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 like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad

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MessageSujet: like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad   like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad EmptyVen 27 Déc - 21:24



like a game of pick up sticks played by fucking lunatics
Feat Màebh & Halbarad.

"Je ne peux point rester longtemps Atala." dis-je alors que la concernée apparaissait derrière les épaules de la personne attitré à la porte d'entrée. D'un regard elle demanda à la personne de reculer et c'est ce qu'elle fit. Je me hâtais donc d'entrer dans la maison qui m'avait vu grandir, et partir. Tout était identique, et pourtant rien ne ressemblait plus à mes souvenirs. Le mystère qui avait parcouru ces murs durant mon enfance n'étaient aujourd'hui que de grosses pierres taillées. Un édifice qui avait perdu de son charme, de sa chaleur. Ce n'était plus ma maison, ce n'était que la demeure dans laquelle j'avais été élevé. Je me rendais soudainement compte que pour rien au monde je ne retournerais à ma vie passé. Si les regrets m'avaient transpercés de toute part lors de l'annonce de la mort imminente de mon père, aujourd'hui je les balayait d'un revers de main. Ma place était parmi les Cavalier Verts, non pas dans l'ombre de mon père. "Tout ce que je te demande, c'est d'aller le voir. Tu lui dois bien ça." me répondit-elle alors que ses cheveux blonds reflétèrent les rayons du soleil qui plongeaient la cours intérieur dans un doux halo de lumière. Je n'étais pas venu pour m'attarder, j'étais venu pour faire mes adieux et fermer définitivement cette page là de ma vie. Je n'avais plus adresser la parole à mon père depuis deux longues années, nous n'avions plus rien à nous dire et j'étais persuadé que même sur son lit de mort il ne daignerait pas s'inquiéter de ma vie présente. Les souhaits d'un vieillard sénile ne m'inquiétaient pas plus que cela, mais je me devais de lui rendre cette dernière visite. Pour pouvoir enfin et à jamais oublier d'où je venais. Je ne reverrais plus Atala, je ne serais plus le fils d'un Graceford trop avare pour daigner dépenser le moindre sou dans la recherche de son premier fils. Je ne serais plus qu'un messager, vivant pour remplir sa tâche, pour combler les désirs de son Roi. C'est tout ce que je désirais.
Atala m’entraîna à sa suite, entrant dans un des bâtiment encerclant la petite cours. Je traversais une grande pièce avant de m'arrêter devant une double porte en bois foncé. Atala posa sa main sur la poignet avant de se retourner "Je ne l'ai pas prévenu de ton arrivé...fait ton possible pour te faire pardonner ce que tu lui as fais." me dit-elle d'un ton désapprobateur. Je ne lui répondis pas, me contentant de la pousser pour pouvoir entrer dans la chambre qui avait un jour vu mes yeux s’ouvrir pour la première fois. Je n'avais rien à me faire pardonner. Le bruit de mes pas se répercutèrent contre les murs de la chambre et mes yeux tombèrent sur un grand lit dans lequel un vieil homme se redressait. "Non ce n'est pas..." commença-t-il avant de cligner plusieurs fois des yeux dans un rythme lent et surpris. "Bonjour père." dis-je d'un ton ferme. J'avançais de quelques pas, remarquant un peu plus à chaque nouveau pas combien la vieillesse avait changé celui pour qui j'aurais donné ma vie quelques années auparavant. Ses yeux étaient devenus fades,  ses joues s'étaient creusés, son crâne s'était dégarnie et sa voix raillait autant qu'un chariot mal huilé. Il n'était pas le seul à avoir changé, moi également. Je n'étais plus le jeune adolescent soucieux du bien de toutes les personnes l'entourant, qui ne tenait jamais tête à son père et qui ressemblait à une brindille. Mon visage s'était fermé, mon coeur en avait fait de même. J'avais grandis, mes épaules s'étaient faites plus matures et ma voix avaient cessé de changer chaque semaine que les Neufs nous offraient. J'étais devenu un homme, et lui un vieillard. Je m'approchais un peu plus du lit et vint m'asseoir aux côté de l'ombre de mon père. "Tu ne devrais pas être ici." me reprocha-t-il dans un souffle. Je baissais les yeux avant de rétorquer "En effet, je ne devrais pas être auprès de vous à cette heure-ci. A vrai dire, je n'aurais pas dû venir. Mais Atala m'a prévenu il y peu de votre état et je tenais à vous voir. Je reste votre fils.". Ses yeux sombres s'accrochèrent à mes prunelles d'un vert froid et ce que je vis en leur sein me fit frissonner. Du mépris. Il se racla la gorge pour pouvoir parler "Mon fils a fuit ses responsabilités il y a de cela deux longues années. Je lui ai dit adieu. Pars Màebh. Je ne veux pas de ton visage comme dernière image de ce monde." je me levais doucement, ses paroles continuant de venir couler le long de mes oreilles pour s'insinuer au plus profond de mon coeur. Je quittais la pièce, passant devant Atala qui se précipita à l'intérieur de la chambre. Des éclats de voix, des paroles brisé, ce n'en était que de vagues échos qui parvinrent à cogner l'arrière de mon crâne alors que je quittais rapidement et furieusement la demeure dans laquelle j'avais grandis et dans laquelle je ne retournerais plus jamais.

± ± ±


"Je viens voir sa majesté mon roi." dis-je en arrivant devant un des nombreux gardes postés devant les portes des appartements d'Halbarad II. Celui a qui s'adressait ma requête m'examina avant de remarquer la broche sur ma tenue, signe distinctif des Cavaliers Verts. "Sa majesté vous attend-elle ?" me demanda-t-il avec un air suspicieux. Je le regardais quelques instants avant de déclarer d'un ton sans appel "Oui, dans le cas contraire je ne serais pas là à attendre que vous m'ouvriez cette porte." la réaction du garde ne se fit pas attendre. Il se retourna afin de pénétrer dans la suite royale. Je l'entendis annoncer ma venu. La voix d'Halbarad parvint jusqu'à moi et une vague inquiète vint envelopper mes sens. Il n'était pas bien. J'avais appris à reconnaître ses états, savoir distinguer les bons et les mauvais jours. D'étrangers nous étions devenus proches, plus proches que ce que je n'aurais pu imaginer en le rencontrant pour la première fois. Je m'en souvenais distinctement. Cela n'avait pas été extraordinaire, la situation avait été banal. Une mission, rien de plus. Mais une mission qui avait scellé les bases d'une amitié que je ne savais toujours pas exactement définir. Le garde réapparut rapidement et se poussa en m'invitant à entrer. Je ne me fis pas prier et avançais jusqu'à entendre la porte se refermer derrière moi. Un silence pesant s’abattit dans la pièce désormais habité de deux êtres. Halbarad savait la raison de ma venue, il savait ce que j'avais à lui dire. Je m'inclinais en une révérence respectueuse avant de me redresser et d'avancer vers mon roi. "Je me suis occupé de ce que vous m'avez demandé majesté. Les nouvelles ne sont pas bonnes, je le crains." dis-je d'un ton que je voulais neutre, professionnel. La vérité était que j'aimais mon travail, que de pouvoir ainsi servir sa majesté me rendait heureux. Je m'avançais un peu plus du jeune roi avant de poursuivre, ma main droite venant rejoindre la poignet d'une de mes dagues. "Lady Hawklin ne semble pas se plaire tant que cela au château et elle m'a confié être plus qu'hésitante quant à ce que vous lui proposez. Je ne pense pas que sa position changera aisément, votre majesté. De plus, j'ai entendu dire qu'elle serait courtisé par un autre homme. Quelqu'un les a vu, se promenant dans les jardins et le charme entre lady Hawklin et le jeune homme semble être plus présent qu'en votre compagnie..." je me taisais, laissant le temps au jeune homme de comprendre ce que je lui disais. Comprendre que la jeune femme qu'il avait accueilli sous son toit ne désirait en rien s'unir avec lui, qu'elle préférait parcourir les jardins en compagnie d'un autre homme et que la vie à Aubétoile ne lui plaisait visiblement pas. Je baissais le regard, tentant tant bien que mal d'imaginer ce qui pouvait se passer dans la tête d'Halbarad. J'ignorais totalement comment j'aurais réagis, je savais seulement que je n'aurais pas réellement apprécié la situation. "Je suis navré Halbarad." concluais-je bien que l'intention n'y fut pas réellement. Non, je n'étais pas plus désolé que cela que le jeune homme face à moi ne trouve pas en Aurore la femme qu'il nommera reine. A vrai dire, j'avais du mal à vouloir la venue de ce jour et j'ignorais royalement pourquoi.


©flawless
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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad   like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad EmptyVen 27 Déc - 22:29

tu souffres mais tu n'en montres rien, car encore moins que de passer pour un faible devant tes ennemis tu ne veux inquiéter tes amis.

màebh & halbarad. « … et ils ont retrouvé son corps affreusement mutilé … » « Je sais, on m’a déjà rapporté cette histoire. » je le coupe, abruptement. Menton posé sur ma main, je tente de réfléchir mais les discours hystériques des gardes m’en empêchent. « Silence ! » j’ordonne, et le calme revient. Être Roi a quelques avantages, même en ces temps troublés. « Majesté, nous devons agir au plus vite … » Au plus vite ? N’y a-t-il pas des affaires plus urgentes à régler ? Mais puisque cela semble tellement leur importer, je réponds : « Rassemblez une poignée d’hommes et rendez-vous y. S’il arrive quoi que ce soit d’anormal, ou du moins de plus anormal que d’habitude, prévenez-moi. » La forêt de Sombrebois préoccupe certains à Kahanor, mais je suis dans l’incapacité à faire quoi que ce soit pour l’instant. Puis-je décemment expliquer que je ne vois pas d’autre solution que le retour des mages pour se débarrasser de ce fléau qui sévit dans les ténèbres de la forêt ? Voilà un sujet bien plus urgent, le retour des Mages à Kahanor. Je leur donne quelques directives et ils se prosternent légèrement, de façon un peu provocante. J’ai l’habitude qu’on ne me prenne pas au sérieux, même si ça m’agace au plus haut point. « Bien, Majesté. » répondent-ils quand même avant de quitter la pièce. Je regarde Phineas qui est assis depuis le départ dans un angle de la pièce et soupire. « Il y a effectivement des histoires plus préoccupantes que celle-ci, mais ça les satisfera pour l’instant. » J’acquiesce et prends congé à mon tour. « Est-ce que Tara Cypher est ici ? » je demande à une servante. Elle répond par la négative. « Hedwige Tarly ? » je continue. « Non, Majesté. » Je serre les dents, la lassitude grondant en moi comme un volcan prêt à exploser. « Et Màebh n’est toujours pas revenu, j’imagine. » « Effectivement, Majesté. » Mes yeux roulent dans mes orbites et je la remercie en passant mon chemin. Ce sont les Cavaliers Verts en qui j’ai le plus confiance, ceux à qui je confie le plus de missions. Mais visiblement, ça devra attendre un peu cette fois. Je ne peux pas les blâmer de ne pas être là, ils travaillent suffisamment dur pour la famille Hammer et pour moi en particulier.

♛♛♛

« Majesté, Màebh Graceford pour vous. » Je n’ai même pas entendu le garde rentrer, sa voix me fait sursauter. Mais à l’évocation du nom de Màebh je me détends et l’ombre d’un sourire se dessine sur mes lèvres. « Faites-le entrer je vous prie. » Le jeune messager passe la porte de mes appartements et nous attendons que le garde referme la porte derrière lui. J’observe un instant ses cheveux blonds, ses traits fins et son regard joueur que j’apprécie tant, cet étranger devenu mon sujet et mon ami, au-delà de ce que j’aurais pu imaginer. Je baisse les yeux vers sa main qui se pose sur le pommeau de sa dague puis les plante dans les siens, de ce regard transperçant qui me sert à analyser les gens. "Je me suis occupé de ce que vous m'avez demandé majesté. Les nouvelles ne sont pas bonnes, je le crains." Un petit rire s’échappe de mes lèvres, involontairement. « Ça ne change pas beaucoup des autres nouvelles qu’on m’apporte chaque jour. » je réponds simplement, avant de le laisser poursuivre. Mais ses paroles blessent mon cœur plus encore que ce à quoi je m’attendais, même si au fond je le savais. Je me mords la lèvre inférieure pour m’obliger à me taire, la colère montant de nouveau en moi alors que je m’étais calmé. "Lady Hawklin ne semble pas se plaire tant que cela au château et elle m'a confié être plus qu'hésitante quant à ce que vous lui proposez. Je ne pense pas que sa position changera aisément, votre majesté. De plus, j'ai entendu dire qu'elle serait courtisé par un autre homme. Quelqu'un les a vu, se promenant dans les jardins et le charme entre lady Hawklin et le jeune homme semble être plus présent qu'en votre compagnie..." Je réfléchis quelques secondes, mais la fatigue m’empêche d’avoir une réaction sensée. « Et bien, je suppose que je n’aurais plus à t’envoyer lui donner mes lettres. » Je serre dans ma main celle que j’avais écrite pour elle et après l’avoir déchirée, je m’approche de la cheminée dont le feu crépite doucement et la jette dedans. La voir se consumer me procure une véritable déception, mais également un regain d’énergie. Je ne me laisserai pas abattre. Je pose mon front quelques instants sur le marbre, au-dessus, et me retourne de nouveau vers Màebh duquel je m'approche doucement. "Je suis navré Halbarad." Un sourire triste se dessine sur mon visage, tandis que je commence : « C’est amusant, tu ne trouves pas ? Les Seigneurs ne veulent pas de moi, le Peuple ne croit pas en moi, et même une femme qui aurait tout à gagner en devenant Reine ne veut pas de moi comme époux. Je me sens tellement humilié que c'en est pathétique. »

Je l’observe avec intensité et mes joues s’empourprent légèrement. Qu’est-ce que je cherche, au juste ? Du réconfort ? De la pitié ? A moins que je ne désire qu’il s’intéresse à moi ? Je me détourne et hausse les épaules. « Ne fais pas attention, je suis fatigué et je me lamente comme un nouveau-né. » Je m’appuie contre le bois du lit à baldaquin et propose à Màebh de prendre place dans l’un des fauteuils près du feu d’un signe de la main, en croisant les bras sur ma poitrine. « Est-ce que tu as mangé et bu, depuis ton retour ? Si tu veux quoi que ce soit, je peux demander aux servantes. Merci pour ton travail, tu es toujours très efficace et c’est un honneur de t’avoir à mon service. » On m’a souvent dit que ma façon de remercier ceux qui sont à mon service est un peu gênante car ils n’ont pas l’habitude d’être ainsi traités par un Roi. Si mon père était bon avec eux, il restait distant. Mais j’ai connu ces gens alors que je n’étais qu’un gamin et j’ai pris l’habitude de les remercier et leur sourire de toutes mes dents, avec respect et innocence. Seuls les gardes subissent régulièrement mon courroux, pour être trop pressants. « Lorsque je suis allé au Drôme ce matin, on m’a dit que tu étais allé voir ta famille. Tu n’y étais plus retourné depuis ce jour, n’est-ce pas ? » C’est une façon comme une autre de lui demander comment ça s’est passé. Il n’est bien entendu pas obligé d’en parler, mais je tiens à ce qu’il sache qu’il peut le faire s’il en a envie –et besoin– puisqu’il est toujours le premier à m’écouter quand j’en ai moi-même besoin. C’est ce que font les vrais amis, non ?  J’ose croire en Màebh alors que je sais que le monde autour de moi est si superficiel. Je veux croire en lui comme je crois en Cellie, et en ces rares personnes qui se moquent bien que je sois « Majesté » ou « Halbarad », qui osent me regarder dans les yeux et me réprimander quand je fais un pas de travers. C’est de gens comme eux, comme lui, dont j’ai besoin autour de moi. Je prends place dans le fauteuil en face du sien, le regard tourné vers les flammes de la cheminée. Sa présence n’est absolument pas dérangeante, au contraire, même si je sais qu’il ne pourra pas rester bien longtemps : il a naturellement besoin de se reposer. Et pourtant, cette tension continue de m’habiter quand il est dans les parages, que je ne comprends pas réellement. J’ai longtemps pensé être jaloux de ce garçon qui a osé se rebeller et vivre sa vie comme il l’entend, fier et juste, avec ses yeux malin et son sourire provocateur, d’un loyauté sans faille et d’un courage extraordinaire.
©alaska
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MessageSujet: Re: like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad   like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad EmptySam 28 Déc - 0:09



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Feat Màebh & Halbarad.

Il m'arrivait de me rappeler ô combien j'avais pu me fourvoyer par le passé. L'enfant que j'étais, l'innocence dans laquelle je baignais nuit et jour. J'avais été sot et naïf. Moi qui était persuadé de ne jamais pouvoir ne serait-ce qu'entrer dans le palais royal, voilà que je foulais le sol-même des appartements du Roi en personne. Les mois passaient chez les Cavaliers m'avaient appris à oublier tout ce que j'avais pu croire auparavant. L'idée que je me faisais de la noblesse et la royauté par la même occasion. L'image que ces personnes donnent et ce qu'il en est réellement sont deux pôles tout à fait opposés et j'étais flatté de pouvoir être de ceux assistant à l'envers du décors. Voir la vérité, ce qui se cache derrière les annonces publiques et les décisions jugées insensées. J'avais appris à démystifier ces personnes devant qui le peuple s'agenouille. Halbarad était un homme comme un autre aurait été dans sa situation, il n'était pas plus fort ou plus insensible. Il était simplement lui, agissant comme son coeur et son devoir lui dicter d'agir et je le respectais énormément. Je me savais impulsif et égoïste là où Halbarad voulait le bien de son peuple et réussir à faire sa place, prouvant ainsi sa légitimité au trône. J'avais foi en lui et je me devais de le lui rappeler même si j'avais bien conscience qu'une personne comme moi ne faisait pas grande différence face à tout ces gens doutant de la force que possédait Halbarad.

Mon rapport toucha Halbarad et mon ventre se vrilla devant l'expression qu'il afficha. La colère, c'est elle qui vint emmêler mes tripes. Voir Halbarad de cette façon, dans un tel état, me rendait fou. Je n'aimais pas le voir ainsi et les Neufs m'en étaient témoins qu'il n'était pas souvent comme cela. Je sentais cogner contre mon corps sa déception face à l'attitude de Lady Hawklin et de ses gens. Une déception qui prouvait bien combien il désirait le bonheur de son peuple et combien il méritait sa place sur le trône. Il aurait été le premier à fendre les rangs de son armée pour donner l'assaut. Et j'aurais été juste derrière lui. Je le regarde jeter le morceaux de la lettre au feu et la lueur chaude des flammes empourprer son visage. Je m'attardais alors sur ses traits. Il était...il était beau. Je fermais mes yeux quelques instants avant de les rouvrir, échappant ainsi à une observation qui m'aurait mis mal à l'aise car je n'aurais su l'expliquer. "C’est amusant, tu ne trouves pas ? Les Seigneurs ne veulent pas de moi, le Peuple ne croit pas en moi, et même une femme qui aurait tout à gagner en devenant Reine ne veut pas de moi comme époux. Je me sens tellement humilié que c'en est pathétique." je déglutissais devant le spectacle que le jeune m'offrit. Peu pouvait se vanter de voir le Roi dans ses plus sombres moments, et si j'avais aujourd'hui la chance de pouvoir y assister il ne me serait jamais venu à l'esprit de m'en vanter ou d'en tirer un quelconque partie. Halbarad était mon ami, je me devais d'être là, je me devais de recevoir ses craintes et ses plaintes. Peu importait qu'il soit le roi, peu importait que je ne soit qu'un messager. Dans ces moments-là, ce n'était que lui et moi. Ce n'était que deux âmes perdues dans un monde qu'elles découvraient tout les jours plus terrible que la veille. Deux hommes qui s'entraident, qui s'attachent et s'appellent des amis pour ne pas avoir à affronter ce qu'ils ne pourraient expliquer de vive voix.

Halbarad se détourna de ma vue et haussa les épaules avant de s'excuser pour cette vision de ses pensées, prétextant la fatigue. J'aurais aimé lui dire de continuer, que je pouvais entendre, que ça ne me gênait pas, que j'étais là et qu'il avait tout les droit de se plaindre. Pour moins que cela j'embêtais tout le Drôme avec des plaintes et des grognements mécontents. Je n'étais pas réputé pour être de bonne humeur chaque jour que les Neufs nous offraient, c'était même plutôt le contraire. Peu loquace, je comprenais que parfois mes frères et soeurs Cavaliers préféraient s'adresser à quelqu'un d'autre, évitaient de croiser mon regard dans les couloirs ou encore de m'affronter lors des entraînements. Je n'étais pas le genre de type à allait rire à la taverne ou à courir après les jupons des demoiselles. Je préférais me contenter de répondre à mes envies, de remplir les missions que me donnaient la royauté et de recommencer le lendemain. Une vie monotone à en regarder de l'extérieur mais qui me convenait, qui m'apportait le lot de liberté dont j'avais besoin. Même si parfois je sentais qu'il me manquait quelque chose, que je devrais pouvoir sourire plus souvent. "Est-ce que tu as mangé et bu, depuis ton retour ? Si tu veux quoi que ce soit, je peux demander aux servantes. Merci pour ton travail, tu es toujours très efficace et c’est un honneur de t’avoir à mon service." un sourire furtif vint trôner sur mon visage avant que je ne réponde en m'inclinant légèrement en avant. "C'est fort aimable de votre part votre majesté, mais je n'ai besoin de rien." répondis-je d'une voix douce et reconnaissante. Non, je n'avais besoin de rien. Rien que je n'avais déjà. Halbarad me désigna un fauteuil d'un geste de la main et je ne me fis pas prier pour aller m'y asseoir. posant mes coudes sur mes genoux, je laissais quelques instants mon regard tomber vers les flammes du feu, ces dernière réchauffèrent mon visage d'une caresse dont seul une mère est capable.

"Lorsque je suis allé au Drôme ce matin, on m’a dit que tu étais allé voir ta famille. Tu n’y étais plus retourné depuis ce jour, n’est-ce pas ?" je levais la tête vers le jeune homme, mes prunelles s'accrochèrent aux sienne et le souffle m'en fut couper avant que je ne brise ce lien aussi rapidement qu'il n'était apparu. Je remémorais sa question, cherchant les mots pour y répondre. Je croisais mes doigts entre eux, refermant mes deux mains en un seul et même poing. Un sentiment stupide de joie m'empourpra la gorge lorsque l'idée qu'Halbarad ai pu demander ma présence parvint jusqu'à mon esprit. Oui, j'aimais l'idée qu'il m'est demandé, qu'il est apprit mon absence et que désormais il me demande pourquoi j'étais retourné là où je n'aurais jamais dû remettre les pieds. Était-ce un crime que de vouloir attirer son attention ? Avais-je tord d'aimer sa présence plus que celles de mon entourage habituel ? N'avais-je seulement le droit de prétendre avoir ne serait-ce qu'une once d'importance à ses yeux ? Je n'avais de réponses à ces questions, tout ce qui venait combler l'absence de réponses, c'était l’afflux continuel de plus de questions encore. Je décroisais mes mains et inspirait l'air tiède ambiant avant de répondre. "En effet, je n'étais plus retourné au domaine depuis mon entrée au Drôme. Le fait est qu'il y a quelques jours ma soeur est venu m'apporter un bien funeste message. Cela faisait deux ans que je ne l'avais plus vu Halbarad...deux ans et elle avait tellement changée. Mais elle ne me laissa guère le temps de dire quoi que ce soit et m'annonça l'état mourant de mon père. Ce matin je suis allé lui rendre visite, j'espérais pouvoir lui parler avant sa mort. Je ne voulais pas que mon dernier souvenir de lui soit ce matin où j'ai annoncé mon départ pour le Drôme. Il avait été très en colère, furieux même. Toute ma vie, il l'avait définit bien précisément, et voilà que je lui annonçait qu'il devait renoncer à tout cela car je partais...." je m'arrêtais, reprenant mon souffle. J'avais presque parlé sans une traite de repos, peut-être avais-je peur de ne trop m'étaler, d'ennuyer Halbarad et qu'il ne me congédie sans plus de cérémonie. Qui étais-je pour me plaindre de ma dernière visite à mon père alors que la personne en face de moi n'avait même pas pu faire ses adieux à son propre père ? Je passais une main dans mes cheveux, libérant mon regard des quelques mèches qui étaient venu l'obstruer. "Lorsque je suis rentré dans sa chambre, il ne m'a pas reconnu. Pas tout de suite. J'ai essayé de lui parler, mais il m'a congédié sans plus de cérémonie. Je n'étais plus son fils, je n'étais plus rien..." je terminais mon récit dans un souffle, un souffle brisé, triste. Je me sentais stupide de me montrer faible et triste devant Halbarad. J'aurais aimé ne jamais avoir à lui montrer cette facette de moi, j'aurais aimé rester le messager courageux et fort. Qu'allait-il penser de moi désormais ? C'était stupide de m'attarder sur ça, mais je tenais à son estime. Je tenais à lui.


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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad   like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad EmptySam 28 Déc - 1:11

tu avais l'impression de le comprendre mieux que quiconque en cet instant. car comme toi, il allait perdre l'homme le plus important de son existence, celui qui l'avait vu grandir.

màebh & halbarad. « En effet, je n'étais plus retourné au domaine depuis mon entrée au Drôme. Le fait est qu'il y a quelques jours ma soeur est venu m'apporter un bien funeste message. Cela faisait deux ans que je ne l'avais plus vu Halbarad...deux ans et elle avait tellement changée. Mais elle ne me laissa guère le temps de dire quoi que ce soit et m'annonça l'état mourant de mon père. Ce matin je suis allé lui rendre visite, j'espérais pouvoir lui parler avant sa mort. Je ne voulais pas que mon dernier souvenir de lui soit ce matin où j'ai annoncé mon départ pour le Drôme. Il avait été très en colère, furieux même. Toute ma vie, il l'avait définit bien précisément, et voilà que je lui annonçait qu'il devait renoncer à tout cela car je partais.... » Je l’écoute sans l’interrompre, bien que l’émotion me serre l’estomac et la gorge. Evoquer une telle situation ne peut être que douloureux mais je lui dois bien ça. « Lorsque je suis rentré dans sa chambre, il ne m'a pas reconnu. Pas tout de suite. J'ai essayé de lui parler, mais il m'a congédié sans plus de cérémonie. Je n'étais plus son fils, je n'étais plus rien... » Je m’avance un peu vers lui et pose ma main sur son genou quelques instants en signe d’encouragement, à la fois pour lui et pour moi. « Je suppose que je ne peux pas comprendre ce que tu ressens puisque ma relation avec mon père était différente de celle que tu as avec le tien … » Je cherche mes mots pour ne pas le blesser. « Mais je peux te dire une chose : tu resteras à jamais son fils.  Même si tu n’as pas suivi la voie qu’il avait choisie pour toi tu as suivi la tienne et tu peux être fier d’avoir réussi. Je pense … Je ne crois pas qu’il soit déçu, mais certainement impressionné que tu aies grandi par toi-même … Et sans doute triste que ta dernière vision de lui ait été celle-ci. » Je n’arrive pas à trouver les mots et préfère me taire pour ne pas en rajouter à sa peine, qui me semble bien grande. Rares sont les sourires de ce garçon, et je préfèrerais largement en voir un sur ses lèvres que de le blesser davantage. « Tu n’as pas à avoir honte d’être triste, ça ne fait pas de toi quelqu’un de faible … » Je ne termine pas ma phrase, parce qu’il sait très bien où je veux en venir. Il me semble bien plus humain que n’importe qui en cet instant, et plus que jamais j’ai envie de le protéger. Même si c’est normalement à lui, de me protéger. Avoir de réels amis, voilà ce dont j’ai besoin pour atteindre mes objectifs. De gens qui m’apprécient et croient en moi, mais que je peux aimer en retour. « J’aimerais bien voir le Domaine de ta famille de mes propres yeux. Peut-être qu’un jour, si le calme revient au château … » Je dis pensivement autant pour lui que pour moi, en imaginant la catastrophe que ce serait de m’éloigner trop longtemps d’ici.

« Est-ce que tu as voyagé avant de venir à Aubétoile, Màebh ? » je demande avec curiosité, friand de récits  d’aventures. Il fut un temps où un vieil homme venait me raconter mille et une histoires. Je m’asseyais sur ses genoux et ensemble nous contemplions la grandeur de Kahanor au coucher du soleil, tandis qu’il emplissait mon esprit de récits de chevaliers, de paysans, de rois et de héros, de bruits d’épées qui s’entrechoquent et de magie. Peu après, les Templiers me l’ont arraché et l’ont emmené dans la Tour. Mais depuis, je n’ai eu de cesse de demander aux gens que j’ai rencontré d’où ils venaient, ce qu’ils avaient vécu, imaginant vivre leurs aventures à leur place, moi qui ne connais que l’enceinte du château et quelques rues d’Aubétoile. Ce manque de connaissance de mon royaume causera certainement ma perte, c’est pourquoi je m’imprègne de tout ce que je peux apprendre. J’aimerais avoir la liberté d’aller me promener librement, en toute sécurité. J’aimerais pouvoir aller à la Taverne et écouter les vieillards raconter la guerre et les légendes de Kahanor, courir avec les gamins en riant de façon insouciante, regarder les Orfèvres travailler en silence, observant avec attention la dextérité de leurs mains calleuses. Ce peuple dont je ne sais presque rien et que je voudrais connaître par cœur. « Il est des jours où je me demande ce que ça fait de vivre en bas. » En bas, c’est ainsi qu’on appelle Aubétoile au château, mais surtout les villes alentours. « Ne penses-tu pas qu’on passe trop de temps à juger les autres, à critiquer leurs échecs là où on tait leurs réussites ? Ils voudraient vivre entre les murs du château et nous haïssent pourtant. Ils voudraient être riches mais se moquent ouvertement des ornements et des belles parures. Ils pensent que je me moque du peuple et que je me complais dans ma petite existence dorée, alors que c’est leur vie à eux qui m’a toujours passionnée. J’aimerais vraiment les comprendre, savoir ce qu’ils veulent réellement pour qu'enfin ils aient l'impression d'exister. » Je m’égare totalement, divague. J’ai simplement besoin de soulager ce que j’ai sur le cœur, sans trop savoir à qui le faire partager. Màebh en aura certainement vite assez de m’écouter, lui qui n’a rien demandé. Mais je tente également de le faire penser à autre chose qu’au visage de son père qui doit hanter ses pensées.  

Je le regarde, baisse les yeux, me lève et fais quelques pas, incertain. « Mes entraînements à l’épée avec Dezial vont s’intensifier. Azrael a accepté de se battre avec moi, mais voudrais-tu te joindre à nous si ton travail le permet ? » je demande avec un sourire provocateur, en signe de défi. Je rêve de voir ce qu’il vaut avec une épée ou une dague à la main. Mon regard se pose de nouveau sur celle qui repose sagement à sa taille, sans cesser de sourire. Je me glisse derrière son fauteuil et approche mes lèvres de son oreille. « Je suis certain que tu ne tiendras pas debout plus de cinq minutes. » je souffle en riant un peu,  avant de m’éloigner. N’importe qui dirait de moi que je suis lunatique, que je passe du froid au chaud en quelques secondes ou que ma tristesse n’est qu’un mensonge. Je préfère dire que je sais taire ma peine pour avancer, comme je le fais depuis près d’un an. Quelques coups frappés à la porte me font perdre mon sourire et le garde entre sans que je ne donne l’autorisation. « Excusez-moi Majesté, cela fait un moment que Seigneur Graceford est ici, et je devais m’assurer que … » Je soupire. « Tout va bien, je vous remercie. Je ne crains rien avec lui. » Ont-ils reçu l’ordre de Phineas de vérifier si je suis bien vivant aussi souvent ? Ou d’Eleonore ? A moins qu’ils ne s’inquiètent d’eux-mêmes ? « D’ailleurs je te retiens, mais tu as certainement mieux à faire, non ? Tu as voyagé et tu dois être fatigué, je te prie d’excuser mon égoïsme ! » Je m’assieds sur le rebord du lit et jette un coup d’œil au fourreau de mon épée, posé près de la cheminée. Le plus beau de mes trésors, le seul objet que j’emporterais si je devais fuir, et le seul que je tienne à léguer à mes héritiers, si un jour j’en ai. Ce qui n’est pas gagné. Le fixer ainsi me permet de fuir le regard de Màebh qui ne cesse de m'attirer de façon étrange et désespérante, et qui signifiera ce que je ne veux pas dire tout haut : Reste avec moi. Encore un peu.
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MessageSujet: Re: like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad   like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad EmptyDim 29 Déc - 22:12



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Feat Màebh & Halbarad.

La confiance était un met d'une extrême valeur, plus attirante que le plus imposant des joyaux, plus précieuse qu'une multitude de pièces d'un or véritable. La confiance était de ces choses que l'on ne trouve que rarement et dont on tend parfois à abuser, se croyant désormais infaillible car nous possédons la confiance de certaines personnes. Je fus naïf un certain temps, pensant que rien ne pourrait m'atteindre, que je pouvais faire confiance à n'importe qui car dans mes yeux d'enfants le monde était encore coloré d'une certaine naïveté qui cache les mauvaises personnes et les esprits avides de pouvoir. Et ces personnes, ces esprits trop ambitieux, engloutis sous leur égoïsme, j'en cotoyais chaque jour. Parfois au sein du Drôme, mais la majeur partie de ces personnes là se trouvaient au sein même du palais. Cela ne me rassurait en rien de savoir Halbarad, notre Roi, entouré de certaines personnes prêtent à tout pour un peu plus de pouvoir, pour un dernier mot sur tel ou tel décision, pour pouvoir profiter de la confiance de ce jeune homme encore finement inexpérimenté dans le domaine de la gestion d'un pays. Jamais je n'aurais demandé à Halbarad de savoir diriger Kahanor dès le jour de son couronnement. Nous faisions tous des erreurs, et lui plus que quiconque serait enclin à en faire. Il ne pourrait satisfaire tout le monde, ses décisions produiraient à n'en pas douté le mécontentement de certaines personnes. Jamais une loi n'a convaincu tout le monde, jamais une personne ne fit l’unanimité. Il y aurait toujours des personnes récalcitrantes et j'espérais grandement qu'Halbarad saurait voir en ses propres rangs qui serait plus amène de le ralentir et de le faire pêcher pour pouvoir récupérer son trône, sa couronne, son devoir, son armée et tout le pouvoir sous sa coupe.  

Un frisson parcourut mon corps de la pointe de ma colonne vertébrale jusqu'au sommet de mon crâne lorsque la main d'Halbarad vint se poser sur mon genoux. Mon regard chercha le sien avant de réaliser à quel point je pouvais être impulsif, idiot même. Cela n'était rien d'autre qu'un geste de réconfort, de politesse. Pourquoi avais-je osé penser à autre chose ? Avais-je eu envie que ce ne soit plus que du simple réconfort d'un fils à un autre ? Nous partagions la même peine tout en étant radicalement différent. Nous n'avions pas eu les même relation et je ne pouvais même pas oser prétendre savoir comment était le père d'Halbarad avec son fils. Je n'en savais rien, personne n'en savais rien. Je revenais à moi lorsque la voix du jeune homme vint réchauffer mon coeur et mon corps par un discours de soutien. Je l'écoutais me dire que mon père ne m'en voulait probablement pas, qu'il devait être fier de moi, de l'homme que j'étais devenu. Je restais sceptique quant à ces dires, j'avais du mal à m'imaginer mon père fier de moi. Je pensais le connaitre et ce que j'avais vu de lui en grandissant, c'était qu'il ne me pardonnerait jamais si je venais à faire un pas de travers. La fierté du père envers son fils s'était envolé le jour où j'avais rejoins le Drôme, où j'avais détruit tout ses plans, où il avait dû reconsidérer le fait de léguer l'élevage à Atala. Et il ne le voulait pas, léguer son héritage, son élevage, sa fierté, sa fortune, tout cela à une femme ? Il ne le supportait pas. "J'aimerais pouvoir le croire." murmurais-je en frottant doucement mon front dans ma main droite. Oui, j'aurais aimé que tout ce qu'il me dise ne soit que pure vérité, que je puisse le croire sans une once de doute. J'avais besoin de pouvoir croire en quelqu'un, croire ses mots et poser en lui une confiance aveugle. J'en avais besoin et malheureusement, je ne trouvais pas cette personne. Peu importe l'énergie que j'y mettais, j'avais l'impression de ne jamais trouver qui que ce soit qui puisse me porter dans son coeur comme j'en serais capable.

"J’aimerais bien voir le Domaine de ta famille de mes propres yeux. Peut-être qu’un jour, si le calme revient au château …" je relevais la tête vers Halbarad d'un geste rapide et imprévu. Je m'imaginais lui montrer la demeure où j'avais grandis, lui faire explorer les écuries et approcher de plus près ces magnifiques chevaux qui sont ensuite vendus à des nobles, aux Cavaliers Verts et même à la famille royale. Je lui glisserais quelques anecdotes au détour d'un couloir et les murs du domaine nous protégerait du monde extérieur, tout autour de nous s’effacerait l'espace de quelques heures pour nous laisser respirer. "Ce sera avec plaisir que je vous montrerais le domaine de ma famille, une fois le calme revenu bien entendu." ma voix était un peu chevrotante, hésitant entre la tristesse qui m'avait submergé un peu plus tôt et le bonheur qui m'envahissait désormais. "Est-ce que tu as voyagé avant de venir à Aubétoile, Màebh ?" cette question me fit arquer un sourcil avant qu'un sourire franc ne vienne apparaître sur mon visage. J'avais voyagé, ô ça oui, et tout ces paysages revenaient chambouler ma mémoire par vagues plus ou moins chaleureuses. Sermar, Yelderhil et même Forteterre. Kahanor était si vaste, si varié que j'avais soudainement envie d'en faire visiter chaque partie à Halbarad. Pouvoir voir la terre de son peuple, les légendes locales et les paysages et coutumes diverses. Je plongeais mon regard dans celui du roi avant de répondre à sa question. "J'ai toujours grandis dans le domaine Graceford qui se situe à deux minutes à cheval d'ici. Avant d'entrer chez les Cavaliers Verts je n'avais jamais voyagé, je ne connaissais que ma demeure et quelques rues d'Aubétoile. Mais depuis deux ans, j'ai vu presque tout ce que Kahanor a à nous offrir et, majesté, c'est magnifique. Une fois toute cette agitation redescendu, me permettrez-vous de vous en faire découvrir quelques parties ?" demandais-je, le sourire au lèvre. La liberté qu'offrait le voyage m'avait toujours paru enviable, merveilleuse à vivre et il m'était devenu impossible d'y renoncer. Quitte à ne jamais avoir de famille, rester éternellement le solitaire que j'avais l'habitude d'être.

J'écoutais Halbarad me parler du peuple, de la vie que vivait ces personnes. De leurs souhaits également, de leur mécontentement constant. Je fus touché profondément par la bonté qui ressortait du discours du jeune roi. Il voulait le bonheur de son peuple, quitte à ce que le sien en pâtisse. J'aurais aimé pouvoir faire quelque chose, un geste, une parole. Quoi que ce soit qui puisse le conforter dans ses pensées, lui faire comprendre qu'il se devait de penser ainsi et que c'était la chose la plus noble qui puisse être. "Je ne pourrais jamais parler au nom de tout les habitants de Kahanor Halbarad, mais sachez  que la plupart vous soutiennent, qu'ils croient en vous. Les décisions que vous aurez à prendre tout au long de votre vie ne seront pas facile, mais vous pouvez vous reposer sur les gens autour de vous. Vous n'êtes pas seul Halbarad." J'avais envie de lui dire que j'étais là, que j'aurais aimé être la personne sur qui il est certain de pouvoir compter qu'importait les évènements. Je regardais alors Halbarad se lever et lorsque son sourire provocateur vint heurter mon regard, j'en oubliais immédiatement sa question. Pourquoi me faisait-il cet effet là ? Son corps se rapprocha du miens et sa voix vint caresser mes oreilles alors que son souffle courait le long de mon cou. "Je suis certain que tu ne tiendras pas debout plus de cinq minutes." un sourire provocateur de ma part répondit au rire d'Halbarad qui se releva alors qu'un garde entrait dans la pièce. Par réflexe je me levais aussi, observant la courte discussion qui se joua entre les deux hommes avant que le garde ne s'incline pour ressortir de la pièce. Je me tournais alors vers Halbarad qui s’inquiéta de mon emploi du temps, craignant de n’empiéter sur mes différentes tâches. Je me demandais alors soudainement s'il tenté de me congédier, me faisant comprendre de manière détourné qu'il désirais me voir partir. Mais de manière purement égoïste je décidais d'oublier cette éventualité. Je m'avançais alors vers le jeune roi qui s'était assis sur le rebord de son lit, je me saisis alors de l'une de mes dague, la tendant à Halbarad d'un geste de défis. "Cinq minute, c'est bien cela ? Je vous paris être capable de vous désarmer en moins de trois." dis-je malicieusement, une lueur étrange dans le regard alors que je me tenais face à une personne qui, comme moi, avait dû quitter l'enfance plus tôt que prévu Car nous n'étions plus des enfants, ou des adolescents. Nous étions des hommes, des adultes désœuvrés face à une chose qu'ils ne comprenaient pas.  


©flawless
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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad   like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad EmptyDim 29 Déc - 23:21

tu avais beau y mettre tout ton coeur, tu sentais qu'il te déconcentrait plus que tu n'aurais du l'être, sans réellement savoir pourquoi.

theme song. « Cinq minute, c'est bien cela ? Je vous parie être capable de vous désarmer en moins de trois » Je frémis devant ce regard que j’aime tant, en attrapant la dague qu’il me tend. Je me lève, ne peut m’empêcher de pincer les lèvres pour ne pas sourire et me mets en garde. « Pari relevé. Voyons qui de nous deux est le plus fort. » je réponds seulement, ce qui marque le début d’un jeu auquel je ne peux pas réellement donner de sens. Cela ne va-t-il pas au-delà des apparences, au-delà d’un duel au corps à corps ? Je me sens étrangement déconcentré, peut-être parce que nous faisons ça dans une chambre et que je sais que les gardes sont derrière la porte, ou peut-être parce que c’est Màebh, qui se trouve en face de moi. J’avoue avoir été pris de court quant à sa proposition. Je décide pourtant d’attaquer, et je ne suis pas déçu par les talents du Cavalier Vert qui, il faut l’avouer, est un adversaire redoutable. Mon rire et mes grognements de surprise résonnent dans la chambre. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens réellement bien, et je m’amuse. Je n’ai à penser à rien d’autre qu’à ses mouvements rapides et gracieux, légers comme une plume. Il a une prestance incroyable et j’espère sincèrement être un jour à son niveau. « C’est tout ce que tu sais faire, Màebh ? » je lance en guise de provocation, alors qu’il est sans aucun doute d’un meilleur niveau que moi. Les trois minutes sont passées et je suis toujours armé, les cinq minutes sont passées et il est toujours debout. Je ris encore en évitant l’une de ses attaques et me retrouve coincé contre le bois du lit, en proie à un début de fou rire et à une fatigue évidente : quelle idée de se battre à la fin de la journée, après avoir passé des heures aussi harassantes ? Mais ce n’est sans doute pas le pire, car alors même que je suis sur le point d’esquiver une nouvelle attaque de la part de mon messager, la porte s’ouvre avec fracas et les gardes entrent dans la chambre. Je réagis de la mauvaise manière en voulant me mettre devant Màebh vers qui les armes des gardes sont pointées et sa dague passe assez près de mon flan pour déchirer ma tunique de lin et laisser couler le sang d’une mince coupure. Je grimace et lève les bras, face aux hommes. « Tout va bien ! Nous nous amusons. » Je porte ma main à ma minuscule coupure pour la cacher à la vue des gardes qui, passablement énervés, se permettent une remarque désobligeante. « Notre devoir est de vous protéger, Majesté. Or nous ne pouvons vous laisser sans surveillance si Seigneur Graceford peut porter atteinte à votre vie. » Je jette un coup d’œil au garçon derrière moi et soupire. « Sortez. Nous arrêtons. Et ne contredisez plus mes ordres, plus jamais. » Devant mon regard meurtrier, ils ne se font pas prier et quittent la pièce.

Je retourne m’asseoir sur le bord de mon lit et pose soigneusement la dague à mes côtés, sur le lit. Je relève les yeux vers Màebh et grimace encore. « Je suis désolé pour ça, il faudra te montrer convaincant la prochaine fois que tu voudras passer ces portes. » Je me détourne alors de son regard pour jeter un coup d’œil à ma petite blessure de guerre dont je risque de garder une cicatrice. J’ôte ma tunique blanche déchirée et souillée par le liquide rouge chaud que j’appuie sur l’estafilade sans grande conviction. Ça pique un peu mais qu’importe, je suis un homme maintenant. « Nous remettrons ça, et la prochaine fois il y aura un vainqueur, crois-moi. » Je jette l’habit dans un coin et traverse la pièce pour attraper une tunique négligemment abandonnée sur le dossier d’un fauteuil. J'observe un instant mes bras sur lesquels j'ai de nombreuses cicatrices, tout comme dans mon dos. J'ai grandi, mes paules se sont élargies et mes muscles développés, et malgré tout j'ai encore ces quelques traces de fragilité de mon enfance. Je rapporte la tunique près du lit. « Ah, et pour répondre à ce que tu as dit tout à l’heure … Je serais ravi de voyager à tes côtés, que tu me fasses découvrir ce monde qui est mien et dont je ne connais rien ! » Le sang continue de couler et tâche cette nouvelle tunique. Je pousse un grognement d’agacement, détestant abîmer mes affaires. Pas que je manque d’habits puisque je possède une collection sublime venue des quatre coins de Kahanor, mais je voue un respect sans limites à ces cadeaux qu’on m’a offerts et ne peux accepter de les souiller bêtement, comme je viens de le faire. Je la soulève et appuie de nouveau ma main dessus, oscillant entre le rire et la culpabilité. « A cause de toi, je risque de me vider de mon sang. » Je ris franchement cette fois, amusé de m’être fait avoir de façon aussi stupide. Ce n’est même pas à cause de lui, c’est moi qui ai sauté sur sa dague, en quelques sortes. J’attrape celle qu’il m’a prêtée de ma main libre et la lui tends, reconnaissant. « Merci, c’est une bonne dague. Et tu es un bon combattant. » Je me perds quelques instants dans son regard et baisse encore les yeux vers ma coupure qui me semble être la distraction idéale. « Je ne voudrais pas faire ma femmelette, mais ça pique un peu. Pourras-tu faire appeler un médecin, sur ta route ? Ce serait dommage que je meurs comme ça. » Je sais pertinemment que je ne vais pas mourir, même si les risques d'infection existent. Mon cœur bat étrangement vite, et je sais que ce n’est pas seulement à cause de l’effort que je viens de fournir. Je sais qu’il y a autre chose, une chose que je ne veux pas comprendre et à laquelle je ne veux pas donner de nom. Et pourtant, pourtant cette tension je ne la ressens que lorsque Màebh est là, et ce depuis un moment déjà, alors même que je n’étais que le Prince. « Est-ce que tu voudrais te marier, Màebh ? » je demande alors en relevant les yeux vers lui, l’air soudain grave. Je ne sais pas quelle réponse j’ai le plus envie d’entendre … Non, pour mon plus grand soulagement ? Ou oui, pour l’éloigner de moi, pour mon bien personnel ?

Nous avons tous des choses à cacher. Des choses enfouies dans notre cœur et que nous ne voulons jamais voir être dévoilées. Cette chose que je cache commence à prendre forme dans mon esprit, s’insinue dans mon cœur et dans mon esprit de façon malsaine. Cette attirance au-delà de la raison, que certains qualifieraient d’inhumaine et que je qualifierais de dangereuse. Mais peut-être que je me trompe, que tout cela n’est que pure illusion. Après tout, je n’ai que dix-sept ans et je ne connais rien de tout ça, des autres, de moi. Je m’évertue pourtant à ne pas le regarder, de peur qu’un seul de ses regards n’ébranle mes belles certitudes. Il est un ami pour moi, mon sujet, un grand-frère. Il me soutient, sait quand je vais mal. Pourquoi en serait-il autrement ? J’ai peur, je me sens minable et perdu. Comme lorsque je suis face à des décisions difficiles à prendre alors qu’ici elle est toute prise : je ne dois pas m’attacher à ce sentiment étrange, cette sensation agréable et déroutante, effrayante même. Ça n’existe pas. Ca ne doit pas exister. « Pourquoi y a-t-il certaines choses qui ne s’apprennent pas ? » je demande alors même que Màebh ne peut pas comprendre où je veux en venir. Le pauvre n’a pas la vie facile avec moi qui passe mon temps à lui donner du travail, à me plaindre à lui et lui faire part de mes raisonnements trop compliqués que je ne peux comprendre moi-même. M’en veut-il ? Me trouve-t-il ennuyeux ? je me le demande, d’autant qu’on me traite de plus en plus d’égoïste, en retenant soi-disant les gens captifs ici. En est-il de même pour Màebh ? Il n’a pourtant pas daigné quitter la pièce quand je lui ai proposé de retourner au Drôme. Je m’allonge et le regarde enfin, avant de lancer doucement : « Merci de passer du temps en ma compagnie, ça me rend vraiment heureux. Tu es ici chez toi. » Que les choses soient claires, histoire qu’on ne me dise pas que c’est uniquement pour me divertir. Heureux est le mot, avoir de la compagnie et qui plus est d’une personne à laquelle je tiens est devenue chose trop rare à mon goût, et Màebh peut se tarder de faire partie de ces gens … Bien que vu la réputation que je semble traîner derrière moi, ce ne soit pas très flatteur. Je ferme les yeux quelques instants et soupire. C’est tellement difficile de vivre …  
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MessageSujet: Re: like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad   like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad EmptyVen 3 Jan - 21:39



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Feat Màebh & Halbarad.

Il m'était déjà arrivé de vouloir partir au loin. Je ne savais pas réellement pourquoi je restais là, après tout, rien ne me retenais réellement. Nombreux seraient les cavaliers à pouvoir me remplacer en temps que messager et peut-être même seraient-ils meilleurs. Ce n'était pas bien difficile. Les courriers seraient apporté bien plus rapidement, eux ne s'arrêteraient pas pour admirer l'espace de quelques instants les paysages et les monuments qui s'imposeraient à eux durant leurs périples. Ils seraient bien plus polis et courtois, nul mots de travers ne viendraient échapper à leurs lèvres. Ils ne s'attarderaient pas, ne se laisseraient pas abattre pour des futilités. J'étais égal à chaque autre cavalier, je n'étais en rien meilleur qu'eux alors n'allions même pas jusqu'à dire que je fus irremplaçable. Cela aurait le contraire le plus total et évident. Ma famille ne m'était plus d'aucune utilité, plus d'attache ne me retenais à ces gens qui n'avaient vu en moins que l'héritier d'une grosse fortune. Je n'avais jamais été Màebh, j'avais été le fils Graceford, j'avais été l'homme que l'on marierait à une belle jeune femme pour qu'en découle d'autres héritiers que j'aurais dû traiter de la même manière. A vrai dire, je n'avais jamais songé à me marier et l'idée de me voir enchaîné à une femme pour le restant de mes jours m’empoisonnait la conscience et les poumons. J'aurais pu partir. J'aurais pu un jour sceller Daeron, talonner fermement et ne plus jamais donner signe de vie. J'aurais pu aller faire ma vie en Yelderhil, peut-être serais-je devenu un homme riche à force de travaux peux honnêtes mais onéreux. Peut-être que cela m'aurait convenu, que j'aurais été plus heureux qu'en ce jour, cette heure, face à ce jeune homme dont je ne savais toujours pas décrire l'impact sur moi. C'était dérangeant tout autant que c'était grisant. J'aimais la présence d'Halbarad, bien plus que celle d'un ami et je le savais. Je m'en doutais, je le ressentais. C'était bien plus que de l'amitié. Il y avait cette forme de besoin qui m'horripilait tout autant qu'elle me donnait l'impression d'être en vie, plus vivant que je ne l'avais jamais été. Et important. Oui, là, face à Halbarad, nos regards se croisant alors qu'il examinait mon défis, je me sentais important. Et ça me plaisait.

La main du jeune roi se saisit de la lame que je lui tendais et se met en garde face à moi. Un frisson me parcours alors que j'examinais la situation. N'était-ce vraiment qu'un défis ? Qu'un vulgaire combat entre deux amis ? J'avais pourtant l'impression que cela signifiait bien plus. Je n'aurais su dire en quoi, je n'aurais peut-être même pas voulu le savoir, mais cela ne s'arrêtait pas au simple défis, banal et sans conséquences. Nous venions de nous lancer dans un combat qui nous dépasserait sans aucun doutes, dans une lutte acharné contre un adversaire égale voir supérieur. Il n'y aurait pas de gagnants à ce jeu, cela ne pouvait pas se finir bien. Mais par les Neufs, je voulais par tout les moyens au moins essayer. Alors nos corps se mirent à se mouvoir dans une danse soutenue, nos lames se cognant, crissant l'une contre l'autre. Je devais reconnaître le talent d'Halbarad alors que je ne me laissais en aucun cas démonter face à cette agréable surprise. Jouait-il comme moi un jeu brûlant qui pourrait mener à notre perte ? Ou n'était-ce pour lui qu'un défis lancé par un messager sans prétention qu'il pourrait congédier sans grands remords ou état d'âmes ? Son rire vint frapper mon torse alors que mes poumons se mirent à vouloir trop d'air trop rapidement. L'excitation du combat, de ce rapprochement entre nos deux corps toujours remis en jeu suite à la riposte de l'adversaire. J'avais l'impression que mon torse allait éclater, que mes poumons ne seraient jamais capable de se calmer.
Tout va trop vite par la suite pour que mon esprit ne daigne comprendre la chose. Les portes s'ouvrèrent et alors qu'Halbarad s'avança devant moi, ma lame vint griffer sa tunique qui s'affaissa sous le tranchant de la lame, cette dernière venant tracer un sillon rouge dans la peau claire et gracieuse de sa majesté. Je m'arrêtais alors, reprenant mon souffle, incapable de comprendre la situation tellement mon esprit était embué. Halbarad congédia les gardes qui me lancèrent une série de regards cinglant avant de daigner sortir de la pièce.

Le roi vint s'asseoir sur le rebord de son lit, posant la lame à ses côtés. Je clignais plusieurs fois des yeux avant de reprendre parfaitement conscience de la situation. "Nous remettrons ça, et la prochaine fois il y aura un vainqueur, crois-moi." je lui lançais alors un sourire espiègle et malicieux. La promesse d'un nouveau duel remplissait mon coeur d'une joie inapproprié. Mon regard tomba sur Halbarad et mes joues se mirent à brûler intensément lorsque je pris conscience de l'état du jeune homme. Il venait de lancer son haut de vêtement au loin et son torse clair fut jeté en pâté à mon regard et mon esprit déjà trop confus. J'écoutais alors d'une oreille le jeune roi me répondre que voyager à mes côtés serait un plaisir, que de lui faire découvrir le monde serait bel et bien possible et cette vision de nous deux à cheval, loin de tout, observant les beautés de ce monde m'enchante au plus haut point. "Je vous remercie Halbarad, mais permettez moi de souligner que vous vous débrouillez vraiment bien. Dans quelques temps, même le maître d'arme aura du mal à vous faire face." dis-je alors qu'Halbarad complimentait mes aptitudes ainsi que la dague que je récupérais pour aller la ranger à nouveau dans son étui accroché à ma ceinture. Nul flatterie dans mes mots, juste la simple vérité. Tout le monde était capable du pire comme du meilleur, du temps que l'on s’entraînait assez. Je ne pouvais me permettre d'être faible avec une arme à la main, alors je m'étais entraîné, parfois de longues heures pour pouvoir y voir un quelconque résultat. Les yeux hypnotisant d'Halbarad croisent les miens et pendant quelques secondes nos regards ne se décroisent pas, ils restent figés l'un dans l'autre comme s'ils auraient pu rester ainsi des années entière sans jamais se fatiguer. J'aurais aimé qu'il en soi ainsi, mais le lien se brisa, retournant dans le néant duquel il avait surgit. "Je ne voudrais pas faire ma femmelette, mais ça pique un peu. Pourras-tu faire appeler un médecin, sur ta route ? Ce serait dommage que je meurs comme ça."  un sourire moqueur vint se figer sur mes lèvres alors que je m'autorisais à observer l'endroit où ma dague avait tracé un léger filet carmin. "Ce sera fait." lui dis-je d'un ton calme. Oui, une fois sortie de cette pièce, je demanderais à un garder d'aller chercher une personne compétente. Il me regarderait probablement de manière hostile, mais après tout, cela n'avait guère beaucoup d'importances à mes yeux. Tout ce que j'espérais, c'était que Halbarad ne me juge pas responsable de sa blessure, aussi petite soit-elle.

"Est-ce que tu voudrais te marier, Màebh ?" je défaille légèrement lorsque la question d'Halbarad remonte jusqu'à mes oreilles. Durant quelques instants je n'ose le regarder, ignorant même pourquoi cela l'intéressait. Osais-je espérer que ce ne soit parce qu'il espérait me voir à jamais libre ? Libre de le servir, libre d'être à ses côtés, libre de peut-être faire face et affronter ce qui nous tourmentait depuis peu ? Je ne m'étais pas toujours senti de cette façon en présence du jeune roi. Nous étions amis avant, véritablement. Puis un jour, je n'aurais su le désigner précisément, tout avait changé. J'avais commencé à le regarder différemment, à l'écouter plus attentivement, à trouver plus de satisfaction dans ses sourires et le son de sa voix. "Non." dis-je soudainement. Je me rendis compte que mon ton avait été peu agréable, tranchant, heurtant. Tout ce que je ne voulais pas être envers lui. "Veuillez pardonner ma réponse quelque peu abrupte Halbarad. C'est simplement que le mariage ne m'a jamais attiré plus que cela. J'aime la liberté que me procure ma situation actuel et je n'ai encore jamais succombé aux courbes féminines, du moins pas sentimentalement...." j'avais dis ça comme une excuse, une façon de lui dire que non, je ne voulais pas me marier, parce que je n'avais jamais été amoureux. Comme si cela lui était important, vital, comme s'il avait besoin de savoir que je n'étais jamais tombé amoureux maintenant. L'était-je aujourd'hui ? Je ne savais pas, j'aurais voulu savoir.

"Merci de passer du temps en ma compagnie, ça me rend vraiment heureux. Tu es ici chez toi." je regardais son corps allongé sur le lit, des images brûlantes vinrent envahir mon esprit et je me hâtais de les chasser avant qu'elles ne restent miennes éternellement. "Tout le plaisir est pour moi Halbarad...C'est toujours avec une grande joie que je viens vous voir." et c'était vrai, c'était d'autant plus véridique que la joie en elle-même était devenu plus intense, plus surprenante et déconcertante. Gênante parfois. Mais grisante de façon terrible et addictive. Ses yeux se fermèrent et un soupire lui échappa. Un frisson me déconcentra et la chair de poule me saisit quelques instants. Pourquoi me faisait-il réagir ainsi ? Pourquoi mon corps faisait de telles choses face à des actes qui me seraient totalement indifférent s'ils seraient venus du reste de la population ? Mon regard retomba sur la tâche rougeâtre sur le haut d'Halbarad et une idée me vint. C'était risqué et je n'avais aucune idée de la façon dont réagirait le concerné. Mais j'avais besoin d'essayer, juste essayer. Je me retournais donc pour me saisir d'un linge propre que je trempais dans une petite bassine d'eau, je l'essorais avant de contourner le lit royal et de m'y asseoir. Je passais une main sous le vêtement pour le relever, ma paume caressant le ventre et le torse d'Halbarad. J'avais perdu la raison. Je posais alors le linge humide sur la plaie pour y arrêter les saignements. Ma main toujours posé sur le buste du jeune homme, je faisais mon possible pour ne pas croiser son regard. Étais-je devenu fou ?


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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad   like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad EmptySam 4 Jan - 0:07

cette caresse brulante fut la promesse d'une profonde tristesse à venir, une mise en garde : tu vas souffrir, halbarad.

theme song. « Non. » Je le regarde en clignant des yeux, choqué de sa réponse si catégorique et brusque. Mais je ne m’en formalise pas, parce que contrairement à bien d’autres, Màebh n’est pas quelqu’un qui ait à avoir peur de mes réactions pour des choses aussi futiles. Malgré tout il préfère se justifier, ce que je ne peux réprouver. « Veuillez pardonner ma réponse quelque peu abrupte Halbarad. C'est simplement que le mariage ne m'a jamais attiré plus que cela. J'aime la liberté que me procure ma situation actuelle et je n'ai encore jamais succombé aux courbes féminines, du moins pas sentimentalement... » Je balaye ses propos d’un signe de la main. « Ce n’est rien, j’apprécie ta franchise. » je réponds seulement, oscillant entre une surprise désarmante et un soulagement extrême. Un soulagement que je ne devrais pas ressentir, d’autant que le jugement de Màebh finira bien par changer. « Rien n’est jamais acquis pour l’éternité, mon fils. » disait sagement mon père. « Le mariage est une prison, surtout si il n’est pas basé sur l’amour. » J’envie d’autant plus ceux qui ont la chance de se marier par amour, même si c’est bien rare. Et ça n’arrive jamais chez les Nobles, qui se contentent de se lier à un bon parti par pure stratégie politique et pour obéir aux parents. Allongé sur le lit, je l’observe en silence, tandis qu’il est paralysé debout. Le voir comme ça m’amuse, et me plaît. Je ne suis pas gentil de le torturer, mais ses réactions me plaisent. Je ne me lasserai jamais de la façon qu’il a de me sourire, jamais. Je me sens vivant, toute trace d’hypocrisie et de fausseté disparaît de mon monde. « Tout le plaisir est pour moi Halbarad...C'est toujours avec une grande joie que je viens vous voir. » Et je le crois. Parce qu’il n’y a pas plus loyal que lui, de plus entier et intègre que ce jeune homme que j’ai la chance d’avoir dans mon entourage. La chance, ou la malchance. Parce que je ressens pour lui ces choses qui le rendent inaccessible et interdit et qui me feront souffrir tant qu’il sera à mes côtés. Ces choses que j’enfouis dans mon cœur comme si elles n’existaient pas et que même les gens les plus proches de moi comme Cellie ou Euphemia ne sauront jamais. Ce secret qui me suivra dans ma tombe coûte que coûte.

Alors que je ferme les yeux pour me reposer un peu, j’écoute Màebh qui se déplace dans la chambre. Je ne prends pas la peine de regarder même si ça m’intrigue, parce que j’ai une entière confiance en lui et je ne crains pas le moins du monde qu’il m’attaque de façon déloyale. Je sursaute pourtant et rouvre les yeux brutalement quand je sens sa main se glisser sous ma tunique et la relever doucement. « Màebh qu’est… » je me tais, lorsqu’il pose le linge mouillé sur ma coupure. Qu’est-ce que j’ai pu penser ? Comment ai-je pu imaginer quoi que ce soit, l’espace de quelques secondes ? Je laisse ma tête retomber sur l’oreiller et soupire, observant le plafond comme si il avait s’agit de la plus belle chose au monde. J’espère qu’il ne voit pas la teinte rosée qu’ont pris mes joues, ni à quel point mon corps se réchauffe sous les caresses involontaires de sa main et de son poignet sur mon ventre et mon torse, sensation jamais connue auparavant. Lui ne me regarde pas, de toute façon. Preuve que ça n’a rien d’intéressé de sa part. Je fixe son visage quelques instants en silence et décide d’agir, incapable de savoir comment je dois réagir. Si pour lui ça signifie seulement m’aider à faire cicatriser la coupure, je pense davantage à mon cœur qui devra cicatriser quand les choses se seront amplifiées dans mon esprit. Je me rassieds un peu brusquement en tenant son poignet fermement. Mon visage n’est qu’à quelques centimètres du sien et je serre les dents pour refouler de toutes mes forces le rougissement de mes joues qui menace de me trahir. Mon coeur cogne dans ma poitrine presque aussi fort que lorsque j'ai appris qu'Euphelia avait failli mourir, ou quand j'ai vu ma mère et les serviteurs du château pleurer autour du corps de mon père. « Màebh, pourquoi tu fais ça ? Je veux dire, arrête, je … » Je relâche son poignet, avec le terriblement sentiment d’avoir été tout sauf convaincant. Pire même, j’ai l’impression de m’être trahi plus encore que par un simple rougissement de joues. « Tu ne sais pas ce que ça fait, ce que je … C’est étrange, d’accord ? Je ne comprends pas. » je conclue. Le souffle court, je regarde ses yeux, ses lèvres et avale ma salive avec difficulté en me rallongeant sur le flanc qui n’est pas blessé, lui tournant ainsi le dos. « Oublie ce que j’ai dit. Ce n'est rien, je suis juste fatigué. » je lance sans oser le regarder, tant j’ai honte. J’aimerais disparaître, devenir invisible.

« Va-t’en, et envoie chercher un médecin, s’il te plaît. Je vais dormir un peu. » je dis encore, sans le regarder. J’écoute ses pas qui s’éloignent jusqu’à la porte et j’ai alors une réaction irraisonnable, insensée, pour laquelle je me maudirais toute ma vie. « Attend, Màebh. » je m’exclame en me relevant rapidement, avant de foncer vers le garçon. Je m’approche de lui et pose la main sur la porte qu’il s’apprêtait à ouvrir, mon regard plongé dans le sien. « Qu’est-ce que c’est que ça ? » je demande l’air dépité. Là encore, je ne sais pas si il va savoir où je veux en venir mais il a intérêt parce que je veux et j’exige d’y voir plus clair. Je m’appuie contre la porte juste devant lui pour lui barrer la route, m’assurant ainsi qu’il ne quittera pas les lieux sans avoir pris le temps de me répondre. « Ça n’a rien de normal, rien de … Je ne sais pas comment réagir, je ne sais pas ce que je ressens veut dire, je ne l’ai jamais connu. Qu’est-ce que ça veut dire ? » Mes mains se posent sur ses épaules afin qu’il me fasse face, qu’il ne se détourne pas de moi. Je veux voir ses yeux, ses réactions, ses vérités et ses mensonges. Je dois passer pour un fou. Pour un malade, avec de gros problèmes. Mais je suis un jeune homme comme les autres et ces choses font partie de la vie. Je n’ai simplement pas eu le temps de les connaître et les comprendre avant d’avoir eu des obligations plus sérieuses et raisonnables que des désirs d’adolescent non partagées et qui me feront perdre en crédibilité auprès de mon meilleur messager et le plus grand de mes soutiens. Je pourrais tout arrêter, le laisser sortir et qu’on s’en tienne là. N’importe qui s’écarterait, à ma place. Et pourtant je m’accroche à ses épaules comme si ma vie en dépendait, réellement effrayé.  Je  finis quand même par le relâcher dégager le chemin vers la porte pour le laisser partir, si tel est son souhaite. Je me laisse retomber sur mon lit en me maudissant en maudissant la terre entière, alors que je suis le seul responsable de ce qui m’arrive. Tout est allé trop vite, de travers, sans que ne comprenne quoi que ce soit. Si je suis ridicule dans ma façon de gouverner le peuple, je le suis encore plus avec les autres, et ces mots détestables qu’on appelle amitié, amour, désir, passion.
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MessageSujet: Re: like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad   like a game of pick up sticks played by fucking lunatics ± halbarad EmptySam 4 Jan - 23:57



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Feat Màebh & Halbarad.

J'avais toujours fait tout mon possible pour rester éloigné des sentiments. Ces pics invisibles qui peuvent terrasser une âme de fond en comble sans même avoir à bouger le petit doigt. Ces volutes agréables et pourtant si cruels. Les sentiments m'avaient toujours été inculqués comme mauvais, obstruant la route des objectifs et de l'honneur. Seul la récompense, la richesse et la reconnaissance devrait m'importer. Être proche du roi devrait être une source de vanité sans fin, galvanisant un orgueil que j'avais appris à conserver. Mais là, c'était comme si tout s'effondrait, que les leçons de mon paternel s'effaçaient contre les caresses que mon coeur produisait. Avais-je la possibilité d'être heureux ? Le bonheur ne m'avait jamais paru atteignable, une chimère probablement. Personne n'était heureux, jamais longtemps ou jamais réellement. Les sourires que les gens s'envoient dans les rues sont faux, voulant impressionner, corrompre ou menacer. Les rires sont  provoqués par l'abus de boissons et les soupirs par les caresses d'une courtisane payé au coin d'une rue car la femme attendant au foyer n'a jamais éprouvé le moindre amour pour cet âme en quête de bonheur. Le bonheur, une utopie ? J'aurais aimé croire que non, j'aurais aimé pouvoir me dire en cet instant que je pouvais être heureux si seulement Halbarad daignait me regarder, daignait me dire que ma présence près de lui procurait plus qu'un sentiment de sécurité provoqué par la présence de l'ami que je représentais.  Je ne savais plus réellement ce que je voulais, ce que j'aurais pu faire. J'étais allé trop loin, tout en ne franchissant pas une certaine ligne. Une ligne qui n'était pas faite pour nous. Pas pour deux hommes.

"Màebh qu’est…" sa voix me pétrifia, immobilisant la main qui tenait le linge. Allait-il me repousser ? J'avais eu tord de me permettre un tel acte, une telle façon d'être. Je n'étais qu'un sujet, son sujet certes, mais un homme parmi tant d'autres. Je n'avais pas droit à plus de privilèges que d'autres nobles ou messagers et si dans l'instant il décidait de me congédier, m'emprisonner ou pire, je n'aurais rien à dire, il en aurait tout les droit. Quiconque serait entré à cet instant précis se serait posé des questions. Mais il aurait été bien loin de la masse qui m'assaillait au moment où la main d'Halbarad s'empara de mon poignet. Je remarquais ma main tremblante, chaude, hésitante. Mon âme s'était trop égaré, avait trop voulu se conforter dans des idées ou images qui m'auraient fait plaisir, qui auraient réchauffé mon coeur trop meurtris par les pertes et le froid constant de mon corps. Son visage près du mien, son souffle rapide vint heurter mes lèvres et mon menton et je dus lutter de toutes mes forces pour retenir mes mains de saisir son visage pour le rapprocher encore plus. J'avais honte, j'avais peur. La vérité était que j'étais terrifié face à ce sentiment qui avait commencé à naître depuis quelques jours. Pourquoi Mara m'infligeait une telle souffrance ? Cela n'avait rien d’agréable, c'était grisant mais douloureux. Je perdais mes moyens dans des situations où j'aurais voulu en avoir totalement le contrôle. Mon corps était brûlant de passions lorsque j'aurais tout fait pour le plonger dans une rivière de glace, pour pouvoir jeter au loin ces idées qui n'auraient jamais dû effleurer mon esprit. Était-ce ceux à quoi je m'étais destiné en rejoignant les Cavaliers Verts ? Une lutte incessante contre un homme que je ne pourrais jamais plus ignorer ? Être au service de celui qui pour la première fois faisait battre mon sang dans mes veines à une allure indécente ? Être éternellement inférieur à celui que j'aurais voulu être mon égal. Halbarad serait à jamais un roi. Je serais un Cavalier pour le restant de ma vie. Rien d'autre n'était possible. Je ne pouvais pas vouloir plus, je ne pouvais pas espérer autre chose. Ce n'était pas ainsi que les choses devaient être.
L'homme face à moi relâche mon poignet, bafouille des mots que je saisis à la volé, trop choqué par mes envies, par mes pensées, pour en saisir toute la signification. Je devine alors que je suis allé trop loin, que peut-être plus rien ne sera comme avant. Avais-je franchi la limite que personne n'avait le droit de franchir ?

"Va-t’en, et envoie chercher un médecin, s’il te plaît. Je vais dormir un peu." ces mots me transpercèrent comme du cristal. Douloureux et froids. Je me relevais, penaud, incertain de ce qui allait se passer désormais. Mes pas me menaient doucement vers la porte que j'avais franchi quelques instants plutôt. En entrant dans cette pièce, je n'aurais jamais imaginé en ressortir de cette façon. Chassé par le roi, Halbarad, celui que j'avais vu comme un ami pour ne pas risquer de le voir autrement. Celui que je quitté après avoir fait ce que je n'aurais jamais du faire. Deux hommes ne font pas ces choses là, pas là, pas nous, pas dans le monde ou nous vivons. J'aurais du le savoir, j'aurais du me douter que cela ne mènerait à rien, que je ne faisais que courir à ma propre perte. Venais-je de blesser Halbarad ? Allait-il me jeter en prison une fois ses esprits retrouvés ? Me haïssait-il ? Étrangement, la vision du jeune homme me détestant était bien plus pénible et douloureuse qu'un avenir derrière les barreaux. J'aurais vécu des vies entières en prison si cela m'aurait permis de garder cette relation de confiance avec Halbarad. Je ne parlerais plus d'amitié, car il n'en était désormais plus question. Je ne pouvais plus prétendre ne le voir que comme un ami, un frère, un confident. Il n'avait plus rien de cela, il était devenu ce que j'aurais aimé serrer contre moi le soir et c'est avec peine que je le découvrais alors que je posais ma main sur la poignet de la porte. "Attend, Màebh." je m’immobilisais, me retournant dans un souffle vers l'origine de l'appel. Halbarad. Qui d'autre ? Nous n'étions que tout les deux dans cette chambre royale. Sa main se posa sur la porte dont je relâchais la poignet pour m'éloigner de quelques pas. Nos regards s'accrochèrent à nouveau, comme ils n'avaient cessés de le faire depuis mon arrivée. Mais cette fois-ci, ce n'était plus de la malice ou de la joie que je percevais dans le regard du jeune roi. C'était de la tristesse, il était perdu. Tout autant que moi. Je ne savais pas, je ne savais plus si c'était ce que je voulais ou si j'aurais préféré qu'il ne m'ouvre la porte pour pouvoir mieux me jeter dehors. Est-ce que j'étais en train d’interpréter tout ce qui se passait ? Peut-être la tristesse dans ses yeux n'était généré que par l'idée qu'il puisse avoir perdu un ami. Peut-être croyait-il que je voulais me rapprocher du trône, du pouvoir ? Cette idée me blessa, heurtant mon ego et ma fierté mais également mon coeur. J'aurais voulu lui hurler que je ne savais pas, que j'étais perdu. Mais les garçons ne font pas ça. "Qu’est-ce que c’est que ça ?"  Son corps vint bloquer l'accès à la porte et si je m'étais écouté, je l'aurais poussé pour pouvoir fuir. Fuir le plus loin possible. Retourner au Drôme, sceller Daeron et partir. Galoper jusqu'à ce qu'il en crève de fatigue, jusqu'à ce que j'en meure de fatigue. M'allonger sur la terre de notre belle Kahanor pour y mourir de honte et de regrets. J'aurais préféré ne jamais connaitre Halbarad, quitte à n'avoir jamais connu le bonheur d'être un Cavalier, quitte à être resté chez moi et être devenu l'homme que mon père aurait voulu que je sois. Que dirait-il s'il me voyait ainsi, tiraillé entre ce que je ressentais et ce que tout autour de nous nous criait de faire ? Il aurait honte, il serait déçu, bien plus qu'il ne l'était déjà. "Ça n’a rien de normal, rien de … Je ne sais pas comment réagir, je ne sais pas ce que je ressens veut dire, je ne l’ai jamais connu. Qu’est-ce que ça veut dire ?" Je n'en savais rien, ou si, mais je voulais pas le savoir. J'étais tout aussi perdu que lui, face aux battements irréguliers de mon coeur en sa compagnie. J'étais perdu face à ses yeux et contre sa voix, rien ne subsistait. Alors je restais là, stoïque, les épaule affaissés, le regard perdu. Même avec la plus grande volonté du monde je n'aurais su ouvrir la bouche. Les seconds s'écoulèrent et aucun son ne sortie de ma bouche. Halbarad relâcha mes épaules et s'écarta, rejoignant sa couche. Je restais pantois quelques instants avant d'ouvrir la porte et d'en sortir. Je refermais la porte derrière moi et me tournais vers un garde qui m'accorda un regard à la limite de la haine. "Sa majesté demande un médecin. Rapidement." ma voix tremblait, elle se brisa sur la dernière syllabe et je me mis en marche sans demander mon reste.
Une fois retourné au Drôme, je scella Daeron et partie. Pas longtemps, juste quelques heures. Le temps d'oublier, de canaliser cette envie de cogner mon poing dans les murs pour autant de maladresse, pour autant de passions que je ne savais plus quoi en faire. J'avais tout ruiné, tout ce que j'aurais voulu garder mien éternellement. Je n'étais qu'un sombre abruti.  


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