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 there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh

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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh   there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh EmptyDim 5 Jan - 2:39

tu sais que tu ne devrais pas être là mais ça t'importe peu. tu finiras par être blessé à un moment ou un autre, alors pourquoi pas maintenant et de la manière dont tu l'as voulu ?

theme song. Je profite de ce moment de liberté qui me donne l’impression d’être vivant. Sur ce grand cheval blanc rapide comme l’éclair, je n’essaye pas de lutter contre le vent qui me fouette le visage et les cheveux. Les deux gardes chevauchent de chaque côté de moi, souriant quand je m’extasie de petites choses toutes simples, attendris et amusés. Je profite parce que bientôt toute trace d’allégresse aura disparu de mon visage. Je ne quitte pas le château pour une raison futile, du moins pas à mes yeux : il y a une personne que je dois voir, afin de régler un problème qui me tient à cœur et me dévore de sa flamme malsaine et passionnée. Régler définitivement ce problème et passer à autre chose, même si dans l’immédiat ça me semble impossible. Voilà bien longtemps que je n’étais pas sorti de l’enceinte du château, trop peut-être. Cela me parait merveilleux et beau, comme dans les histoires et légendes dans lesquelles je m’identifiais aux héros qui parcouraient Kahanor durant toute leur vie sans jamais s’arrêter nulle part. Mais la véritable liberté n’est-elle pas justement d’avoir un endroit où pouvoir s’arrêter ? Viendra le temps où je ne serai plus seulement un petit Roi, viendra le jour où enfin j’aurai l’impression d’être un Homme capable de déplacer des montagnes et entrer dans les Légendes. L’herbe ondule sous la caresse du vent tandis qu’en contrebas, la ville d’Aubétoile et ses imposantes bâtisses s’éloignent un peu. Le Drôme est à l’extérieur de la capitale, afin que les messagers aient suffisamment d’espace pour vivre, s’entraîner et s’occuper des chevaux. Nous y arrivons bien vite, trop à mon goût. Terrassé par la panique j’aurais aimé que le trajet ne s’arrête jamais, mais je dois faire face à mes obligations et ceci en fait partie. Quelques Cavaliers Verts s’arrêtent en nous voyant approcher et certains dégainent leurs armes, au cas où. Ils sont nombreux ces hommes et ces femmes qui servent ma cause et celle de ma famille, et que j’apprécie particulièrement même si ce n’est pas toujours réciproque. A mes yeux ils sont d’une efficacité redoutable et je suis fier de les avoir à mon service. « Sa Majesté le Roi Halbarad. » annoncent les gardes tandis que je saute de mon cheval et baisse la capuche de ma cape couleur d’ébène. Chacun baisse les armes et se détend. Je connais tous les visages sans exceptions, de ceux qui traversent Kahanor pour porter tous mes messages sans jamais rechigner. « Sa Majesté désire s’entretenir d’une affaire urgente avec Seigneur Màebh Graceford. Tout de suite. » Les gardes sont beaucoup moins enclins que moi à l’amusement, mais je me tais et laisse le temps au messager d’apparaître. « Reprenez vos activités, je vous prie. Merci de votre dur labeur. » Je souris et me tourne vers Màebh qui se tient à présent quelques mètres plus loin, devant moi.

En le voyant comme ça face à moi, j’aimerais prendre la fuite. Je me contente pourtant de l’observer sans rien dire et voyant mon trouble, les deux gardes s’avancent. « Veuillez nous suivre à l’intérieur, vous pourrez y parler en toute tranquillité. Et vous autres, veillez à ce que le Roi ne soit pas dérangé. » Je me mords la lèvre et me tourne vers eux. « Il n’y en aura pas pour longtemps, vous pourrez bientôt disposer de vos dortoirs à votre guise. » Màebh n’a d’autre choix que de nous suivre. Si seulement les gardes savaient de quelle affaire urgente je parle, jamais ils ne seraient là à mes côtés. Je suis Màebh dans le Drôme jusqu’aux dortoirs dans lesquels je ne suis encore jamais entré, observant avec attention les lits postés les uns à côté des autres. Au fond, une cheminée réchauffe la pièce. La porte refermée derrière nous, je me sens terriblement seul. Il n’y a plus que lui et moi dans cette pièce trop vide. « Je me suis longtemps demandé ce que je devais faire : te demander de quitter la région ? te jeter en prison ? » je commence en me tournant vers lui. Je me rapproche de Màebh et mes yeux bleus se plantent dans les siens. Un frisson parcourt mon échine lorsque le souvenir de sa main sur mon corps me revient en mémoire, caresse tendre et ô combien excitante. « Et puis je me suis rendu compte qu’en vérité, tu n’as rien fait d’autre que de me guérir. Tout est allé trop vite dans mon esprit et je me suis fait de fausses idées. » Mon ton se veut neutre mais trahit mon désir de vouloir me convaincre moi-même de mes propos. Il n’y a que lui et moi, comme ce jour-là, et la chaleur m’envahit encore. Encore et encore, elle me ronge, me détruit. « Malgré tout, peut-être vaut-il mieux que nous cessions de nous voir en dehors des missions que je te confie, ne crois-tu pas ? Je ne sais rien de toi et de ce que tu veux réellement quand j’y pense, et je ne peux me permettre de me laisser avoir par quelqu’un qui tenterait de jouer avec mes sentiments pour atteindre ses objectifs. » Je ne l’accuse pas de me manipuler, c’est simplement une mise en garde. Un peu virulente, certes, mais qui montre à quel point je ne veux m’attacher à des gens hypocrites capables d’aller jusqu’à me faire ressentir de tels sentiments, inexcusables et interdits.

Nous sommes trop proches l’un de l’autre, moi dans ma cape noire qui fait ressortir mes cheveux bruns fraîchement coupés et mes yeux trop bleus, et lui, trop beau, trop gentil, qui passe son temps à essuyer mes comportements lunatiques et dénués de toute logique. J’aimerais lui dire que je suis désolé mais je ne le suis pas. Je ne contrôle rien, et ça finira par passer : je ne suis qu’un gosse n’ayant pas expérimenté les plaisirs de la vie, voilà tout. Je regarde ses lèvres et sens mon pouls accélérer, avant de me détourner de lui et traverser la pièce jusqu’à la cheminée devant laquelle je me pétrifie. Au fond, pourquoi suis-je ici, sinon parce que j’avais envie de le voir ? Je me hais, je me dégoute, je perds la tête. « Je n’en dors plus la nuit, ça me rend fou. Je ne contrôle plus rien, depuis … » Lentement, ma main se pose là où celle de Màebh s’est posée quelques jours avant. Je la laisse retomber bien vite, pensant à ces nuits où j’ai laissé ces images m’envahir, n’arrivant pas à les repousser. Pourquoi le désir se doit-il d’être si violent ? Il pousse à la jalousie, à la haine, au massacre. Combien de fois l’ai-je imaginé reposant à mes côtés pour me protéger de ces cauchemars nocturnes qui m’épuisent ? Je ne veux pas le regarder, pas céder. Je devrais partir, vite et loin, loin de lui qui a une emprise incompréhensible sur moi. Me reviennent en mémoire les quelques parles échangées avec Aurore : « La passion rend fou. Les Hommes les plus sages ont succombé aux ténèbres par amour. » Est-ce de l’amour ? Ou n’est-ce rien d’autre qu’un désir passager, aussi intense soit-il ? Je sais que je vais souffrir dans tous les cas, alors autant que ce soit maintenant, de la façon dont je l’ai décidé. Je me retourne vers Màebh qui s’est approché entre temps et fronce les sourcils. « J’ai eu une discussion avec Aurore depuis ton rapport. Elle a l’air plus décidée à devenir Reine. » je dis calmement, sans savoir pourquoi. « On s’est même embrassé », j’aimerais rajouter pour déceler chez lui une quelconque trace de quelconque sentiment. « Est-ce que tu es jaloux ? Est-ce que ça te fait mal, comme cela me blesse de t’imaginer marié ? » Ces pensées et questions se bousculent dans ma tête, me brûlent les lèvres. Toutes ces questions auxquelles je ne trouverai pas de réponses, parce que ce serait courir à ma perte que de les exiger et les connaître. Nous sommes trop proches. Beaucoup trop proches. Il me suffirait de tendre la main pour caresser sa joue, la passer dans ses cheveux.

©alaska
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MessageSujet: Re: there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh   there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh EmptyDim 5 Jan - 10:21



there is no worse death than the end of hope
Feat Màebh & Halbarad.

I've been wasting all my time with the devil in the details. And I've got no energy to fight, he's a fucking pal of mine. The devil in the details. He's fixing up to take a bite. I don't see the point in trying, I've got the devil in the details. He's gonna teach me wrong from right, that fucking pal of mine. The devil in the details, I'm gonna dance with him tonight

Les heures s'écoulaient comme une traîné de lave le long de ma gorge et de mes côtes, comme si les secondes elles-même étaient là pour me faire ressentir le vide constant en mon être. Présentes pour me rappeler que j'avais fait la plus grosse erreur de toute ma vie. Me rappeler que j'aurais dû rester dans le chemin que mon ancêtres m'avaient tracés. J'avais réfléchi, longuement. Et les seuls résultats que j'en avais obtenu étaient négatifs, ils me rappelaient combien j'avais pu être décevant et combien je risquais encore de l'être. Et ça faisait mal, tellement mal. J'aurais aimé pouvoir tout effacer, tout oublier. Retirer mon coeur de ma poitrine et le jeter sous les sabots martelant le sol des chevaux au galop. Qu'il n'en reste plus rien, de la poussière, que tout ça cesse de me hanter et de me faire mal. Père avait raison, Atala également. Je me trouvais soudain stupide d'avoir pu croire qu'un jour je tomberais sous le charme d'une jolie demoiselle dont je demanderais la main. Puis j'avais grandis et l'Appel s'était fait ressentir, j'avais dit adieu à cette avenir aux apparences heureuses. Dans mon esprit tout était pourtant si claire, en rejoignant les Cavaliers Verts aucun avenir marital ne m'était ouvert, je resterais libre comme la brise jusqu'à mon dernier souffle. Je pensais ainsi avoir scellé mon coeur, mon âme. Mais c'était dans ce que je croyais être mon tombeau de sûreté que s'était faufilé et caché mon plus cruel bourreau. Un bourreau qui n'en avait pas l'allure, ni les intentions mais qui en possédaient les actes et les conséquences.

J'observais les personnes se bousculer, se parler, se quereller. J'étais assis sur un de ces nombreux bancs que contenait Aubétoile. Cela faisait quelques temps déjà que je ne m'étais pas assis dans la ville pour pouvoir faire le point, renouer avec la population. A force de passer trop de temps en dehors d'Aubétoile ou dans les quartiers royaux j'avais fini par oublier la vie qu'il pouvait y avoir en dehors. Un vieillard passa devant moi, traînant son corps comme un fardeau, peinant à trouver sa respiration mais trop habitué à cela pour encore y prêter attention. J'eus soudain pitié de ce vieil homme, cet homme qui s'était habitué à souffrir quotidiennement, à avancer au ralenti et voir les autres autour de lui faire comme s'il n'était pas là, comme s'il était déjà mort. Je me levais de mon banc, pris une grande inspiration et partie du sens opposé. J'aurais pu allé l'aider, soulager son fardeau et le conduire jusqu'à sa demeure s'il en possédait une. Mais non, j'étais encore trop apeuré pour ça, trop craintif de me voir rejeté. "Màebh !" je m’immobilisais au son de mon prénom appelé. Je fermais les yeux et serrais ma mâchoire, n'avait-elle pas cessé de me tourmenter ? Je me retournais pour découvrir ma soeur, vêtue d'un linge sombre, ses cheveux blonds tombant en cascade sur son visage blafard et fade. A sa vue je devinais la cause de son état. Il était parti. Il était mort. Mon regard plongea dans celui de celle qui m'avait en partie élevé et durant de longues secondes je ne su quoi faire. Mon regard fut happé par une chose, par quelqu'un. A son bras, un enfant était accroché, un petit être de quelques années à peine qui tenait difficilement sur ses jambes. Agrippé à la main de sa mère comme si sa vie en dépendait. J'aurais pu me réjouir de voir pour la première fois depuis deux longues années le fils de ma soeur, un membre de ma famille. Mais cette vision ne me rappela que trop bien le destin auquel on m'avait moi-même promis et auquel Halbarad ne pouvait pas échapper. Un mariage forcé, une union incontournable et une descendance assuré même si la personne avec qui nous devions froissé les draps ne nous plaisait pas, même si ça nous rendait plus triste encore que le plus pauvre des mendiants de Cahoridie. Alors je détournais mes yeux de ce spectacle, me retournais et parti. Je l'entendis m'appeler à nouveau plusieurs fois et je devinais qu'elle me courrait après, mais je ne me retournais pas, je ne m'arrêterais plus.

± ± ±

"Màebh ! Le Roi est là, il veut s'entretenir avec toi." mes mains se figèrent sur le verre que je tenais, rempli d'un liquide couleur carmin. Je fermais les yeux, inspirais et les rouvrais. "J'arrive." dis-je à un frère d'arme qui avait déboulait dans le réfectoire comme si sa vie en dépendait. Je me levais, posais mon verre sur la table et me dirigeais vers l'entrée du Drôme où je voyais déjà se dessiner trois silhouettes. Deux gardes, puis une, plus svelte, plus gracieuse, plus royale. Une multitude de questions vinrent alors m'assaillir. Étaient-ils là pour me jeter en prison ? Pour m'exiler ? Je n'en avais cure, et ma curiosité dépassait de peu la peur qui vrillait mon ventre à ce moment là. Je comprend que je dois les mener jusqu'au dortoir et je m’exécute, sans rechigner, sans rien dire. Je n'ai pas pris la peine de m'incliner, de dire quoi que ce soit. Ma gorge était trop sèche, trop aphone. Je n'étais plus capable de rien, seulement d'obéir aux ordres d'un Roi qui jouait avec mes sentiments comme avec une marionnette naïve et facilement blessé. Les marches menant aux dortoirs ne semblèrent jamais s'arrêter alors que le silence s'abattait sur nos corps. Aucun son, aucune parole, juste le bruit de nos pas sur la pierre. Puis j'ouvris les portes des dortoirs pour laisser Halbarad passer en premier. J'entrais à mon tour et un garde ferma la porte derrière moi. Je me rendais alors vite compte que dans cette pièce il n'y aurait plus que lui et moi. Comme nous l'avions été quelques jours auparavant, comme j'aurais aimé que nous puissions encore l'être sans ce malaise ambiant, sans cette sensation de ne pas savoir où l'on mettait les pieds et ce que l'on devait faire. "Je me suis longtemps demandé ce que je devais faire : te demander de quitter la région ? te jeter en prison ?" je restais immobile. En vérité, je n'étais pas surpris. J'évitais de croiser le regard d'Halbarad et m'obligeais à fixer les rangées de lit tous semblables aux autres. Un dortoir sans prétentieux, en rien semblable aux appartements royaux. De la pierre, des lits, des chandelles, quelques effets personnels mais rien de plus, rien de moins. Je me sentais nu sous son regard que je devinais vissé sur mes épaules, sur mon visage. Puis je me décidais enfin à relever mon visage vers lui et ce sont ses yeux qui m'hypnotisèrent. "Et puis je me suis rendu compte qu’en vérité, tu n’as rien fait d’autre que de me guérir. Tout est allé trop vite dans mon esprit et je me suis fait de fausses idées." je déglutissais en cillant. M'étais-je également trompé ? J'aurais pu me faire des histoires, des idées. Peut-être que tout ses regards, toutes ses paroles, peut-être ne les adressait-il qu'à un ami. Je m'étais fourvoyé, je m'étais imaginé des choses qui n'avaient pas lieu d'être et ça me faisait mal, ça me terrifiais. Parce que j'aurais tellement aimé que ce que je ressentais soit réciproque, que son regard sur moi fut le même que mon regard sur lui. J'aurais tout fait pour ne pas me retrouver dans cette situation, à ne plus savoir quoi faire ou quoi penser. Parce que le fait est que je ne pouvais plus voir Halbarad autrement que comme je le voyais maintenant, avec ses qualités et ses défauts mais avec cette irrépressible envie de l'avoir contre moi et de pouvoir lover mon corps contre le sien sans jamais cesser de plonger mon regard dans le sien. Le fait est que j'étais tombé sous son charme et que je ne m'en relèverais pas, pas facilement, pas sans y laisser des plumes.

"Malgré tout, peut-être vaut-il mieux que nous cessions de nous voir en dehors des missions que je te confie, ne crois-tu pas ? Je ne sais rien de toi et de ce que tu veux réellement quand j’y pense, et je ne peux me permettre de me laisser avoir par quelqu’un qui tenterait de jouer avec mes sentiments pour atteindre ses objectifs." je reculais, blessé. Ses paroles me heurtèrent comme un boulet de canon que l'on envoie sur un fagot de brindille. Me voyait-il vraiment ainsi ? Comme un vulgaire ambitieux ne voulant rien d'autre qu'une place plus proche du pouvoir ? Mon orgueil, mon ego, ma tête et mon coeur se figèrent sur ces mots, sur cette idée qu'Halbarad pouvait désormais avoir de moi. Je n'en avais que faire du trône, ou du pouvoir ou de quoi que ce soit d'autre. Qu'il puisse croire que je ne me sois rapproché de lui que pour ça me blessait au plus haut point et je ne parvenais plus à cacher ma déception sur mon visage blessé. Je respirais difficilement, ma gorge se serrait et je croisais mes bras sur mon torse en me mordant les lèvres. J'avais l'impression d'être un gosse, pathétique, attendant le verdict d'une bêtise. Son visage était trop près du mien, son souffle trop présent contre ma peau pour que je ne puisse faire autre chose que fixer ses lèvres, les voulant mienne plus que de raison. Mais il brisa le schéma, allant se poster devant la cheminé qui grappillait quelques minutes supplémentaire pour essayer de réchauffer la pièce qui me semblait soudain gelé. "Je n’en dors plus la nuit, ça me rend fou. Je ne contrôle plus rien, depuis …" j'aurais aimé lui dire que je ne dormais plus non plus, que chaque seconde passé dans le monde du sommeil ne me reposait pas, que je ne faisais que repasser en boucle ce que j'avais eu tord de faire. Que lorsque les sueurs froides me réveillaient je me levais et allais taire mes démons dans un verre d'alcool, puis deux, puis trois. J'aurais aimé lui dire que cela faisait deux soirs que je campais à la taverne jusque tard, jusqu'au petit jour, que j'essayais de m'intéresser à nouveau aux femmes comme si il n'avait plus aucune importance. Mais je ne pouvais pas, parce que je ne me sentais plus la force de parler, d'essayer quoi que ce soit. Je m'approchais de lui, ne supportant pas cette distance un instant de plus. "J’ai eu une discussion avec Aurore depuis ton rapport. Elle a l’air plus décidée à devenir Reine. " ces paroles eu pour effet de stopper mon avancé net. Aurore. Reine. Ma gorge se vrilla alors que j'eus l'impression de mourir. Je fermais les yeux pour calmer les battements frénétiques et désespérés de mon coeur. J’avançais alors de quelques pas, rouvrant mes yeux pour les figer dans ceux de sa majesté. Je ne pouvais plus me taire, je ne pouvais plus laisser ses paroles écraser mon coeur et mon corps comme une vulgaire poupée de chiffon.

"Halbarad. Ce que je ressens, là, je ne le comprend pas. Je ne le contrôle pas. Je n'ai jamais rien fait qui est pour objectif de me rapprocher de vous uniquement par ambition. Je me moque du pouvoir, je me moque du trône, je me moque que vous soyez le roi. J'aurais préféré que vous ne le soyez pas." je repris ma respiration, baissant ma tête devant l'énormité de la chose que j'avais dite, et du reste que j'allais probablement être incapable de retenir. Je déglutissais et essayais de trouver un peu de courage de ce corps déserté de toute once de sainteté d'esprit. "La vérité...la vérité c'est que je ne dors plus la nuit, que dès que j'entend parler de vous je perd mes moyens. La vérité c'est que je n'ai qu'une envie, c'est d'être près de vous et vous dire ça me coûte beaucoup. Parce que vous pourriez me jeter en prison ou m'exiler que ça ne changerait rien à ce que je ressens." j'osais alors croiser son regard, mais je me dérobais sans tarder, trop apeuré d'y découvrir du dégoût ou de la haine. Je pris alors la main d'Halbarad dans la mienne, tremblante. Je la levais et vint la poser sur mon torse, là où se trouvait mon coeur. Là où s'abattait violemment cet organe qui me maintenait en vie contre les os de ma poitrine.


©flawless
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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh   there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh EmptyDim 5 Jan - 13:44

lutter, se battre, haïr, aimer, désirer, vivre, mourir ... on ne vit pas assez longtemps pour avoir le temps de se battre et se haïr.

theme song. « Halbarad. Ce que je ressens, là, je ne le comprends pas. Je ne le contrôle pas. Je n'ai jamais rien fait qui est pour objectif de me rapprocher de vous uniquement par ambition. Je me moque du pouvoir, je me moque du trône, je me moque que vous soyez le roi. J'aurais préféré que vous ne le soyez pas. » Stupéfait, je le regarde en silence, ne sachant que dire face à ses propos. Je n’ai d’ailleurs pas le temps de dire quoi que ce soit, que déjà il continue : « La vérité...la vérité c'est que je ne dors plus la nuit, que dès que j'entends parler de vous je perds mes moyens. La vérité c'est que je n'ai qu'une envie, c'est d'être près de vous et vous dire ça me coûte beaucoup. Parce que vous pourriez me jeter en prison ou m'exiler que ça ne changerait rien à ce que je ressens. » Il croise mon regard un instant et baisse les yeux, visiblement effrayé. Moi aussi je le suis : ça n’aurait pas dû se passer comme ça. Si je suis venu c’est pour mettre fin à tout ça, pas pour … Pour quoi, d’ailleurs ? Qu’est-ce qui est en train de se passer ? Il attrape ma main et la lève au niveau de son cœur, tremblant. Il bat tellement fort que je ne peux pas douter de la sincérité de ses paroles. Manquant de souffle, l’esprit embrumé, je fixe ma main posée sur son cœur et avale ma salive avec difficulté. J’aurais pu la retirer, lui dire de ne pas me toucher. Il n’a aucun droit de me toucher. Et pourtant il n’y a rien que je désire plus en cet instant que le contact rassurant de sa main sur la mienne et de son cœur qui bat sous mes doigts. « Le fait est … » je reprends doucement, le visage empreint d’une tristesse et d’une douleur aussi sincères que les battements de son cœur, « Le fait est que je suis bel et bien Roi et que ça ne changera normalement pas … » Est-ce lâche de lutter contre ses désirs, ou honorable ? « Rien de ce qui peut se passer ne nous mènera à quelque chose de bon … » Plus les secondes passent, et plus nos corps sont proches alors que nous devrions raisonnablement nous éloigner l’un de l’autre. Pourtant ils continuent de se rapprocher, fatalement attirés et bientôt, mon torse touche le sien. Je sens son souffle sur mon visage et plus rien n’a d’importance. Je ne contrôle pas ce que je suis en train de faire et je ne veux plus le contrôler. Lentement mes lèvres s’approchent de celles de Màebh, si près que mon cœur dans ma poitrine me fait affreusement souffrir à cause de l’excitation et de la peur. Il suffit pourtant de quelques coups sur la porte pour que je retrouve mes esprits et recule brusquement.

Je laisse le Cavalier Vert récupérer la missive qu’il doit porter en faisant mine d’être énervé, bras croisés et regard agacé face à Màebh. Personne ne pourrait soupçonner ce qui est en train d’arriver dans les dortoirs du Drôme, même si les messagers penseront que Màebh a commis une erreur assez importante pour énerver le Roi, rumeur que je m’empresserai de démentir quand elle me reviendra aux oreilles. Le cavalier s’excuse et lorsqu’il referme la porte mon visage prend une teinte rouge terrible tandis que je lève mon avant-bras devant ma bouche, passablement choqué de l’audace et le manque de raison dont j’ai fait preuve. Je recule encore et manque de trébucher en me prenant les pieds dans le tapis. « Pourquoi faut-il que ça arrive ? Pourquoi toi et moi ? » Je secoue la tête, l’air toujours aussi triste et énervé en même temps. Je le contourne et prends la direction de la porte : c’est maintenant ou jamais. Mais finalement, c’est plutôt jamais que maintenant. Je m’arrête dans ma course, fais demi-tour et je prends brusquement le visage de Màebh dans mes mains pour déposer sur ses lèvres ce baiser qui me brûle de lui donner depuis de longues minutes déjà. Mon cœur aurait cessé de battre que ça m’aurait fait le même effet. Explosion de couleurs et de sentiments, désir indicible qui s’empare de mon être tout entier et me brûle de l’intérieur. Comment décrire avec des mots ce que je ressens en cet instant ? Ma main glisse sur sa nuque et dans ses cheveux, je continue de prendre d’assaut ses lèvres dont j’ai rêvé trop longtemps pour pouvoir m’arrêter. Pourtant quand l’air vient à me manquer, je recule un peu. Mon front est appuyé contre le sien et ma main toujours en train de caresser sa nuque, le souffle court. Je ne me serais pas cru capable de ça et je m’en veux d’avoir cédé. « Je ne sais pas ce qu’il est coutume de dire dans ces moments-là. » Ma voix n‘est qu’un murmure tremblant, une ode au désespoir, au désir, et toutes ces choses qu’on a promis de ne jamais connaître si violemment mais qui nous sont renvoyées au visage comme la pire des claques de la vie. Deux êtres qui n’ont rien en commun sinon un besoin farouche de vivre, la perte de l’homme qui les a vu naître et une farouche facilité à attirer les pires ennuis possible. « Ça ne doit jamais se savoir … Tu m’entends ? Jamais. » Deux hommes, unis autour d’un secret qu’ils partageront, que nous partagerons, jusqu’à ce que la mort frappe à notre porte.  

Je le relâche et lui fais face, lueur malicieuse dans les yeux. Il peut aussi bien être un messager, un ami ou quoi que ce soit d’autre, Màebh n’en reste pas moins quelqu’un d’important pour moi et l’idée même de ne plus l’avoir à mes côtés est aussi rude qu’un coup d’épée en plein cœur. Mon corps entier réclame le sien, la chaleur qui m’envahit ne trompe pas. Cependant, je ne peux l’obliger à subir ce que je lui impose puisqu’on m’a largement fait comprendre que ce n’était pas la bonne solution, ces derniers temps. « Je ne peux pas retenir les messagers plus longtemps, ce n’est pas correct de ma part. Tu sais où me trouver, si tu veux me voir. » Je souris de façon provocatrice et remets ma capuche sur ma tête avant de faire demi-tour. Cela m’arrange bien de prendre la fuite maintenant, avant que les choses ne dérapent. J’ouvre la porte et baisse la tête pour que les gardes ne voient pas le feu de mes joues, pourtant caché par ma capuche. « Pouvons-nous y aller, Majesté ? » J’acquiesce et les suis en chemin inverse, avant de m’approcher de mon cheval sur lequel je monte. Un bref regard en arrière et j’observe les Messagers encore regroupés devant le Drôme. Ils chuchotent et je sais très bien quel est le centre de leurs discussions : Màebh. D’une voix forte, je lance, pour dissiper le malentendu : « Je vous remercie de votre patience, continuez à travailler dur. N’ayez crainte pour Màebh Graceford, il ne lui arrivera rien : une affaire urgente à lui confier, rien de plus. » Cela semble les satisfaire et je les salue d’un signe de la main, lançant de lancer mon cheval au galop. L’air frais me fait le plus grand bien et je prends une grande inspiration en me demandant quand je le reverrai. Et si je dois le revoir. Les choses sont déjà allées trop loin et on doit absolument s’en tenir là. N’être qu’un messager et son Roi, comme au premier jour. Le premier jour, ce jour où je n’étais encore qu’un prince et que je ne me souciais guère du jour où je deviendrais Roi. Ce jour où il s’est présenté devant mon père alors que je parlais avec Cellie et d’autres filles du château d’un air joyeux. Je me suis tue et l’ai regardé approcher, intrigué par ses cheveux blonds et son regard joueur, sa façon pourtant de rester modeste et réservé. Un seul regard, et Màebh faisait partie de ma vie. Comment puis-je l’en rayer, simplement pour me préserver d’une souffrance qui ne devrait pas avoir lieu d’être ?

(en fait c’est chaud de faire ça au drôme, du coup si tu veux continuer le rp, màebh peut venir au château le soir même par exemple, où il y aura moins de passage. et puis ils ont le temps de stresser chacun de leur côté. rien n'empêche de le continuer à la suite même si ça se passe ailleurs :arrow : )



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MessageSujet: Re: there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh   there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh EmptyMer 8 Jan - 15:14



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Feat Màebh & Halbarad.

I've been wasting all my time with the devil in the details. And I've got no energy to fight, he's a fucking pal of mine. The devil in the details. He's fixing up to take a bite. I don't see the point in trying, I've got the devil in the details. He's gonna teach me wrong from right, that fucking pal of mine. The devil in the details, I'm gonna dance with him tonight

La peur d'avoir dit quelque chose de mal me tordait les tripes à un tel point que je croyais manquer de perdre connaissance. Je n'avais jamais connu une telle tension, une telle attente. Le sentiment d'insécurité et d'incertitude qui me vrillait le corps et l'esprit était le plus insupportable que je n'avais jamais connu et j'aurais aimé pouvoir faire quelque chose pour m'en débarrasser. Mais il persistait, il ne cédait jamais au calme, au semblant de confiance en moi que j'aurais pu avoir. Non. J'étais terrifié, apeuré devant cet homme qui pouvait décider de mon sort à n'importe quel moment. Sa réaction était aussi imprévisible que le vent en hiver, que la mort lors des derniers jours. Je pouvais finir dans ses bras tout comme je pouvais être lancé dans un cachot jusqu'à ma mort. Quel était le prix à payer pour avoir laissé s'exprimer ses sentiments ? M'étais-je condamnée à une vie entière de regrets ? Sa main dans la mienne me faisait peur tout autant qu'elle m'attirait et me donnait envie de le convoiter encore plus, sans aucunes retenues, sans avoir à m'excuser ou à craindre sa réaction. Mais pouvais-je en attendre autant de lui ? Je pouvais me fourvoyer, peut-être étais-je en train de tout briser, de le dégoûter. Je ne savais pas comment mes gestes allaient être accueillis, peut-être n'aimait-il même pas les hommes. Peut-être était-il perdu tout autant que je l'étais. Je ne m'étais jamais posé la question auparavant, on m'avait élevé comme un homme qui allait épouser une femme, reprendre l'élevage et mourir vieux après une longue vie prospère. On ne m'avait jamais parlé d'amour, et alors que je commençais à le désirer, l'image de la femme se retrouvait effacé par celle d'un homme, d'un roi. J'étais perplexe, perdu face à ce sentiment, au fait que ce soit vers Halbarad que je me tournais, un homme. Il n'avait rien de similaire à une femme, il était autant homme que je ne l'étais et je ne parvenais pas à décider si c'était bien ou pas. Avait-on le droit de ressentir de telles choses pour un autre homme ? Milles et une questions m'assaillaient chaque soir, chaque matinée. Je tentais du mieux possible de les faire taire. L'alcool était un meilleur remède que tout ce que j'avais pu essayer. Les entraînements devenaient lassant, les ballades tournaient en rond et la compagnie des autres compagnons ne me rappelaient que trop bien combien je préférerais la compagnie d'Halbarad à la leur. Alors mon corps avait commencé à se consumer, à se parfumer de cette odeur ambré qu'était celle de l'alcool. Je n'étais pas fier de cela, mais je ne le nierais pas. Nier n'était pas dans mes habitudes, et c'est ce qui nous avait mené à la situation que nous vivions à ce moment-là. Face à l'autre, face à ce qu'on avait pas pu retenir plus longtemps. Face à ce qui nous effrayait et ce dont on avait pourtant besoin. J'en avais besoin. De lui, de sa présence. Et ça me faisait peur.

"Rien de ce qui peut se passer ne nous mènera à quelque chose de bon …" Je le savais, tout ça, je ne pouvais l'ignorer. Rien de tout cela ne pouvait nous apporter une fin heureuse ou ne serait-ce qu'un peu de joie au quotidien. Nous ne pouvions pas nous afficher, et même si nous le pouvions, je n'en avais aucune envie. Nous pouvions pas en parler, les gens ne comprendraient pas et nous rappelleraient que trop bien que notre devoir n'était pas là. Mais peut-être pouvions-nous croire à un peu de bonheur, un peu de joie et de soulagement à savoir que ces sentiments trônant au fond de mon coeur et du sien étaient partagés. Que nous n'étions pas seuls face à ça, mais bel et bien deux. Et à ce moment-là, il aurait bien pu me rejeter et partir en me menaçant que je n'aurais rien fait pour le retenir. Car j'aurais au moins su. J'aurais su que ce que je ressentais n'était pas vain, qu'il y avait eu quelque chose entre nous, ne serait-ce que l'espace de quelques instants. Ce contact, sur mon torse, c'était tout ce que je désirais et s'il venait à disparaître, alors j'en ferais le deuil sans jamais rien demander en retour. Je n'en avais pas le droit. Parce qu'il était le roi, et qu'il avait autre chose à faire que d'écouter le coeur et les envies d'un simple messager. Parce qu'en ce temps là, on n'écoutait pas son coeur, que nos actes n'étaient guidés que par intérêts et devoir. Sa voix était triste et j'y décelais ce que mon coeur pleurait, ce que ma peau expirait et ce que mes mots ne savaient exprimer. Nos corps se rapprochaient, c'était contradictoire. Nous aurions dû nous reculer, faire plusieurs pas en arrière, quitter la pièce, ne plus jamais se recroiser. J'aurais pris Daeron et je serais parti, loin, très loin. Pour cacher ma honte, pour enterrer ma tristesse et ma déception, pour essayer d'oublier ma honte dans les bordels que pouvait compter Kahanor. Parce que je ne pouvais décemment penser rester à Aubétoile si je ne pouvais plus côtoyer Halbarad ou la famille royale comme j'avais pris l'habitude de le faire. Parce que si l'on me retirait cette relation avec lui, autant tout laisser tomber. Mais nos corps continuaient de se rapprocher, nos torses se frôlèrent et j'eu l'impression de tout oublier qui pourrait nous entourer. Plus rien n'avait d'importe. Juste nos visages qui se rapprochaient, trop vite pour l'arrêter, trop lentement pour me contenter. Je sentais son coeur dans sa poitrine, son souffle sur mon visage, le sang taper dans ses veines. Mon corps, en total échos, ne pouvait être plus proche de lui et pourtant j'aurais pu vouloir l'être encore plus, toujours plus. Puis un bruit, la porte qui s'ouvrit, une claque en plein coeur alors que je regardais, le coeur battant, Halbarad me jeter un regard dès plus incendié. Je ne compris pas tout de suite mais lorsque mon regard se posa sur le messager qui s'excusait d'interrompre notre échange, je compris. Mon corps se détendit alors qu'intérieurement le soulagement m’assomma. "Pourquoi faut-il que ça arrive ? Pourquoi toi et moi ?" cette phrase marqua la fin de mes espoirs. Pourquoi lui ? Pourquoi moi ? Je n'avais pas de réponses à cela, je n'en avais jamais eu et je n'en aurais jamais. Peut-être les Neufs jouaient-ils avec nos coeurs comme avec de vulgaires marionnettes ou peut-être n'avaient-ils rien fait et que tout ceci n'était qu'un horrible cauchemars, un rêve doucereux faisant miroiter des désirs que j'aurais voulu ne jamais connaitre pour ne jamais avoir à faire face à cette situation. "Je l'ignore..." murmurais-je dans un souffle alors que je suivais Halbarad prendre le chemin de la sortie d'un pas rapide. Je sentis mes épaules s'affaisser, les battements de mon coeur s’amoindrir et ma gorge se nouer comme le faisait mon destin.

Mes ses pas s'arrêtèrent, son corps se retourna et je ne compris pas tout de suite ce qui se passait. La réalité me frappa de plein fouet lorsque ses lèvres s'abattirent sur les miennes rapidement, comme si ce n'était que de cette manière que ça aurait pu se faire. Rapidement pour ne pas douter, pour ne pas y fuir. La surprise passé, mes mains vinrent se poser sur ses côtes alors que je le laissais mener le baiser comme il lui convenait de le faire. Je ne voulais pas laisser cette rage en moi prendre le dessus et exprimer tout ce que j'aurais voulu exprimer à ce moment-là. Je ne voulais pas l'étouffer sous une passion trop brûlante pour qu'il puisse l'accepter. Je ne parvenais pas à réaliser ce que nous faisions, que nous étions réellement en train d'échanger un baiser. Un baiser plein de passion, d'empressement, de désir avoué. Mes doigts caressèrent son dos et ses hanches, mes lèvres caressant les siennes, je priais pour que ce moment ne cesse jamais. Mais l'air vint à manquer et mon souffle chaotique vint s'écraser contre ses lèvres rougies et chaudes alors que nos front se rejoignirent naturellement. Je gardais les yeux quelques secondes avant de les rouvrir, détaillant de mes orbes couleur bouteille le visage surpris et pourtant magnifique d'Halbarad. Nous l'avions fait, nous ne pouvions pas retourner en arrière. Mais, et maintenant ? Ses doigts sur ma nuque, caressant la peau tremblante, me faisait perdre le fil du temps. "Ça ne doit jamais se savoir … Tu m’entends ? Jamais." déclara-t-il finalement. Je relevais mon visage et approuvait d'un signe de tête. "Entendu." lui répondis-je sans même ressentir l'envie de le contredire. Non, personne ne devrait jamais le savoir. Personne.


± ± ±


Les questions avaient fusé de toute part une fois que le bruit des sabots du roi et de ses gardes avaient finis d'emplir le Drôme et les alentours. Pourquoi le roi était-il venu en personne ? Quel était cette affaire importante ? Avais-je fait quelque chose de travers ? Pourquoi ne semblais-je pas y porter plus d'importance ? J'avais fini par envoyer paître les derniers curieux, trop épuisé par les évènements survenues un peu plus tôt. J'avais scellé Daeron et j'avais talonné de toute mes forces en prenant garde à ne pas blesser l'étalon. J'avais senti dans sa façon de galoper quelque chose de nouveau, de plus rassurant. Oui, je ne prenais pas la route pour fuir. Je la prenais pour mieux revenir, pour pouvoir mettre les choses en ordre dans ma tête. Faire le point, loin de toute l'agitation du Drôme. Alors je m'étais arrêté dans les plaines d'Ultear, près d'un point d'eau. J'avais laissé Daeron se reposer en s'abreuvant et je m'étais assis dans l'herbe, tordant entre mes doigts les brindilles qui traînaient au sol. La situation n'était pas plus claire, rien ne l'était en réalité. Tout ne faisait que se compliquer, mais je ne le regrettais pas. Non. Je ne regrettais pas ce baiser, je ne regrettais pas cette promesse de silence et je ne regretterais pas mes geste lorsque je retournerais au château, montant les marches pour aller rejoindre celui que je ne verrais jamais plus comme un ami,mais comme un amant. Un amant qui ne pourra jamais être autre chose que cela, car il ne pouvait en être différemment.

La lune était haute dans le ciel et les rumeurs commençaient à se faire moins présente dans les couloirs du Drôme. Le dortoir se remplissait alors que je me débarrassait de mon vêtement pour en enfiler un propre, ne songeant pas à rester au Drôme une seconde de plus alors que tout en moi hurlait de partir, de franchir les dernières limites, de me rendre au palais pour pouvoir le rejoindre. J'attrapais ma cape et sorti du dortoir sans un mot. J'entendis quelques personnes chuchoter quelques propos sur mon passage alors que je descendais les escaliers et traversais la cours pour me rendre à l'écurie. Je scellais Daeron, passais ma main dans sa crinière, rabattait la capuche de ma cape sur ma tête et enfourchais la bête. Son galop soutenu me mena jusqu'aux écuries du palais où j'attachais Daeron avant de me diriger vers le palais en lui-même. Mes pains traversèrent le hall, montèrent les nombreux escaliers. Je croisais des servantes, des serviteurs, attelés à terminer leurs tâches de la journée avant de pouvoir s'octroyer un peu de repos. Je les dépassais sans leur accorder un seul regard, ils firent de même. Mes pas me menèrent bientôt aux portes qui me séparaient d'Halbarad. Un garde m'arrêta et je relevais le visage pour lui dire, d'un air agacé: "Le roi me demande. A force, vous devriez me connaître, non ?" dis-je d'un ton sarcastique. Un souffle moqueur apparu sur le visage du garde qui ouvrit la porte avant de la refermer derrière moi.

Le coeur aux aboies, je ne savais pas trop ce que je faisais réellement là. En fait, je réalisais à peine ce qu'il s'était passé et pourquoi j'avais envie d'être là. J'avais besoin de le voir. Je rabaissais la capuche qui obstruait mon visage et posais mon regard sur Halbarad. "Je ne te dérange pas ?"


©flawless
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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh   there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh EmptyJeu 9 Jan - 11:13

sa seule présence, quelqu'en soit la nature, suffit à apaiser ton coeur obsédé à l'idée d'être aimé.

theme song. « Je ne te dérange pas ? » Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres, tandis que Màebh baisse sa capuche. Assis sur le rebord de mon lit, je joue nerveusement avec mon épée qui repose sur mes genoux. « Tu sais très bien que non. Je ne pensais pas que tu viendrais. » Pas aussi vite, du moins. Et quelque part, j’en suis ravi. J’appréhendais tellement le moment où je le verrais que je n’ai même pas eu le  d’avoir peur. Le souvenir de ses mains sur mon corps fait battre mon cœur tandis que je m’approche d’un pas gracieux de lui, le regard provocateur. Je lui tourne autour et mes lèvres s’approchent de son oreille. « Est-ce que tu as aussi peur que moi de ce qui est en train d’arriver ? » Je me plante devant lui et croise les bras sans cesser de sourire, même si je n’en mène pas large. Chaque seconde qui passe, je pense à sa façon de me toucher et de me regarder ; sensation exotique qui m’était jusque-là inconnue et dont les hommes parlent comme du plus grand des bonheurs, et des hommes des dieux comme le pire des leurres.  « Je ne sais même pas si je dois m’excuser ou non, ce que je dois dire ou faire. Il faut que je t’avoue que ça me fait encore plus peur que de me battre à mains nues contre une armée d’Engeances affamées et invincibles. » Et c’est peu dire. Et puis ça devrait être interdit de ressentir quoi que ce soit, d’agir de la sorte. Si cela venait à être public, je n’ose imaginer la situation dans laquelle je me trouverais. Mais chacun a un vice, non ? Personne n’est parfait, peut se targuer de ne pas avoir de défauts : tout le monde a sa part d’ombre, et la mienne s’appelle Màebh.  Mes jambes tremblent, je sens mon souffle accélérer. Comment on en est arrivé là, je n’en sais rien : tout est allé beaucoup trop vite. Je me revois dire à Aurore que je ne succomberais jamais à quelque chose comme l’amour ou le désir, et me voilà comme un petit garçon qui ne peut réfréner ses pulsions. Mais je sens que les choses changent et que mon cœur commence à se rouvrir doucement. Panser des plaies encore jeune, avoir confiance de nouveau, grandir, se battre, accepter la souffrance comme j’accepte la vie et la mort. Aurore avait raison, Màebh ne fait que confirmer ce en quoi j’ai voulu croire sans y parvenir. « C’est un jeu dangereux auquel on n’a pas droit de jouer. Mais … »

De nouveau, mes lèvres s’approchent des siennes. Avec une douceur qui trahit ma solitude et mon besoin d’affection, mais également cette tendresse et ce désir que je ressens pour Màebh. Tendresse qualifiée d’immorale et d’inhumaine. Deux hommes ? Quelle horreur, s’exclameraient tout un chacun. Et pourtant, je ne me sens pas plus sale que lorsque j’ai embrassé Aurore. C’est beau, c’est agréable. Je n’y vois pas là la moindre perversion, plutôt un besoin d’aimer et d’être aimé, expériences de la jeunesse que tout le monde connaîtra un jour, quelque que soit son rang social. Mes mains caressent son cou, ses épaules et son dos, avec envie. Si tout doit s’arrêter ensuite, autant profiter de l’instant. Personne ne sera jamais au courant, alors pourquoi avoir peur ? Mes lèvres quittent les siennes et se posent dans son cou, avant que je le relâche. Je souris et recule jusqu’à mon lit au bord duquel je m’assois. « Tu es sûr que tu n’acceptes pas uniquement parce que tu as peur des représailles si tu venais à me repousser ? Tu sais que tu fais partie des gens qui n’ont pas à avoir de me dire ce qu’ils pensent. » Je préfère être sûr. Peut-être que je préfèrerais qu’il me dise que c’est le cas, et que je le renvoie au Drôme où lui comme moi passerions à autre chose. Pourtant, rien ne l’obligeait à venir ici ce soir et il l’a quand même fait. C’est une voie sans issue qui s’étend devant nous et bien que j’essaye de voir plus loin, un gigantesque mur me cache la vue. Je change momentanément de sujet en demandant brièvement : « Est-ce que tu as des nouvelles de ton père ? » La dernière fois qu’on avait évoqué le sujet, Màebh venait de le voir alité et mal en point. Qu’en est-il aujourd’hui ? Souffre-t-il encore de cette situation ? Mon sourire s’efface et mon visage reprend un air sérieux, tandis que de ma main, je joue avec le bois du lit trop grand pour moi. Enfant, j’étais terrifié à l’idée de dormir seul ici. Une des caméristes disait que c’était normal de laisser pleurer un petit et que ça le forgeait. Mais ma mère s’était réellement énervée contre elle, le menaçant de la renvoyer du château si elle me laissait verser une seule larme, en proie aux pires cauchemars qu’un enfant puisse faire. Alors je courrais à travers les couloirs, suivi par les gardes qui s’inquiétaient de savoir où un garçonnet pouvait aller comme ça en pleine nuit, et je me réfugiais entre mes parents dans leur lit aussi grand que le mien. D’un signe de la main, j’invite Màebh à s’installer à mes côtés sur le lit.

©alaska
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MessageSujet: Re: there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh   there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh EmptyMer 15 Jan - 17:22



there is no worse death than the end of hope
A la vérité je n'avais jamais eu la moindre idée de ce qu'allait être ma vie une fois le pas de ma demeure franchie. Je tournais le dos à tout ce qui avait été crée et fabriqué pour moi. Je ne m'en étais même pas voulu. Non, cela m'avait semblé si naturel, si évident. Je n'aurais jamais pu resté plus longtemps entre ces murs étouffants, parmi ces personnes présentes uniquement pour s'attirer les faveurs de la famille la plus apte à éduquer et élever les meilleurs chevaux de tout Cahoridie, de tout Kahanor. J'aurais pu être un jeune homme prétentieux et ne m'intéressait qu'à l'argent que pouvait me rapporter un tel commerce. Mais je n'aurais jamais été heureux. L'idée même que je puisse vivre dans une notion telle que le bonheur m'avait toujours été abstraite. L'on n'apprenait pas aux enfants à être heureux, on leur apprenait à suivre le chemin tracé, à faire comme on leur avait dit de faire. D'être qui ils étaient destiné à être. Mais je n'avais jamais été un Graceford, un héritier pur et dur de la branche principale et unique de cette famille qui n'avait de noble que la détermination et les richesses. "Tu sais très bien que non. Je ne pensais pas que tu viendrais." et à ces mots je me rendais compte d'une chose. Je n'en avais pas été sûr non plus avant de franchir les marches du palais. A tout moment, j'aurais pu faire demi-tour et courir jusqu'au Drôme pour m'enfermer dans un mutisme solennel. J'aurais oublié tout ça, j'aurais eu peur du futur, je me serais terrer comme une proie sous les sert de l'aigle. Mais je n'étais pas un vulgaire faisan. Je refusais de l'être. "Je ne le pensais pas moi-même." Je ne le pensais pas, car tout ce qui s'était passé et tout ce qui promettait de se produire me faisait peur. Avions-nous le droit de faire ça ? Est-ce que j'avais le droit de m'attacher si vite à une personne comme Halbarad ? Je l'ignorais. Et dans mon ignorance je m'en accordait le droit. Je me donnais la possibilité d'être attiré par lui, de convoiter sa présence, de désirer son corps contre le mien et ses mots se mélangeant à mes songes.

Halbarad se leva du lit sur lequel il était assis et s'approcha de moi. Son corps se rapprochant fit battre mon coeur plus vite, mes poumons voulurent plus d'air, encore un peu plus, pour pouvoir survivre face à l'afflux de chaleur dans mon corps, dans mon esprit. Mes yeux le scrutèrent, le dévorèrent du regard alors que je me découvrais une facette de moi-même que je n'avais jamais soupçonné. Je ne m'étais jamais cru capable d'un tel désir de vivre, d'une telle passion pour quiconque. "Est-ce que tu as aussi peur que moi de ce qui est en train d’arriver ?" son souffle chaud contre mon oreille provoqua un frisson que je ne pu camoufler. Je fermais les yeux quelques instants, réfléchissant à sa question. Oui, j'avais peur, c'était un fait. Mais je n'avais pas peur de ça, de ce qui se passait dans mon coeur, dans ma tête et mon corps. Non. Je n'avais pas peur de lui ou de ce qu'il pourrait penser de tout cela car désormais j'avais la certitude que Halbarad ressentait les même choses. Non. J'avais peur des autres, j'avais peur de devoir à jamais me cacher de leurs yeux et d'un sens c'est tout ce à quoi je pouvais aspirer. Car Halbarad était le Roi, que j'étais son messager, qu'il était sur le trône de Kahanor et que bientôt une femme se devrait d'occuper sa couche. Et cette idée me remplissait de désespoir et de colère. "La peur peut être surmonté...je n'en doute pas un seul instant." lui répondis-je alors que je rouvrais les yeux sur sa silhouette face à mon corps. J'eus envie de le prendre par la taille et de dévorer son cou et ses lèvres, j'eus voulu faire courir mes mains dans son dos, sur ses hanches et son ventre. Je me découvrais des envies dont je ne me serais jamais cru capable car je ne les avais jamais connu. Jamais une femme ne m'avait procurait autant de désir, jamais une autre personne ne m'avait autant attiré. Il avait fallut que je m'entiche du roi, le seul être qui ne pourrait jamais, au grand jamais, m'appartenir dans sa totalité. " Je ne sais même pas si je dois m’excuser ou non, ce que je dois dire ou faire. Il faut que je t’avoue que ça me fait encore plus peur que de me battre à mains nues contre une armée d’Engeances affamées et invincibles." mes yeux s'attardèrent sur ses lèvres lorsqu'il parla, ses mots venant caresser mes tympans de leur douce et masculine musique. "Nul besoin d'excuses lorsqu'il en va de ces choses là Halbarad. Nul façon faire prescrite, nul modèle. Il s'avère que je suis autant perdu que toi dans cette affaire-là." lui dis-je doucement, mon corps se rapprochant doucement du sien, comme si c'était la chose la plus naturelle du monde, comme si j'avais été crée pour cela.

C’est un jeu dangereux auquel on n’a pas droit de jouer. Mais … mais au diable les règles du jeu et que nos corps s'entrelacent de cette manière dont j'avais souvent rêvé. Que nos mains se rejoignent pour ne se quitter qu'au contact du regard d'autrui. Si cette aventure devait naître et  grandir dans l'ombre pour ne jamais en ressortir, je l'acceptais. Je penchais ma tête vers le jeune homme et décroisait mes bras alors que nos bouches se retrouvèrent pour se caresser et s'unir dans un bruit de souffle coupé et de gestes retenus. Mes doigts vinrent grimper sur ses épaules alors que je sentais ses mains caresser ma nuque, mes épaules et mon dos. Douce sensation que celle d'un être désiré contre soit. Puis le contacte se rompt à mon plus grand regret alors que mes paupières restèrent closes. Je sentis son souffle courir le long de ma nuque et ses lèvres parcourir la peau sensible de mon cou. Les yeux toujours clos, je penchais mon cou, pour mieux le sentir, pour mieux apprécier ce geste dont je n'osais plus rien espérer jusqu'à cette après-midi. Un grognement muet m'échappa lorsque le corps d'Halbarad se détacha du mien. Dur retour que celui à la réalité. "Tu es sûr que tu n’acceptes pas uniquement parce que tu as peur des représailles si tu venais à me repousser ? Tu sais que tu fais partie des gens qui n’ont pas à avoir de me dire ce qu’ils pensent. " mes pas me mènent jusqu'au lit où il s'est assis alors que je m'accroupi face à lui, mes mains venant se poser sur ses joues pour l'attirer vers moi. Je déposais un furtif baiser, de ceux que l'on vole à l'être aimé au recoin d'un couloir avant de repartir comme si rien ne s'était produit. "Je ne crains rien Halbarad. Si je suis ici, maintenant, c'est car j'en ai le désir, ni plus, ni moins." chuchotais-je contre ses lèvres avant de plonger mon regard dans le sien. Je me relevais pour venir m'asseoir à ses côtés. "Est-ce que tu as des nouvelles de ton père ?" mon visage se ternit sans attendre alors que je baissais la tête vers mes genoux. L'espace de quelques heures, j'avais réussi à oublier que désormais j'étais l'homme le plus âgé de la famille Graceford, que demain, si je décidais de quitter le Drôme, je serais seul gérant des écuries Graceford.  Mais en temps que Cavalier Vert, je ne pouvais prétendre à un quelconque contrôle de l'entreprise et les commandes revenaient donc à ma soeur. Je relevais la tête et regardait droit devant moi. "Il est mort..." dis-je faiblement. Je ne réalisais pas encore. Je ne voulais pas réaliser, je ne voulais pas sentir le poids de la tristesse sur mes épaules. J'en avais assez d'être triste. Je voulais être heureux. Là, maintenant. Avec lui, aussi longtemps que possible. "Je ne réalise pas qu'il n'est plus là..."    
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh   there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh EmptyJeu 16 Jan - 23:57

quoi qu'il advienne de vous, il resterait l'un de tes plus proches amis, l'une de ces personnes à qui tu confierais ta vie sans jamais hésiter.

theme song. Màebh déposa furtivement ses lèvres sur les miennes et je souris tandis qu’il déclarait : « Je ne crains rien Halbarad. Si je suis ici, maintenant, c'est car j'en ai le désir, ni plus, ni moins. » Mon cœur battait si vite que c’en était douloureux. Ce garçon était vraiment quelqu’un d’entier et il faisait partie des rares personnes à être contentes d’être ici, à mes côtés. Pas comme celles qui attendaient seulement quelque chose en retour, ravies de décamper dès que ma personne et mon rang n’avaient plus d’intérêt à leurs yeux. Je regrettai même ma question qui le blessa profondément, alors que c’était loin d’être l’effet escompté. « Il est mort … Je ne réalise pas qu'il n'est plus là... » J’écarquillai les yeux et pris sa main dans la mienne, cherchant ses yeux des miens. Màebh ne devait pas baisser la tête, ne pas abandonner face à cette tristesse qui l’envahissait. Après la mort de mon père, j’avais tellement souffert que je refusais de manger, de me lever. J’avais décidé de me perdre entièrement dans mon lit, seul endroit au monde qui me semblait rassurant … Et pourtant, en sortant de cette chambre qui me protégeait des autres, je me rendis compte que la souffrance faisait partie de la vie, et que rien ne m’empêchait d’avancer en continuant à avoir mal. « Je suis désolé Màebh. » Que pouvais-je dire d’autre ? J’aurais pu lui dire que je comprenais sa souffrance mais il le savait. Je relâchai sa main et ôtai les fourrures de mes épaules qui me tenaient trop chaud. « Il est en paix à présent. Et c’est donc toi l’homme de la famille … Seigneur Màebh Graceford. » Je tentai de sourire, cherchant tous les moyens possible pour lui changer les idées. Mais fuir la discussion n’était pas la meilleure façon de lui changer les idées, au contraire. Il fallait que le jeune homme lâche ce qu’il avait sur le cœur une bonne fois pour toute, afin de ne pas vivre dans le regret et la rancœur. « Est-ce que tu vas reprendre l’élevage de ta famille ? » m’enquis-je avec bienveillance. Bien que je n’ai pas la moindre envie qu’il parte, il me semblait normal qu’il le fasse. Or comme il avait tracé sa propre route, rien ne disait qu’il en ait envie et je savais sa sœur assez compétente pour s’en sortir. Je passai un doigt sur mes lèvres, m’appuyai contre l’une des colonnes du lit et étendis mes jambes en regardant le soleil décliner par la fenêtre. « Tu veux bien me parler un peu de ton enfance au domaine Graceford ? » L’enfance, période la plus agréable pour des parents et leurs descendants. Si seulement Màebh pouvait avoir des souvenirs assez heureux et ne jamais les oublier ! Arrêter de souffrir, c’était se laisser surpasser par ces souvenirs heureux, effaçant ainsi ceux qui vrillaient notre cœur de leur lame tranchante.

Je décidai alors de changer de sujet. Mieux valait ne pas s’y attarder davantage, mon objectif n’étant pas de remuer davantage le couteau dans la plaie. Le Tournoi approchait et j’espérais que ce serait pour lui l’occasion de se changer les idées, autant que ça l’était pour moi. « Seras-tu présent pour le Tournoi ? » demandai-je avec un sourire, excité à l’avance par les festivités à venir. Cela pouvait paraître superficiel, mais j’estimais avoir droit à un peu de répit après les tragédies passées. Quelques heures pour rire, pour profiter de la vie comme n’importe quel garçon de mon âge. Je tendis le bras et ébouriffai ses cheveux blonds, l’air taquin, sans le quitter des yeux. A ses côtés, j’avais simplement envie de jouer et de profiter du temps que j’avais pour ne penser à rien d’autre que le plaisir que me procurait sa présence. Si seulement il avait pu naître plus noble encore, vivre entre les murs de ce château depuis sa plus tendre enfance … Cela n’attirerait pas l’attention des gardes que de voir régulièrement Màebh se présenter à moi. Bien entendu, il était mon messager et c’était tout à fait normal qu’il me réclame … Or il allait falloir faire attention à ce que cela ne se produise pas trop souvent, sous peine que ça en devienne vraiment louche. « Tout à l’heure, quand je t’ai dit qu’il vaudrait mieux qu’on ne se voit pas en dehors des missions que je te confie … Je n’ai pas envie de ne plus te voir, mais … Il va falloir être prudent, et s’en tenir à la même chose que depuis toujours. Enfin je veux dire, qu’on se voit peu. » Une moue se dessina sur mes lèvres,  un peu déçu. Je préférai quand même que les choses soient claires entre nous, car j’étais le Roi et j’avais beau désirer cet homme qui n’aurait dû être pour moi qu’un messager parmi tant d’autres, jamais rien ne serait possible. Pourquoi n’étais-je pas même libre de choisir ceci ? L’éthique, les mœurs, les croyances, tout était mal fait. Des siècles d’intolérance et de fermeture d’esprit … Auxquelles je me plierais, comme tout le monde avant moi. « J’aurais aimé que ça se passe autrement. » Comment ? Je n’en savais rien. Un maigre sourire illumina mon visage tandis qu’agenouillé à ses côtés, j’enroulai mes bras autour de son cou pour l’enlacer. Je me sentais bien contre lui, à l’abri des maux de ce monde. Sa chaleur me protégeait de tout, faisait battre mon cœur blessé. J’espérais également que ma présence puisse momentanément faire taire sa peine qui ne le quitterait jamais vraiment. J’enfouis mon visage dans son cou. « Je déteste perdre mes moyens en ta présence. C’est extrêmement désagréable … Ce que je dis n’a aucun sens. » J’éclatai de rire dans son cou et le poussai un peu, joueur, sans cesser de rire. Je voulais qu'il réplique, me pousse aussi, que s'entame entre nous un jeu qui nous mènerait beaucoup trop loin, avant qu'on décide de tout arrêter, subitement, broyant entre nos doigts nos coeurs souffrants.

©alaska
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MessageSujet: Re: there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh   there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh EmptyVen 24 Jan - 13:55



there is no worse death than the end of hope
Sa main se posa sur la mienne et mes sens s’enflammèrent pour ce geste si anodin et pourtant tellement crucial. J'avais besoin de sa présence, de sa chaleur, de ses mots pour guérir, pour panser cette plaie ouverte, béante et dont le sang me griffait la peau en la mordant sans vergogne. Je sentais son regard qui cherchait mes yeux, des yeux devenus mornes et humides. Je ne devais pas pleurer. Pas pour un homme qui m'avait tourné le dos si facilement, qui m'avait renié de son coeur sans remords. J'étais son fils, la chaire de sa chaire, comment avait-il pu trouver la force de m'effacer de sa vie ? Même avec la plus grande volonté je n'y étais pas parvenu. Mais peut-être était-ce parce que je n'étais pas aussi fort que je l'espérais, peut-être que tout ça, cette carapace, peut-être que ce n'était qu'une illusion. Crée pour ne pas me donner la possibilité de me blesser plus encore. C'est cette carapace qui m'avait empêché de partir à la rechercher de Keelan, de tuer de mes propres mains quiconque se mettrait sur ma route. Parce que je m'étais persuadé que tout ça ne m'atteignait plus, que tout ce que je désirais, c'était trouver ma place et ne plus en bouger. Mais maintenant, tout perdait son sens, tout les masques vacillaient et ma propre raison hurlait de ne plus savoir quoi penser. Je ne pouvais pas fermer les yeux sur ma douleur, je ne pouvais pas tourner le dos à mes sentiments et ça me rendait faible, trop faible. J'aurais aimé pouvoir tourner une quelconque manivelle qui aurait calmé les élan désespérés de ce coeur qui battait trop vite pour une personne trop inaccessible. Halbarad ne serait jamais mien, je ne pouvais le posséder et mon seul désir d'être à ses côtés le plus de temps possible rencontrait des murs infranchissables. Peut-être aurais-je me jeter sous les sabots des chevaux lorsque ces bandits ont enlevés Keelan. Cela m'aurait épargné bon nombres de tracas.

"Je suis désolé Màebh." je mordillais mes lèvres. Que pouvait-il dire d'autre ? Dans ces moments là je savais plus que quiconque que rien ne pouvait me venir en aide. J'avais dors et déjà dû enterrer ma mère, je savais à quel point la douleur allait me vriller l'estomac et la poitrine durant encore de nombreuses semaines. Puis la douleur diminuera, et j'irais mieux. J'avais besoin de temps et mon impatience détestait ce fait. Sa main quitta la mienne et j'aurais aimé la reprendre sans attendre, pour ne pas perdre cette chaleur qui émanait de son corps et qui redonnait vie au peu de joie et d'espoir qui vivait en moi. "Il est en paix à présent. Et c’est donc toi l’homme de la famille … Seigneur Màebh Graceford." Seigneur...oui, j'étais devenu seul et unique représentant masculin de la famille Graceford. Cela signifiait-il que je devrais reprendre l'élevage, la tête de la famille comme un seigneur se devrait de le faire ? Laisser tomber tout ce qui faisait ma vie pour pouvoir remplir parfaitement ce titre ? Je n'en savais rien, c'était trop tôt, trop frais pour que je ne puisse réfléchir décemment à la situation. J'en venais presque à regretter mon rang. "Est-ce que tu vas reprendre l’élevage de ta famille ?" j'haussais les épaules avant de relever la tête et regarder droit devant moi, n'osant pas plonger mes iris vertes dans celles claires d'Halbarad, par peur de perdre mes moyens et n'être plus perdu que je ne l'étais déjà.  "Je suis un Cavalier Vert, pour pouvoir prétendre avoir les droits de reprendre l'élevage, il faudrait que je quitte les ordres...Je ne sais pas si c'est ce que je souhaite, cela signifierait quitter le Drôme, mes frères et soeurs, Aubétoile et tout ce que j'ai commencé à construire ici." et secrètement je savais ne pas en avoir la force. Plus tard, peut-être, mais certainement pas à l'heure où je tournais mon visage pour plonger mon regard dans celui de l'homme qui était l'une des seule raison pour laquelle je restais dans la capitale.   " Tu veux bien me parler un peu de ton enfance au domaine Graceford ?" mes songes partirent loin à l'évocation de mon enfance, de ces jeunes années bercés par les jeux et l'éducation. Je passais ma langue sur mes lèvres avant de plonger à nouveau dans cette époque où tout ce qui pouvait m'intéresser avait quatre patte et ne parlait pas humain. "Le domaine me paraissait immense, sans fin. Une grande demeure, puis des terres à perte de vue. De l'herbe d'un vert gourmand qui donnait envie de s'y endormir...mon père m'a très vite appris à éduquer les chevaux ou du moins à les apprivoiser. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis pris un sabot parce que j'avais été trop rapide et que par la même occasion j'avais effrayé le cheval. Ma soeur était toujours derrière mon frère et moi, à essayer de nous empêcher de faire des bêtises. Elle y arrivait plutôt bien je dois dire...Ce qui suit ne vaux pas la peine d'être raconter." je ne voulais pas parler de la mort de ma mère, de l’enlèvement de Keelan, de l'attitude toujours plus agressive de mon père.  Je voulais me rappeler que j'avais été heureux avant que les Neufs ne s'acharnent sur moi et ma famille. " Seras-tu présent pour le Tournoi ?" je le remerciais de changer de sujet et me tournais vers lui avant de lui répondre avec un sourire "J'y serais !" l'approche de ce tournoi me mettait en joie, cela faisait bien longtemps que nous n'en avions eu et c'était toujours synonyme de fête, de joie. J'avais hâte que ce jour arrive. La main du jeune roi vint ébouriffer mes cheveux clairs et un petit rire m'échappa alors que je m'échappais de son emprise.

"Tout à l’heure, quand je t’ai dit qu’il vaudrait mieux qu’on ne se voit pas en dehors des missions que je te confie … Je n’ai pas envie de ne plus te voir, mais … Il va falloir être prudent, et s’en tenir à la même chose que depuis toujours. Enfin je veux dire, qu’on se voit peu." mon sourire s'effaça en quelques instants, quelques mots qui avaient réussi à retrancher en mon fort intérieur tout les espoirs que j'avais pu fonder sur lui, sur moi, sur ce qui aurait pu être nous. J'avais eu tord. Il n'avait jamais été question que lui et moi puissions être autre chose que ce que nous étions déjà. La déception vint attaquer mes épaules que je gardais droite pour ne rien trahir de mon trouble. "J’aurais aimé que ça se passe autrement." comment avais-je pu avoir la stupidité de croire qu'il ne serait autrement ? Halbarad ne pouvait aller contre son destin, contre ce qu'il devait être et devenir. Je n'aurais jamais du quitter le domaine, j'aurais du taire mes sentiments, j'aurais du cesser de croire qu'à nous deux on pourrait peut-être changer ce cruel destin. Mais nous n'étions que deux hommes dans un monde où les rouages sont trop vieux et trop solides pour être brisés. J'aurais préféré la prison à cette situation. Ses bras vinrent s'enrouler autour de mon cou alors que son corps vint se loger près du mien. Mes bras agrippèrent son dos, plaçant mon visage près du sien. Je respirais son odeur, son parfum, ce à quoi je ne pourrais plus avoir droit avant un bon moment. Son visage vint se cacher dans mon cou et mes doigts se détendirent pour venir caresser ce dos qui en avait déjà trop subit. " Je déteste perdre mes moyens en ta présence. C’est extrêmement désagréable … Ce que je dis n’a aucun sens. "  son rire me provoqua un frisson que je pu réprimer alors que ses mains me repoussèrent légèrement, taquin. Je plongeais mes yeux dans les siens, découvrant cette lueur qui abritait mon regard depuis cette après-midi où nous nous étions embrassé dans le dortoir du Drôme. Un sourire malicieux vint s'inscrire sur mes lèvres alors que mes mains vinrent le repousser contre le dossier du lit. Grimpant sur ce lit où nous étions assis mes lèvres vinrent se plaquer contre les siennes, dévorant cette bouche que j'avais tant voulu mienne. Mes mains vinrent se saisir de ses joues alors que je vins m'installer contre son torse, mes lèvres goûtant ce fruit défendu que je ne me sentais pas coupable de déguster. Puis je quittais sa bouche, mon souffle venant me conduire jusqu'à son cou où je déposais de furtifs baisers, pour le taquiner, pour le faire languir, pour qu'il n'est plus envie de rien d'autre.  
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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Halbarad II Hammer
Halbarad II Hammerhalbarad
ɤ REGISTRATION : 13/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 1196
ɤ STATUT DU SANG : un sang aussi pur et royal que le cristal.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : les étendues ensoleillées de cahordie, la contrée et des rois.
ɤ METIER OU FONCTION : jeune roi, marionnette favorite d'un peuple qui attend beaucoup de lui.
ɤ INVENTAIRE : l'épée des hammer accrochée à la ceinture • un poignard caché dans chacune de ses bottes • la couronne sur sa tête et des fourrures sur ses épaules.

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MessageSujet: Re: there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh   there is no worse death than the end of hope. Ҩ màebh EmptyVen 24 Jan - 21:48

màebh graceford & halbarad hammer
LONELINESS DOESN'T EXIST NEAR YOU

 

 
J'en voulus à Màebh de ne rien répondre. D’accepter sans broncher tout ce que j’ordonnais, comme si il n’avait été qu’un simple pion sur cet échiquier grandeur nature qu’était notre relation alors que, comme moi, il en était le Roi. Mais mieux valait qu’il ne réponde pas. Nous savions tous les deux que ça ne durerait pas et que quoi qu’on dise, ce qu’on faisait était parfaitement interdit. Le plus douloureux serait de se convaincre que ce n’était qu’un jeu et qu’après nous être amusé un peu, nous pourrions continuer notre vie comme si rien ne s’était passé. Sans tristesse, sans regrets, le souvenir de nos lèvres jointes et de nos mains caressant le corps brulant de l’autre disparu. Je me laissai aller, profitant de la sensation de son corps sur le mien, à la fois douloureuse et dévorante. Je me sentis plus jeune et vulnérable que jamais ; découverte passionnée d’une chose à laquelle je n’avais pas droit et qui m’apporterait bien des ennuis. Des milliers de questions se bousculaient dans mon esprit auxquelles je n’arrivais pas à donner de réponse, esprit embrumé par les sensations que je découvrais tandis que Màebh déposait des baisers sur la peau tendre de mon cou. Son souffle me chatouillait, m’obligea à lâcher un rire nerveux et amusé, glissant mes doigts dans les cheveux blonds de mon ami. Qu’y avait-il de mal à découvrir la vie avec lui ? Je n’arrivais pas à me détendre, terrifié par ce trop plein de sentiments qui m’envahissait et faisait chavirer mon cœur. Chaque parcelle de mon être réclamait le sien sans que je n’arrive à avoir d’emprise sur ce que je désirais. Je le renversai sur les couvertures moelleuses et repris le dessus, mu par l’adrénaline et la fougue. J’aurais pu m’écarter, tout envoyer balader, lui dire de s’en aller. J’aurais pu m’enfuir, être lâche, résister au fruit interdit et qu’on en finisse là, au lieu de quoi j’aggravai la situation en glissant ma main sous sa tunique pour caresser sa peau. Je la fis remonter le long de son torse, un sourire provocateur collé aux lèvres, attentif à la moindre de ses réactions. Plus que je ne découvrais l’amour je me découvrais moi, découvrais l’audace dont j’étais capable. Ce qui pour moi était parfaitement inconnu et terrifiant devenait quelque chose de naturel et d’automatique. Et pourtant résidait au fond de mon cœur cette peur terrassante d’être découvert, d’être meurtri, déçu. Avais-je droit de faire part de mes doutes en un pareil instant ? Cela briserait la magie du moment, et pourtant j’avais besoin d’être guidé. J’esquissai un nouveau sourire et déposai mes lèvres sur son torse, descendant avec une lenteur extrême vers son ventre en caressant sa taille du bout des doigts pour le chatouiller un peu. Je lui rendais la pareille, à me torturer comme il l’avait fait pour que je le désire. Il avait réussi, et maintenant c’était à mon tour de me faire désirer.

Màebh avait beau être menu, c’était un homme que j’avais en face de moi et plus un enfant. Ce qui était en train de se passer, pour lui en tout cas, ne relevait plus d’un simple jeu d’adolescents en quête de sensations nouvelles. Ses bras, ses épaules, ses mains, il était adulte alors que je me sentais encore bien jeune. Et il était beau. Calme, souriant, ses yeux verts contrastaient avec sa peau pâle ses cheveux blonds. « N’as-tu pas une ribambelle de prétendantes rêvant de devenir Madame Graceford ? » soufflai-je dans le creux de son oreille, avant de la lui mordiller doucement. C’était ma façon à moi de lui dire qu’il me plaisait, bien trop fier pour l’avouer clairement. Nos tuniques avaient été négligemment jetées à nos côtés et ma peau était d’une chaleur torride contre la sienne, qui me faisait tourner la tête. Nous étions là, enlacés, à nous offrir un réconfort dont nous avions tous les deux besoins après les malheurs vécus. Màebh venait de perdre son père, tout comme moi, mais je me sentais écœurant, comme si je profitais de sa faiblesse. Je me laissai tomber à ses côtés, appuyé de façon à pouvoir regarder son visage. Il avait cette lueur triste que je détestais dans le regard, bien que je semblais avoir réussi à lui changer un peu les idées. « Il fait chaud … » lançai-je, hilare, les joues rougies par l’embarras et ma température corporelle qui ne voulait pas descendre. Je ne le quittai pas des yeux, l’observant en silence. Au cas où cela ne se reproduirait pas, je voulais profiter de cette vision magnifique que j’avais de ce garçon trop bien pour n’importe qui, moi y compris, et qui souffrait alors qu’il aurait mérité d’être le plus heureux du monde. Tout chez lui me chamboulait profondément. Mon front touchait presque le sien et je fermai les yeux, en sécurité totale auprès de ce garçon qui me protégeait autant qu’il me servait. « Tout ira bien, d’accord ? » Ma main se lova contre sa joue que je caressai avec tendresse, puis son épaule nue et la passai dans son dos pour me blottir contre lui. Ma question concernait non seulement notre relation qui avait franchi les limites du raisonnable et de l’acceptable, mais également ses problèmes familiaux, sa fatigue, sa solitude. J’espérais que ce geste simple lui apporte un peu de réconfort et de chaleur, en ces temps troublés. Je me redressai et tendis le bras pour attraper quelques fourrures posées plus loin, avant de les tirer sur nous et de glisser dessous en étouffant un rire discret.

Ainsi, nous étions protégés du reste du monde. Nous étions dans un Royaume qui n'appartenait qu'à nous, empli de mille couleurs et milles sensations nouvelles. Ce qui me semblait interdit là dehors était évident sous ces fourrures douces qui caressaient notre peau et réchauffait davantage encore nos corps en émoi. Je laissai mes mains glisser avec envie sur le corps de Màebh, descendant toujours plus bas. J'avais besoin de son aide, j'avais peur. Tremblant, incertain, j'y mettais pourtant toute ma volonté afin de provoquer en lui le même désir que je ressentais en cet instant. En réalité mon corps ne m'obéissait plus vraiment, en proie à des réactions que je n'aurais su décrire. Mes lèvres s'aventuraient elles aussi bien trop loin, sans que je ne sache vraiment si j'en avais le droit ou non. Je ne savais plus rien, et je devais arrêter de réfléchir bêtement en une telle situation. Or j'en étais incapable. J'effleurai du bout des lèvres le creu de ses reins, de ses cuisses, le coeur martelant ma cage thoracique comme si il avait voulu s'en arracher. J'aurais même pu m'évanouir, terrassé par l'angoisse et le désir. Je cherchai ses mains des miennes et les serrai pour me donner du courage, avant de franchir définitivement les limites de l'acceptable. Que les Trois me pardonnent, pensai-je en fermant les yeux. Sans doute nous traitaient-ils de monstres là haut et me refuseraient-ils la vie éternelle parmi les héros de Kahanor quand viendrait pour moi le moment de m'en aller. Cela en valait-il la chandelle ? Oui, car je vivais, là, maintenant, et il était inutile de penser à la Mort. Il y avait à mes côtés quelqu'un qui croyait en moi, que j'aimais plus que de raison et qui avait bien lus besoin de moi que la Mort. Mouvements de tête incertains, sensation déroutante dont je n'aurais su dire si elle était agréable ou non, je me laissai guider par mes émotions, aussi violentes furent-elles.
   
« Il faut que tu partes, Màebh. » soufflai-je d’une voix faible. « Ils vont commencer à se poser des questions. » Tremblant, je reculai un peu et cherchai à tâtons mes vêtements. Je ne savais par quel miracle je réussis à me rhabiller et me donner une consistance certaine devant les gardes quand le cavalier quitta la pièce, alors que je n’en menais pas large. Que venais-je de faire ? Lorsque la porte fut refermée, je me laissai tomber à genoux devant la cheminée et passai mes mains sur mon visage, avec la terrible sensation de m’être perdu en chemin. Et d’être jeune, et d’avoir envie de vivre. N’était-ce pas ce que l’on me répétait sans cesse, de vivre ? Je m’allongeai alors et observai les flammes qui dévoraient ma peau de leur chaleur, et me laissai glisser dans les bras de Morphée pour ne pas craquer. Je ne voulais plus pleurer.
 
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