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 ☆ wash the blood from both my hands - zyra.

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Thibalt Antora
Thibalt Antorathe hermit
ɤ REGISTRATION : 09/04/2014
ɤ PARCHEMINS : 207
ɤ STATUT DU SANG : fils de troubadours.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Sermar, à Blancherive.
ɤ METIER OU FONCTION : bandit de grands chemins.

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MessageSujet: ☆ wash the blood from both my hands - zyra.   ☆ wash the blood from both my hands - zyra. EmptyLun 14 Avr - 23:39


 
wash the blood from

both my hands

 
Novembre 1 612
 

  Hermias lui avait confié neuf hommes pour sa mission. Neuf grands gaillards armés et prêts à affronter n’importe quels dangers. Quelques-uns d’entre eux étaient plus larges d’épaules et plus grands que Thibalt et ils portaient tous des cicatrices prouvant leurs batailles passées. Toutefois, au fur et à mesure que la distance les séparant de Pestebois diminuait, ils perdaient leur belle assurance et ils cessaient progressivement de fanfaronner. Au sein du groupe, le silence avait repris ses droits avant même que l’auberge de La Nuit Blanche ne soit en vue. Un peu de calme n’était pas pour déplaire à leur leader, d’autant plus qu’il avait un terrible pressentiment depuis que leur chef les avait envoyé piller l’endroit. Certes, il était normal de songer que l’établissement devait posséder une quelconque protection contre les créatures sauvages de la forêt maudite, mais cela ne serait-il pas aussi efficace contre des hommes de chair et de sang ? Ne risquaient-ils présentement pas leur vie ? Ne marchaient-ils pas droit vers la gueule du loup, béante et salivante ? Il avait bien essayé de faire entendre son point de vue à Hermias, mais l’homme était resté intransigeant. Il leur fallait découvrir ce qui protégeait l’auberge et, si possible, de se l’approprier. Ce n’était pas seulement pour eux, avait-il expliqué, mais pour offrir aux villages la possibilité d’échapper à de nouvelles attaques. Ce raid pourrait sauver de nombreuses vies s’ils parvenaient à mettre la main sur le talisman. Les paroles du vieux bandit résonnaient encore dans l’esprit du voleur, qui ne pouvait s’empêcher de faire courir ses doigts le long de la corde usée de son arc en un geste nerveux.

A travers les brumes humides de la nuit, l’écriteau du bâtiment apparaissait lentement au loin. La Nuit Blanche. Un long frisson parcouru son échine. « Enfin ! J’serais pas contre l’idée d’aller m’réchauffer un peu ! » « C’est ça, ouais, on t’connait toi ! Tout c’qui t’intéresse, c’est d’voir de la ribaude ! » « Hé, c’est comme ça que les Trois m’ont fait ! » Un grand éclat de rire général accompagna sa tirade, mais Thibalt s’empressa de doucher leur enthousiasme en donnant une grande claque à l’arrière du crâne du fanfaron. « T’es pas là pour jacasser, Gawyn, alors ferme ta grande gueule et tiens-toi prêt. » lui ordonna-t-il de sa voix basse et ferme. Le ton qu’il venait d’utiliser n’admettait aucune réplique, aussi l’homme rentra-t-il la tête dans les épaules sans rien ajouter. Toutefois, le voleur surprit une remarque anonyme : « C’pas comme si une donzelle allait nous faire suer… » Il s’immobilisa brusquement, raide comme un piquet et le visage sombre. Ces hommes étaient parfois plus stupides que chiens de courre. Dès qu’ils avaient une proie en vue, ils perdaient le sens des priorités. « Son auberge n’a subi aucune attaque. Aucune. » Ses prunelles d’un vert boisé vinrent affronter chaque visage tendu vers lui. Ils avaient appris à le respecter au fils des années, tant pour sa férocité au combat que par la sagesse dont il faisait parfois preuve. Thibalt n’était pas un homme d’épée, il laissait l’imprévisibilité des combats au corps-à-corps aux autres. Il préférait s’isoler de la bataille afin d’avoir une vue d’ensemble ; de là, il était plus apte à juger une situation et à déterminer ce qu’il devait faire pour l’améliorer. Sans être fin tacticien, il savait cependant se débrouiller pour garder l’avantage. « Si cette femme a un talisman, il est suffisamment puissant pour Pestebois et il doit l’être aussi pour des marauds comme nous. » Dans le regard des brigands, une lueur de crainte s’alluma. Il ne désirait pas les effrayer, aussi afficha-t-il ensuite un sourire de canaille sur ses lippes craquelées par la chaleur de la journée passée.

« Allons mander à cette donzelle son secret, mais attendez mon signal. » Le groupe de dix malandrins reprit la route, une main distraitement posée sur le pommeau de leur arme, les sourcils froncés sur un regard dur et déterminé. Il n’était pas question de tuer forcément quelqu’un ce soir, tout du moins Thibalt espérait-il que l’aubergiste coopérerait sans faire d’histoires. Il n’aimait pas faire couler le sang des femmes. Parvenus à la porte de l’établissement, ils se consultèrent tous du regard et il hocha la tête en poussant le lourd battant de bois. Au-dessus d’eux, un corbeau émit un croassement sinistre qui ramena tous les doutes du voleur à la surface. Ils pénétrèrent dans la grande salle, dont il était force d’admettre qu’elle était bien entretenue malgré l’absence de clients. Un feu ronflait dans la cheminée, dispersant une onde de chaleur aux alentours. Ils se réunirent au centre de la pièce, les plus téméraires allant jusqu’à prendre une chaise alors que Thibalt restait muet, ses muscles tendus à l’extrême. Le pressentiment s’intensifiait à chaque seconde passée dans ce lieu. Il était à son paroxysme. Le poids sur sa poitrine l’empêchait de respirer aisément et il remarqua avec surprise que ses phalanges blanchies serraient le petit poignard à sa ceinture avec force. C’est alors qu’un des hommes, Riple, lui donna un bref coup de coude entre les côtes et lui montra un endroit du bout de l’index. Au beau milieu des escaliers menant à l’étage se tenait une femme d’une grande beauté, un mélange d’ombres et de lumière, de pureté et de ténèbres. Sa longue chevelure noire cascadait sur ses frêles épaules, entourant son visage pâle sans dissimuler ses traits fins. Il croisa son regard sombre et il frémit. Il connaissait l’étrangère.

« Zyra… ? » Le nom franchit ses lèvres en les brûlant, apportant avec lui des souvenirs vieux de plusieurs mois. Aucun homme n’avait sorti son arme et il était soulagé de ne pas avoir à leur demander de se tenir cois. La bande d’Hermias avait autrefois croisé la route de cette mage en fuite, et après moult délibérations, ils avaient décidé de la dissimuler aux yeux de ses poursuivants. Au petit matin, elle était partie et pas un n’aurait songé la revoir. « Alors c’est toi qui tient cette auberge. » Thibalt relâcha sa poigne sur l’arme pour croiser les bras sur sa poitrine, un sourire sincèrement ravi s’empreignant sur ses lèvres. Il s’inquiétait bien évidemment de la réaction de Zyra si elle apprenait qu’ils étaient ici pour la dérober, mais il avait bon espoir de calmer les tensions qui pourraient se créer entre les hommes et la mage. Il était heureux qu’elle soit parvenue à échapper aux Templiers, d’autant plus qu’elle était parvenue à se faire un nom – tout du moins à faire connaître celui de son établissement. Il jeta un coup d’œil aux brigands autour de lui, qui pour la plupart avaient pris place aux tables vides et arboraient des expressions neutres, puis il s’adressa à nouveau à la brune : « Désolé pour l’irruption… As-tu des chambres de libres ? » Il se voyait mal lui dévoiler la raison première de sa visite, d’autant plus qu’il avait apprécié sa brève rencontre avec la jeune femme un an plus tôt. Connaissant ses pouvoirs mieux que quiconque, il savait qu’elle était aussi une adepte de la magie du sang pour l’avoir vue tenter d’en faire usage. Elle avait accepté de ne pas le faire, parce qu’il lui avait juré qu’il ne laisserait personne la toucher lorsque les Templiers étaient venus pour elle. Même si ses hommes et lui étaient à la recherche d’un talisman, il ne romprait pas son serment envers elle. Qui plus est, il commençait à avoir une petite idée de la protection qui entourait cet endroit. Magie et épée ne faisaient pas bon ménage. Deux bandits lui jetèrent un regard étonné, auquel il répondit par un froncement de sourcils et un signe négatif. Ils n’allaient pas faire de raid ce soir. Il s’y opposerait.

 
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Zyra S. Darkfall
Zyra S. Darkfallthe juggler
ɤ REGISTRATION : 19/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 509
ɤ STATUT DU SANG : bâtarde des Blackwood, on le reconnaît par la couleur de ses cheveux, noirs comme la nuit.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : à Forteterre, près de Pestebois plus précisément.
ɤ METIER OU FONCTION : tenancière de l'auberge La Nuit Blanche près de Pestebois et fugitive du Cercle.
ɤ INVENTAIRE : une dague noire comme la nuit qu'elle utilise pour sa magie du sang. Une longue épée qu'elle a volé à un Templier, seule arme pouvant la défendre contre ses derniers. Un petit portrait d'Alexander, son apprenti assassiné. Une bourse pleine de pièces d'or. Des herbes pour soigner... ou tuer en cas de besoin.

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MessageSujet: Re: ☆ wash the blood from both my hands - zyra.   ☆ wash the blood from both my hands - zyra. EmptyMar 15 Avr - 5:57


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THIBALT ANTORA & ZYRA DARKFALL

Aux abords de Pestebois se tenait fièrement une petite auberge aux airs les plus accueillants. Une auberge n'ayant pas sa place si près de la forêt d'où émane des odeurs et des visions de mort, même de corruption. Aucun voyageur n'était passé par là depuis des jours. Cette route était rarement empruntée, surtout depuis les attaques féroces de loups géants sur les villages voisins. Ces bêtes rôdaient autour de la petite auberge et n'en ferait certainement qu'une bouchée si la dame aux cheveux noirs n'y tenait pas la garde. Entre ces murs se cachaient la gardienne de l'établissement et les monstres fuyaient à la seule odeur de la femme. Une odeur de sang mêlée de magie... le goût amer de l'Immatériel où se cachent des monstres plus féroces encore que ces loups. Alors, ils repartaient dans les profondeurs de la forêt d'où ils étaient venus. Mais aux yeux des habitants des environs ou ceux des voyageurs, tout est mystère. Pourquoi cette auberge était intouchable? Les monstres l'évitaient comme la peste... est-ce qu'une créature encore plus horrible si cachait? Tant de questions qui donnaient naissance à de ridicules rumeurs. Pourtant, personne ne soupçonnait une quelconque magie à l'oeuvre.

Alors la mage pouvait vivre paisiblement, à l'abri du regard des Templiers qui ne s'aventuraient pas jusque là ou loin des paysans trop fringants de potins. Sur le domaine de sa famille, les Blackwood, elle veillait sur les innocents voyageurs qui passaient pas là, leur offrant un gîte pour la nuit. Une nuit où le silence est étrangement plus inquiétant que le grognement d'un monstre. C'est une vie qui plaisait bien à Zyra mais, qui lui rappelait un peu sa vie au Cercle. Une vie de réclusion... une prison. Une vie de restrictions et de secrets où elle devait tenter de cacher sa magie et vivre dans la crainte chaque jour d'être démasquée et accusée d'être une mage du sang. Devoir fuir encore et craindre pour sa liberté, et même sa vie. Parfois, elle regrettait avoir plongé dans cet art obscur qu'est la magie du sang puis, elle tentait de se convaincre que c'était pour le mieux. Combattre le Feu par le Feu. Le Mal par le Mal.

Assise à l'étage, elle observait la forêt à travers la fenêtre. Pestebois semblait si vide depuis que les attaques de loups géants étaient de plus en plus fréquentes sur les villages. Et La Nuit Blanche était alors de plus en plus isolée et abandonnée. Les clients se font rares. Zyra réalisa alors qu'elle n'avait pas eu de visiteurs depuis plusieurs jours. Était-elle la seule âme qui vive à des kilomètres à la ronde? Son esprit s'évada, tant de questions lorsque soudain, elle entendit la porte au rez-de-chaussée s'ouvrir. La mage se leva et se diriga vers l'avant de l'auberge. Elle passa sa tête par la fenêtre pour voir le nouveau-venu et réalisa qu'une bande entière s'entassaient dans le cadre de l'entrée. Une bande d'hommes armés dont elle ne distingua pas immédiatement les visages. N'importe quelle aubergiste serait sur ses gardes. Une bande d'hommes imposants, armées et couverts de jolis marques de bataille ne pouvait qu'apporter des ennuis. Toute femme sensée aurait fui par la fenêtre, ne prenant même pas la peine de descendre pour les accueillir. Mais pas Zyra... La méfiance s’imprégnant sur son visage pâle, la brune se dirigea alors vers l'escalier. Elle descendit les quelques marches et s'arrêta un instant pour analyser la bande. Et soudain, elle reconnut quelques visages. Un vague souvenir qu'elle n'arrivait pas, au départ, à déchiffrer. Ils lui étaient familiers pourtant... Ce n'est que lorsqu'elle posa ses yeux sur leur leader qu'elle se rappela enfin. Une année entière s'était écoulée depuis que leurs routes s'étaient croisées, lorsqu'ils avaient protégé la mage des Templiers.

" Zyra… ? "

La voix ferme de Thibalt s'éleva, évoquant le nom de la mage qu'il ne croyait probablement jamais revoir de sa vie. La mage aurait probablement préféré qu'il en soit ainsi. Même s'ils avaient joué aux protecteurs la dernière fois, ils restaient des brigands. Des bandits qui savaient d'ailleurs sa nature de mage du sang. Une nature qu'elle essayait de dissimuler.

" Alors c’est toi qui tient cette auberge. "

Il relâcha son emprise sur la poigne de son épée et la mage le remarqua. Cependant, elle n'y prêta pas attention, observant les hommes à ses côtés.

" Désolé pour l’irruption… As-tu des chambres de libres ? "

Une pulsion de mort s'empara d'elle. Elle avait soudain envie de les tuer tous sur le champ d'une simple plaie rougeâtre... pour se protéger, protéger son secret, mais elle fit taire cette sensation. Elle n'était pas un monstre. Jamais elle n'allait tuer des hommes simplement parce qu'ils en savaient trop. D'ailleurs, elle avait une dette à payer...

" Thibalt. " Elle marqua une pause tout en descendant les dernières marches de l'escalier. " En effet, j'ai quelques chambres libres, mais pas assez pour dix. Certains devront partager. "

L'auberge étant petite, elle était seulement composée de dix chambres, dont celle de Zyra. Elle s'arrêta en face de Thibalt alors que certains de ses compagnons prenaient place confortablement à certaines tables. Elle se doutait bien qu'ils n'étaient pas là par hasard. La brune avait sa petite idée quant à la raison de leur visite mais, elle n'en fit pas mention. Elle fixait Thibalt de son regard bleu glacial et sans le quitter des yeux, elle lui tendit neuf petites clés, celle des chambres. Elle restait sur ses gardes, gardant un oeil sur la bande qui semblait répondre à chacun des ordres silencieux de Thibalt...

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Thibalt Antora
Thibalt Antorathe hermit
ɤ REGISTRATION : 09/04/2014
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ɤ METIER OU FONCTION : bandit de grands chemins.

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MessageSujet: Re: ☆ wash the blood from both my hands - zyra.   ☆ wash the blood from both my hands - zyra. EmptySam 19 Avr - 22:14


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Novembre 1 612

En observant le regard glacé de Zyra jauger chaque homme présent dans son auberge, Thibalt eut le sentiment qu’elle allait brusquement sortir une lame de sa manche pour se taillader la paume. Un acte qui aurait pu sembler insensé pour n’importe quel non-initié… Mais il avait eu vent des terribles pouvoirs que les mages pouvaient libérer s’ils faisaient appel au sang. Toutes les rumeurs insistaient sur la sauvagerie des utilisateurs de ce type de sorcellerie. On les disait inhumains, perdus, imprévisibles. Dangereux. Il n’aurait probablement jamais pu soupçonner que la belle jeune femme en fuite qu’il avait décidé d’aider avait une âme entachée par la noirceur. Il n’aurait pu le savoir si elle n’avait pas fait mine de vouloir faire couler son propre sang, une lueur tremblante dans le regard. Peur ? Colère ? Il n’aurait su le dire avec certitude. Néanmoins, sa réaction ne s’était pas fait attendre. Suivant son instinct, le brigand avait retenu son geste avec douceur et fermeté. Devant son regard surprit et empli de méfiance, il lui avait assuré qu’il ne laisserait pas les Templiers – qu’il ne laisserait personne – s’en prendre à elle et qu’elle n’avait, par conséquent, aucunement besoin de faire appel à ces forces obscures et tentatrices. Il ignorait ce qui avait bien pu pousser la fugitive à lui accorder, si ce n’est sa confiance, au moins le bénéfice du doute. Ce soir-là, Thibalt en avait pleinement conscience, ils avaient échappés de peu à un carnage démoniaque. Si elle avait invoqué des démons de l’Immatériel, ils n’auraient pu que compter sur la dextérité des chasseurs de mages pour les combattre. Et même ainsi, cela aurait été terriblement coûteux pour leur bande.

Il n’avait jamais mentionné ce moment à Hermias ou à l’un de ses bandits. Il se doutait, avec raison, que s’il leur avouait qu’ils protégeaient une mage de sang, ils l’auraient livrée sans états d’âme aux Templiers. Or, il avait juré. Il lui avait donné sa parole, sa parole d’homme et de voleur. S’il était une chose à laquelle il apportait de l’importance, c’était à ces serments faits avec son cœur et son âme. Il ne les aurait brisés pour rien au monde. Zyra descendit lentement les marches, détruisant à chacun de ses pas la distance qui les séparait en provoquant une nette augmentation de la tension au sein du groupe. S’ils ignoraient sa véritable nature, ils n’en n’étaient pas moins mal à l’aise d’être en la présence d’une mage étant parvenue à échapper à la Tour et à ses sbires. Le fait qu’elle soit parvenue à protéger cet établissement de l’aura néfaste de Pestebois ne les rendait que plus nerveux. La voix de la tenancière brisa le silence qui avait commencé à s’installer. Elle n’était ni chaleureuse, ni enjouée. Si elle était contente de retrouver ces hommes, elle ne le montrait pas. En un sens, il comprenait qu’elle se tienne autant sur ses gardes en leur présence ; elle connaissait leur train de vie. Elle savait qu’ils étaient des voleurs, des meurtriers parfois et des hommes peu dignes de confiance. Ce fut sans doute pour cela qu’elle ne s’adressa qu’à lui. Elle lui signala qu’elle serait incapable de loger dix personnes, suite à quoi elle lui tendit un trousseau auquel pendaient neuf petites clefs en fer clair. Il les considéra un instant, songeant qu’il serait peut-être plus sage de rebrousser chemin, mais il finit par lever la main pour attraper l’objet. Ses doigts effleurèrent brièvement les siens, un contact aussi glacé que l’abysse de ses prunelles bleutées. S’il frissonna, il n’en montra absolument rien.

Le visage ferme, mais accueillant, il se tourna vers les hommes qui l’accompagnaient en faisant tinter le trousseau. « Alors, qui veut dormir avec Gawyn ? » Comme il l’espérait, sa boutade fit instantanément éclater la bulle de pression et les brigands lâchèrent quelques rires en relâchant leurs gardes. Suite à sa question, plusieurs discussions se lancèrent dans la salle de l’auberge. Deux bandits firent un signe à Thibalt. « Y’aurait pas moyen de s’remplir la panse ? » Un sourire effacé fit tressaillir les coins de ses lippes et il se tourna vers la mage, ses iris verts affrontant l’écueil de son regard tempête. « Je n’pense pas qu’elle nous refusera ça… surtout si on a de quoi payer. Hein, Zyra ? » Pour appuyer ses dires, une bourse au son délicat de piécettes s’entrechoquant atterri sur le comptoir en bois. Ceux qui désiraient se payer un bon repas chaud firent suivre quelques autres espèces sonnantes et trébuchantes, ce qui rassura leur chef sur leurs intentions. Il savait qu’ils ne comprenaient pas tous les raisons de ce revirement de situation, mais ils lui faisaient suffisamment confiance pour ne pas défier son autorité devant une étrangère. Lorsque tous eurent déposé leur contribution – lui exclus, il ne se sentait pas d’humeur aussi festive – ils reprirent leurs discussions avec de grands gestes des bras, en riant un peu trop fort et en prononçant sans doute un nombre de jurons par phrases qui aurait pu faire pâlir une jouvencelle. Thibalt ne songea pas à s’excuser pour l’absence de manières de ses hommes ; il y était accoutumé, et même s’il savait se comporter avec un peu plus de décence qu’eux lorsque les circonstances l’exigeaient, il était un brigand après tout. Cela faisait des années qu’il n’avait pas fait une courbette, et probablement autant de temps qu’il n’avait pas croisé de vierge. Il passa une main sur son crâne, ce qui ébouriffa davantage sa courte chevelure châtain sans qu’il ne le remarque. « Je pourrais venir te donner un coup de main, si tu veux ? Ça va pas être facile de sortir de quoi nourrir ces gars. » Ce serait l’occasion aussi d’atténuer la méfiance qu’elle leur portait – non sans raison, il lui concédait au moins ça – tout en lui rappelant qu’il tiendrait sa promesse envers elle. Ils étaient venus pour un artefact, pas pour elle. Il fronça doucement les sourcils, dans l’attente de sa réponse. Une partie de lui guettait un mouvement suspect de sa part. Il l’avait déjà vue prête à user de la magie du sang pour défendre sa vie… Alors cet endroit ? C’était son foyer, son seul havre de paix depuis qu’elle avait quitté la Tour. D’où venait-elle ? Pourquoi n’était-elle pas retournée auprès des siens ? Cela, il pouvait le deviner. Elle aurait été un danger pour eux, tant pour son statut de fugitive qu’à cause de ses nouveaux pouvoirs. Elle avait préféré l’exil. Mais en quoi était-ce si différent que la Tour, au final ? Il baissa les yeux vers elle, prêt à tourner des talons sur un mot de sa part ou à la suivre dans les cuisines de l’auberge si elle le désirait.

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Zyra S. Darkfall
Zyra S. Darkfallthe juggler
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ɤ STATUT DU SANG : bâtarde des Blackwood, on le reconnaît par la couleur de ses cheveux, noirs comme la nuit.
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ɤ INVENTAIRE : une dague noire comme la nuit qu'elle utilise pour sa magie du sang. Une longue épée qu'elle a volé à un Templier, seule arme pouvant la défendre contre ses derniers. Un petit portrait d'Alexander, son apprenti assassiné. Une bourse pleine de pièces d'or. Des herbes pour soigner... ou tuer en cas de besoin.

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MessageSujet: Re: ☆ wash the blood from both my hands - zyra.   ☆ wash the blood from both my hands - zyra. EmptyMar 22 Avr - 4:04


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THIBALT ANTORA & ZYRA DARKFALL

La tension était à son paroxysme. Une tension silencieuse entre la mage et le chef de la petite bande. Les autres hommes s’installaient aux quelques tables de la grande salle à manger commune, observant avec inquiétude la femme puis Thibalt. Plus la distance qui séparait Zyra de l’homme s’amenuisait, plus ses camarades retenaient leur souffle, incertains et méfiants. Elle accueillait dans son modeste commerce une bande qui avait probablement un grand nombre de victimes derrière eux, les mains sales de leur sang, mais qui était-elle pour juger? Si elle faisait de la magie du sang pour le Bien, elle jouait tout de même avec le feu, s’engouffrant de plus en plus dans un chemin sombre et dangereux. Là où une simple erreur pourrait lui enlever son humanité. Depuis sa fuite, elle s’était donc juré de ne jamais sacrifier de vies humaines pour nourrir sa puissance, même si la tentation était souvent très forte. Elle ne drainerait jamais le sang du pire connard, même pour sauver d’autres vies innocentes, préférant puiser sa puissance son propre sang, sa propre énergie. Et même si cela était une véritable torture, la douleur constante, jamais elle ne succomberait à l’envie de se servir de la vie des autres. Un an plus tôt, Thibalt l’avait soulagé de cette douleur, s’assurant qu’elle n’ait pas à se trancher les veines pour fuir ses chasseurs. Et il avait tenu sa parole, ce qu’elle n’aurait jamais cru possible venant d’un bandit. Possible de personne en fait… qui aurait accepté de sauver une mage du sang. Qu’est-ce qui avait poussé l’homme à la protéger? Elle l’ignorait et parfois, elle se disait que c’était un piège… personne n’aide une femme comme elle s’il n’attend pas quelque chose en retour. Pourtant, le lendemain, elle était partie et la bande de brigands ne l’avaient pas retenue, probablement heureux de se débarrasser d’une possible source d’ennuis.

Le contact chaud de la peau de l’homme contre ses doigts lorsqu’il attrapa le trousseau de petites clés fit frissonner la mage. Elle faisait tout pour s’éloigner des gens, restée seule pour les protéger de la forêt et d’elle-même, qu’elle en avait presque oublié ce que c’était de sentir la peau d’un autre sur la sienne. Jamais elle ne retrouverait sa sœur Alceste pour la serrer dans ses bras, ni même ses apprentis qu’elle aimait encourager par quelques accolades. Elle était vouée à une vie solitaire, entourée uniquement de clients qu’elle tenait à distance. C’est la vie qu’elle avait choisi. Si certains ne voyaient pas la différence avec la Tour, pour Zyra, c’était totalement différent. Auprès de Pestebois, elle avait une mission, une raison de vivre. Depuis qu’ils avaient tué son apprenti cruellement, jamais elle n’aurait pu vivre une seconde de plus entre les murs de la Tour. Elle aurait été un corps sans vie, déambulant dans les couloirs froids, sans aucune envie, sans aucun rêve. Sa vie de fugitive était peut-être solitaire, mais au moins, elle pouvait laisser sa marque, libre de ses choix… et de ses conséquences.

De plus, la vie dans son auberge était plus chaleureuse. Les hommes et femmes voyageant par-là semblaient vivre, et non survivre. Ils racontaient des histoires, riaient, dansaient… les mages et Templiers ne faisaient rien de tout cela à la Tour. Vigilance constante… étude constante. Ici, elle rencontrait des personnages plus étranges et amusants les uns que les autres. Le petit groupe de bandits en était un exemple puisque dès que Thibalt leur tendit les clés demandant qui voulait partager sa chambre à celle d’un certain Gawyn, ils s’esclaffèrent, se mettant à discuter bruyamment et parfois… grossièrement… Puis, sans plus de manière, l’un des truands demanda de quoi manger.

" Je n’pense pas qu’elle nous refusera ça… surtout si on a de quoi payer. Hein, Zyra ? "

Dès qu’il termina sa phrase, il se mit à pleuvoir des petites bourses remplies de pièces sur le comptoir de la jeune femme. Elle remarqua que Thibalt ne prit pas part à cet achat d’un festin, préférant probablement avoir tous ses esprits dans la demeure d’une mage du sang. Ses compagnons ignorant sa nature, ils étaient bien moins inquiets que lui. Comme ils lui avaient sauvé la vie un an plus tôt, elle aurait volontier offert de quoi se sustenter sans même avoir à payer, mais le son de la monnaie l’incita à accepter leur offre. Elle rassembla les petites bourses, les passant sous le comptoir où elle les rangea dans un placard sans plus faire attention aux hommes. Puis, avant qu’elle ne puisse s’exécuter, la voix de Thibalt s’éleva de nouveau alors qu’il venait glisser ses doigts dans ses cheveux aux éclats châtains.

" Je pourrais venir te donner un coup de main, si tu veux ? Ça va pas être facile de sortir de quoi nourrir ces gars. "

Elle tourna les yeux vers lui, l’analysant un instant de la tête aux pieds, se demandant pourquoi tant de générosité et d’attentions. Décidément, il ne ressemblait pas à l’idée qu’elle avait d’un brigand. Jamais elle n’aurait cru pouvoir lui faire confiance lorsqu’il avait juré de la protéger et cette fois, il offrait de l’aider dans sa besogne. Elle resta un moment méfiante, tentée de décliner l’offre. Cependant, il avait raison. Nourrir une bande d’hommes adultes affamés au compte de dix ne serait pas chose aisée toute seule. Il était probablement habitué de tenir une lourde épée à bout de ses bras toute la journée, un sac de viande ne serait pas vraiment un défi alors que pour la femme, ce serait chose ardue. Elle inclina légèrement la tête sans le quitter des yeux.

" En effet, de forts bras ne seraient pas de refus. "

Elle lui tourna le dos, l’invitant à la suivre. La petite cuisine se trouvait de l’autre côté de la grande cheminée. Elle poussa la porte et la laissa ouverte pour laisser Thibalt entrer à sa suite. Zyra se dirigea ensuite vers d’immenses tonneaux de bière. Elle se mit à remplir quelques verres puis, les posa sur un plateau de bois. Elle en garda un entre ses mains délicates et le tendit à Thibalt qui se trouvait à présent dans la cuisine avec elle.

" Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de te remercier comme il se doit. "

Se rappelant de la nuit où Thibalt l’avait empêchée de faire couler son propre sang pour sauver sa vie face aux Templiers, elle le regardait cette fois avec la ferme intention de le remercier. Pour la protection qu’il lui avait offerte mais aussi pour avoir gardé son secret pendant tout ce temps. Il aurait très bien pu la dénoncer pour une belle somme d’argent et les gras remerciements des Templiers, mais il ne l’avait pas fait. Une simple bière gratuite en échange était le moins qu’elle puisse faire. Tout de même, elle restait méfiante. Et s’il la dénonçait plus tard, maintenant qu’il savait où elle était? Et surtout… qu’est-ce qui amenait dix hommes lourdement armés dans une petite auberge si reculée? Elle n’était toujours pas rassurée, mais elle préféra ne pas se montrer hostile. Il ne lui avait donné aucune occasion de se sentir attaquée jusqu’à présent…

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Thibalt Antora
Thibalt Antorathe hermit
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MessageSujet: Re: ☆ wash the blood from both my hands - zyra.   ☆ wash the blood from both my hands - zyra. EmptyMar 29 Avr - 11:41


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Novembre 1 612

Après un instant qui lui parut durer des heures, la mage daigna hocher la tête en guise d’assentiment. L’un des hommes murmura quelque chose de déplacé au sujet des « forts bras » de Thibalt et de l’usage qu’une dame pourrait en faire, ce qui suscita de nouveaux rires. Le voleur haussa un sourcil dans une expression neutre, feignant d’emboîter le pas à la belle brune qui l’attendait patiemment. Elle devait probablement avoir entendu la tirade pleine de poésie du brigand, mais il l’incita à ne rien dire ou faire, ses pas le menant presque nonchalamment à la chaise du bravache misérable. Il profita du fait qu’il prenne appui sur les deux pieds du meuble plutôt que sur les quatre ; posant une main amicale sur son épaule, il fit mine de se pencher pour lui confier quelques paroles à l’oreille et faucha subitement son équilibre, le laissant s’écraser au sol sans douceur. S’il avait voulu, il aurait pu lui faire mal, mais il voulait surtout qu’il cesse ses idioties. La chute ne l’avait pas blessé, cela avait seulement mis son monstrueux égo à mal. Pour prouver qu’il ne lui tenait pas rancune, il lui tendit le bras et l’aida à se relever pendant que les autres riaient de sa punition. « Où sont tes manières, Lucian ? Essaie de te comporter un peu mieux ou on t’laissera manger dehors avec les chiens. » Sans plus attendre, Thibalt rejoignit ensuite la tenancière et bientôt, les discussions bruyantes de ses compagnons se firent plus lointaines.

Même la cuisine portait cette touche d’ordre et de propreté qui rendait l’établissement de la mage accueillant. Il ignorait si elle avait déjà tenu une auberge auparavant, mais il devait avouer qu’elle savait y faire. La décoration, bien que sobre – sans doute une fugitive n’avait-elle pas le loisir d’aller faire les marchés pour se procurer plus d’ornements – était agréable à l’œil. Il laissa sa main gauche courir sur le bois rugueux du plan de travail, son regard vif examinant chaque élément de la pièce avant de revenir se porter sur la délicate silhouette de la femme. Encore aujourd’hui, il ignorait ce qui l’avait poussé à prendre sa défense par le passé. Sans doute que son joli faciès n’était pas en reste, mais il aurait pu changer d’avis et la livrer aux Templiers. Il pourrait toujours le faire, surtout qu’à présent il connaissait l’endroit exact de son refuge. Il aurait pu. Cependant, il se savait incapable de pareille traîtrise. Le vol était sa spécialité. Il ne tuait qu’en cas de nécessité, avec bien moins d’ardeur et de plaisir que certains de ses camarades. Depuis qu’il était devenu le bras-droit d’Hermias, il devait continuellement se battre contre les hommes qui pensaient pouvoir abuser de l’hospitalité des cuisses d’une donzelle lors d’un acte de brigandage sur une caravane marchande. Pas plus tard que la semaine dernière, une jeune adolescente aux formes trop voluptueuses pour passer inaperçues avait failli faire les frais de leur convoitise. Thibalt essayait chaque fois de reporter leur avidité sur l’or et l’argent plutôt que sur la chair. Il était incapable de faire du mal à une jeune fille, car chaque regard perdu qu’il croisait lui rappelait invariablement les prunelles sombres et humides de sa sœur le jour de son départ pour Aubétoile. Elle n’avait pas eu le choix et il n’avait pas été capable de la protéger de son sort. Là, au moins, possédait-il l’autorité et la force nécessaires pour les empêcher de commettre ces crimes. Mais contrairement à ce que beaucoup pensaient, il n’aurait eu aucun mal à se battre contre l’une d’elle si elle se montrait hostile. Il avait un faible pour la gente féminine… elle ne le rendait pas complètement idiot non plus !

Laissant Zyra vaquer à ses occupations, il vint se poster à quelques mètres d’elle, accoudé contre le plan de travail, silencieux et observateur. Il se tenait à sa disposition si elle manifestait l’envie de lui confier une tâche, bien qu’il ne se sentait guère à sa place dans cet endroit. Il était toutefois accoutumé à voir l’envers du décor, ayant passé un nombre incalculable de nuits sur le perron d’auberges pour s’abriter de la pluie et bénéficié de la bienveillance de quelques cuisinières aimables pour se remplir l’estomac, le tout au nez et à la barbe des tenanciers qui n’auraient probablement guère apprécié savoir leur nourriture distribuée derrière leur dos. Ce n’était pas tant le fait de se retrouver de l’autre côté du comptoir qui le perturbait, plutôt d’être seul avec une femme dont il ne parvenait pas à deviner les songeries. Zyra… Zyra n’était en rien semblable aux coureuses de remparts qu’il croisait dans les bourgades. Elle avait le maintien d’une noble, le regard sauvage et méfiant, une peau d’un blanc nacré qu’il devinait soyeuse au toucher. Elle était belle, tout comme elle était dangereuse et imprévisible. Était-ce l’usage de la magie du sang qui la rendait aussi instable, ou l’était-elle depuis l’enfance ? Il peinait à l’imaginer petite fille, aux boucles brunes sautillant sur ses fines épaules. Il avait même du mal à l’imaginer jeune fille, tant le sérieux dans ses yeux imposait au respect. Comme si elle percevait le cheminement de ses pensées, l’aubergiste se tourna vers lui en lui tendant un verre de bière mousseuse, arguant qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de le remercier. En d’autres circonstances – et avec une autre femme – il aurait probablement tenté une plaisanterie un peu déplacée sur le meilleur moyen de faire valoir sa gratitude, mais ce n’était ni le moment, ni le lieu. Qui plus est, il se sentait presque obligé d’agir avec elle comme ses parents le lui avaient appris auprès des nobles au sang bleu. Quelque chose en elle lui rappelait la froide considération de ces derniers, presque hautaine et méprisante. Néanmoins, Zyra n’était pas aussi distante envers lui. Elle était prudente, ce qui se comprenait.

Il finit par attraper la boisson, son regard accroché au sien, ses lèvres esquissant un sourire. « Tu n’as pas besoin de le faire. » lui glissa-t-il avec sincérité avant de goûter le breuvage. La bière était de bonne qualité, à la parfaite température. Il soupçonna un peu de magie, mais n’osa pas en faire la remarque. Qu’importaient les moyens, puisque les résultats étaient appréciables ? Un seul verre d’alcool ne suffisant pas à embrumer son esprit, il s’octroya donc une nouvelle gorgée. « C’est plutôt à moi de m’excuser… » Il éloigna l’objet de son visage, ses prunelles revêtant une ombre sérieuse. Instinctivement, Thibalt se redressa, sa haute stature dépassant celle de la mage d’une bonne tête. « J’ignorais que tu vivais ici. Il y a beaucoup de rumeurs sur cette auberge, surtout depuis que les monstres attaquent les villages. La plupart parlent d’un talisman qui protègerait les lieux. Hermias nous a envoyé ici pour l’obtenir, par tous les moyens. » Quand il prononça ces trois derniers mots, l’atmosphère sembla s’alourdir et il se tut, conscient qu’il jouait pratiquement sa vie à se montrer honnête envers elle. Elle pouvait décider qu’ils étaient un danger. Elle pouvait prendre ce large couteau à dépecer qu’il apercevait du coin de l’œil, s’en servir pour faire couler son sang et appeler à elle d’immondes démons. Sans savoir pourquoi, il posa son verre et l’attrapa doucement par le poignet. Un geste qu’il avait déjà fait des mois auparavant. « Nous étions venus pour un talisman, Zyra, pas pour toi. Dès que je t’ai vue, j’ai compris que nous faisions fausse route. Nous ne sommes pas une menace. » Ses doigts relâchèrent leur prise pour remonter le long du tissu soyeux et se poser sur l’épaule légèrement dénudée. Il eut un sourire confiant, chaleureux. « Je tiendrai ma promesse. » Il parcouru le visage fermé de la fugitive, cherchant à déceler dans ses traits fins une quelconque colère latente ou un signe d’acceptation. Brusquement conscient que leur proximité pourrait la déranger, il retira sa main de son épaule et fit un pas en arrière. Les poils drus de sa barbe naissante crissèrent lorsqu’il se frotta les joues, ne sachant que dire d’autre pour apaiser la méfiance de son interlocutrice. « Tu devais au moins savoir ça, je ne voulais pas te le cacher. Je comprendrais si tu décidais de nous mettre dehors ; je saurais les diriger dans le cas contraire. Si tu décides de nous laisser rester… » Il haussa les épaules en attrapant la bière qu’il avait délaissé. « Je t’aiderai, comme promis. Et au petit matin, nous partirons. Je resterai éveillé pour qu’ils ne fassent pas les idiots, mais ils m’écouteront. »

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