La puissance de ses coups était phénoménale. Chaque fois qu’il l’attaquait, elle reculait d’un mètre, ne pouvant le repousser par la force. L’estour risquait de s’écourter si elle ne trouvait pas rapidement une feinte. Hélas elle avait du mal à se concentrer face à la brutalité de son adversaire qui tentait sans relâche de la navrer. Il enchaînait les attaques les unes après les autres, l’empêchant de pouvoir riposter. Il était non seulement violent mais endurant ; une qualité primordiale dans un enchas. Sur ce point, Cerceï pouvait au moins rivaliser. Faute de pouvoir gauchir les charges de son ennemi, elle contrestait avec une ardeur à toute épreuve. Pour une fois, elle se servait du bouclier à son usage primitif ; mais elle était certaine qu’il finirait par céder sous le poids des frappes de ce titan de l’arène. Désormais elle comprenait mieux pourquoi les femmes évitaient de combattre les hommes, c’était un affrontement inégal. Cependant elle ne comptait pas revenir sur sa décision, elle avait fait un choix, il était temps de l’assumer.

Elle brandit son glaive en avant, prête à tenter une manœuvre lorsque son adversaire la propulsa brutalement en arrière. Elle tomba au sol, incapable de prévenir la chute, dans un fracas acéré. La douleur vint l’ébranler en quelques secondes, s’infiltrant dans les moindres recoins de son corps. Elle avala péniblement sa salive, avant de reprendre ses esprits. Elle était déstabilisée par la situation. L’atmosphère se voulait lourde, les cris de la foule oppressants et le soleil ne cessait de lui brûler la peau. Sa respiration était saccadée et les battements de son cœur affolés. Elle redécouvrait cette étrange sensation d’angoisse qu’elle avait oubliée au profit de l'adrénaline. Depuis qu’elle combattait dans l’arène, elle avait appris à ignorer l’écho de la peur. A n’écouter que son instinct. A faire confiance à ses compétences. Mais cette fois c’était différent. Cette fois elle avait l’impression de redevenir celle qu’elle était.

Cerceï était née esclave, on  lui avait appris à craindre et à respecter les plus riches. Elle n’avait connu sa mère qui était morte avant de succomber à la vérole. Un suicide à l’état pur. Elle fut donc recueillie à quatre ans par son père, un riche marchand de Yelderhil. Plutôt que de l’abandonner à son triste sort, il décida de la garder. Ce n’était absolument pas par empathie ou par amour, c’était par intérêt. Il avait perdu une esclave, du coup il tenait à en récupérer une autre. Il l’exploita sans le moindre remord, convaincu d’en avoir le droit. Il lui apprit même à voler pour enrichir son commerce et faire chuter celui des autres. Il n’avait aucun scrupule à agir de la sorte, il ne connaissait pas ce concept. Cerceï lui obéissait au doigt et à l’œil, craignant ses punitions. Il pouvait se montrer très brutal lorsqu’elle commettait une erreur, au point de la terrifier. Elle avait peur de lui comme on avait peur de mourir. Avec le temps, cette crainte devint une habitude.

Avec le temps, elle se transforma en une vraie beauté. Elle captivait l’attention des hommes sans même la chercher. Certains d’entre eux tenaient à l’acheter mais son maître était avare. Il souhaitait davantage que des pièces d’argent, il voulait de l’or et du pouvoir. Il était persuadé de pouvoir obtenir les deux en la gardant près de lui afin de la vendre à un bon prix. Hélas, il n’avait pas prévu qu’elle tombe amoureuse d’un capitaine pirate. Elle avait dix-sept ans quand elle rencontra Jack. Il était beaucoup plus âgé qu’elle mais cette différence ne parvint à les éloigner. Le seul obstacle à leur amour était le père et maître de Cerceï. Afin de pouvoir vivre leur histoire, ils partirent ensemble à bord du navire de Jack, loin des rivages de Yelderhil. Une nouvelle vie commentait, une vie bien différente de la précédente. C’était un univers masculin qui laissait peu de place pour l’existence d’une femme.

Cerceï apprit à s’imposer au risque de s’attirer les foudres de certains pirates qui refusaient de la reconnaître comme membre de l’équipage. Ce ne fut pas facile mais à force de détermination, elle réussit cet exploit. Tout comme elle parvint finalement à surmonter son mal de mer. En même temps elle n’avait pas vraiment le choix. Durant deux ans, elle découvrit donc les plaisirs et les rudiments de la vie d’un pirate au point d’en oublier son tragique passé. Elle s’éprit de la liberté clandestine du quotidien, n’envisageant pas un instant de l’abandonner. Malheureusement le bonheur fut de courte durée. Le navire fut attaqué et le peu de survivants enrôlés dans le rôle de prisonnier. Son destin semblait la rattraper, elle se retrouvait à nouveau plongée au cœur de l’esclavagisme de Yelderhil. A nouveau aux mains de son père qui s’était promis de la récupérer, peu importe le prix qu’elle lui couterait. Il désirait se venger de l’affront qu’elle lui avait fait et la condamna à la mise à mort. Il aurait pu la tuer lui-même, la battre, la violer, mais il ne retrouvait pas en son regard la peur qui résidait autrefois. Or il souhaitait plus que tout au monde qu’elle supplie pour sa vie, terrifiée à l’idée de la quitter.

Il décida donc de la condamner à mortir dans l’arène. Elle n’avait aucune chance de survive, il en était persuadé. Mais il ignorait tout ce qu’elle avait vécu aux côtés des pirates. Il ignorait le talent de sa fille. Il le découvrit malgré lui lors de l’estour et la rage l’empêcha d’apprécier le spectacle. Cette bagasse comme il aimait l’appeler, avait une fois de plus défié son autorité. Il ne pouvait l’accepter. Il était déterminé à la tuer lui-même puisque les Dieux en avaient décidé autrement. Cerceï aurait du mourir de la main de son père mais quelqu’un lui sauva la vie. Un marchand fort réputé pour sa maison de gladiateurs qui souhaitait l’acquérir. Un de ces marchands qu’il ne fallait pas contrarier au risque de rendre gorge. Contraint de devoir accepter, son maître dut abandonner tout espoir de pouvoir la punir. Il ne lui restait que la colère et la rancune pour se consoler de cet échec. Il avait récolté quelques pièces d’or mais rien ne pouvait le calmer.

Cerceï, elle, était désormais l’esclave d’un nouveau maître réputé dans toute la contrée. S’il avait pris le risque de l’acheter, ce n’était pas sur un coup de tête. Il était persuadé de son potentiel et il comptait l’exploiter au maximum. Elle fut entraînée avec d’autres gladiatrices pour décupler ses talents et perfectionner sa technique. Ce n’était pas une vie qu’elle désirait, une existence qu’elle aimait. Ce n’était qu’une prison. Une nouvelle prison. Cependant, la peur de tomber dans l’arène l’empêchait d’abandonner. Une peur qui la rendait redoutable mais vulnérable. Elle apprit à la contrôler, à la maîtriser et à s’en servir pour en faire une force. Elle apprit à manier l’épée, l’arc, la lame, à attaquer, à riposter et à tuer. Chaque enchas lui servait de leçon, chaque adversaire de professeur. Son maître était satisfait de son évolution mais il attendait plus, c’était un homme ambitieux. Au bout de la troisième année, il décida de la vendre pour faire profit ailleurs à la magnifique et froide Freyha Whispers.

C’était la première fois que Cerceï avait une maîtresse. Une expérience dont elle ignorait tout. Une expérience unique au monde. Freyha était glaciale et autoritaire, elle n’ouvrait la bouche que pour donner des ordres et ne lever la main que pour les exécuter. En réalité, tout se passait dans son regard. Ce regard transcendant le temps et l’espace. Il fallait apprendre à le lire, le comprendre et le cerner pour être capable de saisir toutes les nuances de sa personnalité. Cerceï était le contraire d'où la confrontation entre le feu et la glace. La situation aurait pu très mal tourner si sa maîtresse n’avait pas tant cru en elle. Si cette foi inébranlable n’avait pas atteint son cœur. Et cette réalité vint l’ébranler. En tant qu’esclave, elle désirait depuis la nuit des temps la liberté. Rien de plus, rien de moins. Mais au fil des mois, elle dut se rendre à l’évidence : elle n’était plus animée par ce simple désir. Quelque chose d’autre la poussait à combattre. A se relever. A gagner. Quelqu’un.

Freyha en fit une vraie gladiatrice. Une renommée. Un nom que la foule hystérique hurlait. Elle envisageait dès le début de la faire combattre contre des hommes. Mais elle attendit trois ans avant de donner naissance à cet estour. Cerceï souhaitait la rendre fière et vaincre son adversaire peu importe son essence. Elle tenait à venir à bout de ce combat avec la victoire afin de prouver sa valeur. Malheureusement son opposant était redoutable, une bête assoiffée de sang. Elle tenta d’abord de l’attaquer mais il prit rapidement l’avantage en la brutalisant de toutes les façons possibles. Le bouclier tempérait la force des coups mais il ne lui permit pas d’échapper à la chute. On lui avait appris qu’un enchas ne prenait pas fin lorsqu’un des deux adversaires tombait à terre. Il se terminait avec la mort de l’un. La défaite à l'état brut. De quoi l’encourager à continuer de résister pour mieux se battre.

Cerceï roula à terre sur plusieurs mètres avant de ne se relever précipitamment. Le laps de temps dont elle disposait pour chaque action se répercutait sur la prochaine. Et son assaillant en avait pleinement conscience. La seule façon de le battre était de s’en approcher quitte à devoir endurer des coups d’obres. Chaque victoire avait un prix et celle-ci allait lui couter chère. Son ennemi, rapide, ne mit qu’un instant pour réduire la proximité entre eux. Cerceï foula alors le sol pour ramasser une poignée de sable qu’elle renferma dans la paume de sa main. Elle ne pouvait compter sur sa force ou son agilité pour vaincre, elle devait user de malice. Tandis que son adversaire reprenait d’emblée ses attaques furtives pour conserver l’avantage qu’il avait, elle prit l’initiative d’agir à ce moment-là. Elle attendit qu’il frappe une nouvelle fois pour l’aveugler. Ni une ni deux, elle brandit son glaive pour l’enfoncer dans la carotide du titan, animée par l’adrénaline de cet instant. Elle aperçut à peine le sang giclait tel un volcan en ébullition qu'elle s’effondra à terre. Elle était tellement épuisée que ses membres tremblaient à la cadence du tonnerre.

ɤ Pseudo/âge/sexe (f ou m) ; almaah, 20 ans, f. ɤ Fréquence de connexion ; 5/7. ɤ Que pensez-vous du forum? ; je trouve le concept génial, réunir tous les chefs d'œuvres sur un seul forum ça relève du grand art    Même si c'est un peu compliqué de s'y retrouver au début tenant compte du nombre d'informations à avaler, je pense que c'est juste une question de temps car vos annexes sont très claires. Les prédéfinis sont vraiment bien travaillés, ils donnent envie et chacun a sa petite particularité (les meilleurs sont déjà tentés   ). Et ce magnifique désign, j'aime le header et les teintes du forum. Bravo pour tout le travail accompli    ɤ Comment l'avez-vous découvert ? en fouillant un peu dans les partenaires des forums dont celui de chimère.  ɤ Code du règlement ; Validée par dieu un peu moins tout puissant !ɤ Célébrité choisie ; natalie portman. ɤ Credits (avatar, icon etc.) ; fynatalieportman (tumblr)