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 Nobles fréquentations Δ (Cellie)

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Farwil Selkis
Farwil Selkis
ɤ REGISTRATION : 01/05/2014
ɤ PARCHEMINS : 33
ɤ STATUT DU SANG : Roturier
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Yelderhil
ɤ METIER OU FONCTION : Prince marchand

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MessageSujet: Nobles fréquentations Δ (Cellie)   Nobles fréquentations Δ (Cellie) EmptyVen 9 Mai - 0:29

Nobles fréquentations Δ (Cellie) 343983joueraupoker

- Je déteste venir sur le continent.

Farwil Selkis parlait d’une voix douce, époussetant une poussière invisible sur la manche de son pourpoint gris et or, profondément engoncé dans un fauteuil de cuir bordeaux aux accoudoirs en merisiers gravé, dans un bureau du même tenant. Son visage montrait une affabilité trompeuse tandis que ses yeux gardaient une froideur glaciale, toujours fixés sur le visage de son vis-à-vis, un homme au beau visage blond assis à l’autre extrémité du bureau de bois rose, sur un fauteuil un peu moins massif et un peu moins confortable. L’individu hésitait visiblement sur la conduite à tenir et la réponse qu’on attendait de lui. Devait-il se répandre en excuses ? Oser demander pourquoi Selkis avait fait un si long déplacement ? Que fallait-il faire ? Et puis évidemment, la question centrale qui l’obsédait, qui envahissait son esprit, qui le plongeait dans une torture émotionnelle. Est-ce que Selkis savait ? Etait-il venu là parce qu’il était au courant ? Ce dernier sourit, d’un air mi-figue mi-raisin, et entrechoqua bruyamment la paume de ses mains, faisant sursauter le blond. Un serviteur en livrée entra dans le luxueux bureau, apportant une carafe de cristal et deux verres, remplis d’un alcool brun et clair.

- Vous prendrez un bien un peu de sulka, Nicolas ? C’est un alcool typique de la grande île, récent et très prisé de certains milieux. Je l’ai fait apporter avec moi spécialement pour vous, fit Farwil en gardant ce même sourire indéchiffrable sur le visage.

Le dénommé Nicolas hésita imperceptiblement, une goutte de sueur coulant le long de ses tempes. Mais il n’avait guère le choix. Il but. Immédiatement sa peau pâlit nettement, et ses pupilles s’étrécirent. Lui-même ne sembla pas se rendre compte du changement qui s’opérait, tandis que Farwil reposait son verre, dans lequel il n’avait pas bu, et souriait plus largement, son air pensif se transformant en une expression prédatrice.

- Oui décidément, Nicolas, je n’aime pas venir ici. Toutes sortes de gens, méchants, forts déplaisants, aimeraient m’enfermer dans un lieu au moins aussi déplaisant. Certes mon or et mes relations peuvent sembler de puissants boucliers mais enfin, le continent est si peu civilisé en certaines matières par rapport à la Grande Île… Enfin. Alors dites-moi, selon vous, pourquoi suis-je venu ?

- Je pense que vous êtes là parce que vous savez que je vous ai volé cette cargaison spéciale, lança Nicolas d’une voix sonore.

Un silence plana. Lourd. L’autre était horrifié par ce qu’il venait de dire, comme si sa bouche l’avait trahi. Ce qui était effectivement le cas. Dans un frottement de velours, Farwil Selkis se leva, et se positionna derrière Nicolas, avant de poser ses mains sur l’épaule du bavard, ayant définitivement perdu toute urbanité.

- Je n’étais pas sûr que ce soit vous, fit il d’une voix qui s’apparentait à un grondement sourd, non vraiment, je ne pensais pas que vous puissiez posséder l’audace suffisante pour un tel coup de main, et je vous croyais également plus intelligent. Vous pensiez vraiment que parce que je restais la majeure partie de l’année dans la Cité Libre, je ne viendrais pas alors qu’une cargaison spéciale avait disparu ? Je suis déçu. Non ne répondez pas, même si je sais que la solution alchimique glissée dans votre verre vous y pousse, je préférerais que vous me disiez comment vous avez procédé, et où se trouve ma cargaison spéciale.
Et l’autre s’exécuta. Racontant comment il avait escamoté cette caisse venue de la Cité Libre grâce à la complicité d’agents portuaires, contenant un précieux élixir curatif qui devait se vendre à prix d’or et pour lequel il cherchait un acheteur. Il raconta tant et plus, et cela écœura Selkis, qui laissa l’individu aux bons soins d’hommes d’armes qui vinrent dans la pièce pour emporter Nicolas. Dans un futur proche il serait vendu comme esclave à Yelderhill, et affecté aux tâches les plus douloureuses et humiliantes possibles. Secouant la tête, contrarié, Selkis donna quelques instructions et sortit du bureau, escorté par deux hommes gardes du corps en tenue urbaine. Immédiatement le bruit des rires et des chants vint à ses oreilles.

Il se trouvait, en effet, dans le couloir du Lys Pourpre, une maison de jeux, l’une des plus cotées de la capitale, qui lui appartenait entièrement quoique via des intermédiaires. Nicolas Walcescu tenait le lieu pour lui et était responsable de diverses autres affaires, et à en juger par ce serviteur qui courait en direction du bureau directorial, tous n’avaient pas été informés de son remplacement. Un garde s’interposa prestement pour lui barrer la route, et le serviteur de tempêter. Selkis s’interposa, toisant l’individu.

- Mon brave, Nicolas Walcescu est… indisposé. Un autre gérant a été désigné et arrivera dans une heure ou deux. Qu’est-ce qui vous cause tant d’agitation ?

- C’est que, monseigneur, répondit le valet, interloqué par le ton d’autorité employé, dame Cellie Stormrage vient d’arriver avec certains de ses nobles amis ! Une personne de cette importance, nécessite un accueil de la part du directeur Walcescu et…

Les pensées tournoient dans l’esprit de Farwil, et l’espace d’un instant moult considérations sont passées au crible. La fille de la Main. Proche non seulement du jeune roi mais aussi de moult autres nobles ! Le risque était grand de l’approcher…  Mais lier connaissance avec elle pouvait rapporter des bénéfices incalculables ! Même s’il était également possible que ce soit une sotte totalement incapable et qu’au final il n’y ait ni risques ni gains à craindre ou à espérer. Mais Farwil avait prospéré en prenant des risques calculés au bon moment et ce n’était qu’une de ces circonstances. Laissant le valet à sa confusion, et faisant signe à ses gardes de le suivre de façon discrète, le mage passa le couloir et accéda finalement à la Grande Salle des Jeux. L’endroit était magnifique. Décoré dans un style à la fois baroque et raffiné, des alcôves confortables parsemaient une salle ronde dont le sol n’était qu’un seul immense tapis de soie et de laine de plusieurs dizaines de mètres, représentant une saga épique de roi tantôt diplomate, tantôt chasseur, tantôt guerrier, tandis que les murs étaient parsemés de tapisseries ou d’aquariums où des murènes brillantes dansaient de façon hypnotique. Au cœur de tout cela, des tables de jeux de cartes, de dés, des roulettes, et moult autres divertissements convenus.

Selkis jeta un petit coup d’œil derrière lui et constata que ses gardes étaient bien invisibles, perdus dans la foule. Il fendit les bancs de nobles et des bourgeois en pleine conversation, saluant respectueusement tout à chacun, laissant la perplexité se répandre dans le sillage cet inconnu vêtu aussi élégamment qu’un grand noble et dont le maintien dénotait une inaltérable confiance. Selkis, donc, repéra rapidement Cellie Stormrage, qui était au centre de l’attention d’un groupe hétéroclite de nobliaux, à une table de cartes. Souriant, Farwil s’immisça au centre de cette compagnie, s’attirant des regards curieux.  Il s’inclina devant Cellie, courtoisement, mais pas aussi obséquieusement qu’elle devait en avoir l’habitude.

- Mes hommages, Dame Stormrage. Je suis Adrian Delamy, le propriétaire de cet humble établissement de jeux, que je vous sais gré d’honorer de votre grâce. Si je puis me permettre, nous avons ici quelques jeux plus confidentiels, réservés à une élite de nos invités les plus prestigieux, et je serais plus qu’honoré de vous montrer ces divertissements bien plus originaux que ceux qui nous entourent, si toutefois vous me permettez de vous ôter à votre plaisante compagnie, fit Farwil avec son sourire le plus doux et sa voix la plus mondaine.
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Cellie O. Stormrage
Cellie O. Stormragethe emperor
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 521
ɤ STATUT DU SANG : Noble
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Cahoridie
ɤ METIER OU FONCTION : Fille de la main du roi... Oisive naturellement

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MessageSujet: Re: Nobles fréquentations Δ (Cellie)   Nobles fréquentations Δ (Cellie) EmptyDim 11 Mai - 21:57

Nobles fréquentations
A thousand silhouettes dancing on my chest
Les jeunes gens étaient autour d'elle comme des abeilles autour du miel. Cellie Stormrage avait l'habitude de ce genre de marque d'affection, notamment lors de ses apparitions publiques qui se devaient d'être assez nombreuses aux vues de son statut et de son manque d'occupation. Il était vrai que l'ennui était une chose assez commune pour les personnes de sa condition, et que pour la combler, la lecture, et autres ouvrages conséquents, n'étaient pas forcément aptes à rassasier l'insatiable curiosité de la jeune femme. « Madame, vous nous accompagnerez surement dans un établissement qui nous est très connu ? Ce n'est pas un endroit malfamé et seule la meilleure des sociétés s'y fréquente. Nous ne pouvons y aller sans vous cela ne fait aucun doute ! » La blonde haussa un sourcil interrogateur, la meilleure des sociétés ? Ce mirage était-il donc possible ? Elle esquissa un léger sourire, son esprit piqué par l'intérêt que portait la jeune noblesse à cet endroit « Si vous ne pouvez vous passer de ma présence, me voilà bien résignée à vous suivre. » Après tout, qui remarquerait son absence ? Son souverain était bien trop occupé à gérer les affaires d'un royaume qui semblait être au plus mal, et son père ne se souciait guère de son sort depuis qu'elle était tombée malade il y a quelques années de cela. Et on ne pouvait lui en vouloir de souhaiter prendre quelques heures de bons temps, elle que si souvent on laissait de côté.
Une dame de sa qualité ne pouvant se permettre de sortir sans une escorte digne de ce nom, elle se vit attribuer deux gardes d'une taille plus qu'imposante et qui lui permettrait d'être en sécurité dans une atmosphère qui n'était pas toujours favorable à la noblesse.

Et la voilà, qui se trouvait entraînée dans la rue parmi quelques jeunes gens qui étaient pourtant censés représenter l'avenir de Kahanor. En cet instant Cellie se demandait ce que certains pourraient faire hormis bouffon du roi, avant de se rappeler que quand l'on naissait dans une des grandes familles, et que de surcroît l'on était un homme, il était toujours possible de trouver une activité utile au royaume. La jeune femme riait et plaisantait avec eux, et pourtant son esprit était à des kilomètres de là, embourbé dans des préoccupations qui n'avaient pas lieu d'être. Elle ne pouvait s'empêcher de penser à cette tentative d'assassinat, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'en ce moment même, il était possible qu'un nouveau complot se fomente contre son souverain et qu'elle était impuissante face à cette menace.
Le bâtiment vers lequel on la menait ne semblait; en effet, pas être côtoyé par la roture de la ville, et si elle suivit la marche que l'un de ses gardes ouvrait pour elle, il fallait avouer que déjà Cellie pouvait ressentir la passion que le jeu exerçait sur elle. Le but n'étant pas de perdre de l'argent, mais bien au contraire en gagner et le plus intelligemment possible. Hors nul ne semblait se méfier de la candeur et de la douceur apparente de la jeune femme qui pouvait s'avérer être un adversaire bien redoutable aux cartes, agaçant certains messieurs de l'assemblée.   

Alors en pleine partie de cartes avec certains de ses comparses, son regard fut attiré par un homme qui traversait la salle avec une grande aisance, et qui se dirigeait exactement vers sa propre table. Stoppant d'un geste discret l'avancée d'un de ses gardes qui commençait à fendre la foule, la fille de la Main observait l'homme qui la saluait d'un œil intrigué. « Et bien, vous me voyez enchantée Monsieur. Je vois que je n'ai nul besoin de me présenter, vous semblez bien informé de la clientèle qui vient ici dépenser son argent.» Elle posa distraitement ses cartes sur la table, une fossette venant doucement creuser sa joue « Permettez que je prenne congé de ma... plaisante compagnie. » Se relevant de sa chaise, elle eut un sourire pour ses partenaires de jeux « Je suis navré de vous abandonner, mais ce Monsieur a piqué ma curiosité. Je vous souhaite bonne chance.» Ils la saluèrent, tandis qu'elle tournait les talons, se dirigeant vers le maître des lieux avec une certaine confiance. La salle qu'il venait de mentionner ne devait être guère loin, et elle le suivit sans pour autant que ses lèvres ne cessent d'être étirées par un sourire. Cellie ne put s'empêcher de rajouter plus loin « Vous souhaitez me parler en privé n'est-il pas ? » La jeune femme était presque certaine que c'était le cas. Pourquoi ? Parce que s'il réservait cette salle uniquement pour ses clients ayant un certain rang social, ses comparses auraient certainement pu y être conviés également. Certains étant même ses cousins, il ne faisait presque aucun doute que c'était elle en particulier qu'il souhaitait voir. Peut-être se trompait-elle... mais en ce cas, cela se vérifierait dans les minutes qui allaient suivre.


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Farwil Selkis
Farwil Selkis
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MessageSujet: Re: Nobles fréquentations Δ (Cellie)   Nobles fréquentations Δ (Cellie) EmptyMar 13 Mai - 8:45

- Certes, dame Stormrage, je souhaiterais, en fait, vous demander une faveur plus ou moins considérable selon le point de vue, mais tout de même, je me sentirais fort mal de n’être que quémandeur, et avant d’entrer dans le vif du sujet, puis j'aimerais vous prier de me suivre encore un peu vers ces divertissements que j’ai évoqué et qui ne sont point une ruse pour vous entretenir isolément, répondit Farwil avec un sourire charmant tout en tendant son bras. Puis-je ?

En parfait galant, Selkis laissa la jeune femme prendre son bras offert, et ils marchèrent d’un pas lent et badin à travers les couloirs de l’établissement de jeux. Petit à petit le son de la foule décroissait et l’animation disparaissait, tandis que les gardes se faisaient plus présents, dans des couloirs moins éclairés à l’ambiance plus feutrée. Ils croisèrent, dans la direction opposée, un couple passablement éméché qui murmurait sur un ton conspirateur, ce qui ne fut pas pour déplaire à Farwil, qui commençait à s’inquiéter de ce qu’une jeune fille impressionnable pourrait penser de l’homme qui l’entraînait ainsi à l’écart. Enfin non pas qu’il ne la trouvait pas à son goût, cela dit…

Mais l’affaire était tout autre. Ils continuèrent donc d’avancer, jusqu’à être interrompus par deux hommes à l’allure plus martiale que le simple personnel de sécurité croisé jusque-là, qui barrèrent la route à Farwil et à sa compagne sans dire un mot. Le mage sortit d’un poche de sa veste un objet indéterminé, qu’il montra d’un geste vif aux deux cerbères, qui s’inclinèrent docilement et s’écartèrent.

- Le lieu où je vous emmène est réellement confidentiel, ma chère, seule une petite poignée de nobles, choisis non pas seulement en fonction de la puissance de leur lignée, mais aussi de leur… caractère, si je puis dire, et de leurs dispositions, en ont connaissance. Il n’est pas « illicite » à proprement parler, puisque sa seigneurie la Main, votre père, connaît son existence et qu’il a déjà honoré les lieux de sa présence, mais assurément ce n’est pas le genre d’endroits auquel vous êtes h habitué. En fait seuls les clients, disons, plus âgés, aux goûts plus affirmés, y sont d’habitude conviés mais je crois pouvoir dire que vous vous ennuyez, dans tout ce faste et toute cette routine qui vous environne, et je pense que cet ennui se dissipera rapidement quand nous serons arrivés. Encore un peu de patience…

L’ambiance changeait, subtilement, au fur et à mesure que Farwil les rapprochait de leur destination. Les couloirs étaient de plus en plus peuplés et s’enfonçaient lentement sous le sol, tandis que les gens que l’on y croisait étaient d’une allure subtilement différente. C’était difficile à expliquer mais d’aucuns pourraient dire qu’ils avaient plus de « consistance » que les nobles du salon commun.

Oui, il y avait des hommes aux cicatrices sorties d’un récit de bataille, d’autres dont le regard était aussi scrutateur que celui d’un fauve prêt à bondir, tandis que les femmes affichaient un air rusé ou se déplaçaient avec une grâce féline et presque menaçante. Oui, tous avaient l’air de connaître la vie sous ses aspects les moins policés et les plus hors du commun. Certains jetèrent des regards franchement intrigués sur Cellie, et un noble à la solide veste de voyage échangea une remarque clairement moqueuse avec un officier de haut rang en grand uniforme. Selkis les fit taire d’un regard glacé, et l’officier eut une inclinaison du buste, comme pour s’excuser.

- Je vous prie d’excuser ces ruffians, tous nobles qu’ils soient, ils n’ont pas l’habitude de voir une dame de votre beauté et de votre… innocence, dirais-je, dans cette section de mon établissement, fit Farwil avec un sourire contrit.

Finalement le couple parvint devant une grande porte de bronze, sur laquelle était gravée une scène de chasse très détaillée. Elle était à demi ouverte, et Selkis poussa Cellie à passer la première avant de s’engouffrer à sa suite. Ils débouchèrent dans une grande pièce sphérique. Le plafond était un dôme évasé, tandis que le sol était composé de deux hémicycles distincts l’un de l’autre, séparés par une travée de verre sous laquelle moult créatures marines de petite taille s’ébattaient dans une eau turquoise.

Mais la couleur dominante des lieux était le rouge, et plus particulièrement le carmin et le sanguin. En effet, les lanternes étaient enveloppées de tissu pourpre, tandis que la plupart des tapis reflétaient cette couleur et que les gradins des hémicycles étaient recouverts de belles banquettes de la même teinte. Cela ajouté à une certaine obscurité, à une pénombre, l’ensemble évoquait quelque lieu scandaleux où se perpétueraient quelques vices inavouables, ce qui, en fait, n’était pas très éloigné de la vérité.

- Vous êtes, dame Stormrage, dans ce que nous appelons « le dôme du risque ». Un nom qui s’est imposé rapidement vu le jeu que l’on y pratique. J’attire votre attention sur les tables, en dessous des gradins, autour de la travée aquatique.

En effet. Des grandes tables, pour six, étaient disposées çà  et là, de façon à ce que depuis les banquettes les spectateurs puissent avoir une vue parfaite sur les événements. A chaque table, des nobles et des riches marchands, vêtus de somptueux atours, mais au comportement… trouble. Certains criaient de colère, d’autres pleuraient à chaude larmes, d’autres tentaient d’embrasser leur voisinage, d’autres encore étaient effondrés et semblaient plus morts que vifs.

Ce déchaînement émotionnel se faisait sous la surveillance d’hommes, vêtus de robes noires, qui passaient entre les tables, surveillant les parties qui s’y déroulaient, car jeu il y avait, manifestement. Chacune des six personnes de chaque table avait un certain nombre de cartes en main, et parfois également des dés. Mais, plus étrange, à côté de chaque table il y avait un petit plateau ouvragé sur lequel reposait un ensemble de flacons contenant des substances brillantes et étranges, que buvaient certains des joueurs et qui semblaient avoir un effet foudroyant sur leur équilibre émotionnel. D’autres choses étaient aussi insolites qu’impressionnantes.

Au nord de la pièce, en effet, un mur indépendant du reste de la pièce était élevé et un ensemble de cartes de Kahanor, extrêmement détaillées, y était accrochées, diverses personnes gravitant autour et débattant avec animation en montrant tel ou tel petit bout de territoire. Enfin, des gardes armés faisaient circuler des charriots vers les tables de jeu, chaque chariot contenant énormément d’or, de pierres précieuses et de richesses assez considérables pour émoustiller le plus blasé. Enfin, ces mêmes gardes attrapaient parfois des joueurs et les emmenaient sans ménagement, malgré leur noble statut, vers une porte noire au fond de la grande pièce. Farwil se tourna vers sa jeune compagne, visiblement déboussolée.

- Vous reconnaissez quelques noms célèbres et quelques têtes influentes, je gage ? Et évidemment vous vous demandez qu’est-ce que peut bien être ce drôle de jeu. Mais peut être que vous êtes inquiète, aussi. Si cette inquiétude surpasse votre curiosité, séparons-nous ici, sans rancunes. Sinon je peux vous expliquer ce qui se passe dans le dôme du risque et à quel jeu s’adonnent ces gens, et croyez-moi cela vous surprendra, et, peut-être, si vous aimez le scandaleux et le souffreteux, vous fascinera, fit Farwil avec un clin d’œil espiègle.
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Cellie O. Stormrage
Cellie O. Stormragethe emperor
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MessageSujet: Re: Nobles fréquentations Δ (Cellie)   Nobles fréquentations Δ (Cellie) EmptyJeu 29 Mai - 20:47

Nobles fréquentations
A thousand silhouettes dancing on my chest
Un sourire entendu vint parer le visage de la jeune demoiselle qui vint s'accrocher avec douceur au bras du propriétaire de l'établissement, effleurant du bout des doigts le tissu de son vêtement de fort belle qualité. Il ne semblait pas dépourvu de moyen, bien loin de là, ce qui lui inspirait bien plus confiance qu'un malandrin de passage. « Et bien monsieur Delmy, vous me semblez être un personnage emprunt de mystère. Peut être ne devrait je pas me fier à vous. » lui dit-elle tandis qu'elle calait le rythme de ses pas sur les siens, avançant à pas lent à travers la foule qui peu à peu devenait plus disparate. Les hommes d'armes se faisaient de plus en plus présents autour d'eux, le lieu devait vraiment être confidentiel et inaccessible à la plupart des clients. Cellie observait attentivement son voisin ainsi que le moindre de ses gestes, ainsi que ceux des personnes encore présente autour d'eux. Deux hommes firent un mouvement pour leur barrer l'entrée avant de leur laisser le passage lorsque le propriétaire leur montrait un objet que la jeune femme tenta de distinguer sans grand succès.
Lorsqu'il lui annonçait que son père était au courant et venait parfois en ces lieux, la Stormrage haussa un sourcil. Elle avait beaucoup de mal à imaginer son paternel s'adonner au plaisir du jeu, mais après tout elle ne semblait le connaître que si peu. Cellie s'était toujours trouvé écartée de Phinéas, d'abord par son statut de femme mais aussi à la déception qu'elle c'était vu lui infliger en tombant malade quelques jours avant ses noces royales. Le rapport entre la fille et le père n'était pas au beau fixe, bien au contraire, et les rares fois où ils se trouvaient tout les deux seuls on pouvait sentir leurs orgueils s'affronter dans un débat silencieux. La Main ne voyait en cette fille que déception et inutilité, tandis que la rancoeur submergeait le coeur de la jeune femme. Si il trempait dans des affaires louches, elle aurait surement été la dernière à être mise dans la confidence. Elle hochait lentement la tête à ses mots, sans rien dire, se contentant de le suivre malgré l'impatience qui venait de plus en plus presser son âme. Elle voulait savoir ce qu'il se dissimulait derrière cet établissement, ce qu'il pouvait bien renfermer d'aussi particulier pour prendre tant de précaution.

C'est après avoir traversé quelques couloirs supplémentaires que la vérité lui sauta aux yeux. En réalité le véritable établissement se trouvait dans les entrailles même, les jeux édulcorés que l'on pouvait trouver en surface n'était qu'une simple couverture pour dissimuler quelque chose de plus grandiose, des personnages plus singulier et dont certains l'observait avec une grande insistance qui fit légèrement rosirent les joues de la jeune demoiselle. Une remarque peu flatteuse fut échangé ce que son voisin tenta prestement de corriger. « Il semblerait que l'innocence est parfois la meilleure armure dont peut se parer une femme. » fit-elle en haussant légèrement les épaules, tournant son regard glacial vers les deux hommes, feignant l'indifférence la plus totale malgré l'accélération des battements de son coeur. Une Stormrage ne pouvait pas montrer sa peur, en particulier devant des étrangers. Elle ne pouvait que maintenir son rang.

Elle laissa son regard s'abandonner sur les décors de la pièce tandis qu'il la conduisait vers une autre. Et si Cellie était habitué au luxe du palais, ici tout semblait avoir une consistance bien différente, bien plus... exotique. Elle admirait la qualité des décors, ainsi que la prolifération des couleurs, dans un silence respectueux. Mais ce fut les tables disposés au centre d'un immense dôme qui piquait sa curiosité. La jeune blonde fronça légèrement les sourcils, lâchant le bras d'Adrian, elle se rapprocha gardant tout de même une distance respectable afin de mieux observer l'étendu de l'endroit. N'écoutant que distraitement ses paroles elle se retourna vers son interlocuteur, les questions se bousculant dans sa tête avec vivacité. « Je suis bien loin d'être effrayé messire. Aussi j'aimerai beaucoup comprendre et j'espère que vous m'autoriserez à vous poser quelques questions. » Lissant un pli de sa robe, elle désigna les personnes aux tables tandis que l'un d'eux se levaient hurlant de rage, faisant légèrement sursauter Cellie qui porta une main à sa poitrine « Pourquoi ces gens sont ainsi ? » Elle soupçonnait quelques substances illicites derrière pareil comportement, et si elle n'en fut guère apeurée, elle en fut plutôt intriguée. « Je préfère vous dire, monsieur, que je suis d'une insatiable curiosité, et que tant que je n'aurais pas compris ce qu'il se trame par ici, je ne vous laisserais sans doute aucun répit.» reprenant son souffle, et calmant comme elle le pouvait les battements précipités de son palpitant, la jeune femme reprit, scrutant son interlocuteur comme si elle cherchait à lire dans son âme. « Pourquoi m'avoir montré cet endroit ? »


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Farwil Selkis
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MessageSujet: Re: Nobles fréquentations Δ (Cellie)   Nobles fréquentations Δ (Cellie) EmptyVen 30 Mai - 19:03

- Je ne saurais déplorer l’insistance d’une noble dame dotée d’autant de grâce et de charme que vous, chère invitée. Et je suis plus qu’heureux de voir votre réaction vis-à-vis de ces petits plaisirs interdits auxquels s’adonnent ces gens, je ne vous cacherais pas que je craignais un accueil plus mitigé mais il est bon d’avoir… l’esprit large. Si vous voulez bien me suivre, termina Farwil avec son sourire le plus plaisant.

Selkis descendit les marches vers les tables précautionneusement, slalomant entre les hommes en noirs qui le regardaient d’un air interloqué et faisaient étalage de zèle sur son passage, évitant les joueurs en pleine confusion. L’un d’eux, d’ailleurs, en proie à une colère qui le faisait se teinter d’écarlate s’apprêtait à bondir sur le mage avant qu’un garde ne l’assomme d’un coup bien placé. Sans autre incident, Stormrage et son hôte parvinrent à une loge placée au sommet d’un amphithéâtre. Les gardes qui jusque-là les avaient escortés discrètement dans la salle s’éloignèrent, laissant Cellie découvrir les lieux où se trouvaient un grand sofa et divers plateaux d’alcool et de douceurs. Et, plus insolite, du côté de la loge ouvert vers le bas des gradins, une grande plaque de verre qu’on pouvait incliner plus ou moins fortement depuis le sofa à l’aide d’un levier greffé à un pilier de bronze. Une fine mécanique bien ouvragée, assurément.

- Je vous en prie, asseyez-vous, dame Stormrage, fit Selkis d’une voix douce avant de prendre place à côté d’elle, et laissez-moi vous expliquer. Depuis cette position et à l’aide de ce verre grossissant, vous pouvez scruter les parties de jeu en toute sérénité. Quel jeu me demanderez-vous ? C’est assez simple en fait. C’est un jeu de cartes. Il y en a de différentes sortes, avec différents effets. La stratégie et une touche de chance sont nécessaires pour vaincre… ainsi qu’un solide contrôle de soi. Parce que, bien sûr, ce n’est pas qu’un jeu de cartes. Tenez, si vous me permettez.

Farwil prit les mains de la jeune femme dans les siennes et lui indiqua comment faire pivoter puis comment incliner le verre en direction d’une table de jeu, se souvenant avec un amusement caché de la dernière fois qu’il avait entraîné une femme dans cette loge et qu’il s’était tenu aussi proche d’elle. Sans rien montrer de ces pensées luxurieuses, il continua son explication.

- Voyez. Sur cette table, le noble sieur Hojfell vient de perdre une manche. Les défaites et les victoires de manches se divisent en minimes, signifiantes et majeures. Selon le degré de la défaite subie par le perdant, le gagnant lui fait boire une certaine quantité d’un des liquides que vous voyez… attendez, déplacez légèrement comme ceci, voilà, ici. Chacune de ces décoctions est une ingénieuse préparation chimique, scientifique voyez-vous. Et chacune a pour effet de produire une certaine émotion sur le buveur. Le liquide rouge, là, suscite la colère, le liquide bleu suscite la tristesse et l’accablement, tandis que le jaune excite la joie et la félicité la plus abrutissante, et ainsi de suite. Tout l’intérêt de ce jeu est de contrôler ses émotions et de résister à ces vagues qui vous submergent tout en continuant à jouer ses cartes avec méthode et ingéniosité. Et vu l’enjeu c’est compréhensible. Oui parce qu’on mise bien autre chose que de l’argent…

Selkis fit signe à Stormrage de se détourner un moment du verre grossissant et de se retourner. Le mage se leva pour ouvrir le volet sud de la loge afin de permettre à la jeune femme d’avoir une vue sur les grandes cartes qui parsemaient le mur du fond sur lequel s’affairaient toutes sortes de commis ainsi que plusieurs joueurs à la mine défaite sous les regards goguenards d’autres rieurs dont l’expression, elle, était victorieuse.

- Oui, sur ce jeu la mise de base ce sont les terres. Oh bon il ne peut pas se produire de grands changements dans les frontières du royaume, toutefois la perte d’une mine d’argent ou d’un petit port en voie de développement est bien plus redoutable pour une maison noble en phase d’ascension que n’importe quelle somme d’argent. Assurément cela donne des frissons aux joueurs mais… ce n’est pas pour ça que la plupart viennent, parce qu’au final ce n’est qu’un pari matériel, sans conséquences immédiates et redoutables, non…

Fermant le volet précédent, Selkis en ouvrit un autre, et pointa théâtralement du doigt la grande porte noire où deux hommes vociférants et pleurants étaient traînés, suivis, si on regardait bien, d’une femme et d’un homme qui riaient en chuchotant.

- Non la vraie mise, ici, ce qui les excite, ce qui les terrorise et les électrise, c’est le physique. Il y en a qui ne peuvent miser de mines ou de plaines ou de terrains boisés ou toute autre terre ayant de la valeur alors ils compensent. Un noble pariera que s’il perd, il devra se faire couler une dizaine de bougies brûlantes sur le dos, tandis qu’un autre s’engagera à réaliser quelque action humiliante sous le regard du gagnant, ou qu’un autre pariera qu’il pourra tenir plusieurs heures avec d… Hum. Quoiqu’il en soit les supplices du perdant son rarement définitifs. Un noble de très haut rang ne pourrait perdre une main sans qu’on lui demande d’où vient cela voyez-vous, bien qu’il y ait eu des cas comparables. Toutefois pour reprendre l’exemple des bougies, quoique cela soit invisible en société, il y a toujours le risque de perdre les sensations dans une partie du corps.

Laissant le temps à la jeune femme d’assimiler tout cela, Selkis vint s’asseoir posément à ses côtés et picora dans la corbeille de fruits, appréciant la saveur à la fois douce et acidulée des fraises importées de Sermar, dégustant l’onctuosité entêtante d’une liqueur de prunes qui avait cette spécificité de vous envahir le palet dans un premier temps puis de refluer, laissant à vos papilles l’illusions que tout était finie, jusqu’à ce qu’un arrière-goût fasse son apparition et offre une suavité différente.

- Pour répondre à votre question de tout à l’heure… Je compte vous demander une faveur, à la fin de notre rencontre, et c’est une faveur qui ne sera pas dangereuse pour vous ni vraiment compromettante mais qui suppose une certaine confiance. Alors pour cimenter une relation de confiance, quoi de mieux que de vous faire découvrir un petit secret dont vous ignoriez l’existence et qui possède un caractère sulfureux, donc quelque peu excitant.

Selkis se coula dans le sofa avant de jeter un regard scrutateur et un peu impudent à son invitée, ses yeux rencontrant les siens.

- Bien sûr tout cela peut aussi vous apparaître fort choquant. L’êtes-vous, choquée ?
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Nobles fréquentations Δ (Cellie)

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