La nuit tombait sur Pestebois. Les ombres grandissantes n’auguraient rien de bon pour la nuit à venir. Les âmes de la forêt s’étaient tues et il valait mieux faire de même si on ne souhaitait pas terminer nez-à-nez avec une créature de la nuit. N’importe qui se serait perdu dans ces bois dangereux. Mais par chance, le rôdeur connaissait ces bois mieux que personne. Il savait où poser le pied dans l’obscurité, il connaissait la moindre branche à esquiver, il savait quel nid d’oiseau ne pas déranger, et de quel terrier ne pas s’approcher. Eldarion avançait doucement, à pas feutrés, mais à vive allure tout de même. La température baissait allègrement depuis que l’astre solaire s’en était allé. Il commençait même à souffler de la fumée blanche pour ne pas dire que le froid était bien présent. Sans pour autant hâter son pas entraîné il savait où passer la nuit de façon confortable. Il connaissait le chemin vers une belle auberge située non loin de sa situation actuelle. L’aubergiste pourvoirait à ses besoins : le gite, un repas chaud, et bonne compagnie. Du moins… Dans ses rêves. Un fait étrange, presque magique d’ailleurs. En effet, lorsqu’il dormait à l’auberge de Pestebois, il ne pouvait s’empêcher de rêver d’avoir passé une nuit passionnelle avec la patronne. Cette mystérieuse femme était d’une grande beauté, et tout homme arrivant dans son établissement devait sentir son cœur manquer un battement. Mais plus que cela, elle semblait l’avoir envoûté. Charmé je dirais même. Sa candeur, son teint clair, ses longs cheveux de jais, ses lèvres rouges et ses formes bien dessinées étaient un appel à l’amour. Eldarion n’était pas à proprement parlé un « homme à femmes », mais il savait apprécier la beauté de chacune d’entre elles. Certaines lui diraient qu’il abuse de bonne compagnie, mais qu’y pouvait-il ? Ce n’était qu’un homme parmi les autres et avait des besoins ou même des envies comme tous les autres ! Rien que d’y penser, rien que d’imaginer cette femme dont il ne connaissait pas le nom, postée derrière son comptoir à attendre les clients pour les accueillir avec son sourire si apaisant… Sans s’en apercevoir, il avait accéléré le pas.
Après plusieurs minutes d’une marche frôlant le pas de course le semi-elfe arrivant devant la porte de l’établissement recherché. Il frappa à la porte et entra sans attendre de réponse. Après tout, n’était-ce pas un lieu d’entrée et de sortie ? Bref. A peine avait-il passé le porche qu’il la vit. Elle se tenait au comptoir comme il l’imaginait et pour ne rien manquer de ce qu’il avait prévu, il sentit son cœur s’arrêter une demi-seconde. Il referma la porte derrière lui et sans rien laisser transparaître sur son visage, il s’avança vers la belle brune pour recevoir sa clé qu’elle tenait déjà en main. Ils ne s’étaient quasiment jamais parlé. Les mots échangés n’étaient que banalités et ils étaient biens rares. Et une fois de plus, ils se croisèrent sans avoir besoin de se dire quoi que ce soit. Elda attrapa la clé du bout des doigts et sans esquisser le moindre contact laissa quelques pièces d’or sur le bois du comptoir et s’en alla vers l’étage où l’attendait sa chambre.
Il venait de se décrasser avec une bonne bassine d’eau chaude. Ses cheveux mouillés étaient tirés en arrière et laissés à l’air libre pour leur permettre de séché convenablement. Il s’observait dans un petit miroir accroché au mur. Sa barbe était drue –symbole de sa moitié humaine, les elfes étant imberbes de nature- il devait se charger de cela avant qu’elle n’accueille de vilaines petites bêtes. Aidé de sa dague il s’affaira à réduire cette masse pileuse dans le gros. Une fois la tâche terminée, il s’allongea sur le lit douillet et comptait bien sombrer dans de doux rêves accompagnés de sa belle. Et pourtant cette nuit-là… il ne trouvera pas le sommeil aussi vite que d’habitude. Il tournait et tournait encore. Ses pensées étaient pleines de visions charnelles. Il voyait l’aubergiste monter dans sa chambre et le rejoindre sous ses draps. Passer sa main sur son corps et l’embrasser passionnément. Elda sentait le sang battre à ses tempes et le bruit aidé de l’excitation l’empêchait de trouver le repos. Après plusieurs longues minutes de vaine tentative, il décida de se lever et de descendre trouver quelque chose à boire et à manger. L’auberge semblait vide ce soir, peut-être la douce demoiselle était-elle déjà couchée et il reviendrait les mains vides.

A peine posa-t-il le pied sur la première marche de l’escalier de bois qu’il craqua bruyamment. Impossible d’être moins discret ! Et pourtant s’était sa spécialité. Donc plutôt que de traîner sur ses marches, il préféra descendre le plus rapidement poss… * Oh ! Elle est là. * Se coupa-t-il lui-même. Figé au milieu de l’escalier, notre homme se tenait torse nu devant la grande dame légèrement vêtue devant son feu de cheminée. Le reflet des flammes jouait sur son corps et il distinguait ainsi parfaitement ses formes attrayantes. Elle se tenait là, non loin de lui. L’objet de ses désirs les plus ardant. Qu’allait-il pouvoir lui dire ? Mais c’est elle qui fit le premier pas en lui demandant s’il avait besoin de quelque chose. Surpris et ravis de l’entendre, notre homme resta un instant avec un sourire de benêt sans répondre. Puis secouant la tête, il lui dit : « Eh bien, je venais chercher de quoi me sustenter. Le sommeil semble m’échapper pour le moment et je souhaitais passer le temps… Mais et vous ? Que faites-vous debout à cette heure ? L’établissement n’est pas encore fermé ? » Dit-il en terminant de descendre la structure de bois. Elle s’était levée avant de lui répondre comme pour lui faire face, et le semi-elfe devait prendre garde à ne pas laisser son regard voyager trop longtemps sur ses collines de chair qui se tenaient proches de lui. Et seuls les neufs divins savaient à quel point cette tâche était ardue.

Il faisait bien sombre dans la pièce principale de l’auberge. Ce qui n’était pas un problème pour le semi-elfe. Ses yeux perçants l’obscurité lui permettaient de repérer un lapin à plus de 50 mètres dans la forêt en pleine nuit noire. Impressionnant dites-vous ? Et c’est là une de ses moindres qualités. Il n’était qu’à moitié elfe, alors imaginez les capacités des véritables hommes des bois. Il posait pied au plancher, il était vêtu d’un simple pantalon de lin. Sans chemise, sans chaussures, il était venu pour se trouver de quoi manger mais était tombé sur bien plus exquis repas. Une véritable délectation pour les yeux. La tenancière de l’auberge était une de ces rares beautés que l’on observe que trop rarement dans nos contrées. Grande, fine, la chevelure parfaite d’un noir profond, un regard bleu comme l’océan bordant Terremer et une grâce fantasmagorique. Elle semblait à peine frôler le sol de ses pieds cachés sous sa robe. Eldarion se trouvait à présent face à elle, il était venu se poster tout près et la toisait de toute sa hauteur. Mais elle se déroba à lui en allant chercher une jarre de vin et lui versa un verre. Il n’eut pas vraiment le temps de répondre s’il en souhaitait ou non, mais après tout… Il était venu chercher de quoi se repaître et en hôte parfaite et consciencieuse qu’elle était, elle prenait soin de lui. Bien que pour le moment, à cet instant précis, c’était d’une toute autre manière qu’il aimerait qu’elle prenne soin de lui. La transparence de son vêtement était proche de la nudité. De dos, il pouvait clairement voir se dessiner ses fesses. Celles-ci se balançaient d’un côté puis de l’autre au rythme de ses pas. Notre homme était d’une galanterie rare, mais il n’en restait pas moins un homme. Et il ne put s’empêcher d’apprécier ce qui lui était permis d’observer. Discrètement, il s’avança derrière elle pour se rapprocher de l’objet de son ardant désir. La belle se tourna vers lui, le verre à la main et le lui remit. « Merci. » Dit-il simplement. Puis il porta à ses lèvres le récipient pour verser dans sa bouche le vin frais. Hmm, tellement désaltérant. Il était habituellement plus friand d’hydromel ou de cervoise, mais ce vin était délicat et vraiment doux. Puis, alors que la brune s’était postée devant lui, toute proche, à quelques centimètres à peine, notre homme posa son verre sur une table non loin et vint réduire encore plus la distance entre leurs corps. Doucement, presque sans l’avoir fait exprès, il attrapa la main de la charmante demoiselle. Il lui dit alors sans ambages : « Vous savez, il y a une chose que je dois vous dire. A chaque fois que je viens passer la nuit dans votre établissement, il semble que je ne puisse contrôler mes rêves ou mes pensées. Si je ne m’y connaissais pas mieux, je dirais que je suis sous le coup d’un envoutement ou d’un sort. Mais à force de vous observer et de vous apprécier, je me rends compte que le seul sort auquel j’ai succombé était votre incroyable beauté. Ces rêves sont habités par votre être. Nous nous retrouvons dans ma chambre et partageons… d’intenses moments. Pardonnez-moi si je vous gêne ou vous trouble. Mais ceci me pesait depuis bien longtemps et il fallait que je vous le confesse. Et cette confession a pour but de… pouvoir vous faire mienne plus qu’en simple rêverie. » Ça y est. Il l’avait dit. Il avait enfin avoué ce qu’il comptait faire à chaque visite à l’auberge. Il n’avait jamais franchement eut le courage jusqu’à lors. Mais ce soir, il s’était sentit pousser des ailes. Peut-être était-ce la nuit… la lune… les étoiles… qui sait ? Toujours est-il qu’il resta là, sans bouger, ses yeux rivés sur ceux de sa dulcinée. Il porta la main de la belle jusqu’à son cœur pour qu’elle sente qu’il battait la chamade. Lui, le vaillant rôdeur de Sombrebois était stressé par sa propre déclaration. Plus que par ce qu’il avait dit, il était intérieurement en panique quant à la réponse qu’elle allait pouvoir lui donner.

Qu’est-ce qu’il attendait ? Bonne question. Sa permission ? A présent elle lui semblait toute accordée. Alors qu’elle le contournait, elle lui susurrait à l’oreille ces mots de sa voix suave. Ni une ni deux, il fit volte-face pour se retrouver de nouveau face à son amante jusqu’ici imaginaire. Elle reculait d’un pas délicat et silencieux pour se diriger vers le salon privé de l’auberge. Il était déjà passé devant à plusieurs reprises mais n’avait jamais eu de raisons de s’y rendre. Jusqu’ici ses visites étaient toujours succinctes et rapides. C’était la première fois qu’il faisait autre chose que manger, boire ou dormir en ces murs. Et il avait l’impression qu’il regretterait de n’avoir jamais rien entreprit plus tôt. Mais son esprit était tourné vers sa belle pour le moment. La pénombre était tombée sur la salle et le silence était de marbre. Seul le frottement de la délicate robe de la noble dame était audible. Il ne faisait même plus attention à ce qui les entourait. Le vent à l’extérieur, les passionnaires à l’étage… rien ne pouvait le détourner de ce qu’il s’apprêtait à faire. Enfin il se décida à bouger. Alors qu’elle avait disparu dans la petite arrière salle, Elda lui emboîta le pas avec plusieurs secondes de retard. Le semi-elfe passa le pas de la porte et découvrit un canapé installé juste là. Une petite table avec des bougies déjà allumées se trouvait non loin. Comme si tout cela était déjà orchestré à l’avance. Etait-il encore en plein rêve ? Impossible ! Les sensations de son cœur battant étaient bien trop réelles pour n’être qu’un nouveau songe. Notre homme semblait avoir perdu sa douce de vue, mais elle apparut soudain dans son champs de vision. Elle se tenait à quelques mètres de là, et cette distance fut anéantie en moins de temps qu’il en fallait pour le dire. Le rôdeur attrapa le sujet de ses désirs de ses mains posées de chaque côté de sa tête –il s’aperçut alors de la finesse de son visage- pour venir déposer un ardant baiser sur les lèvres rouges de son amante.
Hmm… Ce baiser n’en finissait plus. Tout en même temps, une main de notre aventureux ami glissa doucement le long du bras de Zyra pour terminer sa course descendante sur sa main. Il l’attrapa alors et entrelaça ses doigts avec les siens. Symbole de désir profond et d’affection sincère, Eldarion n‘était pas homme à user des femmes sans compassion. Il avait eu de nombreuses maîtresses, mais jamais il n’avait utilisé une femme pour l’oublier le lendemain. Il se donnait corps et âme lorsqu’il était avec l’une d’entre elles. Et Zyra, la responsable de l’auberge, était toute destinée à recevoir son amour ce soir. Il l’avait désiré secrètement pendant si longtemps, qu’enfin ses rêves allaient se concrétiser.

Son souffle était lourd et chaud. Ses yeux clos se rouvrirent lorsque l’étreinte des deux amants se relâcha. Il plongea alors son regard dans celui de sa belle et de sa main libre il vint l’entourer de son bras pour la serrer tout contre lui. Il allait sans dire que le témoignage de son désire était à son paroxysme et qu’il la collait ainsi contre lui pour qu’elle le sente. Son bâton de chaire pulsait dans son pantalon et il ne souhaitait qu’être libéré.

Ardeur et excitation. Voila les sentiments qu’il ressentait présentement. A cet instant, il aurait pu voler sur sa partenaire, la pousser contre le mur, plonger sa tête dans son cou pour l’embrasser avec fougue, il aurait ensuite attrapé une de ses jambes pour la remonter et ainsi pouvoir plus aisément glisser en elle le symbole de sa masculinité avec force. Mais la femme qu’il tenait devant lui n’était que douceur, calme et simplicité. Il ne pouvait se résoudre à se comporter comme une bête dans ses bras. A la voir ainsi posée contre lui, il sentait sa poitrine se gonfler au rythme de son souffle qui se faisait plus rapide et plus fort. A travers le tissu fin et délicat, il pouvait également sentir la pointe de ses seins se gorger de passion et se frotter à lui. Ceci ne faisait que renforcer son ardent désir.
Alors qu’elle venait de lui ôter son dernier rempart avant la nudité absolue, sa belle se recula pour le regarder dans son plus simple appareil. Pas gêné le moins du monde, il ne pu que sentir son membre se gorger de sang sous la pression du regard de la belle brune se posant ainsi sur lui. A son tour elle se retrouvait nue. Non pas qu’il ait eu quoi que ce soit à voir là dedans pour autant. Elle s’était dévêtue d’elle-même et Dwaylin seul savait à quel point Eldarion était au bord de lui-même à cet instant précis. Il pu a foison observer ce corps qu’il n’avait pu voir qu’en rêve. Et le verdict était le suivant : elle était parfaite. Des seins ni trop gros, ni trop petits, des hanches fines et gracieuses, des cuisses délicieuses et un ventre plat bien dessiné. Il avait rarement pu observer de femme aussi belle. Notre ami était heureux, et comblé. Ce soir serait une bonne soirée à n’en pas douter.

Zyra resta là, immobile, à quelques pas de son amant. Que cherchait-elle ? Qu’attendait-elle ? C’est alors que le rôdeur remarqua dans la pénombre la cicatrice située sous le nombril de la belle. Cette marque qu’elle semblait s’être évertuée à masquer ne lui importait plus à présent. Elle semblait bien décidée à se donner à lui. Pour son plus grand bonheur d’ailleurs. Elda fit le premier pas. Alors que sa compagne se trouvait proche d’une antique table, il vint se coller à elle l’attrapant par les hanches. Il posa ses lèvres sur les siennes dans une étreinte douce mais passionnée. Profitant de ce moment d’égarement, il le va sa dulcinée pour ses fesses sur la surface boisée mais fraiche de la table derrière. Il sourit en l’embrassant, pensant qu’elle allait sans doute lui en vouloir de ne pas l’avoir prévenu. Puis il brisa ce baiser pour la regarder droit dans les yeux. Et alors que ses mains se trouvaient sur ses fesses à la peau si douce, il lui susurra : « Es-tu prête ? » Il maintenait sa poigne douce mais ferme prêt à plonger en elle et partager ce moment de pure extase.

En une fraction de seconde, la belle et douce Zyra avait changé de comportement. Alors qu’il se pensait en contrôle de la situation, qu’il se voulait doux et délicat, la belle brune venait de montrer une version d’elle-même bien plus sauvage et intrépide que d’habitude. Elle qui était tellement posée, calme, silencieuse… Là c’était tout autre chose. A l’annonce de son désir d’aller plus avant dans leur ébat, la brune lui attrapa le cou puis les cheveux pour le faire venir à elle de nouveau et l’embrasser ardemment. Eldarion avait connu bien des femmes. Et beaucoup d’entre elles l’avaient comblé à bien des regards. Mais là… Il venait de rencontrer une véritable tigresse passionnée et charnelle.
Les bougies brillaient autours d’eux. La petite salle était franchement en désordre, mais c’était représentatif de l’état d’esprit de notre homme. Il se retrouvait le visage ficher à celui de la belle, ses mains collées à la peau de ses fesses. L’une d’entre elles remonta doucement dans son dos pour venir reposer un peu les reins de son amante qui se cambrait énormément et qui venait coller son bassin contre le sien. En signe d’approbation à sa question posée sans doute ? Alors sans plus d’hésitation, Eldarion se décida enfin à faire fusionner leur corps en une étreinte charnelle. Il la serra contre lui et doucement, il pointa le bout de son membre viril sur l’entrée de sa petite grotte. Écartant enfin son visage du sien, il la regarda dans les yeux et à cet instant il poussa fortement pour entrer en elle.

Enfin il y était. Enfin le rêve devenait réalité. Plus qu’une simple illusion, il la sentait là, contre lui, douce et chaude. Le sujet de ses plus ardents désire était là dans ses bras. Elle l’enserrait, elle le tenait tout contre son corps, le souffle coupé par la pénétration encore violente de son amant. Lui-même avait poussé un râle de pur bonheur et d’extase lors de son mouvement bestial. Il la sentait bien. Son sexe en elle, elle maintenait son érection en elle sans plus bouger. Mais c’est encore le semi-elfe qui décida d’avancer les choses. Il débuta finalement les va-et-vient à l’intérieur de son aimée. Pour plus de plaisir et pour l’aider à mieux le sentir, il la pencha en arrière de sorte à ce qu’elle aille reposer le dos contre le bois de la table sur laquelle elle était posée jusqu’ici. Eldarion posa une main sur son ventre et l’autre agrippant sa hanche. Il continuait de bouger en elle sans arrêt, pistonnant amoureusement sa douce et tendre Zyra. Il la toisait de toute sa hauteur et posait sur elle un regard tendre et passionné. Dwaylin seul savait à quel point il était bien à ce moment précis. Puis alors qu’il sentait le plaisir fortement, il souffla brillamment et regarda le plafond pour focaliser sa concentration s’il ne souhaitait pas voir finir cet acte de pur amour trop vite. Il se pencha enfin sur elle pour venir poser sa tête contre sa poitrine, toujours en se mouvant en elle.

Le couple formait un parfait duo. Ils étaient collés l’un à l’autre, fusionnant leurs corps dans une étreinte passionnée, brulante de désir, ardente de sensualité. La mystérieuse femme était couchée sur le dos, les yeux clos ressentant les mouvements de son amant en elle plus qu’elle ne le regardait vraiment. On dit que lorsqu’on occulte un des cinq sens, les autres sont décuplés. Elle s’obscurcissait la vue pour se concentrer sur le toucher donc.
Lui venait de poser sa tête contre sa poitrine. Il sentait les battements de son cœur s’accélérer à mesure que ses propres mouvements augmentaient en cadence. Le rôdeur sentait également la cage thoracique de sa belle se gonfler et se crisper à mesure que son excitation montait. Toutes les sensations s’intensifiaient en crescendo. Plus le temps passait, plus le plaisir montait. Et bien sûr les deux amants s’employaient à se faire plaisir mutuellement. Le temps ceci dit semblait s’être paralysé. Le silence qui les entourait rendait leur acte encore plus intime. Ils n’entendaient personne autour et n’avait que leur écho en retour. La chaleur de la pièce était montée d’un cran. Eldarion qui était insensible aux changements climatiques à force de voyages et d’expérience, était à ce moment en transe et suait tout son saoul. Sans pour autant dégouliner restons corrects. La jeune femme aux lèvres de braise se redressa au bout de quelques minutes pour repousser tendrement son homme et notre ami se retrouva assis sur un fauteuil derrière lui. Son sexe pointait vers le plafond et émettait des signes de désir profond. Il tressautait sans que le semi-elfe ne puisse rien y faire. Cette envie charnelle et physiologique le dépassait à présent. Il était comme possédé et on ne retrouvait dans son esprit que l’image de sa maîtresse, la désirable et magnifique Zyra.

Après de nouveaux baisers et avoir enjambé son aimé par-dessus le fauteuil, Eldarion se retrouva de nouveau en elle. Zyra aimait faire durer le plaisir. Elle aimait jouer avec lui et s’était bien réciproque. Ainsi posée sur lui, la belle avait un contrôle total sur la situation. Elle gérait la vitesse de ses mouvements, elle contrôlait le flux des émotions et du plaisir ainsi partagé. Notre ami n’avait pas franchement l’habitude de se retrouver comme cela à devoir subir les choses, mais la demoiselle était tellement douée et était si belle ainsi qu’il ne pouvait se résoudre à changer quoi que ce soit. Il passa ses bras autour de la taille de sa compagne et il pouvait ainsi influer sur la cadence de la chevauchée, mais il pouvait aussi soulager la belle pour qu’elle ne se fatigue pas trop non plus et qu’elle tienne plus longtemps. Quoi que tenir était devenu pour lui un véritable défi à présent. Il sentait la fin arriver. Il sentait que leur étreinte allait bientôt se terminer et bien qu’il ne souhaitait pas en finir, une partie lui ne pouvait se retenir tant le plaisir était grand. Maintenant la question qui se posait était… que faire ? Comment faire ? Il devait lui faire comprendre que sa résistance venait à bout. « Ma douce… Zyra… Je… Je suis à bout. Et… » Ses paroles étaient entrecoupées par les sursauts de son amante sur son membre. Il ne terminait pas son phrase délibérément, pensant avoir été assez clair.
Il raffermissait sa prise sur les hanches de son aimée, attrapant d’une main libre sa longue chevelure pour rapprocher de nouveau sa tête et pouvoir l’embrasser plus intensément qu’auparavant. Et dans un souffle il ajouta en collant leurs fronts ensemble : « C’est bon… extrêmement bon… Tu es… » Émotif mais sur la retenue, il se contenta de plonger son regard dans le sien et de sourire pour qu’elle comprenne.

Les ébats se ralentirent. La sueur des deux êtres se mêlait à leur point de contact alors que leur chaleur corporelle avait atteint des sommets. Eldarion venait de jouir. Et la belle aubergiste avait fait de même au même moment. Quoi de plus idyllique qu'un échange de plaisir aussi intense? Ce moment partage allait pourtant toucher à sa fin.

Prise d'une soudaine sorte de panique, la belle brune changea subitement d'expression faciale. Passant du plaisir intense et de la satisfaction franche à la peur et au regret. Notre ami se sentit mal. Il crut avoir profité d'un instant de faiblesse de la jeune femme. Peut-être lui avait-elle cédé ses faveurs un peu trop facilement? Ou bien s'était-il imposé à elle sans qu'elle ne puisse refuser? Non. Non il avait bien sentit le plaisir partagé, la passion les posséder et le désire la rendre ivre. Sans doute avait-elle un trauma personnel à résoudre. C'était-elle déjà donné à un homme auparavant et celui-ci l'avait heurté? La cicatrice sur son abdomen était-elle en relation avec ce malaise? Toujours est-il qu'à peine après avoir retiré le membre toujours dressé de l'homme de son antre, qu'elle avait ramassé sa robe au sol, s'était couverte les parties intimes et en lui murmurant un "bonne nuit" bref et distant, elle disparu sans qu'il ne puisse la retenir ou la questionner.

Le semi-elfe se retrouvait seul, nu et le froid commençait à se faire sentir. Une fois calmé et redescendu, il ramassé lui aussi son bas et se revêtit avant d'ouvrir doucement la porte donnant sur la salle principale de l'auberge. Il espérait tomber sur la tenancière à son comptoir, mais la pièce était vide. Sans doute s'en était-elle allée à sa chambre pour se remettre de ses émotions. Alors Elda en fit de même et remonta à l'étage pour prendre place dans son lit. Il se laissa choir de tout son poids sur le dos, les mains croisées derrière la tête les yeux rivés vers le plafond. Il repensait à ce qui venait de se passer. A l'extase qu'il avait pu ressentir. Au plaisir et à… l'amour? Amour. Ce terme si loin de son cœur s'était-il immiscé en son sein sans qu'il ne s'en rende compte? Etait-il amoureux de l'aubergiste? Alors qu'il ne la connaissait qu'à peine…? Il ne se comprenait plus lui-même. Lui qui passait tellement de temps seul avec lui-même avait le sentiment d'être un étranger pour son propre être.

Et c'est sur ces douces et troublantes pensées qu'il sombra dans le sommeil profond et réparateur d'un homme s'étant intensément dépensé. Il tombait d'une bonne fatigue. Et le lendemain matin, il quittait l'établissement sans pouvoir dire un mot à sa compagne nocturne qui restait introuvable.