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 ROHAN&SVENHYLD ϟ hunting with the wolves.

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Rohan E. Staghelm
Rohan E. StaghelmJustice - adm.
ɤ REGISTRATION : 06/09/2013
ɤ PARCHEMINS : 284
ɤ STATUT DU SANG : Noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Medraven.
ɤ METIER OU FONCTION : Soldat.
ɤ INVENTAIRE : Son épée, un petit poignard glissé dans sa botte, briquet et amadou.

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MessageSujet: ROHAN&SVENHYLD ϟ hunting with the wolves.   ROHAN&SVENHYLD ϟ hunting with the wolves. EmptyLun 21 Avr - 15:43

hunting with the wolves
Rohan & Svenhyld
Depuis quelques années, la chasse était devenue une activité fréquemment pratiquée par les soldats de la Garde des Ombres. Les ressources envoyées par les Oaken et parfois les Nightingale ne suffisaient plus à nourrir tout le monde et pourtant, ils étaient peu nombreux par rapport à ce qu'ils avaient été autrefois. C'était également devenu un moyen de récompenser les bonnes recrues qui se voyaient autorisées à quitter l'ombre de Forgenerg pour quelques temps. Le Lord Commandant avait décidé que cela motiverait peut-être les pires brigands à bien se comporter. Étonnamment, cela fonctionnait plutôt bien. Les Staghelm étaient une ancienne famille de pêcheurs mais cela n'empêchait pas Rohan de très bien se débrouiller lorsqu'il s'agissait de devoir chasser. Son père lui avait enseigné le tir à l'arc très jeune, l'emmenant chasser avec lui régulièrement. Par la suite, ses aînés de la Garde des Ombres lui avaient appris tout ce qu'il devait savoir et c'est pourquoi il menait à présent un petit groupe d'hommes dans l'épaisse forêt qui bordait le mont Thélior aux côtés d'un autre ranger du nom de Sam. L'homme, âgé d'une quarantaine d'années, était né à Forteterre et avait chassé ici pendant des années. Il connaissait donc son affaire et était toujours prêt à partager ses connaissances avec ses frères. Il y avait quelques jeunes recrues, des petits voleurs expédiés à Forgenerg après s'être fait prendre la main dans le sac à Ozrhamar, un type un peu dingue qui avait assassiné des prostitués à la capitale, que Sam gardait à l’œil avec une grande attention. Et il y avait Svenhyld. Si les cinq hommes restaient ensemble tandis qu'ils s'enfonçaient dans la forêt, la jeune femme quant à elle s'était éloignée. Elle avançait seule, bien vite invisible aux yeux des autres, libre et indépendante. Lui dire de revenir près d'eux ne servirait à rien, Rohan le savait et Sam aussi. Elle n'était pas comme ces recrues qui avaient été expédiées à la Garde des Ombres pour expier leurs crimes. Elle avait choisi de les rejoindre et pour cela, elle bénéficiait d'un traitement de faveur d'après les autres. C'était peut-être vrai, après tout, ils savaient très bien qu'elle ne s'enfuirait jamais. Mais le Staghelm savait surtout que lui ordonner de rester avec le groupe serait inutile. L'ordre serait incompris, ignoré.
Sam s'immobilisa alors et s'accroupit, désignant une parcelle de terre gelée, sûrement des traces que lui seul pouvait voir sur ce sol dur comme de la pierre. « C'est loin de nous, trop loin. Espérons qu'elle aura plus de chances que nous, » fit-il en désignant le dernier endroit où ils avaient aperçu Svenhyld. Elle était plus douée que n'importe lequel d'entre eux à ce petit jeu et le ranger n'avait aucune honte à l'admettre. Rohan esquissa un léger sourire et se remit en marche, suivi par les autres recrues qui affichaient une mine sombre et ne disaient pas un mot. Il n'était pas comme eux, contraint de rester à Forgenerg, surveillé par d'autres hommes, et pourtant il appréciait lui aussi de se retrouver un peu à l'air libre. Ces derniers temps, les ruines de l'ancienne cité naine étaient devenues étouffantes. Tous faisaient de plus en plus de cauchemars et même s'ils n'étaient pas du genre à se les raconter au coin du feu, ils avaient conscience de la souffrance de chacun. Les nuits de sommeil étaient courtes, perturbées, nullement reposantes. La tension devenait palpable et Rohan avait surpris plus d'un homme en train de se battre avec son voisin pour une broutille, tant ils devenaient tous irascibles à cause du manque de sommeil.

Lui-même sentait sa patience voler en éclat trop facilement et n'appréciait pas cela. Durant son dernier entraînement, il avait écopé de plusieurs vilaines balafres à cause d'un manque flagrant de concentration. Ainsi, sortir un peu de la cité lui faisait le plus grand bien. Ils continuèrent d'avancer dans les bois, la neige étouffait le bruit de leurs pas et tous étaient silencieux, ils décidèrent finalement de se séparer pour couvrir plus de terrain. Sam prit deux recrues et laissa un type du nom d'Horald en compagnie du Staghelm. C'était un gringalet facilement effrayé qui selon Rohan, ne survivrait certainement pas au breuvage qu'il allait devoir ingérer dans quelques semaines. A force d'assister à ce rituel, il commençait à connaître les qualités nécessaires pour survivre à cela et une faible constitution n'en faisait malheureusement pas partie. Horald semblait en avoir conscience, puisqu'il passait plus de temps à tenter d'échapper aux entraînements, prétextant qu'il ça ne le sauverait pas. Il avait certainement raison. Alors qu'ils continuaient leur progression, le jeune homme entendit des bruits de pas qui le figèrent. Là, camouflé par l'épais manteau de neige, se trouvait le loup qui accompagnait toujours Svenhyld. Seuls ses grands yeux se discernaient du blanc de son pelage. L'animal les fixait, semblant les attendre et Horald se recula de quelques pas. « J'aime pas cette bestiole, » grogna-t-il, visiblement effrayé. « Pourquoi est-ce qu'ils l'autorisent à garder cette bête ? Elle va tous nous bouffer, un jour. » Rohan leva les yeux au ciel. La couardise l'avait toujours grandement dégoûté, si le grand loup blanc ne le rassurait pas pour autant, il n'avait jamais fui face à l'animal. « S'il avait eu envie de te dévorer, je peux t'assurer que ce serait déjà fait, » répliqua le jeune homme avant de s'avancer d'un pas mesuré. Le loup ne le quittait pas des yeux, mais il n'émettait aucun son ni ne bougeait d'un poil et le Staghelm comprit qu'il ne l'empêcherait pas d'avancer. Il se remit donc en marche avant de se figer en réalisant qu'Horald ne le suivait pas. « Allons, tu vois bien qu'il ne te fera rien ! » le réprimanda Rohan, les sourcils froncés. Mais la recrue avait les yeux plongés dans ceux du loup.
Le Garde des Ombres grimaça, il n'aimait pas la tournure que tout ceci prenait. La bête tiqua, n'appréciant guère d'être ainsi observée par l'humain qui se tenait face à lui. Il savait que Svenhyld se faisait parfaitement obéir du loup, mais elle n'était pas là et il restait sauvage, quoi qu'il en soit. Le regard que lui lançait Horald ressemblait à un défi. « Arrête ça, laisse-le, » siffla Rohan entre ses dents. Au lieu de l'écouter, il tira son épée de son fourreau pour la brandir devant lui. Le brun ferma les yeux, tandis que le loup laissait échapper un grondement sourd, sûrement un avertissement. Il cessa de respirer, persuadé que l'animal allait bondir, mais Horald se mit à beugler des paroles incohérentes, sommant au loup de reculer, d'arrêter, avant de se mettre à supplier de ne pas le tuer. Le grondement sourd résonnait toujours et terrifié, la recrue finit par lâcher son épée et s'enfuit entre les arbres en courant comme un dératé. Le loup cessa immédiatement de gronder et Rohan laissa échapper un profond soupir, heureux que l'autre imbécile ne se soit pas fait déchiqueter, mais contrarié qu'il se soit ainsi enfui. Il allait se perdre dans cette maudite forêt et ça allait être à lui de le retrouver. « C'était pas très gentil, ça, » marmonna le jeune homme à l'attention du loup avant de se rendre compte qu'il parlait à un animal extrêmement dangereux qui serait capable de le tuer en une fraction de seconde. Il se racla la gorge, gêné. Une branche craqua et le Garde des Ombres sursauta, tandis que la silhouette de Svenhyld se découpait entre deux arbres. Depuis combien de temps était-elle là ? Il n'en avait aucune idée mais poser la question ne servirait certainement à rien. « Je... hum, vous avez trouvé quelque chose ? » demanda-t-il, troublé. S'il fallait retrouver l'autre imbécile, l'aide de la jeune femme allait certainement s'avérer utile, mais il n'avait pas tellement envie de retourner à Forgenerg les mains vides.
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MessageSujet: Re: ROHAN&SVENHYLD ϟ hunting with the wolves.   ROHAN&SVENHYLD ϟ hunting with the wolves. EmptyMar 22 Avr - 15:02



all cold and blue while our bones are shivering
— SVENHYLD & ROHAN E. STAGHELM —
We plunge in a glance, then strikes a blinding light. Then they melt, the end and flows in the daylight. Now it drags and pulls and tears out every particle, joints ache and crack, they are dislocated. Blood runs in the veins. In the skin, your skin, it digs its claws and lacerates. We raise our bowed bodies the spine we straighten, blood runs in the veins. Don't tell anyone. Now it drags and pulls and tears out every particle. Joints ache and crack, they are dislocated. We raise our bowed bodies, the spine we straighten. Blood runs in the veins.

Sous les pieds, le voile blanc crissait. Au-dessus des yeux, les feuilles demeuraient silencieuses, figées dans ce qui semblait être une toile peinte sur place : aucun bruissement de vent ne venait troubler la tranquillité de l’hiver, et il faisait si froid que la glace s’était chargée d’enrober le tout. Capturer l’instant. L’hiver était insatiable au nord, il dévorait tout et déjà dans le sillage des hommes, les frissons de certains éloignaient le silence : les dardant de regards en biais, la Louve demeurait silencieuse, quand bien même à ses pieds la neige glaçait, et le froid mordait. Ici, il semblait que ce soit l’eau paisible d’un lac apaisé, cachant en ses profondeurs des bêtes insoupçonnées : poiscaille et autres viandes devaient se réfugier par ici, laissant d’imperceptibles traces de leur passage. Dans l’air qu’elle humait à pleins poumons, la sauvage sentait l’âcreté de la pourriture glisser à ses narines, liquéfier peu à peu la vie de la forêt. Le mal qui rongeait les Bois de la Peste atteignait ces endroits également, guère protégés par l’immense à-pic qui se dressait ici. Déjà au fond des yeux de la brune, s’était dessiné tout ce paysage, qui lui semblait bientôt familier : les demeures sauvages restaient les mêmes, malgré les quelques pieds parcourus dans un sens ou dans l’autre - ici, il semblait que les arbres souffraient moins qu’au Bois ; peut-être bien que la viande serait plus savoureuse également. Attraper une proie serait déjà un exploit, ne pouvait s’empêcher de dicter l’instinct de Svenhyld à la jeune femme - elle si solitaire d’habitude, se retrouvait en compagnie d’une bande dont elle sentait les respirations embuer l’air alentours. L’un d’eux avait sans doute avalé un âpre mélange de boissons tassées, l’odeur attaquait les narines de la brune - aussi, se calquant dans le sillon de son compagnon, elle accéléra l’allure, abandonnant les fantassins à leur triste sort : s’ils tenaient à ramener quoique ce soit à avaler avant le coucher du soleil, mieux valait qu’elle parte de son côté. Encore à quelques pas, elle pouvait entendre la troupe d’hommes avancer dans la neige : aussi silencieux pouvaient-ils se croire, ils harcelaient ses tympans comme une armée de petites fourmis se précipitant dans leur refuge. Qu’ils retournent d’où ils venaient, dans les tréfonds de Forge en Nerg, ils n’avaient guère besoin de faire leurs pas de velours, mais leur manque flagrant de finesse faisait craquer les branches sous leurs pieds, grincer la neige gelée. Véloce, agile et fragile, la Louve arpenta parmi les arbres ; ici, rien qu’à la première oeillade ils semblaient moins se mourir que dans le Bois de Peste - l’air était pourtant chargé d’électricité, un éclair parcourant l’espace et tendant l’oxygène autour de lui, chuchotait et chuchotait encore parmi les feuillages presque défaits. Déjà, les Gardes de l’Ombre ne devenaient que frêles amas de fumée s’envolant dans la brume, dans son dos, Svenhyld ne leur accorda pas un regard en arrière au moment de disparaître plus profondément entre les troncs. Ce n’était aucune loyauté qui l’enchaînait à Forge en Nerg et aux hommes qui y vivaient ; mais bien les ombres qui habitaient le Bois, s’y lovaient amoureusement et se mêlaient aux plantes qui y poussaient. L’hiver était rude et épais, la neige était impitoyable, pourtant, c’était un autre démon qui rongeait et pourrissait l’intérieur des êtres : à l’apparence cadavérique, tordu dans ses branchages, l’arbre sous la main de Svenhyld résonna creux, comme s’il avait été destitué de chaque parcelle de vie. Empoignant son couteau à la ceinture, elle trancha le tronc sans pitié, creusant profondément au coeur de celui-ci : le bois était doux et tendre, trop généreux en des temps si peu cléments - l’arbre, quand bien même aucune vermine ne l’habitait, ne survivrait pas aux temps rudes qui couraient.

Les insectes et rampants semblaient déjà s’être évadés de leur foyer d’hiver, et à voir la chair blanchâtre du bois, il n’était guère à douter pourquoi : bientôt, les troncs deviendraient noueux et tortueux - ils ploieraient sous une maladie vicieuse qui dévorerait tout sur son passage. Celle qui amenait Svenhyld en ces endroits là, à creuser de ses doigts en la venaison de l’arbre. Un grondement dans son dos l’extirpa de ses songes : le Loup la rappelait à l’ordre, la toisant d’un regard froid ; il avait débusqué une proie, dont le fumet devait déjà le tenter jusqu’ici, sans doute. La sauvage abandonna l’arbre à sa triste perte, elle remarqua bien vite les empreintes, à peine glacées dans le linceul blanc que suivait l’animal : la traque demanderait de la patience et de l’agilité, de la rapidité et de l’endurance, la bête s’élançait déjà, de ses pas chaloupés, la brune derrière lui. Les hommes étaient déjà loin derrière, et ils avaient quitté les pensées de la sauvage : eux-mêmes savaient sans doute que tenter de la retenir serait comme capturer du vent au creux de ses mains, irrémédiablement impossible. Propriétaires vénérables de cette forêt, les bêtes étaient inévitablement celles qui s’y accommodaient le mieux : dans le chemin que l’animal avait laissé, ses empreintes étaient furtives et discrètes, aussi légères qu’une pluie glissant sur une surface d’eau. La proie avait bondi, calmement trottiné dans le couvert des arbres, à la recherche sans doute d’un point d’eau - d’une zone trop sauvage pour que le gel ne la fige pour de longs mois. Plus ses pas la rapprochaient du mont qui se dessinait sur l’horizon, plus l’air se glaçait, en de petits cristaux flottant dans l’air, qu’à peine perturbés par le passage de la brune. Dans son silence, son calme, le Bois ici avait quelque chose de reposant, réconfortant en comparaison des sentiments que lui éveillaient l’enfermement et la pierre à Forge en Nerg. Bien que des poisons nouveaux semblent infestés la vie ici, l’air y était plus respirable que dans les gouffres de la Garde de l’Ombre, et Svenhyld retrouvait ces repères qui guidaient le moindre de ses pas - jamais elle ne s’était aventurée jusque dans ces contrées, pourtant ici, l’ordre des choses était tout aussi implacable, tout aussi logique que dans le Bois de la Peste. Le Loup se stoppa dans le bourdonnement d’un fleuve sauvage, sa Louve sur ses talons ; ils avaient débusqué la bête. Bête à cornes, dont les épais bois semblaient vouloir toucher le ciel - si son chemin ne s’était pas aventuré là, l’animal serait sans doute ressorti ragaillardi par l’hiver, au vu de l’épais pelage qui le recouvrait. Puissant, réactif, le cerf manqua de peu de s’enfuir, ses yeux noirs scrutant ce qui l’entourait à la recherche d’une potentielle menace : mais alors qu’il se détachait distinctement dans la neige, comme une pierre au milieu d’un voile blanc, le Loup était dans son milieu, ses poils se mêlant agilement à la neige. Et avant que la proie n’ait pu réagir, voir ce qui arrivait, le tranchant du poignard s’abattit au fond de son oeil : sans préavis, Svenhyld avait frappé et l’animal n’y avait pas survécu, répandant un filet rouge dans la neige glacée. Le Loup s’approcha, ouvrant sa gueule aux crocs acérés, mais un sifflement dans sa compagne le retint ; quand bien même ce sentiment n’était que déplaisant pour l’un comme pour l’autre, ils n’étaient plus seuls désormais. Et sans se retourner, la Bête partit en premier, rebroussant chemin jusqu’à ceux qu’ils avaient laissé derrière. Seule avec le prix de sa chasse, Svenhyld s’en approcha, pour retirer sa lame et l’essuyer dans le blanc de la neige : l’âpre odeur de sang allait attirer d’autres prédateurs, elle devait se dépêcher si elle ne tenait pas à disputer son repas avec d’autres bêtes sauvages.  

Sans attendre, elle attacha donc l’épaisse corde qu’elle avait confectionnée autour des cornes de l’animal ; le cerf devait peser son bon poids à vue d’oeil - il avait beau avoir l’air réactif et bien musclé, il n’en restait pas moins relativement jeune, à voir ses bois. Tant habituée qu’elle était à chasser en solitaire, Svenhyld n’eut aucun mal à s’occuper de sa viande par ses propres moyens, emportant le cadavre du cerf avec elle : sa première intention était de rentrer ainsi à Forge en Nerg ; guère préoccupée par le sort des autres, elle arriverait sans aucun doute avant le coucher du soleil, avec un butin qui lui vaudrait certains regards curieux encore, quelques jalousies peut-être, mais au moins de quoi manger ce soir. Sur le chemin du retour, elle n’eut aucun mal à suivre les traces laissées par le Loup, jusqu’à ce que des éclats de voix bien indiscrets lui parviennent à nouveau : à vociférer ainsi dans la forêt, ils n’avaient sans doute rien dégoté, eux. Elle aperçut avant tout le Loup Blanc qui les avait retrouvés, et qui se dressait à côté de la silhouette - qu’elle reconnaissait bien maintenant - du type bouclé qui l’accompagnait bien souvent également. Il avait été là à son réveil en Forge en Nerg, il avait également semblé désireux de savoir ce qu’elle valait au combat : il avait finalement découvert sa faible valeur à lui plutôt que celle de la sauvage qu’il avait voulu affronter, mais qu’importe. Le Loup semblait considérer cet homme-là avec un minimum d’égard, et la Louve en faisait de même - en général. Pour d’autres, la tâche s’avérait plus compliquée, dans un sens comme dans l’autre : peu étaient ceux qui osaient regarder l’animal ou sa compagne dans les yeux, si ce n’est en exprimant un dégoût tout juste bon à masquer l’âpre sentiment de peur. S’ils tenaient à rester au sein de la Garde des Ombres, ce n’était pas pour autant qu’ils étaient prêts à en accepter tous les codes, quitte à oublier que l’un ne pouvait pas aller sans l’autre. Une branche craqua sous son pied lorsqu’elle abandonna l’animal derrière elle, s’approchant de son compagnon visiblement courroucé : depuis plusieurs pas déjà, elle avait entendu le profond grondement de la Bête tendre toute la forêt. Aussitôt qu’il remarqua sa présence, le Loup fit marche-arrière, abandonnant le couard qui avait déjà fui, pour venir se glisser sous la main tendue de Svenhyld : de ses doigts encore gorgés de sang, elle plongea profondément dans le pelage de son compagnon pour lui octroyer quelques caresses réconfortantes. Finalement, elle leva enfin l’oeil vers le bouclé qui était toujours là ; lui, il ne fuyait pas comme beaucoup d’autres, sans doute parce qu’il avait déjà eu le loisir de la voir affaiblie et blessée. « A qui tu parles ? » L’interrompit-elle presque dans un froncement de sourcils circonspect, comme si elle le prenait pour un fou - jamais qui que ce soit ne s’était adressé à Svenhyld en utilisant quelque formule de politesse que ce soit, c’était un apparat dont elle préférait largement se défaire. « Y'a que moi. » Souligna-t-elle d’un air venimeux, comme si ce n’était pas souligner une évidence ; s’il restait fixé sur ses jambes, un brin du courage de l’homme semblait avoir disparu avec son frère d’armes. Mais, malgré l’affront qu’il venait de lui faire, Svenhyld ne se fit pas prier pour retourner vers le corps de bête qu’elle avait laissé à quelques pas de là ; se saisissant de la corde qu’elle avait laissé tomber au sol, elle traina sa proie jusqu’à eux, sentant le souffle chaud du loup venir à nouveau darder les limites de ce qui lui était autorisé de goûter. « On peut rentrer maintenant. » S’encombrer de la tâche de retrouver les autres ne faisait pas partie du contrat de chasse qu’ils avaient eus ce matin, au moment de partir, entourés d’une bande d’incapables. Pour toute attention pour le lâche qui avait disparu, Svenhyld ramassa son épée tombée au sol, et la passa à sa ceinture, la faisant désormais sienne : s’il voulait la récupérer, il n’aurait qu’à venir la réclamer, chose qu’il ne ferait jamais, de toute évidence.
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Rohan E. Staghelm
Rohan E. StaghelmJustice - adm.
ɤ REGISTRATION : 06/09/2013
ɤ PARCHEMINS : 284
ɤ STATUT DU SANG : Noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Medraven.
ɤ METIER OU FONCTION : Soldat.
ɤ INVENTAIRE : Son épée, un petit poignard glissé dans sa botte, briquet et amadou.

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MessageSujet: Re: ROHAN&SVENHYLD ϟ hunting with the wolves.   ROHAN&SVENHYLD ϟ hunting with the wolves. EmptyVen 23 Mai - 10:55

hunting with the wolves
Rohan & Svenhyld
Svenhyld se tenait là, silencieuse comme à son habitude. Le loup se dirigea immédiatement vers elle et Rohan nota ses doigts rougis de sang, qu'elle enfonça dans le pelage de l'animal qui sembla apprécier les caresses. Ses yeux se posèrent alors sur le cadavre du cerf qu'elle avait laissé là pour s'approcher. Il ne pouvait pas tellement juger la taille de la bête à cette distance, mais la prise semblait bonne. De toute évidence, ils avaient eu raison de demander à la jeune femme de les accompagner aujourd'hui. Le Staghelm n'en avait jamais douté, elle était bien meilleure que lui dans ce domaine, il n'y avait aucune honte à le reconnaître. Il avait appris à chasser étant gamin, mais il y avait une énorme différence entre partir dans les bois accompagné de son père, de plusieurs soldats, et de limiers parfaitement entraînés, et partir à pied dans une forêt comme celle qui bordait le mont Thélior, avec des hommes pas si expérimentés que cela et guère habitués à devoir chasser sur un terrain aussi hostile. Svenhyld elle, ne rencontrait aucune difficulté. Le cerf qu'elle avait abattu en était la preuve. Si cela déplaisait à d'autres, Rohan était content qu'elle se soit éloigné du groupe qu'ils formaient à leur départ de Forgenerg. Les recrues qui les accompagnaient étaient bruyantes et ils n'auraient certainement rien attrapé du tout. La jeune femme, solitaire et débrouillarde, avait eu bien plus de chances de donner un sens à leur partie de chasse en partant de son côté. « A qui tu parles ? » claqua la voix de la Louve, accompagnée d'un regard sombre. Il crut un instant qu'elle faisait référence aux reproches qu'il avait adressés à son compagnon à quatre pattes et sentit ses joues s'échauffer d'embarras à cette pensée. Il voulut se justifier, mais elle reprit la parole avant lui. « Y'a que moi. » précisa-t-elle d'un ton mauvais et le jeune homme comprit ce qui la contrariait. Il la regarda sans bouger, l'air un peu stupide. Elle semblait ne pas avoir apprécié du tout qu'il la vouvoie et cela faisait partie des nombreuses choses qui déstabilisaient Rohan à chaque fois qu'il se trouvait en compagnie de la jeune femme. Qu'importe ses origines et son mode de vie, Svenhyld était une femme et si elle n'avait rien d'une Lady, cela ne dispensait pas le Staghelm de la vouvoyer, selon l'éducation qu'il avait reçue. Il le faisait même avec la plupart de ses frères de la Garde, imposant une certaine distance entre eux peut-être, mais c'était ainsi qu'il avait été élevé.
Que pouvait-il bien répondre à cela ? Elle était visiblement agacée par ces formules de politesse, mais Rohan avait du mal de s'imager s'adresser à elle autrement. Tandis qu'il n'avait pas bougé d'un pouce, Svenhyld ne perdait pas de temps et saisit la corde reliée aux pattes du cerf qu'elle avait abattu avant de le tirer vers lui. Avec un sursaut, le jeune homme sembla revenir sur terre et fit un pas vers elle, pour l'aider à tirer sa prise, avant de se raviser. Si elle n'avait pas supporté qu'il la vouvoie, comment prendrait-elle le fait qu'il veuille jouer au galant chevalier en tirant cette bête ? Par les Trois, cette femme était bien trop compliquée, il ne savait plus quoi faire pour éviter de la contrarier, sans rester à côté d'elle sans rien faire, comme un benêt peu habile de ses dix doigts. « On peut rentrer maintenant. » dit-elle calmement avant de se diriger vers l'épée que la recrue avait laissée tomber en s'enfuyant. Elle la ramassa et la passa à sa ceinture, prête à se remettre en marche pour retourner à Forgenerg. Son compagnon sur les talons, elle ne semblait pas avoir d'autre objectif que de rentrer et cela contraria légèrement le Staghelm. Il se voyait mal la convaincre de partir à la recherche d'un idiot qui la traitait comme un monstre, encore moins en traînant sa prise sur la distance que la recrue avait parcourue. Il ne connaissait pas ces bois et Rohan ne doutait pas une seule seconde qu'il se soit perdu.

La mine renfrognée, le jeune homme prit la suite de Svenhyld. Elle était à sa place, à l'ombre des arbres noueux et nus de la forêt. La neige ne semblait pas ralentir son pas et elle évitait les nombreuses racines qui serpentaient sur le sol sans aucun problème, malgré la lourde charge qu'elle tirait derrière elle. Parfois, il se demandait encore pourquoi elle avait décidé de rejoindre la Garde des Ombres. Cela semblait avoir un rapport avec son compagnon à quatre pattes, de ce qu'il avait cru comprendre, mais elle n'était pas à sa place ici, aux yeux de Rohan. Oh elle ne manquait pas de courage, ni même de compétences, bien au contraire, quitte à devoir affronter une horde d'Engeances, le jeune homme préférait le faire aux côtés de Svenhyld que de n'importe quelle autre recrue. Elle était redoutable et son efficacité n'était plus à prouver, ce n'était pas ce qu'il remettait en question. Mais la Louve appartenait aux grands espaces, enfant des bois, sœur de la neige et du grand froid, les profondes cavernes de Forgenerg ne lui correspondaient pas. Mais il se voyait mal lui poser la moindre question à ce sujet. Ses motivations ne regardaient qu'elle et malgré sa curiosité, Rohan n'était pas du genre à assaillir les gens d'interrogations. Surtout que Svenhyld n'avait pas pour habitude de s'ouvrir de bon cœur. Il respectait cela, aussi continua-t-il d'avancer sans dire un mot.
Les yeux rivés sur la silhouette agile de la jeune femme, il la suivait en peinant un peu à cause de la couche de neige. Il était plus lourd qu'elle et par conséquent, il était plus facile pour lui de s'enfoncer dans l'épais manteau blanc, mais il ne fit aucune remarque, guère désireux de passer pour un faible aux yeux de la Louve. Pour l'instant, ils suivaient la trace folle empruntée par la recrue paniquée, signe qu'il avait essayé de retourner à Forgenerg. Peut-être avait-il trouvé le bon chemin, finalement ? Rohan avait un peu de mal d'y croire, mais il continua de suivre Svenhyld qui marchait dans le même sens. À l'état des traces laissées par Horald, il était évident qu'il avait trébuché plus d'une fois dans sa course folle et cela le rendait facile à suivre. Un instant, le jeune homme se sentit rassuré, s'il avait pris le bon chemin alors il n'aurait pas à le chercher dans cette maudite forêt. Mais cela ne dura pas longtemps, puisqu'il remarqua que la piste prenait une autre direction, celle qui menait sur les hauteurs du mont Thélior. Il laissa échapper un juron et s'arrêta. « Je ne peux pas rentrer sans Horald, dit-il alors même s'il se doutait bien que cela importait peu à la Louve. V... tu connais le chemin, je vais... » Un hurlement déchira alors le silence qui régnait dans le sous-bois, faisant sursauter Rohan. A MOI ! A MOI ! Faisait la voix paniquée, appartenant très certainement à Horald. Le jeune homme porta une main à son épée passée à sa ceinture lorsqu'un grondement sourd se fit entendre non loin de lui. Il se retourna, pour constater que le compagnon de Svenhyld ne semblait pas à son aise.
Visiblement, il avait perçu quelque chose qui le dérangeait et Rohan fronça les sourcils, en se demandant ce que cela pouvait bien être. Les poils blancs de l'animal étaient hérissés sur son dos et plus loin, les cris d'Horald se faisaient encore plus forts, jusqu'à ce qu'il se taise définitivement. Un frisson parcourut l'échine du jeune homme qui déglutit avec difficultés. « Qu'est-ce que... » murmura-t-il d'une voix rauque. Il devait aller voir. Le fait que la recrue ne pousse plus le moindre cri était mauvais signe, le Staghelm le sentait dans ses entrailles nouées. Il ne pouvait rester là sans rien faire, même s'il ignorait ce qui avait bien pu se produire. Le loup grondait toujours et il avait appris à faire suffisamment confiance en l'instinct des bêtes pour savoir que tout ceci n'annonçait rien de bon. Si Svenhyld se fichait du sort d'Horald, c'était une chose qu'il pouvait comprendre, mais lui ne resterait pas ici, sa curiosité le poussait à aller voir.

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