AccueilAccueil  Tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -45%
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre ...
Voir le deal
339 €

Partagez
 

 La mort me berce de ses chants

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Néïade Selkis
Néïade Selkis
ɤ REGISTRATION : 22/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 107
ɤ STATUT DU SANG : Pas une seule goutte de sang noble ne coule dans ses veines.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Tameriel, le désert cruel.
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie tueuse.
ɤ INVENTAIRE : Elle a un pendentif qui contient du poison.

La mort me berce de ses chants Empty
MessageSujet: La mort me berce de ses chants   La mort me berce de ses chants EmptyVen 18 Avr - 20:13

La mort me berce de ses chants
There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me
Le vent faisait doucement danser les branches, rendant cette forêt étrangement vivante. Les rayons du soleil étaient hauts dans le ciel, moment propice pour se nourrir. Et une jeune fille aux cheveux de blé courait rapidement. Traversant habilement cette mer verte isolée du reste du monde, elle était agile, presque aussi rapide qu'un prédateur. Armée d'un arc, prête à décocher une flèche, la jeune fille chassait. Traquant inlassablement sa petite proie qui courrait pour sauver sa vie. Malheureusement motiver par le chant éloquent de son ventre, elle finit par se saisir d'un revers de main d'une flèche. Aucune hésitation dans son regard, car la 'faim' justifiait les moyens, visant la bête de son œil aiguisé, elle tira pour loger sa flèche dans la chair bien dodue du lapin. Tir précis. La bête était morte sur le coup, Néïade lui épargnant une douleur inutile si ce n'est de mourir rapidement. Reprenant alors doucement sa respiration, l'adolescente chercha son dû, la prenant par les oreilles. Elle allait dormir le ventre plein, et elle esquissa un petit sourire à cette idée ayant toujours eu du mal à se loger dans les bras de Morphée, le ventre criant famine. Découpant ensuite d'une main experte la viande, elle la posa sur le feu, prenant soin de la cuisson pour que la viande ne soit pas trop cuite. Après cet effort, il aurait été dommage d'en gâcher la chair et après un appétissant et copieux repas, elle s'accorda finalement un moment de détente en dormant au pied d'un arbre. Ou plutôt en somnolant, étant toujours sur le qui-vive, alerte du moindre danger qui pourrait la condamner. La tueuse en avait besoin. La tueuse devait dormir pour être prête à faire son 'travail'. Car après la sieste, elle allait faire ce qu'elle savait si bien faire : tuer, nettoyer, supprimer. Voler des vies, nettoyer les preuves, supprimer les cadavres si besoin. La jeune, mais douée Sombrelames était en mission. Liquider un récolteur d'impôt, soupçonné de comploter contre la couronne. Il était dangereux. Il fallait donc l'éliminer.

Alors, la petite gueuse dormie deux heures pour finalement se réveiller en sursaut, haletante, en ayant revécu pour l'énième fois la hantise qui lui pourrissait l'existence depuis bientôt dix ans déjà, le meurtre atroce de ses parents. Ce monstre aux cheveux d'ange et aux yeux bleus. Ce monstre au visage doux, peint du sang de ses géniteurs. Jamais Néïade ne l'avait oublié ce beau visage souriant, comblé par son double parricide. Ce démon avec qui elle partageait les mêmes gênes. Elle survivait pour la vengeance. Elle vivait pour l'abattre. Jehan, son frère. La jeune Selkis le haïssait du plus profond de son être, et elle s'était jurée de le tuer avant de mourir à son tour. Car quand bien même elle ne l'avait pas revu depuis ce fameux jour funeste, son aîné était bien là dans son esprit. Inoubliable, encrée comme une douloureuse cicatrice qui lui brûlait encore la peau. Il était son mal personnifié, son mal intérieur. Et il la rongeait vicieusement, tant, qu'elle ne pouvait parfois dormir. Réveiller prématurément comme bien d'autres moments, la jolie tueuse se résolu bien malgré elle à se lever, et à reprendre route vers Elaven, capitale de Medraven là où se trouvait sa cible. Marchant d'un rythme soutenu, enfonçant ses semelles dans la boue pour entraîner ses jambes fuselées mais vigoureuses, elle rencontra enfin les premiers signes de vie, les habitants de la région. Et franchissant les murailles de la grande ville, elle n'eut nul besoin de chercher bien longtemps. Sa cible était là en face d'elle, identifiée grâce à un homme bien potelet qui cria « Victarion ! » Souriante, c'était son jour de chance ! Mais entourée de bien trop de gens, Néïade se décida à le faire passer au trépas le lendemain. Oui, la faucheuse aux cheveux de blé allait lui tomber dessus au matin, c'était sûr.
Continuant alors sa route pour trouver une auberge, elle entra dans la première qu'elle trouva, et prit place à une table. Demandant qu'on lui serve un dîner léger, la marche lui creusant de nouveau l'estomac, elle commença à manger quand d'un coup un frisson lui parcouru tout l'échine. Cette sensation, elle ne la connaissait que trop bien. Elle l'avait déjà vécu jadis. Ce frisson de dégoût, cette peur qui lui entravait tout mouvement au point que le couteau qu'elle tenait en main vacillait. Néïade avait peur. Elle pouvait sentir ce regard bien particulier posait sur elle. C'était lui. C'était sûr. Le monstre était là. Mais où ? Le regard hagard, elle balaya tout l'établissement quand elle le vit, là, debout comme un I avec ce maudit sourire. Elle aurait pu le reconnaître entre mille. La colère remplaça bien vite la peur, elle était prête à le saigner comme un animal, mais encore une fois la populace gênée. Bien qu'elle le haïsse, elle ne pouvait se permettre de griller sa couverture. Alors elle se contenta de regarder la bête, qui s'approcha un peu plus, pour finalement se retrouver en face d'elle ...
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Invité

La mort me berce de ses chants Empty
MessageSujet: Re: La mort me berce de ses chants   La mort me berce de ses chants EmptySam 19 Avr - 19:59



i will keep quiet, you won't even know i'm here.

Son postérieur le faisait terriblement souffrir. C’était la seule chose sur laquelle il se sentait capable de se concentrer tandis que son cheval trottait à vive allure pour rejoindre la ville la plus proche, Elaven. Il avait passé une majeure partie de sa semaine, si ce n’est de son mois, sur sa monture et ses membres s’engourdissaient tellement qu’il devait marcher à côté de son cheval pendant bien quinze minutes toutes les heures pour retrouver un peu de souplesse et éventuellement s’entraîner à l’épée contre un ennemi invisible. Il ne désirait pas perdre la main un seul instant. Il devait être en éveil, prêt à tout, à n’importe quel moment de la journée, malgré la fatigue et les douleurs qui l’assaillaient. Il avait beau avoir seulement vingt-deux ans, il se sentait âgé. Après tout, il avait commis des actes que nombre d’hommes mûrs n’auraient jamais seulement imaginé dans leurs cauchemars les plus sombres …

Il revenait d’un court séjour en Cahoridie où un fils de riche marchand lui avait demandé de se débarrasser de son bâtard de demi-frère qui menaçait à tout instant de venir réclamer son dû auprès de son père au bord de la mort. Jehan avait été grassement payé une première moitié et devait retourner réclamer la seconde moitié un fois le meurtre accompli. Ce qui n’était pas une chose qui s’annonçait difficile. Il se trouvait qu’il voyageait avec Euron Stone en cet instant. Le seul problème résidait dans le fait qu’ils étaient tous deux entourés d’une multitude d’autres voyageurs … Il aurait pu mettre fin à ses jours malgré tout, et se débarrasser des témoins gênants par la suite … Mais il ne voulait pas risquer de voir un survivant s’échapper. Il avait besoin d’être certain de ne laisser aucune personne vivante. Il chevauchait donc côte à côte avec celui dont il prendrait la vie sous peu et avec beaucoup de plaisir.

La seule personne qu’il avait un jour laissé s’échapper, c’était sa sœur. La petite Neïade, la douce, l’innocente, la pure. Il se délectait encore chaque jour du simple souvenir de l’expression terrifiée sur le visage défait de la parfaite enfant. Même en cet instant là, elle avait été d’une beauté époustouflante. Il avait hâte de la retrouver, de l’égorger avec la même douceur que pour Mère, d’abîmer son visage d’ange. Il ne vivait, ne survivait que pour cela. Sinon, il aurait depuis longtemps arrêté d’être prudent et aurait tué chaque personne qu’il rencontrait. Il sentait parfois encore le sang collé de ses parents sur sa peau et il en frémissait de plaisir.

La petite troupe était entrée dans la ville et s’était séparée. Il avait perdu sa victime de vue. Il en fronça les sourcils, faisant tourner sa monture pour finalement parvenir à discerner la crinière brune d’Euron. “Demain matin, je m’occuperai de toi, mon ami.“ En recherche d’une auberge, il s’arrêta à la première sur lequel il posa les yeux. Jehan conduisit son cheval fatigué jusqu’aux écuries, jeta une pièce au palefrenier en réclamant un traitement de roi pour la bête. Il se retint à grande peine de le menacer, et se contenta d’un sourire qui ressemblait plus à une grimace effrayante.

Il entra dans l’auberge, commanda rapidement une choppe de n’importe quel alcool et commença à la siroter ostensiblement tout en regardant autour de lui, posant ses yeux bleus sur les personnes attablées dans la pièce. Soudain, il s’arrêta. Il reconnaissait cette personne, il la reconnaitrait entre toutes. Son cœur (oui, il en possède un, ancré dans sa poitrine, malgré tout) manqua un battement. Le but de son existence se tenait là, chétive en train de manger. Il la fixa longuement, comme si elle allait disparaître s’il se détournait. Elle sembla se figer, comme si elle avait senti son regard sur elle. Leurs prunelles se croisèrent, il perçut la haine dans celles de sa petite sœur. Il s’en délectait. Sa choppe en main, il s’avança vers la table où Neïade était assise, avec un rictus désagréable, il s’installa sur le banc face à elle. « Je peux m’asseoir ici ? Tu sais que tu m’as beaucoup manqué sœurette. » Il lui lança un clin d’œil. Il était temps de jouer un peu avec sa petite sœur, maintenant que la recherche était terminée, maintenant qu’il l’avait enfin retrouvée, il fallait rattraper le temps perdu.


made by LUMOS MAXIMA
Revenir en haut Aller en bas
Néïade Selkis
Néïade Selkis
ɤ REGISTRATION : 22/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 107
ɤ STATUT DU SANG : Pas une seule goutte de sang noble ne coule dans ses veines.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Tameriel, le désert cruel.
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie tueuse.
ɤ INVENTAIRE : Elle a un pendentif qui contient du poison.

La mort me berce de ses chants Empty
MessageSujet: Re: La mort me berce de ses chants   La mort me berce de ses chants EmptyLun 21 Avr - 14:04

La mort me berce de ses chants
There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me
« Je peux m'asseoir ici ? Tu sais que tu m'as beaucoup manqué sœurette. » Cette voix l'a fit frémir. Terriblement tendre et belle à la fois, elle avait pourtant quelque chose d'horrible à l'oreille, qui pouvait rappeler à tous que la peur n'épargnait personne. Néïade gardait contenance, du moins elle essayait crispée sur sa chaise, mais tout son être était entraver par une multitude d'émotions aussi vive les unes que les autres. La peur, la colère, la haine, et par-dessus tout l'envie de tuer. Tous se chamboulaient dans son esprit. Elle voulait le saigner. Le poignarder encore, encore et encore avec frénésie jusqu'à en briser ses os pour qu'il se vide jusqu'à la dernière goutte. Elle voulait éteindre toute vie dans son regard diabolique. Effacer ce sourire énervant. Détruire, annihiler, et supprimer ce qui le définissait. Jehan n'était pas humain. C'était un monstre. Une bête assoiffée de sang. Et elle allait le traiter comme tel, comme il l'avait fait autrefois pour leur pauvre bétail. La jeune tueuse était avide de massacre à son sujet. D'ordinaire élégante vêtue de son habit de faucheuse, elle devenait aussi bestiale que son frère pour assouvir son besoin de vengeance. Détruire le feu par le feu. Et il était là, en face d'elle à la regarder avec ce maudit sourire qu'elle détestait tant. Il aurait pourtant suffi qu'elle tende le bras pour lui trancher profondément la gorge avec son couteau à viande. Un seul geste pour supprimer cette ineptie de la nature. Un seul geste pour la libérer enfin de cette torture constante. Malheureusement, les clients de l'auberge lui faisaient office de bouclier l'empêchant d'accomplir son dessein sinistre. Qu'ils soient tous maudits ! Pensa-t-elle, énervée et frustrée. « Je ne te connaissais pas si sentimental ... » Plutôt mourir que de l'appeler 'frère'.

Son regard braquait sur lui de peur qu'il lui échappe comme par magie, la petite blonde le toisait. Le dévisageait même. Physiquement semblable, partageant le même sang, une aura morbide et meurtrière se dégageait pourtant d'eux. Chacun voulant goûter le sang de l'autre, leur pseudo-relation avait toujours été malsaine. Et tout le monde remarqua ce changement brutal d'ambiance dans l'auberge, quelques regards braqués soudainement sur eux. Ne bougeant pas, restant immobile, il n'y avait que son couteau qui vacillait ostensiblement. Fermement empoigner au point qu'elle en ressentait des crampes au niveau de ses doigts, mais qu'importe la douleur, la Sombrelame était prête à lui planter dans la gorge. Puis se levant brusquement, elle détacha une grosse bourse d'argent et la lança habilement sur le comptoir en face de la propriétaire. « Je veux que tout le monde sorte ... Tout de suite. » L'argent motivait toujours les gens, et la femme ne posa guère de question sur le pourquoi, la bourse en poche. Alors les clients sortirent peu à peu de l'auberge avec quelques interrogations tout de même, mais de peur qu'un de ses 'anges' aux cheveux blonds ne leur tombe dessus, ils firent silence gardant leur mécontentement pour eux. Reprenant sa place, le destin avait été généreux avec elle. Néïade avait attendu ce jour depuis si longtemps ! Dix années de dur labeur pour devenir ce qu'était aujourd'hui. Dix années qu'elle attendait patiemment le jour où elle reverrait son aîné. Dix années qu'elle rêvait de le torturer dans d'atroce souffrance. L'adrénaline montant, la libérant de cette peur qu'elle avait toujours eue vis-à-vis de lui, la belle esquissa un beau sourire. Un sourire peut-être aussi malsain que le sien.
« Mourir n'est pas dans mes projets aujourd'hui ... Par contre te tuer est un rendez-vous capital que j'attends depuis longtemps ... » Les hostilités étaient ouvertes, la jeune tueuse ne s'en était pas caché dans la façon de le regarder. Pas une once d'amour ou de nostalgie dans ses yeux. Tout était noir, trop noir pour que ce soit normal et sain. Et une chose avait changé. L'adolescente n'était plus la fragile paysanne aux yeux apeurés. Elle était devenue une arme. Une Sombrelame. C'était une carte qu'elle cachait jalousement sous sa manche. Un atout qu'elle comptait bien utilisé contre ce monstre aux traits angéliques.
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Invité

La mort me berce de ses chants Empty
MessageSujet: Re: La mort me berce de ses chants   La mort me berce de ses chants EmptyLun 21 Avr - 15:37



don't get too close, it's dark inside, it's where my demons hide.

Il pouvait sentir sa sœur se crisper face à lui, c’était comme si il était capable de discerner les ondes qu’elle dégageait. Des ondes qui étaient d’une couleur sombre, rouge sombre, comme le sang qu’elle voulait verser, le sien. Elle semblait plus forte, plus enragée que la petite paysanne apeurée qui avait levé vers lui des yeux larmoyants quelques années plus tôt. Il ne savait s’il devait se réjouir ou non de ce changement d’attitude. La petite à laquelle il avait ordonné de s’échapper aurait été facile à attraper et à égorger tel un porcelet à la peau bien rose. Seulement, la jeune femme qui se tenait attablée en face de lui n’était en rien la petite fille qu’il avait connue. Ses traits étaient devenus plus matures, son visage était toujours comme celui d’un ange, beau et parfait, mais il s’était irrémédiablement durci. Jehan constatait que les muscles des bras de Neïade se contractaient, il ne put s’empêcher d’esquisser une nouvelle fois ce rictus sur ses lèvres. Vu de l’extérieur, ce face à face devait paraître être celui de frère et sœur s’aimant, la gorge nouée par l’émotion de se retrouver. « Je ne te connaissais pas si sentimental ... » Sa voix. Maintenant qu’elle avait vieilli et que sa voix avait muri avec elle, son timbre ressemblait étrangement à celui d’Ygritte, son épouse. Il se demanda si sa petite sœur avait vu son cadeau en retournant à la ferme de leurs parents … Le regard bleu de sa sœur était fixé sur lui, comme s’il n’était qu’un fantôme et qu’il menaçait à tout instant de s’évaporer dans les airs.

Elle se leva soudainement et tout en sortant une bourse probablement remplie de pièces d’argent, elle s’adressa avec une voix calme aux personnes qui se trouvaient dans l’auberge : « Je veux que tout le monde sorte ... Tout de suite. » Elle paraissait calme, mais Jehan sentait bien que son sang bouillonnait à l’intérieur. Ce qui allait se passer par la suite allait être déterminant dans leur duel informel. En effet, ils savaient tout les deux qu’il n’existait qu’une fin possible, car aucun ne pouvait vivre tant que l’autre survivait, mais ils ne l’avaient à aucun moment, explicitement formulé. Les gens se levèrent, non sans leur jeter des coups d’œil intrigués. Jehan en salua quelques uns de la main tout en ayant un sourire carnassier. “Qu’ils s’occupent de leurs affaires, où les deux Selkis ne leur laisseraient pas la vie sauve“ Pensa t-il, tout en souhaitant secrètement que l’un d’eux soit suffisamment réticent pour qu’il puisse l’égorger. Mais cela, à son grand désappointement, n’arriva pas.
Une fois le lieu vide, ils étaient seuls, aucune âme ne pouvait désormais se mettre en travers de leur haine réciproque. Elle lui lança un sourire, comme l’un des siens, un sourire dépourvu de tendresse ou d’amitié, juste un mouvement malsain effectué par des lèvres sans joie. De son côté, Jehan était simplement amusé par ce nouveau caractère de sa petite sœurette. Sa part innocente était définitivement partie, il pouvait se rappeler le moment où celle si avait commencé à s’évanouir dans l’air une fois qu’elle était sortie du placard de la ferme. Il s’était délecté de l’expression de terreur sur son visage. Il voulait la revoir cette expression. Contempler ce frémissement des lèvres, comme lorsqu’elle s’apprêtait à éclater en sanglots en apercevant le sang de ses parents qui éclaboussait les quatre murs, du sol au plafond. «Mourir n'est pas dans mes projets aujourd'hui ... Par contre te tuer est un rendez-vous capital que j'attends depuis longtemps ... » Il était prévenu. Il remua le pied, pour sentir son léger poignard dans sa botte, ce mouvement le rassurait. Il contempla le cou de sa petite sœur. Il se voyait déjà en train de l’égorger, il en imaginait le plaisir qu’il en tirerait. « Est-ce une façon de saluer son frère après toutes ces années ? A ce propos, as-tu vu mon cadeau que je t’ai laissé à la ferme ? » Un cadeau, un avertissement, chacun était libre de considérer l’exposition du meurtre d’Ygritte comme il le désirait. Il voulait simplement le rappeler à Neïade, qu’elle se souvienne qu’il était toujours à craindre et que les années ne l’avaient pas adouci le moins du monde.

Il se leva de table avec un mouvement brusque et violent, rejetant le banc en arrière, tout en gardant cette apparence calme qui le caractérisait lors de ses colères. Il toisa sa petite sœur avec un profond mépris. Il voulait jouer, il ne voulait pas que ce soit trop facile. Durant toutes ses années, son unique motivation pour rester en vie avait été la perspective de traquer sa sœur et d’enfin l’achever. Jehan s’éloigna de la table de quelques pas, fit le tour de la pièce jusqu’à s’adosser au mur qui faisait face à Neïade. « J’avais tellement hâte de te retrouver petite sœur, tu n’imagines pas à quel point. » Le sourire avait disparu de ses lèvres, ses yeux foudroyaient son interlocutrice, ses sourcils se fronçaient, créant une multitude de rides sur son jeune front. Quoique sa sœur se décide à faire, l’attaquer ou non, il était prêt à bondir, à riposter. Il lui laissa le premier mouvement, par pure 'galanterie'.


made by LUMOS MAXIMA
Revenir en haut Aller en bas
Néïade Selkis
Néïade Selkis
ɤ REGISTRATION : 22/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 107
ɤ STATUT DU SANG : Pas une seule goutte de sang noble ne coule dans ses veines.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Tameriel, le désert cruel.
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie tueuse.
ɤ INVENTAIRE : Elle a un pendentif qui contient du poison.

La mort me berce de ses chants Empty
MessageSujet: Re: La mort me berce de ses chants   La mort me berce de ses chants EmptyLun 21 Avr - 19:46

La mort me berce de ses chants
There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me
Quiconque lutte contre des monstres devrait prendre garde, dans le combat, à ne pas devenir monstre lui-même. Néïade dégageait une certaine assurance, une aura qui se voulait puissante et elle s'encouragea en menaçant ouvertement le monstre au risque de réveiller ses instincts les plus primitifs, et sanguinaires. Elle savait quelles étaient les conséquences en l'énervant, ses parents en ayant fait les frais jadis. Il ne fallait surtout pas le contrarier sous peine de se faire découper, mais sa rage la poussée à le faire pour avoir peut-être une raison de plus de le tuer au moment où il lui sauterait dessus sans doute. Bien qu'elle n'en ait pas besoin en réalité, le parricide étant le crime absolu à ses yeux, il méritait la peine capitale, sans procès. La petite était juge et bourreau. Elle se sentait forte, presque invincible devant son frère. Pourtant, la jeune tueuse était encore au fond cette petite fille apeurée et chétive. Celle qui avait toujours peur de Jehan. Celle qui pleurait encore tous les massacres qu'il avait commis. Celle que le monstre adorait torturer. Faire souffrir était une forme d'art pour lui, du moins c'est ce qu'elle pensait en se remémorant ses souvenirs, ayant complètement rejeté l'idée que ce soit une forme d'amour tant c'était malsain et morbide. Tout chez lui, lui faisait peur. Son apparence d'abord. Il était de ceux qui attiraient facilement les femmes. Il était doté d'une beauté surnaturelle et dérangeante, si bien qu'il ne paraissait réel tel un mirage. Ensuite, sa voix. Envoûtante et mélodieuse, quand il parlait, elle en frissonnait malgré les années passées. Et pour terminer, ces tendances meurtrières. Sans doute ce qu'il y avait de plus laid chez lui. « Est-ce une façon de saluer son frère après toutes ces années ? À ce propos, as-tu vu mon cadeau que je t'ai laissé à la ferme ? » Ygritte. Fronçant durement les sourcils en se remémorant son souvenir, la jeune Sombrelame bouillonnait prête à exploser. Elle n'avait pourtant pas connu la jeune femme, mais elle avait tout de même ressenti une certaine compassion pour elle en voyant son cadavre si abîmer qu'elle en avait vomi son repas en découvrant son macabre 'cadeau'. Elle faisait preuve d'une certaine empathie qu'elle s'évertuait à perdre peu à peu, contrairement à son frère qui n'en avait jamais eu pour qui que ce soit.

Pauvre Ygritte. Elle s'était entichée du mal personnifié sans en sortir vivante. Idiote. Tuer était un plaisir pour lui, tandis que pour Néïade, c'était nécessaire. La guilde prônait une cause légitime. Peut-être qu'elle aussi était un monstre à sa manière, mais elle pensait que ses ambitions étaient plus justes que celles de ce monstre abject. Comment pouvait-on être si désinvolte en parlant d'un crime horrible ? Jehan était d'une telle nonchalance que s'en était terrifiant, mais point surprenant le connaissant. « Est-ce une façon de traiter son épouse ? Bien qu'elle fût dotée d'une bêtise abyssale pour t'avoir épousé, personne ne mérite un tel traitement ... » Interrompu parce qu'il se leva brusquement en faisant tomber le banc, la jeune tueuse sursauta bien malgré elle. Elle ressentait cette nostalgie terrifiante et désagréable, ressentant de nouveau cette peur qui l'avait harcelé en étant plus jeune. Calme rimait avec victime le concernant. Les sens aux aguets, elle était sur le qui-vive, le sachant sujet à de violentes crises lors de ces moments de sérénité. Il fallait se méfier de l'eau qui dort.
D'apparence apaisée, se cachait au fond son esprit meurtrier, sa soif de sang, sa folie morbide. Elle le ressentait, elle l'avait vécu et le vivait toujours. Et le regardant avec le même mépris qu'il lui donnait, elle le fixa, observant le moindre de ses mouvements lorsqu'il fit le tour de la pièce pour finalement s'adosser au mur en face d'elle. « J'avais tellement hâte de te retrouver petite sœur, tu n'imagines pas à quel point. » S'en était trop pour elle. Se levant à son tour de manière brutale, elle lança en même temps son couteau à viande, pour le planter dans le mur en bois blessant volontairement l'oreille de son frère. Malheur ! Décontenancée, la jeune Selkis avait presque honte de se lancer rater. Perturbée par ce regard azuré, elle avait raté ce qui était inratable pour une Sombrelame. La main toujours tremblante, elle ferma son poing.

Qu'elle le veuille ou non, Jehan avait toujours cette ascendance certaine sur elle, ce pouvoir qui la dominait depuis qu'elle était enfant, bien qu'elle se soit évertuée à grandir mentalement. Ces dix années étaient donc insuffisantes ? Se mordant fortement la langue, elle le regarda avec toute la rage dont elle pouvait faire preuve. Sortant de sous sa chemise, le couteau qu'il lui avait laissé lorsqu'il avait tué sa femme. Ce même couteau qu'il avait utilisé pour supprimer leurs géniteurs. Elle ne cachait plus son dessein de le voir mourir de ses mains, car sa vengeance allait être perdue, s'il ignorait en mourant que c'était elle son assassin. « J'ai une vague idée, ce désir étant réciproque ... Chaque jour et chaque nuit j'ai pensé à toi ... » ... Et à la façon la plus douloureuse qui soit pour faire disparaître ce sourire de ton visage angélique.
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Invité

La mort me berce de ses chants Empty
MessageSujet: Re: La mort me berce de ses chants   La mort me berce de ses chants EmptyMar 22 Avr - 18:10



you won't suspect a thing, you won't see me in the mirror.

Tout en plongeant son regard mauvais et dérangeant dans les prunelles bleues enragées de sa petite sœur, Jehan sentit monter en lui cette envie de sang. Il ne parvenait pas à se souvenir du moment où son besoin du liquide vital rouge s’était manifesté pour la première fois. Il semblait que cela avait toujours été présent dans sa nature, et depuis, cette envie ne l’avait pas quitté une seule fois. Il tentait de la repousser tant qu’il était en compagnie, mais elle faisait partie de lui. Alors qu’il faisait face à sa petite sœur, il revoyait les traits de Père et Mère, la jeunesse ainsi que la beauté d’Ygritte, il était capable de sentir de nouveau le couteau glisser sous les gorges des membres de sa famille. Rien que ce souvenir lui procurait un plaisir inimaginable, bien plus que la moindre de ses relations sexuelles. Il se perdait dans ses pensées, dans ces souvenirs qui étaient des plus agréables. Il revint à la réalité, Neïade lui demanda : « Est-ce une façon de traiter son épouse ? Bien qu'elle fût dotée d'une bêtise abyssale pour t'avoir épousé, personne ne mérite un tel traitement ... » La mise en scène que Jehan avait fait pour le meurtre d’Ygritte était grandiose selon lui et selon ses souvenirs. Il l’avait cinglée d’une multitude de coups de couteau, même une fois qu’elle n’était plus là. Il avait défoulé sur elle toutes ses envies refoulées pendant les huit ans de leur vie commune, il avait planté son poignard sur la moindre parcelle du corps de son épouse. Pour finir, il avait noué une corde, et l’avait pendue. Un geste des plus ironiques puisque les marques de couteau ne permettaient aucun doute sur la cause de la mort de la jeune femme.
Lorsqu’il se leva abruptement, il surprit le sursaut de sa petite sœur, un mouvement de recul, peut-être même un peu effrayé, ce qui lui réchauffa le cœur d’une étrange façon. Il avait envie de revoir sur Neïade l’expression terrifiée de l’enfant qu’il avait quitté toutes ces années plus tôt, de plonger ses mains dans la marre de sang qui coulerait de son corps glacé, mort. Ces images défilaient sans cesse devant ses prunelles. Il avait envie d’accomplir cette tâche le plus rapidement possible, mais il voulait également prendre son temps afin de pouvoir atteindre son objectif de la façon la plus ‘propre’, la façon qu’il avait depuis toujours imaginé pour sa sœur.

Celle-ci se leva également d’une manière brutale, comme si son subconscient tentait d’imiter son grand frère, cela l’amusa, mais cette fois-ci, il ne le montrait nullement. Le sérieux était de mise. Il devait atteindre Neïade avant que ce ne soit l’inverse et qu’il ne perde la vie avant d’avoir eu la chance et le bonheur de l’effleurer. Jehan était tellement absorbé par l’observation du visage poupin de sa sœur, qu’il eut à peine le temps de remarquer qu’elle tenait dans son poing le couteau à viande, avant qu’elle ne le lance à travers la pièce. Il dû s’avouer à lui-même qu’il était surpris par cette action, spontanée et subite. Il se décala avec rapidité, décontenancé, son pas aurait pu aller du mauvais côté – celui du couteau – mais heureusement pour lui ce fut l’inverse. « J'ai une vague idée, ce désir étant réciproque ... Chaque jour et chaque nuit j'ai pensé à toi ... » Elle ressemblait à une tigresse, une lionne, bref, à un fauve désireux de préserver ce qui lui appartenait, de combattre et de se défendre. Après s’être remis en silence de ses émotions suite au lancer de couteau de Neïade (un acte qui rendait la situation dans laquelle ils se trouvaient, bien réelle), il se rapprocha du couteau fiché dans le mur. « Pas mal sœurette, mais ça manque encore de précision. » Il adoptait un ton sarcastique et nonchalant tandis qu’il la voyait sortir le poignard. L’arme qu’il avait laissée sur le lieu du meurtre d’Ygritte. Il sourit en reconnaissant le manche et la façon qu’avait la lame de scintiller au moindre éclat de lumière.
Il garda ses yeux fixés sur elle tout en sortant de sa botte son nouveau couteau. Une arme des plus simples et discrètes. Il avait laissé le premier mouvement à sa petite sœur, elle avait gâché cette opportunité. Maintenant, c’était son tour et il ne voulait pas précipiter les choses. Les deux Selkis se faisaient face, féroces.

Jehan n’avait aucune habileté dans le lancement de couteau, il aurait été incapable de viser aussi bien que sa petite sœur avec son poignard. De plus, il s’agissait là de son unique arme, son arc et ses flèches étant restés accrocher à sa monture dans les écuries. Il reprit son mouvement, une marche lente devant Neïade, il tournait et retournait son couteau dans sa main, jouant avec lui, ne craignant pas de se couper malencontreusement la main : il avait plus de cicatrices qu’il ne pouvait compter.
« À ce que je vois, tu t’es entrainée au lancer de couteau de viande petite sœur. Mais qu’as-tu donc fait durant toutes ses années, depuis que je t’ai vu pour la dernière fois dans la ferme, avec tes petits yeux larmoyants ? » Il s’approchait avec lenteur et discrétion de sa sœur, ses paroles étaient sensées la déconcerter, lui faire oublier un centième de seconde la réalité du moment. Juste assez pour qu’il puisse, d’un geste rapide, le poignard serré dans son poing, lancer son bras vers sa petite sœur en espérant simplement qu’elle ne bouge pas et que l’arme l’entaille.



made by LUMOS MAXIMA
Revenir en haut Aller en bas
Néïade Selkis
Néïade Selkis
ɤ REGISTRATION : 22/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 107
ɤ STATUT DU SANG : Pas une seule goutte de sang noble ne coule dans ses veines.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Tameriel, le désert cruel.
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie tueuse.
ɤ INVENTAIRE : Elle a un pendentif qui contient du poison.

La mort me berce de ses chants Empty
MessageSujet: Re: La mort me berce de ses chants   La mort me berce de ses chants EmptyMer 23 Avr - 18:10

La mort me berce de ses chants
There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me
L a peur me consume, et je me sens de nouveau terriblement vivante. Effarée, elle l'était. Apeurée, elle le revivait. Pourquoi avait-elle donné autant d'année à la guilde pour ressentir encore cette peur en revoyant pour la première fois son frère depuis des années ? Elle avait pourtant cru - peut-être naïvement - avoir dépassé tout ça. Elle s'était imaginée tuer Jehan d'une manière brutale et sale avec une assurance telle qu'il n'aurait rien pu faire, si ce n'est se soumettre à son destin funèbre. Elle se voulait faucheuse d'âme. Or, la réalité était toujours contrariante et la gifla de plein fouet. Une claque violente qui lui remit les idées bien en place : son aîné avait toujours ce pouvoir sur elle, cette dominance innée. Quels que soit les entraînements acquis, quel que soit les efforts fait, malgré ces dix années, la petite fille avait toujours peur du monstre bien qu'elle ait prit autant de vie que d'année. Et elle avait raté l'aubaine - peut-être l'unique - de le tuer d'un coup pour en finir une bonne fois pour toute. C'était tellement aberrant ! Surtout qu'elle savait pertinemment qu'elle aurait touché sa cible si celle-ci ne s'était pas appelé Jehan. Désappointé aurait été un énorme euphémisme pour décrire ce qu'elle ressentait à ce moment. Néïade était véritablement ébranlée, indignée même par sa propre faiblesse, si bien qu'elle en fût paralysée, debout comme un pic devant lui. « Pas mal sœurette, mais ça manque encore de précision. » Et ses paroles m'achevèrent. Elle se sentait idiote, désarmée par ce qu'elle croyait acquis lors de sa formation sanguinaire, et elle s'insulta mentalement. Son vœu le plus cher venait de lui passer sous le nez pour avoir eu le malheur de croiser le regard de son frère si semblable au siens. Elle ne comprenait pas. Elle ne comprenait plus. Confuse, la frêle petite sœur était toujours sous le joug de son aîné, prit irrémédiablement dans ses griffes.

Alors la jeune Sombrelame ne bougea plus, pétrifiée, mais regardait toujours la bête qui reprit doucement sa marche macabre, prête à bondir sur elle à tout moment pour la dévorer. La bête avait faim, ayant attendu patiemment la dernière bouchée de son sinistre repas durant dix longues années, elle aussi. Son désir de la tuer était aussi fort que son désir de le voir mourir de ses mains. Serrant alors fortement le manche de son arme si symbolique pour elle, l'apprentie tueuse essaya tant bien que mal de retrouver un peu de courage, car il le fallait, elle le devait. D'abord pour ses parents bienveillants, pour cette pauvre Ygritte innocente, et pour toutes ces années de crainte à se demander quand arriverait le jour où Jehan rentrerait en pleine nuit dans sa chambre pour la marteler de coup de couteau dans son sommeil selon son bon vouloir. « À ce que je vois, tu t'es entraînée au lancer de couteau de viande petite sœur. Mais qu'as-tu donc fait durant toutes ses années, depuis que je t'ai vu pour la dernière fois dans la ferme, avec tes petits yeux larmoyants ? » Toujours amorphe, le son de sa voix la faisait toujours autant frissonner à la fois de peur, mais également de dégoût. Cette sensation retrouvée était toujours aussi désagréable qu'auparavant, et elle n'en fut que plus démuni. Tant, qu'elle ne se rendit pas compte tout de suite qu'il s'approchait inexorablement d'elle, dissimulant ses intentions avec ses maudites paroles. Alors de nouveau surprise, elle recula, trébuchant de façon maladroite sur son siège elle tomba mollement au sol, se rappelant alors avec détail ce moment fatidique où elle avait glissé sur la mare de sang encore chaud de ses parents. Elle revivait pour la deuxième fois cet enfer, ça hantise. Idiote ! Néïade régressait. Ce n'était plus la jeune tueuse talentueuse, Jehan avait en face de lui celle qu'il avait toujours connue finalement. Celle qui était incapable de faire face à ce qu'il y avait de plus noir en ce bas monde sans trembler de terreur. Car c'était bien de la terreur. Une peur virulente qu'elle en perdait totalement ses moyens.

Se redressant rapidement, la petite Selkis continuait de reculer pour terminer sa retraite forcée adossée à un mur de l'auberge. Avalant difficilement sa salive, elle ne perdait pas de vue son frère, son regard inquiet braqué sur lui, le sachant redoutable au point d'avoir une longue liste de victime qu'il trainait à ses pieds. Que faire ? Elle se sentait prise au piège. Où était donc passée sa volonté de le tuer ? Où était donc passée la guerrière qui se cachait derrière son doux visage ? « Ce que j'ai fait ? J'ai appris à entretenir ma haine en me rappelant chaque jour comment tu as remercié nos parents ... Tu les as tués ... Et tu savais que j'étais en train de regarder ... » Dit-elle la gorge nouée, la voix pleine d'émotion comme si ce funèbre souvenir encore frais, c'était passé la veille. Cependant, ses mots sonnèrent comme un rappel à l'ordre, une deuxième gifle aussi violente que la première qui la réveilla un bon coup, se rappelant de l'objectif qu'elle s'était donné, lui prendre la vie. Commettre un fratricide pour retrouver une sérénité perdue. Alors se décollant du mur, l'apprentie tueuse s'avança de quelques pas hésitant, mangeant un peu plus la distance qui les séparait pour entrer consciemment dans une zone dangereuse. « Je me suis toujours demandé quel plaisir tu tirais en dépeçant les gens, en les torturant comme tu le fais si bien ... J'ai essayé pour voir, mais je n'ai rien ressenti ... » C'est ce qui les différenciait tous les deux. L'un était fou, son esprit était malade. Tandis que l'autre tuait alors qu'elle était saine d'esprit. En fin de compte, qui était le plus démoniaque ?
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Invité

La mort me berce de ses chants Empty
MessageSujet: Re: La mort me berce de ses chants   La mort me berce de ses chants EmptyJeu 1 Mai - 9:36

Spoiler:


when the lights fade out, all the sinners crawl.

Jehan haletait, essayant de retrouver une respiration régulière, comme s’il venait d’effectuer un effort surhumain, ses muscles s’étaient soudainement crispés, son corps s’était légèrement tordu, et ses pupilles dilatées étaient restées, imperturbables, fixées sur le visage de sa petite sœur. Il voulait meurtrir cette tête de poupée, la broyer sous une étreinte étouffante, la défigurer à grands coups de couteau, il y avait trop de choix et il ne parvenait pas à se décider. La seule chose dont il était réellement sûr, c’était qu’il ne voulait pas que la petite fille s’en sorte indemne. Ah ! Il aurait pu faire ce qu’il voulait de la petite, toutes ces années plus tôt, lorsqu’elle était restée quelques instants pétrifiée, à sa merci, comme si elle attendait pour rejoindre Père et Mère, peu importe là où ils étaient. Jehan repensait sans cesse à cet instant, sans jamais savoir s’il aurait agi de même, si l’occasion lui était présentée une nouvelle fois. Peut-être l’aurait-il achevé immédiatement, sans lui laisser le temps de parler, elle lui en aurait été reconnaissante. Cependant, il appréciait énormément l’idée de traquer sa petite sœur durant de nombreuses années, lui laissant le temps d’éventuellement apprendre à se défendre, afin qu’elle lui donne un peu plus de fil à retordre que la petite gamine qui avait trébuché dans la flaque de sang.
D’ailleurs, Neïade, dans un mouvement de recul, tomba sur le sol. Les souvenirs submergèrent de nouveau le jeune garçon. Ils ne le quittaient jamais et étaient toujours présents à chaque instant, mais cette fois-ci tout était accentué. Il revoyait la ferme, isolée des villages, sous le lourd soleil de Tameriel. Ygritte et son toucher sur sa peau. Même après tant d’années, il en frémit. C’était elle qui avait titillé le monstre en lui, en lui mettant sous le nez tout ce que ces parents lui faisaient manquer. Et elle l’avait payé de sa vie. Il se souvenait de la ferme dans ses moindres détails, de la partie habitation où il avait mis fin aux vies de ses parents, jusqu’à l’enclos du bétail où il avait éventré une des bêtes sous les yeux de sa sœur, il arrivait même à resituer les taches de sang sur les murs. C’était comme s’il y était, le sang séché collé à sa peau, un sourire imperturbable collé aux lèvres.

Sa petite sœur avait trébuché, elle arborait sur ses traits les mêmes expressions terrifiées que lorsqu’elle n’était qu’une petite fille. Elle n’avait pas changé, elle était toujours cette petite poupée fragile qui, face à son frère, tremblait de peur. Sa frayeur contractait ses traits et il pouvait reconnaître son visage de petite fille, mais aussi celui de sa mère. Des fois, il rêvait de Mère, de son regard surtout. Elle avait posé sur lui des yeux pleins d’amour et de tendresse, mais aussi d’incompréhension et de terreur. Un regard qu’il n’avait pu supporter, si bien qu’il s’était placé derrière elle pour lui trancher la gorge, il avait senti sa mère s’éteindre dans ses bras, et c’était bien là le seul moment de son existence où il avait ressenti quelque chose proche du remord. Il avait aimé Mère, et elle était bien la seule personne à l’avoir réellement aimé malgré tout. Peut-être était-ce aussi pour cette raison qu’il avait laissé sa petite sœur s’enfuir, comme un dernier hommage à Mère, une sorte d’excuse finalement.
Mais ce n’était pas quelque chose qu’il avait l’intention de reproduire en ce jour, le corps de Mère n’était plus là, gisant dans un coin de la pièce, égorgée, se vidant lentement de son sang avec une expression d’intense tristesse peinte sur son visage soudainement vieilli. Malgré cela, il sentait peser sur lui le regard de Mère, comme s’il n’était encore que le jeune garçon de quatorze ans et qu’il venait à l’instant de la tuer. Il reprit ses esprits, et reporta son attention sur Neïade qui venait de se relever et qui, tremblante, s’était reculée vers le mur. Elle n’était subitement plus la petite effrontée qui avait lancé un couteau dans sa direction, et avait lamentablement manqué. Elle n’était plus que l’enfant de dix ans qu’il avait laissé partir. Il sentait qu’elle avait du mal à se ressaisir et il s’en délectait, avoir cet effet sur sa sœurette était un véritable plaisir dont il ne parvenait pas à se lasser. S’il pouvait la garder enfermée à tout jamais, et voir son visage haineux, terrifiée et sanglotant chaque jour, il l’aurait fait. Mais d’une façon ou d’une autre, cette traque devait prendre fin.

Il sentait la voix de sa petite sœur reprendre une peu d’assurance tandis qu’elle lui parla de ce qu’elle avait effectué durant toutes ces années : « Ce que j'ai fait ? J'ai appris à entretenir ma haine en me rappelant chaque jour comment tu as remercié nos parents ... Tu les as tués ... Et tu savais que j'étais en train de regarder ... » Elle fit une pause et s’écarta du mur, elle se rapprochait dangereusement de lui. Il serra un peu plus fort son poignard dans sa paume, si bien qu’il sentait le manche en cuir s’enfoncer petit à petit dans sa peau, comme s’il ne faisait plus qu’un avec son arme. Celle-ci n’était que l’extension de son être, comme tuer était une partie inhérente de sa nature. « Je me suis toujours demandé quel plaisir tu tirais en dépeçant les gens, en les torturant comme tu le fais si bien ... J'ai essayé pour voir, mais je n'ai rien ressenti ... » Il la regardait avec un large sourire sur ses lèvres tandis qu’elle semblait s’interroger sur elle-même et ses raisons de tuer. « Oh, voyons sœurette, je savais que tu m’admirais, mais j’ignorais que tu voulais devenir comme moi. » Elle s’était rapprochée de lui, mais ne semblait tout de même pas sur le point de bondir vers lui comme elle l’avait fait plus tôt, lui aussi se rapprocha encore un peu, confiant, avec son sourire insolent, de telle sorte qu’ils n’étaient séparés que de quelques petits pas. « Le plaisir que je ressens en tuant n’est rien comparé au plaisir de voir la lueur de détresse et d’incompréhension dans le regard des victimes, tandis que le sang chaud coule. » Ses yeux brillaient. D’un éclat de cruauté mêlé à du plaisir. D’une main rapide, il caressa vivement le visage de porcelaine de sa petite sœur, il ne s’attarda pas, il recula d’ailleurs d’un pas une fois le geste accompli, il ne voulait pas risquer sa vie après ce geste. « Tu es vraiment toujours cette petite sœur parfaite, peut-être seras-tu toujours aussi belle une fois que j’en aurais fini avec toi. Neïade. » C’était la première fois qu’il prononçait son nom à haute voix depuis de nombreuses années, inconsciemment, un frisson lui parcourut l’échine, tandis qu’il était toujours insolent et imperturbable.


made by LUMOS MAXIMA

Revenir en haut Aller en bas
Néïade Selkis
Néïade Selkis
ɤ REGISTRATION : 22/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 107
ɤ STATUT DU SANG : Pas une seule goutte de sang noble ne coule dans ses veines.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Tameriel, le désert cruel.
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie tueuse.
ɤ INVENTAIRE : Elle a un pendentif qui contient du poison.

La mort me berce de ses chants Empty
MessageSujet: Re: La mort me berce de ses chants   La mort me berce de ses chants EmptyVen 2 Mai - 20:47

La mort me berce de ses chants
There's nothing that I'd take back, but it's hard to say there's nothing I regret. Cause when I sing, you shout, I breathe out loud, you bleed, we crawl like animals, but when it's over, I'm still awake. A thousand silhouettes dancing on my chest, no matter where I sleep, you are haunting me
Commettre le crime suprême. Tuer un membre de sa propre famille intentionnellement. Un fratricide. C'était son dessein. La Sombrelame le voulait. Et bien qu'elle ait cette peur au ventre qui la tiraillait violemment, elle le devait. Les Dieux allaient sans doute la maudire pour cet acte contre nature, mais qu'importe, la jeune fille se sentait déjà maudite et déchue par tant d'infortune. La mort la berçait, la hantait. Son esprit souillé par ses souvenirs macabres, ses mains n'étaient plus que sang. Alors un pêché de plus n'allait pas l'arrêter. Sa cible était en face d'elle, un peu d'effort et elle allait enfin le saigner pour éteindre cette vile malice dans son beau regard azuré. « Oh, voyons sœurette, je savais que tu m'admirais, mais j'ignorais que tu voulais devenir comme moi. » Énervantes paroles et qui pourtant étaient véridiques, du moins à moitié seulement. Ce n'était pas de l'admiration non, mais une véritable obsession au point de rêver de lui la nuit. Le monstre était en elle, propageant sa perfidie dans tout son être. Et pour l'arrêter, elle n'avait trouvé d'autre moyen que de prendre le même chemin que son frère. Tuer encore et encore, servir le monde, mais en même temps assouvir sa vengeance. Elle était devenue comme lui malgré le déni. En le regardant, elle se voyait, et cette sensation était dégoûtante. « Tuer le feu par le feu ... Tu m'as montré la voie, et je m'y suis engouffrée sans la moindre hésitation. Père et Mère ont engendré des monstres. » Et quelle affreuse déception. Mais c'était le prix à payer pour avoir ne serait-ce qu'un espoir de soulagement. De respirer enfin dans un monde où le monstre n'était plus. Elle avait des remords, mais aucun regret. La petite fille avait vendu son âme au Diable en connaissance de cause, et la chance de rencontrer son frère devait être saisit, et non gâché par une peur soudaine. Le destin l'avait mis sur son chemin. C'était un signe, et à aucun moment Néïade n'a pensé qu'elle serait la victime. Jamais. Le mal périssait toujours après tout. Et il s'avança un peu plus vers elle gardant ses précautions.

Ils se jonchaient, mais aucun n'osait - pour l'instant du moins - à sauter, à bondir pour allonger leur liste respective de victime. « Le plaisir que je ressens en tuant n'est rien comparé au plaisir de voir la lueur de détresse et d'incompréhension dans le regard des victimes, tandis que le sang chaud coule. » Le monstre se délectait de la peur des gens. Elle l'avait toujours intimement su, se rappelant alors du jour où il avait tué ce pauvre bétail sous ses yeux. Enfants, il aimait lui faire peur. C'était un jeu pour lui, un jeu dont il était le héros encore invaincu. Les yeux dans les yeux, la jeune Selkis fut tellement obnubilée par ce qu'elle voyait dans son regard qu'elle ne fit pas attention à ce mouvement qui aurait pu lui être fatal. Sa main vint doucement caresser son visage d'une tendresse qu'elle ne lui connaissait pas. Vif, elle n'eut le temps de reculer, ressentant alors un énième frisson lui parcourant l'échine. Quelle détestable sensation ! Plusieurs années les avaient séparés et pourtant, son corps se souvenait avec dégoût du toucher de cette main tueuse. « J'aimerais connaitre cette sensation moi aussi ... Et tu ne m'as jamais fait de cadeau ... Grand frère. » L'ironie dans sa voix cachait cette vive colère, mais esquissant tout de même un sourire qui enjolivait d'avantage son visage d'ange, la cadette de la famille était fin prête. Adieu petite gueuse, la tueuse était revenue bien dans ses bottes, prêtes à le refroidir, et à lui montrer que l'innocente petite sœur était morte en même temps que ses parents. « Tu es vraiment toujours cette petite sœur parfaite, peut-être seras-tu toujours aussi belle une fois que j'en aurais fini avec toi. Neïade. » Les yeux noirs de haine, ils contrastaient avec son sourire, et s'approchant un peu plus, elle compta les cliquetis d'un liquide qui tomba surement lors de sa chute. Plic. Plic ... Plic. Comme du sang. Et elle s'élança finalement sur lui au troisième signal. Pour qui sonne le glas ?

Il fallait le désarmer à tout prix, vite. Certainement plus fort qu'elle physiquement, il fallait être plus rapide que lui, alors elle tapa brutalement de façon méthodique sur la main de son frère pour qu'il lâche son poignard, et dans son élan mêlant haine et courage, elle le fit tomber avec elle grâce à son poids. Elle sur lui, prenant pour une fois l'ascendance. Roulant au sol quelques mètres, la jeune tueuse arrêta subitement cette danse désordonnée, en plaçant sa lame sous sa gorge. Enfin ! Elle avait sa mort entre ses mains ! Elle jubilait peut-être trop vite d'ailleurs, le monstre était encore vivant après tout. Et se risquant de nouveau à le regarder dans les yeux, elle n'avait pas perdu ce sourire, peut-être devenu aussi énervant que le sien avec le temps. « Tu te méprends mon frère. Il semblerait que les années m'ont enlaidi, je le crains ... » Glissant volontairement la lame sur la gorge toujours chaude de son frère, un petit filet de sang coula sur sa peau. Néïade voulait se délectait de cette sensation qu'elle avait tant recherchée, profiter du moment qu'elle attendait tant bien qu'elle se mette volontairement en danger à faire traîner les choses, alors que dans un simple geste, il serait déjà mort en train de se vider comme il avait vidé leurs parents. Cependant, elle était presque fascinée de voir ce liquide rouge sur lui. Ce sang n'était pas celui d'une innocente vie, ce sang était le sien. Celui du monstre. « Je veux voir ce qu'il y a à l'intérieur de toi ... » Comme il l'avait autrefois fait avec ce pauvre animal. Elle lui avait demandé pourquoi il avait fait ça, et il lui avait répondu d'un calme imperturbable qu'il avait voulu voir à l'intérieur. Je regarde la mort dans les yeux.

code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Invité

La mort me berce de ses chants Empty
MessageSujet: Re: La mort me berce de ses chants   La mort me berce de ses chants EmptyVen 4 Juil - 22:04



no one's gonna take me alive, the time has come to make things right.

Il la jaugeait, il la testait, il voulait savoir à qui il avait vraiment affaire, à quel point elle avait pu changer au fil des années. Ses paroles, ses phrases provocatrices servaient uniquement à déclencher une réaction de la part de sa petite sœur. Une réaction qu’il attendait avec impatience tellement Neïade était devenue indescriptible, une énigme à ses yeux. Sa petite sœur était-elle toujours présente dans le cœur de celle qui lui faisait face ou était-elle devenue cette meurtrière à part entière ? Elle s’était ressaisie et ses traits étaient redevenus durs, mais toujours parfaits, comme de la porcelaine, blanche et pure. Se pouvait-il vraiment que ce visage d’ange soit devenu celui d’une meurtrière qui n’hésiterait pas à lui trancher la gorge de sang froid ? Autant l’idée de voir verser le sang d’autrui ne lui procurait aucune autre sensation que du plaisir, voire de l’euphorie, autant l’idée qu’il s’agisse de son liquide vital, le secouait de frissons déplaisants.

Il ignorait pourquoi infliger des sévices à autrui le comblait de joie, pire, il ne comprenait pas pourquoi il était le seul à ressentir de telles émotions. Ah ! il en avait croisé des bandits de grands chemins, des tueurs à gages qui n’éprouvaient aucune gêne en voyant se vider de leur sang la veuve et l’orphelin, même si certains conservaient une étrange éthique pour ces cas-là. Seulement, à Jehan, cela lui paraissait différent, il appréciait le spectacle, s’en délectait et le reproduisait dès que possible, sans scrupules, sans remords. D’ailleurs, le seul remord qu’il avait porté avec lui de toute son existence, était simplement de ne pas avoir achevé, souillé, sa soeur - la chair de sa chair, le sang de son sang - plus tôt. Il n’ignorait pas que de telles pensées paraissaient, d’un regard extérieur, affreuses, ignobles voire à la limite de la folie, cependant, pour lui, ce n’était absolument pas le cas. Il était comme un animal dont l’unique but était de se repaitre du sang, de la mort de ceux qui l’entourait, peu importe ce qu’il pouvait lui en coûter. C’était comme s’il était complètement dénué d’émotions.  « Tuer le feu par le feu ... Tu m'as montré la voie, et je m'y suis engouffrée sans la moindre hésitation. Père et Mère ont engendré des monstres. » Monstres … Jamais n’avait-il songé qu’il en était un. Pour lui les monstres étaient ces créatures monstrueuses mythiques qui peuplaient les contes pour enfants, celles qui bondissaient sur leurs victimes et les mettaient en pièce d’un coup de dents. Inconsciemment, il retroussa ses lèvres et montra les crocs à sa petite soeur. Elle, qui avait rechigné à l’idée de les comparer, elle finissait par les associer au point que selon elle, ils étaient les mêmes, les mêmes monstres assoiffés de sang … « Mais serais-tu seulement capable d’accomplir les mêmes méfaits que moi petite sœur ? Cela ne te terrifie donc pas ? Tuer ton propre frère, ton sang … »

Puis, comme si elle répondait à ses paroles, alors qu’il ne s’y attendait pas, elle bondit sur lui, l’effet de surprise ainsi que l’élan lui permirent d’avoir une force suffisante pour le renverser sur le sol sans qu’il ne puisse rien y faire. En cet instant, il se découvrit une impuissance qu’il n’avait pas soupçonné, il en écarquilla les yeux, surpris par cette action imprévisible de sa sœurette qu’il avait jusque là considéré comme faible. Elle avait le dessus cette fois-ci, ce n’était pas pareil que lorsqu’il avait caressé son visage de porcelaine sans qu’elle ne puisse réagir. Non, elle le dominait aisément, si bien qu’il en lâcha son poignard lorsqu’elle frappa habilement sur le nerf de sa main. « Tu te méprends mon frère. Il semblerait que les années m'ont enlaidi, je le crains ... » C’était en effet, un fait qu’il constatait en silence tandis que le froid de la lame que sa sœur tenait dans son poing s’attardait sur sa gorge. Il déglutit difficilement, tant à cause de cette lame menaçante, qu’à cause du corps de sa sœur qui pesait sur lui, rendant le moindre mouvement plus difficile.

Ce fut presque imperceptible, le picotement qui suivit le réveilla. Elle avait osé. Elle avait entaillé la gorge de son grand frère. Il sentait les gouttes de sang qui commençaient à ruisseler le long de son cou. Il était furieux, ce n’était pas lui qui était censé saigner en ce jour, c’était elle qu’il allait mourir, pas lui. Ou, s’il devait mourir, c’était seulement après elle. Il voulait voir s’éteindre dans les yeux de Neïade la lueur de la vie, il voulait la voir se débattre aux prises avec la mort, pour finir par céder dans un ultime soubresaut. Il avait vu ces derniers instants tellement de fois lorsqu’il avait achevé ses précédentes victimes, cette fois-ci, c’était le tour de sa petite sœur chérie. « Je veux voir ce qu'il y a à l'intérieur de toi ... » Elle se penchait, comme si elle voulait continuer l’entaille, jusqu’à, effectivement, voir ce qu’il y avait à l’intérieur de lui. A ces paroles, l’instinct de survie de Jehan se réveilla en sursaut, comme s’il avait été endormi jusque là et qu’il ne s’était pas rendu compte que l’affrontement commençait. Après tout, il était un être sanguinaire dont l’ultime but reposait dans le meurtre de sa petite sœur qui l’avait vu assassiner leurs parents tant d’années plus tôt. « Désolé Neïade, ce ne sera pas pour aujourd’hui … » Siffla t-il entre ses dents alors qu’il rassemblait ses forces, son sang commençait à sécher sur sa peau et le contact en était des plus terrifiants et désagréables.

D’un coup, d’un soubresaut, il parvint à repousser sa petite sœur pour se dégager de son emprise. A quatre pattes, tel un animal, il l’observait. Elle était déterminée, féroce, elle était sa petite sœur, son héritière, sa création. Il avait fait d’elle ce qu’elle était aujourd’hui. Peut-être ne le comprenait-elle pas, mais c’était ainsi qu’il percevait les choses … Son poignard était toujours au sol, mais il ne pouvait pas prendre le risque de quitter Neïade des yeux, elle était capable de l’attaquer quand il baissait sa garde. Au lieu de se baisser vers le poignard, il se redressa, releva la tête, et regarda sa petite sœur d’un regard nouveau. La petite fille n’était plus là, elle avait totalement disparu, la confirmation était sous ses yeux. Il essuya rageusement le sang sous sa gorge, mais il ne parvint qu’à l’étaler un peu plus. Quand il porta sa main sous son regard, celle-ci était rouge de son propre liquide vital. « Tu vas me le payer. » Toujours en privilégiant l’effet de surprise, et donc les mouvements brusques, il se précipita à terre en saisissant le poignard sur lequel il resserra son emprise, malgré le nerf qui le lançait toujours un peu.

Leur dialogue ressemblait à une danse sans fin, constituée de mouvements rapides, lents, gracieux, nauséabonds … Il se précipita vers sa sœur, comme elle l’avait fait plus tôt, utilisant la surprise à son avantage, il la plaqua au mur. Dans la précipitation, redoutant une attaque du couteau de Neïade, il lui griffa la joue de sa lame. Cela en était fini du visage de porcelaine, il s’était brisé sous la pointe de Jehan. Il s’écarta brusquement, comme pour contempler le résultat de son action.


made by LUMOS MAXIMA
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

La mort me berce de ses chants Empty
MessageSujet: Re: La mort me berce de ses chants   La mort me berce de ses chants Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

La mort me berce de ses chants

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» (wyn) des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
» — PROLOGUE ; la mort d'un Roi.
» l'équilibre entre la vie et la mort (alizarine)
» Azylis Windrunner - La mort engendre une immense soif de vie
» Adrian ♦ La tragédie de la mort est en ceci qu'elle transforme la vie en destin

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
TALES OF KAHANOR. :: UNE PETITE CHOPE ? :: Archives rps :: Rps abandonnés-