AccueilAccueil  Tumblr  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon : la prochaine extension Pokémon sera EV6.5 Fable ...
Voir le deal

Partagez
 

 irina ~ a song of ice and fire

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyVen 28 Mar - 20:13


 
irina & eremir

 
Take up one idea. Make that one idea your life - think of it, dream of it, live on that idea. Let the brain, muscles, nerves, every part of your body, be full of that idea, and just leave every other idea alone. This is the way to success.
 

« Plus haut ton arc Irina ! » gronda Eremir en décroisant les bras. Appuyé contre le tronc de l'arbre, il la regardait tirer des flèches vers les cibles postées plus loin. Il s'approcha d'elle, se glissa dans son dos et laissa courir sa main le long de son bras, relevant l'arme à la hauteur de leurs visages. Ses lèvres s'approchèrent de son oreille et il souffla : « Combien de fois t'ai-je dit que la force du vent va pousser ta flèche vers le sol ? Concentre-toi, ou tu te feras tuer avant d'avoir le temps de décocher ta première flèche. » Eremir la relâcha et s'écarta de quelques pas en croisant de nouveau les bras sur son torse. « Allez, recommence ! » rugit-il, sévère. L 'assassin n'était pas tendre avec son apprentie : chaque jours, ils commençaient à s'entraîner aux premières lueurs de la matinée, sur les rives du Loch Modan. A l'abri des regards et des esprits curieux. A l'heure où chacun dormait encore paisiblement dans son lit, Eremir demandait à Irina de donner le meilleur d'elle-même. Il aurait pu faire le choix d'adopter une stratégie plus douce avec la jeune femme, mais ce n'était pas ainsi qu'il avait été formé, et cela ne lui semblait pas le moins du monde productif. On n'apprenait pas à tuer avec amour, mais dans les larmes et dans le sang. « Voilà, beaucoup mieux ... » commenta-t-il en suivant des yeux chacun de ses mouvements avec une attention totale. « … Mets-y plus de force ! » Eremir tournait autour de la jolie blonde pour corriger sa posture dès qu'elle flanchait, observant avec fascination et une pointe d'amusement la grâce dont elle faisait preuve. Il avait beau traiter Irina à la dure, il n'en était pas moins fier des progrès qu'elle faisait depuis qu'il l'avait pris sous son aile, un an plus tôt. Et il ne doutait pas que durant les deux années qu'il lui restait, elle apprendrait de ses erreurs et deviendrait un assassin redoutable. Il était inconcevable aux yeux d'Eremir qu'elle rate l'Ahn-Ju, il ne le tolérerait pas. Il ne lui consacrait pas trois années de sa vie pour voir ses efforts anéantis ! « Il n'est pas un simple objet, ceci est un prolongement de ton être et de ta chair. Durant une bataille, tu ne fais qu'un avec ton arc. N'oublie jamais de le manier comme si il était ton bras : et ton bras ne tombe pas. » dit-il en décrochant son propre arc de son dos, et en tirant une flèche qui fronça droit vers le centre de la cible, plus rapide que l'éclair. L'arc était l'arme de prédilection d'Eremir, qui était ravi qu'Irina utilise cette même arme, même si il comptait commencer à lui apprendre à manier la dague le jour-même. Il fit une révérence, sourire espiègle aux lèvres, et planta ses yeux dans les siens : « A quoi penses-tu lorsque tu t'apprêtes à tirer ? » s'enquit-il alors en replaçant son arc dans son dos. Eremir posa sa main sur le pommeau de sa dague attachée à sa ceinture sans la quitter des yeux.

Avoir pris Irina comme apprentie était sans doute la chose la plus stupide qu'il ait faite, et pourtant il était un accoutumé des choses stupides. Souvent, Eremir se demandait si il n'aurait pas du prendre un homme comme apprenti, au lieu de cette fille qu'il craignait de toucher. Les réactions d'Irina, ses provocations, ses regards, tout le désarçonnait. Il s'efforçait pourtant de garder son calme, car il ne pouvait accepter qu'un tel rapprochement ait lieu entre un maître et son élève. C'était tout bonnement impossible ! Et pourquoi, exactement ? Chaque fois qu'il regrettait, il repensait à cette fille blonde qui avait sauvé d'une mort certaine un convoi entier de marchands attaqué par des brigands, au détour d'un chemin. Cette fille ayant soif de justice, enragée après un monde dans lequel elle essayait d'être quelqu'un. Une vie qui lui avait tout pris. Cependant, elle continuait de se battre. De se relever, encore et encore, et d'avancer. Et c'était cela qui avait convaincu Eremir de lui faire suivre la formation : il savait qu'elle était quelqu'un de courageux et de bon au premier coup d'oeil. Alors même si il était sujet à des craintes concernant cette relation qui prenait un tournant plutôt inconfortable, il ne la laisserait pas tomber. Il ferait d'elle celle qu'elle méritait d'être, l'élèverait au dessus de lui et de ce qu'il était capable de faire. Il donnerait un nom à Irina, ferait d'elle l'un des plus redoutables assassins que la Guilde ait connu, même si pour cela il devait faire couler ses larmes et heurter son cœur. « Et si nous faisions un jeu ? » proposa-t-il en s'éloignant d'elle à reculons pour se placer près des cibles. « C'est moi la cible maintenant, essaye de me toucher. » Bien sûr Eremir ne resterait pas immobile à attendre qu'Irina plante sa flèche dans son cœur. Il banda son propre arc, prêt à dévier ses flèches des siennes. Si elle arrivait à le toucher, ou tout du moins à l'érafler, Eremir laisserait enfin en suspens l'entraînement à l'arc pour se consacrer aux dagues. Beaucoup auraient considéré un tel jeu comme inconscient, toutefois il ne craignait pas grand chose : sous ses fourrures épaisses étaient entassées diverses couches de cuir. Il avait également pris soin de fournir à Irina des flèches peu affûtées, assez pour traverser une peau fine tendue sur une cible, mais pas assez pour des fourrures, du cuir, et de la chair. Il la regarda avec intensité, attendant qu'elle soit prête à commencer. Son cœur battait à une vitesse folle et il était aussi excité que lorsqu'il était à la place d'Irina, en face de Siger. Par les Trois, qu'est-ce qu'il avait pu aimer ces entraînements, malgré la douleur et la fatigue constante dans laquelle il se trouvait ! « Voilà devant toi la vermine dont tu dois te débarrasser pour remplir ton contrat ! J'ai tué des hommes, battu des enfants et violé des femmes, et je suis libre de continuer … A moins que tu ne décides de m'abattre, maintenant. Allez, tu ne laisserais pas un monstre vivre, n'est-ce pas ? » provoqua-t-il avec un sourire angélique, pour la pousser à passer à l'offensive.
 
Code by Fremione.

 
Revenir en haut Aller en bas
Irina
Irinathe hermit
ɤ REGISTRATION : 19/03/2014
ɤ PARCHEMINS : 103
ɤ STATUT DU SANG : fille de marchand
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : toutes et aucune
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie Assassin

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyDim 30 Mar - 20:54

Eremir ∞ Irina
a song of ice and fire
L’aube se profilait à l’horizon. La brume s’était installée au dessus du lac, tel un fantôme nocturne. L’endroit était paisible, comme sorti de songes. Les animaux de la nuit se faisaient discrets pour se faire remplacer petit à petit par les diurnes. A cette heure ci matinale, peu de personnes étaient déjà debout pour contempler ce spectacle apaisant. Seul le dernier hululement d’une chouette au loin rompait le silence de ce lieu. Ainsi que le bruit assourdissant d’une flèche se plantant dans le bois. Et la voix d’Eremir s’éleva. Insatisfait comme à son habitude. Irina soupira, penchant la tête en avant, déçue de se faire encore une fois sermonnée par son maître. L’entrainement n’était pas commencé depuis bien longtemps qu’elle se dit que s’il continuait comme ça, il deviendrait très vite interminable. Son maître n’était pas ce qu’on pouvait appeler un tendre. Il mettait toujours la barre très haute, demandant à la jeune fille de toujours repousser ses limites et capacités. Et quand il s’approcha d’elle et qui lui prit le bras, c’était dans une autre capacité qu’elle devait puiser. Depuis quelques temps, Irina s’était donnée la liberté de divaguer, de laisser son cœur s’ouvrir à l’impensable, à tout ce qui va au delà de la raison. Cet homme qui était son maître… Elle l’admirait plus que ce qu’elle ne devrait. Elle lui était redevable de tant de choses et ses heures passées à ses côtés lui fit entrevoir autre chose que simplement son maître. Surtout depuis qu’il recherchait sa fille, elle l’avait alors vu entant qu’homme et non plus assassin. Elle ne savait si c’était son assurance ou sa détermination mais elle s’était laissée prendre un chemin glissant, un chemin qui risquait de la briser un moment ou à un autre. Et lui qui soufflait dans son oreille. C’était une véritable torture dont elle devait rester absolument impassible. Il ne la voyait que comme son apprentie et il ne la laisserait jamais entrevoir autre chose que cette relation platonique. Il s’éloigna d’elle et lui ordonna de recommencer. Elle crispa sa mâchoire et prit son inspiration, levant alors son bras en direction de sa cible inanimée. Elle banda alors doucement son arc, retenant sa respiration. Les yeux rivés vers le bout de bois au loin, elle se remémora les conseils d’Eremir. Elle ajusta son bras comme il lui avait montré et quand elle estima que tout était bon. Elle ouvrit les doigts, sa main recula jusque sa nuque. Quand il lui annonça que c’était mieux, Irina se sentit soulagée, ses épaules étant débarrassées d’un lourd fardeau. Du moins pour le moment. Car l’entrainement n’était pas fini et son carquois était loin d’être vide. Elle attrapa une nouvelle flèche et recommença, inlassablement. Et Eremir était toujours là pour la corriger. Cela faisait un an qu’elle avait accepté de le suivre depuis qu’elle avait tué ces voleurs et laver sa culpabilité. Elle savait qu’elle ne maniait pas l’arc à la perfection mais elle n’aurait jamais cru qu’un jour elle y arrivait. Même si elle avait encore de nombreuses lacunes, son maître devant souvent lui faire rectifier sa position, elle se sentait bien plus aguerrie que quelques mois auparavant, n’arrivant pas à croire qu’un an était passé aussi vite.

Et que d’ici deux ans, elle devrait passer l’Ahn-Ju, cette épreuve décisive. Elle n’était pas encore prête pour ça mais pour Eremir elle le serait. Elle ne lui ferait pas le déshonneur de le rater. Elle n’abandonnerait pas ou si elle abandonnait, c’est que la vie se serait échappée de son corps. Elle serait bien incapable de le regarder à nouveau dans les yeux si elle lui faisait perdre trois ans de sa vie, s’il avait parié sur la mauvaise personne. C’est pour cela qu’elle encaissait cet entrainement toujours aussi dur sans jamais bronché. C’est aussi pour cela qu’elle gardait secret ce qu’elle commençait à ressentir pour lui. Pas question déjà qu’il décide de mettre un terme à son apprentissage ni que cela la déconcentre de son objectif. Elle écouta alors attentivement Eremir. Elle le regarda alors décochait sa flèche avec bien plus de puissance et de précision qu’elle ne pouvait le faire. A l’arc, il la battait à plat de couture. Ils avaient la même arme de prédilection, ce qui était un avantage pour l’apprentissage d’Irina, mais elle se demandait si un jour elle réussirait à obtenir la même dextérité. C’était inexplicable, comme si les Dieux lui avaient donné ce don. Toutefois, elle ne put admirer d’avantage son maître, il lui posa une question qui méritait réflexion. Ce n’était pas vraiment facile comme question, elle ne se l’était jamais vraiment posée, ou elle essayait plutôt de ne pas connaître la réponse. Elle regarda alors la cible en bois puis elle répondit à Eremir « Je pense à ma position, à la trajectoire de ma flèche. Je n’aurais sûrement pas de meilleur chance, ma cible sera trop aux aboies si je la rate. Il faut donc qu’elle soit précise… et meurtrière. » Cette pensée servait notamment à en balayer une autre. Une autre qu’elle avait occulté il y a bien longtemps. Celle qu’une de ses flèches arracherait la vie à un être vivant, humain ou non. Elle se permettait de choisir qui allait vivre et qui allait mourir. Son métier ne lui laisserait pas le loisir de savoir si ce qu’elle faisait était bien ou non. Au mieux, elle se persuadait que c’était nécessaire. Mais dans la majeure partie des cas, elle n’y pensait pas. Elle espérait en tout cas que la réponse suffirait à son maître et même si elle osait beaucoup plus de choses avec lui depuis quelques temps, se sentant un peu trop à l’aise, elle n’osa tout de même pas lui demander ce que lui pensait. C’était un peu trop personnel. Et mieux valait peut être ne pas savoir. Après ce bref interlude, l’entrainement devait reprendre et Eremir proposa alors un jeu, ce qui amusa beaucoup Irina. Avant qu’il lui explique en quoi cela consistait elle lui rétorqua « Pourquoi vous avez envie de perdre ? » C’était ce genre de réflexion qu’elle se permettait de plus en plus. Très peu de maîtres assassins accepteraient surement mais depuis peu, Irina prenait le risque de la taquiner et cela l’amusait beaucoup. C’était tout de suite plus facile de faire cela que de lui poser des questions trop indiscrètes. Plus facile et peut être aussi moins visible. Quoique qu’il en soit, Eremir lui expliqua en quoi consister le jeu et Irina ne put s’empêcher d’ajouter « Je ne savais pas que vous rêviez secrètement de devenir un porc-épic ! » On aurait pu croire qu’elle ne prenait pas l’exercice au sérieux et pourtant. Elle savait que ce n’était pas une plaisanterie et qu’elle allait vraiment devoir lui tirer dessus. De toute façon, s’il lui demandait ça, c’est qu’il savait qu’il ne risquerait rien. Elle attrapa une nouvelle flèche qu’elle encocha, ne quittant pas des yeux son maître qui sortit lui aussi son arc. Afin de la stimuler et pour oublier qu’il était son maître, il lui fit le portrait d’un homme abject, une de ces horribles créatures qui n’a pas la place sur cette terre. Elle ferma les yeux pour se concentrer. Effectivement ce genre de personne méritait de mourir mais pour que son sang bout réellement, elle repensa alors à ce jour. A ces soldats qui s’étaient moqués d’elle quand elle voulut aller chercher son frère. C’était une partie de sa vie qu’elle n’avait jamais racontée à Eremir car c’était ce qui lui faisait le plus mal. Elle serra sa mâchoire et finit par répondre à la question de son maître. Laisserait elle un homme comme cela en vie ? « Pas si un contrat me le demande… » Elle se déporta alors sur la droite et décocha sa première flèche qui manqua évidemment sa cible. Son maître était agile et aguerri. Réussir à le toucher demanderait ruse et de nombreuses tentatives. Son premier assaut n’était pas suffisant mais qu’importe. Elle le toucherait. Elle continua de se déplacer le plus vite possible, envoyant ses flèches qui manquaient toujours leur cible. Elle ne put toutefois s’empêcher de sourire et souffla « Que la chasse commence… »
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyLun 31 Mar - 15:16


 
irina & eremir

 
Take up one idea. Make that one idea your life - think of it, dream of it, live on that idea. Let the brain, muscles, nerves, every part of your body, be full of that idea, and just leave every other idea alone. This is the way to success.
 

« Je pense à ma position, à la trajectoire de ma flèche. Je n’aurais sûrement pas de meilleur chance, ma cible sera trop aux abois si je la rate. Il faut donc qu’elle soit précise… et meurtrière. » Eremir fronça les sourcils et secoua la tête. « Mauvaise réponse ! Tu ne dois penser à rien, faire le vide dans ton esprit ! Tout cela tu dois le ressentir, le voir, pas y penser ! » Il esquissa un sourire provocateur et la laissa continuer. « Pourquoi vous avez envie de perdre ? » Irina ne se rendait pas compte de la chance qu’elle avait d’être tombée sur Eremir et pas un autre. Se serait-il permis de parler ainsi à Siger ? Jamais. Alizarine et lui s’étaient fait botter le cul à de nombreuses reprises, leur maître avait fait couler leur sang et poignardé leur amour-propre. Jamais l’homme n’aurait provoqué son maître, qu’il craignait et respectait à la fois, plus que quiconque en ce monde. Mais la faiblesse d’Eremir était bien connue ; les jeunes filles. Les douces, et les moins douces. C’était une réelle obsession chez lui, grain de folie tout droit issu de son immense culpabilité d’avoir abandonné Auréa. Il ne pouvait s’empêcher de vouloir protéger ces jeunes demoiselles, comme si ça avait permis qu’il se rachète de ce lamentable abandon. Aussi l’assassin, bien qu’il se montre assez brutal, tolérait qu’Irina s’adresse à lui de la sorte. « Perdre, moi ? Voyons Amour, tu es bien la dernière personne que je craigne. » répondit-il sur le même ton, en prenant place devant les cibles. « Je ne savais pas que vous rêviez secrètement de devenir un porc-épic ! » Il secoua la tête et leva les yeux au ciel. « Taisez-vous donc jeune fille et concentrez-vous, sinon c’est moi qui vous transforme en porc-épic ! » Prenant place face à elle, il la regarda avec intensité et la mit en condition. Il aimait son regard à elle, sa façon de donner tout ce qu’elle avait et de lui accorder sa confiance aveuglément. Si Eremir avait sauvé Irina de la solitude et l’entraînant à sa suite, elle avait fait de même avec lui. Fini les chevauchées solitaires à travers les Contrées, fini les longues heures passées seul au coin du feu, à écouter des étrangers parler entre eux. Maintenant, elle était là pour partager ces trois années de sa vie, et ça lui faisait un bien fou. Mais lorsque ce serait terminé, il ne croiserait certainement plus que la jeune fille à la Guilde, à Tamarang. C’était étrange, déroutant, un peu effrayant même. « Pas si un contrat me le demande… » Il acquiesça avec un sourire ravi. « Exactement. Un contrat, pas un être humain. Juste un contrat. » Le plus dur était de se dire qu’il fallait ôter la vie à quelqu’un, pensée qu’il était nécessaire d’évincer au plus vite pour ne pas sombrer dans la folie. Les ténèbres n’étaient jamais loin, et c’était une façon de s’en protéger plus encore. Eremir frémit en pensant à sa discussion avec Alizarine, deux jours auparavant. Elle avait perdu pieds sans qu’il ne s’en rende compte et elle était aujourd’hui bien dangereuse. « Que la chasse commence… »

Irina décocha sa première flèche qu’Eremir évita avec grâce. Il en fut de même pour les suivantes, tant ses mouvements étaient rapides et précis. Il arrivait à anticiper les trajectoires des flèches, parce qu’Irina hésitait toujours l’espace d’une seconde, ce qui la rendait prévisible. L’homme décida alors de contrecarrer ses attaques avec son propre arc, envoyant balader les flèches qui fonçaient dans sa direction avec une facilité déconcertante. « Surprend-moi Irina ! » gronda-t-il. Certes, lorsqu’Irina aurait pour mission de tuer quelqu’un, les choses ne se passeraient pas ainsi. Sa cible ne partirait pas en courant dans tous les sens car il n’aurait conscience de sa présence et elle l’achèverait dès la première flèche. Mais au-delà de la Guilde, Eremir la préparait à la guerre. Une guerre se profilait-elle à l’horizon ? Seul le temps le leur dirait, mais avec l’Enfant Roi sur le Trône, cela risquait bien d’arriver. Les jeux du pouvoir détruisaient tout sur leur passage, y compris le peuple qui n’avait jamais demandé à y participer. Irina devrait être prête lorsque ce jour arriverait, pour survivre dans un monde où la femme était violée et battue. Il ne pourrait tolérer que son apprentie soit brutalisée et de ce fait, elle devait être prête à être celle qui brutaliserait les autres pour s’en sortir. Soudain, une violente brûlure lui fit lâcher un juron et il se baissa pour poser sa main sur son mollet. Un long filet de sang coulait et tâchait ses vêtements. « Bien joué … » marmonna-t-il. Il passa sa langue sur ses lèvres et se releva, avant de s'étirer. « Faisons une pause avec l'arc, tu as bien travaillé. »Eremir déchira la manche de sa tunique de lin et l'attacha autour de son mollet qu'il serra pour éviter que cela ne saigner davantage. Et pour éviter que cela ne s'infecte, ce qui arrivait beaucoup trop fréquemment dans ces conditions. Il se dirigea alors vers la gourde d'eau qu'il avait apportée avec eux et en but une gorgée, avant de la lui tendre. « Nous allons laisser cela de côté un moment, il est temps de commencer à utiliser ta dague à présent. » expliqua-t-il. Eremir mourrait de chaud et sa jambe le lançait. Il ôta ses fourrures qu'il fit tomber au sol, se contentant de sa tenue de cuir brun. Puis il passa ses mains dans ses cheveux, regard tourné vers le lac, pensivement. Il avait beau s'efforcer d'être entièrement présent, une partie de son esprit était toujours ailleurs, à des milles d'ici. Auréa, Alizarine, les traîtres de la Guilde durant le tournoi, tout gravitait en lui sans qu'il ne puisse y faire abstraction. Fort heureusement, au moment de se battre, Eremir savait se vider l'esprit. « T'en es-tu déjà servie ? » demanda-t-il en faisant un bref signe de tête vers sa dague, l'air distrait. Il espérait que oui, afin que ce soit plus facile. Mais il était bien loin de se douter que leur affrontement allait être épique, dangereux, passionné, épuisant. Ah par les Trois, qu'avait-il fait en la prenant comme apprentie ?
 
Code by Fremione.

 
Revenir en haut Aller en bas
Irina
Irinathe hermit
ɤ REGISTRATION : 19/03/2014
ɤ PARCHEMINS : 103
ɤ STATUT DU SANG : fille de marchand
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : toutes et aucune
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie Assassin

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyJeu 10 Avr - 21:04

Eremir ∞ Irina
a song of ice and fire
Irina regarda son maître froncer les sourcils. Mauvaise réponse évidemment. Elle écouta alors les conseils, non plutôt les ordres d’Eremir. Faire le vide, ne penser à rien. C’était quand même bien plus facile à dire qu’à faire. Pour le moment, Irina n’arrêtait pas de penser que ce qu’allait atteindre sa flèche serait un être vivant, pourvu d’émotions, de souvenirs. Avec une famille, et pourquoi pas une femme et des enfants… Mais elle le savais, en acceptant d’entrer chez les Sombrelames, de devenir une assassin, Irina ne se donnait pas d’autres choix que d’oublier ce genre de choses, ses pensées devaient être occultées de son esprit, comme le vent balaye le sable et la mer efface les traces sur la plage. Elle regarda alors son maître, se demandant s’il arrivait vraiment à garder ce calme olympien avant d’exécuter son contrat. Un sentiment étrange l’envahit, pour ça elle l’admirait de savoir contrôler autant ses émotions et ses pensées, mais en même temps cela l’inquiétait qu’il puisse faire ça. Si elle devenait un contrat, l’exécuterait il ainsi, sans la moindre état d’âme ? Peut être qu’elle ne serait jamais une aussi bonne assassin qu’Eremir l’espérait, à trop se poser de questions elle risquerait sûrement de passer à côté de certaines choses. En tout cas, il fallait qu’elle cesse de cogiter, son entrainement reprenait. Toutefois se contentait de tirer sur des cibles immobiles c’est bien mais son véritable contrat sera un être vivant, avec des réactions. Et à l’Ahn-Ju, elle devrait se battre contre quelqu’un, durant deux épreuves. Et avec sa petite carrure, c’était une épreuve qu’elle redoutait un peu. Mais son maître allait bien la préparer, elle le savait. Elle se concentra d’ailleurs à nouveau et décocha une flèche qui frappa de plein fouet sa cible. Irina esquissa un sourire, cela semblait contenter son maitre et elle en était plus que ravie. Il lui suggéra alors un nouvel exercice bien plus mouvementé avec pour objectif de devoir l’atteindre. A première vue, on pourrait croire  qu’Eremir était fou, laissé se faire tirer dessus mais Irina savait très bien ce qu’il faisait et elle ne viserait jamais aucune partie vitale. Tuer son maître c’était toujours un peu déplacé et son entrée au sein de guilde plus que compromis. Elle afficha un sourire amusé et osa taquiner son maître. Autant dire que ce luxe n’était pas permis à tout le monde mais depuis quelques temps, elle ne savait pourquoi mais elle aimait ce petit jeu. Oser s’approcher des limites, peut être même les dépasser. Elle n’avait jamais été comme ça avec personne. Ca avait quelque chose d’amusant, d’excitant. Eremir répondit à sa remarque sur les porcs-épics qui l’amusa beaucoup. Elle ne put s’empêcher de sourire bien que quand elle se mit fasse à lui, à quelques mètres seulement, son sourire s’effaça. Elle le fixa du regard, se concentrant uniquement sur ce qu’elle devrait faire.

Il devenait alors un contrat. Et apparemment la façon de penser satisfit Eremir. Elle se concentra une dernière fois avant de lancer ses premières slaves de flèches. Elle se déplaçait partout, virevoltait dans tous les sens afin d’essayer de ne pas être trop prévisible. Et pourtant Eremir contrait chacune de ses flèches avec une facilité des plus concertantes, ce qui faisait rager Irina. Elle sentait son sang bouillir de ne pas réussir à l’atteindre. L’envie de le satisfaire et de le surprendre prenant le pas sur tout autre chose. Le surprendre justement… C’est ce qu’il voulait en face à face, elle n’avait aucune chance de l’avoir. Surtout qu’à présent, il avait à son tour sorti son arc et se mettait à lui tirer dessus, devant à son tour une proie et non plus le chasseur. Position qu’Irina affectionnait beaucoup moins. Elle se cacha un instant derrière un tronc et regarda autour d’elle. Elle avait peut être une idée. Elle profita que son maître la cherchait pour s’enfoncer plus au loin et profita d’une branche basse pour se hisser. Perchée tel un oiseau, Irina banda alors à nouveau son arc. Son maître semblait alors ailleurs. Elle fit alors le vide et décocha sa flèche. Elle n’était plus Irina, elle n’était plus sur cette branche. Elle n’était plus que ce projectile qui pourfendait l’air pour atteindre sa cible. La flèche effleura alors la jambe d’Eremir qui lâcha alors un juron. C’était comme si cela fit revenir Irina à elle qui regarda alors la scène, ce qu’elle venait de faire. Elle avait certes réussir l’exercice mais au passage blessé, même très légèrement son maître. Sans réellement de fierté, s’en voulant d’avoir fait ça, elle descendit de son perchoir et se plaça au côté d’Eremir qui se faisait un bandage de fortune. Il la félicita et elle lui répondit d’une voix très sobre, sans joie aucune « Merci maître. Et veuillez m’excuser pour votre jambe. » Elle regarda alors le filet de sang qui ondulait sur sa jambe. Dire qu’elle avait fait ça, qu’elle avait été capable de lui faire ça. Elle détourna le regard un instant, profitant pour une fois de la vue du lac. Elle sortit de ses pensées quand son maître lui proposa d’abandonner l’arc. Elle hocha la tête, acquiesçant silencieusement. Elle passa le dos de sa main sur son front brulant et humide de sueur. C’est avec plaisir qu’elle prit la gourde et but quelques gorges fraiches et rafraîchissantes. Cela lui faisait le plus grand bien et elle ferma les yeux, sentant encore son cœur raisonné dans sa tête. Elle arrêta de boire quand Eremir lui proposa de varier pour prendre la dague. Chose qu’Irina avait toujours réussi à éviter, sortir sa dague de son fourreau. Elle n’était pas taillée pour le corps à corps et elle avait toujours pensé qu’elle se ferait découper en morceaux si elle arrivait à devoir se battre avec une lame. Elle dût cependant déposer la gourde et dégainer sa dague. Elle se mit face à son maitre qui lui demanda si elle l’avait déjà utilisé. Question à laquelle Irina ne préféré sincèrement ne pas répondre, tellement la honte pouvait la ronger de ne pas avoir encore avoir osé affronter quelqu’un en face. Elle avait décimé un groupe de voleurs avec son arc, en étant bien cachée dans les fourrées mais elle n’avait vu réellement une personne saignée devant elle, sa chair à vif et pire, la vie s’échappant de son corps. Elle eut un frisson rien qu’en y pensant. Toutefois, n’osant pas avouer qu’elle n’avait jamais utilisé sa dague, le corps à corps n’étant pas son avantage, elle lui mentit « Bien sûr. » Mais elle le savait, ce mensonge lui couterait très cher. Eremir allait très vite s’en rendre compte et l’entraînement se corserait très vite. Surtout s’il découvrait qu’elle lui avait menti. Elle serra alors la poignée de sa dague, se mit en position de combat, une position plus souple, bien moins fixée au sol que quand elle tirait à l’arc. La distance entre eux s’amenuisait, le temps qu’ils prenaient tous deux positions. Irina sentit son cœur prendre un rythme beaucoup plus rapide, plus soutenu. Elle devait contrôler sa respiration. Leur combat risquait d’être intense, la proximité avec son maître ne rendrait pas les choses plus faciles. Après la chasse, ils allaient danser maintenant.
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyVen 11 Avr - 14:38


 
irina & eremir

 
Take up one idea. Make that one idea your life - think of it, dream of it, live on that idea. Let the brain, muscles, nerves, every part of your body, be full of that idea, and just leave every other idea alone. This is the way to success.
 

« Merci maître. Et veuillez m’excuser pour votre jambe. » Eremir balaya sa remarque d'un signe de la main. « Ce n'est rien, tu connaîtras bien pire au cours de ton entraînement et de ta vie d'assassin. » Le moins que l'on puisse dire, c'était qu'il savait comment rassurer les gens. Mais il avait au moins le mérite d'être sincère et de la préparer à ce qui l'attendait. Lorsqu'il fut débarrassé de ses peaux, Eremir lui proposa alors d'utiliser sa dague et Irina répondit avec aplomb qu'elle s'en était déjà servie. Tant mieux, parce que ça n'allait pas être un jeu d'enfant ; si seulement il avait su qu'elle mentait, qu'elle cherchait simplement à garder un peu de contenance ! Doucement, il tira sur sa tunique de lin et dévoila son épaule, sur laquelle une longue cicatrice faite deux ans plus tôt n'avait jamais disparue, jour fatal où il avait perdu l'objet auquel il tenait le plus au monde : la dague de Siger. « On ne maîtrise jamais complètement une arme, même après vingt ans d'entraînement. Une seconde d’inattention, et ton ennemi te tue ou pire, t'arrache un bras et te crève les yeux. » Non seulement Eremir était nul pour rassurer son apprentie, mais en plus il ne savait pas parler aux femmes. En règle générale. Mais l'homme ne devait pas voir Irina comme une femme malgré sa grande beauté, elle ne devait être que son apprentie et elle sera traitée à la dure, qu'elle soit femme ou homme, enfant ou adulte, belle ou non. Irina se mit en garde et Eremir l'observa un sourire amusé, avant de s'approcher d'elle et de sortir lui même l'une de ses dagues, la plus résistante. Une fois parvenu devant elle, son corps touchant presque le sien, Eremir passa sa jambe derrière celle de son apprentie et donna un coup de pied léger à l'arrière de son genou. « Jambe légèrement fléchie pour une meilleur emprise sur le sol sous tes pieds. » Puis il s'empara de sa main libre qu'il plaça derrière son dos. « Ce sera un duel à une main. Interdiction de le bouger ne serait-ce que d'un centimètre, compris ? » souffla-t-il, l'air sévère, trop proche de son visage. Il recula alors, gêné, et plaça son propre bras derrière son dos avant de se mettre en garde. Eremir avait hâte que ce duel commence, qu'Irina lui prouve de quoi elle était capable. La voir danser, le frôler de sa lame tranchante, l'attirer à lui et la repousser, faire couler ses larmes et voir son visage irradier quand viendrait pour elle le moment où elle parviendrait enfin à le toucher. L'entraînement était certainement aussi excitant pour lui qu'il était fatigant pour elle. Fier et ravi de pouvoir lui transmettre ce que Siger lui avait appris, Eremir se donnait cœur et âme à Irina en échange des trois années de sa vie qu'elle lui avait offert, abandonnant ainsi une vie de solitude douloureuse de laquelle il l'avait arrachée. Si l'homme avait d'abord douté de l'utilité d'avoir un apprenti sous son aile, il comprenait à présent pourquoi c'était si plaisant. « Fais-moi rêver, maintenant, Amour. Voyons ce que tu vaux. » lâcha-t-il, avant de lancer l'offensive.

Eremir se souvenait de chacune des fois où la lame de son maître avait transpercé sa peau et que son sang avait coulé. Il lui laissait à peine le temps de se relever que déjà, il frappait de nouveau. Qu'est-ce qu'il avait pu le haïr et le respecter à la fois ! La douleur qui l'assaillait alors n'était rien en comparaison avec la fierté qu'il ressentait quand Siger prononçait avec douceur, ou avec force : « C'est bien Eremir, continue comme ça. » L'homme fit basculer Irina qui tomba sur le dos et s'assit sur elle en bloquant ses bras sous ses genoux, et sa lame sous sa gorge. Son souffle était rauque, ses poumons en feu et la sueur collait ses cheveux sur son visage et ses vêtements à son dos. « Ne me dis pas que c'est comme ça que tu utilises une dague, c'était trop facile pour que tu te sois déjà battue avec ! M'as-tu menti, jeune fille ? » cracha-t-il, en essuyant son front du revers de sa manche. Trop facile, mais il était fatigué. Sa jambe brûlait, et il n'avait plus la jeunesse de ses vingt-cinq ans. Eremir l'observa en silence en tentant de reprendre son souffle sans bouger, à moins qu'il n'y arrive pas pour une raison qu'il ne voulait pas connaître. Un million de reproches lancinants lui brûlaient les lèvres et il se pencha en avant, avant de s'emparer d'une touffe de cheveux blonds de la jeune femme dont il attira le visage au sien. « Ne me mens pas Irina, jamais. Je dois être le seul en qui tu aies une confiance aveugle, et je dois pouvoir compter sur toi plus que sur n'importe qui d'autre. Tu m'as promis trois années de ta vie, ne me déçois pas. Si il s'avérait que je me sois trompé sur ton compte, tu disparaîtras et ce sera mon honneur qui sera bafoué, pas le tien. » Eremir la relâcha et se releva, avant de lui tendre la main pour qu'elle se relève à son tour. Leurs vêtements étaient souillés par la terre et la boue, la fatigue, la rancœur et un désir refoulé suintaient par tous les pores de leur peau. Il inspira une nouvelle bouffée d'air et se remit en garde, le cœur battant. Il lui ordonna de faire de même, tentant d'ignorer la lassitude qui prenait peu à peu possession d'eux. Ce n'était pas en traînant qu'il allait faire d'elle un assassin exemplaire, mais pas en la tuant à la tâche non plus. Une fois encore, une dernière fois, et peut-être lui laisserait-il un peu de repos. Sans doute prendrait-il le temps de se baigner dans le lac froid pour recouvrer ses esprits, comme il l'avait fait à de nombreuses reprises. Ou peut-être rentrerait-il à l'Auberge pour prendre une véritable bain et s'asseoir au coin du feu, à ignorer Irina et ses clients pour se plonger dans un monde qui n'appartenait qu'à lui, avant de daigner poser de nouveau les yeux sur eux. A moins que cette fois, il ne l'emmène avec lui. Le haïssait-elle comme il avait pu haïr Siger ? Et le respectait-elle tout autant ? Irina était courageuse, tout autant qu'il l'était après un an d'entraînement, et il était certain qu'elle ne plierait pas genou. « Prouve-moi que tu es quelqu'un. » ordonna-t-il alors d'une voix forte.
 
Code by Fremione.

 
Revenir en haut Aller en bas
Irina
Irinathe hermit
ɤ REGISTRATION : 19/03/2014
ɤ PARCHEMINS : 103
ɤ STATUT DU SANG : fille de marchand
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : toutes et aucune
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie Assassin

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyVen 11 Avr - 22:00

Eremir ∞ Irina
a song of ice and fire
L’entrainement avec son maître n’était jamais une partie de plaisir. Autant physiquement que psychologiquement. A chaque fois, elle rentrait à l’auberge sur les genoux alors que la journée ne faisait que commencer. Elle se lavait et s’effondrait aussitôt sur son lit, prête à dormir si seulement c’était possible. Mais dans une auberge, il y a toujours quelque chose à faire. Cette vie de sédentaire, Irina la découvrait, toute autant que la vie d’un assassin. Et ce n’était pas gagné. Surtout avec ce qui allait suivre. A contre cœur, la jeune apprentie s’arma de sa dague encore inutilisée, et qui était surement entrains de doucement s’émousser à toujours rester dans son fourreau. Mais ça, elle ne pouvait pas l’avouer à Eremir. Que penserait il de son apprentie s’il apprenait que le corps à corps la rebutait ? Il ne voudrait surement plus d’elle comme élève. A quoi bon se traîner un boulet qui ne sait pas se battre si ce n’est à distance, comme le couard qu’elle était. Car il faut bien avouer que si Irina était encore en vie, c’était parce que la première fois, elle avait évité le combat en détalant comme un lapin, pour fuir, pour vivre alors que tout le monde derrière elle se faisait massacrer. Et à sa vengeance, elle avait pris soin de rester cacher, profitant de l’effet de surprise et de la désorganisation du groupe. On ne peut pas vraiment dire qu’il s’agisse d’un acte héroïque. Mais entant que futur assassin, pourrait elle vraiment aspirer à mieux ? Elle serait toujours loin des batailles, dans l’ombre des héros de guerre. De toute façon, elle ne pourrait envisager mieux comme vie, après ce qu’elle avait vécu et l’année qu’elle venait de passer auprès d’Eremir, ça ne pouvait pas être autrement. Bien que l’entraînement qui lui avait préparé risquer de changer beaucoup de choses. Et pour le moment elle n’avait pas d’autre choix que de lui obéir à la lettre, au risque d’avoir de sérieux problèmes. Surtout après lui avoir menti. Mais comment elle pouvait lui avouer qu’elle n’avait jamais osé affronter personne en face ? Déjà qu’en soit, c’était assez humiliant mais lui… S’il y avait une personne qu’elle ne voulait pas décevoir, qu’elle ne voulait pas qu’il ait une mauvaise opinion d’elle, c’était bien Eremir. Et pas que parce qu’il était son maître. A ses yeux, il devait bien plus. Et même bien trop. Il n’était plus que son modèle, la personne qu’elle devait suivre à tout prix, il était devenu tellement plus. Il n’y avait pas de mot pour décrire ce qu’elle ressentait pour lui, ce qu’elle était prête à faire pour lui. S’il lui demandait de sauter, elle répondrait à quelle hauteur et si elle devait combattre à la dague, elle le ferait même si elle devait y laisser un doigt. Ou bien pire de ce que pouvait annoncer Eremir. Autant dire que la perspective d’être manchot aveugle ne tentait pas vraiment Irina qui crispa sa mâchoire. Voilà principalement pourquoi elle n’aimait pas ça et voir la cicatrice de son maître l’attrista au plus haut point. Elle avait l’impression que son cœur saignait, sentant presque sur son épaule la marque de cette cicatrice.

Mais elle devait faire impasse de tout ça et se concentrer uniquement sur l’exercice, elle ne devait pas laisser son esprit divagué, elle aurait suffisamment de travail comme ça. Elle écouta attentivement les instructions de son maître, hochant la tête. Elle se laissa totalement faire, même lorsqu’il lui mit la main dans le dos et qu’elle sentit son souffle tiède contre sa peau. Elle sentit le cœur s’emballait, essayant toutefois de garder son calme, elle lui répondit « Compris, maître. » Son cœur continua de s’emballer, le voyant prendre position, le combat allait commencer. Il attendait beaucoup d’elle et Irina le savait, elle allait très vite le décevoir. Elle serra sa dague et maladroitement essaya d’attaquer son maître. Ses gestes étaient sans précision, exécutés à la va vite et dans tous les sens. Dès qu’elle le voyait qu’il allait attaquer, elle sentait son cœur faire un bon, prêt à s’arrêter, se demandant si elle arrivait à parer le coup. Elle avait envie de crier pour évacuer sa peur ou de se rouler en boule en espérant que tout cela cesse. Elle sentait les larmes monter à ses yeux, son bras tremblant. Il ne fallut que quelques secondes pour qu’Eremir mette son apprentie à terre, l’empêchant de se relever et lui plaçant la lame sous la gorge. Autant dire que le rythme cardiaque d’Irina n’avait jamais été aussi élevé et sa pseudo expérience des lames ne fit pas illusion longtemps. Il avait bien compris qu’elle ne lui avait pas dit la vérité et elle n’avait plus le choix. Elle ferma les yeux, plus honteuse que jamais, et hocha la tête en lui avouant, la gorge serrée « Veuillez m’excuser maître… » Elle osait à peine rouvrir les yeux pour croiser son regard mais il ne lui laissa pas le choix, leurs visages se rapprochant dangereusement. Irina n’osait toujours pas regarder son maitre et son cœur qui prenait une cadence alarmante n’aidait pas beaucoup. Elle avait mérité ce qu’il lui reprochait, elle le savait. Elle déglutit pensant qu’effectivement l’honneur de son maitre était en jeu. Son Ahn Ju, elle savait comment elle passerait. Une seule solution, réussir ou mourir. Pas de nuance ou de demie mesure. Et si elle échouait, c’était l’enseignement de son maitre qui était remis en cause et ça, elle ne pouvait le tolérer. Elle ne pouvait accepter ça. Elle ne pouvait pas lui faire ça. Pas à lui. Elle se releva et osa alors lui dire, à demie voie « Je ne vous décevrai plus jamais maître, je vous le promets. » Et pour que ses paroles ne soient pas vaines, elle regarda alors sa dague. Les promesses les plus solides étaient toujours faites dans le sang. Elle posa la main sur la paume de sa main et tira d’un coup vif. Elle se mordit la lèvre pour ne laisser échapper un cri de douleur. Elle serra son poing, un mince filet de sang perla entre ses doigts. Il fallait qu’elle le voit pour ne plus en avoir peur. Elle sortit de ses pensées quand Eremir lui demande de montrer qu’elle était quelqu’un, qu’elle méritait son entrainement. Elle reprit alors sa position, une main dans le dos et se concentra à nouveau. Son cœur s’emballait toujours autant mais elle devait le contrôler. En faire un avantage plutôt qu’une faiblesse. Elle essaya de donner des coups plus précis, avec des gestes beaucoup moins amples. Elle tentait de se mouvoir tel un chat, vif et fluide. Mais elle le savait, elle n’avait encore ni la technique ni la force. Et ça, Eremir lui apprendrait. Dans le sang et la sueur.
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptySam 12 Avr - 17:28


 
irina & eremir

 
Take up one idea. Make that one idea your life - think of it, dream of it, live on that idea. Let the brain, muscles, nerves, every part of your body, be full of that idea, and just leave every other idea alone. This is the way to success.
 

« Je ne vous décevrai plus jamais maître, je vous le promets. » Eremir acquiesça.   Mais son apprentie alla plus loin en tranchant la chair tendre de sa main de sa dague, promesse faite avec le sang et inviolable. « Je n'en doute pas. » répondit-il. Il ne pouvait pas passer sa vie à s'en prendre à elle, il devait lui témoigner du soutien et de la confiance pour la pousser à avancer. Irina devait sentir qu'il savait qu'elle y arriverait, parce qu'elle était faite pour ça. Elle possédait une volonté inépuisable et un véritable désir de faire les choses bien. Ce n'était pas gagné, mais ils y arriveraient, ensemble. Elle mit plus de cœur à la tâche, mais Eremir eut rapidement l'avantage sur elle de nouveau : il attrapa son poignet avec force de façon à ce qu'elle lâche l'arme et lui donna un brusque coup d'épaule en s'assurant qu'elle basculait sur la jambe qu'il avait passée derrière son dos, se retrouvant une fois de plus au sol. Dans la boue. Et désarmée. Eremir lui tendit sa dague et l'aida à se relever. « Arrêtons pour aujourd'hui. Tu as bien travaillé, mais nous recommencerons chaque jour jusqu'à ce que ce soit moi qui tombe dans la boue, et pas toi. » Il raccrocha sa dague à sa ceinture et retourna auprès des affaires qu'il avait laissées plus loin. Eremir hésita un instant, avant de retourner auprès d'Irina sur les épaules de laquelle il déposa ses fourrures afin qu'elle ne prenne pas froid. Trempée jusqu'aux os, fatiguée, elle était vulnérable. Son regard se perdit dans le sien quelques secondes, tandis qu'il les arrangeait sur son corps frêle. Il admirait son courage et sa volonté, Irina représentait beaucoup à ses yeux. S'attachait-on toujours autant à un apprenti ? Que ressentait-on, lorsque l'Ahn-Ju était réussi et qu'on devait s'en séparer ? Eremir ne voulait pas connaître ces réponses, pas encore. Ce jour viendrait bien assez vite. « Rentrons, il ne faudrait pas que tu attrapes froid. » Il la relâcha et tourna les talons pour s'enfoncer entre les arbres, parcelle de forêt qui les ramenait plus rapidement à l'Auberge que par le petit chemin de terre que prenaient ceux qui reliaient Lakeshire au Lac. Il garda le silence en marchant devant, n'ayant qu'une hâte : prendre un bain, changer ces vêtements sales, boire et manger, prendre du bon temps. Irina et Eremir voyageaient énormément, et s'entraînaient quand ils ne chevauchaient pas à travers Kahanor. Les moments de détente étaient devenus trop rares, et bien trop brefs. Son associée au Bouclier d'Argent plaisantait souvent à ce sujet, en disant qu'elle ne se souvenait pas toujours de ce à quoi il ressemblait quand il rentrait enfin à la Maison. Moquerie, mais qui cachait une vérité réelle : Eremir était incapable de s'attacher à quoi que ce soit, à moins que ce ne soit de se détacher de ce qu'il aimait. Et ce qu'il aimait par dessus tout, c'était la liberté.

♔ ♔ ♔

Eremir soupira d'aise en laissant tomber les dernières couches de vêtements à ses pieds. Il se glissa en douceur dans l'eau chaude, grimaçant légèrement à cause de la brûlure provoquée par son entaille à la cheville. Il allait la surveiller de plus près ; jamais une douleur ne l'avait ainsi poursuivi, si ce n'était celle qui avait failli lui coûter un bras, à Theselmar. Irina ne l'avait pas raté, mais il ne pouvait lui en vouloir : c'était ce qu'il attendait d'elle. Il passa la brosse sur sa peau, trop fort sans doute, pour se nettoyer de cette boue et cette sueur qui le dégoûtaient, mais également de ces sensations déroutantes qui l'avaient harassé dès qu'il posait la main sur elle, dès qu'il s'autorisait à parcourir des doigts  le corps de son apprentie pour réajuster sa position, dès qu'il croisait son regard. Comment pouvait-il ne ressentir qu'une once de désir à son égard, dans de telles circonstances ? C'était inacceptable. Pas la peine de se voiler la face, il savait ce qu'il rentait à son égard, et ce n'était pas moins désagréable pour autant. Eremir lâcha la brosse dans l'eau et ferma les yeux en posant sa tête sur le rebord de la baignoire de bois. L'assassin se laissait bercer par les voix des clients à l'étage inférieur, le bruit des couverts et des plats en fond, mais surtout par ce calme agréable et réconfortant qui lui était précieux. Lui qui apprenait aux gens à vider leur esprit en était pourtant, en cet instant, parfaitement incapable. Trop d'idées, de sentiments l'envahissaient sans qu'il n'ait le moindre contrôle dessus. Son cœur battait trop vite, la chaleur de l'eau lui faisait tourner la tête. Eremir s'accrocha au bord de la baignoire, le souffle court, et tenta de reprendre sa respiration. La porte s'ouvrit alors qu'il avait demandé à son associée à ce qu'aucun des clients ne vienne troubler cette instant de quiétude méritée et il s'apprêta à renvoyer avec rage la personne qui entra dans la pièce. Il ouvrit la bouche et la referma lorsque Irina fit son apparition. Il n'eut même pas le cœur de lui demander de faire demi-tour sur le champ et tourna son visage vers l'autre côté de la pièce, embarrassé. Il y avait assez de place pour deux dans la baignoire, et partager un instant de détente comme celui-ci ne pouvait-être que bénéfique à leur relation qui connaissait davantage de bas que de hauts, n'est-ce pas ? Il fallait se persuader que c'était le cas, et ne penser à rien d'autre. Eremir replia un peu ses jambes pour lui laisser la place de s'installer confortablement, dents serrées.

 
Code by Fremione.

 
Revenir en haut Aller en bas
Irina
Irinathe hermit
ɤ REGISTRATION : 19/03/2014
ɤ PARCHEMINS : 103
ɤ STATUT DU SANG : fille de marchand
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : toutes et aucune
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie Assassin

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyDim 13 Avr - 21:49

Eremir ∞ Irina
a song of ice and fire
Le sang est la vie. Cette phrase, Irina l’avait souvent entendu. Toutes les régions de Kahanor se prétendaient être différentes de leurs voisines mais une chose était universelle. La valeur du sang. Non pas la valeur en parlant de la noblesse ou du peuple, ça c’est ridicule et absolument dénué de fondement réel. Mais la valeur de la vie, de la sincérité des choses que l’on fait. Le sang rendait un sacré un serment. Bien plus sacré que si ça avait été un prêtre qui l’avait prononcé. Cette promesse de ne plus jamais le décevoir, l’apprentie assassin y tenait beaucoup. Elle avait croisé le regard de son maître, elle y avait lu toute la déception et toute la colère qui s’étaient éveillées en lui. Et ça, plus jamais. Plus jamais, elle ne en voudrait être responsable. Déjà parce que l’apprenti doit faire honneur à son maître, lui être dévoué totalement durant ces trois années mais aussi parce qu’Irina ne supporterait plus ça. Outre le fait qu’Eremir était son maître, des sentiments plus forts l’animaient, la faisaient vibrer. Des choses sur lesquelles elle ne devait pas y inscrire de nom, des choses qu’elle devrait cacher ou au mieux, ne jamais ressentir. Après tout, qu’était elle pour lui ? Elle lui offrait certes trois ans de sa vie et après ? Leurs chemins se séparèrent. Il prendrait peut être un nouvel apprenti et elle aussi. Ils traceraient chacun leur route, ne se souciant plus de ce que fait l’autre. Voilà ce qu’elle était. Une apprentie précédent le prochain. Et ça la tuait. Elle ne devait pas ressentir ça mais elle ne pouvait s’en empêcher. Elle ne pourrait retarder l’échéance mais ce qu’elle pouvait faire, c’était au moins l’honorer. Le rendre fier du mieux qu’elle pouvait et garder tout ça pour elle. De toute façon, cela n’apporterait surement rien de bon. Comment cela pouvait il en être autrement de toute manière ? Irina préféra ne plus penser à ça, chasser ses idées noires de sa tête, et se concentra à nouveau sur le combat. Elle s’appliqua comme elle put, contenant son angoisse pour garder à l’esprit qu’elle voulait bien faire, qu’il se dise que de l’avoir choisi soit une bonne chose, même si elle ne sait pas se battre avec une dague. Mais évidemment la technique et l’expérience prirent le dessus et Irina se retrouva à nouveau à terre. Dans la boue cette fois ci. Elle s’entendit l’humidité pénétrer ses vêtements, le froid lui mordant la peau. Eremir l’aida à se relever et elle attrapa la dague qu’il lui tendait, décrétant alors que leur entrainement était terminé. Autant dire que c’était tout de même avec soulagement qu’Irina accepta l’initiative. Elle sourit lorsqu’il lui dit qu’un jour, c’est lui qui serait dans la boue. Comme si c’était possible. Elle rangea sa dague, se disant qu’elle aurait de gros progrès à faire et alla chercher son arc et son carquois. Alors qu’elle était entrains de se préparer à partir, elle sentit des fourrures recouvrir doucement ses épaules. Elle croisa alors son regard. Il était certes dur mais elle ne pourrait jamais lui en vouloir. Ces petites secondes, ces regards silencieux étaient des choses qu’elle ne voudrait échanger même pour tout l’or du royaume. Elle lui souffla alors « Merci maître. » Elle se mit alors à le suivre et esquissa un léger sourire « Mais vous savez, je ne suis pas en sucre. Vous allez devoir me supporter encore un moment. » La taquinerie était de retour.

Elle ne savait, elle jouait très souvent, voire même trop souvent avec Eremir. Bons nombres d’apprentis n’oseraient jamais tenir un tel discours devant leur maître mais elle ne savait si c’était parce qu’elle se sentait bien avec lui ou si c’était autre chose mais elle ne pouvait s’empêcher de le taquiner, de le chercher un peu. Elle avait été trop sage ces dernières heures, il fallait qu’elle rattrape le temps perdu. Quoique le reste du trajet se fit en silence, elle n’eut donc l’occasion de l’embêter plus. Arrivée à l’auberge, elle lui rendit ses fourrures et pour éviter tout soupçon, elle passa par la cuisine pour regagner sa chambre. Elle repensa alors à l’entrainement de la journée, toujours aussi chargé physiquement que psychologiquement. Mais elle ne devait pas penser, elle ne devait pas se laisser distraire de son objectif. Aussi intrigant que séduisant soit Eremir, il était son maître et ne tolérait surement jamais le moindre écart de conduite de la part de son apprentie. Et pouvait elle lui donner tord ? Elle préféra ne pas y penser et se débarrasser de ses vêtements sales. Elle irait les laver tout à l’heure, là elle voulait se détendre. Et penser à autre chose que ce qu’il s’était passé ce matin. Les mains pleines de terre et de boue, les cheveux totalement emmêlés et sales, elle n’avait d’autre choix que de prendre un bain. Et puis cela lui ferait du bien, se prélasser dans l’eau et penser à l’autre homme qui hantait son esprit, Seth… Elle eut un frisson et attrapa une robe propre. Il fallait qu’elle attende d’être dans l’eau chaude avant de se laisser déprimer. Elle monta alors à l’étage du dessus et ouvrit la porte de la salle de bain. Son cœur fit un bon dans sa poitrine, Eremir était déjà dans la baignoire. Elle détourna son regard, sentant ses joues s’empourprées et elle balbutia « Veuillez m’excuser maître, je ne savais pas que vous étiez là. » Elle s’attendait à ce qu’il la renvoie, qu’il lui ordonne de partir mais il n’en fit rien. Partir aurait été la meilleure chose à faire, elle jeta un regard à la poignée, se disant qu’elle ferait mieux de faire demi tour. Mais ses jambes ne bougèrent, ne répondant plus aux ordres de son cerveau. Elle osa alors le regarder à nouveau et elle espéra que le dicton « qui ne dit mot consent » était vrai. Elle s’approcha alors de la baignoire, posant ses affaires sur une chaise placée non loin. Elle se mit toutefois dans le dos d’Eremir pour se déshabiller, n’arrivant à se faire à l’idée qu’il allait regarder, personne ne l’avait jamais vu ainsi. Cachant son intimité, elle se dépêcha d’entrer dans l’eau fumante, serrant ses genoux contre elle afin de cacher du mieux qu’elle pouvait. Cette proximité avec son maitre, c’était bien la première fois. Son cœur ne cessait de battre la chamade et elle se persuadait que le rouge de ses joues était causé par l’eau chaude et non par autre chose. Le silence s’était installé, seul le clapotis de l’eau servait de fond sonore. Irina se risqua alors de briser ce silence. N’osant toujours pas regarder Eremir en face, elle souffla « J’ai repensé à ce que vous m’avez dis sur la confiance et je n’ai pas été tout à fait honnête avec vous… » Elle n’avait pas été tout à fait honnête avec lui, quant à ses motivations à le rejoindre. Sur le coup, elle avait pensé à son impulsivité mais après un an de recul, elle comprenait pourquoi elle avait accepté aussi facilement, pourquoi elle avait besoin de cette formation, plus qu’autre chose. Au point de sacrifier trois ans de sa vie, au point de sacrifier son âme. Elle sentit sa gorge serrée, elle déglutit en fermant les yeux pour se donner de la consistance et continua « J’ai un frère jumeau… Il a été enfermé à la Tour et… » Elle ne savait comment Eremir allait réagir, ce qu’il pensait des magiciens. Etant jumeaux, Irina avait toujours espéré avoir une infime partie du don que possédait Seth mais il n’en fut pas ainsi. Jamais. Mais il fallait qu’elle continue, qu’elle lui avoue son objectif, au delà de l’Ahn Ju. Son cœur s’accéléra au fil des pensées qui la traversé et elle finit par terminer son explication « J’ai toujours souhaité le faire sortir de là, de le libérer. C’est pour ça je pense que j’ai accepté votre proposition, il y a un an. » C’était encore plus ridicule à haute voix. Elle savait son entreprise irraisonnée, impossible. Cela allait être un échec total, un échec qui la ferait mourir en quelques minutes, assaillie de tous les côtés. Elle offrait trois ans de sa vie à Eremir pour se jeter vers la mort. Qu’allait il penser d’elle après ça ? Qu’il avait une apprentie suicidaire ? On lui avait répété depuis qu’elle avait quatorze ans mais c’était seulement maintenant qu’elle comprenait le désespoir de son geste. Elle pouffa, un léger sourire sur les lèvres. « Je sais, c’est stupide… » Stupide car elle savait qui quiconque entre dans la Tour, n’en ressort jamais.
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyLun 14 Avr - 13:23


 
irina & eremir

 
Take up one idea. Make that one idea your life - think of it, dream of it, live on that idea. Let the brain, muscles, nerves, every part of your body, be full of that idea, and just leave every other idea alone. This is the way to success.
 

Yeux clos, Eremir tentait de se concentrer sur les clapotis que faisait l’eau, seul bruit dans cette tension pesante qui les entourait plus que jamais auparavant. Afin que tout soit parfait et serein, il aurait quand même fallu que son sang ne bouillonne pas dans ses veines comme il était en train de le faire. Aucun homme sain d’esprit ne se serait retenu de sauter sur Irina, qui était une jeune femme magnifique et encore trop vulnérable. « J’ai repensé à ce que vous m’avez dit sur la confiance et je n’ai pas été tout à fait honnête avec vous… » Il rouvrit les yeux, ravi qu’elle brise le silence et coupe court à ses pensées déviantes dont il était réellement peu fier. Eremir n’interrompit pas son apprentie, afin  de l’encourager à continuer ce qu’elle était sur le point de lui dire. Malgré tout, l’assassin commençait à redouter ces mots qui sortiraient de la bouche d’Irina : y avait-il tant de choses qu’elle puisse lui cacher ? « J’ai un frère jumeau… Il a été enfermé à la Tour et… » Eremir chercha ses yeux des siens, en vain. Irina les ferma, pour se plonger dans les tréfonds de son âme. Elle n’avait pas besoin d’en dire plus pour qu’il comprenne : elle faisait tout cela pour son frère. Mais se rendait-elle seulement compte que son entreprise était vaine ? Un Sombrelame ne pouvait rien contre une armée de Templier, rien contre les remparts d’une Tour gigantesque au milieu d’une île. Le seul moyen pour elle de le retrouver, c’était qu’il s’enfuit, seul, et qu’il se condamne à une vie de fuite éternelle. « J’ai toujours souhaité le faire sortir de là, de le libérer. C’est pour ça je pense que j’ai accepté votre proposition, il y a un an. » Eremir allait répondre, quand Irina lâcha un rire qui sonnait faux, visage rougi par l’embarras et la tristesse. Elle souffrait, et Eremir n’avait pas été capable de le voir. Il savait qu’elle cachait des blessures dans son cœur, mais il ignorait qu’elles étaient si profondes. « Je sais, c’est stupide… » Eremir se redressa un peu et posa sa main sur celle d’Irina, avant de secouer la tête. « Non. » répondit-il un peu brusquement. Puis il se reprit et continua, avec plus de douceur : « Ça n’a rien de stupides. C’est noble de ta part que de vouloir venir en aide à celui qui a partagé avec toi le ventre de ta mère. Mais, Irina … » Il baissa les yeux. « J’espère que tu comprends que … C’est impossible pour un assassin, aussi fort soit-il, de lutter contre une armée de Templiers. Ils savent se battre, maîtrisent certaines formes de Magie … » Eremir aurait aimé lui dire que c’était une excellente idée, qu’elle pouvait y aller et qu’elle réussirait à les vaincre, et à libérer son frère. Mais il n’y croyait pas, et il ne voulait pas qu’elle tente l’impossible. La perdre ainsi ? Il ne pouvait s’y résoudre. Irina avait un avenir brillant devant elle, elle n’avait pas droit de tout gâcher parce que le monde était injuste !

« Je t’ai souvent répété de ne pas abandonner simplement parce que les choses étaient difficiles. » Sa main serra davantage la sienne, et il enchaîna : « Ce choix te revient. Mais crois-tu réellement que ton frère voudrait que tu te mettes en danger pour lui ? S’il a aussi mauvais caractère et s’il est aussi résistant que toi, il doit avoir réussi la Confrontation et doit mener une vie plutôt ... » Eremir ne trouva rien pour définir la vie que pouvait mener les Mages du Cercle. D’aucun savait que la vie y était dure, et que les Templiers étaient de véritables oppresseurs. Mais Eremir n’aimait pas la Magie qui l’effrayait, et il n’était pas totalement contre l’existence de la Tour. Cependant, plus que jamais, il garderait cette idée pour lui et ne la partagerait pas avec Irina. « Penses-tu qu’il voudrait que tu meures pour lui ? » Je ne veux pas. Ne meurs pas. Il se garda bien de lui dire qu’il ne voulait pas qu’elle le fasse, qu’elle passe sa vie à parcourir Kahanor, à s’occuper de ses apprentis plutôt que de se jeter dans la gueule du loup. Ce n’était pas son rôle de lui témoigner de l’affection : elle aurait un jour un époux qui se chargerait de le faire. L’homme serra les dents et relâcha sa main. Il posa la sienne au-dessus de sa poitrine. « Tu l’as dans le sang et dans le coeur. Je l’ai vu à la minute même où j’ai croisé ton regard. Tu as ta propre magie, ta propre force. Tu es douée Irina, tu es une très belle femme et une personne d’une grande intelligence. Tu n’as peur de rien, tu es déterminée, courageuse. Tu as souffert bien plus que nombre de gens, et tu t’es toujours relevée. » Trop tard, il l’avait fait. Il se gifla mentalement et retira sa main, avant de s’appuyer de nouveau contre le rebord du bain, s’éloignant d’elle le plus possible. Il n’aurait jamais dû s’approcher, la toucher, poser les yeux sur sa peau nue, plonger son regard dans ses yeux couleur de ciel. Il ne devait pas franchir cette limite qu’il avait fixée, céder à des pulsions bâtardes et passionnées. Avait-il perdu toute noblesse, au fil des ans ? Il fut un temps où il était un petit seigneur, voué à devenir seigneur après son père. Comment avait-il pu oublier ses manières d’antan ? Il tourna les yeux vers ses vêtements posés au sol et laissa le silence s’installer de nouveau entre eux, le temps de calmer les battements frénétiques de son cœur. Il ne montrait rien, mais n’en menait pas large. Eremir devait se persuader que c’était normal. Oui, c’était normal. Il n’avait plus le temps de s’occuper d’autres femmes qu’Irina, et Aurea. Plus le temps pour les autres, pour son propre plaisir, pour une quelconque détente. « J’ai plusieurs frères et sœurs. » commença-t-il alors pour changer de sujet. « J’ai quitté la maison quand j’avais quinze ans, et je les ai tous abandonnés avec mon père, ce monstre … » Il secoua la tête et fronça les sourcils, regardant de nouveau Irina. « J’ai souvent pensé à aller les chercher tous, pour tenter de leur offrir une vie meilleure. Je ne l’ai jamais fait, mais … J’ai appris à vivre avec la culpabilité. Et je suis devenu Sombrelames, pour me venger de tous ceux qui, comme mon père ou comme les Templiers qui ont pris ton frère, paient pour faire le mal autour d’eux. C’est ma façon de lutter contre les injustices, et la tienne aussi à présent. »


 
Code by Fremione.

 
Revenir en haut Aller en bas
Irina
Irinathe hermit
ɤ REGISTRATION : 19/03/2014
ɤ PARCHEMINS : 103
ɤ STATUT DU SANG : fille de marchand
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : toutes et aucune
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie Assassin

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyMar 15 Avr - 20:10

Eremir ∞ Irina
a song of ice and fire
Chaleur et humidité. Un mélange parfait pour faire monter la température. Irina avait toujours été un peu sensible à la chaleur, le rose lui montant très vite à ses joues. Mais en ce moment même, il n’y a pas que la température élevée de l’eau qui la faisait rougir. Une telle proximité avec son maître, il était à peine à quelques centimètres, nu… Il y avait de quoi devenir aussi rouge qu’une pivoine. De toute façon, il serait impossible de ne pas être déstabilisé dans cette situation, même la plus croyante des prêtresses. Et ça c’était sans ce qu’Irina ressentait. Elle n’aurait jamais dû s’autoriser à ressentir ce genre de choses pour son maître. Il ne l’avait pas prise pour ça et il ne la verrait jamais autrement que comme son apprentie. Ils étaient ensemble pendant trois ans puis ensuite leurs chemins se sépareraient, lui prenant de nouvelles personnes à former. Elle ne serait que trois ans dans sa vie de maître assassin alors qu’elle, elle lui devait tout. Peut être sa vie, qui sait ce qu’elle serait devenue à errer seule dans Kahanor. Aurait elle essayé d’être mercenaire et elle se serait sûrement déjà fait tuée ou alors serait elle devenue une de ces catins désespérées qui n’ont plus comme seule solution de se vendre au plus offrant. Finalement, il était préférable de ne pas savoir. Elle était là, dans cette baignoire face à cet homme qui lui hantait ses pensées et emballait son cœur. Elle essayait de ne pas trop croiser son regard, la situation était tout de même plus que gênante, et du peu qu’elle réussit à planter ses yeux dans les siens, elle lui transmit silencieusement, presque solennellement, toute sa reconnaissance. Il avait la traiter à la dur, la faire trimer dans la boue, elle ne serait surement plus de ce monde sans lui. Ce calme plat faisait naître quelques tensions, une sorte de malaise général et Irina finit par le briser. C’était une chose qu’elle avait sur le cœur depuis un moment. Une chose qu’elle n’avait jamais parlée à personne. Les seules personnes au courant ont aujourd’hui étaient décimées, fauchées par la mort. Révéler qu’on a un frère enfermé dans la Tour, n’est jamais réellement une bonne chose. La magie faisait peur, inquiété les esprits les plus hardis. Et il faut bien avouer qu’Irina ignorait toujours la position de son maître à ce sujet. Mais il était son maître, même s’il ne partageait pas son opinion, il comprendrait. Du moins c’est ce qu’elle espérait. Parler de son frère était une souffrance atroce mélangée d’un délicieux soulagement. Seth était toujours dans ses pensées, bien qu’Eremir prenait de plus en plus sa place, ce qui au fond d’elle l’effrayait. Mais elle préféra ne pas penser à ça et expliqua la situation de son frère et de son envie d’aller le libérer. Son maître ne la coupa pas un instant, la laissant parler à cœur ouvert. Même si elle le savait, son envie était stupide et il risquait de lui rire au nez. Ce faux sourire, cette utopique espérance  qui lui rappelait que son entreprise était peine perdue. Et de le dire à voix haute, cela lui fendait le cœur.

Après avoir révélé cela, elle se sentait honteuse, comment pouvait elle espérer cela ? Eremir allait la prendre pour une folle suicidaire. Une apprentie qui à peine aura t’elle passé son épreuve finale, ira se jeter contre les Templiers. Elle eut un léger sursaut quand il posa sa main sur la sienne. Et ce non catégorique… Le cœur d’Irina s’emballa mais elle n’eut aucun mal à le regarder dans les yeux, comme captivée.  Il semblait être le seul à pouvoir comprendre jusqu’à ce que la sentence tombe. Lui aussi était contre cette idée, qui pourrait être d’accord ? Mais alors que la jeune femme avait toujours tout rejeté en bloc, qu’elle s’était braquée contre ceux qui lui avaient qu’elle était folle, elle semblait plus facile accepter la vérité en face. Il avait raison, sur toute la ligne. Aussi forte qu’elle pourrait devenir, elle se serait rien face à ces Templiers en armure lourde. Avec leurs grandes épées et leurs casques. C’était peine perdue et il faudrait qu’un jour elle l’accepte. Ca serait difficile, peut être même impossible d’y arriver un jour mais avec Eremir, elle sentait qu’elle pouvait essayer, arriver à tourner la page. Elle lui serra alors la main, seule chose à laquelle elle pouvait alors se rattacher. Elle jeta un bref regard sur cette étreinte fuguasse et osa à peine bouger un doigt pour lui effleurer la peau. Un contact bref qui réussit à lui mettre un baume au cœur, à rassembler ce qui était entrains de se briser en elle. Ce que Seth aurait voudrait… Irina se rappela alors de son frère, de son tempérament toujours joyeux mais extrêmement sérieux quand il s’agissait de sa sœur. Elle esquissa un sourire « Il m’aurait sûrement déjà secoué comme un prunier à l’heure qu’il est. » Mais c’était une vie d’incertitude s’offrait à elle. C’était une véritable torture quand elle se laissait divaguer, son esprit s’envolant vers une immense tour noire désolée, sinistre. Mais s’il était encore vivant, enfermé au fin fond de cette tour. La seule chose qu’il voudrait sûrement « Et il m’aurait déjà sûrement dit de l’oublier. De faire comme s’il n’avait jamais existé. » Révélation à haute voix qui la brisait totalement, lui serrait la gorge. Mais si elle avait été à sa place, si les rôles avaient été inversés. C’est ce qu’elle aurait très certainement voulu, elle aussi. Et à la question s’il voulait qu’elle meurt. Evidemment que non. Elle n’eut toutefois aucun mot qui arrivait à sortir de sa bouche et se contenta alors de hocher la tête de façon négative. Elle se laissait peu à peu envahir par de sombres pensées jusqu’à elle sentit la main d’Eremir au dessus de sa poitrine, contre sa peau. Elle le regarda stupéfaite, totalement déconnectée du reste du monde. Il n’y avait plus que lui, elle et cette baignoire. Elle n’écoutait pas vraiment son maître, les mots atteignaient ses oreilles sans qu’elle ne puisse comprendre le moindre le sens de ses paroles. Elle n’arrivait pas à réaliser ce qu’il se passait, elle devait rêver, cela ne pouvait pas en être ainsi. Sa propre force, une grande intelligence, une très belle femme… Non non, elle ne pouvait pas avoir entendu ça, elle se faisait des idées. Elle restait là, contre son bord de baignoire, incapable de bouger ou de dire quoique ce soit. Sentant seulement ses joues s’empourpraient encore davantage. Elle fuit à nouveau son regard, serra ses bras contre ses genoux. Elle fut heureuse lors qu’Eremir changea de sujet, parlant alors de sa famille. Elle l’écouta attentivement, elle n’avait jamais imaginé qu’il avait des frères et sœurs qu’il avait laissé pour fuir son propre père. C’était courageux de sa part, d’avoir osé tout laissé derrière lui, même sa famille. Il parlait de culpabilité comme s’il était résigné à ce sort. Irina n’osa pas sur le coup puis elle se risqua de poser sa question « Si vous aviez à nouveau la possibilité de les chercher, vous le feriez ? » S’il avait la moindre possibilité de retrouver les siens le ferait il ? Même avec sa vie de maître assassin ? La jeune continua alors « Vous avez réussi à retrouver votre fille, pourquoi pas vos frères et sœurs ? » Mais elle déglutit voyant qu’elle allait eut être un peu trop loin. Elle avait beau aimé taquiner son maître, de faire disparaître cette barrière protocolaire du maitre et de l’apprenti mais là, d’où osait elle remettre en cause les choix de son maitre ? Elle baissa alors la tête et lui souffla « Excusez moi, c’est déplacé »
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyMer 16 Avr - 16:12


 
irina & eremir

 
Take up one idea. Make that one idea your life - think of it, dream of it, live on that idea. Let the brain, muscles, nerves, every part of your body, be full of that idea, and just leave every other idea alone. This is the way to success.
 

« Il m’aurait sûrement déjà secoué comme un prunier à l’heure qu’il est. Et il m’aurait déjà sûrement dit de l’oublier. De faire comme s’il n’avait jamais existé. » Eremir acquiesça, cela ressemblait bien à un frère de dire cela à sa sœur, tout en sachant que c’était impossible. Mais lui-même l’aurait fait s’il avait pris le temps de dire au revoir aux siens. Il aurait serré ses sœurs contre lui, leur aurait demandé de l’oublier et d’être heureuses. « Tu dois faire de lui ta force. » Parler du frère d’Irina était plus facile que de parler de sa propre famille. Personne ne savait réellement ce qui était arrivé chez les Whitehill, à part lui. Jamais il n’avait livré cette partie de ses souvenirs qui ne regardaient que lui. Mais son apprentie avait décidé de jouer franc-jeu en lui avouant la véritable raison de son acceptation et il devait faire de même avec elle pour que s’établisse ce lien de confiance qu’ils convoitaient l’un autant que l’autre. « Si vous aviez à nouveau la possibilité de les chercher, vous le feriez ? Vous avez réussi à retrouver votre fille, pourquoi pas vos frères et sœurs ? » Par où commencer ? Eremir s’apprêta à répondre quand la jeune femme baissa la tête et lui demanda pardon. « Excusez-moi, c’est déplacé. » Eremir passa ses doigts sur ses lèvres qu’il mordit, avant de répondre : « Ce n’est pas déplacé. C’est simplement difficile pour moi d’en parler. » Il passa ses mains humides sur son visage et les laissa retomber dans l’eau, le regard perdu dans les mouvements qu’elle produisait dès que l’un d’eux bougeait. Il fouillait dans sa mémoire à la recherche d’images qui commençaient à lui échapper, de voix, de noms, qui glissaient entre ses doigts comme des grains de sable. Il oubliait. Pouvait-on lui en vouloir, après vingt années ? Quelques minutes de silence s’étaient écoulées quand Eremir recouvra ses esprits et commença son récit : « Les Whitehill sont les bannerets les plus détestés de Tameriel et ce depuis des générations. Ma famille est spécialisée dans l’invention de machines de torture. » L’odeur du sang séché et de la chair pourrie lui revint à l’esprit et il fut pris de nausée. « Quand j’ai eu quatorze ans, mon père a commencé à me faire participer à ses expériences, ravi à l’idée que je perpétue cette ancestrale tradition. Il était pourri jusqu’à la moelle et se complaisait dans ce sous-sol jonché de restes humains, de femmes et d’enfants, ou de ceux que l’illustre famille Culkin considérait comme ses ennemis. » Eremir ne savait pas si cela lui faisait plus de mal ou de bien de ressasser tout cela ; peut-être en avait-il besoin pour tourner enfin la page. Mais partager l’horreur de ce monde avec Irina qui était si jeune, était-ce bien nécessaire ? Il devait la préparer, pas la dégouter. « Les ténèbres ont englouti cette famille depuis bien trop longtemps, mes frères et sœurs sont sans doute comme lui à l’heure qu’il est. Je préfère garder en mémoire leurs yeux pétillants, leur répondant, leur curiosité, plutôt que de les imaginer sévères et cadavériques sans l’ombre d’un sourire sur le visage, comme mon père. J’aimais ce qu’ils étaient, mais ils étaient trop jeunes et trop influençables. » Eremir se tut et enfonça sa tête sous l’eau quelques instants.

Peut-être les autres Whitehill s’en étaient-ils sortis. C’était tout ce qu’il espérait pour eux ; tout valait mieux que de perpétrer de telles atrocités. Même être un traitre, un lâche, décevoir son père. Viendrait pour lui le temps d’être un Seigneur. Il attendait simplement qu’on lui annonce le décès de son géniteur pour qu’enfin le blason des Whitehill soit redoré. Un fouet, vraiment ? N’y avait-il pas pire image que celle-ci ? Néanmoins, à bien des égards, Eremir lui ressemblait. Lorsqu’il s’agissait de tuer un homme, il ne manquait pas d’idées plus farfelues et terribles les unes que les autres. Selon le poids de la faute de son contrat, il les torturait plus ou moins avant de les achever. Leur faire peur, jouer avec leurs nerfs et leurs faiblesses. Il ressortit la tête de l’eau et passa ses mains dans ses cheveux emmêlés avant de sourire. « Hé bien, quelle nostalgie ! Je suis navré pour cette effusion d’émotions, on en pleurerait presque ! » railla-t-il en appuyant ses bras sur le rebord de la baignoire. Rester sérieux aussi longtemps ne lui ressemblait pas. Il était obligé de retrouver son éternel sarcasme pour se sentir rassuré. Au moins, il ne passait pas pour un faible, n’était pas vulnérable. Mais Eremir savait que se livrer à Irina n’était pas se mettre en position de faiblesse, au contraire. Il passait pour un être humain avec de réelles intentions, une détermination justifiée. En la voyant ainsi recroquevillée dans son coin, les joues rouges, l’assassin se départit de son sourire. « Si je t’ai offensée en te touchant, sache que j’en suis désolé. Mes intentions n’étaient pas mauvaises, j’espère que tu le sais ! Cela ne se reproduira pas, à part pour te jeter dans la boue. » Son air désolé redevint espiègle, taquin. Il n’arrivait décidément pas à rester sérieux trop longtemps. C’est comme toucher une sœur, ou ma fille. se persuada-t-il, en vain. Bien entendu, ce n’était pas le cas. Mais ça le devait, et ça le serait. S’impliquer émotionnellement remettait trop de choses en question, et Eremir refusait de la laisser continuer la formation si ça arrivait : si il devait céder, lui ouvrir son cœur et qu’elle s’y engouffre comme il risquait que ça finisse par arriver si Irina ne cessait de frémir lorsqu’il l’effleurait ou que ses joues continuaient de prendre cette douce teinte rosée, il ne pourrait pas. Il ne pourrait plus la frapper de son arme, voir la douleur se peindre sur son visage et la fatigue dans ses yeux. Il ne pourrait pas faire d’elle un assassin sans être certain qu’elle survivrait à chacun de ses contrats, à ses chevauchées à travers Kahanor. Il avait perdu tous ceux qu’il aimait, et ce n’était pas pour que ça recommence maintenant. Il ne pouvait pas s’y attacher, il ne le voulait pas. Pour lui, mais pour elle, aussi. Eremir n’était pas quelqu’un de bien, en dépit de tout ce qu’il faisait pour se racheter. « Tu as bien travaillé aujourd’hui. Le ciel s’est voilé, il risque de pleuvoir demain. Nous travaillerons uniquement le maniement de la dague. » dit-il pour changer de sujet, comme si de rien n’était. Il laissait si peu ses sentiments ressortir de ses mots qu’il semblait insensible à tout, tout le temps. Mais par les Trois, qu’est-ce que cela pouvait être faux !


 
Code by Fremione.

 
Revenir en haut Aller en bas
Irina
Irinathe hermit
ɤ REGISTRATION : 19/03/2014
ɤ PARCHEMINS : 103
ɤ STATUT DU SANG : fille de marchand
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : toutes et aucune
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie Assassin

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyMar 22 Avr - 20:11

Eremir ∞ Irina
a song of ice and fire
Faire de lui sa force… Il avait entièrement raison. Depuis que Seth avait été envoyé à la Tour, penser à son frère jumeau lui fendait le cœur en deux, le reste se brisant alors en mille morceaux. Revoir son visage, son sourire lui hantaient l’esprit, comme un démon du passé qui était là pour ne pas lui faire oublier, ressassant alors sans cesse peine et colère. La seule solution qu’elle avait alors trouvé était d’aller le libérer, le faire sortir de cette prison noire. Tout le monde lui avait dit que ce n’était que folie, qu’elle n’arriverait à rien, si ce n’est à se faire tuer. Que ce soit ses parents ou les autres marchands de son convoie, leurs paroles n’atteignaient pas ses oreilles, elle les entendait mais ne les comprenait pas. Leurs mots ne se devenaient que poussière et s’envolaient avec le vent. Sans qu’elle n’eut le temps de comprendre ou de vouloir comprendre. Avec Eremir c’était différent. Lorsqu’il lui avait dit que c’était impossible, sa voie raisonna en elle, se gravant à l’intérieur de son être. Comprenant alors que c’était impossible, que son entreprise n’était vouée qu’à l’échec. Elle soupira alors, ni soulagée ni renfrognée. Rien n’avait vraiment changé pour elle. Elle pensait toujours à son frère et son cœur se brisait toujours à sa pensée. Toutefois elle devrait s’y résigner et comme son maître lui avait dit. En faire sa force. Une force pour quoi ? Pour quelle raison ? Quelle cause lui donnerait envie de se battre, d’éliminer les pires vermines de la surface de cette terre ? Il faudrait qu’elle y réfléchisse, qu’elle y médite, une fois qu’elle serait au calme, en tête à tête avec elle même. Mais pas maintenant. L’heure était à la révélation et au franc parlé. Irina avait même osé poser des questions sur le passé de son maître, chose qu’elle n’avait pas à savoir. Elle s’imaginait mal Eremir demander ce genre de chose à son propre maître. Mais comme il en avait parlé suite à sa révélation, elle s’était dit qu’elle pourrait peut être en savoir un peu plus. Même si c’était un peu déplacé. Mais apparemment Eremir ne s’en offusqua pas et il lui parla alors de sa famille. Et ce n’était en rien ce qu’avait imaginé Irina. Elle eut le souffle coupé quand elle apprit que son maitre faisait parti d’une certaine noblesse mais ce qui l’étonna le plus, c’était la révélation de son activité. Elle n’aurait jamais cru ça possible. Il avait certes un côté un peu tortionnaire lors des entrainements mais elle n’arrivait pas le voir torturer quelqu’un. Pousser les limites d’une personne dans une telle souffrance pour lui faire avouer tout ce qu’il savait. Elle ne savait pas si c’était parce qu’elle venait d’un milieu complètement différent mais Irina trouvait ça horrible. Un frisson lui parcourut l’échine rien qu’à imaginer ce que son maître avait pu voir. Ou ce qu’il était peut être capable de faire… Non c’était impossible, après tout il avait quitté sa famille pour échapper à cela. Malgré ces obscures révélations, Irina ne put s’empêcher de souffler « Il a dû vous falloir beaucoup de courage pour faire ce que vous avez fait. »

Le silence était alors retombé. Irina serra alors davantage ses jambes contre sa poitrine. Elle n’arrêtait pas de penser à ce qu’il venait de lui dire, ce qu’il avait du faire et subir. Elle avait toujours pensé qu’il avait du caractère, qu’il savait ce qu’il voulait. Et effectivement, c’était bien le cas. Il avait dû s’armer de tout son courage pour tenir tête à son père et s’en aller ainsi. De choisir sa propre voie et d’intégrer ainsi la guilde des Sombrelames. Pour Irina c’était bien différent, elle avait plutôt l’impression que tout lui était tombé dessus, comme ça. Comme si les dieux s’étaient amusés avec elle et s’étaient dis un beau matin que ça serait marrant de la rendre orpheline. Elle n’avait d’autres choix que d’essayer de survivre par elle même mais jamais elle n’aurait pris cette initiative. Elle posa son menton contre son genou, son cœur tambourinant dans sa poitrine en pensant qu’elle l’admirait de plus de plus. Et surement bien plus qu’il ne faudrait… Elle sortit de ses pensées et de son silence quand Eremir remonta à la surface et se mit à nouveau à parler. Irina esquissa un léger sourire et lui répondit « Ne vous excusez pas c’est de ma faute, c’est moi qui ai lancé le sujet. » C’est vrai, c’est elle qui a commencé à sortir les blessures du passé et qui avait pourri cette ambiance. Elle se mit alors à rougir à nouveau et cette fois ci, ce n’était pas à cause de l’eau qui commençait à refroidir. Et quand Eremir reprit, Irina s’empourpra de plus belle. Elle ?! Gêner parce qu’il l’avait touché ? Jamais de la vie. « Ne vous en faites pas pour ça. Ce n’était rien… Vraiment… » C’était même plutôt le contraire… Elle se souvenait de ce contact, d’avoir effleuré doucement sa peau. Elle avait encore l’impression de sentir sa main contre la sienne. Mais elle ne devait pas penser à ça, car elle savait qu’Eremir n’y pensait pas. Elle risquait plus de se bruler les ailes qu’autre chose dans cette histoire. Son maitre allait la remettre en place car après tout, il ne l’avait que trois ans, elle ne devait rien représenter pour lui. Des apprentis il en aurait des autres. Elle, elle n’aurait qu’un maitre… Elle préférait ne pas penser à ça et le retour sur le combat de tout à l’heure lui permit d’arrêter de rougir un instant. Et même de la faire rire. La jeter de la boue, mais bien sûr. Irina fut amusée par sa remarque et d’un revers de main, elle lui envoya de l’eau au visage « Que vous dîtes, c’est pour vous le bain de boue demain. » C’était surement bien présomptueux mais à défaut de se torturer le cœur et l’esprit en s’imaginant l’impossible, la jeune apprentie préféra redevenir la petite espiègle qu’elle savait jouer à la perfection. Elle esquissa un sourire amusé et continua « Je compte bien faire des progrès pour ne pas vous décevoir » Objectif qu’elle avait et elle souhaitait que son maitre soit fier d’elle, de voir qu’elle suit ses conseils et qu’elle arriva toujours à bout de ses exercices et futurs contrats. Elle osa afficher un léger sourire en coin et termina « Et pour vous faire brouter un peu. »
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyJeu 24 Avr - 22:34


 
irina & eremir

 
Take up one idea. Make that one idea your life - think of it, dream of it, live on that idea. Let the brain, muscles, nerves, every part of your body, be full of that idea, and just leave every other idea alone. This is the way to success.
 

« Il a dû vous falloir beaucoup de courage pour faire ce que vous avez fait. » L’ombre d’un sourire se dessina sur les lèvres d’Eremir, qui disparut en un éclair. Avait-il eu du courage ? Il ne voyait pas les choses ainsi : pour lui, il s’agissait au contraire de lâcheté. S’enfuir pour ne pas avoir à affronter son destin. Mais qu’on le voit en héros était toujours plus agréable qu’être vu en couard, même si ce n’était pas tout à fait la vérité. « Ne vous excusez pas c’est de ma faute, c’est moi qui ai lancé le sujet. » Peu importait, il ne lui en voulait pas : cette conversation aurait bien finie par avoir lieu un jour ou l’autre. Et l’instant présent était propice à des aveux francs et détendus. Eremir ne laisserait pas Irina parler pendant les entraînements et préférait qu’elle dispose à sa guise du temps libre qu’elle possédait, sans avoir à se soucier de lui. Irina avait une vie en dehors de lui et elle avait beau lui avoir promis trois années, l’assassin n’avait pas à la retenir captive auprès de lui. Au contraire, il était ravi qu’elle reprenne pied dans un monde qui lui avait largement été hostile ces dernières années. « Ne vous en faites pas pour ça. Ce n’était rien… Vraiment… » L’homme soupira de soulagement, bien qu’il soit légèrement … Vexé ? Les femmes sur qui il avait posé la main n’avaient jamais dit « ce n’est rien ». Mais Irina n’était pas l’une de ces femmes, elle était différente. Et il appréciait davantage sa compagnie que celle de ces femmes dénuées d’honneur qui se seraient damnées pour quelques heures passées dans ses bras. Elles n’étaient qu’une distraction, alors qu’Irina avait une place intégrale dans sa vie. Ce constat lui arracha un nouveau sourire. Légèrement surpris par l’odace dont elle faisait preuve en l’éclaboussant ouvertement, son sourire s’élargit. Irina enchaîna sans lui laisser le temps de répliquer : « Que vous dîtes, c’est pour vous le bain de boue demain. Je compte bien faire des progrès pour ne pas vous décevoir. Et pour vous faire brouter un peu. » Le sourire d’Eremir se transforma alors en un rictus provocateur. « Sachez ma chère Irina que je suis réellement effrayé. Sans doute ferai-je semblant d’être cloué au lit par une fièvre demain. » Joueur, l’homme l’éclaboussa à son tour et se rappuya au bord de la baignoire, regard pétillant et joueur. La compagnie d’Irina lui était nécessaire, l’aidait à remonter une pente qu’il avait dévalée au fil des ans en s’efforçant de croire que ce n’était pas le cas. Quelle honte pour un homme que d’avouer qu’il n’était rien ni personne, qu’il était seul et qu’il était lâche ! Son existence lui avait totalement échappée, sans objectif aucun … Et elle était apparue, comme un présent des Dieux. Sa chevelure blonde, son sourire mesquin et intelligent, sa voix et son regard … Et par les Dieux, quel regard ! Eremir était amoureux des yeux bleus : ceux d’Hedwige Tarly, ceux de sa défunte épouse, ceux d’Auréa, ceux d’Irina.

Eremir brisa le silence qui s’était de nouveau installé entre eux pour lancer d’une voix pensive : « Tu fais des progrès tous les jours. Tu as parcouru un très long chemin depuis notre rencontre. Mais je crois qu’il est temps de … » L’assassin se tut, fronça les sourcils et releva les yeux vers Irina : « Je t’ai appris à rester discrète, je t’ai appris à être invisible parmi la foule, à n’être qu’un fantôme. Je t’ai appris à tirer à l’arc et je t’apprends à te battre avec une dague. Mais tout cela reste très théorique. » Eremir passa sa main sur son menton barbu, hésitant quelque peu à aller plus loin. « Nous partirons à Tamarang après demain. Tu vas exécuter ton premier contrat, tu es prête. Et tu as déjà tué. » précisa-t-il avec douceur. Eremir n’avait pas précisé que son intention de se rendre aux quartiers de la Guilde des Sombrelames n’avait pas entièrement de rapport avec le contrat qu’il voulait qu’elle mène à bien. Il s’agissait plutôt de savoir si oui ou non, la tentative d’assassinat était due à la Guilde et si tel était le cas, en connaître la raison. Eremir n’était pas devenu assassin pour s’en prendre à ceux qu’il avait un jour servis : il avait été écuyer du Roi Halbarad I et sa seule et unique enfant travaillait à présent pour son fils. Si les Sombrelames avaient décidé de s’en prendre à la couronne, il ne pourrait pas les suivre. Pour ses idéaux, et pour Auréa qui serait en danger à cause de lui. Il aimerait Irina avec lui, terminerait de lui apprendre à se battre. Mais plus en tant qu’apprentie. L’homme laissa courir sa main à la surface de l’eau d’un air distrait. Trop de pensées se bousculaient dans sa tête, lui donnant le tournis et un profond sentiment d’inconfort. Eremir étendit un peu ses jambes endolories, effleurant celles d’Irina. Si elle considérait que le fait de la toucher n’était rien, alors il pouvait bien prendre ses aises. Il resta par ailleurs parfaitement impassible face à cette douce caresse sur son mollet, perdu dans ses pensées. « Nous devrons nous arrêter à la Guilde. » souffla-t-il enfin. Irina savait aussi bien que lui ce qu’il s’était passé durant le Tournoi organisé en l’honneur de l’Enfant Roi, tout Kahanor était au courant.  « Et j’aimerais aller jusqu’à Aubétoile, pour m’assurer qu’Auréa va bien. Veux-tu aller quelque part en particulier, puisque nous serons sur les routes ? Peu importe le temps que nous partons, je t’entraînerai où que nous soyons. » Eremir sourit de nouveau, posa sa joue contre son poing fermé, coude posé sur le rebord de la baignoire. Il se perdit dans son regard bleuté en attendant une réponse. L’eau commençait à refroidir dans le bain, lui procurant des frissons dans le corps entier. Il aurait donné cher pour sortir, aller s’asseoir auprès du feu. Et il ne se gêna d’ailleurs pas pour se lever, dévoilant sans aucune gêne ce corps qu’il assumait pleinement, et enjamba le rebord de la baignoire pour s’approcher de la chaise pour s’emparer d’un tissu qu’il avait préparé pour sécher son corps. Après avoir enfilé un pantalon de lin marron, une tunique blanche immaculée ainsi que des vieilles bottes de cuir dont il ne pouvait se séparer, Eremir sourit et lança par-dessus son épaule : « Termine de te laver tranquillement, je serai près du feu dans la salle à manger si tu veux continuer cette discussion. » Il ferma soigneusement la porte derrière lui et descendit en bas, où le monde avait continué de tourner alors qu’ils s’étaient enfermés dans une sphère trop intime. Fuir était le meilleur moyen de mettre un terme à tout ça.

 
Code by Fremione.

 
Revenir en haut Aller en bas
Irina
Irinathe hermit
ɤ REGISTRATION : 19/03/2014
ɤ PARCHEMINS : 103
ɤ STATUT DU SANG : fille de marchand
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : toutes et aucune
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie Assassin

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyDim 11 Mai - 20:15

Eremir ∞ Irina
a song of ice and fire
Irina était vraiment impressionnée par le passé de son maître. Depuis qu’elle le suivait, elle ne savait rien de lui sur sa vie avant qu’il ne devienne assassin. Et elle n’avait pas vraiment à le savoir. Ce moment d’intimité était propice à ce genre de révélation et ce n’était pas pour en déplaire à Irina. Cette proximité naissante lui plaisait plus qu’autre chose. Se permettant bien plus de taquinerie, comme la supposition de lui faire manger de l’herbe à leur prochain entrainement. Sa réponse la fit rire avant de se prendre à son tour de l’eau. Elle hésita à l’éclabousser à nouveau mais ce genre de jeux risquait de partir loin et mieux valait s’arrêter avant de faire quelque chose de stupide. Elle posa son menton contre son genou, un léger sourire. Elle ferma les yeux, totalement détendue, sereine. Elle n’avait pas été aussi bien depuis longtemps. Depuis que Seth était à la tour en fait. Eremir l’aidait à aller de l’avant, à se forger une autre vie. Même si c’était pour être assassin, son maitre était devenu la seule personne sur qui elle pouvait se reposer et en qui elle pouvait avoir confiance. Et pour ça, elle ne le remercierait jamais assez. Elle releva la tête quand il reprit la parole. Elle l’écouta attentivement, sentant le rouge lui monter aux joues. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui dise qu’elle s’était améliorée et encore moins qu’il était prêt à lui confier quelque chose. Quelque chose de réellement importer. Elle resta bouche bée avant de finir par souffler. « Vous voulez dire… » Oui elle avait bien saisi. Il lui parlait de réaliser son premier contrat. De tuer officiellement sa première cible. Heureusement qu’elle était assise, sinon elle se serait laissée tomber. Comme Eremir l’avait souligné, elle avait déjà tué. Ce groupe de voleurs à l’orée de la forêt. Elle les avait éliminé à un à un, profitant de la confusion et des nombreuses possibilités des arbres. Elle regarda alors Eremir dans les yeux, déterminée et elle lui dit avec assurance « Si vous pensez que j’en serais capable, je ne vous décevrai pas maitre. » Promesse qu’elle ne prenait pas à la légère, comme toutes celles qu’elle lui avait faite. Elle jeta un rapide coup d’œil à sa main, se rappelant de sa promesse faite dans le sang. Se jurant de ne plus jamais le décevoir… Cette mission entrait dans sa promesse originelle. Eremir lui annonça qu’ils devraient passer à la Guilde et Irina acquiesça d’un signe de tête. Elle n’y avait pas beaucoup été. Surtout au tout début quand Eremir présenta son nouvel apprenti mais c’était assez rare qu’ils se rendent sur place. La plupart du temps était dédié aux entrainements et à quelques missions où Irina l’accompagnait. Il lui annonça qu’il comptait faire d’autres haltes et lui demanda si elle souhaitait s’arrêter quelque part. Elle réfléchit à l’instant où elle voudrait s’arrêter. Une immense tour noire, prête à percer les nuages. C’était inutile. Ridicule. Elle se garda bien d’en toucher un mot à son maitre et elle hocha la tête à la négative. « Non. Je n’ai jamais eu d’attache nulle part que cette auberge. » Elle avait voyagé toute sa vie, passant son temps sur les routes. Elle n’avait jamais eu de chez elle avant cette auberge. Et le seul lieu qu’elle aurait pu voir, c’était la grande tour des magiciens mais avec la conversation qu’ils venaient d’avoir, mieux valait qu’elle oublie cela et qu’elle passe à autre chose. Alors que son esprit s’était évadé vers cette immense tour, Eremir se leva d’un coup, sans crier gare. Par réflexe, Irina avait repris ses esprits, son regard se portant vers le mouvement. C’est là qu’elle vit son maitre… Dans son intégralité la plus totale.

Elle fut clouée sur place. Les yeux écarquillés par ce qu’elle venait de voir. Par tous les dieux… Elle afficha un sourire bête pendant quelques secondes, sa mâchoire contractée lui rappela cette étrange grimace qu’elle avait sur le visage. Si elle s’était attendue à ça. Ca aurait vraiment été dommage de ne pas venir prendre son bain à cette heure. Elle profita de ce gain de place pour étirer ses jambes. Elle avait l’impression qu’il manquait quelque chose. Ce contact doux, éphémères presque chimériques. Elle posa sa tête contre le rebord de la baignoire, regardant ses doigts. Elle sentit le froid lui mordillait le bras, un picotement agréable et dérangeant à la fois. Elle repensait qu’elle avait osé l’effleurer. Cet homme à qui elle avait promis trois ans de sa vie. Et tellement plus. Elle lui donnait sa tête, son bras et… elle ne préféra ne pas imaginer ce qu’elle était prête à donner à Eremir. Elle n’avait pas à avoir ce genre de penser pour son maître. Est ce que tout le monde se sent aussi proche de celui qui lui apprend tout ? Ou était ce seulement elle qui se faisait des idées ? En mal de compagnie depuis un certain temps, elle devait avoir besoin de se rattacher à quelque chose, à quelqu’un. Oui ça devait être ça, rien de plus. Ca ne pouvait pas être autre chose. Comment cela se pourrait il ? De toute façon, Eremir ne la verrait jamais autrement que comme son apprentie. Irina avait presque l’âge de sa fille. Elle soupira et préféra balayer d’un revers de main toutes ses pensées négatives et peu convenables. Elle fit alors ce pourquoi elle était venue principalement. Elle attrapa alors le savon et commença à se laver. La terre et la sueur, Irina ne les supporter plus. Quand elle se sentit enfin propre, elle sortit à son tour de la baignoire et s’enroula dans sa serviette. Devant le miroir embué, la jeune femme se jaugea sous tous les angles. Elle avait un peu maigrie mais en même temps elle avait pris du muscle. Elle s’était affinée après cette année intensive. Elle releva alors ses cheveux, se demandant ce qui la mettait le plus en valeur. Elle tenait à être jolie. Pour lui. Mais après tout, à quoi bon… Irina continua alors de se préparer, enfila une longue robe bleutée et laissa ses cheveux humides lui tombaient dans le dos. Elle rassembla ses affaires qu’elle posa négligemment dans sa chambre et descendit en cuisine. Entre l’entrainement et le bain, Irina commençait à avoir faim. Son ventre criait famine, lui réclamant quelque chose à manger en urgence. Elle croisa alors Astrid, la… Gérante par intermittence pourrait on dire. Elle était LA personne de confiance au Bouclier d’Argent, après Emerir bien entendu. Son maitre, c’était quelque chose de particulier, d’à part. Avec ses yeux de biche, Irina expliqua qu’elle mourrait de faim et Astrid lui sourit, non sans un air maternel. La jeune femme était une véritable maman et la seule amie qu’Irina avait dans cette auberge. Astrid lui servit une belle assiette de ragout et l’apprentie lui demanda si elle pouvait en avoir également une pour Eremir. Irina se doutait que son maître n’avait pas encore mangé et il était tant qu’il se nourrisse un peu. Astrid lui donna alors une autre assiette et Irina quitta les cuisines en la remerciant. Elle se dirigea vers la grande salle. Il y avait déjà quelques personnes, assises à différentes tables. En la voyant arriver avec des assiettes, certains durent penser qu’il s’agissait d’une serveuse qui leur ramenait leur plat mais manque de chance, Irina traversa la pièce pour se rapprocher du feu. Elle aperçut son maitre assis à sa place habituelle. Les yeux rivés vers les flammes, l’air pensif. Elle s’arrêta un instant pour le regarder. Elle ne se lassait pas de l’observer. Il dégageait ce quelque chose d’inexplicable, d’attirant. Elle ne pouvait détacher les yeux de son maitre sans ressentir un pincement au cœur. Et avec ce qu’elle avait vu dans la baignoire, Irina le voyait aujourd’hui sous un angle différent. Lorsqu’elle sentit un sourire idiot sur son visage, elle préféra se reprendre et s’assit à côté de lui. Lui tendant une assiette, Irina lui dit « Vous devez avoir faim. » Elle sourit timidement et commença à manger le ragout. Osant jeter quelques furtifs regards. C’était sûr, dorénavant, elle ne le verrait plus jamais comme avant.
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyLun 12 Mai - 18:11


 
irina & eremir

 
Take up one idea. Make that one idea your life - think of it, dream of it, live on that idea. Let the brain, muscles, nerves, every part of your body, be full of that idea, and just leave every other idea alone. This is the way to success.
 

Le crépitement des flammes et les discussions des clients attablés, derrière lui, étaient apaisants. Cela permettait à Eremir de penser à autre chose qu'à cette drôle d'atmosphère, dans la salle de bain. Il ne voulait pas savoir à quoi cela était dû, quand bien même la réponse était évidente. Qui pouvait le blâmer de réagir de la sorte alors qu'il avait partagé un moment d'une intimité rare avec la plus belle créature qu'il ait vue depuis Hedwige ? « Vous devez avoir faim. » Eremir se rendit compte qu'il serrait l'accoudoir du fauteuil dans sa main à s'en faire pâlir les phalanges quand la voix d'Irina le rappela à la réalité. Il releva les yeux vers elle et acquiesça en s'emparant de l'assiette de ragoût qu'elle lui tendait. Il n'avait absolument pas faim, mais l'assassin ne devait en rien lui montrer son trouble qui finirait par passer. « Merci. Comment se passer du ragoût d'Astrid ? » lâcha-t-il d'une voix enjouée, avant de retrouver son sérieux. Il tourna lentement les yeux vers la jeune femme qui avait pris place dans le fauteuil voisin pour manger. Sa robe bleue mettait valeur sa peau claire et ses longs cheveux blonds. Irina était indéniablement le soleil du Bouclier d'Argent et elle y avait sa place. Je n’ai jamais eu d’attache nulle part que cette auberge. Qu'en serait-il, dans deux ans ? « Cette robe est bien celle que tu as achetée lors de notre dernier passage à Tamarang, n'est-ce pas ? » demanda-t-il pensivement. « Elle te va bien. » Ils avaient pris la liberté de faire une pause durant leur voyage jusqu'à la capitale, flânant dans les ruelles de Tamarang et son marché réputé parmi les contrées, avant de s'arrêter à l'Auberge de Jezabelle. Amie des Sombrelames, son apprentie à d'autres égards, il aimait passer du temps en compagnie de cette femme à qui il avait enseigné l'art de la lecture et des armes. Tamarang était une seconde maison, pour lui. Mais y être en compagnie d'Irina apportait plus de chaleur encore à ses voyages. Depuis la disparition de Raghnild, sa compagne de voyage, Eremir avait parcouru les routes en solitaire, bravant seul les caprices du temps et du silence. Irina lui apportait ce dont il manquait depuis toujours, sans vouloir le reconnaître. Il avala une cuillère de ragoût et reposa l'écuelle sur la petite table, entre eux. De nouveaux, ses prunelles bleues se posèrent sur son apprentie, dont les cheveux humides tombaient en cascade sur les épaules et son dos. Si il en avait eu la possibilité, il se serait emparé d'un linge pour lui sécher la tête de force et attacher ses cheveux en une tresse bien serrée pour que l'on cesse de poser les yeux sur sa crinière blonde insolente dans laquelle il rêvait de glisser ses doigts, qu'ils laisseraient ensuite glisser le nom de sa nuque, de son dos … Eremir se reprit et lança, pour masquer sa gêne apparente : « Veille à ne pas tomber malade. Demain, je te sors du lit, même mourante. » Un sourire moqueur se dessina sur ses lèvres, tandis qu'il reportait son attention sur les flammes. Elles n'en étaient pas moins dangereuses : qu'il s'approche des flammes ou d'Irina, il se brûlerait les ailes en plein vol.

Astrid apparut entre eux, silencieusement, pour leur apporter du vin. « Tu dois manger, Eremir. Regarde-toi, tu as la peau sur les os ! » grogna-t-elle en le pinçant.  L'assassin rit un peu et ôta sa main de son bras avec douceur, afin qu'elle cesse de s'acharner sur lui. « Tu ferais mieux de veiller sur ton fils au lieu de veiller sur moi, Astrid. Tu sais que je suis un adulte responsable. » Elle jeta un coup d'oeil appuyé à Irina et acquiesça. « Je sais. Mais tu dois manger. Et toi aussi, Irina. » conclue-t-elle en repartant avec le pichet pour servir les clients qui l'interpellaient. Un sourire ravi illuminant son visage plus détendu, Eremir secoua la tête. « T'ai-je déjà raconté comment elle a commencé à travailler ici ? Cette femme m'est précieuse depuis tant d'années ! » s'exclama-t-il, admiratif. Sans Astrid, Eremir aurait bien des difficultés à allier sa vie de Sombrelame et d'Aubergiste, de monstre et d'honnête commerçant. Les deux jeunes femmes étaient proches et aimaient se soutenir, surtout face à lui. Elles s'alliaient avec plaisir quand il s'agissait de le rendre fou, ce qui l'amusait autant que cela ne le frustrait. Après quelques minutes de silence retrouvé, Eremir décida de le briser de nouveau. « Tu disais ne pas avoir d'endroit où tu souhaites aller alors ... Je pense t'emmener en Tameriel, si l'un des contrats le permet. J'aimerais, peut-être … Retourner à Vulkin. » Mon père est-il toujours en vie ? Me jettera-t-il comme un chien cette fois encore ? La méchanceté semblait allonger l'espérance de vie. Mais c'était davantage sa mère qu'il voulait voir que son géniteur. Il savait qu'elle n'était pas mauvaise, qu'elle trouverait un jour le repos paisible qu'elle méritait. Eremir ne supporterait pas qu'elle meure sans qu'il ne puisse la revoir une dernière fois, lui demander pardon. Et elle apprécierait certainement Irina et ses cheveux blonds. Mais qu'importait-il que sa mère apprécie Irina ou non ? Le cœur serré, l'homme préféra penser à autre chose. « Parle-moi de tes voyages avec tes parents, avec ton frère. Parle-moi de ce que tu as appris, des gens que tu as rencontré, de ce que tu as aimé et craint. » Il tourna la tête vers Irina et la regarda avec intensité. Jamais, en une année passée l'un auprès de l'autre, ils n'avaient parlé de la sorte. Mais puisque l'heure était aux révélations, alors il voulait en profiter pour en apprendre le plus possible sur son apprentie. Il devait la connaître par cœur, entièrement, sans concession. Être capable de lire en elle comme en un livre ouvert, anticiper ses réactions. « Je dois savoir ce qui fait ta force, et ce qui fait ta faiblesse. » précisa-t-il pour donner un ton plus neutre à sa question. Irina le savait friand d'histoires racontées auprès du feu puisqu'il passait la plupart de ses soirées avec des clients, à les écouter parler de leurs voyages. Mais s'était établie entre eux une relation plus forte, plus profonde. Eremir ne pouvait pas se permettre de se montrer trop familier avec la jeune femme, pour leur bien à tous les deux. Être neutre était la meilleure chose qu'il puisse faire, ou au moins essayer de faire.

 
Code by Fremione.

 
Revenir en haut Aller en bas
Irina
Irinathe hermit
ɤ REGISTRATION : 19/03/2014
ɤ PARCHEMINS : 103
ɤ STATUT DU SANG : fille de marchand
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : toutes et aucune
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie Assassin

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyMar 13 Mai - 11:03

Eremir ∞ Irina
a song of ice and fire
La salle était bien pleine à cette heure ci. Les voyageurs souhaitant manger un morceau avant de reprendre la route. Irina apporta alors un peu de ragout à son maitre. C’était aussi une occasion pour elle de rester encore un peu avec lui, l’air de rien. Et étrangement, prendre soin de lui, même un semblant d’attention, lui faisait plaisir et lui réchauffer le cœur. Elle s’assit à côté de lui et mangea son repas. Avec des entrainements comme ceux de son maitre, Irina avait deux solutions, soit s’écrouler dans son lit et dormir plus de douze heures soit de manger pour reprendre le plus de force possible. Et ce jour là, elle avait décidé de manger. Elle lançait quelques sourires à son maitre tout en mangeant le délicieux plat d’Astrid. Comme l’avait souligné son maitre, comment pouvait on se passer de sa cuisine ? Astrid était une véritable chef et n’importe quoi devenait un paradis de saveurs. Irina se régalait quand son maitre lui parla alors sa robe. Irina se sentant rougir à nouveau mais vu qu’ils n’étaient plus dans l’intimité de la salle de bain, elle préféra ne pas laisser son imagination lui jouait des tours, malgré ce qu’elle venait de voir, et essaya de se donner de la consistance. Elle lui afficha un large sourire et le remercia « Vous avez l’œil. Ravie qu’elle vous plaise. » Lors de leur tour au marché de Tamarang, Irina avait admiré de nombreuses étoffes. Se rappelant alors à quel point elle avait pu aimer flâner entre les différentes étales, quand elle n’était pas derrière le sien ou en voyage. En choisissant cette robe, elle avait espéré secrètement qu’elle plairait à son maitre. Seth lui avait toujours dit que le bleu était ce qui la mettait le plus en valeur. Cela l’avait toujours fait rire, lui disant que rien ne la mettait plus en valeur qu’autre chose mais il fallait croire que son frère avait raison. Elle sourit à sa constatation et termina son repas. Elle souhaitait profiter un peu du feu de cheminée. Ses cheveux encore un peu humide lui donnaient un peu froid mais la chaleur de l’antre la réchauffait plus qu’il ne le fallait. Elle profitait de cette enivrante température quand Eremir brisa le silence. Une remarque qui fit rire Irina et elle tourna le regard vers lui, amusée « Vous oseriez faire ça à votre apprentie préférée ? » Elle fit une petite mine presque déçue. Une tête presque enfantine. Elle rit à nouveau, sachant très bien que son maitre était quelque peu sérieux. Il serait effectivement bien capable de la sortir de son lit, même si c’était son lit de mort. Astrid arriva alors avec du vin et elle commença à taquiner Eremir ce qui fit beaucoup rire Irina. Les deux femmes étaient très douées pour se lier contre lui. Mais la jeune apprentie ne s’attendait pas à ce qu’Astrid lui dise aussi de manger. Une vraie maman cette Astrid, à veiller sur tout le monde en toute circonstance. Irina regarda son amie partir s’occuper des clients de l’auberge et elle répondit à Eremir, un sourire sincère dessinait sur le visage « Vous avez eu entièrement raison de prendre Astrid pour s’occuper de l’auberge. Sans elle, le Bouclier d’Argent ne serait pas le même. » Elle attrapa la coupe que lui avait apporté la jeune femme et elle en but une gorgée avant de reprendre « Et même si parfois elle en fait trop, c’est bon d’avoir une personne sur qui on peut compter. » Et vu le métier d’Eremir et celui auquel se destinait Irina, avoir un ami, une personne en qui on peut avoir une confiance aveugle, faisait énormément de bien. C’était un luxe inimaginable quand on est assassin. Tout et tout le monde peut être une source de problème pour la bonne réalisation de sa mission. Mais pour éviter de tomber la paranoïa la plus totale, il fallait une personne pour faire sortir la tête de l’eau, pour échapper quelques heures même aux ténèbres. Et Astrid était cette personne. Pour Irina en tout cas.

Irina se caler dans son fauteuil, regardant les flammes dansaient sur la surface des buches. Le silence s’était à nouveau installer entre eux alors que dans la pièce, tout le monde discutaient, riaient et certains même s’étaient lancés dans un débat sans fin. Elle apprécia ce temps pour penser à la mission qu’elle allait devoir accomplir. A l’enjeu que cela représentait. Elle était honorée qu’Eremir lui fasse autant confiance mais elle ne pouvait s’empêcher d’angoisser, la peur de ne pas être à la hauteur. Heureusement son maitre lui arracha de ses doutes et il lui expliqua où il souhaiterait aller durant leur voyage, relevant qu’elle n’avait pas d’endroit précis où elle souhaiterait aller. Elle n’avait aucune attache nulle part et elle préférait ne pas fondre en larmes devant la Tour. Elle acquiesça d’un signe de tête et lui souffla « Où que vous alliez maître, je vous suivrai. » Au nom de cette ville, Vulkin, Irina sentit que l’esprit d’Eremir partait loin. Cet endroit devait signifier quelque chose pour lui et elle s’imagina alors qu’il venait de là bas, au vu des confessions de la salle de bain. Elle voulut lui prendre la main, sentir à nouveau ce contact si étrange qui lui donnait des frissons et emballait son cœur. L’envie était là, bien présente ressortant du fond de ses entrailles mais sa raison lui ordonna de ne rien faire. Il était son maitre, elle ne devait jamais l’oublier. Elle garda alors cela pour elle, refoulant son désir, même le plus simple. Il la sortit de ses pensées, lui demandant de lui parler de sa famille. Elle se retrouva un peu prise au dépourvu et commença « Je ne sais même pas pour où commencer. Nous avons toujours été sur les routes. Pour tout vous dire… Je ne sais même pas où je suis née. Quelque part entre la Cohoridie et Tameriel. Ma mère disait que l’air humide de la Cohoridie s’engouffrait dans la chambre. J’ai toujours voulu habiter dans une grande ville mais ma famille n’a jamais souhaité s’arrêter. Quand je voyais les autres enfants s’amusaient, rentraient dans leur maison, ça me faisait penser à quel point j’étais seule et que je n’avais pas de chez moi. Mais Seth était toujours là. Principalement pour m’embêter mais il a toujours été tout pour moi. Mon seul véritable ami. On partageait tout sauf le point de vue de notre mode de vie. Lui, il a toujours aimé la liberté. C’est pour ça que quand je l’imagine dans cette tour… J’en ai froid dans le dos » Elle frissonna en l’imaginant dans cette tour. Etait il encore seulement en vie ? Avait il pu s’enfuir ? Etait il heureux ? Toutes ces questions qui devraient rester à jamais sans réponse. Elle reprit alors la parole « Le peu de gens que j’ai rencontré était soit d’autres marchands soit des personnes qui venaient régulièrement quand on passait dans leur ville mais je n’ai jamais pris le temps de les connaître plus que cela. Je n’en ai pas eu le loisir. Je suis certaine que depuis le temps, je serais incapable de les reconnaître. Sauf peut être un… » Son visage… Irina ne pourrait jamais l’oublier, ni cette ville de Sermar… Celui qui avait accusé son frère et qui l’a poussé à utiliser ses pouvoirs, pour la protéger elle. Si elle le recroissait… Elle craignait de ne pas savoir retenir son bras et sa flèche. Il n’aurait que ce qu’il mérite… Irina déglutit et chassa sa rancœur, ce n’était ni le lieu ni le moment. Elle réfléchit quelques instants avant de reprendre « Je pense que vous savez à peut près tout. Je ne vois pas ce que je pourrais vous dire de plus sur moi. » Un long monologue qui avait dû faire mourir d’ennui Eremir. Elle attrapa sa coupe de vin et en but une gorgée. La boisson fraiche lui fit du bien. Elle reposa sa coupe et se cala dans son fauteuil, ne détachant son regard des yeux de son maitre et elle lui dit avec un léger sourire « Et vous ? Qu’est ce qui fait votre force et votre faiblesse ? Parce que je sens que je vais devoir vous sauver durant notre prochain voyage. » Elle afficha un sourire amusé. Le cœur toutefois battant, impatiente d’en découvrir plus son maitre. Elle voulait toujours en savoir plus. Le comprendre, se rapprocher de lui. Sans arrières pensées quelle qu’elles soient, du moins c’est ce dont elle se persuadait. Aussi naïve était elle.
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyMar 13 Mai - 12:22


 
irina & eremir

 
Take up one idea. Make that one idea your life - think of it, dream of it, live on that idea. Let the brain, muscles, nerves, every part of your body, be full of that idea, and just leave every other idea alone. This is the way to success.
 

Quand Irina commença à compter son histoire, Eremir laissa son regard se perdre dans les flammes de l'âtre pour s'imprégner de chacun de ses mots, vivre à ses côtés le temps de son récit. « Je ne sais même pas pour où commencer. Nous avons toujours été sur les routes. Pour tout vous dire… Je ne sais même pas où je suis née. Quelque part entre la Cohoridie et Tameriel. Ma mère disait que l’air humide de la Cohoridie s’engouffrait dans la chambre. J’ai toujours voulu habiter dans une grande ville mais ma famille n’a jamais souhaité s’arrêter. Quand je voyais les autres enfants s’amusaient, rentraient dans leur maison, ça me faisait penser à quel point j’étais seule et que je n’avais pas de chez moi. Mais Seth était toujours là. Principalement pour m’embêter mais il a toujours été tout pour moi. Mon seul véritable ami. On partageait tout sauf le point de vue de notre mode de vie. Lui, il a toujours aimé la liberté. C’est pour ça que quand je l’imagine dans cette tour… J’en ai froid dans le dos » L'assassin buvait les paroles de son apprentie, qui ne l'étonnèrent pas le moins du monde. Et plus que jamais il comprenait pourquoi elle avait besoin d'attaches, elle qui n'en avait jamais eu, pas même le jour de sa naissance. Une vie de bohème ; Kahanor était sa maison, mais quel autre endroit que l'Auberge pourrait l'accueillir à bras ouverts, l'attendre le soir, la protéger la nuit ? Il se mordit la lèvre, estomac légèrement noué, en pensant que le seul moyen pour elle de trouver cela ailleurs serait le mariage. A moins qu'elle ne reste ici. Après tout, qu'est-ce qui l'empêchait de garder Irina ici ? Cela lui servirait de couverture comme cela lui servait à lui, et les clients, et Astrid, et son fils même, s'étaient habitués à la présence de la jeune femme. Plus même, c'était Eremir qui s'était habitué à sa présence. Aussitôt qu'elle tournerait les talons pour mener sa vie comme elle l'entendait, il serait frappé par cette solitude douloureuse de laquelle elle l'avait arraché, tant bien que mal. « Le peu de gens que j’ai rencontré était soit d’autres marchands soit des personnes qui venaient régulièrement quand on passait dans leur ville mais je n’ai jamais pris le temps de les connaître plus que cela. Je n’en ai pas eu le loisir. Je suis certaine que depuis le temps, je serais incapable de les reconnaître. Sauf peut être un… »  Intrigué, Eremir releva les yeux vers elle. Mais Irina ne donna pas d'explications et enchaîna : « Je pense que vous savez à peut près tout. Je ne vois pas ce que je pourrais vous dire de plus sur moi. » Frustré, Eremir l'imita et but une gorgée de vin, en gardant le silence. Elle n'allait pas échapper à un nouvel interrogatoire, elle pouvait en être certaine. Il saurait tout d'elle, ses moindres secrets, ses moindres rêves, ses désirs et ses craintes, il le jurait devant les Dieux. Irina n'aimait pas beaucoup parler d'elle, parce qu'elle souffrait. Comme il n'aimait pas parler de lui, parce que cela le faisait souffrir. Personne au monde ne pouvait se vanter de tout savoir de lui, parce que c'était tout bonnement impossible. Il n'avait raconté à personne ce qu'il avait vécu chez lui, personne à part Irina. Elle avait une facilité déconcertante à le faire parler là où il voulait se taire. « Et vous ? Qu’est ce qui fait votre force et votre faiblesse ? Parce que je sens que je vais devoir vous sauver durant notre prochain voyage. » Eremir ricana, avant de lever les yeux au ciel.

« Sache, Amour, que je me suis toujours sauvé tout seul grâce aux trois forces essentielles qui régissent mon existence : connaître mes faiblesses, l'expérience de toutes ces différentes vies que j'ai menées et de ne pas avoir de cœur. Ainsi, on s'en sort toujours. Peut-être pas indemne, mais on s'en sort. » L'homme regarda sa coupe de vin qu'il fit tourner dans ses mains pensivement. « Les femmes sont ma plus grande faiblesse. Les femmes m'ont toujours rendu vulnérable, faible. Et je vis dans un univers essentiellement féminin. N'est-ce pas terriblement paradoxal ? » En y regardant de près, Eremir n'avait presque que des femmes autour de lui, dans son entourage proche. Astrid, Irina, les serveuses de l'auberge, Auréa, Hedwige, Azéline et Alizarine – ses plus proches amies – ou encore la jeune Néïade. Et pour chacune d'elles il ferait n'importe quoi, alors qu'il avait toujours été terriblement égocentrique. Aller jusqu'en Yelderhil n'avait fait qu'attiser son amour pour la gente féminine, succombant aux plaisirs de la chair à maintes reprises. L'homme sans cœur aimait les femmes qui l'aimaient en retour, parce qu'il savait leur être loyal et les blesser pourtant en les abandonnant quand venait pour lui le temps de s'en aller. De cesser d'être faible. « Ma seconde faiblesse concerne les enfants. Je suis faible devant Auréa, devant tous ceux qui sont abandonnés, qui souffrent, qui subissent l'éducation exécrable de leurs parents. Je trouve en chacun d'eux une partie de moi-même qui m'a été arrachée trop tôt, un regard, un sourire, une innocence à laquelle je n'ai jamais eu droit. » Il se tut et termina sa coupe de vin d'une traite, les yeux perdus dans le vide d'un monde qui n'appartenait qu'à lui. Eremir était en train d'expliquer plus ou moins clairement à son apprentie qu'au fond, il n'était qu'un adolescent persuadé d'être un monstre, d'être mauvais. Torturé, souillé, il l'était jusqu'à la moelle.  Chacune de ses erreurs avait provoqué en lui un lourd sentiment de culpabilité qui l'obsédait, menait sa vie. Eremir planta son regard dans celui d'Irina, profond et sauvage. Ce qu'il ne cessait de lui avouer, elle devait le garder pour elle. « Mon apprentie préférée ne doit jamais révéler ce que je lui raconte, comme je ne révélerai jamais ce qu'elle me raconte. Est-ce bien clair ? Accepter ses faiblesses c'est une chose, les reconnaître devant quelqu'un c'en est une autre. Tu es la seule à savoir pour … Ça. » Il s'enfonça dans son fauteuil et l'ombre d'un sourire se dessina sur son visage. Eremir tendit la main vers la coupe qu'Irina avait reposée entre eux pour la porter à ses lèvres. Il se sentait horriblement mal de se laisser aller à avouer cela, quand bien même cela faisait partie de l'établissement de confiance entre un maître et son apprentie. Cependant, il n'était pas certain de vouloir se confier ainsi à tous ses apprentis, pour ne pas laisser l'occasion à d'autres de connaître ce qui le faisait tenir de bout, et ce qui le faisait tomber à terre.

« Cet homme, que tu penses pouvoir reconnaître … Qui est-il ? Voudrais-tu qu'on le retrouve ? » Pour qu'Irina se souvienne de son visage en particulier, il devait être important pour elle. Cette simple pensée suffit à l'irriter ; personne d'autre que lui ne devait être important pour elle durait les deux prochaines années. Eremir n'accepterait pas qu'on lui arrache Irina, surtout pas durant sa formation. Mais si c'était-elle qui décidait de s'en aller, il ne pourrait rien. Il regretta immédiatement sa proposition mais n'en montra rien, reposant la coupe vide de la jeune femme là où elle l'avait laissée quelques secondes plus tôt. Il haussa un sourcil en guide de défi, avant de perdre de nouveau son regard dans sa cascade de cheveux blonds, sa robe bleue, ses lèvres, son regard. Il ne pourrait pas se passer d'elle ici. « Où aurais-tu aimé vivre ? Voulais-tu d'une vie simple, te marier et avoir des enfants ? Ou voulais-tu quelque chose de différent ? » demanda-t-il alors pour recouvrer ses esprits. Irina avait déclaré qu'elle aurait aimé, enfant, vivre en ville. Après avoir traversé Kahanor sous ses moindres mesures, il en connaissait toutes les villes, tous les villages. Rien ne valait Aubétoile, mais rien ne valait Alcahar ou Tameriel. Chacune de ses contrées avait ses propres merveilles. Mais pour le reste ? Cette vie qu'il lui offrait lui convenait-elle réellement ?

 
Code by Fremione.

 
Revenir en haut Aller en bas
Irina
Irinathe hermit
ɤ REGISTRATION : 19/03/2014
ɤ PARCHEMINS : 103
ɤ STATUT DU SANG : fille de marchand
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : toutes et aucune
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie Assassin

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyMer 14 Mai - 13:52

Eremir ∞ Irina
a song of ice and fire
Le repas était délicieux et le vin qui l’accompagnait un régale pour le palais. Le feu dans la cheminée diffusait une chaleur agréable. Avec l’entrainement qu’elle venait d’avoir, Irina aurait pu s’endormir sur place. Mais la compagnie d’Eremir était bien plus intéressante et pour rien au monde, elle ne voudrait être ailleurs à cet endroit, à cet instant. Il était dur certes mais à côté de cela, il savait être à l’écoute. Elle n’était pas qu’un instrument en devenir. Au bout d’un an de vie presque commune, Irina entrevoyait enfin l’homme et non plus l’assassin. La proximité qui se créait entre eux lui faisait du bien, elle sentait de plus en plus en avoir besoin. C’est pour cela que de lui raconter son histoire ne l’a dérangeait pas. Il était en droit de savoir d’où venait son apprenti. Elle lui avait déjà raconté une partie de sa vie, lui expliquant ce qui lui était arrivée mais elle n’était jamais rentrée dans les détails comme elle venait de le faire. Ressasser tous ces vieux souvenirs faisait mal mais en même, cela la soulageait d’un poids trop lourd pour ses épaules. Elle pouvait partager ouvertement son passé avec quelqu’un et cela lui faisait du bien. Elle préféra toutefois garder pour elle pourquoi elle reconnaitrait un visage en particulier. Elle ne tenait pas spécialement à ce que son maitre voit à quel point la vengeance pouvait l’animer. Les pensées trop personnelles pouvaient amener des problèmes pour la bonne exécution d’un contrat. Irina osa demander à son maitre quelles étaient ses faiblesses. Vu qu’il demandait les siennes, peut être y répondrait il. Et effectivement c’est ce qu’il fit. Irina l’écouta avec attention bien que surprise de ce qu’il lui avouait. Elle s’attendait à quelque chose quelque peu héroïque, une vieille blessure ou elle ne savait quoi. Elle n’aurait jamais imaginé que les femmes le rendaient faible. Comme il le soulignait, il vivait entouré de beaucoup femmes, rien qu’avec l’auberge. Et quand il entrainait Irina au combat, il n’avait rien d’un être faible, bien au contraire. C’était peut être parce qu’il ne la voyait pas comme une femme… Elle n’était que son apprentie, un assassin en devenir, rien de plus. Une lame silencieuse prête à frapper quand on le lui demande. Elle essaya de relativiser et se dit que s’il se disait faible devant les femmes, peut être qu’à cause de ce que son père lui avait voir, il avait dû avoir besoin de se réfugier dans des bras aimants. Des bras féminins pour le réconforter. Il avait peut être encore besoin d’y aller sans pouvoir réellement y rester. Cette pensée lui déchira le cœur, le sentant saigner de l’intérieur. Elle attrapa alors sa coupe et but une gorge de vin pour se donner de la consistance. Elle l’écouta à nouveau, silencieuse, n’osant pas l’interrompre. Et quand il parla de son enfance, de cette innocence arrachée. Irina comprit alors à quel point il souffrait intérieurement. Ce masque de glace n’était qu’une mascarade. Par delà, un être brisé appelant à l’aide. L’envie de le prendre dans ses bras, de le soutenir, l’envahit en un instant mais elle devait se contenir, Eremir n’accepterait jamais ça. Elle se contenta de serrer sa coupe avant de la poser sur la table. Quand il lui demanda de ne jamais rien avouer, Irina sentit son ton grave, sérieux. Cela devait réellement rester entre eux. Astrid était une très bonne amie, une confidente fidèle mais là, Irina gardera cela pour elle. Elle regarda alors son maitre dans les yeux et lui promit « Ne vous en faites pas… Je sais être une véritable tombe. » Une qualité plutôt appréciable dans leur métier. Dans un élan de courage, Irina serra la main d’Eremir et lui dit avec douceur « Merci de m’accorder cette confiance maitre. »

Se rendant compte de son geste déplacé, la jeune femme se dépêcha maladroitement de lâcher la main de son maitre. Le vin lui donnait un peu trop de courage et d’audace. Elle se sentit rougir à ce contact, à la pensée de ce qu’elle avait osé. Elle avait pensé que ces révélations devaient être accompagnées de soutien. Mais ce contact n’avait fait qu’emballer plus son cœur, ne sachant désormais plus où se mettre. Et quand elle le vit boire dans sa coupe, elle rougit encore plus, s’enfonçant dans son fauteuil, priant pour ne pas être remarquée. Boire dans la même coupe, c’était comme un baiser à distance. Mais il fallait tout de suite qu’elle s’ôte cette image de sa tête. Heureusement quand Eremir bascula à nouveau sur elle, elle put penser à autre chose. Parler de cet homme ne l’enchantait pas, toute la haine qu’elle avait en elle ressortait quand elle revoyait le visage de cet homme. Elle prit une profonde inspiration, sentant ce liquide noir de la rancœur coulait dans ses veines. Les yeux dans le vide, elle commença alors à raconter « Cet homme… C’est à cause de lui que mon frère est à la Tour… Nous nous baladions dans une ville quand il est arrivé et a accusé mon frère de lui avoir vendu une arme de mauvaise qualité alors que nous n’en vendions pas, ma famille ne vendait que des tissus et des objets typiques de chaque région. Il n’avait donc rien à voir dans cette histoire. Seth a eu beau lui expliquer, il n’a rien voulu savoir. Et quand il m’a menacé, mon frère a perdu ses moyens et a utilisé ses pouvoirs devant tout le monde, pour me sauver... On a essayé de s’enfuir mais les gardes étaient là et l’on emmené… » Elle croisa alors le regard d’Eremir avant de reprendre « C’est pour cela, je ne pourrais jamais oublier son visage… Et je ne suis pas sure de réussir à me contrôler si je le recroisais. C’est puéril je sais mais… Je n’arrive pas à accepter que mon frère soit dans cette tour alors que lui… Il ne lui ait rien arrivé, personne ne la punit pour ce qu’il avait fait. Il doit surement être fier d’avoir permis l’arrestation d’un sorcier… » Cette constatation faisait bouillir son sang. C’était idiot, une réaction d’un enfant, cette envie de faire justice soit même. Mais elle se souvenait aussi de sa carrure et de celle de ces acolytes. Elle n’était sûre aujourd’hui encore elle ne faisait pas le poids contre lui. Irina était encore partie dans ses pensées quand Eremir lui reposa une autre question, plus que personnelle. Irina était prise un peu au dépourvu et il lui fallut quelques secondes pour réfléchir. Qu’avait elle réellement envie aujourd’hui… Elle finit alors par reprendre, quand ses idées semblaient être mise en ordre « Je sais que petite j’aurais rêvé de vivre dans une ville, d’avoir une maison et tout ce qui va avec. Mais je ne sais pas si je réussirai à vivre ce genre de vie maintenant. J’ai cette habitude depuis enfant, je n’arrive pas à m’imaginer une autre vie. Et maintenant que je suis votre apprentie et que je vais devenir une Sombrelame, cette option n’est définitivement plus envisageable. » Se marier… Ses parents lui avaient déjà proposé d’épouser un jeune marchand mais à l’époque seul le souvenir de son frère lui importait. Dorénavant, l’ambition de devenir maitre assassin chez les Sombrelames la motivait bien plus. Toutefois le problème restait le même. Quel mari voudrait d’une femme qui se bat et tue froidement, seulement parce qu’un contrat l’a exigé ? Comment pourrait elle expliquer ses absences, ses voyages ? Comme Eremir avant elle, une vie de solitude semblait s’offrir à elle. Une solitude entre coupée par le passage des apprentis. Etait elle là seulement que pour ça d’ailleurs ? Tromper la solitude de son maitre pendant trois ans ? Des apprentis, il en avait eu d’autres et après elle aussi. N’était elle réellement qu’une personne de passage ? Elle laissa son esprit divaguait, repensant alors à son histoire de mariage. Si elle devait se marier, ça ne pouvait être qu’avec un Sombrelame, lui seul pourrait la comprendre. Elle regarda alors Eremir l’air pensif, s’imaginant alors être mariée à lui. A leur vie d’aventures, de taquineries, jonglant entre missions et l’auberge. Elle sourit bêtement, se sentant bien, comme complète. Mais tout cela n’était que rêverie, trop de vin sûrement. Car elle le savait, cela n’arriverait jamais. Cela ne devrait jamais arriver. « Et vous avec Auréa, vous n’avez pas envie de… De tout envoyer balader pour être avec elle ? »
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyMer 14 Mai - 22:12


 
irina & eremir

 
Take up one idea. Make that one idea your life - think of it, dream of it, live on that idea. Let the brain, muscles, nerves, every part of your body, be full of that idea, and just leave every other idea alone. This is the way to success.
 

Eremir sentit que la question n'enchantait pas la jeune femme. D'ailleurs, elle ne l'enchantait pas lui non plus. Mais il fallait qu'il sache. « Cet homme… C’est à cause de lui que mon frère est à la Tour… Nous nous baladions dans une ville quand il est arrivé et a accusé mon frère de lui avoir vendu une arme de mauvaise qualité alors que nous n’en vendions pas, ma famille ne vendait que des tissus et des objets typiques de chaque région. Il n’avait donc rien à voir dans cette histoire. Seth a eu beau lui expliquer, il n’a rien voulu savoir. Et quand il m’a menacé, mon frère a perdu ses moyens et a utilisé ses pouvoirs devant tout le monde, pour me sauver... On a essayé de s’enfuir mais les gardes étaient là et l’on emmené… » Alors qu'Irina semblait souffrir de lui raconter cela, Eremir fut envahi d'un certain soulagement, déplacé et intolérable. « C’est pour cela, je ne pourrais jamais oublier son visage… Et je ne suis pas sure de réussir à me contrôler si je le recroisais. C’est puéril je sais mais… Je n’arrive pas à accepter que mon frère soit dans cette tour alors que lui… Il ne lui ait rien arrivé, personne ne la punit pour ce qu’il avait fait. Il doit surement être fier d’avoir permis l’arrestation d’un sorcier… » L'assassin se mordilla la lèvre et releva ses yeux bleus vers elle. « Personne ne te demandera de te contrôler le jour où tu seras face à lui, et surtout pas moi. » Irina venait à l'instant même d'apprendre à quel point il pouvait sortir les griffes quand ça concernait les enfants. Même si aujourd'hui, Irina et Seth n'en étaient plus. C'était une sorte de promesse cachée de le retrouver et de lui faire payer le prix de ses erreurs. La vengeance était une mauvaise chose, lorsqu'elle était faite à la légère. Mais eux feraient les choses bien, comme de véritables assassins, comme des Sombrelames. Ils réduiraient en miettes celui qui avait osé séparer deux êtres inséparables, des jumeaux. « Nous nous en occuperons ensemble. J'ai des milliers d'idées quand il s'agit de créer la peur, de rendre fou, de les faire plier genoux, les pousser à supplier qu'on les épargne. Cela sera certainement très amusant. » souffla-t-il, l'air réellement amusé, en tapotant son doigt sur ses lèvres pensivement. Quoi qu'il dise, Eremir était un Whitehill. Le sens de la torture, il l'avait dans le sang. Pourri jusqu'à la moelle pour l'éternité, vicieux, dangereux. Il se reprit et fronça les sourcils, comme choqué par ses propres paroles. « Je sais que petite j’aurais rêvé de vivre dans une ville, d’avoir une maison et tout ce qui va avec. Mais je ne sais pas si je réussirai à vivre ce genre de vie maintenant. J’ai cette habitude depuis enfant, je n’arrive pas à m’imaginer une autre vie. Et maintenant que je suis votre apprentie et que je vais devenir une Sombrelame, cette option n’est définitivement plus envisageable. » Pourtant, nombreux étaient ceux qui se mariaient. Généralement entre Sombrelames, d'ailleurs. Mais si Irina pensait pouvoir mener une autre vie, à présent, tel était son choix. Il serait là pour la guider tant qu'elle aurait besoin de lui, sans concession. « Et vous avec Auréa, vous n’avez pas envie de… De tout envoyer balader pour être avec elle ? » Il passa sa main sur sa nuque et tourna son visage vers Irina, de nouveau.

Lentement, Eremir secoua la tête en signe de négation. Il serait un très mauvais père, il ne pouvait pas rattraper seize années de paternité. Il n'était pas responsable, aimait trop le danger. Qui voudrait d'un père comme lui ? « Auréa est plus en sécurité sans moi, j'en suis certain. Et puis, elle ne me considère pas vraiment comme son père. » Il haussa faiblement les épaules. L'homme avait beau aimer sa fille de tout son cœur, les choses étaient encore loin d'être simples entre eux. Auréa lui avait clairement dit que son père était celui qui l'avait élevée, pas celui qui lui avait donné son sang. Mais elle l'acceptait à ses côtés, parce qu'elle était sa chair, et parce qu'il avait des histoires à lui raconter. « Auréa ressemble énormément à Mirith, sa mère. Chaque fois que je pose les yeux sur elle, je revois cette gamine de seize ans qui m'a annoncé être enceinte et que j'ai du épouser pour qu'elle ne subisse pas la foudre des Dieux et les railleries des hommes. Ce mariage a brisé une grande partie de ma vie, quand bien même il m'a offert le plus beau des cadeaux, Auréa. » Il sourit brièvement et soupira, sans la lâcher des yeux. D'habitude, Eremir était plus positif que cela. Et Irina plus agressive. Mais la soirée était des plus étranges, et il n'aurait su dire si c'était un bien ou un mal. Peut-être avaient-ils besoin, tout deux, de lâcher ce qu'ils avaient sur le cœur pour repartir d'un bon pied. « Que dirais-tu de marcher un peu ? Il fait une chaleur à mourir. Et ensuite, il te faudra prendre du repos. » Il était assez intransigeant avec elle, sa position de maître lui permettant de lui ordonner ce qu'il voulait sans qu'elle n'ait droit de rechigner. Il lui proposa sa main pour l'aider à se relever et prit la direction de la cuisine pour s'emparer de sa cape, ainsi que celle de son apprentie. « Par tous les Dieux, Eremir, cesse donc de torturer cette enfant ! » s'exclama Astrid, horrifiée, en croyant qu'il la ramenait sur le champ de bataille. Il rit et secoua la tête. « Et toi, cesse de t'inquiéter pour elle de la sorte. Cette fille est une battante. » Parvenu à la hauteur d'Irina, il passa la cape sur ses épaules avec un sourire et s'assura qu'elle couvrait suffisamment ses cheveux humides, avant de quitter l'Auberge par la porte de la cuisine. Dehors, tout était silencieux. Ils avaient consacré la matinée à se taper dessus, avaient mis un moment à rentrer, à se débarrasser de leurs affaires souillées par la terre, à se laver, manger et discuter comme jamais auparavant, mais il lui semblait que le temps était passé terriblement vite. Quand Eremir se sentait vulnérable, il préférait fuir. Marcher, réfléchir, se laisser envahir par le sentiment d'infériorité quand on regard le monde, qu'on se rendait compte à quel point il était grand et l'on était insignifiant. Mais cette fois, il fuyait avec Irina. Ce jour-là, il avait accepté de lui faire place dans sa vie, d'être spectatrice de son passé, mais aussi de son avenir.

L'assassin se figea quand apparut au loin le lac scintillant de mille feux sous l'éclat de la lune. Ce spectacle était ravissant et apaisant. « Ce qu'il s'est passé aujourd'hui … Ne devra pas se reproduire. » commença-t-il en regrettant aussitôt ses paroles. Après un gigantesque pas en avant, voilà qu'il faisait demi-tour. Eremir était terrifié par la faiblesse dont il faisait preuve en se dévoilant de la sorte. « Tu es mon apprentie. » continua-t-il, mu par un désir intense de s'en convaincre lui-même. L'air frais caressant son visage lui permettait d'avoir les idées plus claires, mais son cœur était lourd. Se confier à Irina était une très bonne chose, qu'il se refusait pourtant à faire de nouveau. Et si elle décidait de se servir de ce qu'elle savait contre lui ? L'assassin se tourna lentement vers elle et plongea son regard dans le sien, légèrement masqué par sa cape trop grande mais qui la rendait ô combien gracieuse. « Tu es la première, je ne sais pas où fixer la limite entre l'apprentissage et la familiarité. Siger, mon maître, était un homme bourru et discret et moi j'étais … Moi. Jamais nous n'avons empiété sur le territoire de l'autre comme nous le faisons ensemble. » Irina était-elle en mesure de lui apporter des réponses ? Certainement pas, c'était nouveau pour elle aussi. « Tu comprends, n'est-ce pas ? » Non, ne comprend pas. Dis-moi que tu ne comprends pas, et que c'est normal. Normal de s'attacher, vouloir tirer le meilleur de l'autre, avoir une confiance aveugle. Dis-le moi, Irina. Dis-moi que je ne me trompe pas, pas encore. Je ne supporterai pas de me tromper encore. Eremir tourna le regard vers l'ouest et soupira doucement. Il en avait assez de faire des erreurs. A l'ouest se trouvait Auréa, se trouvait la femme qu'il avait le plus aimé, se trouvait un métier digne qu'il aurait pu continuer pour le restant de ses jours, s'élevant dans la hiérarchie et devenir un homme reconnu. Au nord se trouvaient des contrées sublimes, glaciales, et chaleureuses pourtant. Il avait vécu chez le Roi et la Reine du nord qui l'avaient accueillis en ami, lui avaient appris comment on vivait, parmi eux. Amis qu'il avait quitté dès qu'il avait été remis sur pied, après sa blessure. Et au sud se trouvait sa famille. Famille haïe mais famille pourtant. Quand cesserait-il de faire des erreurs ? Etait-il voué à prendre les mauvaises décisions pour le restant de ses jours ? Terrifié, malheureux, Eremir avait l'impression de devenir fou. Mais la présence d'Irina réchauffait son cœur. Sa fougue et son sourire lui rappelaient ses jeunes années, quand toutes ces erreurs n'avaient pas d'importance. Quand chacune d'entre elle lui donnait la force de rebondir et de repartir. Aujourd'hui, il n'était plus qu'un homme approchant trop vite de la quarantaine, nostalgique et rouillé. « Est-ce que tu as peur, maintenant que je t'ai montré une partie de mon vrai visage ? Tu es bien loin de tout connaître. De tout savoir. Être à mes côtés est dangereux. Est-ce que tu as peur ? » Eremir posa sa main sur la joue d'Irina, remonta jusqu'à son front, et il fit basculer sa capuche en arrière pour voir son visage entièrement, illuminé par la lune gigantesque.
 
Code by Fremione.

 
Revenir en haut Aller en bas
Irina
Irinathe hermit
ɤ REGISTRATION : 19/03/2014
ɤ PARCHEMINS : 103
ɤ STATUT DU SANG : fille de marchand
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : toutes et aucune
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie Assassin

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyJeu 29 Mai - 20:08

Eremir ∞ Irina
a song of ice and fire
Ressasser le passé, c’était comme rouvrir d’anciennes blessures. Des blessures que même le temps n’arrivait pas à cicatriser. Irina avait tout fait pour garder cela pour elle, elle avait beau avoir un profond respect pour Eremir et une admiration sans limite, elle n’avait jamais souhaité lui parler de cette histoire. Pas une seule fois en un an. Jusqu’à ce soir. Se confier à lui pour qu’il la connaisse bien mais surtout pour qu’elle aussi, elle puisse le connaître davantage, ce maitre si mystérieux. Et elle n’avait réalisé que de parler de son frère lui alléger le cœur, sentant un poids s’amoindrir dans sa poitrine. Même parler de cet homme la soulageait. Elle ne pourrait jamais oublier ce visage. Colérique, sanguinaire puis apeuré. Ces expressions qui avaient défilé, le rendant encore plus monstrueux. Mais peut être était ce ses souvenirs qui déformaient la réalité, la rendant encore plus atroces qu’elle n’y paraît. Quoiqu’il en soit, Irina raconta alors l’histoire plus en détail, expliquant pourquoi elle se rappelait de lui en particularité. Pourquoi ce visage était encré dans sa mémoire, gravé au fer rouge. Et la seule façon de le faire disparaître, c’était peut être quand elle aura eu la certitude qu’il aurait payé sa dette. Œil pour œil, dent pour dent… Elle savait très bien que la vengeance ne mènerait à rien, c’était un peu pour cela qu’elle avait eu une petite hésitation à raconter ce détail à Eremir. Il allait sûrement lui dire que ça ne servirait à rien, que ça ne lui ramènerait pas son frère, qu’ils ne remonteraient pas le passé pour changer le futur. Si seulement, ils avaient pris une autre rue, s’ils avaient rejoins leur convoie plutôt et qu’ils purent s’enfuir… Avec autant de si, elle pourrait mettre Kahahor en bouteille… Elle s’attendait à se faire réprimander, qu’il lui dise d’oublier et d’aller de l’avant. Elle fut vraiment surprise quand il lui dit qu’ils le retrouveraient et qu’il était prêt à lui faire payer pour ce qu’il avait fait. Elle le regarda de coin de l’œil, n’osant plus trop lui faire. Il fallait bien avouer que c’était le genre de phrase qui ne la rassurait pas vraiment. Avec ce qu’il lui avait dit avant, ce père tortionnaire qui l’avait obligé à voir des choses que nul ne peut imaginer et entendre ses mots sortir de la bouche d’Eremir… Cela ne la rassurait pas. Irina s’était toujours doutée qu’il devait être un assassin redoutable, qu’il devait remplir ses contrats à la perfection et les malheureux qui tombaient sur lui n’avaient sûrement pas le temps d’adresser leurs prières aux dieux. Irina se surprit d’être rassurée de savoir qu’elle était entre les mains d’Eremir, avec tout ce qu’il devait être capable de faire, mais en même temps, elle avait une certaine appréhension de ce qu’il lui demanderait de faire. Voir ce fils de chien recevoir ce qu’il mérite ne pourrait que soulager grandement sa peine mais elle ne pensait pas être capable d’influer autant de terreur, elle ne se voyait pas le faire devenir fou ou d’être un tortionnaire. Elle ne pensait pas être capable de tenir autant physiquement que psychologiquement. Mais pour lui, elle y arriverait, elle le savait…

Pour sortir de ces obscures pensées, Irina répondit à la question de son maitre, s’imaginant alors la vie à laquelle elle aurait pu aspirer. Tout semblait si loin désormais. Cette vision de la vie paisible, sans histoire était tellement éloignée qu’elle n’arrivait plus à la voir. Mais à force d’y penser, elle se demandait si elle arriverait à vivre, cette vie banale. Monsieur et Madame tout le monde. Tenir la maisonnée, éduquer les enfants. Etait elle vraiment faite pour cela ? Elle commençait à croire que non. Une vie de solitaire semblait s’ouvrir à elle alors qu’elle avait toujours plus ou moins été entourée, sa famille, son convoi, la taverne et Eremir… Le doute s’installait en elle. Elle ne savait pas ce qui était le pire, se retrouver seule ou de ne plus être aux côtés d’Eremir… Mais il ne fallait pas qu’elle pense à cela. Elle n’était que son apprentie et il avait une fille. Irina essaya d’en savoir plus sur ses sentiments vis à vis de sa fille. Mais Eremir ne semblait pas très optimiste avec Auréa. Irina fronça les sourcils, un peu étonnée. Elle savait que tout n’était pas rose avec sa fille mais elle avait toujours eu l’impression qu’Auréa voulait en savoir plus sur son père, sur ses voyages. Elle avait du caractère, comme son père. Mais Irina ne pouvait pas laisser son maître penser qu’il valait mieux qu’il soit loin d’elle et surtout qu’elle ne l’appréciait pas. La jeune apprentie se pencher et regarda son maitre dans les yeux « Je suis sure que vous sous estimez ce que ressent Auréa pour vous. Elle vous admire cela se voit. Quand vous lui parlez de ce que vous avez fait ou vu, elle a des étoiles dans les yeux. Elle est seulement encore jeune, il faut du temps pour l’apprivoiser. Mais cela ne signifie pas qu’elle ne vous aime pas ou qu’elle ne vous considère pas comme son père. » Elle ne connaissait pas encore énormément sa fille mais elle sentait qu’un lien fort pouvait les unir, s’ils se laissaient du temps pour s’apprivoiser. Auréa avait quelque chose d’un peu sauvage, comme un jeune cheval qu’Eremir voudrait dompter. Avec le temps et la patience, Irina était sûre qu’ils arriveraient à avoir une véritable relation, une relation de père et de fille. Mais elle était étonnée d’en apprendre autant sur la mère de la fille d’Eremir. A ce sujet là, comme pour tout ce qui le concerne, son maitre était très discret et jamais Irina n’aurait pensé que cela s’était passé comme cela. Depuis quelques temps, la jeune femme avait toujours une petite pointe de jalousie l’envahir quand elle pensait à la mère d’Auréa. A ce qu’elle avait dû vivre avec Eremir, c’était absolument déplacé et elle se sentit horrible de se réjouir qu’il ne s’agisse pas d’un mariage d’amour mais d’honneur. Mais il fallait qu’elle se sorte ses idées sordides de la têt et sortir lui ferait du bien. Elle lui sourit en acceptant sa main pour se lever et lui répondit « Je suis d’accord avec vous, il n’y a rien de mieux qu’une balade nocturne. » Elle suivit son maitre jusqu’aux cuisines où ils virent alors Astrid. Toujours entrains de s’affairer et sa remarque fit rire Irina de bon cœur. Savoir que son maitre la trouvait forte lui faisait plaisir et elle rassura l’intendante. Son ragoût était tellement bon qu’il fallait qu’elle sorte pour digérer. Semi vérité et fausse excuse pour se rendre dehors sans inquiétée d’avantage son amie. Elle se laissa faire quand Eremir lui mit la cape sur ses épaules, essayant de ne pas imaginer le contact. Elle déposa la capuche sur sa tête pour couvrir ses cheveux encore humides et sortit.

La nuit était tombée et une rivière d’étoiles étincelait dans le ciel. Ils marchèrent en silence le long du chemin. Irina profitait de cette brise agréable. La lune était déjà haute dans le ciel. Quand les arbres et les branches commencèrent à disparaître, Irina s’arrêta pour contempler l’astre lunaire, sentant presque ses rayons sur sa peau. Les yeux au ciel elle souffla « La lune est vraiment magnifique… » Son reflet ondulait sur le lac, toujours aussi calme, paisible. Autant de quiétude était réellement appréciable. Irina se sentait bien et la présence d’Eremir y était sûrement pour quelque chose. Du moins c’était ce qu’elle pensait jusque là. Jusqu’à ce qu’il brise le silence. Il ne semblait pas avoir envie que le genre de situation qui venait de se passer se reproduise. Comme il disait elle était son apprentie et cela devait insinuer qu’elle ne devait pas franchir une certaine limite, chose qu’elle avait beaucoup de mal depuis quelques temps. Comme lui, elle ne savait pas où se trouvait la limite. Elle le regarda dans les yeux durant toute son explication, ne le coupa pas un instant. Le cœur lourd, la gorge serrée, Irina hocha la tête, en signe qu’elle comprenait. Elle déglutit pour se redonner de la contenance, elle pencha alors la tête « Je ne voulais pas vous semblez trop familière maitre. Ni vous paraitre insolente. Je n’ai jamais eu non plus ce genre de relation avec qui que ce soit. J’ai toujours été entourée de personnes proches où il y avait très peu de place pour des personnes… De l’extérieur… Mais je ne tenais pas à vous mettre mal à l’aise. Vous parliez d’avoir confiance en moi, en mes capacités pour vous soutenir et vous honorer. Je pensais que cette confiance pouvait aller au-delà du combat et des contrats. Veuillez m’excuser. Cela ne se reproduira plus… » Elle se sentait honteuse d’avoir espéré pouvoir avoir plus. C’était évident qu’il allait finir par la remettre en place. Elle était là pour apprendre pas pour se rapprocher et s’accrocher désespérément à la première personne qui s’occupe d’elle, comme s’il était la dernière corde qui l’empêcherait de sombrer dans les abysses. Mais sa question sur la peur fit sortir Irina de ses pensées. Elle releva la tête, ne comprenant presque pas pourquoi il lui poser cette question. Peur ? Celui qui ne connait pas la peur ne peut être qu’un fou. Ou un idiot. Et Irina ne pensait pas être ni l’un ni l’autre. De l’appréhension… Elle en avait toujours eu. Elle ne savait pas qui elle avait suivi, c’était peut être de l’inconscience mais au début elle était sur ses gardes avant de se sentir aussi bien avec Eremir. Et le contact de sa main contre sa joue lui rappelait à quel point elle pouvait se sentir bien auprès de lui. Elle prit une profonde inspiration, n’osant pas bouger, se laissant totalement faire. Elle était comme pétrifiée par ce contact mais avec ce qui lui demandait, elle devait redoubler de courage pour lui dire ce qu’elle pensait « J’aurais pu avoir peur quand vous m’avez proposé de vous suivre et prendre la fuite. J’aurais pu avoir peur quand vous avez commencé à m’expliquer comment tuer et m’enfuir également. Mais je suis là. Je pourrai aussi partir maintenant, après tout ce que vous m’avez dis. Mais je n’en ferais rien et resterai là. Parce que je vous ai promis trois ans de ma vie… » Elle n’avait pas pu quitter son regard du sien. Elle avait osé faire un pas en avant, se rapprochant dangereusement de son maitre. Mais elle voulait lui montrer que malgré tout ce qu’il pourrait faire ou avoir fait, elle serait là. Parce qu’elle lui avait fait une promesse, même si elle avait milles occasions de partir, elle resterait là, à ses côtés quoiqu’il arrive. Et aussi longtemps qu’il le voudrait…
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyJeu 29 Mai - 23:51


 
irina & eremir

 
Take up one idea. Make that one idea your life - think of it, dream of it, live on that idea. Let the brain, muscles, nerves, every part of your body, be full of that idea, and just leave every other idea alone. This is the way to success.
 

Le visage d'Irina se décomposa ostensiblement, tandis que le cœur d'Eremir devenait lourd. « Je ne voulais pas vous sembler trop familière maître. Ni vous paraître insolente. Je n’ai jamais eu non plus ce genre de relation avec qui que ce soit. J’ai toujours été entourée de personnes proches où il y avait très peu de place pour des personnes… De l’extérieur… Mais je ne tenais pas à vous mettre mal à l’aise. Vous parliez d’avoir confiance en moi, en mes capacités pour vous soutenir et vous honorer. Je pensais que cette confiance pouvait aller au-delà du combat et des contrats. Veuillez m’excuser. Cela ne se reproduira plus… » Pourquoi fallait-il que ce soit aussi difficile à entendre ? Avaient-ils déjà atteint un point de non-retour ? Après les révélations de cette soirée, plus rien ne pourrait jamais être comme avant. Eremir et Irina étaient liés par des secrets, par une complicité certaine. Elle vivrait avec une partie de son histoire à présent, et il vivrait avec une partie de la sienne. Cela allait forcément au delà du combat et des contrats. Il n'aurait jamais du la laisser se montrer familière, dès le début. La remettre immédiatement à sa place, pour sauver sa peau et celle de la jeune femme. C'était uniquement la faute d'Eremir si ils en étaient là, pour ne pas avoir su jouer son rôle de maître, de chef, de pilier de leur relation. Il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Mais l'homme ne fit pas part à Irina de cette lutte qui avait éclaté dans son esprit pour trouver le véritable coupable de la situation ; à quoi bon ? Cela ne mènerait à rien de se torturer davantage. Eremir n'arrivait cependant pas à faire fi de cette douleur sourde dans la poitrine, qu'il apparentait à la tristesse, à la solitude, à la déception. Irina n'était plus simplement son apprentie. Cette pensée fleurit dans sa tête, terrifiante et inacceptable. « J’aurais pu avoir peur quand vous m’avez proposé de vous suivre et prendre la fuite. J’aurais pu avoir peur quand vous avez commencé à m’expliquer comment tuer et m’enfuir également. Mais je suis là. Je pourrai aussi partir maintenant, après tout ce que vous m’avez dis. Mais je n’en ferais rien et resterai là. Parce que je vous ai promis trois ans de ma vie… » Pourquoi fallait-il qu'elle soit si proche ? Si courageuse ? Si belle, sous la lumière de la lune ? Son cœur réclamait sa présence et son corps le sien. Qu'y pouvait-il, malgré les promesses qu'il avait faites aux Dieux et à Hedwige ? Il vivait dans l'instant depuis toujours, enchaînant les erreurs qui ne cessaient de le rendre malheureux. Mais lutter contre sa véritable nature était la chose la plus difficile qui soit, et ses pulsions finissaient toujours par avoir le dessus sur sa conscience et sa raison. Eremir brisa la distance qui le séparait d'Irina, blottissant son corps contre le sien, et prit son visage dans ses mains. Lentement, ses lèvres se posèrent sur son front, sur sa joue. Il effleura ses lèvres douces, mais ne l'embrassa pas. C'était cette limite, à présent, qu'il ne devait pas franchir. A défaut de ne plus être seulement une apprentie, Irina ne devait pas dépasser le stade de l'amie, aussi proche soit-elle. Pourtant, son être entier brûlait pour elle en cet instant, envie sourde de s'abandonner sans concession à la personne qui, à présent, le connaissait le mieux en Kahanor.

Son front resta posé contre le sien, tandis que ses mains descendaient le long de son cou. « Je crois qu'il est trop tard pour te considérer seulement comme mon apprentie. Ce que je viens de faire est impardonnable. J'aimerais dire que cela ne se reproduira pas, mais seuls les Dieux savent de quoi est fait l'avenir. » Les Dieux avaient bon dos. Après tout, Eremir n'avait jamais vraiment cru en eux. Il se servait simplement d'eux comme d'un prétexte. Il avala sa salive avec difficulté. « Te prendre sous mon aile n'était pas uniquement voué à te sauver la vie … Je voulais sauver la mienne, avant tout. Ne plus être seul. Et tu as comblé cette solitude au delà de mes espérances. » L'assassin la relâcha et sourit tendrement, tristement, avant de se retourner pour observer l'horizon. Il ne pouvait pas continuer à la regarder, à la toucher. Il ne pouvait pas lutter contre ses instincts.  Il régnait entre eux une tension palpable et ce depuis toujours. Eremir se demandait même comment il avait pu se mentir à lui-même tout ce temps-là. Maintenant que les choses étaient plus claires entre eux, ils allaient devoir avancer. Plus question de se mentir, simplement ne plus y penser. Essayer d'oublier. Irina était une gamine, une gamine qui partirait dès qu'elle serait libérée de ses obligations. « Je ne cesserai pas de t'entraîner à la dure, de te bousculer et te faire tomber dans la boue. Je n'arrêterai pas de t'arracher de ton lit à l'aube et t'y renvoyer gelée et épuisée le soir, de te faire chevaucher à travers les contrées, même lorsque tu seras si épuisée que tu seras à deux doigts de tomber de ta monture. » la prévint-il sans la regarder. Ses beaux yeux gris restaient obstinément tournés vers l'horizon et ses paysages extraordinaires. Tout était bon pour ne pas l'observer elle. Eremir voulait simplement qu'Irina comprenne que son comportement vis à vis d'elle et de ses entraînements ne changerait pas. « Mes intentions n'étaient peut-être pas aussi pures qu'elles ne pouvaient le paraître lorsque je t'ai proposé de me suivre, mais tu n'en restes pas moins mon apprentie. Je t'obligerai à tuer, à te salir les mains, et tu seras victorieuse à l'Ahn-Ju. C'est tout ce que je veux. Le reste n'a aucune importance. » Essayait-il de s'en convaincre lui-même ? Il avait pourtant décidé d'arrêter de se mentir. L'homme détestait sa propre habitude à se montrer aussi lunatique. Comment était-ce possible de changer aussi souvent d'avis, d'humeur, de visage ? Irina était définitivement extrêmement courageuse, pour l'accepter ainsi depuis un an. De le suivre malgré ce qu'il lui faisait subir, sur le plan physique et émotionnel. Et le pire restait encore à venir. Eremir ignorait jusqu'où il était capable d'aller avec elle ; allait-il la briser, comme il l'avait fait avec toutes les autres ? Lentement, il reposa ses yeux sur elle. Irina était trop belle, trop douce pour être brisée. Il était à la fois impatient et réticent à l'idée de lui assigner son premier contrat. Elle allait découvrir le Eremir le plus sombre et malsain de son être, celui qui prenait un plaisir farouche à détruire l'honneur et la raison des gens, avant de leur arracher la vie de façon aussi peu raisonnable. « Tu m'impressionnes un peu plus chaque jour ... » souffla-t-il d'une voix mystérieuse. « Mais c'est maintenant que les choses sérieuses commencent. »
 
Code by Fremione.

 
Revenir en haut Aller en bas
Irina
Irinathe hermit
ɤ REGISTRATION : 19/03/2014
ɤ PARCHEMINS : 103
ɤ STATUT DU SANG : fille de marchand
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : toutes et aucune
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie Assassin

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyMer 11 Juin - 21:43

Eremir ∞ Irina
a song of ice and fire
Sombre et silencieuse. La nuit était magnifique. Irina avait toujours aimé ces heures sombres. Où tout peut arriver, où personne ne peut rien voir. Secrets et mystères planaient lorsque le soleil s’était couché. Une fois la nuit tombée, les choses apparaissent toujours différentes, plus effrayantes. L’imagination et la peur rendant les lieux peu rassurants, devant alors les pires ennemis d’une personne. Et Irina en avait conscience, elle devait profiter de l’obscurité ambiante pour se fondre, se mouvoir tel un prédateur prêt à bondir sur sa proie. La jeune femme avait toujours aimé la nuit mais là, la nuit ne serait pas juste un divertissement, un moment paisible pour se reposer. Elle deviendrait une véritable compagne, l’astre lunaire pour seule lumière. Mais étrangement cette perceptive d’être dans l’ombre ne l’effrayait pas, elle n’appréhendait pas cette nouvelle vie d’errance. Ce qu’elle appréhendait maintenant, c’était les paroles de son maitre. De ce qu’il était entrains de lui dire. Ils avaient passé une soirée inoubliable mais la réalité devait réapparaitre. Descendre de leur nuage pour se retrouver les pieds ancrés au sol. Face à cette réalité où il y a des limites à ne pas franchir, Irina se sentit mal à l’aise. Mal à l’aise d’avoir espéré que de se rapprocher d’Eremir de cette façon passerait inaperçu. Qu’il accepterait de passer outre l’entrainement pour s’offrir à une relation plus humaine. Plus chaleureuse. Mais elle était allée trop loin et son maitre la rappelait à l’ordre. Irina n’aurait jamais cru que cela aurait été aussi difficile à entendre et à en encaisser. Et pourtant… La jeune apprentie s’excusa, expliquant qu’elle n’avait jamais souhaité mettre son maitre dans l’embarras. C’était elle qui avait changé son comportement depuis un an. Elle qui se rapprochait dangereusement d’une limite à ne pas franchir, jamais. Mais elle n’avait pas qu’à s’excuser auprès d’Eremir, elle connaissait maintenant qui il avait été et de quoi il pouvait être réellement capable. Elle se devait de lui prouver sa loyauté, une nouvelle fois. Elle connaissait des choses qui pouvaient être très compromettantes pour son maitre. Irina s’était alors approchée, à peine quelques centimètres d’Eremir. Une promesse solennelle de ne pas le quitter, de rester avec lui jusqu’à l’Ahn-Ju. Jusqu’à ce qu’elle soit délivrée de tout serment envers son maitre. Et c’était plus l’après qui lui faisait réellement peur, que ces entrainements, cette tension qui s’accumulait entre eux. Elle le savait, elle réussirait à gérer tout ça, du moins elle se le persuader. Mais se séparer d’Eremir et ne presque plus le revoir… C’était une souffrance qu’elle n’était pas encore prête à encaisser. Cela ne faisait qu’un an mais depuis ses vingt trois ans d’existence sur cette terre, c’était la première fois qu’elle se sentait bien, vivante. Même dans cette chute libre qu’il fallait dévaler pour devenir ce qu’elle devait être, un assassin.

Irina ne quittait pas son maitre du regard et quand il la prit dans ses bras, elle crut que son cœur allait exploser. Elle se laissait totalement faire, profitant de cette étreinte qui lui donnait du baume au cœur. La jeune femme ferma alors les yeux, déposant délicatement ses mains dans son dos, s’agrippant doucement au pli de ses vêtements. Comme si elle ne voulait pas le lâcher, jamais. Elle sentait ses mains sur ses joues, ses lèvres effleurant les siennes. Elle pouvait mourir sur place… Son cœur battait la chamade, tambourinant dans sa poitrine au point de raisonner dans sa tête. Mais il y avait cette limite, c’était cette limite à ne pas franchir, ce mince filet d’air qui restait entre leurs lèvres. Il avait beau être son maitre, Irina se sentait tellement bien au contact d’Eremir. Son odeur masculine la rassurait, elle se sentait protégée. La plupart des gens auraient fui après ces révélations mais pas Irina. Elle ne s’était jamais sentie aussi bien auprès de quelqu’un d’autre. Eremir reprit alors la parole, brisant le silence, comme pour éloigner cette tension palpable, intenable. Irina rouvrit les yeux, interpellée par les paroles de son maitre. Il n’avait pas se flageller de cette manière, il n’avait rien fait de mal. Peu importe que ce l’on pourrait dire, penser ou si des anciens trop prudes avaient décidé de tout interdire. Mais elle ne pouvait pas le laisser croire qu’il ne faisait qu’enchainer les erreurs. Ce n’était pas vrai et Irina devait essayer de le lui faire entendre. Elle le laissa s’éloigner d’elle mais elle ne pouvait pas le laisser sombrer dans le doute et le regret. Elle prit alors la parole à son tour « Vous n’avez rien fait d’impardonnable maitre et vous n’avez rien à vous reprocher. Vous vous êtes assuré que votre autre bras armé était prêt à tout encaisser. A tout savoir. Aussi sombre soit votre passé et aussi noir puisse être l’avenir. Je vous ai promis ces trois années de ma vie et je ne compte pas partir. Je vous montrerai que je vous suis fidèle et dévouée. Que vous pourrez compter sur moi. Avoir un apprenti ce n’est pas unique transmettre son savoir et assurer une nouvelle génération d’assassin. C’est aussi trouver un compagnon qui saura vous suivre comme votre ombre. En qui vous pouvez avoir une confiance totale. » Irina s’était rapprochée d’Eremir au fil de son argumentation, gardant toutefois une distance raisonnable cette fois ci avec son maitre. Elle voulait qu’il pense à ce qu’elle venait de dire. Et elle ne savait pas si c’était à cause de ce qui venait de se passer mais Eremir se remit à parler des entrainements, de leur quotidien. Comme pour échapper à cette situation inconfortable. Et il avait raison. C’est dans leur quotidien, dans une vie de tous les jours, qu’ils arriveraient à passer outre ce qu’ils pourraient éventuellement se passer entre eux. Irina en sourit, levant à nouveau les yeux vers la lune et les étoiles. Cette nuit était belle, paisible, autant ne pas la gâcher par de vastes pensées funestes. Il continuerait de cordialement la malmenée et elle encaisserait et serait toujours quelques insolentes. Un retour presque naturel des choses. Sans aucune perturbation de quelque sort que ce soit. Un sourire amusé se dessina sur le visage de la jeune femme et elle souffla à l’intention d’Eremir « Je n’en attendais pas moins de vous maitre ! » Les entrainements seraient durs, elle devrait aller au delà de ce qu’elle avait déjà donné, se repoussant toujours ses limites. Etre simplement à la hauteur de ses attentes, c’est tout ce qu’elle voulait. Irina se tourna alors vers le lac et s’avança jusqu’à la berge. L’air humide lui chatouillait les narines et l’apaisait, doucement. Elle souhaitait profiter de ces derniers instants de plénitude. Les heures sombres et le sang sur les mains ne tarderaient pas à arriver. Irina le savait. Elle se retourna en direction de son maitre, affichant un sourire sincère, puis elle reposa une dernière fois son regard sur le lac « J’ai hâte que les choses sérieuses commencent enfin… » Non sans une pointe d’anxiété. Un premier contrat, ça ne s’oublie pas…
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyJeu 12 Juin - 17:29


 
irina & eremir

 
Take up one idea. Make that one idea your life - think of it, dream of it, live on that idea. Let the brain, muscles, nerves, every part of your body, be full of that idea, and just leave every other idea alone. This is the way to success.
 

« Vous n’avez rien fait d’impardonnable maître et vous n’avez rien à vous reprocher. Vous vous êtes assuré que votre autre bras armé était prêt à tout encaisser. A tout savoir. Aussi sombre soit votre passé et aussi noir puisse être l’avenir. Je vous ai promis ces trois années de ma vie et je ne compte pas partir. Je vous montrerai que je vous suis fidèle et dévouée. Que vous pourrez compter sur moi. Avoir un apprenti ce n’est pas unique transmettre son savoir et assurer une nouvelle génération d’assassin. C’est aussi trouver un compagnon qui saura vous suivre comme votre ombre. En qui vous pouvez avoir une confiance totale. » N'était-ce pas ironique que ce soit Irina qui le rassure et le réconforte ? C'était Eremir qui était l'adulte, le pilier … Mais par les Trois, qu'est-ce que c'était agréable de savoir qu'on pouvait compter sur quelqu'un ! Ne pas tout garder pour soi, éternellement, incessamment. Il savait qu'il pouvait compter sur Astrid, sur Hedwige, sur Azeline ou Dezial, ses plus proches amis. Il résidait pourtant en Irina un caractère différent, puisqu'elle partageait ses doutes et ses craintes depuis des mois. Elle partageait sa vie depuis un an. Il la regarda en silence et acquiesça, en guise de remerciement. Trop longtemps, Eremir avait souffert seul, apprenant à contrôler cette rage et cette douleur qu'il laissait s'échapper seulement quand il tuait. Mais aujourd'hui, leur relation avait pris un tournant inattendu, et l'assassin se sentait à la fois terriblement soulagé, et horriblement fragile. Il avait laissé Irina prendre le dessus, s'était abandonné à elle et à sa pureté apparente qu'il finirait par souiller ; Il s'était perdu lui-même, et il le regretterait amèrement. Néanmoins, Eremir allait apprécier le temps qui lui était offert de cette confiance et cette tendresse qu'il lui portait. « Je n’en attendais pas moins de vous maître ! » Il lui rendit son sourire, toujours silencieux. La jeune femme se perdait les abysses de ses pensées, l'homme n'avait aucun droit d'y pénétrer. Son monde était son secret. « J’ai hâte que les choses sérieuses commencent enfin… » Eremir lâcha un petit rire amusé. Elle avait hâte maintenant, cependant il en serait tout autrement quand elle aurait découvert sa véritable part d'ombre. Ce monstre qui prenait plaisir à tuer de la façon la plus sanglante et malsaine qui soit. Il attendait ce jour avec un mélange d'appréhension et d'excitation, imaginant mille réactions de sa part. Il pouvait tout imaginer, Irina le surprendrait quand même. Comme toujours. Profitant que la jeune femme lui tourne le dos, Eremir laissa tomber sa cape au sol et ôta ses bottes de cuir, avant de s'approcher d'elle en silence. Il retira vivement la cape d'Irina dont elle aurait besoin sèche, et la souleva de terre comme on aurait porté une princesse pour s'enfoncer dans le lac en riant. L'eau était (très) froide, mais le contact d'Irina suffisait à l'embraser, à raviver en lui des chaleurs qu'il ressentait trop facilement lorsque son corps était blotti contre le sien. « Les choses sérieuses commenceront demain. En attendant, profitons de ces dernières heures d'allégresse qui nous sont offertes. » lâcha-t-il en esquissant un sourire taquin. Lorsqu'il riait, Eremir avait l'air plus jeune. Plus insouciant.

Lorsque l'eau lui arriva à la taille, Eremir relâcha Irina avec douceur en s'assurant qu'elle tienne debout. Ils allaient vraiment avoir de la fièvre le lendemain, si ça continuait. Mais l'homme avait eu besoin, de se rafraîchir les idées. La pression de ses mains dans son dos quand il l'avait enlacé, son souffle sur ses lèvres … Il ne lui en fallait pas plus que ne s'éveillent ses instincts. Eremir ferma les yeux et leva son visage vers le ciel sombre. « Je veux que tu m'appelles Eremir. Pas maître. » Il rouvrit ses yeux gris et les posa sur Irina. « Nous avons franchi beaucoup de limites aujourd'hui. Celle-ci sera la dernière. » conclue-t-il, l'air sérieux. Pourtant, l'assassin savait pertinemment qu'il restait à Irina deux ans d'apprentissage, et qu'il pouvait s'en passer des choses en deux ans. Après tout ce qu'il avait vécu, il avait conscience que chaque jour comptait et que la vie était imprévisible. Néanmoins, si tous deux ne provoquaient pas les choses, alors peut-être qu'ils résisteraient. Résister à quoi, exactement ? Eremir n'en savait rien. Il ne savait pas ce qu'il attendait exactement d'Irina. Elle remplissait déjà le rôle qui était sien ; être son apprentie et égayer son quotidien morne par sa présence flamboyante et passionnée. Elle était une amie pour Astrid, comme une sœur pour Auréa. Que fallait-il qu'elle fasse de plus ? Elle lui vouait déjà sa vie entière, et méritait de vivre pour elle. Eremir n'avait aucun droit d'être égoïste au point de l'attacher indéfiniment. Il devait la laisser partir. A peine un an après l'avoir rencontrée, il en était pourtant incapable. Non, l'idée qu'elle parte lui était insupportable. L'assassin plongea sous l'eau sombre, frissonnant à cause de la caresse mordante de l'eau qui secoua son être tout entier. Il remonta quelques instants plus tard et soupira. « Rentrons, il commence à être tard. » Eremir s'étira et tordit le bas de sa tunique dégoulinante, amusé. Comme un enfant. Il s'empara de la cape d'Irina qu'il déposa sur ses épaules mouillées, avant de lui frotter les cheveux avec sa propre cape. Il la regarda malicieusement, apaisé et heureux. La journée, et la soirée notamment, avait été riche en émotion. Il lui semblait qu'il aurait pu s'endormir sur place. Il voulait retrouver la quiétude de sa couche et se laisser aller au rêve, avant que la nouvelle journée ne vienne. Parce que demain ne serait pas comme aujourd'hui. Eremir plongea son regard dans le sien, de nouveau trop proche. Irina était tout ce dont il avait envie, en cet instant. C'était brutal, intense, presque une nécessité. Son souffle se fit plus lent, son cœur battait trop vite. Ce contrôle qu'elle exerçait sur lui était incroyablement déstabilisant. Quand avait-il laissé Irina prendre les rênes de leur relation, imperceptiblement ? L'homme laissa retomber ses mains de ses cheveux blonds, jetant négligemment sa cape mouillée sur son épaule pour partir en tête. Tout mais ne pas continuer à la regarder.  

Il lui arrivait parfois de haïr le côté lunatique de sa personnalité. En entrant dans le Bouclier d'Argent, Eremir posa sur Irina son regard sévère qu'il réservait aux entraînements et lança : « Sèche tes vêtements et tes cheveux, et va dormir. Demain sera une longue journée, et je ne veux pas que tu te traînes. » Son ton était sans équivoque. Il lui jeta un dernier regard et tourna les talons pour traverser la salle en direction des cuisines. Le voyage à pieds lui avait permis de sécher un peu, mais Astrid ne manquerait pas de le disputer à cause de la boue qu'il laissait sur le sol, à son passage. Il salua quelques clients avec un sourire. « Une coupe de vin mon ami ? » lança l'un de ses meilleurs clients en levant sa coupe vers lui. Eremir n'eut pas le cœur à refuser. C'était tout ce dont il avait besoin en cet instant. L'épouse de l'homme lui fit une place à ses côtés. « Quel plaisir de vous revoir ! Alors, ce voyage ? Je me souviens qu'Holldür m'a dit que vous deviez vous rendre en Sermar ... » Quelques coupes de vin pour l'échauffer et des récits de commerçants étaient la distraction parfaite. Et demain serait un autre jour. Oui, demain, Eremir redeviendrait l'homme distant et cassant qu'il était d'habitude. Cet homme qui n'avait pas de cœur, qui ne s'attachait à rien ni personne. C'était moins dangereux comme cela.
 
Code by Fremione.

 
Revenir en haut Aller en bas
Irina
Irinathe hermit
ɤ REGISTRATION : 19/03/2014
ɤ PARCHEMINS : 103
ɤ STATUT DU SANG : fille de marchand
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : toutes et aucune
ɤ METIER OU FONCTION : Apprentie Assassin

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire EmptyMar 17 Juin - 22:44

Eremir ∞ Irina
a song of ice and fire
La tempête semblait être passée. Une tourmente de sentiments contradictoires les avait envahi, remettant en doute tout ce qui s’était passé entre eux ces derniers temps. Et rien n’était moins sûr désormais. Leur rapprochement avait été rapide, intense. Et maintenant, la simple idée de devoir s’éloigner de lui, serrait la gorge d’Irina, lui meurtrissait le cœur et lui bouffait les entrailles. Elle détestait cette sensation, elle avait l’impression de ressentir des choses qu’elle ne devait pas, qu’il ne fallait pas que ça se passe ainsi. Elle devait se concentrer sur ce qui aurait toujours dû être son objectif, réussir sa formation, devenir un maitre assassin et avoir peut être enfin une raison de vivre sa vie. Et batifoler et faire ami-ami avec son maitre n’avait jamais fait parti du plan de base. Il fallait qu’elle se recentre sur elle même, sur ses priorités. Mais de voir son maitre en plein doute, se remettant personnellement en cause, elle avait beaucoup de mal à le supporter. C’était pour cela qu’elle essaya de le rassurer, de lui promettre qu’elle serait toujours là. Que de s’être confié à lui, ne faisait que renforcer sa loyauté et ne remettait en aucun cas en péril son apprentissage. Ne dit on pas qu’un général qui sait se mêler à ses hommes gagne plus facilement leur respect et leur fidélité qu’un homme hautain qui reste à l’écart de ceux qui lui semblent inférieurs ? Même s’il était son maitre, cette sensation d’être comme d’égal à égal la rassurait. Même si sa position et son expérience lui obligeaient de lui témoigner le plus grand respect, de savoir qu’il avait son histoire, ses doutes et ses faiblesses rappelaient à Irina qu’Eremir n’était qu’un homme. Il avait réussi l’Ahn Ju, il était allé au bout de quelque chose même si avant ça il avait dû fuir. Irina aussi avait fui, quand les siens se faisaient massacrer comme des animaux, elle avait pris ses jambes à son cou pour sauver sa misérable vie. Eremir lui donnait une chance de faire quelque chose, d’avoir une place dans ce monde. Même si elle est dans l’ombre et considérée par beaucoup de monde comme de la vermine. Qu’importe le courroux que lui infligeront les dieux pour s’être autoproclamée faucheuse… Qu’importe la ruine des nations, le désarroi et les ténèbres dans lesquelles elle s’enfonçait, elle et ses victimes. Le plus important, à partir d’aujourd’hui et pour le reste de sa vie, c’est que l’aube soit rouge. Le sang est la vie et elle le ferait couler jusqu’à ce que le soleil devienne pourpre.

Mais toutes ces pensées funestes seraient pour plus tard. Son contrat n’était pas pour tout de suite. De longs entrainements l’attendaient encore et Eremir était décidé à lui en faire baver. Cela amusa beaucoup Irina, car c’était comme ça qu’elle connaissait son maitre et elle n’en attendait pas moins de lui. La jeune apprentie s’était rapprochée du lac. Admirant sa beauté platonique, elle savait qu’elle ne pourrait plus le regarder aussi longtemps dans les jours à venir. Mais comme elle le dit à son maitre, Irina était impatiente. Tuer ne la réjouissait pas non plus, elle n’était une malade sanguinaire. C’était pour ça que son premier contrat était important. Elle devait savoir si elle pouvait être véritablement une assassin ou si tout s’arrêtait là pour elle. Irina se tourna un moment vers l’étendu d’eau, elle trouvait une réelle paix intérieure dans cet endroit, elle comprenait mieux pourquoi Eremir s’était arrêté ici. En parlant d’Eremir, Irina entendit qu’il s’agitait et elle remarqua qu’il retirait ses bottes. Une envie soudaine de nager semblerait il. La jeune femme lui demanda alors en souriant « Un bain de minuit ? » Elle n’attendait pas vraiment une réponse de sa part et contempla à nouveau l’horizon et la voute étoilée. Si elle ne survivait pas à l’Ahn Ju, au moins elle aurait la satisfaction d’avoir connue la plénitude et le calme absolu. Sans bruit, un lieu où même les animaux ne semblent pas vivre. Un havre de paix sans fin. Plongée dans ses pensées positives, elle n’entendit pas Eremir derrière elle et quand il lui ôta sa cape, son cœur bondit, ne comprenant pas ce qu’il lui arrive « Mais qu’est ce que vous !? » Elle n’avait pas eu le temps de finir sa phrase qu’il la souleva et l’entraina dans l’eau. La jeune femme se mit à rire également, bien qu’elle était quelque peu effrayée par la température de l’eau. Elle s’accrocha au cou d’Eremir, comme un chat qui ferait tout pour ne pas mettre un seul poil dans l’eau. Cette proximité, cette illusion de bonheur, Irina ne pourrait plus s’en passer. C’était des moments comme ça qu’elle appréciait avec son maitre. Ils avaient un lien hiérarchique mais pas que. C’était tellement plus que ça. Mais quand il commença à la poser dans l’eau froide, Irina apprécia beaucoup. Elle se retient de crier tellement l’eau était gelée. Elle qui avait vu le jour dans une contrée chaude, ou presque, le froid était toujours un peu problématique pour elle. L’eau lui arriva au niveau des épaules, elle se mit à frissonner mais elle se persuada qu’elle s’habituerait à cette température. Etre au milieu de ce lac, avec Eremir, entre ciel et eau, Irina avait l’impression de faire parti d’un tout. D’un ensemble de choses bien définies et que sans un des éléments, il manquerait quelque chose. Elle commençait doucement à s’habituer à la température de l’eau, profitant presque de ce bain de minuit quand Eremir prit la parole. L’appeler par son prénom. Elle n’avait jamais osé et elle ne savait même pas si elle en serait réellement capable un jour… Elle acquiesça tout  même d’un signe de tête, c’était un véritable honneur qu’il lui faisait. Mais il lui faudrait du temps pour s’y faire. Cela lui faisait bizarre mais en même temps, extrêmement plaisir. Elle avait l’impression de sourire bêtement aussi bien intérieurement qu’extérieurement.

Le temps filait à toute vitesse et la fraicheur de la nuit s’emparait de chaque endroit cette terre. Eremir proposa de rentrer et Irina n’était pas contre. Elle sentait la fatigue alourdir ses paupières et engourdir ses membres, à moins que ça ne soit le froid… Peu importait, elle n’aspirait plus qu’à rejoindre sa couche désormais. Elle suivit son maitre jusqu’à la berge où il l’aida à s’essuyer. Elle lui afficha un sourire sincère « Merci beaucoup », elle lui tendit à son tour les capes. Il avait plongé tout entier et habillé dans l’eau malgré le froid nocturne « Tenez, vous allez attraper la mort sinon » et Astrid lui ferait la peau, pour sûr. Mais apparemment sa propre santé n’était pas priorité. Elle le suivit jusqu’au Bouclier d’Argent, sans un mot et quand il lui ordonna d’aller se coucher, elle hocha la tête sans broncher « Bien mait… » Elle ne continua pas sa phrase comme si elle allait dire une bêtise. Elle salua Astrid ainsi que les autres employés et prit le chemin de l’escalier pour rejoindre sa chambre. Elle vit son maitre s’asseoir à une table et discuter avec un des plus fidèles clients de l’auberge. En montant les marches, sans le quitter des yeux elle murmura « Bonne nuit Eremir… » Elle gravit le reste de l’escalier sans un bruit. Demain serait un autre jour…
code by Silver Lungs
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

irina ~ a song of ice and fire Empty
MessageSujet: Re: irina ~ a song of ice and fire   irina ~ a song of ice and fire Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

irina ~ a song of ice and fire

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Ysmira ∞ a song of ice and fire
» (m) kit harington ㄨ a song of ice and fire
» HAYDARIAN ◭ there is no fire which can burn me... i'm the fire myself
» irina ▽ time only knows
» irina ▽ somewhere i belong

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
TALES OF KAHANOR. :: UNE PETITE CHOPE ? :: Archives rps :: RPs terminés-