Chapitre 1 : "Es tu prêt à me donner trois ans de ta vie ?"Mon regard se pose sur la pancarte à l’entrée du village. Rivebois. Encore un village inconnu. A croire que je n’ai fait que traverser des zones dont je ne connais rien.
J’ajuste la sangle de mon sac sur mon épaule et pénètre dans le hameau en saluant d’un signe de tête le garde à l’entrée. A mesure que je traverse le village je laisse mon regard se perdre sur tous les détails qui s’offrent à moi. C’est clairement un village typique de Medraven.
Je m’arrête après avoir dépassé l’atelier du forgeron et serre ma main libre autour de la garde de ma dague.
« Qu’est ce que vous me voulez. » Je me retourne rapidement pour planter mon regard dans l’homme qui se trouve derrière moi. Il ne paye pas de mine. N’a pas un physique atypique et pourtant je ne peux pas m'empêcher de trembler légèrement. Cet homme dégage une puissante aura… Une aura de mort.
« Ça fait maintenant trois jours que vous me suivez. Alors j’aimerais bien savoir pour quelles raisons. » Je resserre encore plus la garde à tel point que mes phalanges blanchissent. Mais qu’est ce qu’il ma prit de l’interpeller ?
« Tes capacités d’observations sont impressionnantes Adrian. J’ai pourtant bien prit soin de rester le plus discret possible. » Je lâche un léger rire.
« Ne vous moquez pas de moi. Si vous aviez voulu rester invisible vous l’auriez fait. Vous vouliez que je vous remarque. Pas vrai ? » C’est à son tour de rire. L’ambiance a beau être détendue, je n’arrive pas à décrisper mes muscles.
« Et en plus tu es malin ! Viens, allons boire un verre ! » Il passe devant moi et s’engouffre dans l’auberge qui se trouve juste à côté sans même attendre de réponse de ma part. Je secoue violemment la tête pour effacer l’air incrédule que je devine sur mon visage et rentre à mon tour dans l’auberge. Je salue l’aubergiste d’un signe de tête et cherche l’homme en balayant la pièce du regard. Je le retrouve rapidement assit au fond, dans le coin le moins éclairé, ce qui a le mérite d’augmenter encore plus mon anxiété.
Je m’avance -non sans retenue- jusqu’à sa table et m’installe devant lui.
« Je t’ai commandé une hydromel. J’espère que ça te convient ? » Je hoche silencieusement la tête avant d’ouvrir la bouche pour prendre la parole.
« Si je t’ai suivi ces trois derniers jours c’est parce que je pense que tu fais une erreur en voulant rejoindre la garde de l’ombre. Tu as du potentiel Adrian. Un bien plus grand potentiel que ce que tu peux penser. Et vois tu... » Je le coupe en levant ma main.
« Je… Comment vous savez tout ça ? Qui êtes vous ? » « Mon nom ne te dirait absolument rien. » Je lève les yeux au ciel et bois une gorgée dans ma choppe. Il fallait que je croise un énigmatique…
« Arrêtes de te torturer l’esprit mon garçon tu vas finir par avoir mal à la tête. Tu n’as qu’une seule question à te poser. » Je repose mon verre et hausse un sourcil.
« Es-tu prêt à me donner trois ans de ta vie ? » « Quoi ? » « Acceptes et plus personne ne te jugera par rapport à ton sang où tes origines. »Je fronce les sourcils, essayant de comprendre, cherchant un tant soit peu de logique dans ce qu’il vient de me dire.
« Trois ans Adrian. Trois ans. C’est tout ce que je te demande. Soit à mon service pendant les trois prochaines années et je ferai de toi un autre homme. »Je bois une nouvelle gorgée et repose violemment ma choppe sur la table avant de planter mon regard dans le sien.
« Trois ans hein ? Ça me parait honnête. » L’homme me sourit avant de me tendre sa main que je m’empresse de lui serrer.
«Bienvenue chez les Sombrelames Adrian. Je peux maintenant te dire mon nom. Je m’appelle Sigmar Bel'Elthin. Et à compté de ce jour et pour les trois années qui viennent je serai ton maître. »Chapitre 2 : "Tu as trois jours."Je me hisse du mieux que je peux au sommet de la falaise et me laisse tomber sur le dos. J’ai la respiration lourde et tous mes muscles me hurlent d’arrêter de bouger. Je ferme les yeux un instant.
Lorsque je les rouvre c’est pour voir le visage de Sigmar penché au dessus du mien.
« Et bien… Tu sais que tu m’impressionnes de plus en plus Adrian ? Vu la rapidité avec laquelle tu as escaladé cette falaise, ça ne m'étonnerait pas que tu détiennes le record de vitesse de la guilde. » Je parviens à maugréer un
« merci » entre deux inspirations et me redresse péniblement pour m’asseoir sur le bord, les jambes pendant dans le vide.
« Peux tu me dire quel est le nom de cette forêt qui se dessine sous nos yeux ? » « La forêt de Tirisfal. » « Bien ! Je vois que tu lis les livres que je t’ai confié. » Je laisse mon regard se perdre sur l’immensité verdoyante une centaine de mètres plus bas avant qu’un mouvement de Sigmar n’attire mon attention.
« Tu vois cette dague ? Elle est dans ma famille depuis des générations. » Me tendant la lame, je la prends en main et en examine les détails. C’est une arme finement ouvragée. Parfaitement équilibrée, avec une poignet en ivoire. Ce n’est pas une arme que l’on peut trouver n’importe où. Celle ci à été faite sur demande, c’est un exemplaire unique. Une arme de noble.
« Elle est magnifique maître. » Je lui rends avant de l’observer la manipuler avec soin.
« Oui… Magnifique. » Sans crier gare il prend de l’élan et la jette de toute ses forces dans le vide. Je me relève précipitamment en hurlant.
« Mais vous êtes fou ?! » « C’est ton nouvel exercice Adrian. » J’ouvre des yeux incrédule
« Quoi ? » « Tu m’as bien entendu. Tu vas descendre cette falaise et me retrouver cette dague. Si tu y parviens, tu pourras la garder. Sinon… Et bien. Inutile de te dire que je serais extrêmement déçu et que ce sera inutile de revenir. Considères ceci comme une épreuve éliminatoire. » Je cherche mes mots, essayant de lui expliquer l’incrédulité de la situation. Est ce qu’il est sérieux ? Je veux dire, bien sûr qu’il est sérieux. Mais… Pourquoi ? Pourquoi l’avoir jeté ? Pourquoi moi ?
« Tu as trois jours...»Chapitre 3 : "Tu as perdu la raison ?"Le dos appuyé contre le mur, la tête baissé et les bras croisés devant ma poitrine j’écoute avec attention mon maître se faire réprimander par le conseil. Cela va bientôt faire une demi heure qu’ils sont enfermés dans cette pièce à hurler à tour de rôle sur maître Bel'Elthin. Et tout ça, c’est pour moi… C’est vraiment trop d’attention.
«… Tu as perdu la raison Bel'Elthin ? » « Absolument pas maîtres. Il est prêt, je peux le sentir. Et je sais que vous aussi vous le sentez. Ce garçon a quelque chose ! Il a passé tous les tests avec brio ! Des tests que moi même je n’aurais jamais réussit à son âge ! Et que j’aurais du mal à réussir aujourd’hui ! » Je souris en entendant ces mots de la part de mon maître. Lui qui est toujours dur et plutôt violent avec moi, le voilà qui m’encense auprès du conseil.
« Certes. Il est vrai que nous avons constaté ses… Talents. C’est très certainement un génie comme on en voit qu’un par génération. Néanmoins, je doute fort qu’il soit prêt. Après tout, ne fait que deux ans Bel'Elthin. » « Mais puisque je vous dit qu’il est prêt ! J’assumerai l’entière responsabilité s’il vient à déshonorer la guilde. Vous avez ma parole. » Déshonorer la guilde ? Comment est ce que je pourrais faire ça ? J’ai toujours suivi les ordres, je n’ai jamais fait de vagues. Je suis tiré de mes pensées par Morrigan qui passe devant moi, suivit de son maître. Je baisse humblement la tête en signe de salut et affiche un grand sourire à la jeune femme. Alors qu’elle s’engage au bout du couloir, je la vois se retourner et je peux lire un
« bonne chance » sur ses lèvres ce à quoi je répond en levant mon pouce.
« Apprenti Rivers ! Veuillez entrer je vous prie ! » Je sursaute en entendant la voix puissante du maître prononcer mon nom et pénètre rapidement dans la pièce. Je m’avance jusqu’au centre de la salle et salue les membres du conseil.
« Visiblement, votre maître vous sent capable de passer l’Ahn-Ju dès à présent. Qu’avez vous à dire concernant ce choix ? » Je jette un bref regard vers maître Bel'Elthin et prend la parole sur le ton le plus convaincant possible.
« Je suis prêt ! » « Et bien soit. Si vous estimez en être capable. L’Ahn-Ju démarrera demain aux premières lueurs du soleil. Vous pouvez disposer !»Chapitre 4 : "Nous nous reverrons."Je me hisse silencieusement sur le rebord de la fenêtre et après avoir que la voie est libre pénètre discrètement dans la chambre. Rien. Aucun son. C’est à croire qu’il n’est pas là depuis des jours. Pourtant je sais qu’il se trouve ici. Ca ne fait aucun doute.
Je passe la porte et débouche sur un couloir que je traverse en restant toujours aussi silencieux. Un mouvement dans la pièce du fond attire mon regard et je dirige, toujours sur mes gardes.
A peine ai-je franchit la porte que la voix de mon maître se fait entendre.
« Ils t’ont envoyé me tuer n’est ce pas ? » Je lève immédiatement mon arme et la pointe dans sa direction.
« Tu me déçois Adrian. Je pensais que tu valais mieux que ça. » Il me tourne toujours le dos et ne semble pas armé, mais pourtant je sens, non. Je sais qu’il pourrait me tuer instantanément s’il le souhaitait.
Je me rapproche de quelques pas, la lame toujours levée.
« Pourquoi... Pourquoi est ce qu’ils m’envoient vous tuer ? » Il laisse un léger rire lui échapper avant de reprendre.
« Et tu as accepté sans même leurs demander pourquoi ? Tu me déçois de plus en plus. » Je déglutit avec difficulté et garde une distance raisonnable. Il commence à perdre patience, je peux le sentir. Il va falloir que je la joue très fine.
« Vous savez très bien que je n’avais pas le choix. Je ne suis qu’un maître, je n’ai pas le pouvoir de m’opposer au conseil. » Nouvel éclat de rire qui me glace le sang.
« Exactement ! Voilà pourquoi cette guilde n’avancera jamais en gardant ce système archaïque ! Je leurs ai proposé l’idée d’un maître unique mais… Ils ont refusé d’entendre raison. » Alors c’est pour ça… Il veut diriger la guilde tout seul. Voilà pourquoi ils m’envoient l’assassiner.
« C’est contraire à l’éthique de la guilde. Et vous le savez. » Je m’avance encore de quelques pas.
« Rentrez avec moi à Tamarang. Je… Je pourrais essayer de leur faire entendre raison. ils parlaient de mettre votre tête à prix. » Il se retourne subitement vers moi et je sens immédiatement un frisson me parcourir l’échine. il pourrait me tuer ici et maintenant et je ne pourrais rien faire pour l’en empêcher.
« Tu as raison Adrian. Rentrons à la guilde. » Je mets quelques instants à comprendre ce qu’il vient de me dire. Est ce qu’il est sérieux ? Un sourire en coin se dessine sur mon visage alors que je rengaine ma lame dans son fourreau.
Je hoche la tête et me recule de quelques pas.
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« Et bien Rivers ! On peut dire que vous ne cessez de nous impressionner ! Nous vous avions envoyer pour assassiner cet homme ! » Il désigne Sigmar, qui se tient debout à mes côtés, du doigt.
« Mais au lieu de ça, vous le ramenez ici ? J’admets ne pas comprendre votre manoeuvre. »Je m’apprête à prendre la parole mais Sigmar met sa main devant moi et me coupe la parole.
« Adrian n’y est pour rien mes frères. C’est moi qui lui ai demandé de me ramener ici afin que je puisse vous faire mes excuses et tenter de me racheter. »Les membres du conseil se regardent tous pendant quelques secondes avant qu’enfin maître Rakanoth ne prenne la parole.
« Très bien Bel’Elthin ! Nous vous écoutons ! » Sigmar s’avance de quelques pas et se racle la gorge.
« Je tenais à m’excuser mes frères. J’ai été faible et ai commit une énorme erreur. » Je hausse un sourcil. Pourquoi est ce que j’ai un mauvais pressentiment ? Tout devrais bien se passer non ?
« Et je vais immédiatement réparer cette erreur ! » A peine a-t-il terminé sa phrase qu’il dégaine sa lame avant de se jeter sur maître Rakanoth pour le transpercer.
Un long silence, pesant, malsain, s’installe avant qu’enfin l’un des maîtres ne se mette à hurler alors que Rakanoth crache du sang en essayant de parler. Je dégaine ma propre lame et me jette à mon tour sur Sigmar pour la lui placer sous la gorge.
« Pourquoi ? » Ma voix tremble légèrement mais je parvient à garder un ton sérieux et à continuer ma phrase.
« Pourquoi v… Tu fais ça ? » Les vouvoiements ne sont plus de rigueur à présent. J’appuie un peu plus ma lame contre sa gorge.
« Pourquoi ?! » il retire lentement sa lame du corps de Rakanoth qui s’effondre en poussant un râle et se tourne vers moi.
« Cette guilde mérite mieux Adrian. Crois moi. Avec nous deux à sa tête, rien ne pourrait nous arrêter ! Penses y Adrian ! » Je resserre ma prise sur mon arme et plonge mon regard dans le sien.
« Non. Je ne trahirai pas mes principe. Pas même pour toi Sigmar. » D’un geste fluide il me désarme et pointe son arme sur mon cœur.
« Dans ce cas, je me demande s’il serait bien prudent de te laisser en vie. » Mon regard ne tremble pas, mon corps non plus. Je souris légèrement et lui crache au visage. Je profite qu’il soit déstabilisé pour dévier sa lame et dégaine ma dague pour essayer de l’atteindre aux côtes. Il part sans difficulté mon coup et m'atteint au ventre avant de me repousser d’un coup de pied.
Je tombe lourdement sur le sol en poussant un grognement de douleur et n’ai pas le temps de réagir alors qu’il me repointe sa lame sur la gorge.
« Tu vaux mieux que ça Adrian. C’est juste que tu n’en as pas encore conscience. » Je tente de répliquer mais la douleur qui irradie de mon ventre me fait lâcher un cri à la place.
Il retire la lame et s’éloigne vers la sortie avant de lancer un
« Nous nous reverrons Adrian ! Sois en certain ! » Qui résonne dans les murs de la guilde.
Je laisse ma tête retomber sur le sol de pierres et pousse un soupire. Qu’est ce que j’ai fait ?
Chapitre 5 : "Vous n'en valez vraiment pas la peine."Allongé sur une branche, je laisse mon regard se perdre dans le ciel étoilé.
J’aime bien cet endroit. Il me permet de me vider la tête, de ne plus penser à la guilde et au reste. C’est le seul endroit où je peux encore rêver. Bercé par le vent dans les branches, je ferme lentement les yeux .
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Le cris me réveille instantanément et manque de me faire tomber de mon perchoir. Je me redresse d’un bond et écoute attentivement pour trouver d’où peut venir ce cris. Un nouveau hurlement, plus puissant cette fois, me permet presque immédiatement de repérer d’où il provient.
Je me laisse tomber sur le sol et me met à courir dans la direction des cris. Je ne met pas bien longtemps à atteindre mon objectif et me jette derrière un arbre dès que j'aperçois la victime.
C’est une gamine de dix ou onze ans, coincée contre un arbre, avec face à elle trois types qui vu leurs vêtements doivent être des maraudeurs.
« Allez petite, arrêtes de hurler, personne ne t’entendra ici. » Je sers les poings et expire lentement avant de sortir de ma cachette.
« Y a pas à dire, vous êtes de vrais terreurs ! Il faut en avoir une sacrée paire pour oser s’attaquer à une gamine à trois. » Les trois agresseurs se retournent à l’unisson et me dévisage un moment avant d’éclater de rire.
« Rentre chez toi gamin ! T’as rien à faire ici alors fiche moi le camp ! » Je croise les bras devant ma poitrine avant de lui afficher un grand sourire.
« T’es bouché où quoi ? Dégages ! » Il sert le poing et amorce un mouvement dans ma direction. Oh… Alors il veut me frapper ?
Je lui bloque le bras en l’attrapent au niveau du poignet avant de le lui tordre et de lui briser d’un coup sec avec le coude de mon bras libre. Il s’effondre au sol en hurlant et je met rapidement fin à ses cris et le frappant au visage.
Sentant un mouvement dans mon dos, je fais rapidement volte face et hausse un sourcil en voyant l’un des deux hommes restant s’avancer vers moi, un couteau à la main.
« Un couteau hein ? Très bien. » Je me met en garde rapidement, mon attention focalisée sur chacun de ses mouvements.
« Tu ne vaux même pas la peine que je dégaine mon arme. » Hésitant un moment, l’homme fini tout de même par réagir et se jette sur moi en hurlant. Je le désarme d’un mouvement avant de lui planter son propre couteau dans la cuisse.
Je porte mon attention sur le dernier agresseur avant d’écarter les bras, lui faisant signe de se rapprocher. Il jette un bref coup d’oeil à la fille avant de s’enfuir en courant sans demander son reste.
Je m’avance rapidement vers la petite et m’agenouille devant elle en lui affichant un sourire réconfortant.
« Ca va aller ? » Elle hoche la tête sans prononcer un mot et se jette sur moi avant de passer ses bras autour de mon cou.
« Euh… D’accord. Ca va. Ca va… Tout va bien. » Je lui caresse doucement les cheveux pour la calmer et reprend la parole.
« Comment tu t’appelles ? » « Euphemia. » Euphemia ? Comme la princesse ? Alors ça c’était assez inattendu. Jamais je n'aurais pensé tomber sur elle. Et surtout pas au beau milieu d’une foret.
« Euphemia ? C’est un joli prénom ça. » J’essayais du mieux que je pouvais de la calmer. Elle était en état de choc et je ne voulais surtout pas aggraver les choses.
« Je vais te ramener chez toi d’accord ? »Chapitre 6 : "Tu vaux mieux que ça."Le poing s’abat violemment sur le visage du jeune qui tombe lourdement sur le sol en lâchant un cri de douleur. Je grimace en le voyant s’étaler dans la boue. Et dire que je n’avais rien à faire ce soir. Au moins j’ai un peu d’occupation. Et puis… Ce petit a du cran, il faut le reconnaître. Je m’installe un peu plus confortablement sur la poutre où je suis assis pour mieux observer la scène.
Au bout de quelques minutes, le groupe s’enfuit, laissant le jeune allongé dans la ruelle, en sang. Je soupire et me laisse tomber au sol avant de m’avancer vers lui. En me voyant m’avancer, il se recule, l’air craintif.
« T’inquiètes pas petit. Je ne te veux aucun mal. » Je lui tends la main pour l’aider à se relever et lui affiche un sourire réconfortant.
« Ca va aller ? » Il hoche légèrement la tête et murmure un
« Merci » sans grande conviction.
« Pourquoi est ce que ces hommes t’en voulaient ? » Il baisse les yeux, essayant de fuir mon regard.
« Pour rien… Vous savez ce que c’est, ils vous tombent dessus à plusieurs et vous passe à tabac. Il n’y avait aucune raison particulière. » Je lève les yeux au ciel et lève la main dans laquelle je tiens la bourse que je lui ai subtilisé au moment de le relever.
« Aucune raison particulière hein ? » Il essaie presque immédiatement de me ravir la bourse mais je recule pour qu’il n’y parvienne pas.
« Tu vaux mieux que ça Conrad. Crois moi… Tu vaux bien mieux que ça. » Il baisse à nouveau les yeux. Comme s’il ne voulait pas affronter mon regard.
« J’ai une offre à te proposer. » Je place mes mains sur ses épaules et attends qu’il me regarde dans les yeux.
« Es tu prêt à me donner trois ans de ta vie ? »[/color][/b]