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 things change, doesn't mean they'll get better ± aurore

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MessageSujet: things change, doesn't mean they'll get better ± aurore    things change, doesn't mean they'll get better ± aurore  EmptyDim 15 Déc - 17:17



aurore & màebh  
things change, doesn't mean they'll get better.

Le bruit des sabots de Daeron martelant la terre sèche et pourtant nourrissante de Cahoridie m'ennivrait l'esprit alors que les hauts murs d'Aubétoile ne pointaient pas encore à l'horizon. C'était dans ces moments-là que je me sentais bien, libre, entier. Perdu sans l'être, un grain de poussière dans l'étendu vaste qu'était Kahanor. Je me plaisais à me comparer à la brise. Légère et cinglante par moment, je ne me sentais à l'aise qu'en mouvement. Peut-être est-ce pour cela que j'ai toujours adoré les chevaux et qu'aujourd'hui je ne me verrais pas faire ma vie autrement qu'en leur compagnie. La vitesse dont était doté ces braves bêtes, je la leur envié tellement. J'aurais aimé ne me soucier de rien d'autre que de mes pieds courant les plaines et collines. Mais je ne pouvais pas, je n'étais pas né équidé mais bel et bien Homme et en temps que tel je devais m'atteler à bien plus important qu'un galop dans une pleine verdoyante. La liberté de sentir le vent griffer mes joues ne m'était pas donné et je devais en profiter avant de devoir ralentir et reprendre le rythme lent et méticuleux des hommes. Longeant une rivière chantante la tour du palais royal accrocha bientôt mon regard alors que je croisais un couple d'agriculteur qui se dirigeaient vers Aubétoile. Peut-être espéraient-il vendre leurs produits ? Peu m'importait réellement à vrai dire. Le galop de Daeron était soutenu et les grands murs nacrés de la capitale se rapprochèrent jusqu'à m'obliger à ralentir l'allure de l'étalon. Tirant doucement sur les reines de l'animal, la caresse du vent sur mes joues se fit moins pressante alors que le bruit de ma course s’atténuait. J'imposais un rythme plus lent à Daeron et me fraya un chemin entre les manants et membres du petit peuple qui se pressaient autour des grandes grilles d'Aubétoile.


± ± ±


"Tiens mon beau." dis-je à l'intention de Daeron alors que je versais un seau d'eau dans son abreuvoir. Je m'attelais alors à le débarrasser de sa selle, son tapis et ses reines. Je le sentis soupirer d'aise et un sourire s'arracha à mon visage. J'étais également heureux d'être rentré. J'avais du m'absenter plusieurs jours, le chemin avait été long et ardu mais nous étions en un seul morceau et le message avait été livré. C'était l'essentiel. Je donnais une tape amicale sur l'épaule de l'étalon et sortie de l'écurie d'un pas rapide, espérant avoir le temps de me débarbouiller un minimum avant d'avoir à faire mon rapport à mes supérieurs. "Màebh !" je m'arrêtais et levais les yeux ciel. Cela attendrait...Je me tournais vers l'origine de la voix et me trouvais face à un autre cavalier. "Je suis heureux de te voir de retour. Hedwige a été avertie de ton retour, il faudrait que tu amène une jument à la cour. Suis-moi." je soupirais intérieurement avant de suivre mon camarade qui me mena à la dite jument. Elle était belle, en bonne santé et je reconnaissais la main de maître de mon père dans l'éducation qu'elle avait reçu. "Je te remercie." dis-je d'un ton qui l'invita à prendre congé. Je m'approchais de l'animal et posais ma main sur son encolure, vérifiant rapidement qu'elle allait bien. J'avais toujours été à l'aise avec les cheveux et il m'était aisé de savoir lorsque l'un était de bonne humeur ou mal à l'aise. Les chevaux du Drôme avaient cette particularité qu'ils étaient aussi sain que leurs cavaliers. Ils étaient heureux et bien traités, mieux que certaines personnes dans le royaume d'ailleurs. Je me munis de l'équipement de la jument et la prépara à sortir.

Le bruit des sabots de la jument retentirent dans les grandes écuries royale alors que le calme régnait. Il n'était jamais bon faire beaucoup de bruit en compagnie d'animaux et en particulier les chevaux. Ces derniers étaient rapidement effrayés ou nerveux. C'est ce que j'admirais à la cour, tant se passait en si peu de mots, si peu de bruit pour tant d'actions. Les Grands de Kahanor m’impressionnaient et je les admirais énormément. Ils avaient cette manière d'être qui les rendait plus beaux, plus respectables. Je secouais légèrement la tête et me remis à ma tâche. Je fis un signe de tête à un écuyer qui s'occupait de distribuer le foin tandis que j'aperçu bien vite le box destiné à la jument au bout de mon bras. J'entrais dans le box, détaché la demoiselle, vérifié qu'elle avait son quota d'eau et de foin, accrochait son équipement à sa place et sortie en refermant derrière moi. Je me retournais et sursauta. Je n'avais pas entendu s'approcher une jeune femme que j'avais appris à apprécier. "Lady Hawklin" saluais-je en faisant la révérence d'usage devant une demoiselle de la noblesse. Je me redressais avant de déclarer doucement "Je ne vous avais pas entendu approcher. Veuillez pardonner mon état peu approprié, je viens de rentrer d'une longue mission." en effet, ce n'était pas réellement approprié de se présenter à une lady vêtue d'un habit de voyage poussiéreux et usé par le long périple.

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MessageSujet: Re: things change, doesn't mean they'll get better ± aurore    things change, doesn't mean they'll get better ± aurore  EmptyLun 16 Déc - 11:45



Things change, doesn't mean they'll get better.
Feat Màebh & Aurore.



Les rayons du soleil commencent à filtrer à travers les tentures de ma chambre, plongeant cette dernière dans une douce atmosphère, un peu comme au réveil d'un rêve qui n'en finissait pas. Cette luminosité annonce une bien belle journée, laquelle je ne voudrais rater pour rien au monde en temps normal. Par chez moi, le climat s'avère plutôt aride et les jours ensoleillés transforment rapidement notre contrée en fournaise, toujours aussi déserte. Pourtant, mon corps ne semble pas vouloir quitter mon lit, ou plutôt devrais-je dire ma raison, car c'est au fond de moi que l'envie de me cloîtrer réside. En effet, le seul maux duquel je souffre s'avère être la solitude. Aubétoile a beau être la capitale de Kahanor, et donc être particulièrement peuplée et réputée, je n'arrive jamais à m'y sentir totalement bien. Les miens me manquent, et je ne ressens aucunement la bienvenue des habitants du palais royal. Car il va sans dire que sortir de l'enceinte du château par mes propres moyens ne m'est pas autorisé. Il semblerait que je sois une personne importante, ce que ne je ressens bien évidemment pas, mais je n'ai pas l'impression d'en expérimenter les avantages. Certaines personnes m'ont déjà fait comprendre que je n'étais pas vraiment la bienvenue au palais. Moi qui n'ai jamais ressenti le désir d'y venir, voilà que je me demande ce qui m'y retient.

C'est lorsque je prends la décision de ne pas faire d'apparition aujourd'hui, qu'une multitude de suivantes viennent pour rompre l'ambiance féerique de ma chambre en ouvrant de gestes sec les tentures. Elles s'affairent toutes chacune de leur côtés, certaines me préparant une robe, d'autres un petit-déjeuner, et celles que j'apprécie le moins à me faire sortir de ma couche. Je déteste cette manie d'être toujours assistée. Lorsque j'étais en Terremer, personne ne venait m'aider à quoi que ce soit. Mes parents avaient pris pour habitude de laisser leurs enfants se prendre en main, ce qui n'était pas plus mal ainsi. Mais je ne suis pas chez moi, et il va falloir que je m'y fasse, à nouveau. Qui sait combien de temps je vais rester ici cette fois ? Et si je vais même partir. Je glisse mes jambes hors de ma couverture, et laisse mes dames retirer ma chemise et m'enfiler ma tenue. Une fois cela fait, elles me coiffent brièvement avant de prendre congé me laissant à nouveau seule dans la pièce. L'envie de me recoucher est tentante, mais je sais que si personne ne vois mon minois, on risque d'envoyer à nouveau la troupe de suivantes, et le retour m'exaspérera trop pour que je ne souhaite que ça arrive.

Je me lève donc, pour de bon ce coup-ci, et sors de ma chambre. Sur le chemin, je croise de nombreuses personnes qui me saluent toutes et que je salue en retour sans être vraiment sûre de qui il s'agit. Il n'est pas aisé d'être nouvelle dans un endroit tel que le palais royal. Personne ne m'a présenté personne pour le moment, mais tout le monde semble savoir qui je suis. Or, ce sentiment ne me plait pas vraiment. Encore une fois, je n'ai pas l'impression d'être chez moi. Je continue instinctivement ma petite virée, et mets un certain moment avant de me rendre compte que mes pas me rendent directement aux écuries. Cela ne m'étonne guère, c'est là que se trouve l'un de mes seuls amis ici, si pas le seul. Màebh est un jeune cavalier que j'ai connu à l'époque où je n'avais pas à me soucier de la capitale. Nous avons fait affaire, puis il s'est occupé de transmettre les courriers entre le roi et moi, et enfin c'est lui qui m'a escortée jusqu'à Aubétoile pour la dernière fois. Ainsi en arrivant à destination, il fut la seule personne que je connaissait déjà, et c'est donc tout naturellement vers lui que je me suis tournée pour trouver un peu de compagnie.
Lorsque je passe le cadran de la porte des écuries, je me mets à espérer qu'il y soit. Je suis persuadée qu'il est le seule à pouvoir rendre cette journée quelque peu intéressante, puis j'ai besoin de me confier à lui. Il est de bien meilleure écoute que n'importe laquelle de mes suivantes. Ainsi, quand je me rends compte qu'il est en effet présent, je ne peux m'empêcher de sourire avant de me diriger vers lui. Quand il se retourne enfin vers moi, je le vois s'étonner de ma présence. Il est vrai que j'avais été particulièrement discrète. Il me salue en m'adressant une révérence, et je fais de même : « Sir Graceford. » Il s'excuse alors auprès de moi pour état, chose à laquelle je réponds immédiatement : « Ce n'est rien, rassurez-vous. Vous ne pouviez en aucune façon prédire ma venue. » Je le laisse s'épousseter du mieux qu'il le peut, puis piquée par la curiosité, je lui demande : « Une longue mission ? Puis-je savoir de quoi il s'agissait ? » J'avais toujours apprécié entendre les histoires de Màebh. En général, il me racontait ses voyages, et quand son devoir ne le lui autorisait pas, il en inventait un, afin que ma soif d'aventures puisse être tarie.
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MessageSujet: Re: things change, doesn't mean they'll get better ± aurore    things change, doesn't mean they'll get better ± aurore  EmptyLun 16 Déc - 18:53



aurore & màebh  
things change, doesn't mean they'll get better.

Il était rare de prétendre pouvoir faire confiance à quelqu'un. Les apparences étaient si trompeuses, si facilement propices aux interprétations diverses et variées. Un mot, une phrase pouvait dire tant de différentes choses à partir du moment où elle était dite de manière différente, par des personnes plus ou moins jugées dignes de confiance. J'avais fini par apprendre que les personnes les moins propices à la vantardise étaient de loin les personnes les plus amenés à mériter ma confiance et les Neufs savaient que je n'accordais pas facilement ma confiance. C'était une chose que l'on m'avait apprit et que j'avais expérimenté bien assez tôt. Je ne faisais jamais confiance aux personnes dont je ne savais pas la nature, dont j'ignorais l'ambition. J'avais trop fait confiance à des inconnus par le passé pour désormais savoir que c'était tout sauf une chose à faire. J'avais eu une confiance aveugle étant enfant, je n'avais récolté que les fruits de cette confiance puérile et aveugle. Mon frère enlevé, mon père détruit par cette disparition. Je n'en avais jamais fait mention, mais j'avais toujours su être responsable de ce funeste évènement. Je ne m'étais pas douté quelques jours plutôt des motivations de ces deux marchands de chevaux qui parcouraient Aubétoile en quête d'une bonne affaire. J'avais donné mon identité sans crainte, je les avais renseigné sur notre façon de vivre, ô combien mon père était occupé avec les chevaux et à quel point mon frère et moi réussissions à échapper à la surveillance de nos nourrices respectives. J'avais vendu mon frère, sans m'en rendre compte. J'avais été trop naïf, dans un monde où les gens gentils se font écraser et où les personnes malhonnêtes n'hésitent pas à frôler l'indécence morale pour atteindre leurs buts. En sachant cela, il était rare de trouver une âme de confiance. Cependant, je me permettais l'audace de prétendre pouvoir compter sur Lady Hawklin, Aurore de son prénom. La réciproque était bien entendu de mise, je lui avais moi-même assuré plus d'une fois mon soutien en cas de nécessité.

Aurore n'était pas de ces jeunes femmes de la noblesse qui se pavanaient jour et nuit avec pour seul tenue les broderies de famille et les bijoux reflétant de manière bien trop avare les lumières du jour et les flammes de la nuit. Était-ce son éducation bien plus rude que celle des jeunes femmes d'Aubétoile qui rendait la lady si propice à mon affection ? C'était fort probable. Je retrouvais en cette jeune femme les prémices d'une dame forte à la loyauté sans faille et au tempérament maîtrisé mais toujours assumé. J'avais eu le temps de la connaitre, d'en apprendre plus sur elle, son histoire, mais également ses inquiétudes. Je n'étais pas inconnu à ses réticences envers notre nouveau Roi. Un Roi qui n'était point subtil quant à sa manière de courtiser la jeune Hawklin, je devais l'admettre. Je ne me prétendais en rien un expert en la matière, je n'avais que trop peu d'expérience dans le domaine et, en rien, je ne me permettrais de redire quelque chose sur l'attitude de mon roi. Je constatais, c'était tout. Je constatais l'inquiétude de mademoiselle Aurore quant à ce rapprochement voulu du roi, je constatais ses réticences, ses doutes et bien malgré moi je ne pouvais m'empêcher de vouloir l'en consoler, la soulager. Il n'était pas dans mes habitudes de me soucier du bien-être de mes semblables, mais Aurore était différente. Lancée dans une course au trône dont elle n'avait jamais été désireuse, elle se retrouvait lâché dans un combat qu'elle ne voulait pas gagner. J'aurais aimé pouvoir la débarrasser de ce fardeau, l'aider à oublier l'espace de quelques instants son quotidien pénible et terrassant. Il ne devait pas être aisé de côtoyer sans cesse des demoiselles qui vous fusillent du regard et des hommes qui vous regardent avec envie, ne s'attardant que sur votre physique et ne prêtant nul attention aux joyaux que pourrait contenir vos paroles et vos pensées.

Lady Hawklin répondit à ma salutation d'une révérence féminine qui me fit sourire. Sa voix était douce, emprunte aux plus belles paroles. Il n'était pas rare qu'elle m'en demande plus sur mes missions, me demandant de lui conter en détail les paysages que j'avais pu voir et explorer, les personnes que j'avais pu rencontrer. Ce n'était pas toujours aisé, mais je tentais de lui obéir de la manière la plus irréprochable, même s'il m'était indispensable de taire certains évènements, ce qu'elle comprenait parfaitement. Mes récits auprès de son écoute attentive prenaient alors comme une importance plus grande, plus intéressante. Un simple voyage jusqu'au village voisin en ressortait comme étant un périple à part entière où les paysages n'étaient que plus splendides qu'ils ne l'étaient en réalité. La vérité était qu'Aurore rendait les choses plus belles qu'elles ne l'étaient réellement, et c'est ce qui faisait son originalité. "Je vous en dirais autant que je le puis madame. Voulez-vous ? Nous serions bien plus à l'aise assis." dis-je, sans la forcer, en montrant d'un geste de la main un des banc en pierre qui s'élevait contre un des murs de l'écurie. J'allais donc m'asseoir sur le dit banc et attendit qu'Aurore me rejoigne pour commencer mon récit. "Il y a de cela une semaine il m'a été demandé de transmettre un message à une famille habitant Sermar. En cela il n'y a rien de bien exceptionnel, mais le voyage s'est avéré long. En vérité, c'est la première fois que je m'absentais aussi longtemps et je dois dire que cela ne m'a pas déplu. Vous auriez vu, ce fut magnifique. Le temps était clément, à mon plus grand bonheur et celui de ma monture. Mais le plus intéressant fut certainement ces ruines, les ruines d'un château. Le château d'Hurlenfer si je ne m'abuse, en cela le nom n'a rien d'attrayant, mais j'ai toujours été fasciné par les ruines et ces dernières étaient...grandioses." je me taisais alors, reprenant mon souffle après un récit comme j'aimais en faire auprès de la lady. Avec toute la vanité qui pouvait m'habiter, j'aimais lorsqu'elle m'écoutait raconter ainsi mes missions sans jamais en dévoiler ce qu'il y avait de confidentiel. Sa compagnie était une chose dont j'aurais bien du mal à me passer désormais et j'enviais le roi de pouvoir passer autant de temps qu'il pouvait le désirer en la compagnie de la jeune femme. "Mais racontez moi plutôt, ais-je manqué quoi que ce soit durant mon absence ? Comment allez-vous ?" demandais-je après un silence qui n'avait en lui-même rien de gênant, parfois il n'y avait rien à rajouter, rien à dire. Il n'y avait que la joie d'être à nouveau à la maison, en compagnie de personnes appréciées.


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MessageSujet: Re: things change, doesn't mean they'll get better ± aurore    things change, doesn't mean they'll get better ± aurore  EmptyLun 16 Déc - 20:43



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Feat Màebh & Aurore.



Il m'arrive parfois de me demander si ma curiosité et ma soif de découvertes auraient été les mêmes avec une éducation différente. Une éducation telle que celle que les autres jeunes filles reçoivent à Kahanor. Si mon père ne m'avait pas porté autant d'attention, si je n'avais pas appris à lire et à écrire de la même façon que mes frères. Dans une autre famille, on m'aurait appris la couture, la danse et comment se taire. On m'aurait forcée à me comporter telle une lady, et non une jeune femme maîtresse de son destin. La façon dont je me comporte est d'ailleurs très souvent sujette à débat. Soit on apprécie, et tout se passe bien, soit on aime pas, et dans ces cas là le courant ne peut passer. Je ne suis pas pour autant une personne désagréable, mais mes convictions et le fait que je sois capable de défendre ses dernières effraye les plus conservateurs. Je n'ai rien de la femme docile et obéissante, et c'est ce qui fait le plus parler. Je m'intéresse à des choses inhabituelles pour une lady, et pose des questions souvent jugées comme inappropriées, ce qui fait parfois fuir. Ainsi, quand Màebh me raconte ses derniers exploits, je ne peux m'empêcher d'être admirative. Je l'imagine toujours, galopant à travers de somptueux paysages, des plaines, des montages, visitant plus de villes que je ne pourrais l'imaginer, découvrant de autant de nouvelles cultures. Même si je me doute que la vérité n'est pas toujours telle qu'il me la décrit, elle est forcément plus belle que le quotidien d'une demoiselle à Aubétoile. Ma famille ne m'a jamais fait regretter d'être née fille, mais la vie hors de mon domaine me fait penser le contraire. Si j'avais été un homme, la vie aurait peut-être été plus intéressante. Tout ce que je souhaite, c'est la tranquillité. Avoir le choix de mener ma vie telle que je l'entends, et même si jusqu'à présent ça a été le cas, j'ai l'amère impression que cela ne saurait durer plus longtemps. Le monde me découvre, je ne suis plus cachée derrière les falaises de Terremer, et j'ai peur que le monde ne me dévore. Et quand je parle du monde, ce n'est pas des sept royaumes et des créatures qu'ils abritent, mais plutôt de celles qui résident à même le palais royal.

Lorsque Màebh termine son récit, je reste un moment perdue dans mes pensées. A nouveau, je le vois lui et son cheval, sans aucune limite. Je soupire longuement, assise sur le banc de pierre qu'il m'avait enseigné avant de commencer son histoire. Je regrette presque qu'il ait déjà terminé, mais je comprends qu'il ne puisse trop s'attarder. Certaines choses doivent rester confidentielles, et je ne peux lui en vouloir pour cela. Ainsi, lorsqu'il prend des nouvelles de mon côté, je laisse échapper un léger rire. Je trouve ça toujours étonnant qu'il me demande encore si je n'ai rien à lui raconter. Car rares sont les hommes qui regardent au-delà de mon physique comme le fait Màebh. Il m'écoute, même quand je n'ai rien à dire, ce que peu d'hommes font. En général ils préfèrent m'observer, sans prendre la peine de comprendre le sens de mes mots. Mon précédent fiancé en a même certainement subit les conséquences. J'ai toujours été persuadée qu'il a été la victime de jalousies, et aujourd'hui j'ai bien peur d'être la prochaine cible. En effet, l'attention que porte le roi à mon égard n'est pas toujours bien perçue par tous et toutes. « Vous avez manqué tant ! » je réponds avec ironie. « J'ai parfois l'impression de mener mes propres batailles ici. Les femmes me méprisent car le roi m'apprécie, ce qui me dépasse entièrement. Je ne me sens pas vraiment à l'aise, je dois l'avouer. Je ne sais déjà que penser des avances du roi, alors le dédain que l'on me porte à côté ne m'aide vraiment pas dans mes choix. » Car j'ai bien un choix à faire. Un jour ou l'autre il faudra que je me décide, que je réponde aux attentes d'Halbarad ou que je rentre chez moi. Dans les deux cas, c'est une situation plutôt définitive, et c'est cela qui m'effraye. Fort heureusement, j'ai la liberté de dire non, mais cela donne un tel vertige.
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MessageSujet: Re: things change, doesn't mean they'll get better ± aurore    things change, doesn't mean they'll get better ± aurore  EmptyMer 18 Déc - 13:25



Things change, doesn't mean they'll get better.
Feat Màebh & Aurore.

Il m'arrivait parfois de me perdre dans mes souvenirs. Et les souvenirs emportaient souvent avec eux un lot de remords que je m’efforçais de chasser au loin le reste du temps. Je n'avais pas encore beaucoup vécu, j'étais jeune. Je ne pouvais pas me vanter d'avoir assister à une quelconque bataille ou d'avoir un jour risquer ma vie dans une lutte funeste où j'aurais été victorieux. Je n'étais qu'un jeune homme, de naissance noble, qui avais fait beaucoup d'erreurs. Les fautes forgent le caractère, elles font de nous ce que nous sommes et il est souvent difficile de s'en défaire. Serais-je différent aujourd'hui si je ne m'étais pas un jour blessé face à cet étalon qui ôta la vie à Australe ? Et cette dernière, peut-être serait-elle encore vivante. Nous serions dès lors mariés et mon père aurait surement fait ses adieux. Père. Je n'avais que peux de nouvelles depuis mon ascension au sein des Cavaliers Verts. Je m'avouais avec honte préférer ma vie loin des murs du domaine Graceford. L'air est plus pur loin des responsabilités accablantes de l'élevage, je ne me sens plus obligé de rendre mon père fier. Et pourtant, ce devrait être mon premier souhait, mon voeux le plus cher. Souhaiter plus que tout au monde que dans un dernier souffle mon père me sourisse en me disant avec fierté qu'il mourrait heureux. Heureux car laissant derrière lui une famille qui saura reprendre son oeuvre et l'honorer. Je n'honorerais jamais mon père, pas plus que ma pauvre mère. Une femme que je n'ai jamais connu. Lui ressemblais-je ? Partagions-nous les même yeux ou le même sourire ? Que de futiles questions. Des questionnements qui m'enfonçaient toujours plus dans la mélancolie, qui me faisaient oublier l'espace de quelques instants la fureur du dehors. La course au trône, le doute planant sur Halbarad, le retour possible des Engeances, tout ceci laissait place à des doutes égoistes et purement intimes. Je m'étais forgé mon identité avec les outils que m'avaient offert mes erreurs, mes choix et mes mots. Et aujourd'hui, j'aurais donné beaucoup pour savoir ce que je serais devenu à l'aide d'outils différents. Peut-être n'aimerais-je pas ce que je verrais...

L'air tiède de Cahoridie venait rouler contre les murs clairs d'Aubétoile et une brise vint rafler contre les dalles de l'écurie, emportant dans leur sillon quelques mèches d'Aurore qui dansèrent autour de son visage dans un ballet hypnotique. J'avais toujours été passionné par les femmes. Comment pouvait-on les haïr ? N'étaient-elle pas toutes si différentes, l'une farouche vous griffera de tout son orgueil tandis qu'une autre, plus timide, vous caressera de ses mots poétiques et enchanteurs. La douceur, la fermeté, deux concepts qu'une femme pouvait incarner sans paradoxes, sans fausses notes. Je n'approuvais pas les éducations qui imposaient aux jeunes lady une seule facette, une seule et unique façon d'être. J'aimais les défis, les surprises. Les chemins tout tracés étaient d'un ennui mortel et il était toujours agréable de se heurter à quelques murs. Histoire de se remettre en question l'espace de quelques instants et revenir plus déterminé qu'auparavant pour remporter la manche avec un grand succès. Je ne me prétendrais jamais coureur de ces dames, j'avais bien trop de respect pour ne serait-ce qu'oser prétendre mériter une de ces magnifiques créatures aux formes douces et à l'esprit affûté. J'avais, fort heureusement, déjà quelques conquêtes à mon actif mais je n'avais jamais fuit, je ne m'étais jamais montré impoli. J'avais beau ne pas avoir l'air des plus loquace, au grand jamais je ne me serais permis de traiter de manière indécente une femme. Mes pérégrinations mentales disparurent lorsque la voix d'Aurore revint se loger au creux de mes oreilles. Un sourire fugace illumina mon visage quelques instants avant de s'effacer. Je l'écoutais me raconter ses doutes, ce qu'elle avait sur le coeur. Je n'osais pas prétendre savoir ce qu'elle vivait, mais je pouvais au moins comprendre la situation. Ce devait être difficile. J'avais été accueilli à bras ouverts chez les Cavaliers Verts, je n'osais imaginer ce que cela aurait été s'ils m'avaient dévisagés et murmuré des propos peux sympathique sur mon passage. Lors de mes passages au palais royal il m'arrivait d’intercepter l'une ou l'autre discussion enflammé quant au roi et ses désirs. Le prénom d'Aurore figurait souvent dans ces conversations et ils n'étaient pas dès plus flatteurs.  Je trouvais cela irrespectueux, elle n'avait pour sa part jamais demandé à être ainsi le point de mire de tant d'attention. J'espérais, en ce qui me concernait, pouvoir lui apporter un peu de liberté dans ce dédale de mépris et de messes basses. "Les batailles que l'on mène au sein de sa maison sont souvent les plus ardus. J'aimerais tellement pouvoir vous aider à oublier ce mépris, mais je ne sais comment. Vous voir ainsi m'attriste plus que de raison." avouais-je d'un ton plus bas pour éviter que de mauvaises oreilles ne m'entende. Non pas que j'avais des choses à cacher, mais je préférais ne pas prendre le risque que mes paroles ne soient mal comprises. "Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour vous redonner le sourire, Aurore ?" Il n'était pas dans mes habitudes de me soucier du bien être des autres, mais le cas présent était un cas de force majeur. Une jolie jeune femme tel que lady Hawklin ne pouvait rester triste plus longtemps.

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MessageSujet: Re: things change, doesn't mean they'll get better ± aurore    things change, doesn't mean they'll get better ± aurore  EmptyDim 29 Déc - 18:31



Things change, doesn't mean they'll get better.
Feat Màebh & Aurore.



L'attention que me porte Màebh un peu plus fort au fil des jour a le don de me réchauffer le coeur. Ma famille loin de moi, j'ai l'impression de perdre tout le soutien avec lequel j'ai grandi. Toujours chouchoutée et dorlotée, c'est comme si je découvrais la vraie vie à Aubétoile. La cruauté, la course à la meilleure place, l'avidité de pouvoir, tout cela m'était complètement inconnu avant mon premier voyage à la capitale. J'ai grandi dans l'innocence la plus complète, et nous n'avons que très rarement abordé les questions d'héritage, de succession ou de mariage. Mon propre mariage s'est déroulé de façon presque naturelle. Ou du moins mes fiançailles, car je ne suis pas allée jusqu'au stade de la cérémonie. La mort de mon fiancé a été un bref aperçu de ce que les hommes sont capables de faire par cupidité ou par jalousie. Et pourtant, j'ai beau dire que je découvre la vraie vie ici, rien ne me paraît naturel. Tout est superficiel, calculé, arrangé. Nous avons beau vivre sur la même Terre, j'ai la nette impression qu'un monde me sépare de la vie que l'on mène à Aubétoile. Certains diront que c'est une chance pour moi d'être ici, mais je ne suis pas certaine de partager cet avis. L'atmosphère de la capitale a la fâcheuse tendance de m'oppresser, ce qui ne me rassure pas quant aux avances du roi. Sa personnalité me plait énormément, et je sais qu'il serait vraiment un très bon maris, mais c'est le roi. Quel avenir pourrait me réserver un homme entièrement pris par ses devoirs, ses responsabilités ? Les jalousies finiront bien un jour où l'autre par nous rattraper, tout comme ce fut le cas de mon précédent fiancé. En plus de ne pas être à l'aise, je ne me sens pas en sécurité, craignant que toute cette effervescence autour de ma personne ne produise un quelconque événement que je pourrais regretter.
Je soupire longuement, et me relève tandis que Màebh exprime sa désolation quant à ma situation. Je marche quelques pas en direction d'un box dans lequel se trouve un cheval, et pase ma main sur ses naseaux tandis que ma tête trouve appui contre son encolure. « Votre compassion me touche profondément Màebh. Malheureusement je doute que nous puissions y faire grand chose. C'est un sort auquel les personnes de notre rang ne peuvent échapper. » je lui réponds en tendant de lui adresser un léger sourire, comme pour atténuer la lourdeur de mes propos. Il est vrai que si nous étions moins bien nés, nous n'aurions pas à nous préoccuper de ce genre de choses. Mais ce serait notre santé qui nous ferait le plus défaut, donc personne n'a à envier personne en fin de compte.

Lorsque Màebh me demande s'il y a quelque chose qu'il peut faire pour apaiser mon existence, je m'apprête à lui répondre que sa présence même m'est suffisante, quand je change d'avis. Il y a bien quelque chose qu'il pourrait faire, mais oserions-nous ? Je fais mine de réfléchir quelques instants, me donnant le temps de penser à mon idée, puis une fois décidée, je me lance : « Peut-être pourrions-nous aller nous promener quelque part ? Ne fut-ce qu'en ville, même si une balade à cheval dans les pleines constituerait mon plus grand bonheur ! » Je sais que cette proposition peut sembler un peu folle. Techniquement je ne peux pas vraiment quitter le palais sans prévenir, sans escorte et sans l'approbation des autorités supérieures. Cela peut s'avérer dangereux, même si je doute que cela le soit vraiment. Le seul risque réel que nous pourrions courir, serait que nous nous fassions prendre et que Màebh doive en subir les conséquences. Soudainement, je me mets à sa place, et me dis que je suis vraiment égoïste de proposer ça. Je n'ai pas un seul instant pensé à mon ami, que j'ai certainement mit mal-à-l'aise avec mes propositions farfelues. Aussitôt, je m'excuse auprès de lui : « En fait non, laissez tomber. Je ne voudrais pas qu'il vous arrive quelque chose par ma faute. Mon idée n'était pas sage. » De plus, je commence à entendre des bruits de pas se diriger vers nous, et un garde vient m'annoncer que je suis demandée auprès de la Reine. J'acquiesce d'un signe de tête, et me retourne vers Màebh avec de prendre congé de sa compagnie. « Il me faut vous quitter. Peut-être pourrions-nous remettre cette situation à plus tard ? Encore merci Màebh pour votre soutient. » je dis en effectuant une légère révérence avant de lui tourner le dos.
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