It was just a dream

Qahedar referma d’un coup sec le livre qu’il était entrain de lire. Depuis peu, il essayait de « maîtriser » l’immatériel. Y aller, y revenir et tout ça en un seul morceau. Il savait qu’il prenait des risques en s’y rendant chaque soir mais il voulait acquérir tous les pouvoirs possibles afin de se libérer de cet endroit maudit. Il avait bien vu que le plan « contrôler Avalon » n’était pas une grande réussite. Comme s’il avait pu y croire un  jour… Mais aujourd’hui il préférait se concentrer sur quelque chose de plus concret : maîtriser ses pouvoirs au plus haut niveau. Il savait qu’à cause de ça peu de templiers lui faisaient confiance. Ils sentaient bien, tous, qu’il était un danger, une menace constante, une bombe prête à exploser à n’importe quel moment, qu’ils devaient surveiller sans relâche. C’est pour ça qu’il se retrouvait tous les soirs à la bibliothèque afin de s’entraîner à l’immatériel. C’était un jeu dangereux mais aussi tellement attirant. Des démons s’y cachaient, attendant le bon moment pour sauter sur n’importe quel mage inconscient qui mettrait les pieds dans cet endroit.

Le jeune homme pris une grande inspiration et essaya de se concentrer mais il ne put s’empêcher de penser à son amie Zyra. Cette chère amie qui avait disparu. Oui, disparu. Il ne pouvait croire au fait qu’elle était morte, quoique les templiers aient pu dire. Elle n’était pas morte. Elle était… est bien trop intelligente et puissante pour se laisser tuer comme ça. Il le savait au plus profond de lui-même. Il le sentait dans toutes les fibres de son corps. C’était grâce à elle qu’il avait pu survivre à sa vie morne à la Tour. Ils avaient été très proches dès le début. Une relation complexe mais forte s’installant entre eux. Et, même si à l’époque il avait eu du mal à le reconnaître étant inexpérimenté dans le domaine, il savait aujourd’hui qu’il était amoureux de la jeune femme. L’était-il encore aujourd’hui ? Il n’en était pas sûr mais elle restait un pilier important dans sa vie. Sa première, dans tous les domaines possibles. Premier baiser. Première fois. Premier amour. Tant de choses qu’ils avaient partagées, il n’avait pas pu l’oublier et surtout pas croire qu’elle était morte.

Il expira doucement tandis qu’il sentait les sensations dans son estomac qui annonçait le fait qu’il était dans l’immatériel. Il ouvrit lentement les yeux, découvrant la Tour ou en tout cas son reflet dans cet endroit. Les murs tremblaient, les objets volant à quelques centimètres du sol. Il observa les alentours avant de ses diriger vers la salle de confrontation.

- Qahedar ?

Il ne se retourna pas en entendant son prénom crié. Non, cela devait encore être un autre démon qui voulait l’attirer dans ses griffes. Il continua simplement son chemin vers son but. Il ne devait pas se retourner même s’il entendait son prénom, encore et encore. C’était la voix de Zyra, comme si elle le poursuivait. Son image, sa voix… Il pouvait même sentir son odeur s’il se concentrait bien. Il ferma les yeux et inspira tandis qu’il arrivait dans la salle de confrontation. Cet endroit lui rappelait tellement de souvenirs… Bons comme mauvais.

- Qahedar ?

Encore cette voix. Il se retourna, prêt à affronter le démon qui le poursuivait. Mais il se retrouva devant Zyra qui avait une expression incertaine.

- Zyra … ?

Il n’osait y croire. Ce n’était pas elle. Ça devait être un démon qui avait pris son apparence. Un sourire narquois naquit sur ses lèvres.

- Bien tenté, démon. Prendre l’apparence d’une de mes plus proches amis… Je ne suis pas naïf. Cela fait longtemps que je parcours les chemins de l’immatériel mais aucun de tes petits copains ne m’avait fait ce coup-là.

Il se concentra et il sentit la magie se libérer en lui. Du feu apparu dans ses mains, prêt au combat. Il ouvrit les yeux qu’il n’avait pas eu conscience de fermer qui tombèrent sur ce visage aimé. Son cœur se serra face à ce spectacle. Si seulement, ça pouvait… Non, ce n’était pas elle. Il ne la reverrait sans doute jamais. Pas avant de sortir de cette maudite Tour, de cette prison. Y arriverait-il un jour ? En tout cas, il essaierait chaque jour, chaque heure, chaque minute, qu'il lui resterait.

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