La rumeur raconte qu'une sorcière vit dans les tréfonds de Sombrebois. Serindë la tisseuse ... C’est le nom qu’on vous a donné. On vous a dit qu’elle pourrait sûrement régler votre problème. Dans ce coin de Royaume, c’est ce que dit tout le monde en fait, et vous avec. C’est une de ces choses qu’on sait depuis notre plus jeune âge, quelque chose qu’on apprend au même titre que la valeur de l'or, le nom du Roi ou le rythme des saisons : il y a une Sorcière dans Sombrebois.

Esprit d'elfe assassinée ou fantôme de prêtresse immolée, on raconte que son âme hante Sombrebois et rend encore les anciens offices aux neuf dieux. Tantôt on la dit maléfique et cruelle créature aux arrogantes hauteurs qui refuse d'accéder aux suppliques des malheureux, tantôt on l'évoque douce et chaleureuse mère aux tendres bras qui recueille les égarés. L’Enchanteresse est son titre. Celui dont on la pare souvent comme on habille une poupée d’une robe trop grande, pas très bien coupée parce que finalement, on a rien d’autre et qu’il faut bien lui mettre quelque chose, non ?

Mais bon, d'un autre côté, c'est stupide. Les esprits, les morts qui s'accrochent aux vivants, c'est stupide. Le Père ne le permettrait pas. Ce n'est rien d'autre qu'une histoire poussiéreuse que les vieilles femmes racontent aux enfants.

Née sous le nom d'Idril, on la connait plutôt en tant que Nimloth. Les légendes, elles, parlent de Serindë l'enchanteresse. ɤ 477 ans. ɤ Créée dans les vastes et disparues forêts de Tameriel, par le Maître Mage Rigel, second de l'Archidémon Ferghan. ɤ Aucun sang. Sève et magie font office de carmin vital. Créée à partir de fibres végétales, animée grâce à la magie, Nimloth n'est pas animale à proprement parler. Sur le modèle d'une elfe ɤ Si parents elle doit avoir, elle nommerait les arbres d'antan qui abondaient en Tameriel, puisqu'elle est née d'eux. Si parents elle devait choisir, elle nommerait les prêtresses disparues du culte des Neuf. ɤ Idril vécut enfermée entre quatre murs, dix années durant (de 1133 à 1143), avec son créateur. ɤ Rigel disait l'aimer, il lui était son guide sur les voies tortueuses de la magie. Il disait qu'Idril était à lui. Sauf qu'elle n'était pas Idril et qu'elle en a eu assez d'étouffer dans ce rôle pour lequel il l'avait inventée. ɤ Elle a rencontré un autre Mage, semi-elfe cette fois, du nom d'Elwing qu'elle décida de suivre parce qu'il la voyait elle. Il lui donna son nom, Nimloth. De tous ceux dont elle fut affublée, il demeure à jamais son préféré. ɤ Suivant Elwing, elle vécut quatre années (de 1143 à 1148) non loin d'un temple d'Aerynn, au cœur de la forêt de Tirisfal, en compagnie d'elfes. Elle devint prêtresse dans ce laps de temps, désireuse de trouver sa place dans l'ordre des choses. ɤ De toutes les sociétés, incontestablement, c'est celle des elfes qu'elle préfère, plus à l'aise en leur compagnie. Quand elle repense à eux, c'est avec nostalgie et regret. Et immanquablement, une pointe d'amertume vient titiller son âme, comme un sentiment d'abandon. ɤ Après le départ des elfes, elle s'installe dans un temple à l'orée de Sombrebois. ɤ Elle n'a quitté Elwing que lorsque celui-ci a annoncé qu'il ferait partie des mages sacrifiés pour sceller les Engeances. Elle n'a jamais compris pourquoi il les choisissait eux plutôt qu'elle. Après tout, eux le méprisaient pour ses origines elfiques alors qu'elle ... elle lui appartenait corps et âme. ɤ Au moment de la cabale des Templiers contre la magie, elle a vu ses sœurs prêtresses se faire humilier et violer. Retenue par la Haute Prêtresse et les enseignements d'Aerynn, elle n'a cédé à la panique et à sa magie que lorsqu'un Templier a fait mine de vouloir la prendre. Elle a ainsi pu s'enfuir avec une autre prêtresse dans Sombrebois. ɤ Depuis, elle vit dans les tréfonds de Sombrebois, évitant la compagnie humaine. Il lui arrive, souvent, de partir pour Tirisfal et d'y demeurer quelques mois, voire une année entière, car les bois de Melaven éveillent en elle d'heureux souvenirs. ɤ Nimloth a un faible dès qu'elle croise une chose brisée ou inapte à trouver sa place dans la société. Ce fut le cas de certains des disciples qu'elle recueillit, comme Siraliel par exemple. ɤ Haute Prêtresse d'Aerynn, Nimloth fait partie du culte des Neuf. Parce qu'ainsi, elle a trouvé sa place dans le monde, et une famille. ɤ La magie n'est pas mauvaise. Ce sont les humains qui sont le réel problème. Trop jeunes, trop immatures, trop persuadés de leur toute-puissance. ɤ Nimloth ne s'embarrasse pas des noms des seigneurs et des lignées. Ces choses-là vont et viennent bien trop rapidement pour que ça en vaille la peine. ɤ Les Engeances vont revenir. Elle le sait, elle le sent. ɤ Le culte des Trois n'est rien, sinon une comédie. Trois figures jetées dans le vent, idoles impuissantes. ɤ Nimloth aspire à protéger Sombrebois, à se protéger elle et à maintenir le culte des Neuf.

Cela peut être de tout et de rien. Les semi-elfes peuvent l'avoir connue alors qu'elle était avec son compagnon, Elwing (avant l'Enclin et durant l'Enclin). Les humains auront probablement d'abord entendu parler d'elle comme la Sorcière de Sombrebois, supposée réaliser les souhaites de ceux qui croisent son chemin et la paient. Serindë la tisseuse est décrite tantôt maléfique et tantôt bienfaisante dans les légendes. Pour ceux qui parviendraient à la rencontrer, Nimloth a un a priori plutôt négatif sur les humains (elle les comprend assez peu et leur garde une rancune tenace à cause de leur peur de la magie), elle n'hésite pas à refuser une requête pourvu qu'elle la trouve futile. Mais elle a tendance à protéger ceux qui sont égarés ou brisés sans rien demander en retour. S'il est une chose, en revanche, qu'elle hait plus que tout, ce sont les templiers et les prêtres ou sœurs des Trois : elle a de vifs souvenirs de la cabale qu'ils menèrent contre les siens.