AccueilAccueil  Tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez
 

 ɤ the way I was - dezial .

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

ɤ the way I was - dezial . Empty
MessageSujet: ɤ the way I was - dezial .   ɤ the way I was - dezial . EmptyVen 11 Avr - 4:27


   
the way I was

   
Novembre 1 612
   

   Hedwige était encore fortement bousculée par les récents évènements. La tentative d’assassinat sur le roi Halbarad II, les attaques sur les villages à proximité de Pestebois, le grondement sourd de la révolte des mages suite aux mesures extrémistes des templiers. Plus rien ne semblait aller dans le royaume. Chaque fois qu’une nouvelle atterrissait sur son bureau, le visage de la Capitaine se faisait plus sombre et plus dur. Elle aurait aimé pouvoir faire plus que transmettre des messages de part et d’autres de la contrée, elle aurait désiré leur venir réellement en aide… Mais elle était retenue à Aubétoile par ses obligations. Jamais elle n’aurait songé un seul instant être si avide de liberté et maudire à ce point les chaînes qui la consignaient à résidence sans lui laisser le choix. Cinq ans plus tôt, elle avait accepté le lourd fardeau sans trembler et voilà qu’aujourd’hui elle aurait tout donné pour n’être qu’un simple Cavalier Vert. Tout, pour un peu de liberté en plus. Tout, pour avoir le sentiment d’être plus utile à son royaume. Mais elle était aussi une femme intelligente et elle savait pertinemment que ce qu’elle faisait n’était pas sans impact sur l’existence des autres. Cela avait son importance. Elle était importante. Ses actions l’étaient. Novembre avait débuté sur une explosion d’attaques sauvages, dévoilant aux yeux du monde à quel point l’essence même de la forêt de Pestebois était rongée par le mal. Hedwige porta une main à son front en lisant un énième rapport sur des invasions, consigna ces dernières dans un petit carnet de cuir marron, puis elle soupira. Le soleil se couchait à l’horizon lorsqu’elle termina de consulter tous les rapports de la journée. Sa main était raidie par les heures d’écriture, son cerveau alourdit par les informations qu’elle s’efforçait de retenir et ses muscles engourdis par une journée entière passée dans ce siège inconfortable.

Et pourtant, elle n’était nullement pressée de rejoindre sa couche. La jeune femme abandonna son bureau pour se rendre aux écuries, où l’attendait patiemment un cavalier tout juste sorti de l’enfance. Ses joues portaient encore les marques rondes du gamin qu’il avait été, mais une barbe de plusieurs jours commençait à les recouvrir. Il était à l’aube de sa vie, récemment confirmé et prêt à servir la couronne de toutes ses forces. Elle avait personnellement veillé à sa formation – chose qu’elle faisait avec quelques rares élus – et elle savait qu’elle pouvait lui faire confiance malgré son manque d’expérience. Aux pieds de l’homme se trouvaient des fontes remplies de vivres et de nécessaire de voyage. Il se tenait devant la stalle d’un étalon à la robe pâle, l’air décidé et implacable. Elle lui avait donné ses instructions quelques jours plus tôt, alors que les évènements commençaient tout juste à remonter aux oreilles de la noblesse en provoquant une vague de panique ; dès qu’il l’aperçu, il se dirigea vers elle en amorçant une courbette de politesse. « Cesse. » Son ordre le coupa dans son élan et il se dandina, mal à l’aise. Elle reprit, radoucie : « Il ne sert à rien de faire cela. Nous manquons de temps et je n’ai pas besoin que tu courbes l’échine devant moi, Hegel. As-tu tout préparé ? » « Oui, mon Capitaine. Vous disposez de rations pour une semaine et votre destrier est harnaché. » « Je te remercie. J’ai chargé Ludivica de prendre le commandement en mon absence, mais j’ai aussi laissé quelques notes à son intention pour être sûre que tout se passera pour le mieux. Je ne serais pas partie longtemps. » Sans prendre le temps de s’arrêter, elle posa les fontes sur le dos de sa monture, vérifia mécaniquement les attaches, fit coulisser l’épée dans son dos ainsi que les dagues dans ses fourreaux, puis elle monta en selle sous le regard du cavalier qui acquiesça. « Que la Vierge soit à vos côtés et que Boromée vous cède sa célérité. » Hedwige lui adressa un sourire avant de talonner l’étalon qui s’élança dans un trot rapide.

Elle fut à la porte nord d’Aubétoile peu de temps après, légèrement à l’avance pour son rendez-vous. Suite au tournoi, le roi avait accepté de laisser son maître d’armes rencontrer les Sombrelames afin de déterminer si oui ou non, ils avaient quelque chose à voir avec la tentative d’assassinat sur sa personne. Dezial avait certifié que la guilde n’avait aucun lien avec cette attaque isolée et Halbarad II l’avait cru. Il avait fallu plus que de mots lancés à la va-vite pour convaincre Hedwige de la sincérité de ses propos. L’homme n’avait certainement pas agit seul. Pas selon elle, en tout cas. Pour lui prouver ce qu’il avançait, et parce qu’il était temps pour elle de rencontrer les membres de cette mystérieuse organisation, il lui avait demandé de l’accompagner à Tamarang et d’être présente lors de son entretien avec les autres membres du conseil. Car Dezial était un Sombrelame, triste état de fait dont elle n’avait connaissance que depuis peu et qu’il dissimulait à la cour toute entière. Ses remarquables aptitudes martiales s’expliquaient par l’entraînement qu’il s’était imposé auprès de ces hommes et ces femmes de l’ombre, il les avait payées avec le sang de ses cibles et la sueur de son front. La jeune femme avait eu énormément de mal à lui pardonner son mensonge, d’autant plus qu’elle avait pensé qu’ils s’accordaient mutuellement une confiance absolue depuis plus de cinq ans. Toutefois elle avait fini par saisir que s’il se montrait honnête aujourd’hui, c’était justement grâce à cette amitié qu’ils partageaient. Mais la douleur était toujours là, sourd rappel d’une confiance bafouée qu’il lui avait juré de ne plus jamais briser. Le serment du sang, la plus précieuse promesse qu’un Sombrelame pouvait faire. Elle secoua la tête pour chasser les pensées qui obstruaient son jugement, se redressa sur sa selle et plissa les yeux en observant une silhouette montée approcher sur son côté gauche. Le ciel commençait à se parer de lueurs chatoyantes et leur voyage allait commencer.

Elle avait tenu à retarder leur départ au soir pour terminer de régler certains préparatifs. Ce n’était pas la première fois qu’elle quittait le Drôme, mais elle n’était pas certaine d’en revenir indemne cette fois. Hedwige allait se trouver dans l’antre des plus redoutables assassins de tout Kahanor, portée par la prétendue certitude qu’ils n’étaient pas hostiles à la couronne. Elle aurait aimé avoir l’assurance qu’ils ne tourneraient par leurs lames contre eux dès leur arrivée, mais elle ne pouvait que se fier à Dezial pour assurer leur sécurité. Or, elle était persuadée que derrière ses beaux discours, il n’en savait pas plus qu’elle au sujet de la tentative d’assassinat sur leur roi. Il avait beau avoir affiché un air assuré face à Halbarad II, elle avait toutefois perçu le regard inquiet qu’il avait échangé avec Adrian Rivers, lui aussi présent lors de l’incident. L’intrusion du membre du conseil dans ses quartiers quelques jours plus tard avait renforcé ses pressentiments concernant cette affaire. Elle serra les poings sur le pommeau de sa selle, le cuir de ses gants craquant doucement dans le silence de la soirée. « Tu es en retard ou étais-je terriblement en avance ? » le salua-t-elle dès qu’il fut à portée, ses prunelles d’un bleu perçant se posant sur son visage. Elle aurait juré n’avoir que quelques minutes d’avance sur leur planning, aussi était-elle surprise d’avoir attendu son arrivée. Peut-être qu’en réalité, il n’était nullement question de retard ou d’avance, simplement d’une perception du temps altérée par son état d’esprit. Les pieds dans les étriers, elle se souleva légèrement de la selle pour corriger son assise. « Je ne suis toujours pas rassurée sur cette réunion. Comment peux-tu être certain que cet homme n’a pas agi sous les ordres d’un autre membre du conseil ? La corruption existe partout, nous le savons tous les deux. » Du bout des doigts, elle fit tourner les rênes afin d’orienter son étalon gris vers la route qui s’étendait devant eux. Sans y voir comme en plein jour, elle avait une vue suffisamment bonne pour se repérer aisément – le fait qu’elle arpente ces chemins depuis une dizaine d’années l’aidait aussi à se repérer, quant au reste elle faisait confiance à Rahien pour la guider. « Mettons-nous en route, veux-tu ? » Avec un sourire léger, elle tapota les flancs de sa monture. L’euphorie du tournoi l’avait rendue plus docile face à Dezial, elle avait même accepté qu’il soit son champion pour l’occasion, mais cela ne signifiait pas qu’elle avait oublié. Ou même pardonné. Néanmoins, elle ne pouvait pas non plus effacer ces dernières années : elle appréciait toujours sa présence, bien que sa rancune soit tenace. Elle soupira, consciente de ses paroles dénuées de chaleur et de son comportement distant. « Désolée. » Elle marqua une pause dans sa phrase, puis reprit avec un sourire plus sincère. « Je ne sais pas si je peux me montrer aussi familière avec le Protecteur de la Couronne. » Elle éclata d’un rire bref, signant ainsi le début d’une trêve entre eux. De toute façon, il fallait bien qu’elle le laisse lui apprendre ce qu’il savait, non ? Elle était son apprentie à présent. Elle ne pouvait pas lui battre froid indéfiniment. Quant au titre honorifique qu'il avait officiellement reçu de la part du roi, il aurait dû savoir que cela ne passerait pas inaperçu : pour quelqu'un prônant la modestie et le don de soi, elle trouvait que ce rang ne lui convenait guère. Mais qu'aurait-elle pensé si elle avait su que l'idée venait justement de lui ? Nul doute qu'elle aurait tenu à lui faire connaître le fond de sa pensée, quitte à le mettre mal à l'aise jusqu'à la fin de ses jours. Sérieusement. Protecteur de la Couronne ?

   
Code by Fremione.

   
Revenir en haut Aller en bas
Dezial Rivers
Dezial Riversthe justice
ɤ REGISTRATION : 15/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1043
ɤ STATUT DU SANG : Bâtard
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : En Medraven au sein de la cité d'Elaven
ɤ METIER OU FONCTION : Officiellement, maître d'armes à Aubétoile, officieusement il est membre du conseil des Sombrelames.

ɤ the way I was - dezial . Empty
MessageSujet: Re: ɤ the way I was - dezial .   ɤ the way I was - dezial . EmptyLun 14 Avr - 23:03



Vous qui m'appellez l'étranger, De vous je n'ai plus rien à faire
Vous qui m'avez tant demandé, J'ai laissé passer du temps
ɤ


« La situation était devenue compliquée. Bien trop compliquée. Pour Dezial qui avait l'habitude d'avoir main mise sur ce bon nombre de choses qui se passaient dans la capitale, tout cela lui échappait totalement. Une ombre menaçante recouvrait peu à peu la famille royale, et le Sombrelame ne pouvait presque rien faire. Cette ombre, à qui appartenait-elle ? D'où venait-elle ? Sous les ordres de qui bougeait-elle ? Rares étaient les réponses à ses questions, même si … L'homme avait une certitude, lord Phineas devait-être derrière tout ça, il ne voyait personne d'autre pour manigancer une telle chose. Malgré tout, une chose le chiffonnait, comment avait-il pu convaincre un membre du Conseil d'attaquer le roi ? Et ce sans réunir les autres membres, et sans que Dezial ne soit au courant ? Non, il y avait quelque chose d'étrange derrière tout ça, et lui était bien décidé à dénouer toute cette affaire.

Malgré tout, après cette tentative d'assassinat, attribuée aux Sombrelames, il fallut au Maître d'armes calmer le tout, afin d'éviter un conflit dangereux pour les deux camps qui ne profiterait qu'à un troisième : celui de la Main du Roi. Car oui, s'il était derrière tout ça, c'est que l'homme avait bel et bien des idées pour la suite. Même s'il le détestait au plus haut point, le Protecteur était forcé de reconnaître le grand intellect de son adversaire. Un renard, voilà ce qu'il était, rusé, sournois et dangereux. Malin comme il était, il avait sans doutes déjà dû comprendre le statut du Rivers, ce qui le rendait encore plus méticuleux, et de fait, encore plus dangereux. Alors, pour éviter tout carnage, le jeune homme avait parlé à tour de rôle à son neveu et à sa sœur. Au roi, il avait expliqué qu'il rencontrerait le Conseil lui-même, accompagné de Hedwige, avant de lui promettre un tête à tête avec l'un d'eux. Ou plutôt, une. Car, la seule personne qu'il pourrait amener à rencontrer le roi était Morrigan, son bras droit, son émissaire et la personne en qui il avait la plus absolue des confiances. A ce sujet, le membre du Conseil voulait la remercier pour son dévouement et son travail exemplaire. La belle ne méritait pas un simple présent non, Dezial avait une bien meilleure idée en tête : soumettre son nom au Conseil pour reprendre le siège vide. Oh certes, de part ses affiliations avec Jukka ou encore Adrian, elle n'était pas la Sombrelame la plus en vue pour ce poste, d'autant plus qu'elle avait une sérieuse tendance à toujours dire ce qu'elle pensait, mais, la jeune femme aurait au moins trois voies pour sa nomination, ce qui pourrait sans doutes pencher en sa faveur. Certes, il devrait se trouver un nouvel émissaire, mais son amie méritait bien cela. Enfin, pour en revenir à la famille royale, le bâtard fut obligé de raconter son lourd secret à la reine. Celle-ci prit la nouvelle bien mieux que ce qui était prévu. Son frère lui assura qu'après la réunion du Conseil tout serait sous contrôle, mais surtout qu'il saurait ce qu'il s'est vraiment passé. En attendant, la veuve devait tempérer son fils et empêcher une quelconque guerre ouverte avec les Assassins.

Il y avait une autre chose qui préoccupait l'assassin. Il s'agissait de Sigmar Bel'Elthin, un ancien membre du Conseil, avide de pouvoir il voulait mettre en place un nouveau système pour leur Guilde : un seul chef. Bien entendu, les autres membres refusèrent, il tua l'un d'eux avant de réussir à s’échapper, promettant une lourde vengeance. Certains parlaient d'un voyage en quête d'apprentis pour fonder une nouvelle guilde. Une guilde bien loin des idéaux des Sombrelames. Dans tous les cas, si l'Homme venait à faire ce genre de chose, cela serait problématique, car, nul doute qu'il profiterait du chaos pour attaquer. Et, s'il venait à attaquer, cela ferait mal. En effet, le quarantenaire faisait était l'un de ceux que l'on pouvait nommer sans crainte « génie », un homme de la trempe d'Adrian. En effet, si Dezial était considéré comme le meilleur guerrier de la guilde, c'est uniquement parce qu'il n'avait jamais croise le fer avec Sigmar. Voyez-vous, il lui était arrivé de voir l'homme combattre, et, la seule chose que ressentit le maître d’armes ce jour-là fut la peur. Sans cesses il s'entraîna pour tenter de surpasser cet homme, mais, le bâtard craint toujours de le combattre. Mais, ce qui l'effrayait encore plus, était de devoir le combattre tout en veillant sur sa nouvelle apprentie.

Avec ses deux épées courtes, il ne ferait pas le poids, cela ne faisait aucun pli. La seule solution restait de récupérer les armes qu'il utilisait en tant qu’assassin, armes qu'il ne sortait que lorsqu'il devait agir en tant que « ciergier ». Nom qui lui fut donné par le peuple en raison de sa signature, une bougie rouge allumée la veille, puis, une noire, éteinte, près de la cible morte. Pourquoi une telle chose ? Sa mère. Sa vraie mère exerçait ce métier, et, avec l'âge, ce fut l'une des seules que le maître d'armes arrivait à se souvenir, ça et l'amour qu'elle faisait preuve envers lui, le faisant passer avant tout, lui permettant de survivre alors qu'elle finit par perdre la vie. Il voyait cette signature comme un remerciement pour tout cela, la faisant ainsi contribuer -d'une certaine façon- à un monde meilleur. Car oui, même si notre ami est bel et bien un assassin, ce dernier n'effectuait pas des contrats pour l'argent non, lorsqu'il agissait c'était uniquement pour les idéaux de la guilde : celle d'obtenir l'équilibre du monde, et de fait d'obtenir un monde meilleur. Cela peut sembler utopique, mais dans les faits, un seigneur vénal exploitant jusqu'au sangs ses serfs fait une cible parfaite pour améliorer la vie de bon nombre des gens.

Pour en revenir à notre histoire d'armes, il s'agissait là d'un chef-d’œuvre, une arme fabriquée par un nain grossier à l’élégante moustache, qui, disait-on était un spécialiste du Sombrefer, appréciant les défis techniques de fabrications, trouvant les demandes habituelles trop peu intéressantes. L'arme était en deux partie, d'un côté une lance courte, mesurant un peu moins d'un mètre, un fer de lance fait dans le mithril teinté de noir, tandis que la hampe elle était en Sombrefer. De l'autre, un trident, de la même taille et de la même conception. Cependant, là où cela devait intéressant, c'est que les deux étaient reliés par une courte chaîne, et que celle-ci pouvait s'enrouler à l'intérieur des deux armes pour n'en former qu'une, ce qui en soit, permettait de s'adapter à de nombreuses situations. Le nain semblait heureux d'une telle commande, demanda à n'être payé qu'en maison close et en débit de boisson, ce que l'homme des ombres, amusés accepta. Cela dit cette arme étant unique, si Dezial s'en servait en plein jour, l'on aurait très vite pu faire le rapprochement, ainsi celle-ci était cachée en permanence dans un lieu de confiance. Le château étant trop risqué, c'était un ami à lui qui la gardait, un certain Eremir, Sombrelame tout comme lui, mais aussi un ami, qui s'entraidaient régulièrement l'un l'autre. Lui tenant une échoppe, et voyant ainsi beaucoup de voyageurs, entendait de nombreuses choses qui pouvait intéresser le Maître, tandis que de son côté, ce dernier garde un œil constant sur sa fille, veiller à ce qu'aucun homme ne se montre trop entreprenant, trop rapide, ou trop discourtois. Mais surtout, à ce qu'aucun mal de lui arrive. Entre nous soit dit, le maître d'armes l'aurait fait sans qu'on lui demande, mais, obtenir quelques informations n'étaient pas de refus.

C'est ainsi que, dès le jour de la tentative, Dezial envoya l'un des siens chercher son arme, ne pouvant plus s'en passer désormais. Un certain Jonas, meilleur cavalier de son équipe d'enquête. Le jeunot n'arriva que le soir du départ, où tout deux devaient se retrouver dans une auberge, au sein des murs d'Aubétoile. Le maître d'armes devait rejoindre sa disciple et partenaire de voyage, malheureusement cela se fit avec un peu de retard à cause du trajet harassant. Une fois le coffret renfermant son arme sous le bras, il remercia son homme avant de lui offrir de quoi festoyer durant plusieurs jours, avant d'enfourcher son cheval à la fourrure sombre pour filer rejoindre son amie.

A peine fut-il arrivé, qu'elle le salua par une simple question, était-il en retard, ou elle trop en avance ? S'avançant légèrement, il lui sourit avec tendresse, se perdant quelques peu dans la profondeur ses yeux avant de revenir à la réalité.

« Il me semble être le fautif. Je devais récupérer mon arme, mais, celle-ci était dans une auberge à Lakeshire, j'ai dû prendre mes dispositions, et n'ait pu l'avoir que ce soir, un peu trop tard. Je m'en excuse. »
D'un sourire il tapota la boîte qui était solidement attaché à l'arrière de sa monture, voulant montrer son trésor, heureux d'avoir pu le retrouver enfin. Il espérait pouvoir lui montrer durant ce voyage, mais espérait ne pas avoir à en faire usage contre des adversaires trop dangereux. Très vite, la cavalière continua sur une nouvelle question. Elle se disait loin d'être rassurée et voulait savoir comment lui pouvait être si sûr de l'innocence de la guide, après tout, l'homme était de nature à être facilement corruptible. Dezial se gratta légèrement sa barbe, pensif, tentant de trouver la meilleure façon d'expliquer le tout. Il se racla la gorge.

« En fait … Il y a plusieurs raisons. D'une, je connaissais très bien notre homme, s'il avait rejoint nos rangs c'était que nos idéaux étaient en accord avec sa personne. A savoir, le bien commun et l'équilibre du Royaume. Il n'avait de fait aucune raison d'attaquer le roi. Vois-tu, il a disparu sans laisser de traces il y a quelques temps, on a dû lui faire quelque chose. Phineas n'y est sans doutes pas étranger. »
Il s'arrêta un bref moment pour sourire à la belle. Sourire quelques peu crispé. Si désormais elle était au courant de tout, et donc qu'elle lui en voulait, c'était en grande partie à cause de cet homme.

« Ensuite, au sein des Sombrelames, il y a ce que l'on peut appeler des … Zones d'influences. Le terme n'est peut-être pas le meilleur mais … Je n'en vois pas vraiment d'autre. Pour faire simple. La plupart d'entre nous n'ont pas vraiment de point d'attaches, mais, quelques membres hauts placés, sont sédentaires. Nous sommes quelques uns au Conseil d'ailleurs. Enfin, l'endroit où vit le membre en question, s'il est suffisamment haut gradé, passe sous sa juridiction. De fait, Aubétoile est sous ma protection. De fait, en théorie, un des nôtres ne peut entrer dans la cité sans que je sois au courant, et que j'ai donné mon accord. Pour ce qui est des cibles, c'est la même chose. De fait, cela a le même effet que de s'attaquer directement au Conseil. Et, en attaquant le roi, cela va plus loin, Adrian et moi-même sommes donc directement attaqué. Lui est considéré comme le génie de notre génération, et le plus dangereux d'entre nous. Moi, même si je ne suis pas tout à fait d'accord sur cela, certains me voient comme le meilleur combattant de la guilde. En soit, il faut être fou ou lourdement protégé pour agir ainsi. »

A nouveau Dezial s'arrêta pour reprendre sa respiration. Il en toussota même.

« Mais pour finir, l'attaque est … Trop étrange. Un sombrelame agit dans l'ombre, là où nous sommes au meilleur de nos capacités. Alors que là, en plein jour, alors que, potentiellement, les plus grands combattants du royaume étaient présents, et des centaines de paires d'yeux pour assister à la scène … Cela me semble être parfait pour inciter à haïr ma guilde et ainsi partir en croisade contre nous, laissant ainsi le château sans défense. Et, dans l'ombre se tient un ennemi dangereux. Plus ça va, plus je me dis que lui aussi n'y est pas pour rien. Sigmar, un ancien membre du Conseil, avide de pouvoir, haineux contre notre guilde, et … Il est peut-être un de ceux contre qui je me retrouverai impuissant si on venait à s'affronter. L'on raconte qu'il est parti en quête d'apprentis pour fonder sa propre guilde. Si cela est vrai, et qu'un conflit venait à éclater entre les armées du roi et nos membres, cela pourrait lui donner une opportunité de rêve pour attaquer. »

Enfin terminé, il respira un grand coup. L'homme regarda sa disciple se diriger, malgré l'obscurité dans la bonne direction vers le siège de la guilde. Cela le fit sourire. La belle ne voyait sûrement pas aussi bien que lui dans cette pénombre, mais cela ne sembla guère la déranger. Ainsi, avec un léger sourire, qui fit battre son cœur, la capitaine proposa à son ami de se mettre en route, en tapotant sa monture. Très vite, elle soupira pour s'excuser, pour sourire de plus belle avant de s'excuser d'être si familière avec le Protecteur de la Couronne, pour enfin en rire sans gêne. Ce rire réchauffa le cœur de l'assassin. Deux semaines auparavant elle était si froide lorsqu'elle appris qu'il lui avait menti, et, en ce jour, elle semblait … Heureuse en sa présence. De fait, il ne put s'empêcher de la rejoindre dans son rire.

« Ainsi, c'est comme ça qu'une dame récompense son Champion ? Par des moqueries ? Ne devrais-tu pas être fière que le combattant qui t'aies choisi lors de ce tournoi reçoive un tel titre ? Tu sais, pour un bâtard comme moi, c'est inespéré que d'être estimé publiquement par deux rois.»
Il fit mine de bouder quelques instants avant de rire à nouveau un bref instant.

« Enfin … Tu sais comme moi que je n'aime guère ce genre de fantaisies mais … Sans une telle chose, le peuple n'aurait pas compris, et aurait pu être mécontent. Il fallait donc agir. »

Tendrement, le Protecteur sourit à son amie avant de caresser sa monture. Se baissant jusqu'à son oreille il lui dit quelques mots « Ombre, ramène-nous chez nous ». Si tôt les mots prononcés, le cheval se mit en route vers Tamarang. »
Revenir en haut Aller en bas
Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

ɤ the way I was - dezial . Empty
MessageSujet: Re: ɤ the way I was - dezial .   ɤ the way I was - dezial . EmptyLun 5 Mai - 3:43


 
the way I was

 
Novembre 1 612
 

  L’un des plus terribles défauts de la fille d’Alcahar résidait dans son incompétence dès qu’il s’agissait de pardon. Elle excusait difficilement les écarts de conduite de ses pairs, qu’ils soient justifiés ou non. La droiture qu’elle exigeait pour elle-même, elle l’attendait de la part de ses proches de façon inconsciente ; de ce fait, dès qu’ils trébuchaient sur le chemin tout tracé qu’elle imaginait pour eux, elle se révélait aussi implacable que la justice. Elle réalisait le plus souvent que les remontrances qu’elle leur réservait n’était guère méritées, d’autant plus qu’elle persistait à se montrer distante par la suite, mais elle était incapable de faire table rase. Si ce comportement pouvait être acceptable de la part d’une enfant ou d’une adolescente sauvage, elle avait rapidement compris qu’elle se devait d’être plus laxiste avec l’âge. Ce fut encore plus vital lorsqu’elle endossa la lourde responsabilité de diriger le Drôme en tant que Capitaine des Cavaliers Verts. Malgré ce que l’on peut penser, Hedwige fit de nombreux efforts pour corriger son inflexibilité, au même titre qu’elle appris à régir les membres de sa faction, à faire l’inventaire de la sellerie et de l’armurerie, ou encore à entraîner les plus jeunes recrues en leur donnant juste ce qu’il fallait d’encouragements et de fermeté. Son attitude envers le maître d’armes en cette délicate soirée de Novembre le démontrait parfaitement : bien qu’elle se soit montrée des plus désagréables envers l’homme les jours qui avaient suivi son aveu, elle s’efforçait à présent de faire briller un soleil plus clément sur leur relation et semblait prête à ne plus lui battre froid. Elle ne lui avait pas pardonné pour autant, mais c’était le mieux qu’elle puisse faire en un si court délai.

Excuse me for a while,
While I’m wide eyed
And I'm so down caught in the middle
I excused you for a while,
While I’m wide eyed
And I'm so down caught in the middle
And a lion, a lion, roars would you not listen ?
If a child, a child cries would you not forgive them ?


Toujours aussi chaleureux, Dezial s’excusa platement de son retard en tapotant avec un large sourire la boîte encombrante soigneusement attachée à sa monture. Le fait qu’il persiste à se montrer courtois après la façon dont elle l’avait traité montrait à quel point il appréciait leur amitié. C’était tout à son honneur, bien que la cavalière ne soit guère lucide à ce propos. Intriguée par l’arme qu’il mentionnait – après tout elle ne l’avait connu qu’équipé de ses deux lames courtes – elle arqua un sourcil en se penchant sur sa selle pour mieux distinguer le contenant. « Il n’y a pas de mal, » finit-elle par répondre un peu distraitement, ses prunelles rivées à la mystérieuse caisse. Quelque chose dans son esprit sembla s’éveiller à la mention d’une auberge à Lakeshire, mais elle n’eut pas le loisir de s’étendre à ce sujet puisque l’assassin reprenait la parole pour répondre à la question qu’elle lui avait posé plus tôt. Elle lui offrit un visage neutre, concentrée sur ses dires, les rouages de ses pensées tournoyant à toute vitesse. Si ce qu’il disait était vrai, leur voyage ne porterait plus seulement sur la tentative d’assassinat envers la Couronne. Ils devraient en apprendre davantage sur ce qui aurait pu pousser un loyal Sombrelame à commettre pareil forfait. Hedwige avait le pressentiment que ces zones d’ombres étaient intimement liées à ce dénommé Sigmar, dont son interlocuteur avait pratiquement craché le nom du bout des lèvres, avec un mépris mêlé de… crainte, si tant est qu’elle puisse l’imaginer craindre un adversaire. Il semblait en permanence si sûr de lui que l’idée était difficilement concevable. Mais une fois encore, si elle ne se trompait pas sur l’appréhension qu’il manifestait à l’égard de cet homme, cela n’augurait rien de bon. Elle abaissa le menton à la fin de son long monologue, pensive et porteuse de nouveaux doutes. Elle préféra mettre fin à leur discussion pour l’instant, afin de se laisser le temps de traiter ces nouvelles informations qui venaient de rajouter une pincée de Chaos dans ses certitudes. Tous les secrets que les Hommes gardaient, toutes les guerres intestines qui dévoraient Kahanor, tout cela devait cesser. Elle n’avait pas la naïveté de penser qu’un monde parfait avait la chance d’exister, mais une partie d’elle voulait tout de même y croire.

I might seem so strong
I might speak so long
I've never been so wrong
I might seem so strong
Yeah, I might speak so long
I've never been so wrong


Les douces plaisanteries qu’ils échangeaient n’étaient pas teintées de la même allégresse qu’ils partageaient auparavant, toutefois elles avaient le mérite d’être sincères. Faisant fi de l’orage qui grondait entre ses tempes, la fille du Nord leva les yeux au ciel dans un simulacre d’exaspération sans cesser de sourire tandis que son destrier se mettait en marche. « Inutile de chanter le couplet du bâtard, tu sais bien que ça ne prend pas avec moi. Tu as plus que prouvé que la valeur ne réside pas dans la noblesse du sang, alors ne va pas penser que je m’attendrirais à cette excuse lamentable. » Tout ceci n’était qu’une comédie basée sur une fausse colère, bien qu’elle dise la vérité concernant le lignage du Sombrelame. A force de fréquenter des gueux et des nobles, Hedwige avait appris qu’il ne suffisait pas de naître avec un nom important pour être quelqu’un valant d’être connu. Les paysans les plus humbles faisaient bien souvent preuve de plus de générosité que les seigneurs, alors que ces derniers avaient plus de moyens à leur disposition. Les Tilney – et par extension les Hammer – étaient les seuls sang-bleu qu’elle avait eu le privilège de côtoyer suffisamment longtemps pour les connaître et ils étaient réellement bons. Mais à côté d’eux, de ces parangons de bienveillance et d’altruisme, elle avait fréquenté bien trop de nobles imbus de leur personne et ivres de leur pouvoir.

Excuse me for a while,
Turn a blind eye
With a stare caught right in the middle
Have you wondered for a while
I have a feeling deep down ?
You're caught in the middle
If a lion, a lion roars would you not listen ?
If a child, a child cries would you not forgive them ?


Phineas Stormrage était un excellent exemple ; il convoitait le trône avec tellement de hargne que cela avait fini par assombrir son âme jusqu’à ce qu’elle pourrisse à l’intérieur de lui-même. Il avait gardé ses manières princières, son parler savoureux, mais au fond il était loin d’être aussi bienveillant que beaucoup semblaient le penser. Halbarad II en personne se laissait fourvoyer : il ne voyait en l’homme que la fidèle Main du Roi. Il ne voyait que ce qu’il espérait voir. Un défaut dont tous souffraient, à un moment ou un autre, Hedwige était bien placée pour le savoir. Ses pensées revinrent rapidement à des sujets plus plaisants et elle reprit la parole avec un ton plus amusé. « Et j’aurais été fière de mon Champion s’il avait gagné le Tournoi. Sauver le roi ? La belle affaire ! J’aurais pu le faire moi-même, » argua-t-elle avec un air fanfaron bien trop factice sur le visage. Leurs jouxtes verbales terminées, Dezial conclu en prétendant que le titre qu’il possédait à présent était nécessaire pour l’harmonie du royaume. Un coin de ses lèvres s’éleva et ses yeux pétillèrent. « Plaît-il ? Oserais-tu prétendre que le peuple se serait massé aux portes du château pour réclamer à grands cris que le Roi te récompense pour ton acte de bravoure ? Allons, Dezial… » Sa monture se rapprocha légèrement de la sienne lorsqu’elle lui transmit un ordre silencieux. « Tu peux m’avouer que tu rêvais de ce titre. Protecteur de la Couronne. C’est toi qui l’as trouvé, n’est-ce pas ? Oh, oui, ça te ressemblerait bien ! » fit-elle brusquement en pointant un index accusateur vers lui, véritablement amusée par la situation. « Honte sur toi, Dezial Rivers ! Tu n’es qu’un profiteur ! Pauvre Halbarad, forcé de se plier aux exigences de son oncle afin qu’il n’en prenne pas ombrage… » Un rire la prit à la gorge, l’empêchant de continuer plus avant et elle lui donna une tape sur le genou avant de laisser Rahien s’éloigner du sombre destrier de l’assassin. « Je plaisante, ne va pas te vexer pour si peu, » fit-elle en recouvrant son sérieux, les pommettes rosies par son éclat et l’humeur bien plus belle qu’en arrivant.

I might seem so strong
I might speak so long
I've never been so wrong
I might seem so strong
Yeah, I might speak so long
I've never been so wrong


Ils continuèrent sur plusieurs mètres dans un silence apaisant, seulement brisé par le roulement des cailloux sous les sabots ferrés de leurs montures. Hedwige se perdit dans la contemplation du paysage nocturne, un spectacle dont elle ne s’était pas une seule fois lassée alors qu’elle voyageait depuis plus d’une décennie. Plus que toute autre chose, c’était la Lune qui attirait son œil. Qu’elle ne soit présente qu’un fin croissant derrière un nuage ou en ovale parfait au beau milieu d’un collier d’étoiles, elle trouvait l’astre réconfortant. Les nuits noires étaient synonymes pour elle d’anxiété et de problèmes à venir et elle détestait prendre la route sous ces mauvais auspices. L’absence de lueur la rendait nerveuse. Si elle pouvait aisément se trouver dans des pièces sans bougie, elle ne supportait pas d’être privée des rayons pâles de la Lune. Or, ce soir, pour son plus grand bonheur, la Dame de la Nuit avait décidé de montrer toute une moitié de son visage pour guider leurs pas jusqu’à Tamarang. Elle glissa ses doigts gantés entre les crins argentés de son étalon, se penchant légèrement sur son encolure pour lui murmurer quelques paroles affectueuses à l’oreille. Comme tout Cavalier Vert, elle partageait avec son cheval une connexion très profonde et probablement irrationnelle pour tout non-initié. Rahien était capable de deviner ses intentions sans qu’elle n’ait à les annoncer à voix haute ou à les lui imposer. Il savait lorsqu’elle avait besoin de lui, il obéissait à un léger mouvement du poignet sans se tromper. Dès qu’il était loin d’elle, il suffisait qu’elle l’appelle pour qu’il revienne au petit trot. Il était issu de l’élevage des Graceford, signe de la pureté de sa lignée et de ses grandes aptitudes physiques, mais il était aussi intelligent. Parfois, Hedwige se demandait si ce lien qui finissait par relier un Cavalier Vert et sa monture n’était pas à double-sens : et si l’homme empruntait quelques traits à la bête ? Et si la bête devenait plus intelligente grâce à cela ? Peut-être même qu’un peu de magie œuvrait en secret. Elle avait suffisamment vu de merveilles pour envisager même l’improbable. Mais sa partie rationnelle attestait qu’elle n’avait découvert aucun secret au sujet de son ordre en accédant au rang de Capitaine et que cela voulait forcément dire qu’il n’y avait rien de plus là-dessous qu’une réelle affection liant deux êtres. Les Cavaliers étaient Appelés, puis ils se liaient à un destrier et remplissaient leur mission. Malgré sa logique, Hedwige était toujours curieuse au sujet de ce phénomène. Après un long moment de quiétude et de réflexions, elle parut reprendre conscience de la présence de Dezial lorsqu’il entra brièvement dans son champ de vision. Elle secoua légèrement la tête, penaude de cet oubli. « Pardonne-moi, je suis habituée à voyager seule et Rahien n’a guère besoin que je lui fasse la discussion. » Elle posa les mains jointes sur le pommeau de sa selle, les rênes coulant négligemment entre ses doigts – une attitude qui aurait été risquée avec un autre cheval, mais elle connaissait son affaire. « Nous devrions atteindre Tamarang dans trois jours. Et ça, c’est si nous ne nous pressons pas. Ce rendez-vous étant suffisamment important pour nécessiter un peu de cavalcade, je pense que nous pourrions raccourcir ce délai en deux journées sans trop épuiser nos montures. Je sais que Rahien tiendra facilement la distance, il a vu bien pire, mais qu’en est-il du tien ? C’est une belle bête que tu as là, » admit-elle en caressant doucement l’encolure de son étalon qui renâcla en entendant le compliment, fait qui provoqua un sourire amusé de la part de sa cavalière.

 
Code by Fremione.

 
Revenir en haut Aller en bas
Dezial Rivers
Dezial Riversthe justice
ɤ REGISTRATION : 15/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1043
ɤ STATUT DU SANG : Bâtard
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : En Medraven au sein de la cité d'Elaven
ɤ METIER OU FONCTION : Officiellement, maître d'armes à Aubétoile, officieusement il est membre du conseil des Sombrelames.

ɤ the way I was - dezial . Empty
MessageSujet: Re: ɤ the way I was - dezial .   ɤ the way I was - dezial . EmptyJeu 3 Juil - 17:12


♫Je ne serai plus le dernier qui a le devoir de se taire,
Sachez que tout est terminé, j'ai décidé de vous dire non
ɤ


« La nuit était belle, la nuit était silencieuse. Il n'y avait aucun bruit en ce lieu si ce n'était le son lointain des chouettes, ou encore des montures de nos deux protagonistes. La lune était à la moitié de son cycle, éclairant chaleureusement les retrouvailles du maître et de son disciple. Quelques nuages parsemaient le ciel, cachant de temps à autres, la clarté offerte par cet astre. Dezial aurait préféré une nuit plus sombre, il avait toujours préféré les ténèbres à la lumière. Cela aurait pu couvrir de plus belle leur voyage, et ainsi, son enseignement aurait pu commencer par cette belle nuit. La plus primordiale des capacités d'un Sombrelame, de son point de vue, était la faculté de voir dans l'obscurité la plus totale. Enfin … Voir était un euphémisme. Il n'y avait pas vraiment de vision à proprement parler, un Sombrelame arrivait à ressentir ce qui l'entourait, comme un sixième sens. Le maître aimait nommer ce phénomène : « les yeux du cœur ». Si vous lui aviez demandé d'expliquer ce que cela faisait, notre ami aurait eu beaucoup de mal à trouver ses mots. C'était un peu comme si tout votre corps « voyait », comme si vous étiez en communion totale avec l'ombre, comme si rien ne pouvait se dérober à vous. En plus de cela, les membres de cette guilde disposaient, à force, d'une vision dans le noir bien plus développée que n'importe quel autre humain. Des récits racontent que certains n'avaient jamais pu trouver ce sixième sens, mais, qu'à force de travail acharné, avaient, en contrepartie, réussi à développer une vision exceptionnelle. Des écrits font part d'un ou deux membres dont la vue était presque aussi nette qu'en plein jour. Faut-il pour autant croire tout ce qui est écrit ? Peut-être pas. Mais, pour Dezial, de tels phénomènes ne semblent pas irréaliste, d'autant plus lorsqu'il pensait à Adrian, ou encore Sigmar. Pour ces deux hommes, c'était comme si … Rien ne semblait impossible. Oui, lui en était loin, très loin. Malgré l'obscurité, ferait-il un bon professeur ? Arriverait-il à enseigner suffisamment à son amie pour qu'elle ne se fasse pas tuer si une rixe venait à éclater dans les ténèbres ? Il en arrivait à douter. Oui, l'assassin lui avait proposé un entraînement, mais … Tout cela était bien avant que les choses se précipitent de la sorte. Combien de temps avant que Sigmar n'apprenne pour elle ? Combien de temps avant qu'elle ne soit une cible potentielle ? Cette idée arrivait à le terroriser.

A son arrivée tardive, la capitaine l'excusa sans mal, semblant surtout curieuse par ce que contenait cette fameuse boîte. Cela fit sourire le maître d'armes qui se permit une petite remarque sur cette attention toute particulière.

« Ne t'en fais pas, tu la découvriras bien rapidement. Pour patienter … Sache juste que c'est le chef-d’œuvre d'un artisan nain. Sans doutes une pièce unique. »

Dezial eut un petit rire, se plaisant à attiser la curiosité de la belle. L'homme avait toujours eu du mal à démontrer son affection à quelqu'un d'autre que sa chère sœur. Il avait toujours été maladroit avec les autres, ou trop … Timide. Oui, timide. Pour tout ce qui était des messages affectifs, notre ami était semblable à un jeune adolescent maladroit devant son premier amour. Ainsi, les taquineries étaient sa façon à lui de démontrer son affection. Façon maladroite, certes, mais la seule qu'il connaissait. C'est donc tout naturellement que les plaisanteries fusaient avec Hedwige. C'était sans aucun doutes, en dehors de sa famille, l'une des personnes les plus importantes à ses yeux, tout autant qu'Alaric. Son compagnon d'armes. Son frère d'armes. Son frère, tout court. Dezial était le premier à dire que le sang seul ne suffisait pas, lui qui ne possédait que la moitié du sang noble, le pire de tous aux yeux du monde, était considéré comme frère, sœur, ou oncle par les siens. Alors, pourquoi cet homme ne pouvait-il pas être son frère à ses yeux ?

La cavalière écoutait avec attention ce que son nouveau maître lui expliquait, sur la guilde, le conseil, la tentative d'assassinat, mais surtout de Sigmar, et du danger qu'il représentait. A la fin de son monologue, le bâtard réalisa avoir oublié une information capitale sur cet ennemi potentiel. Ainsi, avec un grand sérieux, il reprit la paroles.

« Aussi … Promets-moi que si l'on vient à tomber sur cet homme, quel que soit le contexte, l'endroit ou je ne sais quoi … Promets-moi que tu t'enfuiras, ainsi, tu auras une chance de survie. Je ne suis pas sûr de tenir bien longtemps face à lui, j'espère au moins pouvoir le blesser, ne serait-ce qu'un peu. Cela dit … Je le retiendrai suffisamment longtemps pour que tu sois loin. Enfin … Je l'espère. »

Un long soupir s'échappa de ses lèvres. Le constat était alarmant, il n'avait absolument pas la moindre chance contre lui. Le seul souvenir qu'il ait de lui en train de combattre le hante encore quelques fois. Comment un simple humain peut-il avoir de telles capacités ? Non, rien n'est possible contre lui. Selon lui, même s'il s'alliait à son cher cousin pour un deux contre un, même là il n'était pas certain d'avoir la moindre chance.

Il fut alors question, sur un ton bien plus léger, du titre honorifique attribué au héros du tournoi. Lui tentait d'expliquer que ça ne lui plaisait pas, préférant rester dans l'ombre, et surtout que pour quelqu'un de son rang, être reconnu par deux rois était … Impensable. Cela ne prit pas auprès de l'élève qui lui expliqua sa pensée sur la valeur du sang. La discussion tourna bien vite, de nouveau, à la plaisanterie. Il était question de champion qui n'avait pas gagné, mais qui avait à la place sauvé la vie du roi. La belle qui avait offert ses faveurs au fameux champion se disait insatisfaite par ce résultat, se proclamant elle-même capable d'un tel exploit. Cela fit rire son maître.

« Ah ! N'est-ce pas toi qui était clouée sur place, incapable du moindre mouvement à l'arrivée de cet homme ? C'est bien mieux que tu n'aies rien tenté, je pense que tu aurais pu en mourir. Certes, la vie du roi aurait été épargnée, mais, à quel prix ? Quant à la valeur du sang, sache que rares, très rares sont ceux à penser comme toi. Pour beaucoup je ne suis qu'une aberration. Alors que ça soit moi qui ai sauvé le roi, plutôt qu'un grand chevalier, un membre de la garde royale, ou encore que l'illustre capitaine des Cavaliers Verts, ça leur fait grincer les dents. Alors, une telle distinction, je n'ose pas imaginer. Tout ça, pour mon plus grand plaisir. »

Dezial rit légèrement. Oui, ces gens étaient insupportables. A de nombreuses reprises il fut obligé de prouver sa valeur, montrer ses compétences tant de bretteur que d'enseignants. Il avait merveilleusement bien formé le roi précédent, avait aussi amélioré la technique de grands noms, mais cela ne leur suffisait pas, jamais. Le pensant toujours incompétent. Aurait-il défait l'Archidémon avec un simple couteau que cela n'aurait pas suffit. Alors oui, l'homme appréciait cette petite vengeance personnelle.

Par la suite, Hedwige se perdit dans ses plaisanteries et taquineries, bondissant sur les paroles de son ami, sur le fait que « le peuple n'aurait pas compris » s'il n'avait pas eu une telle récompense. La belle sembla s'acharner, avant de ne plus pouvoir se retenir de rire, précisant bien que ce n'était que plaisanteries, il n'avait pas à le prendre mal. Cela le fit légèrement rire.

« Non, non, ne t'inquiète pas pour si peu. M'as-tu déjà vu prendre mal quoi que se soit ? Et … Ne fais pas celle qui n'a pas compris. Que le roi ne récompense pas son … Héros … Ah ! Je déteste ce terme … Que le roi ne le récompense pas, le peuple se serait posé des questions. En des temps troublé comme ceux que l'on vit, je pense qu'il faut offrir au peuple ce que l'on peut : des festivités, de grands combattants et un hé … Enfin, ça. Et, pour répondre à ta question, oui, j'ai proposé l'idée. Notre cher roi voulait absolument m'offrir une récompense, je n'en voulais pas, il a insisté, et, j'ai proposé cela, en plus de la délivrance d'un ami. C'est notre bon roi qui a trouvé le terme. A ce sujet, si l'on pouvait arrêter de parler de cela … Je me sentirai beaucoup mieux. »

Oui, Dezial avait le cœur qui battait, la gêne le faisait trembloter. La lumière n'était décidément pas faite pour lui. La suite du chemin fut bien plus calme et silencieux. La discussion s'arrêta un moment, avant que la cavalière n'en vienne à s'excuser tandis qu'elle s'approchait de son ami qui l'excusa d'un doux sourire nocturne. Très vite elle enchaîna sur la durée du voyage, rajoutant qu'ils pouvaient raccourcir cette durée en forçant un peu le pas. Sa monture, Rahien tiendrait sans nul doute la distance, mais, elle s'inquiéta de celle de son maître, avant de la complimenter et la caresser, ce qui sembla plaire à l'animal, provoquant un rire amusé des deux côtés.

« Ne t'en fais pas pour elle, elle n'a peut-être pas toutes les qualités de Rahien, mais, c'est une jument des plus solides. Cela dit … Nous n'allons pas raccourcir le trajet, nous allons … L'allonger un peu. Le Conseil se réunit dans six jours, et ça, c'est s'il n'y a aucun retardataire. Nous allons profiter de ce délais pour te former. Je ne pourrais pas te faire vraiment progresser en si peu de temps, mais … Tu as déjà de nombreuses bases, même si tu ne le sais pas encore. »

L'homme eut un petit rire sournois.

« Les enseignements que je t'ai prodigués étaient en prévoyance d'un jour comme celui-ci, il suffit de monter d'un cran ce que je t'ai appris, et tu pourras faire des choses que tu peux penser impossible. Mais avant tout … Il te faut t'habiter à l'ombre, aux ténèbres. C'est dans ces bras que nous sommes au meilleur de notre forme. Tes yeux, et tout ton être doit ne faire plus qu'un avec l'obscurité, tu dois apprendre à voir avec tout ton corps, et pas seulement tes yeux. Affûter tes sens aussi loin que tu le peux. Nous allons travailler à cela durant tout notre voyage. Nous nous arrêterons régulièrement pour t'entraîner. Dans l'ombre, tu te guide avec seulement tes souvenirs n'est-ce pas ? Il faut cesser cela, laisse toi guider par ton instinct, et ce que tes yeux peuvent encore voir. La mémoire est une traîtresse en bien des points. »
Offrant son plus beau sourire à sa disciple, il finit par caresser Ombre qui semblait toujours heureuse de ce fameux compliment. »
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

ɤ the way I was - dezial . Empty
MessageSujet: Re: ɤ the way I was - dezial .   ɤ the way I was - dezial . Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

ɤ the way I was - dezial .

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» (dezial) the road goes ever on.
» Récits de Dezial Rivers
» Réputation de Dezial Rivers
» Dezial Rivers - L'ascension du Bâtard
» [flashback] The one who has given his live for something bigger. (+) Dezial

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
TALES OF KAHANOR. :: LES CONTRÉES DE KAHANOR. :: CAHORIDIE :: TAMARANG :: Le siège des Sombrelames-