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 Des rapports marchands Δ (Flora)

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Farwil Selkis
Farwil Selkis
ɤ REGISTRATION : 01/05/2014
ɤ PARCHEMINS : 33
ɤ STATUT DU SANG : Roturier
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Yelderhil
ɤ METIER OU FONCTION : Prince marchand

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MessageSujet: Des rapports marchands Δ (Flora)   Des rapports marchands Δ (Flora) EmptyJeu 8 Mai - 17:40



Des rapports marchands Δ (Flora) 356720esclave5

Ah, l’animation d’une Grande Vente ! Dégoût et désir se glissaient dans les cœurs de la foule chamarrée, grouillante et bruyante qui passait entre les travées pour admirer les esclaves les plus exotiques du Monde Connu. Voyez cet immense nordique aussi pâle qu’une elfette, mais au moins aussi sanguinaire qu’un fauve furieux ! Cette sublime créature aux formes attrayantes qui fait froncer les sourcils à votre dame et excite vos rêves luxurieux ! Oui décidément, si le marché aux esclaves est une fantastique attraction tous les jours de l’année, lors des Grandes Ventes, quand des milliers de marchandises humaines sont exposées et que chaque détaillant montre ses plus belles pièces humaines, c’est encore tout autre chose. Fascinant, de voir ces bourgeois amoureux de leur petite famille palper les rondeurs  laiteuses des femmes à vendre d’un air prédateur. Intéressant, ces madones de la bonne société, aux airs de mondaines sans histoire dans les salons qui soudain couvent du regard le bel esclave barbare. Oui l’appel du désir sensuel est puissant mais il ne règne pas tout à fait en maître. Une foule de comptables, de maîtres d’œuvres, mesurent, palpent, évaluent les travailleurs potentiels, notant les prix, bataillant sur la moindre pièce, s’efforçant de jauger d’un regard si tel homme à vendre pourra porter une charge lourde plus longtemps que tel autre.

Avec leurs bésicles et leurs tuniques ternes, cette légion de petites mains affairées tranche avec les regards des acheteurs. Eux ne vont pas satisfaire un désir personnel, ils achètent pour d’autres et contribuent à la bonne marche de l’économie de la Grande Île, fondée sur l’esclavage et le commerce de la chair, et ils prennent leur affaire très au sérieux. Pensez donc ! Imagions qu’un esclave présenté comme fort et fiable se révèle en fait paresseux et revêche sur un chantier et agresse un contremaître, occasionnant un retard de quelques heures ! Inacceptable. Ou imaginons que cet esclave-là, qu’on prétend capable de savoir lire, écrire, et compter, une rareté, soit en fait à peine capable d’additionner deux à deux et d’écrire son nom ? Catastrophe ! Alors il faut l’évaluer, vérifier, d’un regard aussi inquisiteur que méfiant, car c’est bien connu, à l’inverse des honnêtes clients, les marchands d’esclaves sont de véritables crapules.

Mais il y aussi d’autres spectateurs, participants, plus discrets. Loin au nord du marché, des gradins de pierre cernant une plateforme de pierre, gradins sur lesquels on a installé des loges pleines de coussins et de beaux tapis, chacune de ces loges gardée par au moins un homme d’arme. L’entrée filtrée par des hommes au regard dur et soupçonneux. Et dans ces loges, des individus richement vêtus, entourés de serviteurs libres ou esclaves. Loges qui varient selon l’importance de l’individu, selon son prestige, et la plus grande de toute, la plus fastueuse, à l’est des gradins, est celle de Farwil Selkis, aisément reconnaissable au monogramme argenté sur fond bleu, visible sur les fanions qui entourent la zone.

Dans la loge, vautré dans une mer de cousins soyeux, avec une vue plongeante sur la plateforme, Farwil Selkis. Un serviteur à sa gauche tient une coupe de vin rouge, un cru fort en bouche avec un arrière-goût fruité dont le prince marchand possède les vignobles, et un autre, à sa droite, tient un plateau de dragées sucrées. Prenant alternativement l’un ou l’autre, Selkis affiche un air de profond ennui. Il écoute un petit homme blond et sec,  qui se penche inconfortablement pour lui parler à l’oreille. De temps en temps Selkis opine. L’échange s’interrompt sur un signe de Farwil.

- Ne vous en faites pas Thodes, j’étais avisé de tout cela. Il est fâcheux que les seigneurs de Terremer tentent de nous imposer leurs taxes, mais ils s’apercevront vite de leur erreur quand leur cupidité les aura privés d’approvisionnement en bois de cèdre. Dites à nos affidés de ce secteur d’opérer un boycott jusqu’à ce qu’ils reviennent à la raison et j…

De puissants cors se firent soudain entendre, coupant net le prince marchand, qui fit signe au dénommé Thodes de se retirer. La Vente Privée commençait. Il se redressa sur ses coussins, observant la plateforme en contrebas. D’une ouverture dans les gradins, on fit avancer des esclaves qui n’étaient pas enchaînés, mais cernés par des gardes en uniforme ocre, dont l’allure était à l’égal de leurs capacités. Cela faisait longtemps que Farwil n’avait pas mis les pieds dans ce genre d’exhibitions, mais il se trouvait qu’il s’était engagé à financer entièrement cette Vente Privée, signe indiscutable de prestige et de force. Une démonstration un peu vulgaire, mais dans un milieu dépourvu de lois écrites, il fallait parfois rappeler quelles étaient les personnes qui tenaient les rênes de l’ensemble et cela passait aussi par ce genre de manœuvres.

Les esclaves étaient annoncés les uns après les autres et on vantait leurs capacités exceptionnelles via un crieur à la voix de stentor. Ici un homme capable de soulever quatre fois son poids, là une érudite spécialisée dans la culture elfique antique. Farwil hésita à l’acheter, mais après réflexions il se dit qu’il payait ou possédait déjà de nombreux spécialistes et que cela ne serait pas très courtois de se ruer sur l’un des premiers lots alors qu’il était l’organisateur de la vente. Ensuite vint un ancien assassin, qui fut acheté à prix d’or par un mystérieux personnage s’étant acquitté du droit d’entrée de la vente privée sans sourciller et que Selkis soupçonnait d’être un émissaire d’une personne fortunée à qui l’ancien assassin avait fait du tort. Il ricana de la déveine de ce dernier et patienta, ne trouvant toujours rien de plaisant parmi les articles bipèdes qui défilaient.

Jusqu’à ce que, finalement, arrive un lot sortant de l’ordinaire. C’était une jeune fille aux longs cheveux foncés, à la peau de pêche, au maintien gracieux, qui malgré sa carrure modeste, attirait l’attention par sa beauté et sa prestance. Elle avait aussi un je ne sais quoi de mystérieux qui excitait la curiosité de Selkis, et le crieur affirma qu’elle était dotée d’une grande intelligence, d’une vivacité certaine, qu’elle était familière des baumes et autres cataplasmes, qu’elle savait lire, écrire, et compter. Et surtout, qu’elle était amnésique. Beauté, mystère et expérience de guérison ? Sans compter que, pour conclure, l’homme brandit un certificat de virginité aux yeux du riche public. Nul doute à concevoir, il s’agissait d’un lot de roi, mais ce qui intéressait le plus Farwil était, outre son corps qu’il regardait avec un désir non dissimulé, cette histoire d’amnésie qui promettait de l’énigme, et il adorait les énigmes. Farwil fit signe à son héraut, un homme à la mise flamboyante, en retrait derrière lui, et lui tendit un feuillet. Le héraut courut à perdre haleine en bas des gradins, au niveau de la plateforme, et porta à la note à un gros homme aux cheveux cirés, le vendeur. Tout cela était très codifié, le vendeur faisant lui-même signe au crieur, qui lut le feuillet, prit une profonde inspiration et cria.

- Le Très Honorable Farwil Selkis offre deux-cent pièces d’or et trois  génisses de pure race pour l’esclave numéro 5 ! Qui surpassera son offre ?

Farwil se rencogna dans ses coussins. Personne n’oserait contre enchérir contre lui. Il avait frappé un grand coup, faisant une offre plus importante que la normale quoique de peu, marquant sa volonté réelle de posséder l’esclave. Personne dans la Cité Libre, assurément, ne se risquerait à…

- Le sieur Faral Qaval offre deux-cent-cinquante pièce d’or et un étalon !

Des hoquets stupéfaits retentirent dans la loge et dans les gradins. Un homme sans titre précédant son prénom, donc un vulgaire parvenu absolument pas introduit dans la haute société de la grande île, osait surenchérir par-dessus Farwil Selkis ! Ce dernier se redressa d’un geste rageur, et siffla un de ses gardes.

- Trouvez-moi qui peut bien être ce fou, et vite.
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Flora
Florathe world
ɤ REGISTRATION : 13/03/2014
ɤ PARCHEMINS : 90
ɤ STATUT DU SANG : Orpheline ɤ origines inconnues ɤ plus tard esclave
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Inconnue ɤ trouvée dans le fleuve près de Tranquillien en Cahoridie
ɤ METIER OU FONCTION : vagabonde ɤ guérisseuse ɤ puis esclave de Farwil Selkis dans la Cité Libre
ɤ INVENTAIRE : une robe dans les tons ocres, une chemise blanche, un châle servant parfois de voile, une ceintures tissée ou en cuir, des bottes en cuir, une sacoche de médecines, une bourse, une dague.


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MessageSujet: Re: Des rapports marchands Δ (Flora)   Des rapports marchands Δ (Flora) EmptyJeu 8 Mai - 19:30

– Toujours aussi silencieuse la gamine ?
– Toujours. Elle n’a pas dit un mot, même aux femmes. Elle est sans doute muette.
– Tant qu’elle n’est pas sourde, c’est plutôt une bonne chose? non ? La plupart des maîtres n’aiment pas avoir des esclaves rebelles et bavards. Une idée de son âge ?
– Non. Sans doute une quinzaine d’années.
– Cela aurait été mieux d’avoir une date un peu plus précise. Peut-être faudra-t-il trouver un moyen de la faire parler...
–  C'est tout de même étrange qu'elle soit si calme à présent. Elle s’est tout de même débattue comme une belle diablesse lorsque nous l'avons attrapé...
– Elle devait encore être sous le choc. Elle était couverte de sang après tout, qui sait ce qui a bien pu lui arriver...
– En tous cas, c'est bien dommage qu'on nous ait défendu d'y toucher. Un joli morceau, je suis sûr que son futur maître va bien s'amuser...


~*~

Les locaux couverts du marché aux esclaves de la capitale de Yelderhil étaient tout simplement gigantesques. Les plus rares ou les plus belles « marchandises » allaient au marché supérieur, celui où les Yelderhiliens les plus fortunés ou les plus avides d'exotisme avaient leur entrée dans des ventes dites « privées » . Et c'était là qu’ils avaient mené la jeune fille.

Le lieu était extrêmement bruyant. Des discussions, des cris, des pas, des bêtes, des enfants, des adultes, des hommes, des femmes, des froissements de tissu, des tintements de vaisselle, des cliquètements de chaînes... Les gens marchandaient à vive voix, criaient et se pressaient entre les nombreux stands dressés. Sur les estrades, les vendeurs faisaient monter hommes et femmes pour la présenter à la foule. Arrivée dans le lieux de ces enchères spéciales, le bruit devint soudain bien moindre et de nombreuses odeurs disparurent.

La zone réservée aux ventes privées était maintenue toujours propre et à l'écart de la population lambda. Les loges destinées aux potentiels acheteurs n'étaient que luxe et confort et  les marchands de ces ventes spéciales mettaient un point d'honneur à mettre en valeur chacun de leur produit. Une petite entrée théâtralisée, quelques démonstrations, une musique appropriée et parfois même un petit récit captivant précédait chaque début d'enchère. La technique était efficace car la vente était à la fois un spectacle, ce qui attirait beaucoup de gens venu simplement regarder. Et qui finissaient souvent par acheter, bien sûr.

Contrairement à la plupart des autres esclaves, la jeune fille n’était ni menottée ni enchaînée, et elle n’était pas non plus à moitié nue comme certains. Vêtue d'une simple robe blanche, immaculée qui révélait son dos nue et dont le haut était rattaché au collier en métal qui se trouvait à son cou, elle avait le port droit bien que ses yeux soient baissés vers le sol. Il fallait dire qu’elle s’était montrée parfaitement docile depuis sa capture, encore perdue et confuse par l'amnésie qui l'avait frappé et semblait assez récente. Elle ne se souvenait plus de sa famille, de ses origines, ni même de son nom.

Le souvenir le plus ancien qu'elle ait eu et d'avoir essayé de survivre en pleine nature pendant quelques jours avant sa capture et d'avoir eu les vêtements couverts de terre et d'un sang qui n'était visiblement pas le sien. Plus tard, au cours du voyage, elle avait découvert qu'elle savait lire, écrire, compter, mais aussi soigner, à la plus grande surprise de ses ravisseurs lorsqu'elle avait pu soigner un des soldats du convoi, mortellement blessé par une attaque de bandits et à qui elle avait probablement sauvé la vie.

Tout au long du voyage, elle avait très peu parlé et s'était faite aussi discrète que possible, ne se plaignant pas et ne demandant rien à ses ravisseurs. Elle avait remarqué qu'elle ressentait une certaine peur et un danger omniprésent en la compagnie des hommes. Cela avait d'ailleurs failli mal se passer, au début, si la femme qui menait ces mercenaires ne les avait pas arrêté...

Désireuse d’en tirer le meilleur prix, la maîtresse esclavagiste qui l'avait capturé avait fait en sorte qu'elle soit donc traitée avec le plus grand soin. Elle avait été emmenée à un établissement où des femmes jeunes et moins jeunes avaient pris en charge les préparatifs. Elles l’avaient d'abord contemplé avec une expression d'étonnement puis l'avaient lavé, enduit son corps de crèmes et d’onguents parfumés, et manucuré ses ongles.

Lorsque la plus vieille dame avait démêlé ses longs cheveux, les autres filles autour d’elle avaient chuchoté l’air stupéfait. L’empressement et l’admiration des femmes avait troublé la jeune fille. Ne comprenant pas ce qui se passait, elle avait écarquillé les yeux. La vieille femme avait alors sortit d'un des tiroirs un miroir rond dont le dos s’ornait de fleurs et d’oiseaux gravés avec art. Elle l'avait tendu de manière à lui permettre de voir son reflet. Son propre visage l'avait réduit au silence.

Ils l'avaient poussé  l'annonceur commençait à vanter ses qualités, indiquant qu'elle était jeune, docile, cultivée, vierge et en excellente santé. L’esclavagiste avait ensuite saisit son menton pour l’obliger à relever la tête et montrer son visage au public. Les mains de la jeune fille tremblaient fort et son cœur battait à tout rompre. Elle avait envie de disparaître, ne supportant pas tous ces regards sur elle. Le temps semblait se dérouler de manière très étrange.

– Regardez moi ces perles tranchantes...
Il lui fit ouvrir la bouche, d'une main experte, dévoilant deux rangées de dents immaculées.
– N'est-ce pas de la bonne qualité ?

– Le Très Honorable Farwil Selkis offre deux-cent pièces d’or et trois  génisses de pure race pour l’esclave numéro 5 ! Qui surpassera son offre ?

Puis quelques temps plus tard.

– Le sieur Faral Qaval offre deux-cent-cinquante pièce d’or et un étalon ! Qui sera le premier à faire monter le chiffre pour cette offre exceptionnelle ?

Qui serait son futur maître lui était sans doute égal puisqu'elle ne connaissait rien de ces hommes. Elle ne savait rien sur l'endroit où elle se trouvait, ni sur les raisons de sa capture, ni sur son passé. Elle était simplement perdue et terrifiée, et cette amnésie lui avait retiré toute idée de direction à suivre. Si elle ne savait pas qui elle était, comment pouvait-elle savoir ce qu'elle devait faire ?
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ɤ METIER OU FONCTION : Prince marchand

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MessageSujet: Re: Des rapports marchands Δ (Flora)   Des rapports marchands Δ (Flora) EmptyVen 9 Mai - 12:46

Un silence pesant s’était abattu sur les gradins, tandis qu’un homme murmurait l’oreille de Selkis, qui s’était mis debout et regardait une autre loge, tout en bas des gradins est. A vrai dire c’était plus une cahute qu’une loge, c’était à la limite de ce qui était admis dans la Vente Privée. Farwil acquiesçait de temps à autres et murmura quelques questions, une moue méprisante lui venant au visage. Quand son interlocuteur eut fini, le mage donna quelques instructions et se fit apporter un grand portevoix en bronze que l’on installa sur le balcon de sa loge afin qu’il puisse s’exprimer et se faire entendre de ses pairs. Il y eut un peu de suspens volontaire, tandis qu’il faisait mine de présider aux derniers ajustements et de regarder sa tenue, laissant les autres dirigeants de la Grande Île attendre avec amusement ce qui allait suivre. La sympathie du public lui était de toute façon acquise, car si nombreux étaient les jaloux et les rivaux, la plupart respectaient l’ascension fulgurante de Selkis et n’étaient pas insensibles à son charisme. Et donc, finalement, il s’exprima.

- Veuillez pardonnez ce moment de flottement, chers amis, mais je suis surpris ! Surpris par l’incommensurable honneur qui nous est fait ! Pensez donc que le sieur Faral Qaval, est un noble continental ! Il est apparenté aux Dayne de l’Intranquille, voyez-vous ça ! Applaudissons, chers amis, ce noble visiteur, qui j’espère nous fera l’honneur d’avancer au centre de la plateforme pour aller chercher cette esclave que je lui cède bien volontiers !

L’assistance éclata de rire, pressentant un tour cruel à la manière des libres gens, et applaudit avec dérision. Et le sieur Qaval de sortir de sa petite loge et de se diriger d’un pas conquérant vers l’esclave, pas conquérant toutefois amoindri par sa stature corpulente et son visage si exagérément joufflu qu’il en devenait comique. Il faisait de petits signes à la foule, semblant vraiment persuadé que tous ces hommages étaient sincères, offerts pour sa noblesse de sang ! Son attitude commença même à rendre perplexe certains rieurs, et s’avisant de cela, Farwil reprit la parole.

- Vous vous dites peut être, mes amis, mais « quelle est l’histoire de ce noble seigneur ? ». Oui je le vois bien ! Hé bien figurez-vous que Faral a été un très vilain garçon ! Pensez donc… il jouait avec la chair des esclaves mais aussi des domestiques avec des tenailles, un fer rouge ! Au bout d’un moment Eol Dayne en a assez et le condamne à l’exil, mais la chance n’a pas abandonné notre noble ami qui après un an à errer de plans minables en occasions manquées, trouve… une mine d’or ! Une mine d’or ! Il a trouvé une vraie mine d’or !

L’assistance explose en une hilarité bruyante. « L’homme qui trouve la mine ». Un qualificatif de la Grande Île, peu flatteur, pour désigner le simplet qui par une série de coups de chances phénoménaux, ou, par extension, grâce à un héritage, réussit à se hisser dans une position de supériorité vis-à-vis de ses pairs. Le fait que précisément un noble continental quoique de sang presque roturier soit « l’homme qui trouve la mine », au sens propre du terme, semble être un délicieux coup du sort et plus d’un marchand a les larmes aux yeux tandis que Qaval est figé au milieu des moqueurs, son teint devenant aussi maladif que la cendre humide.

- Hé bien allez y mon brave ! Prenez votre dû, prenez cette esclave que vous avez gagné !

Et l’homme, la tête rentrée dans les épaules, de s’avancer vers la jeune fille, commençant à esquisser un sourire libidineux. Et soudain, une barrière de flammes d’apparaître devant lui ! Qaval recula, poussant un hurlement évoquant davantage un bruit porcin et spongieux, qui fit se gausser d’autant plus l’assistance. Ses paroles étaient indistinctes mais il sembla crier de colère et on crut entendre parler de « droits » et de « paiement », tandis qu’il contournait les flammes afin de se rapprocher de de l’esclave par un autre côté, mais, las, la barrière incandescente revint au même endroit et il fut une nouvelle fois frustré. Il s’égosilla en direction de la loge de Selkis, brandissant son petit poing potelet dans une menace assez dérisoire. Ledit Selkis, lui, était affalé sur ses coussins, les larmes aux yeux, et malgré tous ses efforts il ne put immédiatement reprendre la parole. Une autre voix s’éleva alors dans les gradins, provenant d’une loge faisant face à celle de Selkis, de l’autre côté de la plateforme. L’homme qui parlait était un chauve au physique sec et noueux et était habillé de façon quelque peu austère, apparence froide démentie par ses yeux pétillants et sa voix amusée.

- Il semble, monsieur le continental, que  l’Honorable Selkis vous nie, de façon tout à fait brûlante, le droit d’être ici parmi nous. Dans ces circonstances, déclama-t-il d’une voix emphatique, il est de coutume que l’offensé et l’offenseur se livrent un duel. J’imagine que vous ne voyez pas d’objections à affronter notre bon mage dans une confrontation avec l’aide de vos dieux, si toutefois ils ont fait la traversée !

Nouvelle explosion d’hilarité, tandis que Qaval crachait et tempêtait, avant de fuir la plateforme, et la vente, sous les sifflets et les quolibets des centaines de spectateurs, de gardes, et de serviteurs, unis en cet instant dans la détestation moqueuse de ce petit seigneur déchu, bouffi, qui s’imaginait que la Grande Île reconnaissait uniquement l’argent et qu’il n’y avait aucune loi tacite, aucune coutume non écrite, bref qui avait foulé Yelderhill en sujet du royaume, arrogant et sûr de ses droits inexistants. Que c’était agréable, songea Selkis, toujours affalé dans ses soieries, de vivre dans une société qui condamnait à part égale l’imbécilité et la faiblesse.

Une foule compacte se pressa au bout d’un moment dans les alentours de la loge du mage, riante et dansante, s’organisant de façon totalement improvisée une sorte de fête, ces messieurs dames jouant aux cartes et se gaussant encore de l’homme qui trouve la mine. En contrebas, les gardes des esclaves maintenaient fermement leur surveillance, habitués aux caprices insensés des riches personnages pour qui ils travaillaient, tout cela sous le regard ébahi des esclaves, qui, eux, découvraient toute l’inconstance de leurs futurs propriétaires. Au bout d’un moment, les jeux cessèrent, et des serviteurs vinrent apporter des petits fours et des verres d’un alcool léger, les conversations posées succédant à l’animation. Et finalement, la pause informelle prit fin et tous regagnèrent leur loge. Dans le même temps Selkis envoya un messager en bas des gradins au propriétaire de l’esclave qui avait, indirectement, déclenché cette cohue, pour l’informer qu’il maintenait son offre et qu’il souhaitait se la faire amener immédiatement. Les tractations durèrent quelques instants et l’affaire fut réglée.

Farwil reporta son attention sur la vente. En effet tandis que le précédant marchand finissait d’écouler ses produits, c’était au tour de la Maison Marchande Selkis de faire défiler ses lots. Tous étaient une qualité exceptionnelle, qu’il s’agisse des potentiels gladiateurs, des esclaves de confort ou des futurs aides administratifs. Le mage n’intervenait pas dans la vente, regardant ses employés du bas de l’échelle faire monter les enchères. Ils avaient été bien formés et Farwil était plutôt satisfait de leur prestation, qui démontrait un sens du spectacle autant qu’une bonne maîtrise des affaires. Et puis, on toqua à la porte de sa loge. Il fit signe à l’un de ses serviteurs d’ouvrir, et entra la belle amnésique. Il hocha la tête, absorbé pendant un moment par un calcul complexe impliquant les frais d’acheminement des esclaves venus du petit archipel des Assari comparés à ceux, du même type, enlevés clandestinement dans le sud du continent. Ce n’est qu’au bout d’une grosse minute qu’il tourna enfin la tête vers la nouvelle venue, dont on avait retiré le collier – aucune des esclaves féminines de Farwil ne portait cet hideux bout de métal qui enlevait tant à leur grâce – à qui il dédia son sourire le plus charmeur.

- Ah bonjour, assieds-toi donc ici à côté de moi, et observons ensemble la fin de cette vente, fit il en lui ménageant une place sur les coussins. Ainsi, tu es amnésique ? Tu ne te souviens donc point de ton nom ?
I
l était franchement curieux. La beauté de la jeune femme et ses courbes dissimulées sous sa robe blanche, qu'on ne pouvait qu'imaginer, avivaient son désir, mais c’était avant tout le mystère qui l’avait poussé à l’acheter.
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ɤ STATUT DU SANG : Orpheline ɤ origines inconnues ɤ plus tard esclave
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Inconnue ɤ trouvée dans le fleuve près de Tranquillien en Cahoridie
ɤ METIER OU FONCTION : vagabonde ɤ guérisseuse ɤ puis esclave de Farwil Selkis dans la Cité Libre
ɤ INVENTAIRE : une robe dans les tons ocres, une chemise blanche, un châle servant parfois de voile, une ceintures tissée ou en cuir, des bottes en cuir, une sacoche de médecines, une bourse, une dague.


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MessageSujet: Re: Des rapports marchands Δ (Flora)   Des rapports marchands Δ (Flora) EmptyVen 9 Mai - 16:32

– Veuillez pardonnez ce moment de flottement, chers amis, mais je suis surpris ! Surpris par l’incommensurable honneur qui nous est fait ! Pensez donc que le sieur Faral Qaval, est un noble continental ! Il est apparenté aux Dayne de l’Intranquille, voyez-vous ça ! Applaudissons, chers amis, ce noble visiteur, qui j’espère nous fera l’honneur d’avancer au centre de la plateforme pour aller chercher cette esclave que je lui cède bien volontiers !

Les gens riaient et applaudissaient mais la jeune esclave n'avait pas l'impression de se retrouver connectée à la même réalité. Tout cela lui paraissait déjà loin, comme hors du temps, elle s'en trouvait détachée, l'esprit comme perdu dans un nuage brumeux opaque, les paroles qu'elle entendait ne faisant plus vraiment sens.

– Vous vous dites peut être, mes amis, mais « quelle est l’histoire de ce noble seigneur ? ». Oui je le vois bien ! Hé bien figurez-vous que Faral a été un très vilain garçon ! Pensez donc… il jouait avec la chair des esclaves mais aussi des domestiques avec des tenailles, un fer rouge !

La tête toujours baissée, la jeune fille semblât prends conscience de ces paroles ne peut s'empêcher de frissonner. Était-ce ce que lui réservait la suite ? Une vie de douleurs et d'humiliation ? Était-ce ce que le sort réservait pour elle ?

– Au bout d’un moment Eol Dayne en a assez et le condamne à l’exil, mais la chance n’a pas abandonné notre noble ami qui après un an à errer de plans minables en occasions manquées, trouve… une mine d’or ! Une mine d’or ! Il a trouvé une vraie mine d’or !

Visiblement, le rival de celui qui avait "emporté" cette enchère en profitait pour le ridiculiser, semblait-il avec le soutien du peuple qui répondait par de grands éclats de rire.

– Hé bien allez-y mon brave ! Prenez votre dû, prenez cette esclave que vous avez gagné !

Lorsque le gros homme au teint pale et au visage rougeaud s'avança vers elle, la jeune fille ne put s'empêcher un mouvement de recul. Elle sentait quelque chose chez  lui qui évoqua instantanément le danger. C'est alors qu'une barrière de flammes apparut entre eux, encore et encore jusqu'à l'empêcher de parvenir jusqu'à elle.

Étrangement, elle se sentit comme soulagée, ce qui ne fut pas le cas de celui qui s’apprêtait à devenir son maître et avait hurlé. Était-ce normal ? N'aurait-elle pas du être effrayée par ce soudain jaillissement de flammes comme semblaient l'être les gens autour d'elle ? Le responsable semblait apparemment être en haut des gradins, qu'elle ne pouvait voir d'où elle était placée.

– Il semble, monsieur le continental, que  l’Honorable Selkis vous nie, de façon tout à fait brûlante, le droit d’être ici parmi nous. Dans ces circonstances, il est de coutume que l’offensé et l’offenseur se livrent un duel. J’imagine que vous ne voyez pas d’objections à affronter notre bon mage dans une confrontation avec l’aide de vos dieux, si toutefois ils ont fait la traversée !

Alors que les gens s'agitaient autour d'elle, riaient, célébraient une victoire dont elle se moquait visiblement et n'était qu'un pion, rien de plus qu'un objet, un homme lui faisait quelques dernières recommandations. Il lui rappelant que qui qu'elle ait put être par le passé, elle n'avait plus aucun droit à présent et était soumise au bon vouloir de son maître, qu'elle ferait donc aussi bien de lui plaire autant que possible si elle voulait rester en vie.

Un jeune garçon à l'aspect efféminé et vêtu d'une toge arriva alors pour finir de l'apprêter. Il lui retira son collier de métal et réajusta sa robe. La petite brune ne put s'empêcher de se masser le cou, soulagée, mais ne fit aucun commentaire, toujours aussi silencieuse qu'à son habitude. L'éphèbe la conduisit ensuite à une loge dans laquelle se trouvait son nouveau maître.

– Ah bonjour, assieds-toi donc ici à côté de moi, et observons ensemble la fin de cette vente.

Obéissante, l'adolescente s'assit sans un mot à l'endroit qu'il lui avait indiqué d'un geste et rassembla ses mains sur ses genoux serrés, la tête basse et le regard vide.

– Ainsi, tu es amnésique ? Tu ne te souviens donc point de ton nom ?

Elle releva le menton et tourna la tête pour plonger un instant ses yeux émeraude dans le regard bleu de celui qui venait de devenir son maître. Puis elle les baissa avant de hocher la tête en signe de négation avec un petit sourire triste. Elle ne se souvenait pas de son nom ni de rien d'ailleurs. Peut-être les hommes du convoi avaient-ils eu raison et que cela valait mieux pour elle après tout ? Peut-être qu'ainsi n'aurait-elle rien à regretter, aucun bonheur perdu ou personne aimée ?

Elle n'avait aucune idée de ce qu'elle avait pu être avant mais les déductions faites par rapport à la rare instruction qu'elle avait reçu indiquait que sa vie avant ne devait pas être si misérable que ça après tout. Certains avaient parlé de noblesse, ce qui expliquerait sans doute qu'elle ait reçu une telle éducation. Tout cela lui était égal de toute façon, elle ne savait même pas ce qui lui importait en cet instant. Etre en vie ? Peut-être...
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MessageSujet: Re: Des rapports marchands Δ (Flora)   Des rapports marchands Δ (Flora) EmptyDim 11 Mai - 1:07

Après la vente des esclaves de Sekis, ce dernier tout souriant de voir que les profits avaient dépassés ses estimations les plus optimistes, vinrent de nouveaux spectacles. Une troupe de baladins fit son apparition, à peu près une vingtaine d’individus aux costumes brillants et multicolores. Un grand chapiteau de toile percée fit son apparition, sous lequel un décor fut installé et une fois retiré, les spectateurs virent une série d’anneaux, de trapèzes et d’accessoires d’équilibristes, sur lesquels les nouveaux venus commencèrent de superbes manœuvres aériennes, une femme dont le costume figurait un aigle fit un saut périlleux et tournoya dans l’air avant de se poser gracieusement contre une rambarde, tandis que deux autres, grimés respectivement en minotaure et en preux chevalier, s’affrontant dans un combat évoquant plus une danse chorégraphique qu’une lutte à mort, et effectuaient chacun des sauts très impressionnants jusqu’à heurter leurs armes factices dans les airs, sous les applaudissements du public. Selkis sourit et eut un petit rire, avant de se tourner vers sa nouvelle acquisition, toujours sagement assise sur les coussins.

- Ils sont aidés par un mage du vent, fit il, narquois, qui les aide à réaliser ce genre de sauts périlleux. On pourrait penser que cela enlève une part de leur réussite, et pourtant il doit être fort difficile de se coordonner avec les bourrasques qu’il génère, et le mage, lui, doit faire preuve d’un grand talent pour les porter sans exercer une poussée trop forte qui les ferait choir douloureusement. Une magie fort subtile que celle du vent, jolie amnésique.

Et pour laquelle je n’ai aucun talent, omit il de préciser. Peut-être que si son environnement avait été plus doux et plus contemplatif lors de l’éveil de ses pouvoirs, il aurait pu se concentrer sur cette magie très fine ayant certains points communs avec la pratique de l’énergie aquatique plutôt que sur le feu, mais ce dernier possédait un pouvoir immédiat plus fascinant pour le jeune Farwil. Au demeurant il était convaincu qu’il s’agissait du plus puissant des quatre éléments, et en faire son domaine principal lui avait permis de surpasser de nombreux mages ayant des affinités avec les quatre domaines de par l’usage habile et intelligent qu’il faisait de flammes d’une puissance redoutable. Mais s’il avait pu atteindre ce degré de maîtrise dans tous les éléments, quelle puissance, conjuguée à l’alchimie… Enfin.

- C’est assez agaçant, de t’appeler amnésique. Trouve-toi un nom, que je puisse t’appeler plus gracieusement.

Puis Farwil de se faire apporter de l’encre, une table basse et une plume et de commencer à écrire, sans plus trop de se préoccuper de l’esclave. Le spectacle sur la plateforme n’arrivait pas à retenir son attention, car on y faisait défiler des monstres de foires, qu’il s’agisse de nains engagés dans des combats factices et humiliants, ou de colosses malformés qui exposaient leur bestialité pour déclencher les cruels quolibets de la foule. L’aspect moral de la chose ne chagrinait pas le marchand qui en avait vu d’autres, mais cela ressemblait un peu trop aux persécutions dont était victimes les mages pour lui complaire, et en outre c’était extrêmement vulgaire, et Farwil détestait le vulgaire.

Il écrivait donc, alignant les mots joliment formés à l’intention des Feunoyr, ces nobles dont il était l’allié, pour leur annoncer son intention de renégocier les prêts qu’il leur avait consenti, employant des trésors de diplomatie pour enrober ces nouvelles considérations qui ne seraient pas de leur goût, mais dont il espérait qu’ils n’auraient d’autre choix que de convenir. Il fit signe à l’un de ses échansons de remplir sa coupe de vin, quand soudain ce fut le drame. L’homme trébucha sur un coussin et la coupe se renversa contre la table basse, le précieux liquide ruinant le papier et tâchant le pourpoint de Selkis. Ce dernier émit un petit son, hybride entre sifflement et soupir, rageur, et jeta un regard noir au fautif, qui se rencognait, plutôt inquiet.

- Imbécile ! Je ne sais pas quel est exactement votre poste, mais pour me rembourser cette feuille de papier venu de Tyras, vous ferez neuf heures supplémentaires par semaine à l’entretien de mes écuries au sud de la cité, disposez maintenant, et prenez cette table et cet encrier et ces coussins tâchés avec vous. Et vous aidez le, puis laissez-moi.

Soupir. A vrai dire il aurait peut-être pu agir sur la feuille de papier mais cet incident agaçant lui avait ôté l’envie d’écrire sa lettre, qui attendrait donc quelques heures. Posant sa main sur son pourpoint, il concentra sa volonté, et une petite lueur lui enveloppa le torse. Puis il éloigna sa main, la lueur se retirant, et avec elle l’encre. Sa magie de l’eau et du liquide extirpait petit à petit l’encre sous la forme d’un nuage de brume noirâtre qui se dissipa finalement. Il entendit un déplacement à sa droite, et se rendit compte qu’il avait complétement oublié  l’existence de l’amnésique qu’il avait acheté. Il se tourna vers elle, et tressaillit. Sa robe blanche était maculée d’encre sur trois ou quatre centimètres et le résultat donnait l’impression d’un souillon peu soigneuse plutôt que d’une jeune femme raffinée. Farwil haussa un sourcil, contrarié que la belle image de son esclave soit ternie, et sa rapprocha d’elle. Elle tressaillit quand il posa la main contre ses hanches, non sans s’attarder un peu plus que de raison pour sentir cette peau sous le tissu, et lui eut un petit rire.

- Ce n’est pas ce que tu penses, pas encore en tout cas, fit il, goguenard, non, je vais simplement t’appliquer la même recette de nettoyage.

Et lui d’attirer l’encre hors du tissu de la robe. Une action toute simple mais… étrange, il avait comme senti une chose, un écho, comme des bruits de pas au fond d’un couloir enténébré dont on n’est pas sûr de l’existence. Curieux. Il jeta un regard inquisiteur à la jeune fille en retirant sa main. D’un autre côté il n’avait jamais pratiqué cette opération de désencrage, comme il aimait à l’appeler en son for intérieur, par autodérision, sur quelqu’un d’autre et il était possible qu’il y ait une résonance avec l’eau du corps humain d’une autre personne. Il haussa les épaules imperceptiblement. Cela n’était pas très important. Il reprit sa physionomie souriante.

- Alors, ce nom ? Et dis-moi, maintenant, il paraît que tu as quelques talents d’herboriste ou en tout cas que tu sais guérir les afflictions simples ? C’est amusant, ayant moi-même commencé dans cette branche, si je puis dire. Que sais-tu faire ? Es-tu familière avec les baumes cicatrisants et les cataplasmes ?

Après une certaine indifférence, la présence de cette fille et la remise à plus tard de ses projets d’écriture ravivèrent son intérêt, et il resta face à elle, plantant son regard dans le sien pour mieux la jauger.
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Flora
Florathe world
ɤ REGISTRATION : 13/03/2014
ɤ PARCHEMINS : 90
ɤ STATUT DU SANG : Orpheline ɤ origines inconnues ɤ plus tard esclave
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Inconnue ɤ trouvée dans le fleuve près de Tranquillien en Cahoridie
ɤ METIER OU FONCTION : vagabonde ɤ guérisseuse ɤ puis esclave de Farwil Selkis dans la Cité Libre
ɤ INVENTAIRE : une robe dans les tons ocres, une chemise blanche, un châle servant parfois de voile, une ceintures tissée ou en cuir, des bottes en cuir, une sacoche de médecines, une bourse, une dague.


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MessageSujet: Re: Des rapports marchands Δ (Flora)   Des rapports marchands Δ (Flora) EmptyDim 11 Mai - 2:27

La jeune esclave ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux, émerveillée par ce ballet des corps qui semblaient léviter devant elle. Contrairement à la plupart des spectateurs semblait-il, qui retenaient leur souffle, stupéfaits de voir se dérouler devant eux des actes aussi prodigieux que dangereux, elle ne ressentait aucune peur pour ses athlètes. Au contraire, elle les enviait. Il devait y avoir quelque chose de libérateur dans le fait de voltiger dans les airs comme le faisaient ces acrobates...

– Ils sont aidés par un mage du vent qui les aide à réaliser ce genre de sauts périlleux. On pourrait penser que cela enlève une part de leur réussite, et pourtant il doit être fort difficile de se coordonner avec les bourrasques qu’il génère, et le mage, lui, doit faire preuve d’un grand talent pour les porter sans exercer une poussée trop forte qui les ferait choir douloureusement. Une magie fort subtile que celle du vent, jolie amnésique.

Elle avait retourné la tête vers lui mais n'avait pas laissé ses yeux plus d'une seconde dans son intense regard bleu, préférant les baisser, avec humilité.

– C’est assez agaçant, de t’appeler amnésique. Trouve-toi un nom, que je puisse t’appeler plus gracieusement.

Des domestiques lui apportèrent  à cet instant de quoi écrire et il cessa de faire attention à elle, ce qui lui allait plutôt bien pour l'instant. Elle réfléchissait à ses dernières paroles. Un nom... Elle devait lui trouver un nom... Ses yeux étaient posés sur le spectacle qui continuait à se dérouler devant eux mais elle ne le voyait plus vraiment, totalement absorbée par ses réflexions. Elle s'imaginait volant dans les airs comme ces équilibristes un peu plus tôt, se libérant de ces chaînes qui la retenaient au sol, allant toujours plus haut, plus loin, loin des peines et afflictions de cette terre, survolant les lacs, les montagnes, traversant les océans, allant toujours plus loin, jusqu'à...

– Imbécile !

Ce fut ce cri, ces paroles dites sèchement, d'un ton cassant et sévère, qui la sortit de ses pensées. Elle ne put s'empêcher de réagir par un léger sursaut. Cela avait apparemment plus d'effet sur elle que la démonstration pyromane d'un peu plus tôt qui l'avait étrangement laissé de marbre. Elle vit bientôt la cause de l'agacement de l'homme. Du vin et de l'encre avaient été renversé et maculaient la table, le papier à lettre et  la tenue de son nouveau maître, ainsi que la sienne. Le jeune domestique avait apparemment l'air effrayé de son erreur et s'était rétracté, recroquevillé sur lui-même avec un air misérable sur le visage.

- Je ne sais pas quel est exactement votre poste, mais pour me rembourser cette feuille de papier venu de Tyras, vous ferez neuf heures supplémentaires par semaine à l’entretien de mes écuries au sud de la cité, disposez maintenant, et prenez cette table et cet encrier et ces coussins tâchés avec vous. Et vous aidez-le, puis laissez-moi.

Il avait soupiré. La jeune fille se dit qu'après de telles démonstrations de richesse et d'opulence, cet homme ne devait pas tant se préoccuper que cela du gaspillage. Ce qui devait plus l'irriter, de ce qu'elle avait cru comprendre de sa personne pour l'instant, était la médiocrité. Elle avait compris qu'il avait un certain niveau d’exigence et qu'il ne serait pas très tolérant donc face aux erreurs, échecs et insuffisance. C'était un homme qui demandait beaucoup et qui sans doute désirait toujours plus. Elle se demandait si elle serait jamais à la autour de telles attentes, elle qui n'était qu'une simple femme, qui n'avait rien, même pas de mémoire de qui elle pouvait bien être.

Elle le vit poser sa main sur sa casaque et elle sentit alors quelque chose. Elle ne saurait décrire quoi exactement mais elle sentait le pouvoir qui vibrait, qui l’auréolait presque et retentissait en elle d'une étrange façon. Elle le voyait bientôt, ce pouvoir, cette aura d'une couleur étrange, même bien avant de remarquer l'encre qui s'élevait, se retirant de la matière qu'elle imbibait par quelque force prodigieuse pour s'élever dans les airs et finit par disparaître dans un nouveau geste de la main du magicien.

Fascinée par ce qui s'était produit sans les yeux, encore confuse et troublée par ce qu'elle avait ressenti, comme un appel à quelque chose qui se trouvait à l'intérieur d'elle, elle n'avait pas tout de suite remarqué que l'homme s'était tourné vers elle. Il posa une main sur ses hanches et elle frémit, se retenant de faire un mouvement de recul. Il rit, sans doute amusé de la soudaine crainte qu'il lui inspirait et de son effarement.

– Ce n’est pas ce que tu penses, pas encore en tout cas... Non, je vais simplement t’appliquer la même recette de nettoyage.

Comme la première fois, lorsqu'il fit usage de son pouvoir, la jeune fille sentit quelque chose d'étrange résonner en elle, battant comme un tambour dans chaque parcelle de son corps. Il sembla le remarquer, un instant, mais il ne dit rien là-dessus et sembla balayer l'interrogation qu'elle avait lu dans son regard pour reprendre son sourire et sa posture confiante. Elle de son côté avait toujours les yeux baissés, et les mains ramenés l'une dans l'autre, posées sur ses jambes comme si elle effectuait une prière muette.

– Alors, ce nom ? Et dis-moi, maintenant, il paraît que tu as quelques talents d’herboriste ou en tout cas que tu sais guérir les afflictions simples ? C’est amusant, ayant moi-même commencé dans cette branche, si je puis dire. Que sais-tu faire ? Es-tu familière avec les baumes cicatrisants et les cataplasmes ?

Son intérêt à son sujet semblait s'être soudain ravivé, et elle voyait cela comme un caprice comme un autre que devait avoir les gens de son importance. Peut-être bientôt ne s'en soucierait-il plus à nouveau et elle serait oubliée. Ce qui ne serait peut-être pas une mauvaise chose d'ailleurs.

A ses questions, elle avait relevé la tête et il avait accroché son regard, l'avait emprisonné. A présent c'était comme si cette fois-ci elle ne pouvait lui échapper, elle ne pouvait détourner les yeux. Et elle ne savait plus vraiment si elle le voulait. Il y avait quelque chose d'étrange dans cet silencieux, une tension contenue qui commençait à charger l'air...

– Je ne saurais dire...

Elle avait une grande réticence à l'appeler "maître" comme l'esclavagiste lui avait recommandé, aussi préféra-t-elle ne pas le nommer.

– Je me suis surprise d'avoir des connaissances en la matière mais je ne sais quelle est l'étendue de celles-ci. Il semblerait que les bons gestes et pensées me soient naturellement venues confrontée à une situation d'urgence particulière.

Elle disait la vérité bien entendu. A moins qu'il ne l'interroge directement avec des détails et des demandes de précisions, elle doutait de pouvoir faire revenir ces connaissances à la surface simplement comme cela. Elle ne savait pas exactement ce qu'avait pu lui compter celui qui l'avait vendu, mais peut-être exagérait-il un peu le trait, ne sachant pas elle-même ce dont elle était capable.

Elle prit une inspiration et soudain quelque chose lui parut très clair, comme une évidence, comme un murmure qui lui aurait été soufflé à l'oreille. Ce fut donc presque dans un souffle qu'elle déclara.

– Elora. Mon nom est Elora.

Étrangement, elle n'avait pas eu l'impression d'inventer un nom. Ce qu'elle disait sonnait comme vrai, terriblement vrai. Était-ce vraiment son nom ? Son esprit l'aurait-il gardé en empreinte sans pourtant lui faire revenir les souvenirs qui lui étaient liés ?
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Farwil Selkis
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MessageSujet: Re: Des rapports marchands Δ (Flora)   Des rapports marchands Δ (Flora) EmptyDim 11 Mai - 18:14

Farwil eut un rire doux et jeta un coup d’œil intrigué à la jeune femme. Son attitude était étonnante. Dans son existence il avait été confronté à plusieurs types d’esclaves féminines. Il y avait celles qui étaient perpétuellement terrorisées par leurs maîtres et qui tremblaient dès qu’on leur adressait la parole, et d’autres qui choisissaient au contraire de faire preuve d’un zèle mielleux et d’être obséquieuses au possible, se mettant en compétition avec leurs sœurs esclaves et même, bien souvent, prenant le parti de leur propriétaire contre les domestiques et les esclaves. Il y avait aussi une petite poignée de femmes rebelles, réellement rares, qui adoptaient une attitude de défi et appelaient la punition jusqu’au moment où de telles restrictions finissaient par briser leur volonté. L’attitude de cette fille était peu commune, comme si elle ne prenait pas vraiment ombrage de sa situation et qu’elle n’était pas incommodée. C’était une espèce de défi calme et posé dont il n’était pas sûr qu’il soit entièrement désiré. S’enfonçant dans les coussins, Farwil pointa discrètement du doigt une loge à quelques dizaines de mètres.

- Tu vois, cette loge aux fanions pourpres. Le marchand qui s’y trouve, Randual Thasin, est connu pour la façon dont il traite ses nombreux esclaves. Avec lui jamais d’affranchissement, jamais d’espoir d’élévation. Et puis quand une esclave omet de l’appeler « maître », ou « votre grandeur », cette esclave est amenée dans une petite pièce dans les sous-sols de sa villa, et les maîtres tortionnaires de Thasin jouent de leurs fers rouges sur la chair tendre de la victime. Tu es bien imprudente de ne pas considérer que je puisse être ce genre d’homme.

Et Farwil de se retourner vers le spectacle. On installait un nouveau décor, tout de glace et de jolies lueurs. Les dalles de la plateforme se couvraient peu à peu de givre sous l’action de mages de spectacle. Farwil les considérait avec un certain mépris, ces individus tout justes bons à maîtriser une petite parcelle de talent après moult années d’effort. Cela étant dit ils valaient toujours mieux que les sans-magies quoique de peu. Et une fois que le givre se fut transformé en glace, des athlètes vinrent, équipés de petits patins à double lame, et commencèrent à exécuter de superbes figures acrobatiques, tandis que des violonistes prenaient position et commençaient à exécuter une série de symphonies. Tel était le raffinement des cités libres de Yelderhill, qui considéraient la magie comme un don et une source de magnificence plutôt que comme une chose vile dont il fallait à tout prix restreindre l’usage.

Mais Farwil, lui, était quelque peu perturbé par une pensée qui lui trottait dans la tête et qui n’avait rien à voir avec le spectacle, aussi beau soit-il. Oui, il n’arrivait pas à se sortir de l’esprit ce petit écho qui lui était venu à l’esprit quand il avait enlevé l’encre de la robe de la jeune femme à ses côtés. Il était presque persuadé d’avoir déjà vu cela quelque part, que cette sensation n’était pas la première qu’il ressentait dans ce genre. Il essayait désespérément de se rappeler, de se souvenir à quelle occasion il avait bien pu éprouver ce petit picotement quand… Mais bien sûr ! Quand son vieux mentor, son maître en magie, avait sondé son esprit pour en savoir plus sur ses dispositions. Il sursauta et jeta un coup d’œil inquisiteur sur la « Elora ». Etait-ce possible que… Dans un bruit de tissu, il se leva et toqua à la porte de la loge, puis donna quelques instructions à l’un de ses gardes. Trente minutes passèrent, dans un silence pensif, Farwil suivant les numéros d’un œil distrait, et finalement l’homme revint avec une autre table basse de taille plus modeste, ainsi qu’avec un ensemble de potions et de liquides colorés.

Selkis lui fit signe de disposer, et commença son travail. Dans sa main gauche, il fit apparaître de l’eau qu’il maintint en suspension et dont il commença à changer la texture et les composantes fondamentales, lui faisant adopter une teinte dorée, et lui conférant une lueur douce et agréable à l’œil, tandis que de son autre main il mélangeait des produits avec la dextérité conférée par l’habitude, ses doigts bougeant aussi vite que sa pensée. Dans sa main gauche, le volume de l’eau se réduisait à vue d’œil tandis que la couleur dorée devenait plus puissante. Finalement ce ne fut plus que quelques gouttes, qu’il fit tomber dans une petite fiole de cristal, dans laquelle il rajouta quelques éléments issus de ses autres préparations dont la nature était difficilement identifiable.

Et finalement il obtint un tout petit volume liquide, dont la couleur variait entre le doré orangé et le rouge clair, tout luisant. Il tint la fiole en cristal devant ses yeux quelques instants, lui permettant d’absorber la lumière solaire, et l’examinant d’un œil critique, mais n’y trouvant aucun défaut apparent. Il eut un sourire satisfait, heureux de voir que même avec des instruments rudimentaires et une installation pour le moins improvisée, ses dons d’alchimiste n’étaient point vaincus. Finalement il se tourna vers Elora et lui prit doucement la main, se retenant de rire encore devant le frisson qu’il provoqua.

- N’aie pas peur ma belle, ce n’est pas pour te faire payer ton phrasé, je veux simplement déterminer si tu es quelqu’un de peu commun comme je le soupçonne ou si tu es juste une belle esclave pleine d’esprit. Tu ne sentiras rien.

Et de verser une petite goutte luisante sur la main qu’il tenait. Elle tressaillit encore, mais il la maintint fermement quoique sans brutalité dans la même position. La goutte de liquide passa par différentes couleurs, sa lueur forcit, et finalement se stabilisa sur le doré, un beau doré apaisant qui rayonna puissamment avant de s’éteindre tandis que le liquide s’évaporait. Farwil eut un petit rire, qui forcit, et devint une vraie hilarité.

- Exceptionnel ! Si ce pauvre marchand savait qui tu étais ! Oh par les dieux en te regardant je savais que tu serais intéressante mais je n’imaginais pas que tu le serais à ce point. Tu as bien caché ton jeu cela dit ! Enfin pas volontairement évidemment mais… Oh c’est étonnant, c’est étonnant.

Farwil Selkis était tout excité. Décidément si ce n’était pas un signe du destin en sa faveur ! Parmi les milliers d’esclaves vendus ce jour, parmi toutes ces histoires, tous ces parcours divergents et différents vendus aux plus offrants, bref au milieu d’un désert, il avait retiré le grain de sable très particulier. Il la regarda, notant son visage complétement perplexe et son mouvement de recul. Il fit durer un peu le suspens, se jouant avec malice de la confusion qu’il inspirait. Et puis il reprit son propos, souriant.

- Elora, tu es mage !
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ɤ REGISTRATION : 13/03/2014
ɤ PARCHEMINS : 90
ɤ STATUT DU SANG : Orpheline ɤ origines inconnues ɤ plus tard esclave
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Inconnue ɤ trouvée dans le fleuve près de Tranquillien en Cahoridie
ɤ METIER OU FONCTION : vagabonde ɤ guérisseuse ɤ puis esclave de Farwil Selkis dans la Cité Libre
ɤ INVENTAIRE : une robe dans les tons ocres, une chemise blanche, un châle servant parfois de voile, une ceintures tissée ou en cuir, des bottes en cuir, une sacoche de médecines, une bourse, une dague.


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MessageSujet: Re: Des rapports marchands Δ (Flora)   Des rapports marchands Δ (Flora) EmptyDim 11 Mai - 20:04

Elora – puisque c'était ainsi qu'elle se nommait maintenant – pensait à lui demander comment elle devait s'adresser à lui, mais n'osait pas encore s'exprimer sur ce sujet. Il ne lui avait pas dit son nom aussi le problème allait sûrement bientôt se poser. Il répondit sans doute en partie à cette question à sa manière en lui indiquant avec discrétion une loge non loin de la leur.

– Tu vois, cette loge aux fanions pourpres. Le marchand qui s’y trouve, Randual Thasin, est connu pour la façon dont il traite ses nombreux esclaves. Avec lui jamais d’affranchissement, jamais d’espoir d’élévation. Et puis quand une esclave omet de l’appeler « maître », ou « votre grandeur », cette esclave est amenée dans une petite pièce dans les sous-sols de sa villa, et les maîtres tortionnaires de Thasin jouent de leurs fers rouges sur la chair tendre de la victime. Tu es bien imprudente de ne pas considérer que je puisse être ce genre d’homme.

Elle ne savait pas tout à fait quel genre d'homme il était en effet, même si il avait pu lui en donner quelques aperçus. Elle aurait sans doute l'occasion de mieux le connaître puisqu'elle allait sûrement rester pendant un temps comme... Comme quoi d'ailleurs ? Quel rôle allait-elle bien pouvoir jouer auprès de quelqu'un comme cet homme ?

A présent sous leurs yeux, des mages maîtrisaient la glace. Les acrobaties étaient toujours aussi impressionnantes et la musique avait quelque chose qui la transportait, aussi resta-t-elle pendant quelques instants complètement émerveillée par ce qui se passait sous ses yeux, oubliant l'homme à ses côtés. Elle ne vit pas le temps passer, sans doute parce que le spectacle s'était déroulé de manière ininterrompu et que l'homme ne lui avait pas posé de nouvelle question ni n'avait demandé son attention. Cependant, lorsque des hommes revinrent avec un nécessaire d'alchimie, elle fut intriguée et ses yeux curieux commencèrent à passer en revue ce qu'il y avait à présent sur la table, sa tête se mettant instinctivement à nommer certains produits tandis qu'elle ignorait le nom d'autres.

Voire le magicien s'exprimer avec son art et utiliser ses dons avait aussi quelque chose de captivant, de presque hypnotisant. Elle ne savait pas du tout ce qu'il préparait mais ne lui demanda pas, se contentant de l'observer. Elle se dit qu'elle le saurait peut-être assez tôt de toute façon. Ou peut-être continuerait-il à rester draper dans ce voile de mystère qui semblait l'entourer. Il avait raison, elle ne savait presque rien de lui, mais ils venaient tout juste de se rencontrer, et s'il avait été une personnalité connue dont elle aurait pu avoir entendu parler par le passé, tout cela avait de toute façon été effacé, avec le reste.

Ce qu'il obtint à la fin était contenu dans un toute petite fiole, quelques gouttes à peine, d'une couleur rouge-orangée. L'achimiste – car Elora savait étrangement pour une raison qu'elle ignorait que ce à quoi elle venait d'assister était de l'alchimie – lui prit presque délicatement la main. Ce contact ne put s'empêcher de la faire frissonner et elle leva vers lui un regard légèrement inquiet.

– N’aie pas peur ma belle, ce n’est pas pour te faire payer ton phrasé, je veux simplement déterminer si tu es quelqu’un de peu commun comme je le soupçonne ou si tu es juste une belle esclave pleine d’esprit. Tu ne sentiras rien.

Il versa une petite goutte sur le dos de sa main. Elle y brilla quelques instants et elle sentit sa grande main tenir fermement celle-ci pour l'empêcher de bouger. La jeune fille vit la goutte passer par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel avant de rester de se transformer en perle d'or qui se mit à briller de plus en plus jusqu'à disparaître comme si elle s'était étrangement évaporée. Sa main tenant toujours la sienne, l'homme eut alors un petit rire contenu qui se transforma bientôt en réel fou rire.

– Exceptionnel ! Si ce pauvre marchand savait qui tu étais ! Oh par les dieux en te regardant je savais que tu serais intéressante mais je n’imaginais pas que tu le serais à ce point. Tu as bien caché ton jeu cela dit ! Enfin pas volontairement évidemment mais… Oh c’est étonnant, c’est étonnant.

Elora n'était pas sûre de comprendre, et même si elle avait une sorte de pressentiment, elle restait confuse. Qu'avait-elle de si spécial ? Que semblait-il avoir deviné qu'elle ne pouvait voir ? Elle finit par retirer sa main, son front plissé par une certaine inquiétude. Il semblait aux anges, comme s'il savourait une forme de victoire qui lui était à lui seul connue. Elle ne savait comment réagir puisque de tout évidence il n'avait pas été très clair dans ses propos, préférant laisser un certain suspense. C'est alors que très théâtralement, il lança.

– Elora, tu es mage !

La jeune fille resta bouche bée. Bien sûr, elle ne remettait pas en doute ses paroles et au fond d'elle elle sentait qu'il disait la vérité. Mais il avait pu dire cela simplement en plaçant une goutte aux propriétés mystérieuses sur sa main. Un tas de questions se bousculaient en elle. Et si... Les mercenaires l'avaient trouvé couverte de sang. Et si la magie était la cause de tout ceci ? Sa perte de mémoire, le sang... Avait-elle tué des gens avec celle-ci ? Avait-elle fait du mal ? Un instant son expression passa de la surprise à l'horreur.

Elle déglutit et ne sut que dire. Était-ce aussi simple que cela pour révéler les gens qui possédaient le Don ? Une seule goutte et la voilà mise à découvert ? Elle ressentit comme une sorte de frustration à ce qu'il en ait pris conscience avant elle. Car il disait vrai, même si elle aurait bien voulu le nier, elle possédait ce "pouvoir", même si elle ne savait – ou ne se souvenait plus – comment l'utiliser. Elle sentit à cette même pensée quelque chose bouillonner en elle, mais qui n'était pas de la colère. Et bientôt une douleur cuisante lui transperça la tête. Elle ne put s'empêcher de pousser un petit cri et après avoir tremblé pendant quelques secondes, prise d'une effroyable migraine, elle sombra dans l'inconscience aussi soudainement que l'on aurait fermé une porte.

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