Caractère : Bien que jeune, frêle, d'apparence sûrement faible, Cassandre est une jeune femme qui a la rage de vaincre, d'évoluer dans un monde difficile, dangereux, et de surtout surpasser ses pairs afin de ne pas succomber à une destinée dramatique écrite à l'avance. C'est la rudesse de la vie dans les contrées libres et l'aspect éphémère que celle-ci peut revêtir qui a forgé les idéaux qu'elle défend aujourd'hui ; sa liberté. Et la liberté, elle y tient beaucoup. Cela pourrai paraître stupide alors de vaquer loin de lieux où cette liberté est agitée comme un étendard, mais c'est cet esprit de contradiction, de rébellion presque, qui caractérise le plus Cassandre. Pourtant rebelle, la damoiselle ne l'est pas vraiment, mieux, elle éprouve un profond respect pour tout ce qui incarne l'autorité, concept qui n'a guère de pouvoir en Yelderhil où le "chacun pour soi" règne en maître. C'est en cela que Kahanor répond à ses envies profondes ; la peur de l'insécurité, du mal dans son sens le plus général. De plus la noblesse et tous ses représentants représentent pour Cassandre une sorte de rêve, inaccessible, étant de basse naissance, mais auquel elle tend à se rapprocher. Polie, discrète, avenante, l’exotique fillette n'a eu aucun soucis à s'ingérer à la population du continent civilisé, vaquant de villes en villes à la recherche d'une once d'élévation sociale.
  Description : Jolie, la candeur d'une enfant, le corps fait d'une femme, l'élégance sauvage de ses origines, Cassandre se font parfaitement dans la masse, mais sait aussi se faire remarquer. Fort utile n'est-il pas quand on vend ses charmes afin de subvenir à ses besoins ?

C'est au cœur du fourmillement incessant de la Cité Libre de Yelderhil que naquit la délicate Cassandre Alarca, rose parmi les épines. Feu sa mère était une dame de plaisirs de la maison la plus célèbre et réputée de l'île, son père un de ses trop nombreux amants venu des contrées de l'Est, du célèbre et controversé en ses terres continent de Kahanor. Probablement était-il un noble de bonne condition car les années qui suivirent la naissance de la frêle Cassandre furent douces et elles ne manquèrent de rien. Mieux, Illyn Alarca (sa mère), n'officia qu'à de rares occasions afin de s'occuper au mieux du nouveau né.

Les années passèrent dans un faste digne d'une noble lignée, Illyn faisait des pieds et des mains afin de pourvoir au mieux à l'éducation de sa fille, certes précoce, loin des habitudes des insulaires et aux antipodes de sa propre culture du monde. Elle engagea des précepteurs qui la formèrent à de nombreuses langues, lui apprirent la rudesse des bonnes manières, pour finalement l'éduquer comme une enfant née de bonne famille. Mais malgré ces vertueuses dépenses, gage de la bonne utilisation du legs de l'amant disparu, Illyn Alarca n'était pas insensible à cette richesse subitement acquise, et n'ayant pas un rapport habituel avec l'argent, sa fortune se dilapida en pierreries, soieries, ornements avec lesquels elle ne tarda pas à s'afficher publiquement.

Tandis que la source de leur vie paisible se tarissait à vitesse grandissante, Illyn exposait de plus en plus sa fortune d’arriviste, s'affichait au bras des plus aisés dans la cité, en faisant fi des rumeurs de l'acquisition de celle-ci, bien que ces racontars tenaient évidement plus de la vérité que de paroles déformées. La situation de précarité d'avant la naissance de Cassandre revint prendre les Alarca au cou et Illyn dû à nouveau donner de sa personne, surtout de ses charmes.
Cassandre était âgée de 10 ans quand la mère maquerelle qui dirigeait l'établissement l'obligea à officier à son tour. Ce n'était pas une demande anodine et pour dire vrai, Cassandre n'avait pas les moyens de refuser devant la pauvreté qu'elle partageait avec sa mère vieillissante. Sa virginité fut négociée à prix d'or et c'est un richissime marchand qui en cueilli le fruit lors d'une nuit d'une atrocité et d'une violence sans égale.




L'établissement la forma à la dispense de plaisirs sous toutes ses formes, et surtout aux pratiques exotiques qui faisaient le renom de Yelderhil par delà l’océan. Particulièrement douée et y trouvant un certain intérêt, Cassandre devint une des beautés convoitées par les étrangers de passage, les meilleurs clients. Elle se disputait même souvent avec sa mère, avec qui la relation s'envenimait, les bourses les plus remplies. Mais Cassandre n'était pas la prostituée vénale qui l'avait mise au monde, elle ne dépensait pas les récoltes de son labeur et se faisait discrète quant à ses agissements, passant ainsi pour une jeune fille tout à fait « classique ». Sa douceur et sa candeur tranchaient avec ses activités nocturnes, pourtant c'est cette infantilité qui plaisait le plus et qui accroissait sa réputation. Enfin celle de «  Ranh des sables chauds » car c'est ainsi qu'elle se faisait appeler. La préservation de son anonymat et de son identité lui permirent d’échapper au sordide destin d'Illyn... dont le corps ne fut jamais retrouvé, probablement ballottant on ne sait où dans les eaux sales qui se versaient dans la Grande Line.

Cet événement laissa Cassandre de marbre, sa mère ne l'avait que trop maltraité, incomprise  et méprisé durant les années où elles travaillent ensemble. L'estime qu'elle éprouvait pour Illyn s'était sûrement noyé avec son cadavre. Cependant ce vent de liberté donna des ailes à Cassandre, n'ayant plus d'attaches dans la cité, seule et livrée à elle même, elle décida d'enquêter sur son passé dont les souvenirs n'étaient que joie et rires. Dans un même temps elle s'adonna à une activité qui la passionnait et qu'elle avait découvert dans ses jeunes années, lors de son apprentissage de la bonne société ; la couture. Déjà petite elle confectionnait ses propres vêtements, puis plus tard ses « tenues de scène ». Mais Illyn avait toujours été réticente à ce que sa fille soit une « piqueuse », n'y trouvant aucun intérêt financier. C'est vrai, Cassandre ne faisait pas cela pour y gagner son pain, mais cela lui plaisait et lui permettait de rêver à d'autres vies tandis qu'elle s'imaginait princesse d'un royaume imaginaire …




Tandis qu'elle cherchait un morceau du plus beau tissu de sa collection afin de finaliser de nouveaux atours, elle tomba sur une lettre décachetée, contenant un parchemin fort vieilli duquel émanait une forte odeur de papier trop longtemps conservé. Ne sachant reconnaître le blason brisé dessiné par la cire durcie, Cassandra s'empressa de lire le contenu de la lettre, appartement rarement manipulée.
Sur le papier jauni l'encre avait déjà commencé à s'effacer mais le contenu restait lisible, dans une élégante écriture quelque peu hâtive.

« Illy,

Ma doulce Illyn, reine exotique de mes nuits, de mes plus belles nuits,
En gage de cette graine que nous avons semé ensemble, cette concrétisation de notre amour de feu aussi brûlant que les grains de sable qui remplissent cette île de tous les plaisirs, je vous fais don, à toi mon aimée et à ce petit bonheur qui bientôt s'épanouira en ton sein, de cinq cent pièces d'or. Cela ne représente pas la valeur de ces instants passés en ta présence, ma mie, mais le prix du pardon que je te demande de m'accorder car comme tu t'en doutes bien, je me dois de repartir en Kahanor, j'ai une famille, une autre famille devrais-je dire, qui m'attend loin là-bas, et une autre famille encore, le royaume dont les préoccupations sont aussi les miennes. Je m'en veux de quitter ici bas ce qui me rend vivant, mais il s'agit là de devoir. J'espère que tu comprendra, que la petite comprendra, car j'ai prié de toute mon âme les Dieux afin que de notre union naquisse Cassandre, car c'est ainsi que je souhaite qu'elle soit nommée, cela signifie « qui aide les hommes », j'espère qu'elle en sera digne et qu'elle saura rendre quelqu'un aussi heureux que je le fût. Fais bon usage de ce que je t'ai laissé, surtout concernant la petite, éduque là, chéris-là, afin qu'elle puisse échapper au destin qui vous poursuit.

Ton aimé, ….. ... 
Voguant le cœur brisé vers Aubétoile »

La signature était-elle complètement effacée, mais il n'en fallait pas plus pour que Cassandre sache de qui émanait cette missive, qui répondait à la plupart des parts d'ombre de son enfance, hormis la plus importante ; qui était son père ? Celui qui incarnait tout ce qu'il lui restait ? Un vague sentiment d'abandon l'envahi, et d'incompréhension surtout. Quelles responsabilités ? Quelles préoccupations plus importantes que le devoir de prendre soin de son aimée et de son enfant ? Bouleversée, Cassandra se jura qu'un jour elle obtiendrait cette ultime réponse, même s'il lui fallait tout quitter pour cela..

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