Halbarad est le premier fils du couple royal et l'héritier du trône. Il fut élevé par sa mère, qui insista pour s'occuper de ses enfants au lieu d'avoir recours à une nourrice, comme beaucoup de reines l'avaient fait avant elle. Choyé et protégé par des parents aimants et prêts à tout pour faire de lui un homme bon et juste, Halbarad eut une enfance plus qu'enviable. La naissance de sa jeune sœur le rendit peut-être quelque peu jaloux et leur relation ne fit que se dégrader en grandissant, puisqu'ils ne cessèrent de se disputer constamment. Joueur et taquin, Halbarad ne pouvait s'empêcher d'embêter sa jeune sœur qui, plus fragile que lui, fondait en larmes à la moindre provocation. Les deux enfants passèrent en effet la majeure partie de leur temps à se chamailler et à faire des petites crasses à l'autre, allant toujours plus loin. Mais un jour, leur petit jeu tourna mal. Halbarad lança un défi à sa sœur en lui disant qu'elle n'était qu'une fille inutile et froussarde et qu'elle n'oserait jamais sortir de l'enceinte du château toute seule, comme lui l'aurait soi-disant fait plusieurs fois. Vexée dans son amour-propre, la jeune fille décida donc de quitter en douce l'enceinte rassurante du château qu'elle connaissait par cœur, sans avertir qui que ce soit. Ce petit défi manqua de très mal se finir, puisque si Adrian Rivers n'était pas passé par là, c'est sûrement le cadavre souillé d'Euphemia que ses parents auraient retrouvé. Halbarad écopa bien évidemment d'une punition pour avoir lancé un tel défi à sa petite sœur mais ses remords furent si grands qu'il commença à changer de comportement envers Euphemia. Le frère et la sœur se rapprochèrent considérablement, tandis que le garçon prenait en maturité. Il apprit à manier l'épée, ainsi que toutes les subtilités qu'un futur Roi se devait d'apprendre, rendant ses parents fiers de lui. Malheureusement, le monde heureux d'Halbarad s'écroula à la mort de son père. Ce fut si brusque, si incompréhensible, que le garçon se replia considérablement sur lui-même, ne supportant pas la perte de cet homme qui était son père, mais également son héros. Mais les obligations rattrapèrent bien vite l'adolescent qui monta sur le trône quelques semaines plus tard, devenant le nouveau Roi de Kahanor. Le jeune homme ne peut nier son inquiétude, sa peur d'échouer, mais il fait de son mieux, espérant que son règne soit aussi paisible que celui de son père. Ce qui, hélas, ne semble pas prêt de se produire...   

Euphemia fait partie de ces jeunes filles nées avec une cuillère en argent dans la bouche. Fille du Roi de Kahanor, née à la capitale dans un château blanc aux tentures d'or, toujours habillée de robes faites des plus beaux tissus du continent, elle n'a jamais eu à se plaindre à ce sujet. Elle reçut l'éducation de toute bonne noble avec en prime un apprentissage de la musique et de la broderie auprès d'une sœur. Guère proche de son frère aîné diamétralement opposé à elle, leurs nombreuses disputes étaient la seule chose qui venait entacher le tableau idyllique de l'enfance d'Euphemia. Les deux enfants passèrent en effet la majeure partie de leur temps à se chamailler et à faire des petites crasses à l'autre, allant toujours plus loin. Mais un jour, leur petit jeu tourna mal. Halbarad lança un défi à sa sœur en lui disant qu'elle n'était qu'une fille inutile et froussarde et qu'elle n'oserait jamais sortir de l'enceinte du château toute seule, comme lui l'aurait soi-disant fait plusieurs fois. Vexée dans son amour-propre, la jeune fille décida donc de quitter en douce l'enceinte rassurante du château qu'elle connaissait par cœur, sans avertir qui que ce soit. Ses pas la menèrent jusqu'au cercle inférieur de la ville où ses vêtements onéreux et ses bijoux attirèrent immédiatement l'attention de vieux soudards qui la prirent pour cible. Ils tentèrent d'abord de lui dérober ses affaires, mais elle se débattit et ils firent preuve de violence envers elle, en arrachant de force ses vêtements et ses bijoux, allant même jusqu'à la frapper. Euphemia n'était alors âgée que de treize ans et les hommes manquèrent même de la mettre nue pour abuser d'elle dans une sombre ruelle. Heureusement, un homme qui passait par là trancha la gorge des soudards avec une facilité déconcertante, avant qu'ils n'aient le temps de souiller la princesse. En larmes, frigorifiée et terrifiée, Euphie regarda le sang s'échapper de la gorge de ses agresseurs, les yeux écarquillés. Le mystérieux inconnu entoura ses frêles épaules de sa cape élimée et la raccompagna jusqu'aux portes du château où deux membres de la Garde Royale n'en revinrent pas de trouver leur princesse dans un tel état. Afin de s'enfuir, son sauveur lui fit comprendre qu'elle avait eu beaucoup de chance et qu'une fille comme elle n'avait rien à faire dans un monde aussi dur et brutal que celui qui existait sous ses pieds. Halbarad écopa bien évidemment d'une punition pour avoir lancé un tel défi à sa petite sœur mais ses remords furent si grands qu'il commença à changer de comportement envers Euphemia. Le frère et la soeur se rapprochèrent considérablement, tandis que la jeune fille réalisait que le monde dans lequel elle vivait était bien plus compliqué et que des inquiétudes comme savoir quelle robe elle allait porter ce jour-là étaient bien futiles. Elle se mit à espérer revoir le bel inconnu qui l'avait sauvée et bien que cela ne se produisit pas malgré les années qui passaient, elle continua de le remercier chaque jour pour l'avoir aidée ce soir-là. La mort de son père fut un autre coup dur pour Euphemia qui regarda son frère pas encore prêt pour de telles responsabilités, monter sur le trône. Elle a plus que jamais conscience que les histoires de princesses et et de chevaliers ne sont pas tout ce qui compose ce monde et elle a peur pour son frère et toute sa famille, à l'idée que des gens dotés de mauvaises intentions veuillent leur nuire.  

Eleonore est l'aînée de la branche principale des Tilney. Elle est venue au monde dans un milieu particulièrement enviable, puisqu'elle n'a jamais eu à s'inquiéter de ce qu'elle allait manger le soir venu, ni à se demander si elle allait avoir un toit sur la tête pour dormir. Elle grandit dans un cocon chaleureux et stable et devint vite une jeune fille responsable, notamment après la naissance de son frère, Alvin. Les deux enfants se rapprochèrent considérablement, jusqu'à devenir presque inséparables. Alors la séparation fut très difficile pour eux, lorsque Eleonore fut promise à l'héritier du trône de Kahanor et envoyée à la capitale. D'abord perdue et un peu effrayée, la jeune fille se montra peut-être un peu dure avec son fiancé, qui mit du temps à l'apprivoiser. Mais ils finirent par apprendre à se connaître et s'ils ne s'aimaient pas au début de leur relation, une confiance aveugle ainsi que beaucoup d'affection finirent par les unir. Un grand soulagement s'empara néanmoins d'Eleonore lorsque son frère cadet décida de la rejoindre à la capitale et de devenir un membre de la Garde Royale. L'idée d'être une future reine effrayait quelque peu la jeune femme qui trouva en Alvin un excellent appuis. La naissance de son premier enfant fut un véritable bonheur pour la jeune reine qui vit son couple se renforcer incroyablement autour de ce fils à élever et à chérir. Elle grandit, prit en maturité et se révéla être une très grande reine. Généreuse, attentive, à l'écoute, elle devint un véritable modèle pour ses sujets qui l'adoptèrent très vite. La naissance de sa fille, Euphemia, fut un bonheur de plus dans sa vie déjà parfaite. Eleonore éleva ses deux enfants avec beaucoup d'attention et d'amour, leur offrant la même éducation qu'elle avait reçue. Son seigneur et époux, Halbarad, devint peu à peu son confident, son ami. Les années passèrent paisiblement et ils en vinrent à s'aimer, profondément, passionnément. Malheureusement, cette vie paisible et heureuse fut anéantie lorsqu'elle retrouva son époux décédé dans leur chambre. Le Haut-Prêtre lui affirma qu'il était décédé brusquement, sans aucune raison, mais la Reine refusa d'y croire. Elle vit son fils aîné monter sur le trône de Kahanor et c'est avec un très mauvais pressentiment qu'elle l'assiste désormais et remplit son rôle de reine régente.

Phineas est venu au monde dans une famille en ruines. Les Stormrage s'étaient isolés du reste du monde, ne faisant que très peu de commerce avec les autres Contrées, ne prenant part à rien du tout. Si cela a semblé lui convenir lorsqu'il n'était encore qu'un enfant, bien vite le garçon qu'il était appris les subtilités du monde qui l'entourait et comprit qu'il était venu au monde dans une famille pathétique, dont on se moquait aisément. Il refusa que les choses restent ainsi et c'est pourquoi il se mit à voyager, afin de rencontrer les seigneurs des autres contrées. C'est ainsi qu'il finit par faire la rencontre d'Enora, une femme resplendissante qui devint sa première épouse. En parallèle, Phineas se rapprocha des plus grandes puissances de Kahanor et tandis qu'il faisait de son mieux pour redonner du prestige à la contrée de Terremer, il apprit à devenir un requin. La naissance de sa première fille, Ysmira, le combla de joie. Mais les fausses couches qui suivirent le plongèrent dans une rage incroyable. Sa femme était incapable de concevoir des garçons dignes de porter son nom et cela, Phineas ne pouvait le tolérer. Alors il se mit à concevoir d'autres enfants ici et là, espérant qu'un jour, l'un d'entre eux pourrait le rendre fier. La vie lui sourit lorsqu'à force de se rapprocher des plus fort, l'héritier des Stormrage fut nommé Main du Roi. Il déménagea à la capitale et ce changement lui apporta une seconde fille, presque en même temps que le Roi se voyait accorder un fils. Phineas y vit l'occasion parfaite de se hisser un peu plus au sommet. Il suggéra l'idée qui enchanta Halbarad I et les deux enfants se retrouvèrent fiancés. Un avenir parfait se profilait à l'horizon. Mais la femme de Phineas mourut quelques années plus tard et sa fille cadette, Cellie, contracta une maladie quelques jours avant ses noces, la rendant faible et incapable d'épouser qui que ce soit.
Phineas s'éloigna considérablement de ses deux filles, qui finalement, ne lui apportaient rien de bon. Son aînée était incapable de concevoir, sa cadette venait de lui faire manquer l'occasion d'appartenir véritablement à la famille royale. La Main du Roi se mit à chercher un autre moyen afin de parvenir à ses fins. Il eut une deuxième épouse, une femme sublime mais trop jeune, qui ne manqua pas de le décevoir en le trompant avec un chevalier. Alors il se rapprocha d'un de ses bâtards, James Storm. Un garçon plein de possibilités qu'il fit entrer dans les ordres. S'il ne parvenait pas à prendre le pouvoir politique, alors il y arriverait en se servant de la religion. Phineas n'a qu'un seul but, prouver au monde que les Stormrage ne sont pas arriérés et qu'un jour, ils prouveront leur capacité à gouverner.  

Ysmira vit le jour à Thelsamar, le siège des Stormrage. Il faisait déjà nuit lorsqu'elle poussa son premier cri tandis qu'une terrible tempête faisait rage dehors. Ayant toujours été d'une faible constitution,  sa mère resta alitée après cet accouchement difficile mais elle insista pour s'occuper elle-même de sa fille dés que possible, refusant qu'une nourrice prenne sa place malgré les recommandations de son époux. Ysmira connut une enfance assez mouvementée puisque ses parents tentèrent à plusieurs reprises d'avoir d'autres enfants, sans succès. En effet, Lady Stormrage fit de nombreuses fausses couches et beaucoup d'autres moururent après quelques mois seulement. Ysmira passa donc son enfance à espérer un petit frère ou une petite sœur, pour seulement voir sa mère dépérir et de tous petits cercueils rejoindre ceux de leurs ancêtres dans le caveau familial. Le climat s'assombrit clairement au sein de la famille Stormrage jusqu'au jour où Phineas fut nommé Main du Roi. Ils déménagèrent à la capitale et ce fut comme si ce changement avait redonné un peu de forces à Lady Stormrage qui tomba enceinte de Cellie et parvint enfin à avoir un second enfant. La vie à la capitale convint parfaitement à Ysmira qui accueillit cette petite sœur avec beaucoup de joie. L'année de ses quatorze ans, elle se retrouva fiancée au frère du Roi, de trois ans son aîné, et l'épousa quelques mois plus tard. Ce n'était absolument pas un mariage d'amour et Ysmira eut beaucoup de mal de se faire à cette idée, d'autant plus que malgré les années et les tentatives, elle ne parvint pas à tomber enceinte. Le verdict du Haut-Prêtre ne tarda pas à tomber, elle était stérile. La nouvelle plongea la jeune femme dans un profond désespoir puisqu'elle dut, peu de temps après, encaisser le trépas de sa mère. Une période sombre commença pour Ysmira qui commença à se laisser lentement dépérir jusqu'au jour où elle fit la rencontre d'Alvin Tilney, un chevalier de la garde royale qui sut l'aider à reprendre goût à la vie. Mais son père se remaria avec une fille plus jeune qu'elle, d'une beauté époustouflante. Une fille qui prit peu à peu la place de sa mère aux yeux de sa petite sœur et cela, Ysmira ne le supporta pas. Elle se mit à vouer une haine sans borne envers cette toute jeune belle-mère, aussi, lorsque sa sœur lui apprit par mégarde qu'Elizabeth entretenait une relation avec un chevalier du nom d'Hisan, elle n'hésita pas une seule seconde avant de rapporter l'information à son père. La jeune femme ne supporta pas la honte d'avoir été découverte et se suicida, laissant une Cellie dévastée et une Ysmira satisfaite et bien décidée à devenir une personne influente et importante, malgré son incapacité à procréer.

Contrairement à sa soeur aînée, Cellie a vu le jour à la capitale. En effet, son père avait alors déjà été nommé Main du Roi et toute sa famille avait déménagé à la capitale. Elle connut peu sa mère puisque cette dernière mourut alors que Cellie n'avait que huit ans. Lady Stormrage avait toujours été d'une faible constitution et sa mort ne surprit personne, bien qu'elle plongea ses deux filles dans une profonde tristesse. Elevée pendant des années par Soeur Katheryn, une femme stricte et implacable, Cellie reçut une éducation pieuse. Douée pour le chant et la couture, la jeune fille a toujours été la plus grande fierté de son père. L'année de ses quatorze ans, Cellie se retrouva immédiatement promise à l'héritier du Roi, Halbarad II Hammer. Les fiançailles furent annoncées mais la jeune fille tomba gravement malade quelques jours avant son mariage. Clouée au lit par une terrible fièvre, Cellie passa des semaines à dépérir, en proie à une maladie qu'aucun prêtre n'était en mesure de soigner. Dévasté, son père fit même appel à une prêtresse de l'ancien Culte des Neuf en cachette, espérant que d'anciens rituels sauvent sa fille. Rien ne se produisit et Cellie continua de mourir à petit feu jusqu'à ce qu'un jour, ses maux se calment enfin, sans raison apparente. Le Haut-Prêtre appela ça un miracle et la jeune Cellie devint la preuve que les Dieux existaient et qu'une attitude pieuse pouvait attirer leur miséricorde. Malheureusement, les fiançailles de Cellie avec l'héritier du trône ne furent pas seulement repoussées mais annulées, le Conseil du Roi estimant qu'il fallait une jeune fille plus vigoureuse à un futur souverain. Son honneur baffoué, Phineas serra les dents et encaissa le coup. La vie de Cellie devint plus belle lorsque son père décida de se remarier avec une jeune demoiselle d'un âge proche du sien. Elizabeth était belle, intelligente, passionnée de broderies et de chant, drôle et généreuse. Cellie vit immédiatement comme une seconde mère en cette jeune femme, bien que sa soeur aînée ne semblait pas de cet avis. La jeune fille se rapprocha énormément de sa belle-mère et c'est sans trop tarder qu'elle surprit la belle Elizabeth en compagnie d'un chevalier du nom d'Hisan, à plusieurs reprises. Elle entrevit même un baiser échangé entre les deux amants et comprit que sa belle-mère avait une relation avec le chevalier. Rêveuse et innocente, peut-être un peu trop naïve, Cellie laissa échapper cette information auprès de sa soeur aînée qui s'empressa d'aller raconter la chose à leur père. Hisan fut renvoyé de l'ordre des chevaliers, son nom fut traîné dans la boue. Quant à Elizabeth, elle se sentit tellement trahie, tellement honteuse, qu'elle se suicida quelques jours après. Cette mort, Cellie l'a toujours sur la conscience, car elle qui était si naïve, se rendait enfin compte de la cruauté du monde. Son opinion sur son père changea totalement et l'enfant fragile et rêveuse disparut peu à peu, laissant place à une jeune fille bien décidée à mener sa vie comme elle l'entend, et non gérée par son géniteur, ni même n'importe quel autre homme.