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 ɤ we'll be counting stars - hedileth.

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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: ɤ we'll be counting stars - hedileth.   ɤ we'll be counting stars - hedileth. EmptyMar 17 Déc - 3:40


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ɤ

La fière cavalière somnolait sur sa selle, sa tête oscillant dangereusement alors qu’au loin, le soleil embrasait l’horizon de ses derniers rayons. Cela faisait plusieurs jours qu’elle n’avait pas eu la chance de dormir dans un véritable lit, et elle n’avait jamais fermé l’œil plus d’une paire ou deux d’heures – la missive qu’on lui avait demandé d’apporter dans les plus brefs délais n’avait pas eu l’air de faire plaisir au tiern de Blancherive, ce qui n’est pas étonnant lorsque l’on sait qu’elle vient du Trésorier en personne et que lui-même ne semblait guère ravi en la lui transmettant. Hedwige suspectait une quelconque affaire de paiement pour la couronne qui serait suffisamment en retard pour justifier de dépêcher un Cavalier Vert sur les lieux. Les affaires du royaume n’étaient pas toujours excitantes et les messages qu’on lui faisait porter n’étaient au final qu’une question d’argent, de troupes, des invitations aux épousailles… Au fil des années, la jeune femme avait appris à lire sur le visage de ses interlocuteurs si la lettre qu’ils lisaient était importante ou non. Elle comptait sur les doigts d’une main les rares fois où sa mission avait réellement été vitale aux yeux du royaume. Mais cela ne voulait pas dire que les messagers de son ordre étaient inutiles, loin de là. Leur loyauté n’avait pas d’égal, quant à leur efficacité, elle n’était pas à remettre en cause.

Rahien renâcla bruyamment, son souffle produisant un large écran de fumée opaque qui s’écrasa sur le visage pâle de sa cavalière endormie. Le changement d’allure la tirant de ses rêveries éveillées, elle se redressa doucement en fronçant des sourcils. « Qu’est-ce qui ne va pas ? » murmura-t-elle tendrement en se penchant sur l’encolure du cheval, qui passait désormais à un trot soutenu. Si les oreilles de l’animal pivotèrent dans sa direction, signe évident qu’il l’avait entendue, il ne daigna pas ralentir et accéléra même sa cadence. Avant qu’elle ne puisse réaliser qu’il n’avait pas l’intention de lui obéir, Rahien s’était lancé dans un galop effréné. Ses doigts crispés dans la crinière emmêlée du destrier, elle serra les cuisses pour ne pas être désarçonnée, priant tous les dieux que cette folle cavalcade prenne fin. Qu’est-ce qui lui prenait, à la fin ? Ce n’était pas la première fois qu’ils empruntaient la route près de Sombrebois, il n’était habituellement pas aussi nerveux et en près de dix ans, c’était la seule fois où elle le voyait perdre son calme sans aucune raison. Qui plus est, la chevauchée entre Blancherive et Aubétoile n’avait pas été très reposante pour lui non plus, alors il devait actuellement puiser largement dans ses dernières ressources pour garder cette vitesse. Elle tira sur les rênes, d’abord avec douceur, puis plus fermement. « Rahien ! Rahien, ça suffit ! » tempêta la Capitaine, toujours aussi perdue. Elle connaissait son cheval, elle le comprenait mieux que quiconque comme n’importe quel Cavalier, néanmoins, à cet instant présent, elle était incapable de savoir ce qui se tramait dans sa tête d’équidé têtu.

Bientôt, elle se résigna à s’accrocher de toutes ses forces à la crinière du cheval gris qui semblait bien décider à ne s’arrêter que lorsqu’il l’aurait amenée où il le désirait. Son inquiétude s’intensifia toutefois dès qu’ils pénétrèrent à toute allure sous le couvert des arbres de Sombrebois, louvoyant entre les troncs et bondissant au-dessus des ruisseaux qui se dressaient sur le route. Une branche traça un sillon écarlate sur sa pommette gauche en lui arrachant un grognement de douleur, mais elle ne commit pas l’erreur de défaire sa prise sur les crins de Rahien ; un seul faux mouvement pouvait la faire chuter aussi aisément qu’une poupée de chiffon. Elle avait déjà contemplé des cavaliers confirmés avoir l’audace de se penser si doués que rien ne pourrait les faire tomber de leur selle… et ils avaient tort. Les multiples et imprévisibles obstacles de la forêt ne facilitaient en rien la tâche de la Capitaine. Alors que le Sablier du Temps égrenait les minutes, elle sentit la chaleur du soleil couchant s’évanouir pour laisser place à la froide lumière de la Lune, tandis que le ciel se parsemait d’étoiles toutes plus brillantes que des diamants. « Rahien… » Sa supplique mourut sur ses lèvres gercées par le froid. Cesse donc de courir, maudit canasson ! Comme s’il avait entendue, l’étalon ralenti progressivement l’allure.

Hedwige osa se relever quand il revint à un trot plus calme. Sa joue était rouge à force d’avoir frotté sur les poils drus de son pelage, ses cuisses souffraient en silence d’avoir dû rester contractées aussi longtemps et elle avait l’étrange sentiment que ses doigts n’allaient jamais pouvoir retrouver leur souplesse d’antan après l’épreuve qu’elle venait de leur faire subir. Elle grimaça en défaisant sa prise sur la crinière, faisant par ce mouvement craquer quelques os et le cuir de ses gants. Quelques crins s’étaient aventurés près de ses lèvres et elle les chassa d’un geste impatient. « Qu’est-ce qui t’as pris, sombre idiot ? Tu as été pris d’une soudaine folie de galoper, c’est ça ? Tu aurais pu nous attirer de graves ennuis et… » Son laïus s’interrompit brusquement. Le duo venait de débarquer dans une large clairière, si proprement définie que l’on pourrait soupçonner la main de l’homme de l’avoir façonnée. Quelques animaux sauvages s’enfuirent à l’approche du cheval et de sa cavalière, mais un couple de lapins et une biche resta sur les lieux. Bien qu’extrêmement méfiants, ils ne semblaient guère effrayés d’apercevoir une humaine si profondément dans Sombrebois. Mais au-delà des animaux, des buissons colorés et des parfums qui venaient lui chatouiller les narines, il y avait une chose qui attirait irrémédiablement le regard de la belle brune.

Au centre de cette clairière
Trônait le plus grand arbre
Qu'il lui ait jamais été donné
De contempler.

Si grand, si large qu’elle se sentait elle-même minuscule à ses côtés. « C’est incroyable… » Elle se laissa lentement glisser au sol, toute sa colère s’étant évanouie devant ce spectacle ; une main posée sur l’encolure de Rahien, elle leva les yeux si haut que son cou réclama grâce. Même ainsi, elle ne parvenait pas à apercevoir la cime de l’arbre. Il lui parut inconcevable qu’un tel spécimen soit resté inconnu des chasseurs et des rôdeurs, avant qu’elle ne se rappelle des rumeurs qu’elle avait principalement entendu dans les tavernes de Sermar. Des racontars au sujet d’un chêne si grand qu’il serait surnommé le Grand Chêne : ce serait l’endroit de prédilection des plus grands rôdeurs et il serait par ailleurs pratiquement impossible de le trouver sans leur aide. « C’est impossible. » Sa remarque sonna comme une accusation envers Rahien, qui souffla d’un air outragé. L’avait-il déjà emmenée quelque part sans que cela ne soit important ? N’avait-elle pas confiance en lui ? « Désolée, c’est juste que… » elle s’écarta doucement de lui, ses pas l’entraînant plus près de l’arbre majestueux. « C’est vraiment incroyable, par Dwaylin… » Tant de merveilles réunies en un seul lieu. Pour une femme qui se targuait d'avoir presque tout vu, Hedwige se comportait comme une enfant ignorante ; que fallait dire devant une telle beauté ? Que fallait-il penser de ce monde, lorsqu'il vous surprenait une nouvelle fois, de la plus magnifique des façons ? Une volée d’oiseaux colorés s’échappa d’entre les branches du chêne, causant un véritablement mouvement de panique chez les autres volatiles environnants qui s’envolèrent à leur tour. Le silence tomba sur Sombrebois, mais il ne dura pas longtemps ; les trilles entrecoupées d’hululements, es hurlements lointains des loups, une mélodie qu’elle ne connaissait que trop bien en tant qu’enfant des terres d’Alcahar. Juste devant ses pieds, un parterre de fleurs blanches s’ouvrait lentement à la lumière de l’astre nocturne. Elle se pencha pour effleurer d’un doigt les corolles des pétales lorsque Rahien poussa un hennissement qui l’alerta ; une pirouette légère, ses mains coururent sur les fourreaux suspendus à ses cuisses et une paire de dagues étincela dans la nuit. « Qui est là ?! »
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MessageSujet: Re: ɤ we'll be counting stars - hedileth.   ɤ we'll be counting stars - hedileth. EmptyMer 18 Déc - 0:40




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Sombrebois, il connaissait ses bois comme aucun autre pour avoir foulé ce sol des années durant. Il n'était point le seul rôdeur à fouler ces terres et bien d'autres pourraient se vanter de vivre en cette forêt, d'en connaître chaque sentier, chaque buisson et chaque point d'eau. Il n'était point le seul à s'être approprié les lieux et bien sots étaient ces malheureux étrangers qui osaient les traverser. De tous ceux qui habitaient ces bois, Asileth était le plus ancien et lui plus que quiconque en connaissait tous les dessous. Sinistre, angoissante, menaçante, telle était l'atmosphère qu'elle dégageait aux premiers abords, telle était le verdict des hommes à son sujet. Sombrebois était semblable aux autres forêts, il suffisait de connaître la position des sentiers les plus dangereux les éviter. Il y avait des endroits tout à fait abordables et paisibles, où les seules créatures environnantes se résumaient aux gibiers habituels. Certes, il n'y avait pas que de bons côtés à vivre en pleine forêt, mais Asileth s'y plaisait. Il pouvait cependant affirmer que le danger était plus présent la nuit, cela même dans les lieux les plus sûrs, comme la clairière du Grand Chêne. Ce lieu était emprunt d'une beauté si grande, que les rôdeurs eux-mêmes n'y résistèrent point. Ils étaient parmi les seuls à pouvoir le situer, ce qui devint leur point de rassemblement. Si vous y restiez quelques temps, peut-être auriez-vous la chance d'apercevoir un Cerf Blanc. Le demi-elfe en avait vu quelquefois pour n'en approcher qu'un seul en deux cents ans. Il parlait souvent de ces créatures majestueuses aux compagnons qui croisaient un jour sa route, friands d'histoires et de légendes peuplant ces terres. Asileth affectionnait tout particulièrement cet animal pour avoir un jour côtoyé les Elfe, comme les chevaux côtoyaient les Hommes.

Il avait passé une partie de la journée avec Kelen, puis il s'était retiré plus avant dans les bois, point pour chasser, ni quoique ce soit d'autres, il avait seulement observé la nature et surveillé les environs. Chaque jour, il s'assurait de la sûreté des lieux avoisinant sa demeure, ne désirant point être surpris d'une quelconque attaque animale, ou d'une tout autre nature. Au crépuscule, le demi-elfe s'était retrouvé près du Grand Chêne où il venait souvent méditer, il fit donc un détour ce soir-là. Il rentrerait un peu plus tard, mais ce n'était pas inhabituel chez lui et ses amis le connaissaient assez bien pour ne pas s'en inquiéter. Il n'y avait pas à craindre la forêt lorsqu'on faisait preuve de discrétion. Il était adossé contre le grand arbre à contempler la lune, ne pensant à rien bien qu'il semblât plongé dans une intense réflexion, comme si rien ne pouvait le distraire en cet instant, mais ce n'était point le cas. Au loin, le bruit d'un cheval au galop se fit entendre, perturbant ainsi la quiétude du soir sans raison logique. La présence d'un équidé en ces lieux l'intriguait quelque peu tandis que l'animal se rapprochait de la clairière. Il ne devait certainement pas être seul et dans ce cas, son maître devait manquer cruellement de bon sens. Qui pouvait bien chevaucher dans ces bois la nuit tombée ? Éveiller ainsi la forêt n'était pas chose à faire, mais la course effrénée de l'animal prit fin à l'orée de la clairière où Asileth aperçut les deux étrangers. Cette interruption fortuite n'avait rien de plaisant à son sens et il le ferait savoir.

Cependant, le rôdeur s'était empressé de quitter le chêne tandis que le mystérieux cavalier s'y dirigeait. Il ne se trouvait pas très loin ceci dit, dissimulé dans un coin d'obscurité où les rayons lunaires ne passaient point. De sa position il observait attentivement le cavalier, qui se trouva être une jeune femme en réalité et de ses paroles il comprit que sa présence ici était due à sa monture. Elle paraissait stupéfaite, émerveillée par ce qu'elle venait de trouver au beau milieu de Sombrebois. Asileth se déplaça de quelques pas vers l'équidé, qui sans attendre prévint sa maîtresse de sa présence. Il n'avait esquissé aucun geste offensif, il n'avait même aucune intention de ce type et loin était-il encore de l'animal, pourtant il venait de prévenir sa cavalière. Il inclina la tête sur le côté, surpris et à la fois admiratif du lien si fort qui, sans doute, devait les unir. Il ne doutait guère de l'intelligence de ces animaux cependant, mais le résultat était le même, sa présence venait d'être trahie. La jeune femme était armée et en l'observant de plus près, il put constater, sans pouvoir l'affirmer, qu'elle avait tout l'air d'une combattante expérimentée. Il ne pourrait point savoir qui elle était sans lui parler, le moment était donc venu pour lui de se montrer. Il entra dans la lumière, vêtu d'une cape dont le capuchon avait été rabattu, il restait caché aux yeux de la belle étrangère malgré tout. Nul moyen de savoir s'il souriait ou si, au contraire, il la foudroyait du regard. Je puis vous l'assurer, il ne faisait ni l'un ni l'autre.

Son regard tomba sur les lames aiguisées de la jeune femme, alors sur le qui-vive. « Que fait une dame si loin de chez elle ? La nuit n'est pas sûre en ces bois. » Le ton dans sa voix mêlait dureté et curiosité, non moins mécontent de la présence d'une étrangère près du chêne. Ce lieu représentait une des fiertés premières de cet ordre étrange que formaient les rôdeurs et nul autre en connaissait le chemin, à moins d'y atterrir par le plus grand des hasards. Était-ce une simple coïncidence ? Ou peut-être cette rencontre devait-elle avoir lieu, mais Asileth n'y songeait guère dans l'instant. Il se déplaça de nouveau, dépassant l'animal pour s'approcher du grand chêne et de l'étrangère par la même occasion. Il était surtout curieux de savoir qui elle était, plus que de savoir ce qu'elle faisait près de la forêt. À en juger l'état de fatigue intense de l'équidé, qu'il avait pu remarquer en s'en approchant, ils avaient dû parcourir une très longue distance ou voyager pendant des jours. Il était face à quelqu'un qui devait voyager constamment, à moins que ce jour ne soit qu'exception. Il ne comprenait pas cependant, ce qui avait poussé l'animal à venir jusqu'ici. C'était assez inattendu. « Votre venue a perturbé la forêt, vous n'êtes point passé inaperçue à ses yeux comme aux miens. Votre présence m'est déplaisante. Qui êtes-vous ? » Il se déplaçait en rotation autour de l'étrangère, à plus de deux mètres de distance ceci dit, instaurant une ambiance plus que pesante tandis qu'il ne la lâchait pas du regard. Il voulait qu'elle se sente oppressée sans pour autant se montrer hostile envers elle, favorisant le langage des mots à celui du fer.
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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: ɤ we'll be counting stars - hedileth.   ɤ we'll be counting stars - hedileth. EmptyJeu 19 Déc - 2:41

Comme surgie des ombres, une silhouette encapuchonnée s’avança alors dans la clairière. Sans l’intervention de l’étalon, Hedwige n’aurait probablement pas été capable de distinguer l’homme des ténèbres qui l’entouraient ; car c’était un homme, à n’en pas douter. Bien que sa façon de se mouvoir soit bien moins rigide que la plupart, sa carrure et sa voix ne laissaient aucun doute à ce sujet. Instinctivement, ses doigts resserrèrent leur prise sur les manches des dagues. Hedwige se savait bien trop épuisée pour un véritable combat, néanmoins la soudaine apparition de l’inconnu venait de délivrer un flot puissant d’adrénaline dans ses veines. Bien qu’aucune arme ne semblait briller dans les mains du ranger, elle avait l’étrange sentiment qu’il pourrait se révéler bien plus coriace qu’il ne pouvait en avoir l’air. La souplesse dans ses pas, la garde de l’épée qui dépassait de sa cape par moments et la corde de son arc qui traversait sa poitrine suffisaient à la rendre nerveuse. La fatigue aidait sûrement dans ce processus. « Que fait une dame si loin de chez elle ? La nuit n'est pas sûre en ces bois. » Curieusement amusée par le fait qu’il la prenne pour une dame, la cavalière haussa un sourcil en réprimant l’esquisse d’un sourire. Toutefois, sa position ne changea pas d’un pouce. « La nuit n’est jamais sûre, on y croise bien trop souvent d’étranges personnages. J’imagine qu’à Sombrebois, c’est monnaie courante. » Les lames dressées devant elle, la jeune femme ancra son regard sur le nouvel arrivant, cherchant à percer les ombres de sa capuche pour apercevoir enfin son visage.

Avec des gestes lents et mesurés, l’homme se rapprocha sensiblement de la capitaine, jetant au passage un coup d’œil au cheval qui secoua la tête en expirant bruyamment. Rahien aurait réagi nettement plus violemment si l’étranger avait eu des intentions malveillantes à l’égard de sa cavalière, néanmoins il ne lui faisait pas du tout confiance pour l’instant. Le sachant bien meilleur juge qu’elle, la brunette rectifia légèrement sa pose, essayant de paraître moins menaçante. Elle était sans doute beaucoup agitée pour songer clairement, mais elle avait appris à être vigilante à cause de mauvaises aventures par le passé – mieux valait l’être trop que pas assez. « Votre venue a perturbé la forêt, vous n'êtes point passé inaperçue à ses yeux comme aux miens. Votre présence m'est déplaisante. Qui êtes-vous ? » Il commençait à tourner lentement autour d’elle, à la manière d’un prédateur. Hedwige savait parfaitement ce qu’il tentait de faire, il voulait qu’elle se sente acculée, qu’elle livre ses secrets dans l’instant dans la crainte qu’il ne lui fasse du mal… Malheureusement pour le mystérieux rôdeur, il n’était pas tombé sur la moins farouche des dames. « Mon visage est découvert, contrairement au vôtre. Je pense qu’un peu de courtoisie ne serait pas de refus, pas vous ? A moins que les rôdeurs aient perdu tout sens commun à force de vivre dans les bois ? » Le ton de sa voix n’était pas condescendant, seulement empreint de cette malice légèrement provocatrice qui était sienne. Toutefois, elle se tenait aussi sur ses gardes et faisait tout pour ne pas froisser son interlocuteur. Elle n’avait rien contre les membres de cet ordre peu connu, c’était simplement une façon de faire remarquer qu’il n’avait pas le droit de lui réclamer de décliner son identité alors qu’il dissimulait la sienne.

« Quant à ma présence en ces lieux, croyez-moi, j’aurais préféré ne pas entrer dans Sombrebois ainsi. Je ne me suis jamais aventurée aussi loin sous le couvert des arbres. S’il y a quelqu’un à blâmer, c’est lui. » Profitant que l’attention du semi-elfe soit entièrement tournée vers la capitaine, l’étalon gris s’était positionné sur sa trajectoire et l’observait désormais de ses grands yeux noirs, son souffle épousant périodiquement le visage encapuchonné de l’homme. Hedwige fit quelques pas dans la direction du cheval, abaissant ses lames dans le même mouvement. « J’ignore ce qui l’a poussé à me conduire jusqu’à cette clairière, seul Rahien détient la réponse à ce dilemme. » Toute la beauté de l’endroit avait cessé de la fasciner dès l’arrivée de l’étranger, mais elle n’avait pas cessé subitement d’exister pour autant. La biche et le couple de lapins étaient toujours là, suffisamment loin d’eux pour pouvoir s’enfuir dès le moindre signe d’attaque. Elle croisa le regard brun de la créature élancée, se rendant compte pour la première fois de la présence d’un faon juste derrière elle. Le rejeton était allongé, ses pattes pliées sous lui, semblant grandement intéressé par la conversation qui était en train d’avoir lieu. Qui qu’il soit, l’homme avait raison. Elle avait perturbé l’harmonie des lieux… Sans doute moins qu’il ne le pensait, pourtant. Les chants des oiseaux nocturnes retentissaient dans le silence de la nuit, la lune baignant de son éclat argenté la scène sous leurs yeux.

« Je m’appelle Hedwige,
mystérieux rôdeur. »
finit-elle par confesser
dans un murmure.

« Puis-je à présent espérer avoir l’honneur de voir votre visage ou devrais-je continuer à parler à l’avatar de Tendrël ? » Sans rompre le dialogue, elle rangea calmement ses dagues, puis posa une main apaisante sur l’encolure du destrier. Maintenant que la surprise était passée, l’adrénaline commençait doucement à refluer dans son système sanguin et la fatigue submergeait ses muscles, rendant ses membres plus lourds que si elle portait une armure de plaques par-dessus sa combinaison de cuir. Hedwige tira distraitement sur le haut de sa cuissarde pour réajuster sa botte, ses iris ne cessant d’aller entre la silhouette et l’arbre gigantesque derrière. « J’imagine que cet endroit… C’est le Grand Chêne, n’est-ce pas ? Cela expliquerait votre présence, entre autres choses. » Son regard accrocha un éclat coloré sous la capuche, brièvement éclairée par un rayon lunaire. « Je ne connais pas les raisons qui ont poussé Rahien à me conduire ici. Je suis juste heureuse qu’il l’ait fait. C’est… magique. » Le mot était faible ; une myriade de lucioles verdâtres venaient d’improviser un ballet aérien sous les branches basses du chêne, virevoltant autour du large tronc dans une parfaite coordination. De nouveau, le visage de la capitaine s’illumina comme celui d’une enfant. Certaines choses en ce bas-monde méritaient un peu de danger. Cette clairière en faisait partie. Toutefois, elle restait intriguée par l’étranger au moins autant que par la réaction de Rahien ; si l’étalon ne se montrait pas hostile envers le rôdeur, il cherchait cependant à se trouver toujours légèrement en travers de son chemin s’il cherchait à prendre la cavalière à revers. Amusée par son manège, elle lui tapota le flanc. « Ne t’en fais pas, mon ami. Si ce gentilhomme avait voulu ma mort, je ne l’aurais sûrement pas vue venir. N’est-ce pas ? »
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MessageSujet: Re: ɤ we'll be counting stars - hedileth.   ɤ we'll be counting stars - hedileth. EmptySam 21 Déc - 14:40


La nuit renfermait une beauté qui lui était propre, outre les lumières blanches qui parsemaient le ciel, elle possédait son propre environnement auquel les voyageurs étaient souvent confrontés. Il régnait une certaine sérénité lorsque le sombre voile de la nuit tombait sur Sombrebois et pourtant, si on écoutait attentivement, on y percevait des formes de vies nouvelles. Le chant des grillons remplaçaient celui des oiseaux, le hululement des chouettes les accompagnaient et parfois même, on pouvait entendre les loups hurler à la lune. Le rôdeur appréciait cette atmosphère malgré ses dangers et s'il lui arrivait souvent de veiller la nuit, il était rare pourtant qu'il s'aventure au-delà de son repère, comme en ce jour. La jeune femme était sur ses gardes, armée d'une paire de dagues qu'elle tenait avec fermeté et qu'il pouvait voir briller à chaque fois qu'elles s'exposaient à la lumière. La lune était une source de lumière bien inférieure au soleil, mais il ne fallait pas sous-estimer son potentiel, en un lieu comme cette clairière, on y voyait bien clair. « La nuit n'est jamais sûre, on y croise bien trop souvent d'étranges personnages. J'imagine qu'à Sombrebois, c'est monnaie courante. » Devait-il s'en offenser ? Aucunement, il avait lui-même des opinions bien similaires concernant quelques types de gens et puis, elle n'avait sans doute pas tort. Cela ne l'avait point égaré sur ses intentions et il eut tenté d'intimider la jeune cavalière, comme il le faisait avec les quidams qu'ils rencontraient et ainsi étudier leurs réactions. C'était là tout ce qu'il faisait, il observait la dame avec attention, analysant le moindre de ses gestes qui tendaient déjà vers une posture moins hostile. « Mon visage est découvert, contrairement au vôtre. Je pense qu'un peu de courtoisie ne serait pas de refus, pas vous ? À moins que les rôdeurs aient perdu tout sens commun à force de vivre dans les bois ? » Seul un sourire vint adoucir ses traits, plutôt satisfait de cette réaction qu'il lui avait rarement été donné de voir. Souvent, il croisait de simples villageois égarés ou des hommes contraints de chasser pour vivre, des personnes qui réagissaient de manière beaucoup plus prudentes envers lui. Des réactions redondantes et sans surprises, tandis que cette étrangère avait soulevé son manque de savoir vivre.

Certes, il se cachait dans l'ombre lorsqu'elle était exposée à la lumière, le visage à découvert et son identité ainsi dévoilée. Cependant, elle connaissait les conditions de vie du rôdeur lorsque lui ne connaissait que son visage, et le fait étant qu'elle se trouvait en un lieu un peu spécial. S'ils s'étaient rencontrés au milieu des bois, peut-être aurait-il fait preuve d'un peu plus de « courtoisie » comme elle l'énonça si bien. « Quant à ma présence en ces lieux, croyez-moi, j'aurais préféré ne pas entrer dans Sombrebois ainsi. Je ne me suis jamais aventurée aussi loin sous le couvert des arbres. S'il y a quelqu'un à blâmer, c'est lui. J'ignore ce qui l'a poussé à me conduire jusqu'à cette clairière, seul Rahien détient la réponse à ce dilemme. » Il l'écoutait religieusement quand son regard était désormais tourné vers l'animal, venu jusqu'à lui, comme s'il lui donnait un avertissement quant à ses futurs actes. Il ne pouvait plus en douter, ces deux êtres étaient liés par quelque chose de très fort et ceci lui rappela une certaine faction, se pouvait-il que..? Enfin, il n'était pas rare de voir un cheval et son propriétaire s'attacher ainsi, elle pouvait être un cavalier vert comme une simple dresseuse de chevaux, ceci n'empêchait pas le demi-elfe de leur porter une attention particulière. « Je vous crois, jeune étrangère. » Il s'était montré bien silencieux jusqu'à maintenant, mais il était assez peu loquace. Il aurait été totalement inutile de lui répondre que oui, il était capable de courtoisie lorsqu'il souhaitait en faire preuve, mais que son intrusion nocturne l'avait quelque peu tendu. Il prit un instant pour observer les spectateurs silencieux qui se tenaient à quelques mètres de là, ils n'avaient pas bougé depuis la venue des deux étrangers. Si d'autres n'auraient pas tellement cru à son histoire, que l'équidé aurait tout simplement pu s'effrayer d'un serpent et galoper à toute allure, lui la croyait sincère et il était prêt à se dévoiler lorsqu'elle le devança de peu. Elle déclina son nom et suggéra au demi-elfe d'en faire de même, le soumettant à une comparaison surprenante, mais adéquate sans doute. Il ne fit que lui sourire et attendre encore un peu, ne désirant pas l'interrompre en si bon chemin.

« J'imagine que cet endroit... C'est le Grand Chêne, n'est-ce pas ? Cela expliquerait votre présence, entre autres choses. Je ne connais pas les raisons qui ont poussé Rahien à me conduire ici. Je suis juste heureuse qu'il l'ait fait. C'est... magique. » Il jeta un regard vers le grand chêne, songeant à ce qu'elle venait de lui dire. Asileth avait réagi de la même manière la première fois, il avait tendance à trouver « magique » tout lieu empreint d'une telle beauté. Sombrebois cachait aussi de bons côtés. « En effet, vous deviez donc savoir qu'il est impossible de trouver ce lieu, à moins d'en connaître le chemin sûr ? » Alors qu'il se déplaçait de nouveau, le destrier fit un pas en avant comme pour lui barrer la route. À cela, sa maîtresse tenta de le rassurer et le rôdeur ne lui adressa qu'un regard lourd de sens pour toute réponse. Cependant, il n'agissait guère de façon si radicale en présence de perturbateurs, avant de décider de les tuer ou non, il prenait le temps de savoir à qui il avait affaire. Le plus souvent, pour ne pas dire toujours, il se contentait de les faire fuir. Quoi qu'il en fût, il était temps pour lui de faire le bon geste en abaissant son capuchon et dévoiler ainsi son identité, enfin. « Mon nom est Asileth. Pardonnez-moi gente dame, il me fallait m'assurer de vos intentions. Néanmoins, je suis face à une situation des plus... déconcertante. Votre compagnon est surprenant. » Il était intéressé par l'animal, mais il appréciait ces êtres plus que les hommes eux-mêmes, aussi n'était-ce guère surprenant de le voir sourire à son égard et le complimenter sur son intelligence. Plutôt que de prendre ses distances, il s'était finalement rapproché de Rahien qui n'y vit aucun mal, ne s'étant pas montré hostile envers lui depuis son arrivée, seulement prudent. Le demi-elfe commençait à croire que leur présence en ce lieu n'était pas seulement due au hasard, que peut-être, cela cachait autre chose. Rahien avait décidé de venir ici, savait-il ce qu'il y trouverait ? Dans ce cas, pourquoi ? Il aimerait bien le savoir. Il esquissa un premier geste vers lui et ne voyant aucune réaction négative à son approche, il vint poser sa main sur le chanfrein de l'animal. « Tu es encore plus mystérieux que ta jeune amie, quelles raisons ont bien pu t'amener ici ? Certes, cet endroit est bien plus somptueux la nuit et je pense que ta compagne l'a remarqué. Tu ne voulais pas seulement l'impressionner, n'est-ce pas ? » Quel dommage que les animaux ne soient pas doté de la parole, cela aurait bien été utile en cette nuit. Il tourna son regard vers la jeune femme qui s'émerveillait du spectacle auquel elle assistait, il n'y avait aucune once de malveillance en elle. C'était même plutôt le contraire. « Permettez-moi une question ; que faisiez-vous aux abords de la forêt ? J'ai le sentiment que vous veniez de loin, vous me semblez épuisés, tous les deux. » Les présentations finies, il désirait en apprendre un peu plus sur ses compagnons du jour. Il restait proche du destrier, lui caressant la tête avec soin tandis que son regard accrochait celui de la belle étrangère. « Il est très calme, l'est-il toujours en présence d'étrangers ? Je serai presque surpris de l'avoir approché si facilement. Votre amitié est admirable. »

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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: ɤ we'll be counting stars - hedileth.   ɤ we'll be counting stars - hedileth. EmptyMar 24 Déc - 5:40

Sous le couvert de Sombrebois, la fière cavalière avait trouvé un tout autre univers. Bien plus sombre et étouffant que les routes auxquelles elle était habituée, il recelait néanmoins sa parcelle de beauté. Du haut de ses onze ans d’expérience et de vagabondages, Hedwige pensait avoir contemplé suffisamment de merveilles pour ne plus être aussi abasourdie devant l’une d’elle. Elle avait tort, évidemment. Nul ne peut rester insensible devant pareil spectacle. Lorsqu’elle était enfant, son père lui racontait souvent que de tous les prodiges que les mortels pouvaient produire, aucun n’était semblable à celui de la nature. Il n’existait aucun chef-d’œuvre qui arrivât à la cheville de ce que l’univers était capable d’accomplir. Force était d’admettre que le vieil homme avait raison. Alors qu’elle avait contemplé moult cités, qu’elle avait eu le privilège de voir de ses propres yeux les forteresses naines et qu’elle vivait dans la plus belle ville que Kahanor ait vu grandir, jamais Hedwige n’aurait pu s’attendre à se retrouver devant pareille scène. En dépit de l’apparente splendeur des lieux, tout son être était tourné vers quelque chose d’autre. L’atmosphère, la sérénité qui s’était emparée d’elle dès qu’elle avait posé les yeux sur le Grand Chêne ; elle ne s’était jamais sentie aussi en paix qu’en cet instant précis, en cet endroit précis. Alors même qu’elle aurait dû se tenir davantage sur ses gardes devant cet étranger, elle avait envie de lui faire confiance… justement parce qu’il savait ce qu’elle devait ressentir. Nul rôdeur n’aurait pu profaner cette clairière sans en payer les conséquences. Le sang ne devait pas couler. Pas ici, en tout cas.

Arrachée à sa contemplation par le comportement de son étalon, l’intrépide capitaine tenta d’apaiser l’anxiété de Rahien en apposant délicatement sa main sur son encolure et en expliquant que l’homme n’avait au final rien fait pour mériter leur méfiance – si ce n’est surgir des ombres. Il aurait pu s’y terrer indéfiniment, il aurait pu prendre l’arc qu’il portait pour lui tirer une flèche sans qu’elle ne s’y attende. Il aurait pu faire mille et une choses dont elle aurait tout ignoré. Cependant, il s’était avancé dans la lumière de la lune et, de faisant, s’était privé de la protection des ténèbres. Après avoir lancé un regard au destrier, le rôdeur consentit à abaisser sa capuche en dévoilant son visage. « Mon nom est Asileth. Pardonnez-moi gente dame, il me fallait m'assurer de vos intentions. Néanmoins, je suis face à une situation des plus... déconcertante. Votre compagnon est surprenant. » Instinctivement, les lèvres de la fille d’Alcahar s’étirèrent en un sourire amusé. Ce n’était pas souvent qu’on la qualifiait de « gente dame », surtout depuis qu’elle avait été nommée au rang de capitaine des cavaliers verts. Elle était certes une femme, mais avant tout une messagère royale, une chef. Acceptant toutefois l’appellation d’un mouvement de la tête, elle se dit enchantée de faire sa connaissance et s’accorda par la suite un instant pour examiner les traits de l’étranger. Les joues mangées par une barbe plus que naissante, une chevelure désordonnée, une bouche fine apparemment aussi habituée à sourire qu’à proférer de subtiles menaces, le tout largement dominé par un intense regard clair surmonté par de fins sourcils. Il avait l’allure noble de ceux que l’on qualifie de « bâtards elfiques », de traîtres à leur race parfois par les plus véhéments. Elle avait du mal à distinguer clairement ses oreilles, mais elle ne doutait pas un seul instant qu’elles soient effilées.

S’apprêtant à faire un commentaire sur ce qu’elle venait de découvrir, la jeune femme se montra soudainement peu loquace et intriguée. Rahien n’était pas le genre de cheval à ruminer dans son coin en fuyant le contact des autres, il n’était guère farouche et pour tout avouer, il semblait prendre un malin plaisir à faire comprendre aux humains qu’il n’était certainement pas une simple bête de somme. Seulement, depuis qu’ils étaient entrés dans cette clairière, il avait  clairement démontré une certaine tension… elle avait rapidement compris que cette appréhension était liée à Asileth – puisque c’était ainsi qu’il s’était présenté – qui, en se dissimulant de la sorte, avait clairement envoyé le mauvais message à l’étalon. Ce dernier avait par conséquent supposé qu’il pouvait à tout moment faire du mal à sa cavalière et il avait tout fait pour que le semi-elfe comprenne qu’il ne le laisserait pas agir. Ce n’était pas de l’animosité, loin de là – de toute façon il n’était pas ainsi – juste une façon de protéger sa liée. Il veillait sur elle autant qu’elle veillait sur lui. Que le rôdeur s’approche ainsi de lui n’avait rien d’étonnant en soi, mais qu’il puisse poser sa main sur le cheval était déjà plus surprenant. Rahien laissait peu de personnes le caresser de la sorte, surtout lorsqu’il les connaissait à peine et qu’il ne leur faisait pas entièrement confiance. « Tu es encore plus mystérieux que ta jeune amie, quelles raisons ont bien pu t'amener ici ? Certes, cet endroit est bien plus somptueux la nuit et je pense que ta compagne l'a remarqué. Tu ne voulais pas seulement l'impressionner, n'est-ce pas ? » « Il n’a pas besoin de ce genre d’artifices pour m’impressionner, et il le sait. Peut-être souhaitait-il que je connaisse ce lieu… ou que je rencontre quelqu’un. » Elle s’interrompit un instant pour river ses prunelles d’acier sur Asileth, comme si elle cherchait à comprendre ce qui se dissimulait derrière son apparence de chasseur solitaire. « J’aimerais parfois qu’il puisse s’exprimer, mais ce serait là une erreur. Je le connais suffisamment bien pour savoir qu’une fois doté de la parole, il ne cesserait de jacasser comme une vieille pie. N’est-ce pas, Rahien ? » Les longues oreilles de l’étalon se tournèrent vers elle tandis qu’il faisait clairement entendre son mécontentement par un hennissement bref et cassant. Il n’était pas fâché, simplement vexé. Laissant échapper un rire moqueur, la belle lui tapota les flancs.

« Permettez-moi une question ; que faisiez-vous aux abords de la forêt ? J'ai le sentiment que vous veniez de loin, vous me semblez épuisés, tous les deux. » La question de l’homme raviva la fatigue de la cavalière, qui s’appuya légèrement sur son destrier pour compenser la perte soudaine d’énergie. Elle était effectivement exténuée, d’autant plus à présent à cause du choc émotionnel provoqué par la brusque détente incontrôlable de l’étalon gris et de la découverte de ce lieu ancestral. « Nous étions sur le chemin du retour… » Ses iris ne cessaient d’aller et venir entre le visage du demi-elfe et la main qu’il avait toujours posée sur le chanfrein de l’animal. L’apaisante caresse qu’il prodiguait presque inconsciemment au cheval semblait avoir un effet sur son comportement. Lui faisait-il confiance ? Rien n’était moins sûr. Au moins ne tentait-il plus de se mettre au milieu d’eux pour empêcher une quelconque attaque. Hedwige glissa sa main droite dans la crinière d’un gris presque blanc, ses doigts s’attaquant à défaire les nœuds qui emprisonnaient brindilles et feuilles racornies par la saison. « Nous avons beaucoup voyagé, ce qui explique notre état. Nous avons déjà expérimenté beaucoup plus de fatigue, mais avec cette folle cavalcade… Disons que ce n’était sûrement pas la chose à faire pour nous remettre d’aplomb. Tête de mule. » marmonna-t-elle dans un presque murmure à la bête qui souffla bruyamment en guise de réponse. Le regard de l’étalon demeurait toutefois ancré sur le visage de l’étranger, implacable et attentif. « Il est très calme, l'est-il toujours en présence d'étrangers ? Je serai presque surpris de l'avoir approché si facilement. Votre amitié est admirable. » Nouveau sourire plein de douceur. Après une seconde d’hésitation, l’enfant des neiges écarta largement sa cape pour dévoiler la broche dorée des Cavaliers Vers accrochée juste en-dessous de sa clavicule gauche. « C’est bien plus que de l’amitié, Asileth. » N’ayant aucun titre, aucun nom à accoler au prénom qu’il lui avait donné, elle dû se contenter de mettre tout le respect qu’elle pouvait dans ce simple mot ; Asileth. Il chantait sur sa langue. Un prénom d’elfe, un prénom de la forêt.

« Rahien est un destrier
toujours très calme,
même s’il peut se montrer
incroyablement fougueux
lorsqu’il le désire. »

Ses lèvres s’étirèrent pour former un sourire en coin presque admiratif, sinon taquin. « Mais je vous l’accorde, c’est bien la première fois que je le vois se faire caresser aussi aisément. Seuls les enfants ont le privilège de le malmener comme s’il était fait de paille et non de chair. Quant aux inconnus… Disons simplement qu’il semble vous apprécier. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il vous fait confiance cependant. N’en soyez pas froissé, il est prudent de nature. » concéda-t-elle en faisant glisser son regard jusqu’à l’homme. Avec la lumière de la pleine lune et la proximité qu’ils partageaient, elle pouvait voir ses traits avec une précision extrême qu’elle n’avait rien à envier à ses yeux d’elfe. Sous ses dehors de rôdeur mystérieux, elle devait bien avouer qu’Asileth restait bel homme… et indéniablement trop noble pour le simple rôle de chasseur. Il devait être cinq à six fois plus âgé qu’elle. Avait-il connu l’Enclin ? Avait-il vu l’ordre des Cavaliers Verts se former ? Combien de rois avaient été déchus puis couronnés durant son existence ? A cette pensée, la tête se mit à lui tourner. Être immortelle n’aurait jamais été dans ses souhaits ; elle voulait mourir en compagnie des êtres qui lui étaient chers, elle n’aurait pas supporter de leur survivre. Année après année, siècle après siècle. Brusquement, la beauté de la clairière ne lui paraissait plus aussi incroyable que l’homme qui se tenait en face d’elle. Se rendant compte qu’elle était en train de le fixer depuis plusieurs secondes, elle détourna le regard en sentant ses pommettes s’empourprer. « Je suis désolée. Vous êtes le premier fils d’immortel que je rencontre… je ne devrais pas vous dévisager ainsi, c’est inconvenant. » Pouvait-elle lui avouer qu’elle était fascinée par son ascendance elfique ? Qu’elle mourrait d’envie de savoir si les histoires que l’on racontait sur ses ancêtres étaient vraies ? Qu’elle n’aurait rien désiré plus au monde que de s’asseoir à ses côtés pour qu’il lui conte ses mémoires ? Non, parce qu’il n’était pas qu’un recueil d’histoires. Il était un homme, malgré tout. Il était son semblable, bien que différent. « Nous devrions reprendre la route… » Glissant un index dans le harnais du destrier, elle s’apprêta à le faire tourner lorsqu’il se dégagea pour se positionner un peu plus près d’Asileth, comme s’il cherchait à lui quémander une nouvelle caresse ou à dissuader sa cavalière de l’éloigner de la clairière. « Par Aerynn, Rahien, ce n’est pas le moment de faire l’enfant ! » Son regard croisa celui du rôdeur et elle eut un sourire contrit. « Je crois qu’il vous apprécie vraiment. » Le ballet des lucioles frôla le sommet de leur crâne avant de se remettre à tournoyer autour du grand chêne. Quelle étrange, étrange nuit.


Dernière édition par Hedwige A. Tarly le Mer 29 Jan - 23:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ɤ we'll be counting stars - hedileth.   ɤ we'll be counting stars - hedileth. EmptyJeu 2 Jan - 21:25


theme.


Rahien était un être magnifique de par sa beauté apparente et de sa bonté d'âme, il était pur et bienveillant au même titre que ses semblables. Asileth adorait littéralement ces animaux à distance, car il ne disposait d'aucune monture de ce type et il ne pouvait même pas en faire sa compagnie, avec la vie qu'il menait. Il n'avait été qu'à moitié surpris d'avoir approché l'étalon si facilement, mais il le fut vraiment lorsqu'il se laissa caresser. Il avait pu sentir toute sa méfiance malgré tout et ce n'était que naturel, il aurait même été étrange qu'il ne se montre point prudent. Pendant ce temps, la mystérieuse cavalière répondant au doux nom de Hedwige répondit à la place de son compagnon. « […] Peut-être souhaitait-il que je connaisse ce lieu… ou que je rencontre quelqu'un. » A la suite de quoi, elle lança une petite taquinerie au destrier, sur le fait qu'il serait bien trop bavard s'il était doté de la parole. Il sourit à cette pensée. La conversation se poursuivit avec la question d'Asileth sur leur présence aux abords de la forêt et comme il le pensait, ils ne venaient pas de Sermar. Comme il l'avait souligné, ils semblaient tous deux épuisés d'un long voyage. « Nous avons beaucoup voyagé, ce qui explique notre état. Nous avons déjà expérimenté beaucoup plus de fatigue, mais avec cette folle cavalcade… Disons que ce n’était sûrement pas la chose à faire pour nous remettre d’aplomb. Tête de mule. » En effet, c'était de malchance que d'avoir atterri au milieu de Sombrebois après telles chevauchées. L'idée qu'elle puisse appartenir à l'ordre des cavaliers verts se renforçait dans son esprit, mais il resta muet à ce propos, il l'engageait plus subtilement à le dévoiler d'elle-même si toutefois elle en était membre. Il était donc évident qu'il soulignât la belle amitié qui les unissait, belle et attendrissante, quelque chose que le demi-elfe appréciait de voir entre l'homme et l'animal. Lui-même était très attaché à la nature et aux créatures qui en faisaient leur domicile, nobles et respectables, mêmes les prédateurs avaient tout son respect. « C'est bien plus que de l'amitié, Asileth. » Elle lui dévoila ainsi la broche dorée qu'elle portait accrochée sur son vêtement, confirmant ses hypothèses. « Ainsi donc vous êtes bien l'une d'entre eux, Hedwige, noble Cavalière. » Elle était de ceux que l'on nommait les cavaliers verts et en un sens, il n'en avait point été étonné. Il comprenait mieux à présent, la raison du lien si fort qui semblait l'attacher à Rahien, le bel étalon. Il était tout aussi fasciné par lui que par sa cavalière, douce et lumineuse même en cette heure obscure. Il inclina légèrement la tête en signe de respect et la conversation reprit.

« Rahien est un destrier toujours très calme, même s'il peut se montrer incroyablement fougueux lorsqu'il le désire. Mais je vous l'accorde, c'est bien la première fois que je le vois se faire caresser aussi aisément. Seuls les enfants ont le privilège de le malmener comme s'il était fait de paille et non de chair. » Le rôdeur se mit à penser que peut-être, voulait-il vraiment que sa maîtresse ne le rencontre ? Il était calme, mais prudent. Il se laissait caresser, mais il n'avait pas totalement confiance en lui. « Quant aux inconnus... Disons simplement qu'il semble vous apprécier. Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il vous fait confiance cependant. N'en soyez pas froissé, il est prudent de nature. » Cela, il l'avait déjà senti. Pourquoi donc était-il venu à lui ? Décidément, il se poserait la question jusqu'à leur départ et n'en recevrait sans doute aucune réponse. Une énigme sans solution. À ces pensées, il avait laissé son regard se perdre dans celui de la cavalière, non sans remarquer l'intensité du sien. Elle le dévisageait en silence depuis peu et il ne cilla pas une fois avant qu'elle ne détourne les yeux, visiblement gênée. Il la dévisageait autant qu'elle le faisait, il n'y avait vu aucun mal. « Je suis désolée. Vous êtes le premier fils d’immortel que je rencontre… je ne devrais pas vous dévisager ainsi, c’est inconvenant. » Ainsi donc, elle avait remarqué la différence dont il avait été doté à la naissance. Elle l'avait qualifié de fils d'immortel, depuis quand n'avait-il point entendu tel compliment à l'égard des siens ? Il savait bien que parmi la population des Hommes, une minorité se démarquait pour sa fascination envers ces êtres rarissimes et mystérieux dont il faisait partie. Il ne se considérait ni elfe ni homme, il était à mi-chemin entre les deux, cherchant sa place ou se contentant tout bonnement de cet égarement. Il l'observait sans mot dire, le regard ancré dans ses prunelles bleutées se reflétant à la blanche lumière. Elle était réellement le fruit d'une beauté sans nom, ainsi il continuerait de la qualifier de noble dame, quand bien même elle n'en était plus vraiment une. « Il n'y a pas de mal. » Un sourire se dessinait progressivement sur ses lèvres tandis qu'elle évitait son regard, gênée de l'avoir si longtemps fixé quelques instants plus tôt. Elle avait su reconnaître ses origines à ses simples traits, elle avait un sens certain du détail qui lui échappait. « Nous devrions reprendre la route… » Alors c'était ainsi, l'avait-il tant troublé ? Serait-ce la réaction éternelle de tout un chacun, à chaque fois que ses origines elfiques seraient mises à nues ? Puis, elle devait se sentir telle une intruse depuis que le rôdeur lui en avait fait la réflexion. Quand bien même il le pensait, effectivement, elle n'était pas un élément perturbateur ni une quelconque nuisance pour cette nature qu'il affectionnait tant.. Au contraire, elle y démontrait une certaine sensibilité qui jouait plutôt en sa faveur. Dommage qu'elle veuille si vite repartir.

Sa main quitta le doux pelage du destrier tandis qu'il fit un pas de recul pour laisser Hedwige remonter. « Par Aerynn, Rahien, ce n'est pas le moment de faire l'enfant ! ... Je crois qu'il vous apprécie vraiment. » En effet, l'animal s'était aussitôt rapproché de lui et rechignait à laisser sa cavalière le monter. Il ne semblait guère vouloir repartir et le rôdeur s'en amusa. « Dans ce cas, veuillez rester. Loin de moi l'idée de vous chasser à présent et si vous le désirez, vous pourriez rester pour la nuit et repartir dès l'aube, lorsque le soleil pourra éclairer votre route en toute sûreté. » Comment en était-il venu à lui faire une telle proposition ? Elle était arrivée si loin déjà, pourquoi ne pas rester plus longtemps et profiter de la chance qu'elle avait ? Il lui faisait simplement comprendre qu'elle était la bienvenue ici. « Vous pouvez tout aussi bien attendre que votre compagnon ait changé d'avis, peu m'importe. » Sur ces mots, il offrit une nouvelle caresse au destrier avant de s'en détacher et de marcher jusqu'au chêne, levant les yeux vers le nuage de lucioles qui tournoyait autour de ce dernier. Un autre regard sur sa gauche et il aperçut la biche qui était présente depuis le début, loin derrière se trouvaient des petits êtres curieux venus s'ajouter au couple de lapins. Dans un soupir, il se débarrassa de son sac et de son arc, ainsi même que de son épée, qu'il déposa au pied du chêne, avant de revenir sur ses pas et rejoindre la cavalière. La biche s'était rapprochée du chêne et elle n'avait montré aucun signe de recul à son approche, une idée lui traversa alors l'esprit tandis qu'il croisait de nouveau le regard azur de la brune. « Voudriez-vous l'approcher ? Quoique vous décidiez, vous ne repartez pas dans l'immédiat, alors mettons ce temps libre à profit. » Il désigna le noble animal du regard, invitant la dame à le suivre silencieusement tandis qu'il s'éloignait de Rahien. « Ayez le pas léger et ne pensez plus à rien, apaisez votre esprit de toute anxiété ou elle pourrait le sentir, et s'en aller. » Il s'arrêta un moment et vint se positionner à côté de la demoiselle, non sans provoquer une certaine réaction chez le destrier. Se faisant, il fit sursauter la jeune biche qui leva la tête, alerte, avant de poser ses yeux sur l'étrangère. « Tendez votre main et attendez... » Bien qu'il restât à côté de la jeune femme, il mettait tout de même une certaine distance entre eux et ne faisait que la guider via la parole. Il parlait bas pour ne point effrayer la belle créature qui après une minute de silence et de regards échangés, avait baissé la garde. « Vous êtes douée .. vous pouvez l'approcher et même la toucher, ne soyez pas timide. » Il croisait les bras en jetant un coup d’œil vers Rahien, resté derrière pour une courte durée, mais derrière tout de même. Il sentait une certaine tension chez l'équidé, il était vraiment très prudent ou juste mécontent, ou jaloux ? Qu'il n'ait crainte, l'attention lui serait vite de nouveau toute consacrée.

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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: ɤ we'll be counting stars - hedileth.   ɤ we'll be counting stars - hedileth. EmptyJeu 30 Jan - 4:49

Il est dit que les Elfes ont abandonné les Hommes face aux Engeances, qu’ils ont préféré fuir plutôt que de prendre les armes et de s’allier aux races mortelles avec lesquelles ils ne se mélangeaient de toute façon que très peu. Malgré l’ombre entachant la beauté de leur race, Hedwige était de ceux qui ne jugeaient pas leurs descendants responsables de leurs actes. Elle était même, à dire vrai, émerveillée d’avoir le privilège de rencontrer ces êtres dotés de la grâce des Elfes et de la sensibilité des Hommes. Elle considérait cela comme un honneur, une sorte de clin d’œil d’Aerynn afin que personne n’oublie les demi-elfes. Néanmoins, elle connaissait beaucoup de personnes qui ne pouvaient s’empêcher de penser aux sang-mêlé comme les lâches qui avaient osé tourner le dos aux peuples de Kahanor lorsqu’ils en avaient le plus besoin. Ceux-là ne savaient pas faire la différence entre le passé et le présent, d’autant plus qu’il ne s’agissait que d’une rancune tenace dont ils n’avaient au final aucune raison de s’y accrocher. Ils n’étaient pas ceux qui avaient vécu cet abandon, alors pourquoi blâmer les survivants ? Où qu’elle aille, l’indomptable cavalière ne cessait d’observer des comportements belliqueux et orageux, aussi bien à l’encontre des demi-elfes que des nains et, bien trop souvent, des hommes. La race humaine était faite ainsi, de sorte qu’il était rare qu’un homme ne cède à la colère simplement par peur de l’inconnu. Son père lui rappelait régulièrement qu’il ne fallait pas craindre ce que l’on ne comprenait pas ou ce que l’on ne connaissait pas, qu’il fallait admettre que parfois, seuls les Dieux avaient la réponse à certaines questions, mais que cela ne signifiait pas que ce qui était nouveau ou étranger était forcément mauvais.

La magie revenait régulièrement à l’esprit de l’enfant qu’elle était alors, puisqu’elle était d’une part liée aux Hommes par le biais des mages et d’autre part fruit de l’univers tout entier, car présente en bien des races animales. Les Elfes possédaient aussi une magie, bien plus instinctive que l’on aurait pu l’imaginer. Elle se souvenait encore de passages entiers lus à la sauvette dans les imposants livres de la bibliothèque des Tarly qui racontaient – avec force détails, exagérations et métaphores – la façon dont les terres de la mystérieuse Yelderhil s’étaient flétries au départ des immortels… Elle n’avait jamais eu l’occasion de se rendre jusqu’à l’île, mais c’était une chose qu’elle aurait aimé voir. Si les combats de gladiateurs, les esclaves et les pirates ne l’intéressaient pas outre mesure, elle restait toutefois grandement fascinée par la légende des Elfes et visiter leur ancienne contrée faisait partie de ses rêves de petite fille. Aujourd’hui elle avait grandi, elle n’avait plus le même esprit naïf et aisément impressionnable, pourtant… En cette claire soirée d’automne, elle avait délaissé son attitude d’adulte pour redevenir l’enfant qui n’en croyait pas ses yeux de se trouver face à un demi-elfe. Asileth représentait tout ce qu’elle aspirait à découvrir étant plus jeune, sa simple présence la faisait douter ; était-ce un songe ? Ne s’était-elle point assoupie en selle, éperdue de fatigue ? Elle ne devait sa lucidité qu’à son destrier. Rahien l’aidait à comprendre que tout ceci était réel, quand bien même cela lui semblait bien trop beau pour l’être. Le Grand Chêne, les rôdeurs, les demi-elfes. C’était une nuit pleine de mystères qui se profilait à l’horizon.

« Il n'y a pas de mal. » Bien que rassurée par le ton sincère de sa voix, elle se sentit honteuse d’avoir agi comme une adolescente sans aucune manière et se garda bien de croiser à nouveau son regard clair. De son côté, Asileth ne s’était pas réellement offusqué du long examen qu’il avait subi, d’autant plus qu’il n’avait pas semblé être perturbé par le fait qu’il la dévisageait avec autant d’attention, si ce n’est plus. Dissimulant son malaise derrière l’excuse de vouloir reprendre la route, elle se retrouva encore plus mal lorsque Rahien décida de lui montrer clairement qu’il n’était nullement question d’aller où que ce soit. Pas tout de suite en tout cas. Elle pinça les lèvres, ne sachant de quelle façon le rôdeur allait réagir à cette intrusion forcée dans le sanctuaire qu’il donnait l’impression de protéger avec beaucoup d’attention. « Dans ce cas, veuillez rester. Loin de moi l'idée de vous chasser à présent et si vous le désirez, vous pourriez rester pour la nuit et repartir dès l'aube, lorsque le soleil pourra éclairer votre route en toute sûreté. » Puis il ajouta, comme s’il était lui-même surpris de son invitation : « Vous pouvez tout aussi bien attendre que votre compagnon ait changé d'avis, peu m'importe. » Sans un mot, Hedwige le laissa s’éloigner, ses prunelles s’attardant sur les contours de sa silhouette qui se fondait étrangement avec le décor. Outre les capacités raciales dont il disposait, le demi-elfe semblait être en réelle osmose avec la forêt dans laquelle il évoluait. Était-ce uniquement dû à ses ancêtres ou bien au fait qu’il ait rejoint l’étrange faction des rôdeurs ? Elle avait toujours songé qu’à l’image de l’Appel qui réunissait tous les Cavaliers Verts au Drôme, les rôdeurs étaient liés par quelque chose de différent, plus profond et plus vrai qu’un simple amour de la nature ou qu’une banale envie de se faire oublier de la civilisation.

Sa main droite posée sur l’encolure de l’étalon, elle ne quitta pas des yeux le sang-mêlé, étant surprise par sa décision de laisser toutes ses armes au pied de l’arme. Lorsqu’il revint vers elle, elle constata que même ainsi, il gardait une étincelle de danger, quelque chose dans sa démarche ou dans son regard qui ne pouvait dissimuler ce qu’il était, ce qu’il était capable de faire. « Voudriez-vous l'approcher ? Quoique vous décidiez, vous ne repartez pas dans l'immédiat, alors mettons ce temps libre à profit. » Elle esquissa un sourire, fronçant légèrement les sourcils. « J’aimerais essayer en tout cas… » Sans une once d’hésitation, elle suivit l’exemple d’Asileth en se débarrassant de ses armes, les abandonnant dans les fontes suspendues à la selle de l’étalon qui lui souffla doucement dans le cou lorsqu’elle se détourna de lui pour suivre l’homme. Bien que désarmée, elle n’avait aucune crainte qu’il essaie de prendre le dessus sur elle. Le moment qu’ils partageaient annihilait toute pensée négative à ce sujet. Elle avait… confiance en lui. Qu’elle ait tort ou raison de ne pas se méfier du rôdeur, elle n’était de toute façon guère capable de retrouver son chemin dans Sombrebois. Rahien aurait peut-être la capacité de la guider hors de la forêt, mais la nuit avançait et ils étaient tous les deux bien trop fatigués pour envisager de continuer leur route. Avec les dangers qui régnaient sous le couvert des arbres, elle préférait de loin rester en compagnie du demi-elfe. Une fois le sentiment d’hostilité disparu, il se révélait être d’agréable compagnie. Suivant les conseils qu’il lui prodiguait à la lettre, elle entreprit d’avancer très lentement vers la biche, puis elle s’immobilisa à une distance respectable et fit le vide dans son esprit.

Cette façon de procéder lui rappelait étrangement celle qu’elle utilisait lorsqu’elle désirait transmettre ses intentions à l’étalon gris lorsqu’ils étaient seuls. Le lien qu’un cavalier et son destrier partageait était particulier, mais il fallait toutefois l’entretenir. Elle se savait incapable de passer plusieurs jours sans Rahien, tout comme il n’aurait probablement guère apprécié de la voir monter un autre cheval. A bien y songer, il était assez possessif dès qu’il s’agissait de la capitaine. Un comportement qui amusait tout le monde, à commencer par Hedwige. Néanmoins elle savait se faire obéir lorsqu’il le fallait, et il savait qu’il y avait des instants où il devait cesser de faire l’imbécile. Sans doute peu rassuré à l’idée de la laisser seule avec cet homme dont il ne savait rien, d’autant plus qu’il venait de se rapprocher un peu trop à son goût, il secoua la tête en expirant bruyamment, ce qui alerta la biche. Pinçant de nouveau les lèvres, la jeune femme ne fit plus un seul mouvement et retint pratiquement sa respiration dès que le regard de l’animal l’effleura. « Tendez votre main et attendez... » Apaisée par la voix harmonieuse et basse du rôdeur, elle reprit doucement son souffle. A travers le lien qui l’unissait à Rahien, elle entreprit de faire tout son possible pour qu’il n’interfère pas une nouvelle fois dans le procédé. Comme s’il avait compris ce qu’elle attendait de lui, il se tint parfaitement tranquille bien que son intense regard fauve restait fermement ancré sur leur silhouette. « Vous êtes douée... vous pouvez l'approcher et même la toucher, ne soyez pas timide. » Galvanisée par son succès, Hedwige s’autorisa un large sourire qui éclaira son visage mieux que ne l’aurait fait la Lune. « Je dirais plutôt que j’ai l’habitude de travailler avec des animaux… et que vous êtes un bon professeur dès que vous laissez tomber vos armes. »

Petit à petit, la biche tendit
le museau vers les doigts
de l'humaine, puis elle reprit sa
position initiale, apparemment
rassurée sur ses intentions.

Petit à petit, la biche tendit le museau vers les doigts de l’humaine, puis elle reprit sa position initiale apparemment rassurée sur ses intentions. La minuscule tête d’un faon surgit d’entre les fines pattes de l’animal et il tituba pour se mettre à l’abri derrière sa mère. Charmée par la maladresse dont il faisait preuve, la cavalière l’observa avec beaucoup de tendresse, s’accroupissant lentement pour se mettre à sa hauteur. Le pelage tacheté du rejeton contrastait avec la couleur unie de sa mère, mais elle savait qu’il perdrait ses adorables points blancs dès qu’il grandirait. « J’aimerais beaucoup rester… » confia-t-elle dans le même murmure que le rôdeur utilisait pour ne pas effrayer les bêtes. Le couple de lapins était toujours là, vaquant à ses occupations tout en gardant un œil prudent sur les humanoïdes. « Je n’avais pas l’intention de repartir aussi vite, mais je craignais de ne vous avoir vexé en vous dévisageant tout à l’heure. Si je l’osais, j’aurais des millions de questions à vous poser… Mais vous n’êtes pas là pour ça, et ce serait inconvenant. Alors j’accepterais simplement votre proposition, en vous remerciant de ne pas m’abandonner dans la forêt. » Détournant pour la première fois le visage des bêtes, elle posa enfin son regard sur lui, lavée de toute honte par le spectacle qui s’offrait à elle depuis quelques secondes. « Et ne vous inquiétez pas pour Rahien, il ne mord pas, il est juste jaloux. » Son ton taquin et son sourire rieur appuyant cette hypothèse, elle reprit : « Il n’est pas nécessaire de surveiller ainsi la distance qui nous sépare, il ne bondira pas pour vous décocher un coup de sabot. Quoi que… » Ses prunelles brillèrent de malice tandis qu’elle lâchait un petit rire amusé, s’efforçant toutefois de toujours parler calmement et de ne pas faire trop de bruit. Lorsqu’elle se tourna vers le faon, elle eut la surprise de le voir s’approcher tant bien que mal de ses doigts toujours tendus et frissonna en sentant son museau humide toucher le dos de sa main. Hedwige avait l’impression d’être redevenue une enfant, ne pouvant que s’émerveiller chaque fois un peu plus devant ce que la nuit lui réservait. Après quelques minutes, elle rompit la magie du moment en s’adressant au demi-elfe. « Asileth, où allons-nous nous réfugier pour la nuit ? »
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