarquait par sa véracité. Elle était entière, aussi vraie qu’on pouvait l’être. Et les mensonges qu’elle racontait sonnaient trop faux à mes oreilles pour que je ne découvre pas rapidement la vérité. « Ta place est ici, petite soeur. Tu es une Princesse splendide et fougueuse, modèle de bien des jeunes filles du Royaume. »

« Il y a quelques années vivait une princesse, elle pensait naïvement que le monde était beau, que les gens étaient tous bons sauf son démoniaque frère aîné. Un jour elle a eu l'audace de sortir affublée de ses beaux vêtements, attirant ainsi des personnages peu recommandables. Elle a failli se faire violer. Elle s'est pris une gifle, si violente qu'elle travaille encore aujourd'hui à changer. La vérité, elle l'a appris cette nuit-là. Elle s'est rendue compte de son ignorance. Alors elle sort par moment, pour faire face à cette vie, prenant connaissance de tout ça elle a l'impression de grandir. Elle ne veut plus être naïve, car les démons ne sont pas que dehors, ils sont chez elle des murmures lui ont dit. Prêt à la dévorer elle et les siens, alors nouvelle décision. La princesse a troqué son aiguille à coudre pour une épée. » Mon cœur se serra aussi fort que les mains de ma sœur sur la pierre dure. Voilà une chose dont personne n’aimait parler et qui l’émut visiblement plus que moi encore. Une chose devenue tabou au fil du temps mais qu’elle devait supporter en silence ce qui, tout à coup, devint plus insupportable encore pour moi. Je pris sa main dans la mienne quelques instants : « Tu sais que je suis là. Même si je me haïrai pour le reste de ma vie, je pense pouvoir prendre assez de recul pour t’écouter. Qu’importe que je culpabilise ensuite, c’est tout ce que je mérite Euphemia. » J’étais parfaitement sincère. Je me moquais bien de continuer à me ronger les sangs si ça pouvait faire taire les peurs de ma sœur. Toutes les souffrances du monde ne seraient jamais assez pour me faire oublier ce que j’ai fait. Commettre l’irréparable par jalousie, quel idiot … Quant à elle, elle n’avait pas été beaucoup plus maligne de sortir juste pour m’impressionner ce qui, fallait-il le croire, m’avait beaucoup surpris. « Alors nous sommes deux malheureux coupables, Halby. » Je me tournai vers ma cadette qui me fixait intensément, une lueur triste dans le regard. Lui faisant face, je pris son visage dans mes mains et m’enquis doucement : « Qu’as-tu donc à te reprocher ? Tu es parfaite à bien des égards. » Je ne la lâchai pas des yeux, le temps qu’elle avoue ce qu’elle avait à se faire pardonner. J’étais prêt à tout entendre, bien que je sois quelque peu effrayé par ce qu’elle pourrait m’apprendre. Je sentais le mal-être des gardes à nos côtés qui ne s’étaient visiblement pas attendus à devoir surveiller une démonstration de tendresse entre un frère et sa sœur, aussi naturelle soit-elle. Je m’amusai de leur regard fuyant, souriant à Euphemia avec malice. Nous n’étions plus ces enfants d’autrefois, mais ils se cachaient encore dans nos cœurs.

D’un signe de la main, je désignai le couloir à Euphemia. « Viens, allons-y. Il commence  à faire frais. » Je repris ma marche lente sur le sol de marbre, laissant le bruit de mes pas résonner comme une musique douce, s’élevant jusqu’aux plafonds les plus hauts. « Je veux que tu restes dans ta chambre cette nuit, le temps que Mère et moi décidions quoi faire à propos de cette histoire. » Bien que toute colère ait déserté ma voix, je n’en restais pas moins catégorique et Euphemia ne devait pas voir en moi quelqu’un de laxiste qui pardonnerait cette faute simplement parce qu’elle était ma sœur. Nous croisâmes, en nous rapprochant du cœur du château, plus de monde. Si chacun d’entre eux firent la révérence conventionnelle, les regards s’attardaient sur l’accoutrement d’Euphemia que je finis par attraper par le bras pour avancer plus vite, l’entraînant à ma suite. Je ne supportais pas qu’on la regarde ainsi, c’était plus fort que moi. Il m’en fallait peu pour m’énerver à son sujet : Euphemia avait toujours eu ce don de provoquer en moi une multitude de sentiments contradictoires et forts. Capable de me faire passer de la colère à la jalousie, à la fierté, en un claquement de doigts. Les gardes s’écartèrent à notre passage pour nous laisser entrer dans les appartements de la Princesse, et les portes se refermèrent derrière nous. « Veux-tu que je te laisse, à présent ? J’ai encore un peu de temps devant moi, et je n’ai pas envie de partir après t’avoir dit que je t’accorderais plus de mon temps, mais peut-être que tu veux te reposer. » Et te changer, j’aurais volontiers ajouté. Tout à coup, je rêvai d’un bain bien mérité, que j’irais prendre après l’avoir laissée. Je fis quelques pas dans la chambre et m’approchai de la cheminée devant laquelle je m’accroupis. « J’espère que tu sais que je ne fais pas ça de gaieté de cœur, petite sœur. Mais si j’apprends que tu es sortie, je serai vraiment en colère. Si tu as besoin de quoi que ce soit, demande aux gardes ou aux caméristes, ou fais-moi appeler. » L’autoriser à sortir de sa chambre, ce serait prendre le risque de la laisser se promener librement dans le château et donc de lui laisser le champ libre pour le quitter. Or si j’avais conscience que cela arriverait très certainement de nouveau, il nous fallait trouver des mesures immédiates pour lui faire arrêter ce petit jeu ou bien être en mesure de la protéger. Je tournai la tête vers elle et souris un peu, regagnant vite mon air sérieux.

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Euphemia E. Hammer
Euphemia E. Hammerthe emperor
ɤ REGISTRATION : 02/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 682
ɤ STATUT DU SANG : Royale, son père était feu le Roi Halbarad I.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : La Cahoridie, la contrée des Rois.
ɤ METIER OU FONCTION : Princesse de Kahanor, qui cherche à évoluer pour aider le Roi, son frère.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyVen 17 Jan - 12:57

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Ton silence est plus douloureux qu'une lame. J'étais de nature franche quand les uns disaient que c'était une qualité, d'autres insinuaient le contraire. Les mots étaient parfois dangereux, blessants, et il fallait les utiliser avec soin. Je lui avais ouvertement dit sans aucune courtoisie ce que je pensais de cette fille, et pas une seule fois il ne m'a répondu, ni même regarder. « [color=#F6A24Je déteste quand tu fais ça.[/color] » Je l'ai provoqué que ce soit ici ou au tournoi et pas une fois il n'a réagi. Mon avis avait peu d'importance dans cette affaire finalement, il avait déjà fait son choix quoi que je dise. Il était déçu. Je pouvais le lire sur son visage et arborant les mêmes traits, mon visage était aussi sombre que le sien. À cet instant, le gouffre qu'on avait laborieusement refermé avec les années s'effrita. Par les sept, je la maudissais cette fille. Lui parlant par la suite d'un fils de paludier, il mordit à l'hameçon. « De qui tu parles ? » Me prenant par les bras, j'avais l'impression qu'il paniquait légèrement. « C'était une blague, n'est-ce pas ? » D'abord sur un ton moqueur, mon expression devint plus sérieuse « J'ai menti, c'est le fils du boucher. Qu'importe. Je porterai autant d'ardeur à tes propos que toi avec les miens en parlant d'elle. » Là, c'était de la pure méchanceté, je voulais lui faire ressentir ce que moi je ressentais. Réaction tout aussi puérile que les précédentes, et je m'insultais intérieurement pour ça. Halbarad avait une ascendance sur moi, et mes sentiments étaient sincères au point de devenir incohérente, et stupide. L'amour faisait souffrir et ça rendait idiot, rien de bien attractif. Le sujet dévia de nouveau sur moi n'étant pas apte à parler d'elle devant moi apparemment.

« Ta place est ici, petite sœur. Tu es une Princesse splendide et fougueuse, modèle de bien des jeunes filles du Royaume. » Alors j'étais un bien piètre modèle. J'étais loin d'être parfaite, en mettant de côté ces sentiments disgracieux. C'était une évidence à ses yeux, moi j'en étais moins sûre. Lui parlant par la suite de mes choix, cette histoire datant de trois ans remonta à la surface comme un fantôme. « Tu sais que je suis là. Même si je me haïrai pour le reste de ma vie, je pense pouvoir prendre assez de recul pour t'écouter. Qu'importe que je culpabilise ensuite, c'est tout ce que je mérite Euphemia. » Le regardant, je tentai une énième tentative de le rassurer à ce sujet. Je voulais qu'il arrête de culpabiliser et qu'on oublie définitivement cette histoire. Ce qui est fait est fait. On ne pouvait pas remonter le temps, alors culpabiliser ne servait à rien surtout que j'allais bien. « Halbarad, nous étions des enfants. Je t'ai pardonné depuis bien longtemps et je voudrais que tu fasses de même. Arrête de te soucier de ça, je peux gérer ça toute seule. » Je me voulais rassurante, je ne voulais plus qu'il se torture pour ce malheureux incident. Ce cauchemar me hantait, et c'était le prix à payer pour ma stupidité. J'étais sorti, il n'était pas le seul fautif, j'avais ma part de responsabilité moi-aussi. Mon regard bleu plongea de nouveau dans le sien quand je lui dis que nous étions deux coupables et il me prit délicatement le visage entre les mains. « Qu'as-tu donc à te reprocher ? Tu es parfaite à bien des égards. » Ce trop-plein d'amour pour commencer, mais ces mots me restèrent en travers de la gorge. Lui dire la vérité m'était impossible. Les dieux étaient seuls témoins de mes tourments, et j'en avais déjà bien assez honte. Reprenant vite contenance, je finis par lui répondre, esquissant un sourire pour répondre au siens « Si j'étais parfaite, tu aurais une petite sœur pour qui tu ne te rongerais pas les sangs. » Rentrant finalement à l'intérieur, notre marche reprit.

« Je veux que tu restes dans ta chambre cette nuit, le temps que Mère et moi décidions quoi faire à propos de cette histoire. » Un soupir éloquent glissa de mes lèvres. Que mon frère soit au courant était une chose, que Mère le soit en était une autre. Je m'imaginais sa réaction, si bien que je ne me rendis pas compte que nous n'étions plus seuls. Halbarad me prenant le bras, je le suivis sans protestation plus amusée par la situation qu'autre chose. Arrivant finalement dans mes appartements qui allaient être aussi ma prison, je finis par poser mes fesses royales sur le lit. Nous étions seuls, les regards gênaient qu'on posait sur nous n'étaient plus. « Veux-tu que je te laisse, à présent ? J'ai encore un peu de temps devant moi, et je n'ai pas envie de partir après t'avoir dit que je t'accorderais plus de mon temps, mais peut-être que tu veux te reposer. » Ma bouche se tut, mais d'un geste de tête je lui répondis négativement. Je m'étais plainte qu'il ne soit jamais là, je n'allais pas le laisser partir si vite alors qu'il avait pour une fois du temps à m'accorder. Le regardant, il se mit à proximité de la cheminée. C'était une remontrance, mais j'étais quand même heureuse qu'il soit là. « J'espère que tu sais que je ne fais pas ça de gaieté de cœur, petite sœur. Mais si j'apprends que tu es sortie, je serai vraiment en colère. Si tu as besoin de quoi que ce soit, demande aux gardes ou aux caméristes, ou fais-moi appeler. » Petite sœur, j'aimais aussi cette marque affective et de sa tirade je n'ai retenu que ses deux mots laissant intentionnellement le reste de côté. Se relevant par la suite, il garda cet air qui se voulait sérieux. Yeux dans les yeux, je jouais nerveusement avec mes cheveux, puis les mots sortirent d'eux. « Tout à l'heure tu me demandais ce que je devais me faire pardonner ... » Seuls, il n'y avait plus d'oreilles indiscrètes. Mes mains arrêtèrent tous mouvements, mais une camériste interrompit mon élan de courage. Entrant dans ma chambre, elle fit une révérence respectueuse pour aussitôt ressortir. « Je suis foncièrement impulsive, et têtue. Le tout motiver par les sentiments que j'ai pour notre famille, mais par-dessus tout je suis stupide. Ça, ce n'est pas la cause d'un sens prononcer de la famille, mais d'une affection incontrôlée. C'est mal oui, une déviance irraisonnable, mais je ne m'en excuserai pas ... » Affection pour ne pas dire amour, c'était déjà bien trop ambigu pour utiliser un mot si fort.

HRP : Je ne suis pas très fière de cette réponse ._.

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ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyDim 19 Jan - 1:39

il y avait quelque chose venant d'elle que tu ne comprenais pas, ou plutôt que tu ne voulais pas comprendre.

theme song. « Tout à l'heure tu me demandais ce que je devais me faire pardonner ... » J’observai Euphemia qui, plus à l’aise maintenant que nous étions seuls, s’apprêtait à me révéler ce qui faisait d’elle une sœur imparfaite. Mais la camériste entra et ma cadette se figea un instant, la situation perdant toute son intensité. Agacé, j’aurais volontiers crié sur la camériste si ça avait été dans ma nature. Une fois sortie, je posai de nouveau les yeux sur elle qui, dans un élan de courage, termina de dire ce qu’elle avait entrepris de m’expliquer. « Je suis foncièrement impulsive, et têtue. Le tout motivée par les sentiments que j'ai pour notre famille, mais par-dessus tout je suis stupide. Ça, ce n'est pas la cause d'un sens prononcer de la famille, mais d'une affection incontrôlée. C'est mal oui, une déviance irraisonnable, mais je ne m'en excuserai pas ... » Paralysé par la surprise, je tentai de déchiffrer ces quelques mots. Je reculai un peu sans la quitter des yeux, passant mes mains sur mon visage et dans mes cheveux, le cœur cognant ma poitrine avec force. Je me rapprochai de ma petite sœur et pris son visage dans mes mains pour la troisième fois depuis qu’elle avait passé les portes de la cuisine, plongeant mon regard dans le sien. « Euphemia je crois que tu ne mesures pas la portée de ce que tu viens de dire, ou que ce n’est pas ce que tu voulais dire. Je ne comprends pas … » Je soupirai et la relâchai de nouveau, ne sachant que faire ni que dire. Elle venait de troubler mon cœur perdu. Je l’avais laissée seule trop longtemps, livrée à elle-même et à ses peurs de jeune fille abandonnée. « Tu n’as pas besoin de dire ça pour que je reste près de toi Euphy. Je suis là pour toi, tu le sais. Aussi longtemps que je vivrai, je serai là pour toi.» Je me laissai tomber dans le fauteuil près de moi et enfouis mon visage dans mes mains, soudain épuisé. Il y avait des choses qui m’échappaient, toujours, qui filaient entre mes doigts sans que je ne puisse les retenir. Ça me rongeait de l’intérieur d’être ainsi ignorant et impuissant, de passer ma vie à ne rien comprendre. Je prétendais vouloir aider le peuple et comprendre ses besoins, alors que je n’arrivais même pas à comprendre ceux qui m’entouraient. Euphemia, Cellie, Mère, Aurore, Azrael, Màebh, leurs joies et leurs peines m’échappaient totalement alors qu’ils étaient plus proches de moi que quiconque. Je relevai les yeux vers Euphemia, m’enfouissant plus profondément dans le fauteuil, comme si j’avais voulu disparaître. « C’est difficile d’aimer les gens sans souffrir. On place notre bonheur entre leurs mains et la moindre déception est une plaie difficile à refermer. Pourtant, le reste du temps, ce doit être beau et tellement agréable. Nous n’avons jamais su nous aimer correctement. » Comme un frère et une sœur. Il avait fallu que je manque de la tuer pour me rendre compte que je l’aimais, je l’enfermais alors qu’elle voulait vivre et je m’éloignais quand elle voulait se rapprocher. Quel genre de frère étais-je pour Euphemia ?

Je me détendis un peu et posai mes bras sur les accoudoirs du fauteuil, regard tourné vers les flammes qui crépitaient dans la cheminée. Il y avait une question qui était restée en suspens dans mon esprit et que j’aurais aimé poser, à présent. Sans la regarder, je m’enquis d’une voix pensive : « Tout à l’heure, quand j’ai brièvement déclaré que je préfèrerais te savoir apprendre manier une arme que sortir, tu allais dire quelque chose. Qu’était-ce ? » Euphemia y avait-elle pensé, elle aussi ? Voilà une chose à laquelle je ne m’opposerais pas, parce qu’après tout bien des femmes apprenaient l’art du combat. Alors même si ce n’était pas le rôle d’une Princesse et que jamais je ne la laisserais fouler un champ de bataille du pied, qu’y avait-il de mal à la laisser apprendre ? D’autant que ça réfrènerait certainement ses envies de sortir du château, à moins que ça ne les aggrave. Je continuai, sans la regarder : « Je te sais assez déterminée pour ne pas m’obéir malgré toutes les punitions que je pourrais t’infliger, mais pense à ce que tu as dit : si j’étais à ta place, tu ne me laisserais pas sortir. Je sais que tu comprends ce que je ressens à te savoir seule dehors, et je sais que tu ressentirais la même chose. Ne me déçois pas Euphemia, compris ? » Lentement, un air sérieux convaincant sur le visage, je me tournai vers elle. Je voulais que les choses soient claires, même si pour cela je devais lui répéter des dizaines de fois. J’observai en silence ses yeux bleus et ses cheveux flamboyants, à l’image de son caractère fougueux. Sans doute n’était-elle pas née au bon endroit. En la voyant si vivante devant moi, je ne doutai pas un instant qu’elle aurait été plus heureuse en bas. Elle aurait été plus respectée encore, voleuse ou sombrelame, à courir les toits et séduire les hommes auxquels elle n’aurait montré aucune merci. L’imaginer sauvageonne me fit frémir et sourire un instant, tandis que je lui tendais la main pour qu’elle s’approche de moi. « T’ai-je dit, ma sœur, que j’étais fier de toi malgré tout ? Après tout ce qui est arrivé en si peu de temps, tu es très courageuse et j’admire ta détermination. » Je déposai un baiser sur sa main et tournai de nouveau le visage vers les flammes, profitant de chaque seconde passée à ses côtés. Ils étaient trop rares pour que je prenne la fuite maintenant, même si quelque chose me disait qu’il y avait une limite à ne pas franchir. Je ne pouvais lui donner trop d’affection, car plus je l’aimerais elle, et moins j’aurais droit d’aimer d’autres qu’Euphemia. Elle n’était pas du genre à partager, je l’avais bien remarqué.

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ɤ STATUT DU SANG : Royale, son père était feu le Roi Halbarad I.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : La Cahoridie, la contrée des Rois.
ɤ METIER OU FONCTION : Princesse de Kahanor, qui cherche à évoluer pour aider le Roi, son frère.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyDim 19 Jan - 19:11

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Les dieux sont cruels. « Euphemia je crois que tu ne mesures pas la portée de ce que tu viens de dire, ou que ce n'est pas ce que tu voulais dire. Je ne comprends pas ... » Au contraire. J'ai soigneusement choisi mes mots mon frère ... Mon visage dans ses mains, je le regardais d'un regard franc, lui montrant que c'était tout sauf une plaisanterie de mauvais goût. Si j'avais pu contrôler ne serait-ce qu'un peu, mes sentiments, je lui aurais certainement pourri la vie comme auparavant. C'était bien plus facile de haïr que d'aimer, ça je ne l'avais appris que trop tard hélas. « Tu n'as pas besoin de dire ça pour que je reste près de toi Euphy. Je suis là pour toi, tu le sais. Aussi longtemps que je vivrai, je serai là pour toi. » Se laissant choir sur un fauteuil, cette vérité l'avait certainement assommé. Au départ, mes lèvres n'auraient jamais dû lui laisser entendre ses mots, mais pris d'un courage idiot je l'ai fait sans regret car ça me soulageait d'un poids tel que je me sentais légère. Au moins, il le savait. Je ne m'attendais pas à ce qu'il explose de joie. Qui l'aurait fait ? Cependant, c'était un peu douloureux de voir comment il réagissait. J'étais sensible. Trop. Ça m'agaçait et il fallut que je fasse un effort surhumain pour ne pas lui montrer mes larmes. « Il n'y a rien à comprendre, Halby. C'est dépourvu de toute logique. Cette vérité ne dissimulait aucune demande cachée ... Et que tu le prennes bien ou mal qu'importe. Je voulais juste que tu le saches. » Cette relation bien trop tumultueuse était néfaste que ce soit pour lui ou pour moi. Peut-être à cause des liens du sang, tout était dans l'extrême. Un seul mot échanger pouvait nous chambouler, un seul geste pouvait nous faire sortir de nos gonds. Ça n'a jamais été normal et c'était bien parti pour ne jamais l'être. « C'est difficile d'aimer les gens sans souffrir. On place notre bonheur entre leurs mains et la moindre déception est une plaie difficile à refermer. Pourtant, le reste du temps, ce doit être beau et tellement agréable. Nous n'avons jamais su nous aimer correctement. » Tout était vrai, et jamais cela ne changerait. Il était trop tard pour changer quoi que ce soit. Petits, nous nous faisions du mal pour des motifs infantiles, et méchants. Les années ont passé, et cette relation n'entrait toujours pas dans le cadre d'une relation fraternelle ... Dans mon cas du moins. J'étais celle qui dérivait le plus. « C'est une fatalité. Peut-être que si nous n'avions pas été frères et sœurs, mais de parfait inconnu ça aurait été plus simple ... Beaucoup plus simple. » Ces mots sonnaient comme un regret, et aussi douloureux que ça puisse être je pensais chacun de ces mots. Je n'aurais pas été princesse. Il n'aurait pas été mon frère. Je ne l'aurais pas connu, et surtout, je n'aurais pas vécu cette souffrance. Le destin s'est voulu plus cruel.

« Tout à l'heure, quand j'ai brièvement déclaré que je préférerais te savoir apprendre manier une arme que sortir, tu allais dire quelque chose. Qu'était-ce ? » Il avait bonne mémoire. Il m'a fait comprendre qu'il n'était pas réticent à me voir avec une arme tantôt, alors lui dire ne me dérangeait plus. N'ayant pas le temps de répondre, il continua : « Je te sais assez déterminer pour ne pas m'obéir malgré toutes les punitions que je pourrais t'infliger, mais pense à ce que tu as dit : si j'étais à ta place, tu ne me laisserais pas sortir. Je sais que tu comprends ce que je ressens à te savoir seule dehors, et je sais que tu ressentirais la même chose. Ne me déçois pas Euphemia, compris ? » Un avertissement. Était-ce le Roi ou le frère que j'avais en face de moi ? J'étais un enchaînement de déceptions, alors une de plus n'allait pas changer la donne. Je ne rentrais plus dans le moule de la princesse parfaite, ni dans celui de la sœur dévouée. Oui, au fond je voulais franchir l'interdit, refus royal ou non. Ma fougue me poussait à faire ce que je voulais, quand ma raison me disait d'obéir car Halbarad avait raison : si j'avais été à sa place, je l'aurais enfermé. « Je te dirais un de mes secrets si tu passes aux aveux toi aussi. » J'ai délibérément évité d'acquiescer à sa demande. Je ne pouvais pas lui promettre de ne plus le décevoir malgré toute la volonté du monde à vouloir lui plaire. Lui plaire pourquoi d'ailleurs ? Cette affection trop pesante n'allait pas avoir de réponse, et heureusement les dieux me maudissaient déjà bien assez. Par contre, j'étais prête à entendre quelque chose dont je n'étais pas déjà au courant. Curiosité maladive. Un roi sans secret n'était pas un vrai roi et aussi longtemps que je me souvienne, on ne s'est jamais caché des choses, même durant l'époque où on se chamaillait.
Il me tendit une main pour que j'approche, ce que je fis, marchant doucement vers lui. « T'ai-je dit, ma sœur, que j'étais fier de toi malgré tout ? Après tout ce qui est arrivé en si peu de temps, tu es très courageuse et j'admire ta détermination. » Main dans la main, ce geste n'était pas rare pour nous, et déposant ensuite ses lèvres sur ma peau, son regard se perdit de nouveau dans les flammes de la cheminée. « Je pourrais te retourner le compliment mon frère. Malgré la mort de père, tu as réussi à te relever pour lui succéder. » Perdre notre père a été dur, que ce soit pour la Reine ou pour nous. Effondrer par un coup de massue, on s'est quand même relevé malgré la douleur. Le plus impressionnant était Halbarad. Il s'est relevé parce qu'il avait des obligations, et par lâcheté il aurait très bien pu s'enfuir ou sombrer ce qu'il n'a pas fait. « Tu n'aurais jamais dû me lancer le défi de sortir ... Tout ça ne serait jamais arrivé. »


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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyMar 21 Jan - 0:13

La disputer, se réconcilier, la haïr, l'aimer, lui en vouloir, la protéger ... Tu ressentais tout ça pour elle, de façon bien distincte et pourtant semblable. C'était avec intensité.

theme song. « Je te dirais un de mes secrets si tu passes aux aveux toi aussi. » Je me figeai, laissant un suspend mes moindres faits et gestes. Je n’étais pas contre le fait de lui avouer quelque chose, mais quoi ? Jamais, Ô grand jamais je ne parlerais de ce qui était arrivé avec Màebh puisque nous avions juré l’un comme l’autre d’emporter ce secret dans notre tombe. Aurore ? A part que je l’avais embrassée, ce qui l’avait poussée à rester, il n’y avait pas grand-chose à savoir. « Un secret pour un secret. » répondis-je, l’air malicieux. Je passai mes doigts sur mes lèvres et hésitai un moment, avant de dire d’une voix amusée : « Le plus grand regret et la plus grande honte de ma vie seront de ne pas avoir réussi à obtenir l’accord du conseil pour faire de Cellie ma Reine, après son rétablissement … A toi. » Nous étions redevenus enfants. En l’espace d’un instant, nous avions recommencé à nous provoquer, à nous lancer des défis. Un secret pour un secret, c’était comme un défi pour un défi. Je ne comprenais pas cette chose qui nous poussait constamment à vouloir que l’autre aille au-delà de ses propres limites, se surpasse sans cesse. Je ne la lâchai pas des yeux, impatient de savoir ce qu’elle pouvait bien m’avouer même si cela m’effrayait. Mon secret n’avait rien de très secret, bien que je ne l’aie avoué qu’à Cellie elle-même. Euphemia devait s’en douter quand même. « Evite simplement de m’avouer que tu n’es plus pure, sinon je risque de très mal le prendre. » Malgré mon sourire joueur, je la mettais réellement en garde : si j’apprenais qu’un homme l’avait déshonorée, je ne laisserais absolument pas passer ça. Je retournerais Aubétoile et la Cahoridie toute entière pour le retrouver et avoir le privilège de le tuer de mes mains. « En voilà un deuxième. Contre un autre secret, bien sûr … » J’hésitai quelques instants en me mordillant la lèvre. Puis je baissai la voix et avouais dans un murmure : « Ces derniers temps, j’ai laissé des Mages se promener librement dans le château. » Ce qui m’intéressait n’était pas le secret qu’elle pouvait m’offrir en retour, mais sa réaction. Ce qu’il me fallait savoir, c’était ce que ressentaient les gens en croisant, peut-être, des Mages sans le savoir. Euphémia avait-elle peur ? Pourtant, à mes yeux, si il y avait bien une personne qui réagirait positivement, ou tout du moins normalement à la nouvelle, c’était bien elle. Son avis m’importait quand même, car le côté fougueux et sauvage de ma cadette pouvait se révéler intéressant dans certaines décisions à prendre même si l’impatience était synonyme de jeunesse et de puérilité. Il fallait la réfréner et s’en méfier. Ou alors la dompter, et s’en servir utilement.

« Je pourrais te retourner le compliment mon frère. Malgré la mort de père, tu as réussi à te relever pour lui succéder. » Un bref sourire se dessina sur mes lèvres et j’acquiesçai, mon regard soudain éteint par un voile de tristesse. Evoquer ces souvenirs était d’une dureté incomparable et d’une douleur sans nom. Mais je ne montrais plus que je souffrais, pour le bien de tous. « La vie du Royaume était bien plus importante que ma tristesse. Père n’aurait pas voulu que je passe mon temps à geindre sans agir, il ne m’a pas élevé ainsi. » L’homme, bien qu’aimant, avait montré une sévérité particulière à mon égard. Il était bienveillant mais ne m’autorisait pas à plier genoux, à affaisser mes épaules. Et cela avait servi car j’avais réussi à prendre sa place à l’âge de dix-sept ans pour le meilleur, mais surtout pour le pire. « Tu n'aurais jamais dû me lancer le défi de sortir ... Tout ça ne serait jamais arrivé. » Ce fut comme un coup de poignard en plein cœur. Je relevai les yeux vers elle et lâchai sa main, profondément blessé. Je savais pertinemment que tout serait différent. Les traits plus tristes que jamais, je me tournai de nouveau vers les flammes et gardai le silence quelques instants. « Je sais Euphemia. Je sais que tu souffres par ma faute, et qu’on ne réussira jamais à s’entendre comme on le devrait à cause de ce qui est arrivé. Ca hante mes nuits depuis trois longues années maintenant, et je sais que je ne me le pardonnerai jamais. » Je me tus, ne sachant pas vraiment si c’était là qu’elle voulait en venir. Que ce soit le cas où, j’avais été heurté par ces quelques mots bien plus que je ne l’aurais voulu, alors que j’avais juré que je pouvais à présent prendre du recul. Peu importait ; qu’Euphemia balance ce qu’elle avait sur le cœur si elle en avait besoin ! Je ne m’y opposerais pas. Je me relevai et lui fis face, prêt à entendre ce qu’elle avait à me dire. J’ôtai simplement les fourrures de mes épaules et les déposai sur la fauteuil, ajustant sans grande conviction ma tunique de velours rouge, symbole de la royauté donc les meilleurs artisans de Kahanor m’avaient fait cadeau lors du jour de mon couronnement. « Et change toi, ma sœur, je ne veux plus te voir dans ces habits masculins. » Mon regard s’attarda un instant sur le pantalon et je détournai les yeux, pour aller m’accroupir devant le feu.

Il y avait à la fois quelque chose d’apaisant et d’énervant à être là. Je n’aurais su dire quel sentiment était plus fort chez moi en compagnie de ma sœur : la sérénité, ou le fait de ne pas savoir sur quel pied danser ? Elle brisait cette belle paix avec quelques mots acérés comme des poignards, pour revenir roucouler devant moi quelques secondes après. Maintenant que l’ambiguïté de l’affection qu’elle me portait s’était insinuée dans mon esprit, j’étais encore plus alerte et savais encore moins comment réagir. Devais-je me montrer ferme et distant, ou présent et doux ? « Si je ne t‘avais pas lancé ce défi … On se haïrait peut-être aujourd’hui encore. » conclus-je à voix haute, sans réellement m’en rendre compte. Il n’y avait pas que des mauvais côtés à cette confrontation morbide, même si j’aurais certainement été plus enclin à détester ma sœur pour l’éternité si en contrepartie elle pouvait être en sécurité. Je passai mes mains sur mon visage, profitant de la caresse de la chaleur de la cheminée sur ma peau. Que pouvait-il y avoir de plus agréable, si non un bain chaud et quelques fruits venus du sud ?


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Euphemia E. Hammer
Euphemia E. Hammerthe emperor
ɤ REGISTRATION : 02/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 682
ɤ STATUT DU SANG : Royale, son père était feu le Roi Halbarad I.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : La Cahoridie, la contrée des Rois.
ɤ METIER OU FONCTION : Princesse de Kahanor, qui cherche à évoluer pour aider le Roi, son frère.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyMar 21 Jan - 10:29

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Chaque personne qu’on s’autorise à aimer, est quelqu’un qu’on prend le risque de perdre. Les jeux, les défis, ... Un sentiment de nostalgie m'envahit en cet instant me rappelant une certaine époque et je n'étais pas la seule à me la remémorer. Halbarad avait ce sourire taquin, celui qui autrefois me mettait hors de moi. Il avait envie de jouer, nous avions tous les deux cet air malicieux. « Le plus grand regret et la plus grande honte de ma vie seront de ne pas avoir réussi à obtenir l'accord du conseil pour faire de Cellie ma Reine, après son rétablissement ... À toi. » J'écoutais attentivement pour ne pas en perdre une miette. Ce n'était pas une découverte en soit, il trichait ! Il ne faisait que confirmer ce que je pensais, Cellie avait la carrure d'une Reine comparée à l'autre et Halbarad aurait dû se battre pour l'avoir. Esquissant un sourire en me mettant en garde sur ma virginité, il me révéla quelque chose de bien plus intéressant dans un murmure « Ces derniers temps, j'ai laissé des Mages se promener librement dans le château. » J'étais stupéfaite, mais pas dans le mauvais sens. Des étoiles arboraient mes yeux, me rappelant des histoires que l'on me contait plus jeune avant de m'endormir. J'étais de ceux qui étaient pour la réintégration des Mages, et on était peu à être du même avis. La magie pouvait être autant dangereuse que bénéfique certes l'histoire nous l'a prouvé, mais je devais avouer que j'étais fasciné par ce que ces gens pouvaient faire. Je n'en avais jamais vu non plus, alors savoir que j'en avais peut-être croisé au palais émoustiller grandement ma curiosité. « Pourrais-tu m'en présenter ? » J'étais du genre à sillonner le château en quête de ces Mages. Je perdais moins de temps à lui demander. Je n'étais pas imprévisible, du moins pour mon frère. Puis ce fut mon tour de lui dévoiler quelque chose. Deux secrets. « J'ai commencé à apprendre à me battre peu avant le tournoi. » Il avait des soupçons à ce sujet, je ne faisais que confirmer. « C'est oncle Dezial qui m'apprend. » Là par contre, c'était bel et bien une information dont il n'avait pas eu vent.

« La vie du Royaume était bien plus importante que ma tristesse. Père n'aurait pas voulu que je passe mon temps à geindre sans agir, il ne m'a pas élevé ainsi. » Parlait de Père était douloureux, cette perte était encore trop récente. Il suffisait que je pense un peu trop à lui pour que mes larmes resurgissent, et savoir qu'il nous regardait peut-être me faisait rougir de gêne. Qu'il regarde ce que j'étais devenue me mettait mal à l'aise, alors que je ne saurais jamais sa réaction. Parfois, je rêvais de lui. Il me regardait avec un regard dur celui avec lequel il me sermonner, et je pouvais y déceler de la honte aussi. Lâchant sans surprise ma main, j'ai blessé le petit roi avec mes derniers mots. Ce sujet était vraiment tabou, on ne pouvait pas l'aborder sans qu'un de nous ait ce genre de réaction. On le savait et pourtant, il revenait souvent dans nos discutions « Je sais Euphemia. Je sais que tu souffres par ma faute, et qu'on ne réussira jamais à s'entendre comme on le devrait à cause de ce qui est arrivé. Ça hante mes nuits depuis trois longues années maintenant, et je sais que je ne me le pardonnerai jamais. » Se relevant pour me faire face de toute sa hauteur, je regrettais que ces mots m'aient échappé. Le faire souffrir était la dernière chose que je désirais, et voir ce regard éteint alors qu'il y a peu, je l'avais illuminé me faisait de la peine. Étais-je la seule à pouvoir le faire souffrir autant avec de simples mots ? Comme je l'avais dit, de simples mots ou de simples gestes que l'on s'accordait pouvait être aussi douloureux qu'une lame ou plus apaisant encore qu'un bain chaud. « Et change toi, ma sœur, je ne veux plus te voir dans ces habits masculins. » En obéissante petite sœur, je le pris au mot. Me dirigeant aux pieds de mon lit, j'ôtais mes vêtements du haut, dos à lui. Je n'étais pas gênais, voir sa réaction m'intéressait. « Lady Hedwige porte des pantalons, tu ne t'en offusques pas pour autant. » À moitié nue, je pris une robe qui se trouvait sur mon lit celle que j'étais censé porter pour le dîner, puis l'enfilais laissant glisser par la suite le pantalon de mes jambes. Laissant quelques parcelles de peau dénudées pour me changer, je finis par me retourner.

« Si je ne t'avais pas lancé ce défi ... On se haïrait peut-être aujourd'hui encore. » Accroupit devant le feu, je finis par le rejoindre. Mes pas étaient hésitants. Assise à côté de lui en regardant les flammes, cette cheminée était bien belle pour qu'il ne la lâche du regard. Posant ma tête sur son épaule, je cherchais mes mots « Ce ... Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Aimer, c'est plus dur que haïr. Je me serais levé chaque matin en pensant à ce que j'allais te faire subir. Au lieu de ça, je me lève en me demandant si je pourrais passer du temps avec toi ... Même une tasse de thé, c'est parfois difficile de la boire en ta compagnie. » Alors oui, continuer à te haïr aurait été plus apaisant. Jouant nerveusement avec mes doigts, j'appréhendais sa réaction. « Tu as des obligeances royales, c'est normal. Que tu passes plus de temps avec des soupirantes pour ne pas dire catins, là ça me gêne. » Autant vider son sac complètement, et je n'étais pas du genre à tout garder pour moi. Me débarrasser me soulageait. Avant de visiter par accident une maison close, je ne savais pas ce qu'était une catin. Sans ironie, mes expéditions étaient enrichissantes. « Je sais que les hommes sont plus aptes à défaire une robe, mais pourrais-tu m'aider ? » Cette conversation m'avait fait oublier que je n'ai fait que l'enfiler, ma robe était toujours ouverte. Cette demande avait pour but de détendre un peu cette atmosphère étouffante pleine de regret, mais pas que, je ne voulais pas être la seule à être mal à l'aise. Alors me mettant dos à lui, en attrapant mes longs cheveux, je le regardais.


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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyMar 21 Jan - 12:58

quel jeu dangereux ...

no mistakes. « Pourrais-tu m'en présenter ? » Je savais qu’Euphemia ne pourrait se contenter de savoir que des Mages s’étaient librement promenés dans le Château et qu’elle voudrait savoir de qui il s’agissait. Mais j’avais promis de garder leur secret envers et contre tout, et je ne pouvais pas mettre Siraliel et Zyra en danger. Si Euphemia voulait les connaître, elle devrait trouver par elle-même. Je secouai la tête en signe de négation, mais répondis tout de même : « Ouvre ton cœur et ton esprit à la magie et tu les reconnaîtras quand tu les verras. Mon précepteur m’avait appris ça avant d’être envoyé à la Tour, te souviens-tu de lui ? Il t’enseignait parfois l’astronomie. Il m’avait expliqué qu’un cœur pur et croyant était capable de sentir les choses plus facilement, et l’aura magique en fait partie. » Vint le tour d’Euphemia de m’avouer l’un de ses secrets, secret qui ne m’étonna guère. « J'ai commencé à apprendre à me battre peu avant le tournoi. » Je ne cillai pas, l’ayant compris, au fond. J’attendis simplement qu’elle termine ce qu’elle avait commencé à me dire. « C'est oncle Dezial qui m'apprend. » Je lâchai un petit rire et baissai les yeux un instant vers mes mains avant de les relever vers elle. Pourquoi ça ne m’étonnait pas non plus ? « Oncle Dezial est un bon professeur, un combattant hors-pair et un homme occupé, ne le déçois pas. » Ma voix était empreinte d’une certaine complicité, et c’était ma façon à moi de l’encourager. Imaginer Euphemia avec une épée était des plus amusants, et même si je m’inquiétais pour elle, je préférais qu’elle sache se battre et soit apte à se défendre au moment où elle aurait des problèmes. Et puis qu’y avait-il de mal à ce qu’une femme manie les armes si elle n’y était pas contrainte ? « Et sois prudente. » continuai-je, plus sérieusement. Car si l’idée qu’elle apprenne à se battre ne me dérangeait fondamentalement pas, je serais contraint d’y mettre un terme si jamais je voyais l’état d’Euphemia prendre un autre tournant. Si elle était fatiguée, blessée … Je ne pourrais évidemment pas la laisser faire. Qu’avions-nous fait aux Dieux pour que ma cadette naisse dans la famille Hammer ? Elle était l’objet de toutes les surveillances, de tous les interdits qu’elle bravait sans même se soucier des conséquences. J’allais m’inquiéter pour cette fille jusqu’à en tomber sérieusement malade, si tenté que ce ne soit pas déjà le cas.  « Une arme n’est pas un vulgaire objet … » Je tirai de son fourreau l’épée que j’avais héritée de Père après sa mort, cette épée appartenant à la famille Hammer depuis des générations à la garde d’or, sur laquelle était gravé notre nom. « C’est un prolongement de toi. Ton arme est toi, et tu es ton arme. En combat, nous n’êtes qu’un. » Voilà ce que m’avait enseigné Dezial, qui m’avait énormément aidé et qui continuait de m’aider jour après jour. « Une erreur, et ça peut être fatal. » L’or scintilla, illuminé par le feu qui crépitait dans la cheminée, et l'épée regagna sa place.

« Lady Hedwige porte des pantalons, tu ne t'en offusques pas pour autant. » Je ne pus m’empêcher de sourire à la remarque de ma sœur qui vint briser le silence qui s’était de nouveau installé entre nous. Seuls le crépitement du feu et le bruit de ses vêtements tombés au sol avaient jusqu’alors attiré mon attention, et je réfléchis un instant. « Hedwige est une très belle femme, à qui le pantalon sied à merveille. » répondis-je alors, le ton de ma voix soulignant que ça allait bien mieux à Hedwige Tarly qu’à elle. Ce n’était pas totalement vrai, mais je préférais lui faire croire ceci. Peut-être qu’ainsi elle arrêterait d’en porter, et de sortir du château. J’étais naïf de penser ça, mais mieux valait trouver tous les moyens de la dissuader. J’aurais volontiers risqué un regard dans la direction d’Euphemia, mais je préférais attendre qu’elle me rejoigne, ce qu’elle fit quelques secondes après. « Ce ... Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Aimer, c'est plus dur que haïr. Je me serais levé chaque matin en pensant à ce que j'allais te faire subir. Au lieu de ça, je me lève en me demandant si je pourrais passer du temps avec toi ... Même une tasse de thé, c'est parfois difficile de la boire en ta compagnie. » Mes yeux restaient obstinément tournés vers la cheminée. A mes côtés, la jeune fille était trop dénudée pour que j’aie le droit de poser les yeux sur elle, bin qu’elle soit ma sœur. En fait, ça me gênait tellement après ce qu’elle m’avait dit que je n’arrivais même pas à la regarder, alors que n’importe quel homme aurait rêvé de balayer des yeux sa peau claire t nue, si douce en apparence. « Je suis désolé. » dis-je alors, n’arrivant pas à dire quoi que ce soit d’autre. Elle avait raison, après tout. A quoi bon tenter de me défendre quand ce n’était que la pure vérité ? « Mais tu sais où me trouver la plupart du temps, et même si nous ne pouvons parler comme tu le souhaiterais, tu peux toujours rester à mes côtés. » Certes, il y avait plus amusant que de passer des heures dans la salle du Trône à écouter les réclamations du peuple, mais c’était déjà ça.  « Tu as des obligeances royales, c'est normal. Que tu passes plus de temps avec des soupirantes pour ne pas dire catins, là ça me gêne. » Je me figeai brusquement et tournai enfin la tête vers elle, sourcils froncés. « De qui est-ce que tu parles ? » Parlait-elle ainsi d’Aurore ? Je ne pouvais accepter de tels propos à son sujet, beaucoup trop forts et injurieux. Qu’elle soit jalouse d’accord, mais Aurore était quelqu’un de bien qui ne méritait absolument pas d’être traitée de la sorte. « Et puis il n’y a pas réellement de soupirantes, Euphemia. Les femmes se moquent autant de moi que ce que je me moque d’elles. » Car oui, la séduction n’avait jamais été mon fort, et je n’y avais prêté que peu d’intérêt. Je préférais apprendre, la connaissance, le combat. Tant de choses qui ne rendaient pas malheureux, là où l’amour était une arme qui se retournait constamment contre nous.

« Je sais que les hommes sont plus aptes à défaire une robe, mais pourrais-tu m'aider ? » Euphemia se retourna et attrapa ses cheveux et ne me laissa absolument pas le choix. Amusé, je lançai : « Je ne sais pas, je n’ai jamais défait de robe. » Mon regard s’attarda sur son dos quelques secondes, sur la courbe de sa taille et de ses hanches, et fermai les yeux avant de prendre une grande inspiration. Je déposai un baiser sur son épaule nue, avant de m’atteler à la tâche. Je comprenais à présent pourquoi les femmes avaient besoin qu’on les habille, c’était réellement stratégique. Je lassai avec douceur les rubans qui fermaient la robe de la Princesse, en silence. Une fois chose faite, je posai mes mains sur ses épaules et l’attirai à moi pour l’enlacer. Nous étions là, assis à côté de cette cheminée comme deux gosses aux allures d’adultes, à nous battre pour grandir et nous protéger mutuellement. « Tu es bien plus jolie comme ça, petite sœur. » Bras enroulés autour de sa poitrine et de son ventre, Euphemia me sembla minuscule et fragile. Comment une fille aussi petite pouvait être aussi intenable ? Ma sœur allait devenir quelqu’un de bien, j’en étais certain. Quelqu’un qui allait faire de grandes choses au bon moment, parce que malgré sa condition de femme, elle avait la grandeur d’âme d’un héros. J’étais fier d’elle, fier de ce qu’elle était, et ce malgré son tempérament injurieux et irrespectueux qui allait certainement lui attirer des ennuis tôt ou tard. « Je vais bientôt devoir y aller, j’ai encore énormément de choses à faire. » A cause de toi, j’aurais pu rajouter. Mais il n’était pas nécessaire d’enfoncer le couteau dans la plaie, elle le savait très bien. Je ne bougeai pourtant pas, profitant des derniers instants auprès d’Euphemia. Ils étaient trop rares pour que je ne sacrifie ne serait-ce que quelques secondes et elle se sentait trop seule pour que je la laisse. Cela me faisait mal au cœur de devoir l’enfermer ici plus seule encore, mais j’allais devoir être intransigeant. Une question me traversa alors l’esprit : « Est-ce qu’Oncle Dezial est au courant de tes promenades solitaires ? »

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Euphemia E. Hammer
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ɤ REGISTRATION : 02/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 682
ɤ STATUT DU SANG : Royale, son père était feu le Roi Halbarad I.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : La Cahoridie, la contrée des Rois.
ɤ METIER OU FONCTION : Princesse de Kahanor, qui cherche à évoluer pour aider le Roi, son frère.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyMar 21 Jan - 17:43

i'm the one in a million.


« Ouvre ton cœur et ton esprit à la magie et tu les reconnaîtras quand tu les verras. Mon précepteur m'avait appris ça avant d'être envoyé à la Tour, te souviens-tu de lui ? Il t'enseignait parfois l'astronomie. Il m'avait expliqué qu'un cœur pur et croyant était capable de sentir les choses plus facilement, et l'aura magique en fait partie. » Qu'il me donne sur un plateau d'argent des noms aurait été trop beau, préférant me donner une réponse mystérieuse. Creusant cependant dans ma mémoire, je finis par me souvenir de ce vieil homme me parlant toujours avec des mots voilaient de mystère. « Oui, je m'en souviens. À chaque bonne constellation trouvée, il m'offrait des bonbons. » Dans mes souvenirs, ce vieillard était un homme bon, et intelligent. Une source d'information ambulante qui aimait partager ce qu'il savait et pour le remercier, on l'a enfermé dans la Tour ... J'allais devoir chercher toute seule avec comme seul indice ce qu'il m'a dit, et je n'aimais guère les énigmes, mais je ne me voyais pas me balader dans les jardins en demandant à tous les passants s'il avait des pouvoirs surnaturels ou non. J'avais déjà bien assez de défauts pour que les gens y rajoutent que j'étais délurée. Ce sujet mit de côté, je lui avais dévoilé ma nouvelle activité, mais également l'identité de celui qui m’entraîner. Moi qui penser qu'il allait se fâcher, ce ne fut pas du tout le cas à mon grand soulagement. Mieux encore, il m'encouragea. C'était important pour moi de savoir me défendre, et me cacher pour savoir maîtriser l'art de la lame était une gêne. Alors que j'ai sa bénédiction m'apaisait d'un poids. Mentir, c'était fatiguant. « Une arme n'est pas un vulgaire objet ... » Sortant de son fourreau l'épée qu'il avait héritée de notre père, cette arme se léguer fièrement de génération en génération dans la famille Hammer. Même si je n'étais pas un homme et que je n'avais pas cette lubie des armes, je regardais l'épée de mon frère avec admiration et respect tel le Graal. Plusieurs générations avaient brandit cette arme. « C'est un prolongement de toi. Ton arme est toi, et tu es ton arme. En combat, vous n'êtes qu'un. » Esquissant un sourire, j'avais l'impression d'entendre notre oncle lors de ma première leçon.

« Hedwige est une très belle femme, à qui le pantalon sied à merveille. » Ce n'est pas ce que disaient tes yeux tout à l'heure. Les mots restèrent en travers de ma gorge, me contentant d'arborer un air faussement boudeur. Le rejoignant finalement devant la cheminée, je pouvais sentir cette gêne qui émanait de lui sans doute parce que j'étais trop dénudée à son goût. Je ne savais si je devais en être amusé ou en être gêner moi-aussi. C'était mon frère certes, mais jamais aucun homme n'avait vu ne serait-ce qu'une parcelle de peau de mon dos. « Je suis désolé. Mais tu sais où me trouver la plupart du temps, et même si nous ne pouvons parler comme tu le souhaiterais, tu peux toujours rester à mes côtés. » Au lieu de me rejeter et de m'éviter, réaction tout à fait logique après ce que je lui avais appris, il m'invitait à passer plus de temps avec lui comme je le désirais. Le remerciant silencieusement avec un sourire, il me demanda abruptement de qui je parlais en parlant de 'catin'. Mon sourire d'abord doux devint plus sournois « De toutes les donzelles qui jactent et gloussent quand elle te voit, mais je ne vise personne en particulier. Tu devrais plutôt te demander où j'ai appris ce mot. » Je ne montrais pas du doigt une personne précise, mais il savait de qui je parlais. « Et puis il n'y a pas réellement de soupirantes, Euphemia. Les femmes se moquent autant de moi que ce que je me moque d'elles. » Il était sérieux là ? « Es-tu aveugle mon frère ? Je vais prendre une image. Tu es un bon morceau de viande au milieu d'un troupeau de lionne prête à se donner des coups de patte pour t'avoir. Tu es bel homme, jeune, et par-dessus tout roi, autrement dit le meilleur parti du royaume. »

« Je ne sais pas, je n'ai jamais défait de robe. » Retenant un sourire, je ne savais pas si je devais être inquiète ou heureuse face à cette révélation. Le laissant attacher mes rubans, sa grande inspiration peu discrète m'obligea à tourner la tête pour le regarder. Il fermait les yeux. Embrassant également mon épaule, je ne pus réprimer un frisson qui parcourut tout mon échine. Les joues quelque peu rougissantes, là, je commençais un peu à être gêner. Loin de me déplaire, sa tendresse me touchait toujours autant et l'ambiguïté installer entre nous ne fit qu’accroître. Terminant sa tâche, j'allais presque le féliciter. Mettre une robe était tout un combat, une des raisons qui me poussa à aimer les vêtements masculins bien plus simple à enfiler. Cependant, je ne pus le faire, me prenant par les épaules, il finit par m'enlacer. « Tu es bien plus jolie comme ça, petite sœur. » Adosser contre son torse, il enroula ses bras au niveau de mon ventre et de ma poitrine. Je me sentais bien dans ses bras protecteurs. Les battements de mon cœur s'accélérèrent un peu et d'une voix douce, je lui dis « Merci. » Faire un commentaire sur les vêtements masculins aurait brisé l'ambiance, alors ne disant rien à ce sujet, mais n'en pensant pas moins, je vins glisser mes doigts entre les siens constatant avec surprise que le temps passer si vite. Autrefois, il avait les mains si petites. Là, je voyais celles d'un homme, bien plus grandes que les miennes. « Je vais bientôt devoir y aller, j'ai encore énormément de choses à faire. » Acquiesçant avec un petit air penaud, j'avais déjà bien abusé de son temps pour lui demander de rester encore un peu avec moi. « Est-ce qu'Oncle Dezial est au courant de tes promenades solitaires ? » Le regardant, je lui dis « Et risquer qu'il te le dise à toi ou à Mère ? Non, personne n'ai au courant à part, toi, mais je suppose que toute la cour le saura demain. » Restant encore un moment dans ses bras, je finis par le regarder de nouveau « Tu devrais y aller, tu me diras un autre secret la prochaine fois. » Les bonnes choses avaient toujours une fin malheureusement.


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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: I'm the one in a million | Halby   I'm the one in a million | Halby EmptyMar 21 Jan - 21:59

... qui devait prendre fin aussi vite qu'il avait commencé.

no mistakes. « De toutes les donzelles qui jactent et gloussent quand elles te voient, mais je ne vise personne en particulier. Tu devrais plutôt te demander où j'ai appris ce mot. » Je lâchai un petit rire et haussai les épaules. « Certainement pas au Château. Et certainement pas en compagnie de gens bien. » L’idée même qu’elle ait pu tourner autour du bordel d’Aubétoile me donna la nausée. Non seulement je n’appréciais pas qu’elle se rende en ville, mais en plus la voilà qui se rendait dans les quartiers les moins fréquentables de la Capitale. Je n’avais pas besoin de lui répéter qu’elle n’avait pas le droit d’y aller, c’était bel et bien clair. « Es-tu aveugle mon frère ? Je vais prendre une image. Tu es un bon morceau de viande au milieu d'un troupeau de lionne prête à se donner des coups de patte pour t'avoir. Tu es bel homme, jeune, et par-dessus tout roi, autrement dit le meilleur parti du royaume. » En fait, j’avais parfaitement conscience de toute cette agitation autour de moi et du parti que je représentais, mais ma tentative pour la calmer avait été vaine. Trop maligne pour être bernée de la sorte. Je haussai les épaules, las. « Cela m’importe peu, puisqu’aucune de ces … lionnes n’a su attirer mon attention. » Sauf Aurore, bien entendu, mais elle ne l’avait pas fait volontairement. C’était moi qui l’avais remarquée, quelques années plus tôt. Voilà la raison pour laquelle je n’appréciais guère qu’on s’en prenne à Aurore, puisque ce n’était pas elle qui était venue à moi pour obtenir mes faveurs mais bien moi qui avais commencé à la courtiser, alors je n’étais que Prince. Et même maintenant qu’elle avait la possibilité de devenir Reine, elle continuait à me repousser. Alors pourquoi s’acharnait-on sur elle ? « Merci. » Je souris et laissai nouer ses doigts aux miens, profitant des dernières secondes en sa compagnie. « Et risquer qu'il te le dise à toi ou à Mère ? Non, personne n'ai au courant à part, toi, mais je suppose que toute la cour le saura demain. » Je secouai la tête en signe de négation, à la fois pour la rassurer et pour m’en convaincre. Les nouvelles allaient vite au Château, mais je ferais en sorte que ça reste secret. « A moins que les gardes et les cuisinières ne tiennent pas leur langue, cela ne se saura pas. » Elle se retourna pour me regardai et je l’observai. « Tu devrais y aller, tu me diras un autre secret la prochaine fois. » J’acquiesçai et me levai, avant d’attraper les affaires que j’avais laissées sur le fauteuil, légèrement tremblant. Je me sentais fiévreux et fatigué, sans doute troublé par les révélations et l’étrangeté de la situation. « Il y a des choses que je ne pourrai jamais dire. Mais je trouverai une idée de secret auquel je n’ai pas pensé aujourd’hui. » Je caresse la joue d’Euphemia du bout des doigts, un peu distant, et la salue d’un hochement de tête avant de m’approcher de la porte.

Une fois la porte fut-elle refermée derrière moi que je lançai un regard intense aux gardes. « Veillez à ce qu’elle ne sorte de sa chambre sous aucun prétexte. Si elle a une urgence quelconque, c’est à moi qu’il faut s’adresser. » Le garde s’inclina légèrement. « Bien Majesté. » Plus loin dans le couloir, je croisai une femme à qui j’ordonnai de faire apporter à manger à Euphemia plus tard dans la soirée. J’étais si perturbé que je n’arrivais même plus à me montrer courtois, ni même à réfléchir correctement. Ce qui c’était passé, tout du long, était inexplicable et inexcusable. Je titubai un peu, me ruant vers ma chambre pour avoir enfin droit à du repos. Je jetai mes affaires en tas au bout de mon lit et me laissai tomber dessus, ignorant Aude qui allait et venait dans la chambre en s’occupant de ranger ce que j’avais négligemment entassé. Sa voix me semblait lointaine et je clignai des yeux pour signaler que j’étais bel et bien en vie, mais inapte à discuter. Je me retournai sur le dos et restai comme ça durant ce qui me sembla être une éternité, l’esprit torturé par des images qui me revenaient en mémoire et faisait de mon repos un cauchemar éveillé. Quand je me rendis compte de l’état dans lequel je me trouvais, Aude tapotait un linge mouillé sur mon front. « Vous avez de la fièvre, restez calme. » Je me détendis et pris une grande bouffée d’air, me redressant un peu. Je m’assis au bord de mon lit et gardai le silence. « Votre journée a été difficile ? » Je hochai la tête, épuisé. « On peut dire ça. » Je préférais économiser mes forces et Aude ne me posa plus de questions. J’appréciais la présence de ma camériste qui se montrait respectueuse et discrète. Nous avions le même âge et nous nous comprenions suffisamment pour ne pas avoir besoin de nous raconter tous les détails. Elle rafraîchit mon visage, mon cou et mes épaules moites, sans broncher, puis Aude s’inclina et quitta la pièce, me laissant seul en proie à mes doutes. Je me rallongeai et soupirai. Je repensai au Garde que j’avais envoyé aux geôles et que j’allais laisser pourrir un peu plus longtemps que prévu. J’imaginais la réaction de Mère quand j’allais lui raconter les escapades d’Euphemia et la réaction de Dezial quand je lui avouerais savoir pour les entraînements qu’il donnait à ma cadette. Et aux reproches d’Euphemia quand j’aurais commencé à l’éviter. Ce qui s’était passé était trop étrange pour que je puisse lui témoigner encore l’affection que je lui avais offerte plus tôt. Cela ne se reproduirait plus. Je fermai les yeux et me laissai glisser dans les bras de Morphée.


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