nom et prénom : Stormrage Phineas (Rickard). âge : Il est âgé de quarante six ans. . contrée de naissance :Seigneur de Terremer. allégeance :Il est censé être fidèle à son Roi, Halbarad II mais finalement, il n'est fidèle qu'à lui même.statut du sang : Il est de sang noble.  race : Il est humain statut civil : Il est veuf par deux fois. L'une s'est d'ailleurs suicidée.  orientation sexuelle : Hétérosexuelle métier ou fonction : Main du Roi depuis Halbarad I faction ou guilde : Aucune rang : Aucun armes possédées :Il possède une légère épée que l'on nomme Ire de Ciel. L'épée fut offerte à sa famille et depuis, elle se transmet de génération en génération. Ire de Ciel est une magnifique lame qui dans la bataille fait rugir son acier. On la compare à la tempête à cause du bruit fracassant qu'elle dégage en frappant.

ɤ que pensez vous de la mort du roi ? l’héritier étant encore jeune, arrivera-t-il à gérer le royaume selon vous ? Lorsqu'on parle de la mort du Roi, Phineas rit en son fort intérieur. Lui qui est au courant de tout. Lorsqu'il entend les plaintes de pauvres nobles appeurés, il ne peut s'empêcher de s'aimer. Il a manigancé la mort du Roi pour atteindre le Trône et tout semble fonctionner. Halbarad II est un jeune Roi parfaitement manipulable, et avec lui, la Main est certaine de pouvoir asseoir une certaine autorité. Il est persuadé, du moins pour les autres que le jeune Roi est une bénédiction. Mais en ses plus profondes pensées, il rêve de trôner sur le Royaume et il  y arrivera. Il en est convaincu.
ɤ  a votre avis la garde des ombres a-t-elle encore lieu d'être ? les engeances ont-elles vraiment disparu ou la menace est-elle encore présente ? Les Engeances ? Le Roi... Pardon, la Main du Roi s'en fiche éperdument. Il n'a d'intérêt que pour sa quête personnelle, celle de monter sur le trône et de redorer le blason de sa famille. Il n'y pense peu voire pas du tout, et lorsqu'il y pense c'est pour se dire à quel point cette histoire semble lointaine. Ce fut le fléau d'un temps bien lointain, et aujourd'hui la difficulté est tout autre. Quant à la Garde des Ombres, il la considère comme importante car elle rassure les peuples et en cas de brutale réapparition des Engeances, des combattants seraient disposés à les combattre.   ɤ les mages ont été bannis sur une île près des côtes d'alcahar, étant désignés coupables de tout le mal qui s'abattait sur le continent. a vos yeux était-ce juste ? la magie est elle une chose à proscrire ?La Magie... Vaste question ! Concernant ces mages en particulier , il est convaincu de l'innocence de ces derniers. Du moins, pour une partie des maux s'abattant sur le territoire. Il est lui même à l'origine de certains, Mais il se montre assez méfiant envers la magie parce que cette dernière pourrait lui coûter son trône. La Magie peut faire bien des choses mais elle peut également briser des destins et des objets, elle peut faire le bonheur comme le malheur et il faut se méfier de tout ce qui peut faire le malheur. ɤ  la forêt de sombrebois regorge de créatures plus infâmes les unes que les autres, vous sentez-vous en sécurité malgré le fait qu'il se passe des choses étranges non loin de là ? le gouvernement devrait-il se préoccuper de ce qu'il s'y passe ? La forêt de Sombrebois ? La Main n'y met pas les pieds, il ne faudrait pas risquer d'y faire de mauvaises rencontres. A vrai dire, il n'est pas un grand amateur de chasse et se méfie par définition de tous les lieux pouvant engendrer la pire espèce : les brigands. Il se méfie également des bêtes et préfère voir le gibier dans son assiette qu'au bout de son épée. Quant à l'investissement du gouvernement, il laisse le soin à ceux que ça intéresse de décider. ɤ quelles ont été vos motivations à rejoindre votre faction/guilde plutôt qu'une autre ? /

Morne. C’était le mot qui n’avait pas quitté l’homme depuis des lustres. Tout était laid. Tout avait ce goût d’avant, ce parfait sentiment de n’être utile qu’à de tragiques entreprises. Tout avait ce goût. Rien n’avait la merveille d’antan. Le doux parfum sucré qui se dégageait des filles de joie que son père avait en affection venait même à lui manquer et bien qu’il ne s’agisse que de maigres souvenirs, s’y accrocher lui faisait un bien fou. Ce souvenir, celui des filles nues dans le château, les seins tantôt fermes tantôt pendants qui riaient lors de jeux coquins avec le Seigneur de Terremer était à ses yeux le plus marquant qu’il eut de sa jeunesse.
Phineas Stormrage soupira. Il avait retenu sa respiration quelques instants avant de la relâcher comme un cheval au galop. Même ses entrailles semblaient fatiguées. En son fort intérieur, il se sentait dépérir, et ce n’était pas son apparence de plus en plus négligée qui pourrait dire le contraire. L’armure avait été remplacée par une tunique d’un rouge vif, mais même cette dernière avait l’air usée par les vestiges d’une époque chronophage. Avachi sur l’un des fauteuils du grand salon, Phineas tentait d’oublier un peu le temps présent qui le rendait plus nostalgique encore que les souvenirs. Une coupe de vin à la main, rien n’avait la même saveur et pourtant même cette vinasse avait un coup de chiure.
Peut-être que le producteur avait décidé d’y remiser ses étrons pour donner au breuvage un goût affreux… C’était une possibilité à envisager. Ou peut-être était-ce l’héritier des vignes qui avait décidé de saboter son digne héritage en exterminant le peu d’agréables saveurs qu’avait le liquide par les anciens temps… Ou peut-être était-ce simplement une nouvelle chose que Stormrage n’arrivait plus à apprécier ? Ca devait même être cela. Une décéption de plus n’avait plus vraiment d’intérêt à ses yeux, si bien qu’il décida de ne pas la relever. Il se leva, d’un bond, presque comme si ses jambes étaient celles d’un jeune de vingt ans et que ses sens étaient menacés. Il expédia la coupe contre un mur de pierre. Lorsque la coupe pleine à moitié frappa l’immense forteresse de pierres, il ne put s’empêcher de rire. Les choses qui en fracassent d’autres, voilà la seule chose dont Phineas pouvait encore rire ! Et encore, ce rire était une façade nerveuse, à vraiment dire, il n’y trouvait rien de vraiment folichon, sauf peut-être le bruit que ça faisait.
Il soupira, de cette façon qu’on de le faire les amants après une partie d’enfourchades particulièrement intense. Il tourna en rond quelques minutes dans le salon. Ce lieu avait eu autrefois de quoi faire vibrer la Main qu’il était, mais aujourd’hui c’était un lieu comme les autres. Un lieu avec des souvenirs certes, mais des souvenirs qui n’avaient pas de saveurs. Des souvenirs mornes, finalement. Le seigneur de Terremer souffla sur une bougie, plongeant ainsi la pièce dans une semi-obscurité bien plus agréable pour ses yeux. Sur le mur, en ombres chinoises, sa silhouette se dessina. Il fit des mouvements avec ses mains, et comme un enfant, il fit durer le plaisir.
Et d’un coup d’un seul, comme si un vulgaire sorcier l’avait ensorcelé. Il s’éprit à penser. A penser si loin qu’aucun tintement d’aucune cloche n’aurait pu le faire réagir. Il était redevenu un jeune homme et ça n’avait aucun prix.
***
L’orage. Indéfinissable. Ce bruit, il en avait l’habitude. Mais ce matin, il était plus fort encore qu’autrefois. Il tapait à ses oreilles comme une inquisition contre son sommeil. Les assauts répétés des nuages s’entrechoquant avaient de quoi effrayer le plus vaillant des chevaliers et le jeune homme qu’était Phineas à cette époque avait en horreur ces bruits terrifiants. Il avait grandi avec, depuis les entrailles de sa mère jusqu’à aujourd’hui, les orages étaient une partie de sa vie, et pour cause, il était le futur Seigneur de Terremer. Bientôt, il serait dirigeant des terres où l’orage avait une place plus importante que celles des habitants. Lui était éternel ici. Lui était le maître. Mais Phineas avait déjà appris à dominer ses peurs, il savait qu’un homme de noble naissance –un futur seigneur surtout- ça n’avait peur de rien.
Il avait quinze années et rien d’autre que l’aventure n’avait d’intérêt pour lui. Malheureusement, la femme qu’était sa mère avait l’aventure en horreur et elle craignait à chaque fois que son garçon ne se fit mal ou pire qu’il se fasse violenter par quelques bandits. On ne le toucherait pas, on le rançonnerait, du moins c’est que disait le Seigneur son père.
Alors aujourd’hui, le petit, débordant d’énergie comme à son habitude avait décidé de suivre son père sans que ce dernier ne le vit (sinon le jeu aurait perdu tout intérêt). Son père et seigneur de Terremer avait décidé de partir chasser à proximité de la Lande. Phineas s’était donc levé seul, complètement ahuri par la nuit sur les terres arides et sèches qu’il venait de passer. Quelques pas devant lui, une véritable cohorte de chevaliers et de soldats était en train de s’activer. En tête du convoi maintenant en branle, un homme qui semblait invincible. Sa tenue de chasseur trop petite pour lui, une arbalète dans la main. On aurait pu croire à une créature divine vu de là, et même si ce n’était rien d’autre que son père, Phineas était en admiration.
Lui aussi, il chasserait et lui aussi, il serait un aventurier, comme son Seigneur et père.

***

A ce souvenir, les larmes s’étaient mises à couler sur les joues creusées de l’homme. Bien que ça ne représente rien pour beaucoup de monde, ce souvenir était une merveille. Il se souvenait jusqu’à l’odeur affreuse de la terre, il se souvenait d’avoir suivi le convoi sur deux ou trois jours et de s’être fait attraper. On avait manqué de le tuer, pensant qu’il s’agissait d’un bandit. Au retour des chasseurs, il s’était fait rouster par sa mère.
A ce souvenir seulement, un sourire lui échappa. C’était la première fois qu’il faisait partie d’un convoi de la sorte, paradant aux côtés de son père, du gibier mort dans les mains. Il avait adoré l’expérience de la chasse, mais très vite, l’homme qu’était la Main du Roi avait glissé dans l’ennui.

La nouveauté n’avait duré que quelques temps, et même lorsqu’il était devenu Seigneur de Terremer, la lassitude avait terminé par l’emporter. Il n’était pas un homme de routine, et ça il le savait parfaitement.
Il se leva encore, mais cette fois, rassemblant le peu de courage qui lui restait, il quitta la pièce. Glissant dans les couloirs du château comme un jeune poursuit sa demoiselle, il tourna plusieurs fois, se laissa mener dans les jardins. Ces jardins avaient un goût si délicat, une fragrance toute particulière à ses narines expertes. Les fleurs avaient cette beauté et cette brutalité. Charnues et si douces. Et elles avaient l’odeur d’Enora.

Sa douce Enora. Il se mit à marcher. Plus aucun soupir ne s’échappait de ses lèvres, non, c’était un sanglot silencieux et assassin. Son cœur n’avait jamais digéré la brutale mort de sa jeune et belle épouse. Enora était l’incarnation de sa perfection, elle était d’une beauté sans pareille, jamais il n’avait connu plus resplendissante créature que sa défunte femme. Lorsqu’on l’évoquait, on voyait son comportement se modifier à une vitesse folle. Il ne supportait pas que l’on en parle, son sang ne faisait qu’un tour et immédiatement en son cœur, il sentait ce pincement si significatif. Ce pincement qu’était l’amour perdu, l’amour qu’il ne pourrait jamais retrouver.
Il avait rendu à Terremer un véritable regain de popularité. Il avait, à force de manœuvre politique gagné le droit d’être quelqu’un. Lui, seigneur de Terremer avait vaincu les préjugés et les Stormrage avaient de nouveau un nom grâce à sa personne. Il avait décidé de mettre fin à des temps où cette famille était vu comme une espèce de fratrie consanguine et idiote. C’était ainsi qu’il était devenu l’époux le plus comblé du monde. Il avait rencontré Enora lors d’un de ses nombreux voyages. Un véritable coup de foudre –pour quelqu’un qui habite les terres de l’orage, quoi de plus normal ?- avait eu lieu entre les deux personnages, et la romance, si elle n’avait pas était réelle aurait pu inspirer de beaux contes pour enfants. C’était à cette époque que les Stormrage étaient des gens respectés à nouveau, si bien qu’à sa table, on y voyait de grands notables.  Il était devenu Main peu après, et Enora qui ne lui donnait toujours pas de fils. Sa graine, il l'avait planté en d'autres jeunes femmes, cherchant ainsi un digne héritier de sa fortune, un garçon qui pourrait le combler de bonheur.

L’homme termina sa visite dans les jardins, comme chaque jour depuis des années, il aimait s’y rendre. Il fallait qu’on le voie au maximum, sa notoriété jouerait un rôle des plus importants dans quelques temps. Il avait un plan magistral, des desseins grandioses pour le Royaume entier. « Il en est terminé de se laisser dépérir. Agissons !» clama-il à lui-même, alors qu’il traversait les couloirs sans aucun but précis.
Sa vie n’était que ruines fumantes. Par deux fois, ses femmes étaient mortes, il y avait bien ses enfants… Mais que pouvaient-ils lui apporter à part des soucis ? Une fille qui n’était pas digne de porter un enfant, une autre qui avait ruiné ses espoirs de mariage royale par sa faiblesse et un bâtard. Un bâtard qui finalement avait l’air plus prometteur que les autres. Mais il ne s’agissait  là d’un bâtard et une énième déception n’était pas fortuite. Bien au contraire même.
La Main avait toujours refusé de se mouiller. Pour son bien et uniquement pour cela, il ne devait jamais être pris à comploter contre son Roi, mais il restait une seule chose qui fasse encore un peu envie à Phineas : Kahanor. Il voulait ce trône et il était prêt à tous les sacrifices pour l’obtenir. C’est ce qu’il allait faire.
La meilleure méthode fût de commettre un régicide. Le royaume serait déstabilisé et il faudrait alors frapper un grand coup. Mais une mort brutale suivie d’un coup d’éclat aurait trop vite fait de le faire exécuter. Il avait étudié la question depuis un certain temps. Et il avait trouvé la solution, c’était avec l’héritier du trône, le jeune Halbarad II qu’il trouverait une entrée. Il était messire la Main, et le jeune prince avait une confiance aveugle en lui. Aussi, il serait simple comme tout de le manier à sa guise.
Le seul obstacle à ce plan de génie, Halbarad I ne serait bientôt plus de ce monde. Grâce à l’intelligence de certains apothicaires, un émissaire dévoué corps et âme à Stormrage s’était procuré un poison d’une parfaite discrétion. Un arrêt cardiaque. Voilà la cause de la mort du Roi. Un simple cœur devenu trop fragile. La Main conserverait ainsi son poste et il pourrait faire de Kahanor son royaume, dans un temps qui semblait bien plus proche que prévu… Et il se vengerait de ceux qui un jour avaient dénigré Terremer et ses dirigeants. Morne. Ce mot avait enfin quitté son esprit. Et en pénétrant dans ses appartements, il éclata d’un rire franc et agréable. Ce soir, Halbarard I ne serait plus qu’un cadavre de plus, et dans quelques mois, une ou deux années au plus, le Royaume serait sien, et sur sa tête, la couronne aurait vive allure.

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