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 [Sohane] L'ennemi de mon ennemi... roh on connait la suite

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Matrim Wodenaz
Matrim Wodenaz
ɤ REGISTRATION : 20/04/2014
ɤ PARCHEMINS : 25
ɤ STATUT DU SANG : Cul-terreux de base
ɤ METIER OU FONCTION : Mercenaire

[Sohane] L'ennemi de mon ennemi... roh on connait la suite Empty
MessageSujet: [Sohane] L'ennemi de mon ennemi... roh on connait la suite   [Sohane] L'ennemi de mon ennemi... roh on connait la suite EmptyLun 23 Juin - 17:57

Voilà un contrat qui se terminait bien.

Leur client avait été amené sain et sauf à sa destination et, vu l'humeur d'Allen à la fin du voyage, le plus tôt avait été le mieux. Il avait passé les derniers jours à marmonner à propos d'un repas raté, d'un chef-d'œuvre culinaire gâché par l'apparition d'une femme qu'il qualifiait de toutes les invectives qu'il avait pu apprendre après des années passées sur un navire pirate, puis dans des tavernes. Sans compter celles qu'il inventait sur le coup, avec une originalité qui aurait pu être louable dans d'autres circonstances.
Cela aurait fait sourire Mat s'il avait pu chasser de son esprit toutes les incohérences qui avaient entouré ce contrat.

Le client lui avait paru suspect dès leur rencontre, dans une taverne respectable à deux semaines de voyage de là. Tout en lui avait des allures de marchand : il portait des vêtements de soie, des bijoux dorés qui clinquaient autour de son cou, des bagues faites de diverses pierres précieuses et un sourire qui disait clairement qu'il aurait pu vendre sa mère si le prix était correct, et qu'il repartirait au moins avec la votre en échange. Il prenait grand soin de son apparence, et profitait de chaque occasion pour recouvrir sa nuque d'une huile parfumée à l'odeur de lavande qui, il fallait le reconnaître, avait surtout tendance à donner la nausée à Mat. Chaque matin, il rasait sa barbe dans des motifs arrondis presque envoutants, laissant toujours sa lèvre supérieure propre de tout poil.
Mais il était évident que tout cela n'était qu'un leurre. Ses bottes étaient de bonne facture, mais elles n'étaient pas aussi ostentatoires que le reste. Il était évident qu'elles avaient déjà vu de nombreuses lieues, et pas forcément sur des routes pavées. Un morceau de cuir arraché par-ci, un morceau de boue incrusté par là... Un marchand aussi riche, aussi fier de son succès, utiliser ses jambes alors qu'une calèche aurait pu l'emmener aussi loin, plus rapidement et en attirant davantage l'attention sur sa richesse et son succès en affaires ?
C'était aussi logique que d'engager deux jeunes mercenaires sans aucune réputation pour assurer sa protection, en leur payant sans même une once de négociation une somme qui aurait permis d'engager dix brigands quelconques pour le même travail. Aussi logique que de prétendre venir du Nord alors que son accent portait de légères traces - bien dissimulées - de l'est du pays, le type de traces que l'on ne pouvait pas effacer malgré des années d'entrainement et de pratique.

Aussi logique que de se prétendre un simple marchand mais de se faire attaquer par un assassin entrainé là où un marchand normal aurait simplement attiré une attaque de voleurs de grands chemins...

Mat se retint de gratter le pansement de son torse, là où la lame de la tueuse l'avait effleuré et aurait sans doute percé la chair s'il n'avait pas réussi à interposer son ashandarei - sa lance, comme insistait Allen qui n'arrivait pas à voir la différence - au dernier moment. Ce combat avait épuisé les deux mercenaires plus qu'ils n'auraient cru cela possible. La personne qui avait engagée une tueuse pareille tenait à voir le "marchand" mort, peu en importait les raisons.

Dès son arrivée elle avait réussi à faire quelque chose dont peu d'hommes peuvent se vanter : elle avait pris Mat et Allen par surprise, renversant la casserole sur le feu au moment de son attaque pour aveugler Mat avec son contenu.
Allen avait réagi en premier, dégainant son épée immédiatement et frappant... le vide. A peine avait-il dégainé qu'elle avait déjà changé d'angle d'attaque, visant Mat, imaginant qu'il serait une proie plus facile. L'ashandarei était à ses pieds et il avait trébuché en évitant le contenu de la casserole. Ce n'est qu'en lançant une bûche encore brulante vers la tueuse qu'il réussit à la distraire suffisamment pour ramasser son arme et se relever.
Les trois combattants avaient échangé quelques coups avant que l'assassin ne décide qu'une attaque aussi frontale ne marcherait pas et réussisse à leur échapper. Non pas qu'ils aient tenté de la poursuivre... Tous les deux étaient essoufflés et n'avaient aucune envie de se jeter dans les pièges qu'elle aurait pu dresser pour couvrir sa fuite. Une fois l'adrénaline retombée, Mat réalisa qu'il était blessé à plusieurs endroits. Légèrement, pour la plupart, mais ce n'en était pas moins effrayant: il avait tant du se concentrer qu'il n'avait pas pris conscience des blessures qu'il avait subi...
Peu désireux de laisser une autre chance à la tueuse, ils avaient passé le reste du voyage sur leurs gardes, renforçant leur vigilance et installant régulièrement des pièges autour de leur campement. Mais ils comprirent rapidement que la tueuse avait abandonné sa proie.
Selon Mat, ce comportement n'était pas logique : l'attaque avait été planifiée, calculée, et réalisée avec une volonté de fer. Il ne voyait pas quelqu'un comme ça simplement abandonner à la première difficulté...

Il chassa ce raisonnement de son esprit. En quoi cela lui importait-il maintenant ? Sa bourse était pleine et son client était bien arrivé. Ils avaient passé la soirée à la taverne avec lui pour s'assurer que leur nom serait bien entendu par d'autres clients potentiels. Le client avait raconté leur aventure à bien des marchands, transformant leur escarmouche avec la tueuse en un dernier carré épique, digne des récits des bardes et des ménestrels. Mat n'appréciait pas particulièrement ce type d'exagérations mais, feignant l'indifférence en remplissant sa bourse à coup de dés, il avait fini par attirer l'attention d'un autre marchand qui leur avait offert une lettre de recommandation pour un travail du même acabit. Il leur suffisait juste de retourner à leur point de départ, et l'or qui leur avait été offert en paiement à l'avance couvrirait largement leurs frais de voyage.
Ils avaient acheté quelques provisions et étaient repartis dès le lendemain. Leur voyage les avait amenés à longer une forêt peu agréable et mal fréquentée, si l'on croyait ce qu'en disait le tavernier. Mais les taverniers avaient tendance à colporter les rumeurs aussi vite qu'une flèche touchait sa cible, et l'attention de Mat était davantage portée sur le fait de deviner ce qu'Allen allait préparer pour le diner de ce soir.

A en juger par le fumet qui s'était dégagé du campement avant que Mat ne parte chercher du bois pour la nuit, son compagnon d'armes avait décidé de préparer un ragout dont il avait le secret. Même si Matrim connaissait ses recettes, et qu'il avait parfois tenté de les suivre à son tour - sans jamais le dire à Allen -, il n'arrivait toujours pas à comprendre ce qui faisait que l'ancien maître queux réussissait toujours à obtenir tant de parfum et de saveur dans ses repas. Surtout lorsque l'on connaissait les ingrédients qu'il utilisait. Mat haussa les épaules. Certains mystères n'étaient décidément pas faits pour être résolus.
Il  avançait dans les bois avec précautions, faisant de son mieux pour ne pas faire craquer de brindilles ou glisser de pierres. Il ne craignait pas de se faire attaquer, pas plus que d'habitude, mais il ne se passait pas un jour sans qu'il regrette de ne jamais avoir appris à chasser en forêt. Plusieurs cerfs ou lapins lui avaient échappé à cause de cela, et ils avaient du se contenter de racines pour le dîner plus de fois qu'il ne voulait le compter...

Soudainement, il s'arrêta. Plusieurs formes se déplaçaient à une vingtaine de mètres devant lui. Des humains, et qui tentaient de ne pas se faire repérer. C'était du moins ce que laissait penser l'inclinaison de leur dos, l'absence de paroles, et la lenteur de leur démarche. Un frisson lui parcourant l'échine, Mat posa les branches de bois mort qu'il avait ramassé avant de se saisir de son ashandarei.
Il tenta de se rapprocher, conscient du moindre craquement de brindille sous ses pieds, et dut se retenir de jurer à chaque fois que cela se produisait. A chaque instant, il s'attendait à voir un des hommes se retourner à cause du bruit et avertir ses camarades. Mais, que ce soit parce qu'ils étaient trop concentrés sur leur proie, ou parce qu'ils attribuaient ces bruits à leurs compagnons de larcin, les hommes ne se retournèrent pas.
Mat en comptait une douzaine, autant qu'il le pouvait vu que certains étaient cachés par les arbres. Leur tenue était dépareillée, tous habillés d'un mélange illogique de lin, de laine, ou même de soie pour certains... Certains étaient plus jeunes que Mat, d'autre assez âgés pour avoir été le père de Fabio. Mais tous portaient au moins une arme visible. Et aucune arme tranchante, nota Mat : quelle que soit leur proie, ils ne voulaient pas faire couler de sang ou risquer de la tuer par inadvertance. Les armes contondantes étaient idéales lorsque l'on voulait faire des prisonniers...
Se rapprochant encore, Mat observa le groupe de façon plus détaillée et repéra rapidement ses membres les plus dangereux. Ceux qu'il devrait abattre avant qu'ils n'aient le temps de réaliser ce qui se passait.
Priant les dieux pour qu'ils ne l'abandonnent pas maintenant, il se glissa lentement derrière un homme à l'arrière du groupe, entendant un bruit proche de dés qui roulent sur une table. Il n'avait aucun doute sur le fait qu'il était le seul à entendre ce bruit...

Sa cible était torse nu, avec un dos si velu qu'on aurait pu le prendre pour un grizzli dressé par un cirque et déguisé en homme. L'homme, que Mat nomma inconsciemment Ours, mesurait près de deux mètres de haut, même si ses cheveux gras et emmêlés ajoutaient facilement cinq centimètres ) cette mesure. Il dégageait une odeur rance de transpiration et de vin bon marché. Il tenait fermement un gourdin aussi gros que sa cuisse. Mat passa sa lance devant la gorge de l'Ours et la tira rapidement en arrière, broyant sa trachée aussi rapidement qu'il le pouvait. Le seul bruit qui en sortit fut proche d'un rot, et ne provoqua comme réaction que des rires étouffés, rapidement réduits au silence par un chuchotement de la part de celui qui semblait être le chef de ce groupe.
Gardant sa pression sur la gorge de l'Ours, Mat dégaina sa dague et la lui planta entre les côtes. Toute résistance cessa et l'homme s'affala au sol, au milieu des branches et des feuilles, le sang qui coulait de sa plaie presque invisible dans le rouge du coucher de soleil.
Le second homme fut tué aussi rapidement et discrètement, sans même provoquer la moindre réaction de la part de ses camarades.
Alors que Mat s'apprêtait à abattre le troisième, il entendit un cri venir de plus loin en avant. Un cri de femme. Ce cri lui semblait étrange, comme s'il n'avait pas été provoqué par de la peur ou de la surprise.  Mais il fut rapidement noyé par un cri similaire, provenant d'une dizaine de gorges, masculines cette fois. Et provenant de l'autre côté de la clairière où se trouvait la femme qui avait criée.

Le groupe que Mat suivait n'était pas seul.

Déconcentré par les cris, il ne réalisa que trop tard que l'homme à la tête de son groupe s'était retourné pour donner de nouvelles consignes... et avait vu ses deux hommes à terre, et un mercenaire derrière un troisième d'entre eux.
Un premier coup de massue manqua de le cogner en pleine tempe, ses réflexes lui permettant de le prendre en plein front à la place. Il tomba au sol, gardant fermement sa prise sur l'ashandarei.
Le premier homme qui se jeta sur lui s'écroula, ses deux genoux brisés par l'impact du manche de l'ashandarei. Mat acheva l'homme d'un coup de poing dans la gorge sans même y réfléchir.
Il conjura le vide et la flamme, ne faisant qu'un avec son arme et avec son objectif: la clairière d'où provenait le gros des cris. Certains d'entre eux semblaient déjà s'être mués en cris de douleur et, étrangement, la femme ne criait plus.
Une marchande escortée par des gardes, tétanisée par la peur ? Ou bien peut-être avaient-ils déjà réussi à l'assommer et maintenant s'affrontaient-ils pour savoir qui aurait le droit de profiter de leur lot en premier...
Ces deux pensées flottaient dangereusement hors du vide, et Mat les força à rejoindre la flamme jusqu'à ce que sa concentration soit maximale.

Le temps semblait presque s'être arrêté. Il vit un homme avec un marteau se jeter vers lui. Il attendit un battement de coeur, deux battements de coeur... avant de faire un pas en arrière et de trancher l'arme au niveau de son manche. La puissance de son coup et l'élan de l'attaquant projetèrent la tête du marteau en arrière, prenant par surprise un deuxième assaillant qui s'écroula sans même réaliser ce qui lui était arrivé.
Faisant un pas de côté, Mat évita l'homme qui tenait encore le manche de son marteau et, passé derrière lui, lui trancha les tendons d'un rapide coup de lance. Il ne valait pas la peine d'être achevé. C'aurait été du temps perdu, du temps dont Mat avait désespérément besoin pour rejoindre son objectif, cette femme qui semblait avoir besoin d'aide...
Esquivant les attaques et contre-attaquant sans même y réfléchir, Mat atteignit l'orée de la clairière... et le vide se brisa lorsqu'il vit ce qui s'y passait.
Plusieurs bandits étaient déjà par terre, morts ou agonisant, et ceux qui restaient - au moins une dizaine - semblaient effrayés de s'approcher de la femme qui se trouvait devant eux.

Par la fesse droite de l'ours des glaces, les dieux ont vraiment un sens de l'humour plus mauvais que ma cuisine...

La fameuse femme en détresse, la pauvre femme-marchand qui se trouvait à la merci des bandits était en train de les tuer un par un, avec autant de dextérité qu'elle en avait eu en attaquant le campement de Mat et Allen quelques jours plus tôt... Mat vit l'un des hommes attaquer et se faire trancher la main avant de tomber au sol en hurlant de douleur. Le mouvement avait presque été trop rapide pour l'oeil nu...

Ce fut l'attaque qui mit fin au statu quo. Tous les bandits s'élancèrent en même temps vers la tueuse. Mat resta figé un battement de coeur. Quelle raison avait-il d'avancer ? Cette femme avait tenté de les tuer, Allen et lui. Elle l'avait blessé, et avait disparu. Et elle semblait savoir se défendre seule.

Mais avait-elle réellement tenté de le tuer lui ? Elle voulait son client, il n'avait été qu'un obstacle. Et, s'il n'avait pas eu ce préjugé, aurait-il hésité plus d'un instant avant de se jeter pour la défendre ? Il n'avait pas hésité, avant de voir que c'était elle... Elle avait beau être douée, cela ne suffisait pas. Le poids du nombre se ferait sentir. Celui de la fatigue. Peut-être la chance tournerait-elle et un homme arriverait-il à la désarmer ou à l'assommer. Méritait-elle vraiment de subir le destin que ces hommes allaient lui réserver ?

Mat, maudissant les dieux et surtout sa propre stupidité, appela à nouveau la flamme et le vide. La flamme se nourrit de toutes ses émotions et, encore une fois, il ne faisait qu'un avec son arme, avec le sol en pente sur lequel il se trouvait, avec les ennemis. Il sourit, calme comme il l'était toujours avant de que sa flèche ne trouve sa cible. Son ashandarei décapita le premier bandit avant même qu'il ne se rende compte de sa présence. La lame aussi longue qu'une épée courte traversa la cage thoracique du second, qui allait attaquer la tueuse dans son angle mort.
Rapidement, les bandits se rendirent compte que rien n'était aussi facile qu'ils l'auraient cru avant le début de leur attaque : ils étaient une vingtaine pour attaquer une femme seule et sans escorte, une proie facile. Cela aurait du être réglé en quelques minutes. Ils avaient même prévu un second groupe pour la capturer si elle tentait de s'enfuir.
Et maintenant, Mat pouvait voir dans leurs yeux que c'étaient eux qui songeaient à s'enfuir. Une partie des leurs était déjà tombée, leur proie facile était plus dangereuse que le meilleur d'entre eux, et elle avait été rejointe par un homme qui semblait savoir par quel bout tenir son arme.

Malgré tout, ils formèrent un cercle autour des deux combattants, comme pour les provoquer, les inviter à tenter de fuir.

Par réflexe, Mat se mit dos à dos avec la tueuse, lui couvrant les arrières en espérant qu'elle ferait de même avec lui et qu'elle ne déciderait pas, au final, de finir ce qu'elle n'avait pas pu terminer à leur campement quelques jours avant...

"Je propose que toute inimitié liée à la cible de notre précédent contrat soit mise de côté le temps que l'on règle ça, ça marche ?"

Au moins, il aurait essayé.
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Sohane A. Sherazi
Sohane A. Sherazithe hermit
ɤ REGISTRATION : 29/04/2014
ɤ PARCHEMINS : 423
ɤ STATUT DU SANG : Elle est issue de la bourgeoisie.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Sermar
ɤ METIER OU FONCTION : Elle vend ses services comme éclaireuse ou comme escorte, garde rapprochée. N'importe quel boulot qui lui permet de bouger le plus possible

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MessageSujet: Re: [Sohane] L'ennemi de mon ennemi... roh on connait la suite   [Sohane] L'ennemi de mon ennemi... roh on connait la suite EmptySam 5 Juil - 0:44

Le Sombrelame est l'arme de son crime. Sohane regardait les deux silhouettes sceller leurs chevaux, charger les quelques vivres achetés et quitter l'auberge sans plus s'inquiéter du sort de celui qui venait de faire leur fortune. Sans plus leur accorder aucune attention, la jeune femme se glissa le long du toit pour atteindre la corniche qui la mènerait à la chambre qu'elle surveillait depuis quelques heures maintenant. Il ne se passait pas un jour sans qu'elle ne remercie son Maître pour le prodigieux entraînement auquel il l'avait soumise et qui lui permettait de jouir d'un sens de l'équilibre ahurissant. Elle ne put retenir un sourire en pensant aux deux hommes qui venaient de quitter la ville, eux qu'on venait de couvrir de compliments sur la qualité de leur travail... Leur bonne réputation ne serait que de courte durée...
 
Sohane se laissa glisser le long de la façade et se glissa dans un même geste à travers la fenêtre entrouverte. Elle laissa sa vision s'habituer à la semi-obscurité qui régnait dans la chambre avant de bouger. Sa proie se trouvait en travers du lit qui trônait au milieu de la pièce, deux autres silhouettes féminines à ses côtés dormaient aussi profondément l'une que l'autre. Sohane marmonna un juron avant de passer à l'attaque. Elle aurait préféré de pas avoir de témoins, mais entre ça et les dommages collatéraux, elle choisissait les hurlements hystériques. Furtive, la jeune femme glissa d'une coulée fluide, veillant à ne pas faire le moindre bruit et elle s'approcha du lit. Un sourire narquois vint décorer le visage de la jeune femme alors que d'un mouvement fluide, elle lança la dague qu'elle venait de tirer de son fourreau. La lame trancha l'air et vint se planta au beau milieu de la gorge de l'homme qui émit un immonde gargouillis avant de mourir probablement sans comprendre ce qui lui arrivait.
 
La Sombrelame sortit alors de sa quasi immobilité et en quelques gestes aussi rapides que précis s'avança pour récupérer sa lame, en essuyer le sang et quitter la chambre par le même chemin emprunté pour y entrer. A peine venait-elle de poser un pied sur le sol de la rue qu'un hurlement suraigu se fit entendre.
 
Mais Sohane s'enfonça dans les rues sans demander son reste.
 
Elle retrouva son cheval aux écuries, lâcha les quelques pièces qu'on lui demandait et se mit en route. Cette histoire lui avait fait tout de même perdre quelques jours et elle se serait bien passée de devoir cavaler dans le nord du pays pour tuer ce moins que rien. Et si ces deux gars étaient restés immobiles sans se mêler de ses affaires, tout aurait pu être réglé si rapidement et facilement.
 
S'il y avait bien une chose en laquelle Sohane avait une confiance aveugle, c'était bel et bien ses capacités à combattre – d'aucun appellerait cela de la prétention, elle y voyait du réalisme. Parfaitement consciente de ses limites, elle s'adaptait en un rien de temps à la situation à laquelle elle se trouvait confrontée. Aussi, quand sa proie avait pour escorte uniquement deux mercenaires que personne ne semblait vraiment connaître, elle n'avait pas douté un instant voir son entreprise fonctionner: miser sur la surprise, pour atteindre sa victime sans avoir à en découdre avec les deux autres. Un court instant, elle avait cru que son idée fonctionnerait. Les deux hommes réagissaient maladroitement à cette attaque qui sortait de nul part. L'un aveuglé, elle évitait souplement les attaque du second tout en cherchant du regard sa véritable victime, qui semblait aussi doué pour se terrer que pour fuir. Sohane dû éviter un coup de taille fatal pour n'importe qui ne possédant pas sa vivacité, évita d'une dérobade une autre attaque, para une troisième avant de décider que la fuite serait la meilleure des stratégies. Elle n'avait pas de temps à perdre avec ces hommes bien décidés à protéger l'homme qui les payait. Ruminant, elle avait pris soin de les traquer à distance pour découvrir leur destination finale et les y attendre.

A présent, elle traversait des bois dont la réputation n'était plus à faire. Sûrement pas aussi maléfiques que ceux Pestebois, la forêt avait surtout pour réputation d'abriter tout ce que la région comptait de malfrats et pourtant la traverser restait le chemin le plus court pour travers le coin. La jeune femme misait sur un trajet rapide, ne comptant pas s'arrêter durant la nuit afin de progresser le plus rapidement et ne pas s'attarder plus que nécessaire.

Le bruit de ceux qui la suivaient attira bien vite son attention. Même s'ils semblaient faire des efforts pour avancer le plus discrètement possible, les sens aiguisés de la maître Sombrelamme les avaient repéré avec une relative précision. Sans pour autant changer quoi que ce soit à son attitude, elle pressa les flancs de son étalon, le poussant à accélérer un peu le pas ; se faisant attrapa son carquois et ses flèches avant de monter en quelques gestes rapides et précis l'arbalète qui ne la quittait jamais. Vérifiant que ses dagues et son sabre glisseraient de leur fourreau sans encombre au moment voulu, l’assassin se prépara au combat. Elle savait que pour rapide et puissant qu'était Eclipse, il ne pourrait jamais faire la différence dans cette forêt dense et que le meilleur moyen serait un affrontement direct. Avisant une branche plus basse que les autres, Sohane la saisit au passage et se hissa dans l'arbre, aussi souple et silencieuse que possible. Verrouillant ses appuis, elle jeta un coup d’œil autour d'elle, dénombrant à la louche le nombre d'assaillants ; elle ne put d'ailleurs retenir une grimace. Ils étaient un peu trop nombreux à son goût, rien qu'elle ne puisse gérer certes, mais l'affrontement la laisserait exsangue.

La jeune femme ferma un instant les yeux avant d'attraper une flèche et de l'encocher sur l'arbalète. Avec un peu de chance, ces fous ne se montreraient pas stupides en plus du reste. Elle attendit le moment propice, puis visa sa première victime, ajusta son tir. Le trait fila à travers le feuille pour atteindre la gorge d'un homme qui s'effondra dans un abominable gargouillis. Sohane savait qu'à partir de cet instant, le temps lui serait compté avant que son emplacement ne soit découvert. Et pourtant, chacune des flèches qu'elle tira trouvèrent leur cible. Ce fut lorsque la première lance fut tirée en sa direction que la jeune femme décida de bouger. Agile, elle glissa le long du tronc et se laissa souplement tomber sur le sol avant de tirer un autre carreau qui cloua sur place l'homme qui s'apprêtait à réitérer son tir. Sans demander son reste, elle arracha sans ménagement la flèche de sa poitrine pour la tirer à nouveau vers sa prochaine proie.

Le Sombrelame est l'arme de n'importe quelle situation. Elle comptait sept bandits au sol et une dizaine d'autres approchaient mais paraissaient hésiter. Sohane, elle, ne doutait pas. Elle s’élança la rencontre du plus proche d'entre eux et lui trancha férocement la gorge sans plus de cérémonie, s'effaça d'une dérobade de l'épaule pour éviter une lame destinée à lui sectionner le bras, agrippa le poignet de son assaillent et le brisa tout en effectuant une rotation. Profitant de l'élan, elle accompagna l'homme dans sa chute plutôt que de résister, se releva en une pirouette et frappa deux fois dans la poitrine de l'homme qui venait de surgir devant elle. Il s'écroula au sol, alors que les dagues de la jeune femme s'envolaient pour trouver deux autres pauvres hères pensant pouvoir la prendre par surprise.

Se redressant pour prendre son souffle, elle faillit lâcher un soupir de découragement. Douze hommes à terre et lui semblait qu'il en restait autant autour d'elle. Sohane se força à respirer régulièrement et profondément, profitant de cette brève accalmie pour récupérer quelques forces. Elle ne pouvait compter que sur une seule autre dague et devrait s'en tenir à son sabre pour la suite. Concentrée sur la suite du combat, elle évita pourtant sans peine celui qui accourait vers elle en hurlant comme un possédé et lui trancha la main sans plus s'attarder sur les détails. Et alors que les bandits s'élançaient pour tenter le tout pour le tout, un homme surgit de nul part et se plaça dans son dos, couvrant ainsi ses arrières.

Dans un autre contexte, elle aurait sûrement rit du hasard qui lui lançait comme preux chevalier un homme qu'elle avait sauvagement attaqué quelques jours plus tôt, mais elle ne s'attarda pas outre mesure sur l'humour douteux que lui servait les dieux, la fortune ou qui que ce soit. Cette fois visiblement allié, sa présence ne serait pas de trop.

« Pour ce que ça importe maintenant, sachez que j'ai eu ce que je cherchais l'autre jour. Vous l'aurez deviné, ce n'est pas après vous que j'en avais... En preuve de bonne fois, il faudra que je vous donne l'onguent qui soignera vos plaies. J'empoisonne toujours mes lames, pour plus de sécurité. Vos égratignures mettront plus de temps à vous achever, mais le poison n'en reste pas moins mortel, quel qu'en soit la dose. ».

Abrégeant son discours, Sohane bondit soudainement sur le côté et frappa d'un sauvage atemi à la poitrine l'un de leurs assaillants. Le craquement des côtes fut sinistre, mais elle ne s'attarda pas sur la grimace de douleur de l'homme. Avant qu'il ne touche la sol, elle reprenait sa place et paraît un coup destiné à décapiter son allié inopiné.

Le Sombrelame est une arme avant d'être un combattant.
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Matrim Wodenaz
Matrim Wodenaz
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MessageSujet: Re: [Sohane] L'ennemi de mon ennemi... roh on connait la suite   [Sohane] L'ennemi de mon ennemi... roh on connait la suite EmptyMar 5 Aoû - 9:33

Mat vit son alliée d’infortune parer une attaque qui lui était destinée et profita de l’ouverture pour donner un coup d’ashandarei dans la gorge de l’attaquant, lui broyant la trachée. L’homme tomba au sol, tentant désespérément de remettre sa trachée en place, griffant sa gorge jusqu’au sang. Il ne serait plus une menace et finirait par mourir. Plus la peine de s’occuper de lui.
Le mercenaire avança d’un pas et, se baissant pour éviter une lame abimée par la rouille et planta la lame de son arme sous l’aisselle de l’homme qui venait de l’attaquer, avant de reprendre sa position dos à la tueuse. L’homme s’écroula sans le moindre bruit. Il n’avait sans doute même pas réalisé ce qui l’avait tué.
Malgré le combat autour d’eux et la nécessité d’être sur le qui-vive, la voix de la tueuse n’avait pas flanchée, pas plus qu’elle ne montrait le moindre signe d’épuisement ou d’émotions. Mat avait écouté ce qu’elle avait dit, et analysé ce qui l’intéressait presque inconsciemment, de façon distante. Elle n’avait pas nié qu’il s’agissait d’un contrat, voire même l’avait-elle confirmé. Et la façon dont elle maîtrisait le poison… Elle l’avait parfaitement dosé, pour qu’il ne tue pas immédiatement, mais pour que les symptômes apparaissent avec le temps. Cela montrait plusieurs choses : une formation dans la maîtrise de ces herbes, une expérience dans leur utilisation, une absence de remords à leur utilisation, et une confiance en ses capacités. Voire peut-être un certain plaisir à l’idée de faire souffrir une cible impuissante plusieurs heures au lieu de mettre une dose plus sévère.
Sans compter qu’elle se comportait comme si cette situation –le poison, le contrat ou le combat dans lequel ils étaient plongés - faisait partie de son quotidien, avec calme et détachement. Chacune de ces informations se stockait là où il le fallait dans l’esprit de Mat, et les pièces s’assemblaient peu à peu. Le fait que son précédent client avait fini par être tué était classé parmi les informations inutiles aux yeux de Mat, si ce n’était pour confirmer ce qu’il pensait de la détermination de la tueuse.

Il repéra du coin de l’œil un homme qui tentait de surprendre cette dernière en l’attaquant dans son angle mort. Sortant une dague de sa manche, Mat la lança et cueillit l’homme en plein visage, le stoppant net dans sa charge. Mais le mercenaire n’eut pas le temps de s’auto-congratuler qu’il dut parer une autre attaque, venant d’un petit homme vêtu comme un paysan et au visage aussi sale qu’un champ recouvert de fumier.
A peine l’ennemi repoussé que Mat répondit à celle qui combattait à ses côtés. Moins de cinq secondes avaient dû s’écouler depuis qu’elle avait parlé, mais dans le feu du combat le silence avait presque été pesant.

« Vertiges. Douleurs au niveau du crâne : picotements, brûlures, l’impression d’avoir le crâne écrasé comme une pastèque. Faiblesse dans les muscles. Raideurs dans les articulations.»

Il avait listé ces mots sur un ton parfaitement neutre, réussissant l’exploit de le faire sans reprendre son souffle. Combattre était son métier, mais cela ne voulait pas dire qu’il était surhumain et pouvait le faire sans en subir les conséquences. Il sentait déjà ses muscles affaiblis fatiguer, même s’il faudrait encore plusieurs longues minutes pour que cela le handicape réellement.
Il était sûr que la tueuse verrait où il voulait en venir. Elle n’avait pas l’air de quelqu’un de lent, au contraire. Et ceux qui l’avaient entraînée ne perdaient pas leur temps avec des imbéciles ou des incompétents, s’il visait juste. Même si viser juste entraînerait son lot de complications…
Il était tout aussi sûr qu’elle verrait plus que rapidement qu’il y avait un problème. Ou plutôt… qu’il n’avait aucun de ceux qu’il venait de citer.

D’un coup de l’ashandarei il abattit Tête de Fumier qui revenait à la
charge. Le mouvement avait été automatique, comme un paysan fauche son champ. Fumier baignerait sous peu dans son propre sang, une flaque pourpre se remplissant du flot ininterrompu de sa gorge.

« Merci pour ce geste de bonne foi, mais vous pourrez garder votre antidote pour quelqu’un qui en a vraiment besoin. La cigüe est un poison efficace, mais les noix de galles sont faciles à trouver, quand on sait où les chercher. »

Il n’avait pu s’empêcher de rajouter un peu de satisfaction dans sa voix. Un ton qui lui avait souvent valu bien des soucis, que cela soit avec ses clients ou d’autres visiteurs des tavernes qu’il fréquentait…
Bien entendu, cela n’avait pas été aussi facile qu’il le laissait entendre. Il n’avait pas compris d’où venaient ses symptômes au départ. Il les avait mis sur le dos d’une fièvre qui venait de se déclencher. Ou simplement d’une fatigue grandissante. Mais il avait fini par réaliser que les raideurs étaient plus intenses là où ses plaies se refermaient. Déduire le reste avait été un simple raisonnement logique. Trouver un chêne avec des noix de galle avait nécessité plusieurs heures, mais Allen et lui savaient quoi chercher. Malgré tout, il frissonna. Un contact plus long avec le poison, ou plus de temps pour comprendre duquel il s’agissait, ou simplement une version plus concentrée du poison sur les lames de l’assassin et Mat ne s’en serait pas tiré. Mat n’aimait pas parier sur sa chance pour s’en tirer mais dans le cas présent, elle avait été son meilleur atout. Sans compter Allen. S’il ne l’avait pas aidé à manger lorsque les symptômes étaient à leur plus fort… mieux valait ne pas y penser.

Et soudain le silence se fit autour d’eux, seulement interrompu par les cris d’agonie et les semblants d’injures des bandits qui finissaient de mourir à leurs pieds.
Mat remit légèrement en place son écharpe, s’assurant qu’elle couvrait la marque qui faisait le tour de son cou. Il frissonna à nouveau, se rappelant de ce qui lui avait valu cette blessure. Mais aussi de ce qu’elle lui avait apporté.
Il serra plus fortement le manche de l’ashandarei et se retourna vers la tueuse, la voyant réellement pour la première fois. Elle se tenait avec un mélange étrange entre la grâce d’un félin, la férocité d’une louve et la dureté d’un roc, comme si elle s’attendait à nouveau à être attaquée. Ou à attaquer. Mais au-delà de ça, le regard de Mat fut attiré par les traits de la jeune femme. Ils avaient quelque chose d’exotique, d’intéressant et… d’attirant, si les yeux de la tueuse n’avaient pas été plus froids que les terres natales du mercenaire.
Mais il fallait aussi compter que sa tenue, même si elle ne laissait pas entrevoir de chair, était trop près de son corps pour dissimuler des formes plus que plaisantes à regarder…

Le Vide se brisa alors que Mat se trouvait à avoir des pensées qui ne convenaient pas à la situation dans laquelle il se trouvait, et il se ressaisit du mieux qu’il le pouvait. Il était sûr de ne pas avoir rougi, mais il était sûr aussi que son regard s’était perdu là où il ne le fallait pas… Un mauvais départ pour ce qu’il comptait proposer. Mais il n’avait plus le choix. Ou bien peut-être une partie de lui voulait-elle prendre ce risque, voir jusqu’où cette étrange rencontre allait le mener. Allait les mener. A chaque instant, cette tueuse lui semblait plus intéressante… Et en pensant cela, il était sûr qu’il avait réellement rougi.

Mais retarder l’échéance ne servirait à rien. Dovie’andi se tovya sagain, pensa-t-il. L’heure de lancer les dés étaient arrivée.

« C’était du superbe travail, Sombrelame… Mais je pense qu’ils ne sont pas seuls. Que diriez-vous de prolonger cette… alliance temporaire ? Jusqu’à ce que l’on sorte de la forêt, au moins. »

Il avait feint le détachement le plus total, essuyant la lame de l’ashandarei sur un des cadavres. Mais de là à savoir si l’effet était réussi…
L’appât avait été placé dans le collet. Maintenant, il ne restait plus qu’à voir s’il prendrait un lapin ou un ours…
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Sohane A. Sherazi
Sohane A. Sherazithe hermit
ɤ REGISTRATION : 29/04/2014
ɤ PARCHEMINS : 423
ɤ STATUT DU SANG : Elle est issue de la bourgeoisie.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Sermar
ɤ METIER OU FONCTION : Elle vend ses services comme éclaireuse ou comme escorte, garde rapprochée. N'importe quel boulot qui lui permet de bouger le plus possible

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MessageSujet: Re: [Sohane] L'ennemi de mon ennemi... roh on connait la suite   [Sohane] L'ennemi de mon ennemi... roh on connait la suite EmptyMer 6 Aoû - 21:08

    Votre combat s'achève et bientôt, le silence remplace le bruit des lames qui s'entrechoquent. Tu arraches ton sabre de l’abdomen dans lequel il est planté avant de débarrasser la lame du sang. Pour autant, tu ne rengaines pas immédiatement et tu te tournes vers celui qui est venu t'aider. Il te fixe et instinctivement, tu plantes tes iris dorés dans les siennes, soutenant son regard. Ta garde, bien que discrète reste néanmoins parfaite et tu es prête à réagir à la moindre tentative de riposte. Il t'a aidé à te débarrasser de tes assaillants, c'est une chose. Mais cet homme n'est pas le dernier des pécores du coin, un idiot pourrait s'en rendre compte. Tu l'avais déjà constaté lors de votre précédent affrontement ; et même s'il n'avait sûrement pas subi un entraînement aussi drastique que le tien, il savait se défendre plus que correctement. De plus, quelques jours auparavant, tu as tenté de le tuer, même s'il n'était pas ta cible. Et le simple fait qu'il ait compris à temps les causes de ses malaises et qu'il ait trouvé un antidote à ton poison te force à revoir le jugement que tu portais sur lui et son ami. Au demeurant, il possédait des réflexes impressionnants et savait tirer parti de chaque faux pas de son adversaire pour prendre le dessus, loin de la brute épaisse que tu imaginais en premier lieu. Tu as aussi remarqué une myriade de petits détails qui confirment qu'il est un combattant aguerri : les cales que tu as notées sur ses mains, le manche poli de son arme, la dextérité avec laquelle il fait usage de cette dernière ; tu serais bien incapable de manier cette étrange lance.

    Un fin sourire vient décorer tes lèvres alors que tu t'apperçois où se porte les yeux de l'homme qui te fait face et il devient clairement moqueur quand tu remarques un léger trouble de sa part. Ton sabre retrouve la place qui est sienne entre tes omoplates et tu te penches vers les cadavres autour de vous et après avoir récupéré l'une de tes lames, tu mets fin l'agonie des quelques hommes qui gémissent au sol en leur tranchant froidement la gorge. Tu ne prends aucun plaisir à tuer ces hommes comme les écouter rendre l'âme ne t'enchante pas particulièrement non plus ; mais tu sais qu'à leur place, tu préférerais une mort rapide plutôt qu'un long trépas douloureux. Tu ne fais pas partie de ces gens qui diabolisent la mort ou qui la craignent. En tant que sombrelame, la mort fait partie de ton quotidien mais contrairement à d'autres, ceux dont tu prends la vie ne hantent pas tes nuits et tu es en paix avec tes actes.

    Pas une seule fois durant ces quelques minutes tu n'as vraiment baissé ta garde, mais comme il est resté à sa place, tu en déduis qu'il ne compte pas finir ce que ces pauvres hères avaient tenté de commencer. En quelques gestes précis, tu nettoies et range tes dagues. La dernière qui te reste en main, tu la lances avec une précision extrême aux pieds de l'homme. « C'est à vous », fais-tu laconiquement.

    Et alors qu'il prend la parole, tu gardes un visage impassible à la mention de ta nature de Sombrelame. Tu ne sais pas s'il a vraiment deviné ton appartenance à la guilde ou non, mais tu préfères qu'il gamberge dans son coin sur la question plutôt que de lui donner un quelconque élément de réponse. Au contraire, ton visage se fend même d'un sourire narquois alors qu'il te propose que vous fassiez un bout de chemin ensemble.

    « Même si votre contrat vous a bien payé, je doute que vous puissiez vous offrir mes services d'éclaireuse  », réponds-tu avec un petit rire  et une mauvaise foi évidente« mais vu le service que vous venez de me rendre, je peux parfaitement faire un bout de chemin avec vous, si ça vous rassure ». Tu lui jettes un coup d’œil goguenard en accord parfait avec le sourire espiègle qui décore ton visage. Et si tu fais la fière, tu sais que tu as une dette envers lui. Sans son intervention, la victoire n'aurait sans doute pas été aussi facile.

    Finalement, tu pinces tes lèvres pour émettre un puissant sifflement. Lorsque ta monture arrive près de toi au petit trot, tu lui flattes l'encolure avec affection avant de fouiller dans le petit sac attaché à la selle. Tu en sors une gourde en peau que tu portes à tes lèvres avant de la tendre à ton vis-à-vis. «  C'est pas empoisonné, cette fois  », précises-tu d'un ton toujours pince-sans-rire. Si tu n'en montres rien, tu commences à sentir la fatigue de votre combat te rattraper peu à peu.

    « Par contre, je n'envisage pas de passer la nuit ici, ce tas de cadavres va attirer toutes les bestioles du coin et je ne tiens pas à être présente quand ils arriveront. J'avais misé sur une traversée de nuit de ces bois de merde, je me tiens à ce plan là. »
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Matrim Wodenaz
Matrim Wodenaz
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MessageSujet: Re: [Sohane] L'ennemi de mon ennemi... roh on connait la suite   [Sohane] L'ennemi de mon ennemi... roh on connait la suite EmptyMer 13 Aoû - 13:17

Sentant la lame contre sa botte, Matrim se baissa pour ramasser la dague que la tueuse lui avait envoyé, avant de la glisser d'un geste mécanique dans sa manche. Vivre sur les routes avait tendance à apprendre quelques mesures de précautions, et avoir escorté un ménestrel promettait aussi qu'il partage quelques-uns de ses secrets... comme l'escamotage. Le jeune mercenaire possédait plusieurs autres lames, dissimulées çà et là sur sa personne, prête à être dégainées si le besoin était. Allen s'en était même moqué plusieurs fois, suggérant en des termes peu élégants où il rangeait certaines d'entre elles...
Une fois sa lame à sa place, Mat se posa nonchalamment sur son ashandarei, l'utilisant presque comme un bâton de marche. Il voulait montrer qu'il n'attaquerait pas. Il saurait se défendre si besoin était, mais il n'avait aucune envie de s'être fatigué à la sauver pour la tuer lui-même. Et il pensait qu'il pourrait la tuer, s'ils en venaient à ça. Elle avait davantage combattu que lui, et il lui semblait qu'elle avait été attaquée en pleine route, alors que lui avait fait une pause au camp avant de la rejoindre... Et il avait eu l'occasion d'analyser son style de combat. Ces critères, ainsi que l'avantage de portée de sa lance...

Arrête d'analyser tout ce que tu vois. La vie n'est pas faite divisée entre "les menaces" et "Allen et toi".

Et pourtant, c'était le cas. Tout personne représentait une menace potentielle. Toute personne était un risque, un danger. Et Allen était la seule personne à qui il pouvait faire confiance. Les autres personnes, au mieux, méritaient une trêve pendant laquelle il ne risquait pas de les attaquer.
Si tout se passait bien, entre sa gestuelle et son aide, la tueuse n'aurait pas non plus envie de l'attaquer. Même s'il semblait déjà qu'elle n'était pas du genre à le reconnaître, elle n'aurait pas pu finir tous ces hommes sans lui. Et elle le savait, consciemment ou non.
Mat nota avec amusement qu'elle n'avait pas répondu à sa remarque sur les Sombrelames, pensant sans doute, et non sans raison, que cela l'intriguerait et le mettrait sur des fausses pistes. Mais la réflexion qu'il se faisait était simple : les membres de la guildes vivaient dans l'ombre, mais sa réputation n'était pas des plus agréables. Toute personne s'y voyant associée aurait surtout tendance à nier avec véhémence. D'autant plus que la guilde ne devait pas apprécier que l'on se fasse passer pour l'un d'entre eux, même par omission... Cela ouvrait de nouvelles interprétations, qui elles mêmes auraient besoin de preuves pour être confirmées... mais Mat avait au moins une idée de la direction dans laquelle il chercherait. Jouer à ce genre de jeu lui plaisait, et il semblait avoir trouvé une adversaire pour le moins intéressante.
Il attrapa la gourde et se rendit compte que, enveloppé dans le Vide, il n'avait pas ressenti la soif... Mais sa gorge le brûlait. Il engloutit les premières gorgées, observant d'un oeil intéressé la monture de la tueuse. Il avait grandi dans un petit village, et le père d'un de ses amis était considéré comme le meilleur marchand de chevaux de toute la région : d'un coup d'oeil il pouvait voir les qualités et les défauts d'un cheval. Celui-ci était de très bonne qualité. Digne d'un noble. Une autre information qu'il nota précieusement : il ne voyait que trois possibilités pour qu'elle ait obtenue une monture pareille...
Une fois la gourde renvoyée à sa propriétaire, Matrim répondit en souriant, un sourire charmeur qui lui avait valu plus d'une nuit sans payer dans une taverne, ainsi que de se sortir d'une situation épineuse plus de fois qu'Allen ne savait compter.

"C'est une belle monture que vous avez-là... Mais si vous comptez rejoindre une ville ou un abri avant la tombée de la nuit, il faudrait qu'elle ait des ailes en plus de ses pattes. Et il serait dommage d'en casser une en trébuchant sur une racine parce que vous êtes trop apeur... pressée de quitter ces bois..."

Bien entendu, la langue de Mat avait fourché volontairement. Même lorsqu'il perdait ses moyens, il était conscient que sa parole était sa meilleure arme. Et il ne se laisserait pas désarmer facilement. Et cette tueuse, aussi professionnelle qu'elle avait été pendant le combat, semblait avoir un caractère plus qu'explosif lorsqu'elle sortait du froid du combat. Sans compter que... eh bien... C'était une femme. Matrim avait souvent remarqué cela, chez les femmes : quelle que soit la situation dans laquelle elles se trouvaient, elles préféreraient être dévorées par un ours que de reconnaître qu'elles avaient besoin d'aide. La seconde chose était qu'elles avaient toujours tendance à vouloir prendre le contrôle de la situation, même si elles étaient en position d'infériorité ou qu'elles avaient tort...
Et cette femme-là semblait être un exemple encore plus marquant de cette règle. Aussi Matrim ne put-il s'empêcher d'ajouter de manière sarcastique :

"Allen, l'autre mercenaire, et moi-même, avons monté un camp à une quinzaine de minutes de marche d'ici. Il est loin de la route pour éviter les regards indiscrets, et suffisamment abrité pour éviter que la pluie ou la neige ne nous tombe dessus... Ce qui risque bien d'arriver, vu la saison. Passez la nuit avec nous. A moins que vous n'ayez peur d'un cuisinier et d'un fermier."

Puis il ajouta après une légère pause de réflexion.

"D'ailleurs nous ne nous sommes pas présentés. Je m'appelle Matrim. Et vous, dois-je vous appeler "la tueuse" ou "femme" tant que nous voyagerons ensemble ou auriez-vous la grâce de me donner votre nom ?"
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