sweet dream or a beautiful nightmare | (thea & ludmilla)
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Sujet: sweet dream or a beautiful nightmare | (thea & ludmilla) Jeu 6 Mar - 21:06
sweet dream or a beautiful nightmare.
Clouds filled with stars cover your skies And I hope it rains, you're the perfect lullaby What kinda dream is this? You could be a sweet dream or a beautiful nightmare Either way I don't wanna wake up from you.
Je ne suis pas de celles qui connaissent la popularité, je ne suis pas le genre à me lier d’amitié. Enfin, je me plaisais à le croire. Elle ne m’a pas paru différente à première vue, mais elle allait devenir une amie. La première sûrement, sans considération de mes sœurs. Un lien qui ne me permettrait plus jamais d’être la même, le premier vent qui provoquerait la vague. La bibliothèque était pourtant si grande, mais nous cherchions au même endroit, sûrement le même tome ne plus. Une simple question engendra une suite d’autres. Nous avons ainsi passé des heures à parler de magie, celle des Marcheurs particulièrement, un amour commun pour cet art aujourd’hui proscrit. Je n’ai rien vu se développer, mais une confiance se gagnait mutuellement. D’autres rendez-vous allaient nous mener jusqu’à celui d’aujourd’hui. Des rencontres plus tordues les unes que les autres, souvent des mises en scènes pour pouvoir accéder à des bouquins que jamais nous n’aurions pu soutirer sous les yeux des Templiers sans l’aide de l’autre. D’autre fois, des partages de résultats de nos recherches individuelles, rien de trop personnel, toujours des discussions sérieuses.
Je ne suis pas de celles qui s’excitent d’un rien, qui s’emmitouflent de superficiel. Il ne me fut que vingt-quatre années avant de parler d’un garçon, de m’intéresser à l’autre sexe, de voir autre chose que l’étude. Parfois, il m’arrivait de déroger des buts que je tente d’atteindre, jamais comme je le fais maintenant avec elle. Elle m’a ouvert les yeux sur ce que je tentais de fuir, la réalité. Mes ambitions excessives aveuglaient la jeune femme que j’étais, une humaine comme les autres. Je considérais la recherche d’un autre comme une faiblesse, alors que ce n’est qu’un simple besoin. La solitude n’est saine pour personne et encore moins la sublimation. Derrière les livres et l’excellence, je me cachais de mes craintes d’être blesser ou de blesser quelqu’un. La route se dessine, mais le chemin est encore long. Je dois avouer que je n’ai acquis beaucoup de capacités lorsqu’il me faut agir en société. Maladroite ne serait qu’un faible qualificatif pour me décrire, elle s’en donne à cœur joie de me le rappeler. Mes erreurs et mes maladresses sont sujets à de nombreuses rigolades, moi-même je me trouve pathétique. Souvent, mon honnêteté est la source de mes inaptitudes. Semble-t-il qu’il n’est pas nécessaire de tout dire ce qui nous passe par la tête. Je ne suis pas vraiment d’accord, mais je vois bien que certaines de mes répliques ne plaisent pas à mes interlocuteurs. Ce n’est qu’une faible représentation de mes lacunes, mais je m’améliore, elle me le confirme tous les jours. Comme une enfant qu’il faut éduquer, je suis son élève en ce qui concerne les relations. Je me suis enfermé dans la maison familiale puis à la Tour, sans m’en rendre compte j’avais aussi fermé mon cœur aux autres, maintenant j’ai retrouvé la clé.
Aujourd’hui je deviens de celles qui compliquent tout, une fille comme mes sœurs l’étaient. Parfois, il me fait rire de croire que je m’abrutis, mais ce n’est pas ça. Les hommes de la Tour ne sont pas d’hideux personnages, la plupart sont d’imposant chevaliers très attirant, autant physiquement qu’intellectuellement. Il ne faut pas croire que je deviens une greluche qui se prélasse dans les couloirs à la recherche d’un valeureux à mettre dans mon lit. Il ne s’agit encore que d’une de mes constatations sûrement trop franche et malhabile. Je me surprends parfois à jeter des coups d’œil dans leur direction, un comportement normal d’après ce qu’elle m’a dit. Je m’habituerai sûrement un jour. Pour l’instant, je dois avouer que l’inquiétude me gagne, tout comme une horde de sentiments nouveaux et plus étrange les uns que les autres se livrent bataille dans mon cœur. Mon gardien, Abel, tourmente certains de mes rêves et elle devait m’aider à tout ça, elle seule pouvait me rassurer. Depuis plus d’une heure, j’avais visité toutes les pièces de la tour, tous les couloirs et toutes les chambres. Rien. N’ayant pas dormi de la nuit et surtout n’ayant pris aucune pour me changer, je déambulais en robe de nuit peu esthétique, avec les cheveux en bataille. Des chuchotements et des rires perçaient le silence habituel qui régnait en ces lieux. Personne ne semblait l’avoir vu, elle qui tenait la solution à mon énervement, la seule qui pourrait calmer le rythme accéléré de mon cœur, essuyer les sueurs de ma peau tendue par le stress. Je n’arrivais pas à croire qu’elle m’avait abandonné au moment le plus critique de ma transformation, de toute manière comme avait-il réussi à s’introduire dans mes rêves. Peut-être était-ce un coup du Mal ? Abel serait-il un mage qui s’est introduit dans l’ordre des Templiers pour exterminer les siens et ensuite dominer Kahanor ? Respire. Je divague. Il m’est vraiment impossible de m’accommoder à ces changements par moi-même. Une cause perdue. Je ne pouvais lui en vouloir d’avoir des habitudes quotidiennes, de ne pas être là à chaque heure de chaque jour. Une plaie, j’étais un vrai fardeau. Pour quelles raisons devaient-elles supporter ça, je me dois d’arrêter de l’embêter avec tout ça…
Ludmilla !
La salle à manger, le seul endroit que je n’avais pas regardé encore. À peine trois personnes y siégeaient, dont deux cuisiniers sûrement en période de pause et une jeune femme, celle que je recherchais. D’un pas rapide, je me suis retrouvée assise face à elle, pour lui exposer l’objet de mes troubles. Replaçant mes cheveux et tentant de garder un ton raisonnablement bas.
Abel, il était dans mes rêves. Il m’embrassait, me caressait. Je n’y comprends rien, je ne pouvais rien faire pour l’arrêter. Je pense même que… j’en voulais plus.
love.disaster
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