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 Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]

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Azéline Antora
Azéline Antorathe world
ɤ REGISTRATION : 31/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 214
ɤ STATUT DU SANG : Fille de troubadours, sur des générations
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Je ne suis pas vraiment d'une contrée, puisque fille des chemins. Néanmoins, je suis née en Medraven et j'aime infiniment ces paysages.
ɤ METIER OU FONCTION : Ménestrelle
ɤ INVENTAIRE : J'emporte toujours ma vielle sur mon dos, quêtant l'inspiration partout où elle peut se dissimuler. Je porte une petite flûte de pan accrochée à mon cou. J'ai également quelques pièces de bronze, un lacet pour attacher ma chevelure, et quelques feuillets de parchemins avec un petit stylet de charbon, pour y griffonner une mélodie ou les paroles d'une chanson...

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MessageSujet: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyJeu 27 Fév - 14:05

Les étoiles sont venues consteller le ciel depuis longtemps déjà et en l'absence du soleil pour me guider, je serai bien en peine d'estimer l'heure qu'il est. Sans doute aurait-il été plus sage de m'arrêter au crépuscule et de trouver un quelconque toit pour passer la nuit afin de mieux reprendre la route demain matin. Mais l'approche du Lach Moden présage d'une trop agréable soirée pour que j'ai résisté à l'envie de rejoindre ses rives. Enfin soirée... Encore faudrait-il que j'arrive à destination avant le petit matin.

Une main sur l'arc que je porte en bandoulière au côté de ma vielle, l'autre rassemblant les pans de ma longue cape pour éviter que le vent du soir ne s'y engouffre, j'avance d'un bon pas, ne m'arrêtant que pour scruter les bas-côtés quand un craquement s'y fait entendre. Par la Mère, qu'il me tarde de rejoindre la cheminée d'Eremir ! Un bon feu ronronnant, crépitant, une tranche de pain à la main et le sourire d'un ami. Voilà qui vaut bien que l'on fasse quelques miles dans le froid, non ? De seulement y songer, cette pensée me réchauffe et me fait presser l'allure.
Ne reste qu'à espérer que l'heure ne soit pas trop tardive et qu'il reste âme éveillée entre ses murs. Je serais bien ennuyée s'il venait à être couché et sa porte verrouillée. Enfin, je trouverai toujours un moyen d'entrer, quitte à jouer quelques notes discrètes sous sa fenêtre pour le faire sortir du lit et qu'il vienne m'ouvrir.

Au loin, enfin, une lueur apparaît. Seule clarté dans l'obscurité nocturne. Vacillante comme la flamme d'une bougie, elle se reflète sur la vaste étendue d'eau qui la borde. Je suis presque arrivée. A première vue, les derniers fêtards s'en sont déjà allés rejoindre leurs couches car je n'entends guère d'échos de rires et de chants. L'heure doit être plus tardive encore que je ne l'avais pensé.
Quelques pas encore, et me voilà à la porte. Par la fenêtre, je n'aperçois que les braises rougeoyantes de l'âtre sur lequel dansent encore quelques flammèches. Mais d'Eremir, nulle trace. Bon. Avant de tenter toutes les idées saugrenues qui peuvent me venir à l'esprit pour avertir le maître des lieux de ma présence, commençons par la plus simple et la plus civilisée d'entre elles : frapper au lourd battant de bois.


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Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyJeu 27 Fév - 17:06

azéline antora & eremir whitehill
after silence, that which comes nearest to expressing the inexpressible is music.



Le silence avait quelque chose de fascinant. Assis devant la cheminée, il observait les flammes qui lui offraient un ballet envoûtant dans l’âtre et réchauffaient ses muscles douloureux. Eremir Whitehill revenait d’un nouveau voyage qui l’avait conduit en Cahoridie. Arrivé depuis une heure seulement, il avait envoyé la femme qui travaillait pour lui prendre du repos bien mérité et avait lui-même décidé de s’autoriser à se détendre un peu, ce qui n’était pas arrivé depuis un moment. Eremir avait du mal à réaliser qu’il n’avait plus le corps de ses quinze ans et qu’il était peut-être en forme mais qu’il s’épuisait inévitablement plus vite qu’avant. Difficile à réaliser, mais surtout à accepter. Il soupira d’aise quand la chaleur caressa son visage fatigué et il s’enfonça plus encore dans le fauteuil qui lui servirait de refuge cette nuit-là. La saison calme arrivait à Lakeshire et les clients se faisaient plus rares ; rien ni personne ne le dérangerait, perspective des plus agréables. Eremir laissait son esprit vagabonder au rythme de ses chevauchées endiablées dans les contrées de Kahanor. Bien des années en arrière, rien n’aurait laissé présager qu’il y ait quand même un endroit dans ce monde où il soit heureux de rentrer, un endroit qu’il soit en mesure d’appeler « maison ». Le Bouclier d’Argent serait sa maison tant que son père serait en vie et que la demeure des Whitehill en Tameriel ne lui revenait pas de droit. Alors peut-être qu’il vendrait le Bouclier d’Argent ou le lèguerait à sa fille au cas où son travail de camériste et d’espionne prenne un tournant inattendu qui l’obligerait à s’éloigner de la capitale – et des Hammer – quelques temps. Pour l’instant, cet endroit lui appartenait encore et, bien qu’il voyage plus qu’il ne reste ici, le Bouclier d’Argent restait un pied à terre des plus agréables qui lui offraient la chaleur et la sécurité dont il avait besoin par ces temps qui s’assombrissaient ostensiblement. Qu’allait-il advenir de Kahanor avec au pouvoir un Roi Enfant et ces rumeurs d’un possible retour des Engeances ? Eremir prenait plaisir à écouter d’une oreille ce qu’il se disait dans les auberges et les tavernes et le nom des Engeances était un sujet qui revenait trop souvent à son goût, ces derniers temps. La royauté et les décisions du jeune Halbarad était au centre des discussions, ce qui avait don d’énerver Eremir qui leur aurait volontiers dit de le laisser faire ses preuves avant de le critiquer, si lui-même n’avait pas légèrement évité de se mêler d’histoires de ce genre. Après tout, il avait déserté le château dix-sept ans plus tôt pour devenir pirate, ce qui n’était forcément pas très bien vu par les dirigeants du pays. Sans doute ne se souvenaient-ils plus de lui aujourd’hui, seule raison qui poussait Eremir à se promener librement sur les routes. Et le fait qu’il soit un assassin et ne craignait pas grand monde, également.

Quelques coups brefs sur la porte tirèrent Eremir de ses pensées qui posa instinctivement sa main sur le pommeau de ses poignards, accrochés à sa ceinture. Il se leva et se retourna pour faire face à l’entrée de l’auberge, de laquelle il s’approcha en silence. Il ouvrit la porte avec prudence, sur ses gardes. On venait rarement frapper en pleine nuit sans aucune raison et lui plus que quiconque le savait. Or ce ne fut pas un visage hostile qui apparut devant lui, mais bien celui d’une amie ; Azéline Antora, qu’il connaissait depuis bien des années déjà. Eremir sourit et s’écarta pour la laisser passer. « Entre Azéline, tu vas attraper froid. » Si son repos était troublé par l’arrivée de la jeune fille, l’homme n’en était pas moins heureux de la voir ici. Elle était d’une compagnie agréable et sa musique réchauffait son cœur comme les flammes qui dansaient dans la cheminée. « Fais comme chez toi. » dit-il en désignant les fauteuils devant l’âtre. « J’apporte à manger et à boire. » Eremir poussa du pied un guéridon de fortune entre leurs fauteuils et retourna derrière le comptoir pour y remplir deux chopes de bière ainsi que des assiettes de pain et de fromage. Il n’avait pas pris le temps de manger non plus en rentrant de son voyage et il avait une faim de loup : son estomac hurlait au scandale. « D’où viens-tu comme ça ? » s’enquit-il alors en posant sur le guéridon un peu branlant les deux assiettes et les choppes, avant de lancer sur Azéline une fine couverture qu’elle pourrait utiliser pour se réchauffer et qui appartenait à sa collègue. Cette dernière passait de longues nuits devant la cheminée et cette couverture qu’il lui avait ramenée d’Alcahar était un compagnon de choix pendant les nuits d’hiver. « Il n’est pas très prudent pour une femme de prendre la route en pleine nuit, tu le sais bien. » la réprimanda-t-il avec douceur en portant la chope à ses lèvres. Eremir avait autour de lui un grand nombre de jeunes femmes, et chaque fois son instinct protecteur paternel prenait le dessus. Sans doute voyait-il quelque chose d’Auréa en chacune d’elles, ce qui le troublait d’autant plus. Sa culpabilité d’avoir abandonné son enfant le poussait à s’occuper de celles qu’il pouvait aider d’une manière ou d’une autre, obsession qui lui bouffait la vie alors qu’il aurait aimé lâcher prise. Eremir avait vécu bien trop de choses pour que cela continue éternellement ; il finirait un jour ou l’autre par mourir d’épuisement. Il avala une nouvelle gorgée de bière et soupira encore, et frotta ses bras endoloris par-dessus le cuir noir de son ensemble de voyage. « Tu as de la chance que je sois encore éveillé à cette heure-ci, sinon tu aurais dormi à l’écurie. » Il sourit de nouveau, espiègle.

 
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Azéline Antora
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ɤ STATUT DU SANG : Fille de troubadours, sur des générations
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Je ne suis pas vraiment d'une contrée, puisque fille des chemins. Néanmoins, je suis née en Medraven et j'aime infiniment ces paysages.
ɤ METIER OU FONCTION : Ménestrelle
ɤ INVENTAIRE : J'emporte toujours ma vielle sur mon dos, quêtant l'inspiration partout où elle peut se dissimuler. Je porte une petite flûte de pan accrochée à mon cou. J'ai également quelques pièces de bronze, un lacet pour attacher ma chevelure, et quelques feuillets de parchemins avec un petit stylet de charbon, pour y griffonner une mélodie ou les paroles d'une chanson...

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MessageSujet: Re: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyJeu 27 Fév - 21:36

Essayer la porte de derrière au cas où un commis aurait oublié de la verrouiller. Me hisser sur le toit de l'écurie pour atteindre les fenêtres de l'étage. Lancer un caillou contre la fenêtre d'Eremir - en le choisissant suffisamment gros pour attirer son attention et pas assez pour briser la vitre. Sortir vielle et archet de leur étui de tissu pour entamer une gigue au risque de réveiller toute la maisonnée. Les solutions étaient nombreuses pour le cas où nul ne viendrait m'ouvrir la porte. Encore fallait-il que... Par les Trois ! Et s'il était en vadrouille ? Parti sur les chemins, le Père savait où ? A ne pas m'annoncer, je ne pouvais m'assurer de sa présence ici. Et sans lui... je risquais fort de passer la nuit à la belle étoile avec le ciel pour toute couverture. Perspective plutôt agréable à la belle saison mais guère aux premiers jours de janvier.

Fort heureusement, avant que mes pensées n'aient eu le temps de s'emballer davantage, un bruit de serrure bien connu se fit entendre, ramenant un sourire sur mes lèvres gelées. « Eremir, mon ami ! Je suis contente de te voir. A n'entendre rien bouger, je commençais à penser sur tu étais peut-être sur les routes, toi aussi. » Avisant l'arme demeurée à son côté, j'ajoutai : « Il semble que je ne me trompe que peu. A moins que l'endroit soit devenu si mal famé que tu accueilles dorénavant tes visiteurs avec tant de précautions. »

Entrant à sa suite dans l'auberge, je pris le temps de savourer le plaisir de la chaleur sur mes joues rougies par le froid. Je déposais arc, carquois et instrument sur une table de bois massif, étendis ma cape humide sur le dossier du siège qui m'était proposé avant d'y prendre place avec délectation. « Tes fauteuils sont divins. Je crois que je n'ai plus connu pareil confort depuis... » Mon départ d'Aubétoile, probablement. « Longtemps. » Les yeux dans le vide, fixant les flammes sans réellement les voir, je repense aux semaines que je viens de passer en Kahanor, allant de village en village sans but ni contrainte. Je voudrais que ces voyages puissent ne jamais prendre fin. Et pourtant, je reprends chaque fois le chemin de la capitale, appelée par un devoir que je ne saurais ignorer. Et cette fois plus que toute autre, si les rumeurs qui me sont parvenues au fin fond des campagnes sont fondées... D'un mouvement de la tête, je chasse ces pensées funestes. L'heure n'est pas encore à la reprise de mes... activités. Mais davantage aux réprimandes, semble-t-il.

« J'étais partout et nul part. Je suis allée jusqu'à Anvilmar puis plus au nord encore, jusqu'aux montagnes qui bordent Forteterre... J'ai également passé quelques jours à Ozrhamar. C'était fascinant ! Je connais si mal le nord de Kahanor... » Et j'aurais bien peu d'occasions de le découvrir par la suite si les échos d'un enclin prochains venaient à se révéler vraies. D'ailleurs, sans doute vaudrait-il mieux que je m'abstienne d'évoquer mon léger détour en direction de Forgenerg... Inutile de susciter davantage d'inquiétudes.

« Toutes ces découvertes m'ont tellement émerveillée que j'en ai oublié de m'arrêter pour la nuit ! A moins que la perspective de passer la nuit dans une écurie malodorante n'ait été la source de mon entêtement à poursuivre mon chemin ce soir... » Qu'il ose dont me laisser dormir sur la paille, ce rustre ! « Mais à défaut d'une stalle parfumée au crottin, je pense pouvoir me contenter de ce confortable fauteuil. » ajoutais-je avec un sourire taquin.


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Eremir Whitehill
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ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
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ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
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MessageSujet: Re: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyJeu 27 Fév - 23:19

azéline antora & eremir whitehill
after silence, that which comes nearest to expressing the inexpressible is music.



Il était agréable de voir Azéline car sa bonne humeur était contagieuse. Aussi, lorsqu’elle sourit, Eremir ne put s’empêcher de lui rendre malgré sa fatigue évidente. « Eremir, mon ami ! Je suis contente de te voir. A n'entendre rien bouger, je commençais à penser sur tu étais peut-être sur les routes, toi aussi. Il semble que je ne me trompe que peu. A moins que l'endroit soit devenu si mal famé que tu accueilles dorénavant tes visiteurs avec tant de précautions. »   Il rit un peu et referma la porte derrière elle. « On n’est jamais trop prudent par les temps qui courent. Mais en effet, je rentre seulement de voyage ! » Tous deux connaissaient ce que bien d’autres attendaient de la vie : la liberté. Ils parcouraient sans cesse les routes de Kahanor, pour des raisons différentes, mais le résultat revenait au même. Ils se gorgeaient de ces visions sublimes, rencontraient des hommes et des femmes et écoutaient leurs histoires. Eremir ne vivait que pour ça, pour sa fille et pour la Guilde. Et si Auréa venait à lui demander d’arrêter de voyager ? Souvent il se posait cette question sans parvenir à trouver une solution. « Tes fauteuils sont divins. Je crois que je n'ai plus connu pareil confort depuis ... Longtemps. » Voyager avait cependant des inconvénients et le manque de confort en faisait partie. Si on pensait s’en moquer, on découvrait bien vite qu’on n’était jamais totalement habitué. « Tu n’as qu’à venir me voir plus souvent. » rétorqua-t-il d’un air rieur en s’installant sur le fauteuil à côté du sien. L’homme avait oublié que, quelques minutes plus tôt, il s’endormait devant les flammes qui crépitaient dans l’âtre. L’air frais de l’extérieur et la voix d’Azéline l’avaient revigoré, même si il ne tarderait pas à être assailli de nouveau par son manque de sommeil. Eremir ne se souvenait pas vraiment la dernière fois qu’il avait dormi pour de bon, une nuit complète. L’avait-il seulement fait un jour ? « J'étais partout et nul part. Je suis allée jusqu'à Anvilmar puis plus au nord encore, jusqu'aux montagnes qui bordent Forteterre... J'ai également passé quelques jours à Ozrhamar. C'était fascinant ! Je connais si mal le nord de Kahanor... » Il hocha la tête pensivement, ayant lui-même énormément apprécié les contrées du nord. « Tout semble si différent là-bas. » souffla-t-il. « Et je ne parle pas seulement de cet horrible vent glacé. Les gens se sont bâti une personnalité bien plus rude et noble. Les femmes elles-mêmes ne servent pas uniquement à faire joli. » Si Eremir avait eu le choix, il aurait sans doute vécu dans le Nord. « Toutes ces découvertes m'ont tellement émerveillée que j'en ai oublié de m'arrêter pour la nuit ! A moins que la perspective de passer la nuit dans une écurie malodorante n'ait été la source de mon entêtement à poursuivre mon chemin ce soir... Mais à défaut d'une stalle parfumée au crottin, je pense pouvoir me contenter de ce confortable fauteuil. »

« Tu peux dormir dans ma chambre, ce sera plus confortable que le fauteuil. » Eremir se rendit alors compte que sa proposition pouvait être très mal interprétée. Il fronça les sourcils et précisa, au cas où : « Je resterai ici, bien entendu. » Cela lui semblait évident, mais il préférait malgré tout éviter de passer pour un rustre. Les femmes savaient qu’il était respectueux et qu’il avait beau apprécier leur compagnie, il n’était pas du genre à batifoler de tous les côtés. Non seulement il avait passé l’âge de se comporter comme un goujat, ce qu’il avait fait lors des années où il avait été pirate, mais en plus il avait fait l’erreur de tomber une gamine enceinte et espérait sincèrement que cela ne se reproduise plus. Qu’en savait-il, après tout ? Il avait passé du temps avec bon nombre de femmes en Yelderhil, qui peut-être aujourd’hui élevaient d’autres bâtards dans la honte d’avoir été ainsi abandonnées à leur sort. Ça, Eremir ne voulait pas le savoir. « Et puis mes clients ont beau être nobles pour la plupart, ils pourraient se permettre des remarques ou des regards déplacés si ils voyaient une jeune femme seule endormie dans un fauteuil. » Et il refusait que ça arrive. Cette jeune femme justement, il la protégerait envers et contre tout. Il avala une bouchée de pain et soupira en fermant les yeux quelques instants. « Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour avoir de nouveau ton âge ! Ah par les Trois, un vrai discours de vieillard ! » ricana-t-il. Il détourna un instant ses yeux des flammes pour les planter dans ceux d’Azéline. « As-tu rencontré d’autres troubadours durant ton voyage ou fuient-ils le froid glacial du nord pour l’aridité du sud, à cette saison ? » Eremir s’intéressait beaucoup aux récits d’Azéline et de tous ces gens qui passaient leur temps sur les routes. Il vivait à travers eux quand lui-même ne pouvait pas se déplacer. Jamais l’assassin ne parviendrait à comprendre comment on pouvait passer sa vie entière au même endroit sans avoir la curiosité et le désir de découvrir Kahanor et ses multiples paysages plus grandioses les uns que les autres. Ces derniers temps, il avait trop de travail pour aller aussi loin qu’il l’aurait souhaité, mais Eremir faisait régulièrement le voyage entre Lakeshire et Tamarang ou Aubétoile, ce qui gaspillait un temps incommensurable qui filait bien trop vite entre ses doigts. « Resteras-tu demain ? Voilà bien longtemps qu’il n’y a pas eu de musique ici. » La demoiselle avait beaucoup de talent et Eremir appréciait la musique. A ses yeux, c’était une façon réelle d’exprimer ses sentiments de façon détournée, de l’insinuer dans l’esprit des gens, de créer chez eux des choses qu’on n’aurait su faire ressentir avec de simples mots. « Je donnerais cher pour que tu joues et dissipe la monotonie des lieux. Des heures sombres arrivent, et cela se ressent beaucoup trop sur le peuple. » Où était le temps des sourires ?
 
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Azéline Antora
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ɤ METIER OU FONCTION : Ménestrelle
ɤ INVENTAIRE : J'emporte toujours ma vielle sur mon dos, quêtant l'inspiration partout où elle peut se dissimuler. Je porte une petite flûte de pan accrochée à mon cou. J'ai également quelques pièces de bronze, un lacet pour attacher ma chevelure, et quelques feuillets de parchemins avec un petit stylet de charbon, pour y griffonner une mélodie ou les paroles d'une chanson...

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MessageSujet: Re: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyVen 28 Fév - 21:21

Tu souris à l'évocation de tes souvenirs de voyage, à la pensée des longues nuits passées auprès du feu à écouter les conteurs tandis que tu tirais de ta vielle quelques accords lancinants tantôt gais, tantôt mélancoliques pour accompagner le récit. Tu souris de satisfaction devant ce feu qui réchauffe ton corps engourdi par le froid, devant les approbations d'Eremir tandis qu'il se remémore ses propres voyages. Heureux soient les sédentaires s'ils trouvent dans l'immobilisme le bonheur, toi tu ne saurais t'en contenter. Même si c'est avec ravissement que tu retrouves le confort de la ville quand tes jambes sont fatiguées de te porter. Non que tu dédaignes les paillasses que te proposent généreusement les hôtes d'un soir que tu rencontres au gré des chemins, bien au contraire. Mais c'est là ta plus grande liberté : pouvoir être un jour troubadour sur les routes, savourant une vie simple et austère mais sans la moindre obligation et le lendemain redevenir ménestrelle de cour, jouissant de tout le confort possible, mais avec quelques devoirs à remplir. Et pour ce soir, tu profiteras d'un sommeil réparateur, de quelques moments de complicité partagée, avant de reprendre ta route. A condition toutefois de trouver un endroit où dormir...
La proposition d'Eremir n'amène cependant pas de contrariété sur ton visage. Alors qu'avec tout homme qui te suggérerait son lit, tu deviendrai sèche et suspicieuse, tu n'as pas le moindre doute quant aux intentions de ton hôte. Tu lui fais bien trop confiance pour aller imaginer de sombres desseins. En revanche, il s'agit là d'un sujet de plaisanterie que tu ne saurais laisser passer. A plus forte raison quand elle s'accompagne d'un discours sur le temps d'avant... « Et quand bien même choisirais-tu de demeurer en tes quartiers... Tu m'as l'air si usé et fatigué que je n'aurais probablement rien à craindre d'un vieillard tel que toi ! » Accompagnant ta boutade d'une petite tape sur son bras, tu ajoutas : « Cesse donc de te morfonde, mon ami. Tu n'es pas si mal conservé ! J'en veux pour preuve la nuée de péronnelles qui continuent de tourner autour de ta personne ! »

Ton visage taquin s'assombrit cependant quand il t'interrogea sur tes rencontres. « J'en ai rencontré plusieurs, oui... » Oh oui, tu avais croisé foule de musiciens, bien qu'ils soient moins nombreux en ces régions plus hostiles. Mais de celui que tu aurais aimé croisé, nulle trace. Il est trop de vieux conteurs et troubadours voyageant seuls pour que le visage de l'un d'entre eux reste gravé dans la mémoire de ses confrères ou des habitants des hameaux. Tout juste avais-tu pu entendre qu'un homme correspondant à la description était passé par Anvilmar voilà deux mois. Seul élément te laissant à penser que ton père serait toujours en vie. Quant à ton frère, voilà bien longtemps que tu avais renoncé à retrouver un jour sa trace. « Mais pas ceux que j'aurais aimé trouver. Je commence à penser que c'est peine perdue. »

Tu aurais du être plus loquace. T'étendre longuement sur tout ce que tu avais vu et vécu au cours de ce mois riche en découvertes sans même penser à goûter à la collation servie. Mais l'évocation de tes rencontres amena une ombre  sur ton visage, mélancolie renforcée de fatigue et de lassitude. Tu attrapas ta tranche de pain et mordis à belles dents dans le fromage qui l'accompagnait avant que l'enthousiasme d'Eremir ne ramène un semblant de sourire sur tes lèvres. « Pardonne mon abattement, il ne fait guère honneur à ton hospitalité. Je vais devoir rentrer à Aubétoile sans trop tarder, plusieurs affaires m'y appellent. Mais je serai évidemment ravie de jouer pour toi et tous les hôtes que tu accueilles sous ton toit avant mon départ. Tu n'as que trop raison en souhaitant chasser la morosité ambiante. Les semaines à venir s'annoncent sombres et je gage que nous n'aurons guère de raisons de nous réjouir. »

Spoiler:


Dernière édition par Azéline Antora le Lun 24 Mar - 22:47, édité 1 fois
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ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
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MessageSujet: Re: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyMar 11 Mar - 1:27

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« Et quand bien même choisirais-tu de demeurer en tes quartiers... Tu m'as l'air si usé et fatigué que je n'aurais probablement rien à craindre d'un vieillard tel que toi ! » Eremir esquissa un moue faussement vexée, plus amusé qu’autre chose. Il lui aurait volontiers rétorqué qu’elle serait étonnée de constater de ce dont un vieillard comme lui était capable, mais il garda le silence. L’homme ne se permettait ce genre de remarques qu’avec les femmes qui partageaient ses couches le temps d’une nuit et qui ne risquaient pas de s’offusquer d’un tel comportement. Or Azeline, il la respectait et la considérait davantage comme une sœur qu’il fallait protéger et préserver des vices de ce monde. « Cesse donc de te morfonde, mon ami. Tu n'es pas si mal conservé ! J'en veux pour preuve la nuée de péronnelles qui continuent de tourner autour de ta personne ! » Il rit franchement cette fois, avalant la dernière gorgée de bière de sa chope qu’il reposa avec douceur sur le guéridon. « L’appel de l’argent, ma chère. Un vieillard tel que moi a une auberge et de l’or à léguer, et par ici les femmes aiment davantage l’argent que l’amour. » Un peu pessimiste mais ô combien réel ! La plupart de ses clientes étaient nobles, ou riches. Elles ne pensaient qu’à posséder toujours plus de richesses, de soieries et de pierres précieuses, choses qu’il pouvait aisément offrir. Mais elles étaient tombées sur l’homme le plus réticent à l’idée de s’engager et n’obtiendraient jamais ce qu’elles voulaient de lui. « Par ailleurs, si l’une de mes nombreuses maîtresses venait à m’assassiner pendant mon sommeil, je t’en prie, Azéline, fais en sorte que ma fille hérite de tout ce que j’ai. » Eremir tenait à ce qu’Auréa dispose de tout ce qu’il possédait. Il rit encore et lui fit un clin d’œil, avant de s’enfoncer de façon plus négligée dans son fauteuil. Derrière cette plaisanterie se cachait une véritable demande : il ne risquait pas d’être tué par une femme, mais un sombrelame risquait sa vie chaque jour … et rien ne lui promettait qu’il ne mourrait pas le lendemain même. « J'en ai rencontré plusieurs, oui... Mais pas ceux que j'aurais aimé trouver. Je commence à penser que c'est peine perdue. » Eremir retrouva son sérieux et tendit la main pour la poser sur la sienne. « N’abandonne jamais. L’espoir, le courage et les Trois guideront tes pas. Même lorsque ça te semblera désespéré, ne cesse jamais d’y croire. » Eremir n’était pas certain de savoir à qui elle faisait illusion, exactement. Toutefois il eut le respect de ne pas lui demander : si elle voulait en parler, Azéline le ferait d’elle-même. Et son regard blessé soulignait que ce n’était pas encore le moment. Elle n’avait pas de crainte à avoir, Eremir serait là quand elle déciderait enfin d’avouer ce qu’elle avait sur le cœur, aussi difficile cela soit-il. L’assassin lui-même était un océan de secrets qu’il ne voulait voir dévoilés. Pas qu’il ait honte de quoi que ce soit, mais cela ne regardait personne que lui. Et même si il avait conscience que cela soulagerait son cœur en peine, Eremir préférait se noyer dans ses songes et ce monde qui n’appartenait qu’à lui plutôt que de le partager avec qui que ce soit.

« Pardonne mon abattement, il ne fait guère honneur à ton hospitalité. Je vais devoir rentrer à Aubétoile sans trop tarder, plusieurs affaires m'y appellent. Mais je serai évidemment ravie de jouer pour toi et tous les hôtes que tu accueilles sous ton toit avant mon départ. Tu n'as que trop raison en souhaitant chasser la morosité ambiante. Les semaines à venir s'annoncent sombres et je gage que nous n'aurons guère de raisons de nous réjouir. » Il hocha la tête et tourna de nouveau son regard vers l’âtre. « Tu n’as pas à t’excuser, ton abattement est tout naturel. » Il se tut quelques instants et reprit : « La vie de voyageur a aussi des inconvénients : lorsqu’on a goûté aux plaisirs de la route, il est difficile de reprendre une vie normale. On se laisse dévorer par une routine pesante et douloureuse. » Eremir décrivait ce qu’il ressentait lorsqu’il rentrait de voyage. La sensation que tout était trop calme, trop répétitif. Il voyait les mêmes visages, répétait les mêmes phrases chaque jour, mécaniquement, avec lassitude. Son esprit s’égarait vers les plaines dans lesquelles il avait envie de chevaucher, échappant à toutes responsabilités qui l’incombaient une fois de retour chez lui. Le ventre plein, de nouveau fatigué, il s’autorisa un petit soupir discret. « Il faut laisser du temps au temps. Lui seul nous dira ce qu’il adviendra de Kahanor. Les voix s’élèvent et les choses risquent de prendre des tournants inattendus. C’est à la fois excitant et terrifiant. Mais je ne crains que ces hommes et ces femmes trop avares de pouvoir ne nous conduisent à notre perte. Jusqu’à maintenant, nous vivions en paix, bien que le règne d’Halbarad Premier n’ait pas été sans défaut. » Lorsqu’il était fatigué, Eremir parlait plus que d’habitude. Il se gênait moins pour dire ce qu’il pensait, d’autant plus en compagnie d’une amie dont il ne craignait rien d’autre qu’un départ définitif. Le silence s’installa de nouveau dans la pièce, instant durant lequel il ferma les yeux en toute confiance, bercé par le crépitement des flammes, dans la cheminée. Il se sentait si léger et lourd à la fois qu’il aurait pu s’endormir aisément. Mais la présence d’Azéline était trop précieuse pour qu’il ne la gâche et ne s’autoriserait à lâcher prise que lorsqu’elle-même prendrait congé pour plonger dans les bras de Morphée. Il rouvrit les yeux et se redressa un peu, avant de se lever pour aller chercher un verre de vin cette fois. « Est-ce que tu veux boire ou manger autre chose ? » s’enquit-il en déposant les plats vides sur le comptoir. Eremir rapporta des patisseries au miel, ses préférées. Son employée était vraiment la meilleure cuisinière du monde.
 
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Azéline Antora
Azéline Antorathe world
ɤ REGISTRATION : 31/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 214
ɤ STATUT DU SANG : Fille de troubadours, sur des générations
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Je ne suis pas vraiment d'une contrée, puisque fille des chemins. Néanmoins, je suis née en Medraven et j'aime infiniment ces paysages.
ɤ METIER OU FONCTION : Ménestrelle
ɤ INVENTAIRE : J'emporte toujours ma vielle sur mon dos, quêtant l'inspiration partout où elle peut se dissimuler. Je porte une petite flûte de pan accrochée à mon cou. J'ai également quelques pièces de bronze, un lacet pour attacher ma chevelure, et quelques feuillets de parchemins avec un petit stylet de charbon, pour y griffonner une mélodie ou les paroles d'une chanson...

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MessageSujet: Re: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyMar 11 Mar - 22:49

L'appel de l'argent... Ce qui n'était qu'une boutade de ta part prend toute autre dimension tandis qu'il s'efforce de justifier de la présence de demoiselles à ses abords. Ne serait-ce réellement que cela ? Le désir d'une assurance financière, d'un héritage promis ? Sans un instant s'intéresser à l'homme derrière sa situation ? Cette pensée, à peine émergée dans ton esprit, te semble... Laide. Trop affreusement vénale pour être vraie. Et pourtant. Tu as beau n'accorder que bien peu de valeur à l'or - qu'est-ce donc que l'or quand l'on a le ciel pour couverture, des notes dans le cœur et des possibilités de voyages infinies ? - tu sais que bien les hommes sombrent pour bien moins que cela. Mais à l'idée que ton ami puisse en faire les frais, tu te hérisses, tu te rebelles. Qu'elles viennent donc minauder à sa porte, les gourgandines du pays, qu'elles viennent donc lui dévoiler leurs mollets avec des faux airs chastes et ingénus. Celle qu'il choisira aura tout à craindre de son passé, car tu prendras grand plaisir à t'assurer de sa probité.
Vos paroles graves ont chassé ton sourire et une ombre soucieuse s'étend sur tes traits. « Je ferais le nécessaire, je te le promets. Elle héritera de l'intégralité de tes possessions, j'y veillerai. » Il ne manquerait plus que toutes les gueuses de la contrée s'en viennent réclamer leur part ! « Et je la garderai à l’œil. Du moins, aussi souvent que faire se peut. » Ta voix s'est faite plus basse, devenant presque murmure. Ce qu'il évoque, tu ne veux l'envisager. Tu ne peux l'envisager. Et moins encore accepter d'en parler à haute et intelligible voix. D'aucun verraient en tes réticences une quelconque superstition, une croyance convenant tout juste aux vieilles commères assises au coin du feu. Mais bardes et conteurs sont gens de mots autant que de voyages. Vous en connaissez la force, la vérité et le pouvoir. De toutes les formes de magie, sans doute est-ce la seule en laquelle tu as réellement foi.

« Mais laissons là ces ondes négatives ! De beaux jours t'attendent encore, ne gâchons pas cette soirée par de si funestes pensées. » En une dernière bouchée, tu achèves ta collation, chassant par ce geste banal la morosité qui s'est brusquement insufflée en ton cœur. Les heures à passer aux côtés de ton ami sont bien trop rares, bien trop précieuses pour que tu les laisses s'égrener en minutes tristement songeuses. Peut-être est-ce également la raison pour laquelle tu n'as jamais évoqué plus avant tes recherches. Tu sais pourtant qu'il est homme de confiance et qu'il saurait t'écouter. Peut-être même serait-il en position de t'aider, te conseiller, de se renseigner. Après tout, il est aussi souvent sur les routes que toi. Mais comme pour tout ce qui te touche trop personnellement, tu rechignes à parler, à te confier. Alors tu dissimules ton inquiétude et ton chagrin, tu conjures leur emprise par ta gaieté, même quand tout te porte à la mélancolie. Et puis, quel abattement peut résister aux attraits aguicheurs de tapisseries au miel dorées à souhait ?
Voyant Erremir se lever, tu as voulu l'en empêcher, lui dire que tu étais d'ores et déjà rassasiée et qu'il ne devait surtout pas se mettre en peine pour toi. Mais il est des gourmandises contre lesquelles on ne peut pas lutter.

Les doigts englués dans le miel, le palais ravi par cette saveur sucrée, tu te sens nettement plus optimiste, quel que soit le sujet. Et même l'évocation des troubles royaux ne parviennent plus à ternir ta belle humeur. Pourtant, la Mère sait combien tu te sens responsable de ce qui est arrivé. Parce que tu n'as pas su écouter, tu n'as pas su voir les signes avant-coureurs, anticiper la catastrophe. Et tu aurais du. Jamais pareil malheur n'aurait du outrepasser ta vigilance. Mais ce soir, pour la première fois depuis que tu as appris la triste nouvelle, tu n'as plus envie de te blâmer. Tu seras bien plus utile en étant présente et attentive pour protéger le petit roi de Kahanor qu'à te lamenter sur ce qui aurait ou n'aurait pas être. « J'ignore de quels accords seront faits les temps à venir. J'ai beau vouloir croire en ses capacités et sa volonté, notre roi est fort jeune et je crains qu'il ne peine à naviguer dans les eaux infestées de la Cour, parmi les requins que tu évoques. Tous guetteront chez lui le moindre faux pas, la plus petite erreur... » Et fondront alors sur lui avec plus d'empressement que des vautours sur un cadavre abandonné. « Il aura besoin de soutien. »


Dernière édition par Azéline Antora le Lun 24 Mar - 22:47, édité 1 fois
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Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyMer 19 Mar - 23:02

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Eremir n'avait pas pour projet de trépasser, or les quelques mots d'Azéline lui suffirent à se dire qu'il pouvait partir en paix, si cela devait arriver. « Je ferais le nécessaire, je te le promets. Elle héritera de l'intégralité de tes possessions, j'y veillerai. Et je la garderai à l’œil. Du moins, aussi souvent que faire se peut. » Il la gratifia d'un sourire reconnaissant ; quelle chance il avait d'avoir une telle amie à ses côtés ! « Mais laissons là ces ondes négatives ! De beaux jours t'attendent encore, ne gâchons pas cette soirée par de si funestes pensées. » Il rit un peu et passa une main dans ses cheveux. « Tu as raison, ne laissons pas la peur envahir notre quotidien. » Eremir n'avait pas peur de mourir. Cela faisait partie de la vie, comme tout le reste. Non, ce qu'il craignait, c'était sa postérité. Que feraient sa fille ? Ses amis ? L'homme ne voulait pas mourir avant d'avoir revu une dernière fois ses frères et sœurs, dont il n'avait de nouvelles depuis vingt ans cette année. Qu'étaient-ils devenus ? La voix d'Azéline le sortit de ses pensées et il observa la jeune femme qui portait à ses lèvres les pâtisseries au miel qu'Eremir dévorait en cachette la nuit, ravi par leur saveur sucrée qu'il chérissait lors du retour de ses nombreux voyages. « J'ignore de quels accords seront faits les temps à venir. J'ai beau vouloir croire en ses capacités et sa volonté, notre roi est fort jeune et je crains qu'il ne peine à naviguer dans les eaux infestées de la Cour, parmi les requins que tu évoques. Tous guetteront chez lui le moindre faux pas, la plus petite erreur... Il aura besoin de soutien. »  Eremir se mordit la lèvre et acquiesça. « Aura-t-il seulement assez de temps pour faire ses preuves ? J'en doute. L'homme est sans pitié lorsqu'il s'agit du pouvoir. »  Il suffisait de voir la famille Whitehill, qui de tout temps avait été reconnue pour ses inventions morbides ; machines de torture servant le pouvoir au delà de ses propres intérêts. Et dire qu'avec un peu moins de conscience il aurait perpétré la fierté familiale ! Il serait un jour où Eremir donnerait une nouvelle image des siens mais pour cela il avait besoin que la figure de pouvoir s'effondre. Oui, le pouvoir était définitivement une chose mauvaise qui ne pouvait pas être laissée entre toutes les mains. Et si Eremir n'était pas encore convaincu par la capacité de l'Enfant Roi à régner, il était encore moins convaincu par ces vautours qui ne voulaient servir que leur propre confort en se moquant bien d'eux, le peuple. « Croire en lui sera le seul véritable moyen de l'aider à s'en sortir. J'ai travaillé pour ses parents alors qu'ils étaient bien jeunes. Sa mère, la Reine, avait l'âge d'Auréa. Une femme bien. Et son père, bien qu'un peu fermé d'esprit en ce qui concerne les sujets importants de la société, savait se montrer juste. Ce ne sont pas les Hammer que nous devons craindre. » Il se tut et fit une petite moue contrariée. La politique était un sujet houleux qu'il n'abordait généralement qu'avec ses frères et sœurs de la Guilde.

« N'as-tu pas sommeil ? » s'enquit-il en la regardant recroquevillée dans son fauteuil, visiblement exténuée par son voyage. Eremir se leva du sien et s'approcha de l'âtre pour y déposer de nouvelles bûches afin que le feu ne s'arrête pas. Son corps était parcouru de nombreux frissons et il bailla doucement, accroupi devant la cheminée. « Ne te force pas à rester éveillée parce que je le suis, je comprendrais que tu veuilles prendre congés après un tel voyage et la journée qui t'attend demain. » Des bruits de pas dans l'escalier de bois poussèrent Eremir se taire et tourner la tête dans cette direction, légèrement alerte. Il n'avait aucune raison d'être anxieux dans sa propre auberge, mais il s'agissait là d'une déformation professionnelle. Son employée apparut enroulée dans un châle, une dague à la main. « Ah Eremir, c'est toi ! J'ai entendu des voix, et … Veuillez m'excuser, bonsoir. » bafouilla-t-elle d'une voix pâteuse en se courbant légèrement devant Azéline. « Tu as fait bon voyage ? » s'enquit-elle en s'approchant de lui pour ôter de ses épaules la fourrure qu'il n'avait pas encore eu le temps ni l'envie d'ôter lui-même. Il acquiesça avec douceur en riant un peu. « Tu ne peux rien faire par toi-même, on dirait un enfant. » railla-t-elle. Eremir sourit et caressa un instant sa joue. « Ne t'en fais pas pour nous, va te recoucher. » Elle acquiesça à son tour et se retourna vers Azéline. « Si vous avez besoin de quoi que ce soit, vous savez où me trouver. » L'homme détourna son regard de la jeune femme et se raccroupit près du feu en se frottant les mains. « Cela fait du bien d'avoir un endroit où rentrer après un long voyage, aussi enrichissant soit-il. Et toi, où aimes-tu te trouver par dessus tout ? » demanda-t-il en tournant légèrement la tête vers elle. Il avait beau connaître la demoiselle depuis de nombreuses années maintenant, bon nombre de choses lui échappait encore à son sujet. Des petits détails qui faisaient qu'elle était unique et qu'il l'aimait, mais qui lui étaient inconnus. Azéline était une personne entière et droite, une femme courageuse et digne de confiance comme on en faisait peu. Avoir croisé sa route était sans doute l'une des plus belles choses qui soit arrivées à Eremir. Et pourtant, il avait l'intime conviction de ne pas la connaître tant que ça, qu'elle ne se confiait pas à lui comme elle aurait pu le faire. Sans doute cherchait-elle à se protéger, ce qu'il respectait sincèrement. Mais il avait mille questions à lui poser, mille faits sur elle à découvrir, à aimer ou détester.
 

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ɤ METIER OU FONCTION : Ménestrelle
ɤ INVENTAIRE : J'emporte toujours ma vielle sur mon dos, quêtant l'inspiration partout où elle peut se dissimuler. Je porte une petite flûte de pan accrochée à mon cou. J'ai également quelques pièces de bronze, un lacet pour attacher ma chevelure, et quelques feuillets de parchemins avec un petit stylet de charbon, pour y griffonner une mélodie ou les paroles d'une chanson...

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MessageSujet: Re: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyMer 26 Mar - 22:30

De funeste, votre conversation avait basculé vers les récents bouleversements politiques qui ébranlaient Kahanor. Des propos bien sérieux… Et non moins dangereux pour toi qui ne devait en aucune circonstance donner sur la famille royale ta réelle opinion. Mieux valait que les gens te passent relativement désintéressée quant aux luttes de pouvoir, y compris tes amis les plus chers. Même s’il t’était parfois difficile de leur mentir avec autant d’aplomb. Alors, pour mieux effacer le pli soucieux venu barrer ton front, pour mieux donner le change, tu t’emparas de la dernière pâtisserie au miel avec un haussement d’épaules.

« Tu as sans doute raison. Où que j’aille, je n’entends sur ce petit Roi que doute et suspicion, le peuple est inquiet… Mais je ne saurais dire s’il craint pour la sécurité de Kahanor ou pour celle de son nouveau souverain. Si le père a pu être si facilement exécuté, je suppose que le fils n’est guère plus en sécurité ! » Tes intonations se sont faites plus dures, plus froides, blâmant l’incompétence et l’échec de tous ceux qui auraient dû veiller à la sauvegarde du monarque. Et ton propre aveuglement par la même occasion. Jamais pareille tragédie n’aurait dû outrepasser votre vigilance. Rien ne laissait présager ce drame, aucun écho ne t’est parvenu, aucune rumeur qui t’aurait permis d’anticiper ce désastre. De sauver ton Roi. Et que ta défaillance ne soit pas seule en cause ne t’aide pas à relativiser ton implication. Il n’est pas dans ta nature de nier tes erreurs ni d’en rejeter la faute sur d’autres. C’est ton manquement, ta culpabilité, ton fardeau. Et même le plus sucré des miels ne peut effacer le goût amer qui s’impose à ton palais à y repenser. Tu achèves ton gâteau mais le plaisir en est désormais gâté par l’inquiétude revenue peser sur ton cœur. « Enfin, je suppose qu’il est vain de s’angoisser. Il n’est rien que nous puissions faire. Nous ne pouvons qu’attendre de voir de quels évènements demain sera fait. En espérant qu’ils ne soient pas si funestes. » Faux, évidemment. Dès ton retour à Aubétoile, tu sais que tu n’auras nul repos jusqu’à retrouver le fils de garn qui a osé s’en prendre à ton souverain.
Demain.
Mais pour l’heure, Eremir a sans doute raison de t’inciter au sommeil. Maintenant réchauffée et rassasiée, tu sens la chape de fatigue venir peser sur tes épaules lasses, s’abattre sur tes paupières lourdes. « Tu dis vrai, il serait sans doute sage d’aller se reposer. Mais je n’ai guère envie d’écourter notre soirée… » Tes mots s’interrompent alors que tu perçois un craquement dans l’escalier d’où surgit Irina. Laissant ton ami s’entretenir quelques instants avec elle, tu ne peux t’empêcher de considérer la jeune femme avec méfiance, bien malgré toi. Pour l’amour d’Eremir, tu te montres chaque fois courtoise et polie avec elle mais tu ne peux te défaire de la suspicion qu’elle t’inspire. Elle est trop aimable, trop gentille pour être sincère. Trop attentionnée pour être désintéressée… La première parmi toutes celles que tu considères comme des arrivistes tout juste désireuses de mettre la main sur l’escarcelle du maitre des lieux.

La voyant repartir, tu te détends imperceptiblement, t’efforçant de ramener un sourire sur tes lèvres.
« Je crois que c’est ici que je me sens le mieux. Quand j’aperçois au loin les toits de Lakeshire, bordés par les eaux miroitantes du Loch Modan… Quand je sais qu’il y a ton auberge toute proche où je serai accueillie par un sourire, un bon repas et un ami… » réponds-tu, pensive. « J’ai bien une chambre à Aubétoile, grâce à l’Académie… Enfin chambre, c’est davantage une mansarde sous les toits d’ailleurs. Mais je ne la considère pas comme un foyer, elle est bien trop impersonnelle et j’y suis rarement… Tu me connais : demeurer dans un espace aussi exigu plus longtemps que nécessaire est au-dessus de mes forces ! » En réalité, c’est à la Reine que tu dois cette chambrette. Résider au palais te permet d’y circuler librement, de jour comme de nuit. Et donc d’avoir les coudées franches pour tes déplacements. Mais hormis ce détail, le reste de tes dires était sincère : tu détestes cette pièce sans âme qui ne te sert qu’à entreposer quelques affaires personnelles non transportables – dont ta précieuse harpe ! – et prendre quelques heures de repos entre deux concerts ou promenades.


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ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyVen 28 Mar - 1:23

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« Enfin, je suppose qu’il est vain de s’angoisser. Il n’est rien que nous puissions faire. Nous ne pouvons qu’attendre de voir de quels événements demain sera fait. En espérant qu’ils ne soient pas si funestes. » Eremir acquiesça. En réalité, il se moquait quelque peu de l'avenir du marmot sur le Trône bien qu'il l'ait connu à ses premiers jours et l'ait trouvé adorable, car ce qui l'angoissait vraiment, c'était l'avenir d'Auréa au château. Depuis que le Roitelet l'avait engagée comme espionne personnelle auprès de sa sœur cadette la Princesse, Eremir n'avait de cesse de s'inquiéter  à son sujet. Il lui avait demandé de refuser une telle responsabilité, mais Auréa n'en faisait qu'à sa tête : il semblait qu'elle tenait cela de lui et quelque part, ça le rendait fier. Mais pour l'heure, Eremir était incapable de dormir sur ses deux oreilles sans imaginer qu'un jour, on viendrait lui annoncer qu'il était arrivé quelque chose à son unique enfant. Cela, il ne le tolérerait et ne l'accepterait pas. Peut-être même pourrait-il se laisser mourir de chagrin, maintenant qu'il s'était attaché à elle comme au plus précieux des trésors que la vie lui avait offert. « Tu dis vrai, il serait sans doute sage d’aller se reposer. Mais je n’ai guère envie d’écourter notre soirée… » Eremir sortit de ses pensées et sourit avec tendresse : Azéline était réellement douée pour réchauffer son cœur et lui donner le sourire. « Je passe également un très bon moment en ta compagnie, mais tu as fait un long trajet et je ne veux pas avoir ton épuisement sur la conscience. » taquina-t-il, espiègle. Si seulement la jeune femme était arrivée plus tôt, sans doute auraient-ils pu passer plus de temps ensemble ! Peut-être auraient-ils pu marcher un moment sous la clarté de la lune, et ce malgré l'air frais qui dévoraient leurs joues de son souffle glacial. Mais Eremir était prêt à braver toutes les tempêtes, pour passer quelques instants avec une si agréable compagnie. « Je crois que c’est ici que je me sens le mieux. Quand j’aperçois au loin les toits de Lakeshire, bordés par les eaux miroitantes du Loch Modan… Quand je sais qu’il y a ton auberge toute proche où je serai accueillie par un sourire, un bon repas et un ami… J’ai bien une chambre à Aubétoile, grâce à l’Académie… Enfin chambre, c’est davantage une mansarde sous les toits d’ailleurs. Mais je ne la considère pas comme un foyer, elle est bien trop impersonnelle et j’y suis rarement… Tu me connais : demeurer dans un espace aussi exigu plus longtemps que nécessaire est au-dessus de mes forces ! » Eremir hocha la tête et son sourire s'étira sur son visage. « Ce sentiment d'étouffer, de se sentir prisonnier ... » Il fronça un peu les sourcils et haussa faiblement les épaules. « Quoi qu'il en soit, tu es ici chez toi. » Il attisa les flammes du bout de sa barre de fer et se releva en frottant ses mains l'une contre l'autre, avec le désagréable sentiment d'avoir pris un coup de vieux en l'espace d'une journée. Peut-être couvait-il une fièvre.

« Tu sais que lorsque tu as besoin d'un endroit où te réfugier, tu peux venir ici. Même si je n'y suis pas, mes employés sauront qui tu es et te traiteront comme une Reine. La jeune Néïade ne se prive pas, elle ... » Néïade Selkis. Une enfant de dix-sept ans, qui voyageait seule à travers la Cahoridie et Medraven pour venir passer quelques jours au Bouclier d'Argent, avant de retourner à Tamarang. Une apprentie-assassin sans maître attitré, qui se considérait ici comme chez elle et qui avait davantage pris ses aises à l'Auberge qu'Eremir lui-même. Ce petit bout de femme l'amusait, et c'était toujours avec plaisir qu'il l'accueillait ici ou la croisait dans les quartiers lugubres de la Guilde. Il voulait que cet endroit ne soit pas uniquement un lieu de passage, mais également et surtout une Auberge dans laquelle on avait envie de revenir. Dans laquelle on se sentait bien, en sécurité, dans laquelle on se sentait comme chez soi. Même si il fallait y mettre le prix. De toute façon, Eremir pratiquait beaucoup ce que l'on appelait communément « le prix d'ami » puisqu'il ne manquait pas d'or lui-même. Il fallait simplement qu'il paye les femmes et les garçons qui travaillaient pour lui, quand il était absent. « La véritable liberté n'est-elle pas d'avoir un endroit où rentrer après des jours passés sur la route ? » demanda-t-il, espiègle, en tapotant un doigt sur ses lèvres. Longtemps Eremir avait considéré que l'unique liberté envisageable était de pouvoir parcourir Kahanor sans contrainte, mais la maturité lui avait finalement apporté d'autres idées, dont celle qu'il s'agissait plutôt d'avoir un toit sous lequel se réchauffer après de longues journées écoulées à travers les contrées de Kahanor. Quoi qu'il fasse et où qu'il aille, Eremir finissait toujours par avoir envie de rentrer.

« Allez venez, Princesse. Je vous conduis à vos nobles appartements. » Il fit une révérence, le regard rieur, et s'empara de ses affaires qu'il rangerait dans sa commode, dans sa chambre. Il garda toutefois à disposition ses dagues et son arc, au cas où un problème vienne troubler la fin de sa nuit. Dormir dans la pièce principale de l'Auberge, c'était s'exposer à tout et à tous. Et même si Eremir avait confiance en sa clientèle, il n'était pas à l'abri d'un esprit fou, malin ou suicidaire. Essayer de le voler, c'était signer son arrêt de mort. Il poussa la porte de sa chambre et la laissa entrer avec politesse, avant de s'approcher du meuble dans lequel il déposa avec soin les vêtements qu'il avait ôté quelques minutes plus tôt. Puis il s'empara des draps et couvertures propres posées sur une chaise de bois, contre le mur, afin de préparer le lit dans lequel dormirait Azéline. Le propriétaire des lieux avait la chance de disposer de la plus grande chambre, mais également la plus propre et la mieux agencée. De plus, située au sous-sol, la chambre était relativement imperméable aux bruits. Cela aurait du être un avantage, mais Eremir réprouvait énormément ce dernier point : au contraire, il aurait aimé être réceptif au moindre bruit. « Ce jour est à marquer d'une pierre blanche : ce n'est pas tous les jours que tu me verras faire un lit. Qu'est-ce que je ne ferais pas pour toi ! » railla-t-il. Il acheva d'installer les draps blancs et les peaux sur le lit et s'étira. La lumière des bougies disposées ça et là diffusaient une douce clarté dans la pièce, dans laquelle on dormait généralement bien. « As-tu besoin de quelque chose, avant que je ne te laisse ? » Eremir mit sa main devant sa bouche et bailla doucement, avant de passer sa main dans ses cheveux. Il lui semblait qu'il n'avait pas pris de repos depuis une éternité, bien plus que ce que le commun des mortels ne pouvait supporter. « Si tu me cherches, je serai devant la cheminée. » conclue-t-il avec un sourire, avant de se retourner, s'apprêtant à franchir la porte de sa chambre.

À toi de voir si tu veux reprendre la conversation et donc le retenir, ou si on enchaîne sur le matin ou quoi que ce soit shon Fais ce qui t'inspire le plus !

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Azéline Antora
Azéline Antorathe world
ɤ REGISTRATION : 31/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 214
ɤ STATUT DU SANG : Fille de troubadours, sur des générations
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Je ne suis pas vraiment d'une contrée, puisque fille des chemins. Néanmoins, je suis née en Medraven et j'aime infiniment ces paysages.
ɤ METIER OU FONCTION : Ménestrelle
ɤ INVENTAIRE : J'emporte toujours ma vielle sur mon dos, quêtant l'inspiration partout où elle peut se dissimuler. Je porte une petite flûte de pan accrochée à mon cou. J'ai également quelques pièces de bronze, un lacet pour attacher ma chevelure, et quelques feuillets de parchemins avec un petit stylet de charbon, pour y griffonner une mélodie ou les paroles d'une chanson...

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MessageSujet: Re: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyLun 7 Avr - 15:04

Une fois encore, Eremir révélait le sage qui était en lui, l'homme de bon conseil et d'expérience. Pouvoir voyager des jours entiers, sans obligation ni direction... Et un beau jour choisir de reprendre une route connue, retrouver la chaleur de ce qui s'apparenterait presque à un foyer, s'en retourner vers les êtres aimés. C'était certainement là une bien belle forme de liberté. Pour ceux qui avaient un foyer ou une famille. Pour toi qui n'avait plus personne depuis longtemps et pour seule demeure une petite pièce sous les combes du palais... Tu aurais voyagé encore longtemps. Et c'était très bien ainsi. Un jour viendrait peut-être où tu regretterais de n'avoir personne à tes côtés, aucun endroit où revenir au terme d'une longue marche. Un jour, quand tu te serais assagie. Pour le moment, l'idée d'avoir des comptes à rendre à qui que ce soit te hérissait. La Reine seule pouvait se permettre d'émettre un avis quant à la manière dont tu occupais tes journées et elle seule pouvait exiger ton prompt retour à ses côtés. Une semaine encore te serait nécessaire pour couvrir la distance qui te séparait d'Aubétoile. A moins que tu ne trouves quelque caravane disposée à t'accueillir pour quelques miles. Mais auparavant, autant profiter d'une bonne nuit de sommeil, à plus forte raison si tu négligeais le sommeil dans les jours à venir pour avancer plus rapidement encore, après que le jour se soit couché et bien avant qu'il ne se lève.

Chassant pour l'heure tes calculs, tu esquisses un semblant de révérence pour ton hôte en te levant, rieuse. Le temps de récupérer tes affaires abandonnées au sol et tu lui emboîtes le pas vers le sous-sol de l'auberge, refrénant à grand peine ta curiosité. Tu n'es jamais entrée dans l'antre du maître des lieux et tu ne peux t'empêcher de laisser tes yeux fureter de part et d'autre de la chambre. Et s'il est vrai que l'endroit est spacieux et bien agencé, ce n'est pas la pièce que tu préfères, bien loin de là. Son côté souterrain sans doute. Tu n'aimes guère être sous la surface. Trop peu de lumière et d'espace t'oppressent, toi qui t'endors d'ordinaire les yeux rivés sur le délicat ballet des étoiles. Mais devant les attentions de ton ami, tu ne te sens pas le cœur à le vexer en esquivant ses bons soins. « Il me semble que tu t'y prends tout à fait convenablement ! S'il te venait un jour l'idée de changer de vie, je suis certaine que tu trouverais aisément une place de camériste ! » Faire un lit ! Encore un savoir bien absurde enseigné par tes maîtres de l'Académie. Et sans nul doute l'un des exercices auquel tu rechignais le plus. A quoi bon ? Tu n'avais pas vocation à te faire un jour domestique, par les Trois !

« Es-tu certain de ne pas vouloir coucher ici... ? Il m'ennuie de te priver de tes appartements alors que tu rentres tout juste... » Le regard sévère d'Eremir te convaincs de n'en pas dire davantage aussi lèves tu les mains en signe de reddition, te contentant de lui souhaiter la bonne nuit avant de rejoindre sa couche.


*
*    *

Tu te réveilles en sursaut, surprise par l'obscurité totale, cherchant un bref instant à en comprendre l'opacité avant de te souvenir. Eremir. L'auberge. La chambre au sous-sol.Ton pouls effréné s'apaise à ce souvenir et tu te lèves sans tarder. Quelle que soit l'heure, elle sera bien assez tardive ! En quelques gestes tu te vêts, défroissant de la main le tissu malmené par des journées de voyage, remets de l'ordre dans ta longue chevelure brune avant de prendre l'escalier ramenant à la salle principale.
L'aube pointe à peine à l'horizon, les chandelles sont allumées et pourtant la vaste salle grouille déjà de bruit et d'agitation, de voyageurs attablés avant le départ ou rassemblant leurs paquetages. Peu désireuse de subir tant de compagnie dès le réveil, tu te diriges à pas discrets vers la cuisine, aux nuisances bien plus modérées... et aux attraits gastronomiques non négligeables ! Après la frugale collation de la veille au soir, tu te surprends à avoir une faim de loup ! Mais avant toute chose, trouver Eremir...
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Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
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ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyMer 9 Avr - 0:15

azéline antora & eremir whitehill
after silence, that which comes nearest to expressing the inexpressible is music.



[justify]Eremir n'eut pas de grande peine à s'endormir. Après avoir laissé Azeline dans sa chambre et refusé sa proposition de dormir à ses côtés d'un regard sévère, il nettoya les assiettes et plats sales afin que son associée ne le dispute pas comme elle se plaisait à le faire, le traitant sans cesse d'enfant, et retourna s'asseoir dans son fauteuil. C'est avec plaisir qu'enfin il put s'assoupir, repos bien mérité qu'il regrettait toutefois car il ne lui permettait pas de passer plus de temps en compagnie de son amie qu'il ne voyait que trop rarement à son goût. Cette nuit-là, Eremir rêva. Il rêva des chevauchées à travers les Contrées de Kahanor, des chants des bardes du nord, des teintures d'un rouge sang de Tameriel, et de sa fille. Sa magnifique Auréa … Qui hurlait son nom, le visage collé de larmes et les vêtements souillés par la boue, sous une pluie tonitruante. Il se réveilla en sursaut, haletant, tandis que descendait des chambres les premiers éveillés de la journée.

★★

Les affaires commençaient tôt, au Bouclier d'Argent. On n'y venait pas pour prendre des vacances mais bien parce qu'il fallait s'arrêter pour la nuit, entre deux étapes de leur périple vers la richesse. Les commerçants étaient pour la plupart aisés et habitués des lieux qui revenaient sans cesse, parce qu'ils jouissaient d'une sécurité exemplaire : c'était bien parce que deux Sombrelames occupaient les lieux, voire trois quand Néïade venait lui rendre visite pour quelques jours. « Occupe-toi d'eux, Eremir ! » ordonna la jeune femme qui s'affairait à préparer des mets savoureux dès le matin en désignant une table de la main, dans la salle à côté. Ah si Irina avait été là, elle aurait pu s'en occuper pour lui ! Il s'apprêta à sortir des cuisines quand Azeline lui barra le passage, prête à rentrer dans les cuisines. Il s'arrêta de justesse, sauvant ainsi les deux assiettes qu'il tenait dans ses mains, et sourit. « Bonjour, Azeline. Installe-toi à la table au fond, j'arrive tout de suite ! » Il déposa à la hâte les plats sur la table qu'il devait servir et retourna à la cuisine où l'attendait son amie. Il lui remplit un verre de lait chaud dans lequel il mit du miel, et le déposa devant elle, sur la petite table de bois carrée. « Tu dois avoir faim, qu'est-ce que tu veux manger ? » s'enquit-il en se laissant tomber sur la chaise face à elle. Après une nuit comme celle-ci, Eremir était plus fatigué encore que si il n'avait pas dormi. Des mouvements las et un regard cerné, il souffrait d'horribles courbatures et avait mal au crâne. Toutefois, il s'efforçait de garder une certaine contenance devant ses clients, contenance qui lui importait peu devant Azeline qui connaissait le côté plus humain de sa personne. « J'ai pensé trop tard que tu n'aimais pas être enfermée et que ma chambre ne te conviendrait peut-être pas. As-tu passé une bonne nuit malgré tout ? »[/color] demanda-t-il en buvant une gorgée à son propre verre de lait. « C'était malheureusement la seule que j'avais de libre ... » Car oui, le Bouclier d'Argent affichait constamment plein à cette époque de l'année, après quoi l'hiver ramenait une période de calme bien méritée. Son employée déposa entre eux gâteaux et douceurs dont elle seule avait le secret, au fruit, au miel, recettes qu'elle refusait de partager avec lui. Irina choisit ce même moment pour entrer et vint directement prendre, sans aucune gêne, un gâteau qu'Eremir tenait dans sa main. « Maî … Eremir, allons-nous, enfin … Ce matin, vous savez … ? » Il la foudroya du regard, en colère qu'elle ait failli l'appeler Maître devant Azeline. Il secoua la tête. « Pas ce matin, attend ce soir, Retrouve-moi au coucher du soleil. Laisse-nous maintenant. » ordonna-t-il, et elle lui prit un deuxième gâteau des mains avant de s'approcher de sa collègue pour lui proposer son aide. Il se retourna vers Azeline et serra les dents : elle ne devait pas soupçonner quoi que ce soit qui concerne la Guilde, secret qu'il ne partageait qu'en cas d'urgence. Mieux valait qu'elle pense qu'Irina et lui aient une aventure plutôt qu'elle ne découvre qu'elle était son apprentie et qu'ils s'entraînaient dur chaque jour, près du lac.

« Désolé pour ce spectacle de bon matin, ce n'est pas très agréable. » dit-il en esquissant une moue agacée. Irina et lui passaient leur temps à se disputer et il en avait pris l'habitude, mais il ne supportait pas que cela soit fait devant d'autres. Il s'empara d'un nouveau gâteau qu'il eut enfin le plaisir de dévorer, pris d'une fringale qu'un simple petit-déjeuner ne pourrait satisfaire. L'homme profita de ce calme revenu pour tenter de s'éveiller, encore chamboulé par le cauchemar qui l'avait fait émerger en sursaut. Il détestait faire ce genre de cauchemar, qu'il craignait de voir s'accomplir. On parlait de rêves prémonitoires comme si cela existait, et pourquoi pas après tout ? Mais Eremir ne devait pas vivre dans la peur constante qu'il arrive quelque chose à sa fille, d'autant qu'elle avait hérité de son don pour se sortir des situations délicates. « Quand comptes-tu prendre la route ? » demanda-t-il en posant son menton sur le dos de sa main, yeux se promenant entre ceux, bruns et délicieux, d'Azeline, et son verre vide. Afin qu'elle ne croit pas qu'il avait hâte qu'elle s'en aille, il ajouta : « J'aurais aimé passer plus de temps en ta compagnie. Resteras-tu à Aubétoile, ces jours prochains ? » L'assassin ne savait pas le moins du monde quand il retournerait lui-même à la Capitale, mais si ils avaient la chance de s'y trouver tous les deux au même moment, alors sans doute sacrifierait-il un peu de temps auprès de sa fille pour se promener dans les ruelles de la ville blanche aux côtés d'Azeline. Il adorait cette ville et regrettait parfois de l'avoir quittée, alors que bien des années plus tôt il aurait pu y épouser la femme qu'il aimait réellement et fonder une famille avec elle, et avec la petite Auréa qu'elle aurait, peut-être, élevé comme sa fille. Aujourd'hui, Eremir le déserteur, le lâche, préférait se retrancher à tamarang ou Lakeshire, où il n'était pas celui qui avait abandonné une gamine à peine-née sur laquelle il avait tout bonnement refusé de déposer le regard, afin de prendre la route et carrément le large en devenant pirate sur le navire du Capitaine Lawrence. A l'Aube où elle faisait ses premiers pas dans la Capitale, lui batifolait avec les catins de Yelderhil et buvait jusqu'à en oublier son propre nom. Peut-être avait-il même d'autres enfants là-bas, dont il ignorait l'existence. Non, quoi qu'on dise à propos de lui et de son prétendu courage qui l'avait poussé à quitter la demeure familiale à quinze ans pour se lancer dans l'aventure, c'était faux : il était lâche.
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ɤ INVENTAIRE : J'emporte toujours ma vielle sur mon dos, quêtant l'inspiration partout où elle peut se dissimuler. Je porte une petite flûte de pan accrochée à mon cou. J'ai également quelques pièces de bronze, un lacet pour attacher ma chevelure, et quelques feuillets de parchemins avec un petit stylet de charbon, pour y griffonner une mélodie ou les paroles d'une chanson...

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MessageSujet: Re: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyMer 16 Avr - 21:53

Sans te faire prier, tu pris chaise pour laisser à ton ami le temps de se charger de son rôle de maître hôtelier. Et comme il lui seyait mal ! Non que tu te permettes de porter un quelconque jugement sur son hospitalité, bien au contraire. Mais du voyageur infatigable aux milles aventures au sage en mal de repos en passant par le père inquiet, aucune de ces facettes ne te semblait compatible avec cet homme qui passait à cet instant entre les tables, les mains chargées d'assiettes débordant de victuailles. Peut-être parce que tu ne parvenais à l'imaginer ainsi installé bien longtemps, dans un rôle d'aubergiste sans histoires. Non, c'était bien trop éloigné de l'homme que tu connaissais, si grand que fut son désir d'avoir un endroit où rentrer au terme d'un long périple. Pourtant... viendrait sans doute un jour où l'aubergiste primerait sur le courant d'air. La perspective t'était difficile à imaginer et pourtant, à voir les traits tirés de ton ami, peut-être ce jour s'en viendrait plus vite encore que tu ne pouvais l'imaginer. Et toujours cette prévenance... « Ce que vous avez préparé me conviendra parfaitement ! » souris-tu en buvant avec délices une gorgée du lait de chèvre parfumé qu'il venait de poser devant toi. « Je n'aurais pas du céder à ta proposition. Tu as une mine affreuse. Ma nuit n'as pas été trop pénible, je te rassure. Et plus agréable que la tienne, à tout le moins. » ajoutas-tu en fronçant les sourcils. A peine avais-tu achevé ta phrase qu'un plat - ô combien appétissant - apparaissait sous tes yeux gourmands, parfait accompagnement de la boisseau chaude ourlant tes lèvres d'un trait blanc. Plaisir quelque peu gâchée par l'arrivée impromptue d'Irina. Par la Mère, sa simple présence suffisait à t'assombrir ! Aussi la regardas-tu se faire renvoyer par Eremir avec une satisfaction toute puérile.

« Dans la journée, sans doute. Il me tarde d'arriver, je suis restée au loin trop longtemps... » Suffisamment longtemps pour permettre aux détracteurs de ton Roi de parvenir à leurs fins. Bien trop longtemps, donc. Mais pour Eremir, malgré toute ta confiance en lui, tu ne précises pas ce qui ce cache derrière tes mots. D'un trait, tu achèves ta boisson - est-il chose plus délicieuse qu'un laid tiède parfumé au miel ? - et t'efforces de chasser la morosité qui te gagne chaque fois à cette évocation. Tu parviens même à retrouver le sourire à l'idée de pouvoir profiter davantage de sa présence dans les semaines à venir. « Je ne pense pas rependre la route avant de la fin de l'hiver. Les routes ne sont guère accueillantes en cette saison. Alors je vais profiter de la chaleur des nobles demeures jusqu'au dégel. » Et en fait de « profiter », c'est vers une suite bien particulière du palais royal que se tournent tes pensées. Une suite dont tu ne t'éloigneras plus, sinon par discrétion, dus-ce tu passer des heures dans ces corridors honnis qui te dissimulent dans l'épaisseur de la pierre.

Une clameur, soudain, se fait entendre à travers le mur épais, alors même que tu comptais interroger ton ami sur ses voyages à venir. En un regard, un mouvement, vous êtes debout pour rejoindre la porte qui vous sépare de la salle. Vous vous attendez à une dispute, des éclats de voix, un désaccord quelconque que le maître des lieux devra apaiser. Mais en lieu et place de toute animation, l'endroit qui vrombissait encore d'activité la minute précédente, semble maintenant figé. Abasourdi. Et au centre de ce silence pesant, un voyageur en mal de repos, comme en attestent ses traits tirés et ses vêtements crasseux d'avoir trop chevauché sans le moindre répit. Dans ce mutisme glacial, tu te sens désagréablement mal à l'aise, insupportablement ignorante de la raison qui a pu métamorphoser si vite toute vie en stupeur. « Hola, l'homme ! Que se passe-t-il ? Pourquoi ces mines éplorées ? » A peine as-tu achevé ta harangue que tu la regrettes. Tu ne te souviens que trop d'avoir déjà vécu pareil instant. Oh par les Trois... Qu'ils fassent que tu te trompes, qu'il te donnent tort, ces dieux infléchissables. Tu ne supporterais pas d'entendre la nouvelle que tu redoutes.

« Parce que j'apporte une bien triste nouvelle, damoiselle. Notre jeune Roi a failli succomber à un attentat sournois. »

Ô Dieux du ciel, soyez remerciés. Il n'est pas mort. Mais des sentiments de ta reine après pareille tragédie, tu n'oses présager. Ton retour à la capitale n'en est que plus pressant. Mais pour le moment, éloigner cet oiseau de mauvais augure de la foule, toujours trop prompte à s'enflammer et vite en apprendre davantage. Ton regard se tourne vers Eremir, dans l'espoir qu'il use de son influence dans ce sens.


Dernière édition par Azéline Antora le Mer 7 Mai - 14:39, édité 1 fois
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Eremir Whitehill
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ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyVen 18 Avr - 14:46

azéline antora & eremir whitehill
after silence, that which comes nearest to expressing the inexpressible is music.



[justify]« Je n'aurais pas dû céder à ta proposition. Tu as une mine affreuse. Ma nuit n'as pas été trop pénible, je te rassure. Et plus agréable que la tienne, à tout le moins. » Eremir balaya sa remarque d'un geste de la main et rit un peu. « Ce n'est pas une unique nuit de sommeil qui pourrait remédier à une mine si affreuse. » C'était des siècles de sommeil dont il avait besoin. Se réveiller après les guerres, après l'hiver, la famine et tous les maux du monde. Ne plus avoir à s'inquiéter, à se battre et souffrir et avoir peur et avoir envie de mourir. Un monde où il se contenterait de sourire et de dire « je suis heureux. » Il parcourait à cheval les étendues vertes des plaines d'Ultear, se baignerait nu sous une lune étincelante dans le Loch Modan, naviguerait jusqu'en Yelderhil pour savourer ses fruits et son alcool. Mais ce monde là n'existerait jamais, car ni les Trois, ni les anciens Dieux n'étaient assez cléments pour leur assurer une telle prospérité. Ils faisaient le mal autour d'eux, pillaient, violaient, massacraient : il était normal qu'ils en paient le prix. « Dans la journée, sans doute. Il me tarde d'arriver, je suis restée au loin trop longtemps... » La voix d'Azéline arracha Eremir de ses pensées. Il acquiesça, ne comprenant que trop bien ce qu'elle ressentait. « Je ne pense pas rependre la route avant de la fin de l'hiver. Les routes ne sont guère accueillantes en cette saison. Alors je vais profiter de la chaleur des nobles demeures jusqu'au dégel. » Il sourit et avala sa bouchée de gâteau au miel. « Quelle bonne ... » Mais il n'eut pas le temps de terminer. Un bruit le fit sursauter dans la pièce voisine. Eremir, Azéline et Irina réagirent en même temps, en se dirigeant vers la porte qui les séparait de la salle à manger pour aller voir ce qu'il se passait. Un homme se tenait là, devant tout le monde, le regard grave et la respiration saccadée. Il régnait un silence de mort étouffant dans la pièce et les visages se tournèrent vers eux. Avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, Azéline prit la parole : « Hola, l'homme ! Que se passe-t-il ? Pourquoi ces mines éplorées ? » Eremir fronça les sourcils, agacé que l'on vienne ainsi troubler le calme rassurant des lieux. Que voulait cet homme ? Il retira sa dague de sa ceinture, prêt à lui envoyer en plein cœur au moindre problème. S’il venait à être violent, il n'aurait aucun choix. « Parce que j'apporte une bien triste nouvelle, damoiselle. Notre jeune Roi a failli succomber à un attentat sournois. » Azéline tourna la tête vers lui et il acquiesça, sachant très bien ce qu’elle attendait de lui. « Venez mon ami, je crois que vous avez besoin d’un rafraîchissement. Le voyage depuis la capitale a du vous épuiser. » lança l’assassin avec un sourire. Sa voix était quant à elle catégorique : il n’avait d’autre choix que d’obéir, et il le fit sans opposer de résistance.

Eremir lui appuya sur l’épaule un peu brusquement pour le faire asseoir sur la table de la cuisine et se planta devant lui, bras croisés. Un peu effrayé, l’homme jeta un coup d’œil à Azéline, cherchant dans son regard une lueur de réconfort. « Que s’est-il passé, exactement ? » s’enquit l’aubergiste tandis que son employée déposait devant lui une chope de bière. L’homme prit le temps de boire une longue gorgée avant de répondre à la question. Eremir tourna la tête vers Azéline, qui semblait légèrement plus pâle que d’habitude. Enfin, l’inconnu porteur du message commença : « Ca s’est passé pendant le tournoi organisé en l’honneur de sa Majesté. Un homme est monté sur l’estrade de la famille royale et a failli le poignarder dans le dos. Si il n’avait pas été arrêté à temps … » Il frissonna et, yeux écarquillés, but une nouvelle gorgée de bière. « Sait-on qui a fait ça ? » Il hocha la tête et faillit s’étouffer, en recrachant la boisson devant lui, pris d’une soudaine quinte de toux. Il semblait épuisé, et fou. Pouvait-on croire ce qu’il racontait ? Sans doute. La discussion qu’il avait eue avec Azéline la veille confirmait leurs craintes : le règne du nouveau Roi serait semé d’embuches. Eremir s’écarta, un peu dégouté. « On raconte que c’est l’œuvre des Sombrelames. Ce n’est pas certain, mais ce sont des assassins après tout, c’est possible, vous ne croyez pas ? » Il se figea. Les Sombrelames, responsable de l’attaque du Roi ? C’était impossible. Il se tourna lentement vers Irina et avala sa salive avec difficulté. « Ne tirons pas de conclusions hâtives. » déclara-t-il alors pour briser le silence pesant qui avait suivi l’accusation. Il ne pouvait pas le laisser parler ainsi des Sombrelames, qui n’avaient aucun intérêt quelconque à s’en prendre au Roi, alors qu’ils ne faisaient que faire régner la justice … A leur manière. Eremir posa ses mains sur la table, avant de regarder de nouveau Irina. Ils allaient devoir repartir de Lakeshire prématurément. Le plus tôt possible, même. Ils devaient aller à Tamarang, à la Guilde, savoir ce qu’il en était. Son apprentie fit un bref signe de tête et sortit de la pièce. Il se tourna alors vers Azéline. « Nous allons tous les trois partir plus tôt que prévu. » Il planta l’homme là et entraîna son amie plus loin. « Qu'en penses-tu ? Tu crois que ce qu’il raconte est vrai ? Regarde-le, il a l’air perdu. » Ils allaient devoir partir, puisqu’ils étaient incapables de savoir ce qu’il en était vraiment. L’idée de repartir à Tamarang n’enchantait guère Eremir qui aurait espéré pouvoir passer quelques jours ici, tranquillement. Mais pouvaient-ils laisser tomber leurs frères et sœurs de la guilde en pareilles circonstances ? Il était certain que tous les Sombrelames de Kahanor s’y rassembleraient durant les jours à venir, en attendant de savoir ce qu’il en était. Si c’était réellement l’un d’eux qui s’en était pris à la Couronne, ou si les ordres venaient des maîtres de la guilde, Eremir n’était pas certain de vouloir continuer à les suivre.
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Azéline Antora
Azéline Antorathe world
ɤ REGISTRATION : 31/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 214
ɤ STATUT DU SANG : Fille de troubadours, sur des générations
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Je ne suis pas vraiment d'une contrée, puisque fille des chemins. Néanmoins, je suis née en Medraven et j'aime infiniment ces paysages.
ɤ METIER OU FONCTION : Ménestrelle
ɤ INVENTAIRE : J'emporte toujours ma vielle sur mon dos, quêtant l'inspiration partout où elle peut se dissimuler. Je porte une petite flûte de pan accrochée à mon cou. J'ai également quelques pièces de bronze, un lacet pour attacher ma chevelure, et quelques feuillets de parchemins avec un petit stylet de charbon, pour y griffonner une mélodie ou les paroles d'une chanson...

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MessageSujet: Re: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyMer 7 Mai - 21:09

Était-ce vraiment nécessaire ? Fallait-il que soit rompu aussi brutalement le seul instant de repos pris depuis ton départ des terres septentrionales ? Une minute durant, tandis qu'Eremir prenait les choses en main, l'envie te pris de chasser l'homme hors de ces murs, de renvoyer l'oiseau de mauvais augure à de sombres cieux qu'il ne saurait troubler davantage. Mais sortirait-il dans l'instant que son départ n'atténuerait rien la nouvelle qu'il est venu colporter. Il est trop tard pour chasser des tes oreilles les funestes mots, trop tard pour faire disparaître la stupeur des visages. Alors c'est la mort dans l'âme que tu emboîtes le pas à ton ami tandis qu'il escorte l'étranger vers plus de calme. Calme ? Le terme ne semble plus s'appliquer à la cuisine de pierre claire que tu viens de quitter. Pourtant, le silence y règne plus que jamais. Nul bruit de casserole ne vient troubler l'air, nuls échos de conversations animées venues de la salle ne se font entendre. Ne reste que le silence, oppressant, tout puissant, emplissant l'air d'une tension presque palpable avant qu'Eremir ne le rompe. Mais de son échange avec le messager, tu n'entends presque rien. Ton esprit est ailleurs, loin de la quiétude de cette auberge chaleureuse, loin des ruelles paisibles de Lakeshire, parti jusqu'aux confins de la Cahoridie pour rejoindre en pensée ta souveraine. Tu n'auras plus de repos tant que tu n'auras pas mis genou en terre devant elle, les Trois t'en soient témoins.

« Les sombrelames ? » Tu tentes de reprendre pied, de contenir l'angoisse infâme qui te serre la gorge et se joue de tes tripes. Les bras croisés, tu t'appuies contre la table pour ne pas chanceler. Pourquoi les sombrelames ? Tu n'as guère de sympathie pour cette guilde de tueurs à gage - n'est-il pas intolérable de voir des hommes s'arroger droit de vie et de mort alentour ? - mais tu peines à croire qu'ils soient impliqués. Exécutants, peut-être, mais certes pas commanditaires. Il est trop de nobles haut placés à qui profiterait pareil crime, trop de suspects, trop de complots au palais pour que la guilde soit un suspect satisfaisant. Mais une piste à explorer néanmoins. Une piste qui semble d'ailleurs perturber ton ami dont le front s'est barré d'une ride soucieuse tandis qu'il t'écarte du nouveau venu. « Je ne sais que croire. Il semble bouleversé et c'est bien ce qui me porterait à lui accorder ma confiance. Je vois trop de bonimenteurs sur les routes et celui là ne me parait pas en avoir ni la ruse ni la perfidie. » A quelques mètres de là, l'homme achève sa chope et tu l'observes en silence, incapable de savoir quelle attitude adopter. Ton être tout entier refuse ses dires mais au plus profond de toi, tu sais déjà qu'il n'est pas un affabulateur. Et que dans une heure au plus, tu seras sur les routes, le temps seulement d'empaqueter tes quelques effets et de prendre congé de ton ami sans éveiller de questions déplacées. « Je crois en effet que je vais presser mon départ. Il est trop d'incertitudes depuis quelques semaines, j'ai besoin d'en avoir le cœur net - aussi vain que ce puisse être. Si pareilles nouvelles parviennent aux oreilles de tout Kahanor, les routes vont se faire moins sures encore. » Sur un ultime effort, tu décroises les bras et ramène un léger sourire sur tes lèvres. Il t'est difficile de donner le change devant un ami cher à ton cœur mais tu oses espérer que l'ampleur de ce qui se trame saura justifier ton malaise à ses yeux. D'autant qu'il ne semble guère moins troublé que toi. Mais l'heure n'est plus au badinage, pas plus qu'aux interrogations. « Il me semble avoir entendu un groupe parmi ta clientèle évoquer un départ en chariot dans le cours de la matinée. Je pense essayer de me joindre à eux... » Leur célérité pourrait te faire gagner un ou deux précieux jours, quand bien même ils n'iraient pas jusqu'à ta destination, le tout sans avoir à monter sur le dos de l'une de ces maudites bourriques que d'aucuns nomment chevaux et dont tu as une peur bleue.
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Eremir Whitehill
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ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir]   Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez toi [Eremir] EmptyLun 12 Mai - 18:14

azéline antora & eremir whitehill
after silence, that which comes nearest to expressing the inexpressible is music.



« Les sombrelames ? » Eremir serra les dents, priant les Trois pour qu’Azéline ne se penche pas davantage sur cette piste. Les Sombrelames n’avaient rien à voir avec cela ! Du moins essayait-il de s’en convaincre, car le monde ne marchait sciemment plus droit depuis quelques temps. Mais il avait foi en ses frères et sœurs de la Guilde : à moins d’être devenus fous, ils n’avaient pas pu changer de cible sans explication, surtout quand l’un de ses membres les plus hauts placés, Dezial Rivers en l’occurrence, était l’Oncle du Roi en personne. « Je ne sais que croire. Il semble bouleversé et c'est bien ce qui me porterait à lui accorder ma confiance. Je vois trop de bonimenteurs sur les routes et celui-là ne me parait pas en avoir ni la ruse ni la perfidie. » L’Aubergiste ne pouvait pas se permettre de défendre ouvertement la cause de la guilde des assassins qui terrifiait Kahanor, aussi se contenta-t-il de hocher la tête à sa remarque. Azéline n’avait malheureusement que trop raison ; l’homme semblait parfaitement lucide malgré son trouble perceptible. C’était ce qui inquiétait le plus Eremir. « Je crois en effet que je vais presser mon départ. Il est trop d'incertitudes depuis quelques semaines, j'ai besoin d'en avoir le cœur net - aussi vain que ce puisse être. Si pareilles nouvelles parviennent aux oreilles de tout Kahanor, les routes vont se faire moins sures encore. » Une fois de plus, sa jeune amie avait raison. Il allait se hâter à Tamarang pour les mêmes raisons, bien qu’il ne craigne pas les routes qu’il avait maintes et maintes fois traversées. « Il me semble avoir entendu un groupe parmi ta clientèle évoquer un départ en chariot dans le cours de la matinée. Je pense essayer de me joindre à eux... » L’assassin hocha la tête et croisa les bras sur son torse. Il lui aurait volontiers proposé de faire la route avec Irina et lui, mais il n’était pas certain qu’Azéline accepte d’être traînée derrière son dos durant le temps de la chevauchée ; il devrait d’ailleurs l’abandonner à Tamarang, ce qui serait d’autant plus louche. La ville était réputée pour être le quartier général des Sombrelames, ce qu’il essayait vainement de défendre devant elle. Il ne pouvait pas se permettre de laisser planer le doute dans l’esprit de son amie, pas comme ça. Eremir n’avouait sa véritable identité que lorsque c’était un état d’urgence, ou quand il avait besoin d’argent. Il l’avait plus ou moins fait comprendre à la jeune Kara Kindhelm qu’il n’avait finalement jamais revu. Il l’avait clairement dit à Irina quand il lui avait proposé de venir son apprentie. Et à sa fille, qui avait besoin de savoir qui il était. Mais plus les gens en savaient, et plus ils étaient en danger. Or Eremir avait juré de protéger Azéline Antora au péril de sa vie, et la mettre en danger était donc loin d’être dans ses intentions. « Sois prudente sur la route. Les commerçants sont toujours les premiers à être pris pour cible … Si ça tourne mal, je veux que tu t’en ailles directement, le plus discrètement possible. » dit-il le plus sérieusement du monde.

La discrétion, c’était la première chose qu’Eremir avait apprise à Irina. Être invisible, être un fantôme. Qui pouvait mieux l’enseigner que le Fantôme de Tameriel en personne ? Mais en l’occurrence, Eremir ne jouait pas au professeur, il s’inquiétait vraiment pour la jeune femme aux cheveux bruns. Les choses allaient mal, bien plus qu’ils ne l’auraient cru la veille devant l’âtre, alors qu’ils échangeaient leurs doutes et leurs craintes douloureuses. « Astrid, prépare à Azéline des provisions et de quoi se désaltérer sur la route, c’est à mes frais. » La jeune femme acquiesça. Il se retourna alors vers son amie : « As-tu besoin de quelque chose avant ton départ ? Irina et moi allons voyager également, nous ne serons jamais loin de vous. » Eremir esprait qu'Azéline sache se servir assez bien de son arc pour se défendre, ce dont il ne doutait pas. Quiconque foulait les terres de Kahanor se devait de savoir se défendre, surtout les femmes. L’aubergiste ne serait sans doute pas là la prochaine fois qu’il lui arriverait malheur, comme le jour de leur rencontre. L’estomac noué, Eremir envoya l’homme dans la salle principale afin de leur laisser l’intimité de la cuisine dans laquelle les clients n’avaient normalement pas accès. Ses mains se promenèrent sur son visage fatigué et dans ses cheveux emmêlés, avant de bailler bruyamment. « Sans doute nous reverrons-nous plus rapidement que prévu. Je dois m’assurer qu’Auréa va bien et qu’elle ne court pas de danger. J’ai également quelques affaires à régler en Cahoridie. » Il lança un regard appuyé à Irina, appuyée contre l’encadrement de la porte, silencieuse. Il l’avait prévenue dans le bain qu’il souhaitait retourner à Tamarang et Aubétoile, mais les choses étaient un peu bousculées. Etrangement, et malgré sa lassitude, Eremir était excitée à l’idée de reprendre la route, mais surtout qu’on lui apporte des réponses et qu’il puisse passer à autre chose. Qu’il puisse se concentrer sur la formation de son apprentie et du premier contrat qu’il voulait lui confier. Depuis l’annonce du messager, il régnait une atmosphère lourde et pesante dans l’Auberge. Les clients conversaient à voix basse, dans un murmure. La nouvelle allait s’étendre à travers les contrées, provoquer un vent de panique parmi la population. Des heures sombres se profilaient à l’horizon. N’avait-il donc pas droit de couler des jours heureux ? Eremir pensait de plus en plus souvent à retourner vivre en Yelderhil, où il avait connu les jours les plus prolifiques de son existence. Tout n’était que luxure, chaleur et alcool. Il se souvenait de ces longues après-midi durant lesquelles il s’allongeait sur des divans où de superbes femmes venaient glisser des fruits succulents entre ses lèvres et couvrir sa peau de baisers et de caresses tendres. Là-bas, au moins, il ne craignait rien. Mais là-bas, il ne pourrait pas emmener Auréa, pas emmener Irina. Et Eremir avait fait la promesse de ne plus abandonner qui que ce soit : son égoïsme allait-il lâchement refaire surface ? « Voilà pour vous, Madame. » intervint Astrid en désignant les mets qu'elle avait soigneusement empaquetés dans des tissus blancs. Eremir lui lança un sourire reconnaissant. « Ca suffira ? »

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