— Intrigue N°1 : la chose qui venait la nuit.

ɤ REGISTRATION : 03/09/2013 ɤ PARCHEMINS : 465

intrigue n°1 :
la chose qui venait la nuit.

Les hommes étaient agités, depuis quelques nuits. Ils parlaient à voix basse, le visage à peine éclairé par le feu de camp. Depuis que le Vieux Oskar avait raconté qu'il avait entendu des bruits sinistres émaner des galeries sous Forgenerg et qu'un autre gars avait confirmé ses dires, les hommes se tenaient courbés, sursautaient au moindre son comme une bande d'enfants apeurés. Un vent de terreur soufflait sur la Garde des Ombres. Un souffle putride et malsain, qui empoisonnait les esprits et faisait trembler les plus courageux. La veille, un groupe d'hommes avait même refuser d'aller patrouiller et le Lord Commandant s'était retrouvé obligé d'employer la menace pour qu'ils obéissent. Ils étaient partis toute la nuit et n'étaient toujours pas rentrés. Certains disaient qu'ils s'étaient sûrement perdus, d'autres qu'ils avaient décidé de déserter. Mais le Vieux Oskar ne cessait de répéter à qui voulait l'entendre qu'il leur était arrivé malheur. La rumeur commença à se répandre comme une traînée de poudre. Craignant que la vermine qui composait à présent la Garde des Ombres y sente l'opportunité de refuser d'obéir aux ordres, le Lord Commandant dépêcha un nouveau groupe de rangers parmi ceux qui, ils le savaient, exécuteraient sa volonté sans discuter, afin de partir à la recherche des hommes qui n'avaient pas donné signe de vie depuis de nombreuses heures. Ils retrouveraient le groupe précédent, perdu dans les galeries sous la cité Naine, ou il enverrait des hommes les traquer dans tout Forteterre, afin de ramener et exécuter les déserteurs.

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Rohan esquissa un sourire en coin et plongea son regard dans celui de Vandathiel. Il écarta les jambes afin de prendre un meilleur appuis et attendit qu'elle l'attaque à nouveau, ce qu'elle fit sans plus attendre. Il parvint à parer et ils luttèrent quelques secondes. Bien évidemment, elle n'était pas en mesure de l'emporter en utilisant la force brute. Mais elle était plus vive, plus agile que lui et elle ne tarda pas à lui prouver en lui donnant un mauvais coup à la cuisse. Il voulut répliquer, mais un cri aigu retentit dans les ruelles désertes de Forgenerg. Il se figea, en même temps que son adversaire. Korbund, qui assistait à l'entraînement les bras croisés, fronça les sourcils et se tourna vers ce qui semblait être le point d'origine du cri. Althea cessa également de s'acharner face au mannequin de paille qui se tenait face à elle. Une silhouette se découpa alors des ténèbres, fonçant vers eux à vive allure. Ils ne tardèrent pas à reconnaître les traits d'une jeune recrue qui courait comme si sa vie en dépendait. « A moi ! A moi ! » cria-t-il, les yeux écarquillés de terreur. Il trébucha et s'étala de tout son long sur le sol. Deux gardes se précipitèrent vers lui pour l'aider à se relever. « Ils sont devenus fous, tous, ils... sont morts, je... » balbutia-t-il sans pouvoir être cohérent. Du sang maculait ses vêtements et son visage, une profonde entaille saignait sur sa cuisse. « Ils vont tous nous tuer, » murmura-t-il dans un souffle, les larmes aux yeux.

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Il se passe quelque chose d'anormal et ce que l'on vient de vous dire n'est pas vraiment clair. Vous ne doutez pas qu'il dit vrai concernant ses camarades, l'homme est dans un triste état. Mais de là à savoir ce qu'il se passe véritablement ? Une mutinerie, peut-être ? Quoi qu'il en soit, Korbund ne peut pas rester sans rien faire, ce n'est pas dans sa nature et il sait qu'il n'ira pas seul. Qu'importe ce qui les attend, ils ne craignent pas les ténèbres.
Vos RPs peuvent aller jusqu'à 500 mots maximum, afin d'aller vite, bien évidemment, si vous en faites plus, on ne va pas vous manger non plus. Lorsque vous pensez être en mesure de répondre dans l'heure/les deux heures grand maximum qui suivent, merci de le signaler ici. Ainsi, nous évitons le risque que quelqu'un poste avant vous.

Difficile d'échapper à l'atmosphère de peur qui régnait à Forgenerg depuis quelques jours maintenant. On ne pouvait plus se promener tranquillement sans entendre des : « qui-va-là ? » à tour de bras, on ne pouvait plus venir prendre le rapport des sentinelles sans s'annoncer sous peine de les voir pousser de hauts cris de jeunes vierges. Les anciens arboraient des mines sombres et les novices se serraient les uns contre les autres comme une portée de jeunes chiots en l'absence de leur mère.
Korbund lui-même se sentait irritable et grognon, il était venu assister à l'entraînement dans l'espoir de se changer les idées. C'était un succès. Les rumeurs propagés par Oskar lui était complètement sortis de la tête tant il était agacé par les petits sourires que se lançaient Rohan et Vandathiel. Les bras croisés, il marmonna quelque chose dans sa barbe et reporta son attention sur Althea qui s'entraînait aussi, seule face à un mannequin de paille. Il y avait quelque chose en elle, quelque chose qui lui rappelait quelqu'un. Les pommettes ? Le front ? Les yeux ? Impossible à savoir, mais c'était là, tellement évident qu'il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.
Las, il s'apprêtait à se retirer dans ses quartiers quand un cri s'éleva tout près. Un jeune garde déboula sur le terrain d'entraînement et le cœur du nain fit un bond dans sa poitrine quand il vit le rouge maculant les vêtements de la recrue. Le gamin tomba, tenta de ramper avant qu'on le remette sur ces pieds, il était blanc comme un linge et il avait les yeux de celui qui a vu la Mort. Korbund se précipita à sa rencontre. « Ils sont devenus fous, tous, ils... sont morts, je... » Il vacilla, peinant à garder son équilibre « Ils vont tous nous tuer. » Il tomba à genoux, pleurant, gémissant.
« Où sont-ils ? » Demanda Korbund qui déjà sentait monter la colère, il avait connu des désertions, mais jamais aucune n'avait été sanglante, il ne tolérerait pas qu'un Garde des Ombres ait osé faire couler le sang d'un de ses frères. « Réponds ! » Insista-t-il tout en réalisant que l'autre n'était plus capable de lui répondre, pour se protéger, son esprit s'était envolé loin des atrocités dont il avait été témoin.

« Rohan, Vandathiel, Althéa, armez-vous ! Nous partons ! » Lui-même récupéra Cataclysm posé près du banc qu'il avait occupé pour observer l'entraînement – un Garde des Ombres doit garder son arme à portée de main à tout instant. Il jeta un œil à son équipe improvisée, certains étaient jeunes, mais ils étaient tous expérimentés, « Nous avons affaire à des déserteurs. Ils sont certainement désespérés, donc violent. Voyez ce qu'ils ont fait à notre frère. Prenez des torches, restez sur vos gardes, suivez-moi ». Lui-même fit reposer Cataclym sur son épaule pour empoigner une torche, il savait à quel point les ruelles et les galeries de Forgenerg pouvaient devenir sombre dès qu'on s'éloignait du quartier général de la Garde.
Il s'avança à grands pas, prêt à en découdre.

la chose qui venait la nuit.

Rohan avait beaucoup de mal de supporter l'ambiance qui régnait parmi les soldats de la Garde des Ombres, ces derniers jours. Il détestait l'idée que l'on puisse déserter son poste aussi avait-il accueilli la proposition de Vandathiel avec un plaisir non feint. Lorsqu'il s'entraînait, le jeune homme parvenait à ne penser à rien d'autre qu'à sa lame et l'adversaire en face de lui. Cela faisait donc quelques minutes déjà qu'ils s'affrontaient et il ne tarda pas à remarquer la présence de Korbund, non loin du terrain d'entraînement. Cela le déstabilisa et la jeune femme parvint à lui porter un coup qu'il aurait dû esquiver. Le Staghelm grimaça, un peu honteux de s'être fait avoir devant celui qui lui avait tout appris, mais il se promit de lui prouver qu'il était bien meilleur que cela. Malheureusement, il n'en eut pas l'occasion puisqu'un cri résonna brusquement. Emporté par son élan, Rohan parvint de justesse à s'immobiliser avant que son coup n'atteigne méchamment Vandathiel qui s'était arrêtée, elle aussi. Le jeune homme pâlit légèrement en voyant un de ses camarades arriver en courant, les vêtements et le visage recouverts de sang, la jambe percée d'une vilaine blessure. « Ils sont devenus fous, tous, ils... sont morts, je... » Rohan fronça les sourcils. Comment ça, tous morts ? Alors c'était vrai, ces hommes s'étaient vraiment mutinés ? « Ils vont tous nous tuer. » Il voulait bien admettre qu'ils étaient un certain nombre, mais de là à prendre le dessus sur eux tous ? Le pauvre délirait complètement ! « Où sont-ils ? » intervint immédiatement Korbund et le Staghelm se tourna vers le Nain. « Réponds ! » Mais l'autre ne semblait pas en état de dire quoi que ce soit.
« Rohan, Vandathiel, Althéa, armez-vous ! Nous partons ! » ordonna Firestone et Rohan hocha la tête. Il avait déjà revêtu de quoi combattre pour son entraînement, préférant être dans de vrais conditions, aussi se contenta-t-il de raffermir sa prise sur Eclat-de-Lune. Il lança néanmoins un regard aux hommes qui se tenaient à côté du blessé. « Emmenez-le voir le Prêtre, » souffla-t-il d'une voix rauque, espérant que le vieil homme soit en mesure de l'aider. La moindre blessure pouvait devenir mortelle, sur ces terres. « Nous avons affaire à des déserteurs. Ils sont certainement désespérés, donc violents. Voyez ce qu'ils ont fait à notre frère. Prenez des torches, restez sur vos gardes, suivez-moi. » A nouveau, le jeune homme hocha la tête et serra les dents. Il n'y avait rien de pire que des déserteurs, ce genre de types était prêt à tout pour s'en tirer et Rohan ne tolérerait pas qu'ils s'en sortent après ce qu'ils venaient de faire. Il s'éloigna un peu pour s'emparer d'une torche et revint auprès de Korbund qui avait déjà commencé à marcher en direction des ruelles les moins fréquentées de Forgenerg, la cité fantôme. Il brandit sa torche devant lui, son poing toujours refermé autour de son épée, prêt à se battre s'il le fallait. Il ne prit même pas le temps de se dire que c'était la première fois qu'il allait véritablement affronter quelqu'un, préférant occulter cette pensée de son esprit. Ses yeux se posèrent sur le sol et il aperçut des traces du passage de leur frère, quelques gouttes de sang formaient en effet un chemin. Rohan pencha sa torche. « Korbund, nous savons où aller, je pense, » dit-il en montrant ce qu'il avait découvert.

la chose qui venait la nuit.
intrigue.

Elle déteste ces journées. Celles ou le ciel est d’encre, ou le vent emporte les murmures sinistres de ses frères, celle ou le froid semble s’insinuer partout et nulle part. Ces journées ou l’aurore semble refuser de se lever. C’est indéniable, elle sent l’air fébrile, l’odeur d’une menace sans nom. Sous-jacente. Ces heures précédant l’aurore, ou rien ne bouge, tout s’esquisse, et où les ténèbres sont les plus sombres. Les visages tendus, les membres et les muscles sur le qui vive, chaque Garde sursaute au moindre bruit anodin. Lasse, la jeune femme refuse de céder à une peur qui lui ronge pourtant les entrailles. Sa proposition d’entrainement a été reçue avec plaisir ; elle peut toujours compter sur Rohan pour ça. Et ne penser à rien d’autre, qu’à le fil de l’épée du jeune homme, ainsi qu’à la sienne, s’entrechoquant sans retenir les coups, étincelles contre étincelles.

Face à face, dans une bataille de poids ; Vandathiel n’est pas stupide, elle est loin de faire le poids contre son camarade. L’espace d’un bref instant seulement, elle le sens distrait. Ni une, ni deux, elle s’engouffre dans la brèche, et le touche à la cuisse, avec le plat de sa lame. Il grimace - guère de douleur, elle n’a pas frappé fort -, mais aussitôt prépare sa riposte. Le cri déchire alors la nuit. Vandathiel s’immobilise aussitôt, tendue, si bien que Rohan manque de peu la jeune femme, qui, elle, semble avoir à peine remarqué la chose. Ses yeux sont plissés, tandis que déboule là un frère de la Garde, les vêtements tachés de sang, dans un état lamentable. « Ils sont devenus fous, tous, ils... sont morts, je... » Ce qu’il débite n’a aucun sens. Vandathiel abaisse son épée, et observe l’homme en mauvais état. « Ils vont tous nous tuer. » Guère plus qu’un murmure, lancé dans le froid, mais c’est comme s’il a crié. Il tombe à genoux, et le silence qui suit, lui, donne des frissons glacés à Stormrage. « Où sont-ils ? » La voix impérieuse retenti, et Korbund Firestone prend les choses en mains. « Réponds ! » Mais il ne dit rien ; il a le regard de ceux qui ont trop vu. Vandathiel fait une moue désabusée ; cet homme a vu quelque chose, et il est parti là ou on ne peut plus l’atteindre. « Rohan, Vandathiel, Althéa, armez-vous ! Nous partons ! » L’ordre sonne, Vandathiel hoche la tête ; juste le temps de s’éclipser chercher sa cape, son poignard qu’elle dissimule en plus de MurmeVent dans sa botte, puis elle est prête, MurmeVent dégaînée. « Nous avons affaire à des déserteurs. Ils sont certainement désespérés, donc violents. Voyez ce qu'ils ont fait à notre frère. Prenez des torches, restez sur vos gardes, suivez-moi. » La jeune femme se saisit d’une torche, et l’embrase. Elle s’empresse de suivre Korbund et Rohan. Elle n’a pas prononcé un mot, mais son silence n’est pas signe de terreur, mais d’efficacité, bien que la peur s’amuse avec ses entrailles, parait-il. « Korbund, nous savons où aller, je pense. » Là, sur le sol, la piste est on ne plus fraiche, et surtout, facile à suivre. Elle serre les lèvres, réaffirme sa prise sur MurmeVent. Tout ça ne lui dit rien qui vaille, et ce pressentiment n’est pas sans lui rappeler ce même sentiment, lorsque, dix ans plus tôt, elle avait rencontré la voyante. Mais elle garde ses pensées pour elle, et préfère concentrer son attention et chaque parcelle de son être à sonder les ténèbres.

Parfois, la rage l'aveuglait. Il devenait alors un être forgé dans le plus dur des métaux, précis, dur au combat et presque insensible à la douleur, la force dans ses muscles et la puissance de ses coups ne connaissait que peu d'équivalent humain. Une qualité au combat sans aucun doute, mais un handicap certain quand on attendait de lui qu'il soit attentif et capable de discernement.
Il n'avait pas vu les traces. Quelques gouttes de sang tout au plus, mais Rohan les avait vus, lui. Il inspira profondément, serrant le poing autour du manche de Cataclysm, il n'était certes pas un traqueur de nature, mais il devait montrer l'exemple face aux plus jeunes, comme il l'avait toujours fait et foncer tête baissée était stupide, simplement stupide. Il tendit sa torche, les traces se poursuivaient, dessinant effectivement un chemin. « Continuons. » dit-il, puis, plus pour lui que pour être entendu : « Trop peu d'hommes, nous sommes trop peu nombreux, bon sang ! Quelqu'un aurait dû le voir arriver en sang ! Nous sommes toujours au sein de la ville pour l'amour de Bern ! ».
Ils continuèrent, s'éloignant du centre nerveux de la Garde à chaque pas, s'enfonçant dans l'obscurité noire et oppressante comme une mer de poix. Les gouttes de sang se multipliaient, là, une trace de pas rouge, là, une autre et bientôt des flaques, petites pour commencer, puis une plus impressionnante. « C'est ici qu'on a dû l'attaquer, pour la dernière fois du moins », les bribes de conversations s'étaient faites dans un murmure tout au long du chemin et cette phrase, lancée à la volée, résonna autour du petit groupe, rebondissant sur les parois intérieures du Mont Télior, prenant une qualité presque fantomatique.
Les pas du jeune Garde était reconnaissables, ils avaient commencé à apparaître au fil de sa fuite désespérée, mais il y avait autre chose. Des traces humaines ou animales ? Impossible à déterminer pour Korbund « Là, qu'est-ce que c'est ? Et là ? » Il éclaira autour de lui, se rendant compte qu'ils étaient maintenant à la limite de Forgenerg, les bâtiments commençaient à se clairsemer et s'ils ne trouvaient pas les fugitifs rapidement, ils devraient explorer les galeries. Une perspective qui n'avait jamais impressionné Korbund, il avait participé à bon nombre d'expéditions et avait aidé à dresser plusieurs cartes des tréfonds de la cité, mais ce soir-là, l'idée suffisait à lui dresser les cheveux sur la nuque. Maudit Oskar ! Lui et ses rumeurs ! Qu'il soit maudit !
Il avança de quelques pas, une empreinte de main ensanglantée était tatouée sur un mur, un pli se creusa sur le front du nain. Comment pouvait-on faire ça à un de ses frères quand on sait ce qui se terre dans le ventre de Forgenerg ? Il fit volte-face face brusquement serrant tant le manche de Cataclym que ses articulations blanchirent, mais il ne vit rien d'autre que ces compagnons, il aurait pourtant juré avoir vu une forme plus sombre que la nuit passer à l'extrême limite de son champ de vision. Il marmonna une excuse, mal à l'aise, et reporta son attention sur les traces de sang. « On peut espérer qu'il n'ont pas suivi ce pauvre bougre en direction de Forgenerg, une des galeries s'ouvre non loin de là, ils doivent s'y cacher. Allons-y » Une immense ouverture s'ouvrait dans les parois brillantes de la montagne, il caressa les pépites d'or incrustées dans le mur en s'engageant dans la galerie, toujours émerveillé de la richesse de cette montagne. Là devant, dans la nuit, on pouvait entendre un bruit en tendant l'oreille, c'était faible, mais bel et bien présent. Comme le cliquetis d'une chaîne.

La chose qui venait la nuit.

Elle s’entrainait face à son vieux mannequin de paille. Elle entendait le bruit des épées un peu plus loin sans vraiment y prêter attention. Elle sentait le regard doux et protecteur de Dwayline. Elle était dans sa bulle, perdue dans ses pensées et dans l’entaille de la vulgaire silhouette de paille qui se tenait devant elle. Rien ne pourrait la déranger. Rien, si ce n’est les cris d’un novice en perdition. Dwayline se mit à grogner à la vue de l’homme en sang, Althea se retourna vivement pour contempler le spectacle. Ce n’était pas la première fois qu’elle voyait un homme blessé, elle avait vu bien pire que le pauvre empoté, mais sa peur, elle, c’était surement la première fois qu’elle pouvait en apercevoir une si profonde. Elle lâcha sa longue lame pour récupérer son arc et son carquois de flèches lorsque Korbund leur demanda, à elle, Vandathiel et Rohan, de le rejoindre pour s’inquiéter des faits.
Ils avançaient surement, Althea à l’arrière, talonnée par sa chienne. Rohan avait trouvé le sang du crieur sur le sol. Korbund en tête, les faisait sortir du centre de Forgenerg. Les sorties étaient rares, Althea savait que les ressources étaient bien faibles pour pouvoir s’éloigner plus qu’ils ne le faisaient déjà, mais elle était pourtant persuadée que c’était nécessaire. Elle avait pu entrevoir ce qu’il y avait aux alentours de la forteresse. « C'est ici qu'on a dû l'attaquer, pour la dernière fois du moins » Althea s’arrêta deux secondes pour observer la scène. Son regard passait furtivement sur le visage des ses camarades, tous tenaient un air inquiet. Dwayline se mit à grogner, et alors que Korbund se retournait vivement, Althea fit signe à sa chienne de se taire. Elle avait à présent le nez dans une flaque de sang, avant de se reporter sur une trace de main, rouge vif, encore humide, posée sur la paroi de l’ancienne cité naine ; « On peut espérer qu’ils n’ont pas suivi ce pauvre bougre en direction de Forgenerg, une des galeries s'ouvre non loin de là, ils doivent s'y cacher. Allons-y » Si le malheureux avait été effectivement été attaqué par d’autres gardes des Ombres, alors ils n’auraient définitivement pas fait demi-tour pour rejoindre la Garde. Cela aurait été absurde. Mais Althea ne pipa mot. Elle se contentait d’avancer, d’observer et d’écouter. Elle ne voyait rien de bien suspect, elle sentait juste une ambiance glaciale dans les ruines et ne souhaitait pas plus que ça entrer dans la cité. Mais il fallait bien qu’elle suive le groupe et qu’elle s’engouffre dans le royaume qu’elle souhaitait défendre. Bientôt elle ferait ses vœux, et bientôt elle serait liée à jamais à ces lieux. L’idée de les contempler en réalité avant de les voir en rêve la réconfortait.
Une fois ses camarades pénétrés par la large ouverture dans la roche parsemée d’or, elle y entra à son tour. Dwayline fini par avancer un peu plus en avant mais au premier bruit lointain de ce qu’on pouvait prendre pour une chaine, la pauvre bête revint en arrière pour se frotter aux jambes de sa maitresse. Althea passa sa main dans la fourrure chaude de l’animal. « Qu’est-ce que c’était ? » souffla-t-elle. Elle avait à présent peur d’éveiller des choses qu’elle ne voulait pas voir de suite. Elle avait entendu les rumeurs du vieux Oskar mais n’y avait jamais vraiment prêté attention. Elle préférait penser que ces histoires étaient faites pour effrayer les nouveaux. Et lorsqu’elle avait vu son camarade en sang, elle supposa que les rumeurs avaient fait leur chemin dans la tête des abrutis. Mais à sentir la froideur des lieux et à entendre le silence de l’immense demeure souligné d’un bruit inquiétant, elle finissait par penser que tout cela était peut-être vrai, tout en espérant que sa première impression était la bonne.

ɤ REGISTRATION : 03/09/2013 ɤ PARCHEMINS : 465

intrigue n°1 :
la chose qui venait la nuit.

Ils ne manquaient pas de courage, les fiers membres de la Garde des Ombres. Les doigts crispés sur leurs armes respectives, ils fixaient l'obscurité avec une certaine appréhension. Mais ils n'avaient aucune intention de s'enfuir, si les autres avaient décidé de se mutiner et de tourner casaque, eux ne le feraient pas. Korbund y veillerait, de toute manière. Le Nain guidait la troupe à travers les galeries de Forgenerg et ils s'arrêtèrent en percevant un son inhabituel. Le cliquetis d'une chaîne...? Les fantasmes du Vieux Oskar leur montaient à la tête, tous tentaient de se convaincre de cela. Mais le bruit cessa brusquement et se retrouva remplacé par quelque chose d'encore plus inquiétant. Quelqu'un courait dans leur direction, un souffle un peu rauque se fit alors entendre. Sur leurs gardes, tous se tinrent prêts à devoir terrasser un ennemi potentiel. Ils ne devaient pas flancher, ils ne pouvaient permettre que d'autres frères de la Garde perdent la vie.
Les bruits de pas se rapprochèrent et enfin, ils purent apercevoir une silhouette se découper dans la lumière produite par les torches. Des cheveux longs, un corps mince, le visage de Ragnhildr apparut enfin. Sa lance était tachée de sang, ainsi que ses vêtements et son visage. Le sien, ou celui de ses frères ? Difficile à dire, mais elle écarquilla les yeux en apercevant les autres et s'immobilisa, une fois à quelques mètres d'eux, sa lance pointée devant elle. Amis, ou ennemis ? Tous pensaient la même chose, en cet instant, tandis que seul le souffle erratique de la jeune femme brisait le silence des sombres galeries de Forgenerg.

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Ragnhildr faisait partie du groupe qui est allé chercher les premiers disparus. Elle a toujours semblé attachée à la cause de la Garde des Ombres, mais ceux qui la connaissent se souviennent de son passé. Ils savent qu'elle ne les a pas rejoints par choix, qu'elle est une criminelle. A-t-elle souhaité reprendre sa liberté, a-t-elle poussé ses camarades à se rebeller ? Ou est-elle restée fidèle à son poste et tenté d'arrêter les félons qui se sont mutinés ? Il faut prendre une décision, poser des questions, rapidement.
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La chose qui venait la nuit

The world is indeed full of peril, and in it there are many dark places; but still there is much that is fair, and though in all lands love is now mingled with grief, it grows perhaps the greater.

Intrigue Numéro Un.

La mission était simple. Retrouver les premiers disparus. En tant qu'éclaireuse, elle était toujours la première sur les lieux. Accompagnée de cinq autres hommes, elle s'était engouffrée dans les ruines de la ville, vigilante et alerte. Elle avait un mauvais pressentiment à propos de tout cela alors, lance en main, elle se tenait prête. Son petit groupe fouilla les ruines et s'éloigna de plus en plus. Soudain, le meneur du groupe s'arrêta net et Ragnhildr le heurta. Sur le sol, il y avait des traces de sang... beaucoup de sang. En levant la torche, l'un des éclaireurs illumina un peu plus le trou où ils se trouvaient. Des corps partout, des membres décapités. Le groupe continua d'avancer à la recherche de survivants. Mais qu'est-ce qui s'était passé ici, lança l'un des plus jeunes du groupe. Et à ce moment, une flèche siffla parmi eux et vint se loger dans le coeur de garçon qui avait parlé. Sortis de nulle part, les Gardes qui avaient disparus et qu'ils devaient retrouver les attaquèrent sans aucune pitié. Un des éclaireurs réussit à s'enfuir sans même s'inquiéter pour ses collègues alors que Ragnhildr se battait pour sa vie. Alors qu'elle le regardait prendre ses jambes à son cou, elle eut un moment de distraction et une lame vint couper son épaule alors qu'une dague s'enfonçait légèrement dans son bassin. Elle laissa échapper un cri de douleur avant de réussir à se défaire de ses agresseurs en faisant tourner sa lance autour d'elle. Les deux autres éclaireurs, surpris par l'attaque n'eurent aucune chance.

Elle profita de la confusion du combat, du peu de lumière et de sa taille plus petite que celle des hommes pour se faufiler dans un tunnel. C'est alors qu'elle courait à toute vitesse qu'elle se rendit compte qu'une flèche était enfoncée dans sa cuisse. Elle ne s'en était même pas rendue compte tellement l'instinct de survie avait pris le dessus. Mais maintenant qu'elle avait réussi à s'éloigner du massacre, ses blessures se mirent à la brûler comme du feu. Elle plaça ses mains sur la flèche, coupa les deux extrémités et d'un coup sec, retira le bout de bois de sa chair. Elle réussit à ne pas hurler mais ne put s'empêcher de gémir de douleur. Elle s'accroupit dans un coin, gardant sa lance tâchée de sang près d'elle et essaya de panser ses blessures. Mais elle n'eut nullement le temps. Soudain, un son inquiétant parvint à ses oreilles. Le bruit de cliquetis de métal, de chaînes. Pas en état pour se battre seule, elle s'obligea à se lever malgré l'élancement de douleur qu'elle ressentit partout dans son corps et se remit à courir pour fuir le son de la chaîne. Peu importe ce que c'était, elle sentait qu'un danger approchait. Elle courut pendant quelques minutes lorsqu'elle tomba nez à nez avec d'autres Gardes des Ombres. Venant de se faire attaquer par ses frères, elle pointa immédiatement sa lance sur eux. Étaient-ils devenus fous eux aussi? Elle essaya même d'oublier ses blessures, pour ne pas leur montrer qu'elle était dans un sale état. Mais elle ne put s'empêcher de briser sa garde, lâchant un soupir de douleur en portant sa main à sa blessure au bassin. Mais, sa lance toujours bien levée, elle était prête à se défendre s'il le fallait. Elle allait dire quelque chose, mais le souffle court, les mots ne quittèrent pas ses lèvres. Elle attendit donc leur réaction les yeux rivés sur eux, un air farouche sur le visage...

Ils avancèrent dans la galerie, malgré la peur, ignorant les sueurs froides et l'angoisse enfantine qu'inspirent les choses surnaturelles. N'étaient-ils pas tous Gardes des Ombres ? Des hommes et des femmes entraînés à combattre ces choses qui naissent dans l'humidité et l'obscurité ? Là, dans le silence, un bruit de métal s'éleva, un bruit de chaîne. Un vent glacé passa au sein du groupe de guerriers. Korbund avança doucement, à pas de chat, pour allumer un des foyers accrochés de loin en loin le long des galeries qui serpentaient autour et sous Forgenerg. On ne parlait plus derrière lui, c'est à peine si on soufflait quelques mots de surprise, le son de chaîne résonnait contre les parois de pierre, résonnait dans les crânes et dans les cœurs, tétanisant les langues et les esprits bavards. Ce fut bref, si bref même que Korbund se prit à penser avoir rêvé, mais il sentit le chien d'Althea lui passer près des jambes pour aller se réfugier aux côtés de sa propriétaire, le chien aussi l'avait entendu et peut-être avait-il même perçu quelque chose d'invisible pour les sens d'hommes et de nains.
Il tendit sa torche et jeta un œil à sa troupe, à Rohan surtout pour s'assurer de son soutien, puis à Althea, la moins expérimentée, pour s'assurer qu'elle tenait le coup et encore une fois son visage lui parut étrangement familier, bien plus familier que le visage d'un novice ne devrait l'être. Il soupira et se retourna. Il était fier des jeunes Gardes qu'il avait entraînés avec lui, aucun n'avait profité d'un moment de flottement pour prendre la tangente, aucun n'avait tourné de l’œil à la vu du sang. Ah ça, il ne pouvait garantir que personne n'avait mouillé son armure quand cette maudite chaîne s'était mise à tinter, mais personne n'avait quitté les rangs et dans la Garde d'aujourd'hui, c'était un exploit à noter dans les archives.

Le silence avait reprit possession des lieux et Korbund fit un geste du bras, signe que la marche reprenait, mais ils ne firent pas deux pas que le bruit d'une course effrénée leur arriva. Droit devant quelqu'un courrait, pour sa vie, pour les tuer, pour s'enfuir. Le ranger jeta sa torche devant lui. « En formation » souffla t-il, il empoigna Cataclysm à deux mains dans une position défensive. L'intrus apparut soudain devant eux et la lumière changeante des torches dévoila une silhouette mince aux cheveux longs et un visage maquillé de bleu. « Ragnhildr ! » Siffla Korbund entre ses dents. La jeune femme gémit et porta la main à son bassin, elle saignait et semblait affaiblie, mais le nain ne bougea pas d'un pouce. « Que s'est-il passé Ragnhildr ? Une recrue de ton équipe est rentrée à Forgenerg en saignant comme un porc ! Que s'est-il passé ? » Qu'as-tu fait ? Aurait-il pu demander, mais il garda cette question pour lui. Il connaissait la raison de l'arrestation de Ragnhildr, il savait son indifférence à verser le sang et si la jeune femme semblait prendre son rôle de Garde au sérieux on pouvait difficilement oublier qu'elle pointait maintenant sa lance sur ses propres frères. « Baisse ton arme Ragnhildr ! »

la chose qui venait la nuit.

Rohan n'avait jamais affronté qui que ce soit, en dehors de ses entraînements avec Korbund, Vandathiel et ses autres frères de la Garde des Ombres. Il était arrivé plus d'une fois qu'il s'en tire avec de nombreux bleus et quelques plaies, mais rien de grave et le but avait toujours été de s'entraîner, non de blesser ou de tuer l'autre. Cette fois-ci, les choses étaient différentes. Mais le Staghelm s'était engagé pour protéger Kahanor d'un éventuel retour des Engeances, pas pour combattre d'autres Hommes, encore moins des personnes qui étaient sensées servir la même cause que lui. L'idée de devoir livrer un véritable combat avec l'un d'entre eux n'enchantait pas du tout le jeune homme qui ne pouvait s'empêcher d'appréhender l'instant où ils se retrouveraient tous face à ces déserteurs. Serait-il à la hauteur ? Malgré lui, cette question ne cessait de tourner en rond dans son esprit, tandis que le petit groupe qu'ils formaient continuait d'avancer dans les sombres ruelles de Forgenerg. Korbund s'arrêta brusquement et Rohan fit de même, son regard se posant sur la marque d'une main faite sur la roche, à l'aide de sang. Il grimaça, se refusant d'imaginer ce qui avait bien pu se passer ici, lorsqu'un son le figea. C'était le tintement d'une chaîne et s'il avait toujours refusé de croire les murmures prononcés par quelques uns de ses frères, le jeune homme ne put s'empêcher d'entendre les paroles du Vieux Oskar résonner dans sa tête. Il ne voulait pas croire à ces âneries, ce n'était pas possible et pourtant, il percevait ce son très clairement et il n'était pas le seul.
Des bruits de pas se firent alors entendre et le jeune homme écarta légèrement les jambes. « En formation, » ordonna le Nain et il raffermit sa prise sur Eclat-de-Lune qu'il avait déjà dégainée. La gorge nouée, il attendit, prêt à se battre si cela devait se produire. Il ne tarda pas à reconnaître la silhouette et enfin les traits de Ragnhildr, les peintures bleues sur son visage la rendant facile à identifier mais il ne se détendit pas pour autant. Elle faisait partie de la Garde des Ombres depuis deux ans maintenant et elle semblait investie, mais Rohan connaissait son passé. Il savait pourquoi elle était là. Il remarqua alors ses vêtements tâchés de sang et la main qu'elle avait portée à son côté, prouvant qu'elle était blessée. Pourtant, elle afficha une mine méfiante et pointa sa lance sur eux, déterminée. « Que s'est-il passé Ragnhildr ? Une recrue de ton équipe est rentrée à Forgenerg en saignant comme un porc ! Que s'est-il passé ? » s'exclama Korbund et le jeune homme plongea son regard dans celui de Ragnhildr, sa lame toujours pointée devant lui. « Baisse ton arme Ragnhildr ! » ordonna le Nain. Rohan ne savait pas quoi penser. Elle avait toujours semblé obéir aux ordres qu'on lui donnait, plus ou moins en tout cas, et n'avait jamais eu l'air de vouloir s'enfuir ou se retourner contre ses frères, mais qu'en était-il réellement ? Les préjugés du Staghelm le poussaient à croire qu'elle avait trahi, mais une voix lui rappela qu'elle faisait peut-être partie des victimes. Elle était blessée et méfiante, une attitude qu'il pouvait comprendre. Alors il inspira profondément, réalisant qu'il allait peut-être faire une erreur et décevoir Korbund. Rohan baissa son épée, prouvant ainsi qu'il n'avait aucune intention de s'en prendre à la jeune femme. « Ragnhildr, nous sommes là pour comprendre ce qu'il s'est passé, si tu n'as rien à te reprocher, tu ne risques rien de notre part, » dit-il d'un ton ferme. Elle devait parler, et vite. Ils n'avaient pas le temps de rester ici à discuter pendant des heures, ils devaient agir avant que plus de dégâts ne soient causés.

La chose qui venait la nuit...

S

a cuirasse aussi sombre que la nuit semblait entraver ses mouvements tandis qu’il courait vers une destination où il ne pourrait y trouver que de mauvaises choses. La situation dans la garde des ombres était de pire en pire, de plus en plus pesante surtout depuis que la plupart de ses frères, lui-même compris avaient des cauchemars concernant les engeances de plus en plus intense.
Garran avait passé la nuit à patrouiller revigorant les jeunes recrues avec des coups de pied aux fesses, sans aucun ménagement pour leur donner un tant soit peu le courage dont il semblait tant manquer. Il prenait un peu de repos lorsque l’on vint le secouer par l’épaule, l’imbécile qui venait de faire cela avait failli se faire égorger puisque le fils Myatt ne quittait jamais son précieux poignard qu’il gardait en main même pendant son sommeil et en particulier pendant cette période troublée “Garan !” dit le jeune garçon essoufflé visiblement de sa course “des déserteurs… Ils… Ils s’en sont pris aux nôtres…” Le garde des ombrait à moitié endormis grogna en se relevant prestement et ne comprenant qu’à moitié les paroles de son comparse. Cependant à son ton affolé, il savait que la situation semblait désespérée… Ainsi, certains de leurs propres frères s’en prenaient à eux, la peur avait été bien plus forte que leur serment, mais de là à assassiner des hommes qui avaient choisi de donner leur vie pour la défense de Kahanor… Malgré son passé trouble, il avait toujours tenté de garder une forme d’honneur et si un jour il avait tenté de fuir la garde, il l’aurait fait seul, sans impliquer quiconque…

C’était visiblement la panique, chacun cherchait son arme, l'affûtait à la dernière seconde. Garran repoussa sèchement une recrue qui lui bouchait le passage et s’engouffra dans les entrailles de Forgenerg sans hésitation. Il commençait à connaître ces passages après toutes ses années passées en ces lieux, mais le garde hésitait sur la destination à prendre malgré les traces encore fraîches laissées par ses compagnons d’armes. Puis il se décida non sans un nouveau grognement. Les dieux étaient décidément bien cruels avec lui… Il s’enfonçait de plus en plus profondément sous terre, une torche à la main pour guider ses pas. Un son des plus étranges se fit entendre, et même si Garan n’était pas un adepte de la couardise, il fallait admettre que cela lui faisait froid dans le dos. C’était comme un tintement qui ne semblait pas vouloir cesser. Il accéléra le pas, tomba dans un cul-de-sac, fit demi-tour, reprit un autre chemin. Pendant plusieurs minutes il tourna ainsi avant de prendre enfin une route menant quelque part.
Il déboula presque au milieu des autres, visiblement en position de combat et pointant de leurs lames une silhouette bien connu du brûlé... Ranhild se tenait face à Rohan, Vandathiel, Althéa et Korbund. Et elle était visiblement blessée. En cet instant elle ressemblait à un animal acculé que l'on s'apprêtait à abattre. Dans tout les cas, Garran ne pouvait[/color] laisser faire cela. Ranhild était sa protégée après tout.
Il ne prit pas la peine de se saisir de son arme avant de se planter non loin de Korbund "Ragnhild ! Baisse ton arme !"Ce n'était pas avec un air méfiant qu'il l'observait, mais avec l'air protecteur qu'il ne prennait qu'avec cette jeune femme qui pourtant savait parfaitement se défendre "Par la barbe du père ! Fais ce qu'ils te demandent !" Elle ne pouvait pas être l'un de ces déserteurs... C'était impossible. Il serra les poings son visage se déformant en un léger rictus.

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La chose qui venait la nuit

The world is indeed full of peril, and in it there are many dark places; but still there is much that is fair, and though in all lands love is now mingled with grief, it grows perhaps the greater.

Intrigue Numéro Un.

Korbund, un Garde que Ragnhildr respectait mais était sans cesse en froid lui ordonna de leur dire ce qui s'était passé. Il ajouta ensuite : « Baisse ton arme Ragnhildr ! » Alors que Ragnhildr pointait son arme sur le groupe, Garran se joint alors à eux l'intimant lui aussi de baisser son arme. Mais pour sa part, il ne sortit pas son épée de son fourreau pour la menacer. Et au même moment, Rohan, un Garde qu'elle connaissait bien pour aimer le taquiner et charmer fit de même, abaissant Éclat-de-Lune. Elle était confuse et paniquée. Elle venait tout juste d'être attaquée par ceux qu'elle croyait ses frères d'armes et elle ne savait plus maintenant à qui elle pouvait faire confiance. Ils étaient méfiants, même agressifs mais étrangement, Ragnhildr ne ressentait pas cette menace qu'elle avait vu dans les yeux de ceux qui l'avaient attaquée. Ils n'avaient pas cette étincelle de folie dans le regard. « Ragnhildr, nous sommes là pour comprendre ce qu'il s'est passé, si tu n'as rien à te reprocher, tu ne risques rien de notre part. » lança ensuite Rohan, défiant visiblement Korbund qui restait très méfiant envers elle. Une pointe de colère monta en Ragnhildr à ce moment. Bien sûr qu'elle n'avait rien à se reprocher! Comment pouvaient-ils penser autrement? Mais elle garda son calme, comprenant que son passé de criminelle les rendaient suspicieux. Elle constata rapidement qu'elle n'avait pas affaire aux déserteurs fous qui avaient massacrés son groupe quelques instants plus tôt. Korbund, Rohan et les autres avaient visiblement toute leur tête... autrement, ils l'auraient déjà attaquée à ce moment. Et ils étaient plus nombreux alors, elle aurait certainement déjà succombé sous leur attaque.

Elle releva son arme, cessant de les menacer, espérant qu'ils feraient tous de même. Elle détestait être dans cette situation, confrontée à ses propres frères d'armes. Ils étaient là pour découvrir se qui se passait et apparemment, ils croyaient que Ragnhildr avait toutes les réponses. Elle repassa tout ce qui venait de se passer dans sa tête, cherchant un détail qui lui aurait échappé et qui expliquerait pourquoi les déserteurs les auraient attaqués. La jeune femme réalisa alors qu'ils semblaient fous... comme des animaux féroces... ils ne semblaient plus être eux-mêmes. Et puis ce tintement de métal... si inquiétant et... anormal. « Une embuscade. Voilà ce qui s'est passé. » dit-elle avec un brin de férocité dans la voix. Elle détestait avoir à se justifier. Mais maintenant, elle devait essayer de les aider à comprendre ce qui se passait. Elle prit appui sur sa lance, sa jambe blessée lui faisant atrocement mal. « Ils n'étaient pas eux-mêmes... les déserteurs... C'est comme s'ils étaient possédés d'une folie meurtrière. » Cette fois, sa voix était calme. Ses blessures la brûlaient, mais elle n'en laissait rien paraître, trop orgueilleuse pour demander de l'aide et des soins. Au fond d'elle, elle désirait retourner là-bas et combattre peu importe le Mal qui habitait ceux qui l'avaient attaqué.

ɤ REGISTRATION : 03/09/2013 ɤ PARCHEMINS : 465

intrigue n°1 :
la chose qui venait la nuit.

Le doute planait sur le groupe. Ragnhildr avait-elle tenté de s'en prendre à ses frères, ou faisait-elle partie des victimes ? La jeune femme tenta de se justifier, expliquant qu'elle était tombée dans une embuscade. Comme possédés, ces mots résonnèrent dans l'esprit des soldats présents. Cela n'était pas possible, une telle chose ne pouvait se produire et pourtant, les paroles de la guerrière faisaient écho aux mises en garde du Vieux Oskar. Disait-il la vérité ? Une décision devait être prise, et vite. Ils ne pouvaient rester ici les bras ballants tandis que d'autres frères de la Garde étaient certainement en danger. Korbund ouvrit la bouche, prêt à donner ses ordres, lorsqu'un cri s'extirpa de l'obscurité des tunnels qui s'étendaient face à eux. Un cri qui leur glaça le sang, bien vite d'un bruit de pas précipités. Tous raffermirent leur prise sur l'arme qu'ils portaient, prêts à se battre si cela s'avérait nécessaire. C'est alors qu'ils apparurent à la faible lueur des torches. Couverts de sang, les yeux exorbités, l'air complètement fou. Les soldats de la première patrouille, cinq hommes armés que la raison avait abandonnée, puisqu'ils se précipitaient vers eux en hurlant comme des bêtes sauvages.
Ils ne pouvaient plus faire demi-tour, l'affrontement devait avoir lieu, ils ne pouvaient pas les laisser rejoindre le campement. La sécurité de toute la Garde des Ombres en dépendait. Ce fléau ne devait pas se répandre, quel qu'il soit.

———— ɤ ————

Vous ne comprenez toujours pas comment une telle chose a pu se produire et pourtant, ces hommes se tiennent face à vous, assoiffés de sang et prêts à vous tuer. Korbund à votre tête, vous formez une ligne de défense dans l'étroit tunnel. Votre cœur manque un battement, cet affrontement, vous devez le remporter. Déjà, ils sont sur vous et alors que vous croisez leurs yeux fous, vous comprenez que cette bataille sera pour la vie.
Vos RPs peuvent aller jusqu'à 500 mots maximum, afin d'aller vite, bien évidemment, si vous en faites plus, on ne va pas vous manger non plus. Lorsque vous pensez être en mesure de répondre dans l'heure/les deux heures grand maximum qui suivent, merci de le signaler ici. Ainsi, nous évitons le risque que quelqu'un poste avant vous.

La chose qui venait la nuit...

A

lors qu'il allait s'avancer vers Ragnhildr, des bruits lui parvinrent d'une galerie plus éloignée. Des pas précipités, des gens qui courraient. Pourquoi donc ? Il y avait il des survivants contrairement à ce que disait son ancienne protégée ? Bientôt ce furent des cris. Garran plissait les yeux tentant de voir ce qui allait sortir de l'ombre. C'était bien des hommes, ils faisaient partis des leurs et pourtant... Ce n'était plus eux, ce n'était plus vraiment des êtres humains « Reculez ! Reculez ! » fit l'ancien mercenaire de sa voix rapeuse.
La galerie était assez large pour tous les contenir, mais il n'avait aucune échapatoire hormis celle de retourner en arrière, mais cela impliquait de les mener au campement, de laisser le passage à leur folie. Dégainant avec célérité sa lourde épée à deux mains, Garran se préparait au combat, un rictus tel celui d'un animal avide de sang vint déchirer son visage plus qu'il ne l'était déjà. Ce n'est pas qu'il aimait tuer, c'était la sensation de sa lame s'enfonçant dans la chair qu'il appréciait, les cris, les suppliques parfois... Peut être était ce pour cela que finalement la garde des ombres lui convenait, plus qu'il ne saurait le dire. Et même si il n'était à l'origine pas là par choix, il avait prit goût à celle-ci.
Ils formèrent rapidement une ligne avant que l'ennemi ne fonde sur eux. Sans hésiter, Garran tailladait dans les rangs avec ferveur. Il avait probablement partagé sa nourriture avec celui auquel il venait d'ôter la vie. Tirant d'un geste son arme en repoussant le cadavre de son ennemi pour pouvoir la dégager dans un bruit d'os, de sang et de chair.
Le garde des ombres regarda autour de lui si ses compagnons arrivaient à s'en sortir, même si il n'y en avait plus que quatre désormais... Mais il fut inattentif, et sa lourde épée rendait ses mouvements bien trop lourd. Cela ouvrit une brèche sur son flanc tandis que la pointe d'une épée s'y enfonçait légèrement. Retenant un cri de douleur, il s'écarta de justesse avant que l'arme ne puisse pleinement le transpercer. Cette rage semblait rendre ses ennemis plus fort, bien plus fort, et ils allaient surement être bientôt dépassé par les événements.

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» Cellie O. Stormrage "Je ne suis plus une petite chose fragile..."
» ⚜ mille et une nuit...
» — Intrigue N°1 : in the eye of the storm.
» — Intrigue N°1 : the devil is inside.
» — Intrigue N°1 : the king's tournament.

— Intrigue N°1 : la chose qui venait la nuit.

— Intrigue N°1 : la chose qui venait la nuit.

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