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 (ONE SHOT) i choose them. over me.

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MessageSujet: (ONE SHOT) i choose them. over me.   (ONE SHOT) i choose them. over me. EmptySam 4 Jan - 13:47

I choose them. over me.


J'étais bien peu préparée à ce qui pouvait m'arriver. J'étais bien peu consciente que le monde n'était pas si noir que dans mon imagination. La Garde des Ombres. Ma famille. J'avais tant entendu parler d'eux. J'avais tant rêvé les accompagner, les rejoindre un jour. J'en avais perdu mes rêves d'enfants, mes insouciances. J'avais engendré un monstre. J'étais devenue aussi sombre que les vêtements que j'avais revêtue. Un corbeau, un arbre mort, une nouvelle funeste. Je ne savais plus qui j'étais ni ce que j'avais bien pu faire dans ce monde pour devenir une telle créature. Les ténèbres. Peut-être que j'étais malade. Peut-être que j'étais en train de mourir. Mais dans ce cas là, pourquoi n'avoir plus rien ressenti depuis sept années. Sept années d'errance. J'avais tué ma famille. Les seules personnes qui croyaient encore que je pouvais faire quelque chose de bon de ma vie. Les seules personnes qui m'avaient recueillie. Les seules à n'avoir jamais pensé que j'étais une bâtarde. Qui m'avaient élevé comme leur propre fille et qui c'était donné tout le mal du monde à faire en sorte que je ne souffre jamais de ma situation. Je les avais tué. De sang-froid. Sans même réfléchir. J'étais passée à l'acte sans m'en rendre compte. Comment est-ce possible ? Se réveiller, du sang sur les mains, un poignard dans la paume, et se demander comment on en est arrivé là. J'avais peur. Peur de moi-même. Et j'ai pensé que jamais je ne pourrais retrouver le pardon de quiconque. Que j'étais faite pour mourir à mon tour. Je n'ai pas voulu me suicider. Oh non. Cet acte était beaucoup trop lâche et je préférais souffrir le martyr en attendant la mort que venir la chercher. J'avais arpenté les bois, la forêt sombre de Pestebois, les ruelles puantes des villages de Forteterre, les écuries humides du Nord. Je n'avais jamais prié les dieux. Jamais en dehors de cette nuit là. Et le regard de Robb. Je ne pourrais l'oublier. De ce que j'ai entendu dire, nos parents avaient été tuées par des inconnus, et je m'étais enfuie. Il était trop bon pour moi. Trop bon pour qu'on finisse ensemble un jour. J'aurais tant voulu être à ses côtés, dans ses bras, être sa femme, la mère de ses enfants. Mais la vie en avait décidé autrement. La mort également. Nous n'étions tout simplement pas fait pour être ensemble. Deux âmes sœurs en perdition sans jamais se rencontrer. Peut-être n'étions-nous que des inconnus. Deux êtres qui n'auraient jamais dû se retrouver.

J'avançais loin des feux de camp. Loin de ceux qui m'avaient accueillie à bras ouverts. Je ne me sentais pas bien et j'avais besoin d'être un peu seule. Je contemplais l'ancienne splendeur des lieux depuis mon arrivée à la Garde. Je ne m'en lassais jamais. C'est en regardant Korbund que je m'imaginais à quel point la cité devait être belle avant l'arrivée des Engeances. Je me demandais si ça n'étais pas trop dur de regarder son ancienne demeure, en ruines, et pleine de créatures plus hideuses et détestables les unes que les autres. Et puis j'ai baissé la tête, regardant mes pieds avancés un peu plus loin encore, s'éloignant tellement que la lueur des feux de camp n'était plus perceptible. La créature ici, c'était moi. J'avais du mal à croire que je pouvais être heureuse de nouveau. Etre ici. Avec eux. C'était une seconde vie. Un renouveau. Une seconde chance. Mais pourquoi me la donnait-on ? Je n'avais pas la moindre légitimité à faire quelque chose de bien. J'étais une meurtrière. Et puis je repensais aux autres novices. Des voleurs, des violeurs. Des meurtriers. La seule différence entre eux et moi, c'est que j'étais venue de mon plein gré. Que je n'avais pas été arrêtée pour mes actes. Et que personne n'était au courant du monstre qui sommeillait en moi.

Je sentais mon cœur battre se serrer en pensant que je pourrais peut-être, un jour, leur réserver le même sort qu'à mes parents. Et puis je repensais aux moments passés avec Aryak. Il m'avait redonné confiance en moi. M'avait aidé à reprendre le dessus. A penser à des choses plus douces. Il était ce que je n'étais pas. Un homme de confiance. Je me souvenais de la nuit où il m'avait sauvé de ces violeurs, ivrognes. Ils n'avaient pas eu le temps de me faire grand chose, mais le traumatisme avait été présent pendant plusieurs jours. Je n'ai jamais pu remercier Aryak de la meilleure façon qui soit. Au lieu de ça, il m'a donné bien plus de raisons de le remercier à nouveau. Je n'ai jamais rien fait pour lui. A part le libérer de ma présence en m'engageant dans la Garde. En prenant le noir. Ce noir qui était si présent ce soir. Comme si les ténèbres avaient refait surface. Je grelottait en sentant une légère brise dans mon cou. Je relevais mon capuchon sur ma tête pour ne plus avoir froid. Puis les cris d'un loup se sont fait entendre. Un hurlement si fort et si poignant. La bête n'était pas loin. Je sortais mon poignard, ayant laissé mon arc et mes flèches au campement, au cas où. Je pouvais presque entendre sa respiration. Un râle de détresse.

J'observais les feuilles sur le sol, certaines étaient tachetées de sang. La pauvre créature était blessée. J'avançais un peu plus rapidement et l'entendit couiner. C'est là que j'ai entrevu sa fourrure. Elle était blanche, salie par les épreuves. Allongée sur le sol, la patte en sang, elle tentait de se mouvoir mais ne pouvait presque pas bouger. Je m'approchais, lentement maintenant. Elle tourna la tête et me montra ses crocs. Ce n'étais pas un loup, mais une chienne, apeurée par ma présence. Elle voulait se défendre, mais ne pourrait rien faire. Je lui montrais mes mains, posait le poignard au sol et m'approchait de nouveau en m'abaissant, presque à genoux. Elle était si belle. Ses yeux cherchait de l'aide. J'enlevais une bande de tissu que j'avais attachée autour de ma taille en guise de ceinture avant de la poser délicatement sur la patte de l'animal. Elle avait posé sa tête, continuant de couiner, mais se laissant faire. J'enroulais soigneusement sa patte dans le tissu. Une fois chose faite, je voulais l'emmener avec moi jusqu'à la garde, pour qu'on l'examine. C'était un chien, mais elle avait droit à des soins comme tout être vivant. Je me penchais doucement vers elle. Et je me suis déconnectée.

C'est en sentant quelque chose d'humide sur le visage que je me suis réveillée. La chienne me léchait le visage. Je dégageais sa tête pour me relever. Il faisait toujours nuit, mais les premières lueurs du soleil n'allaient pas tarder à arriver. Je me frottais les yeux. En les rouvrant je pu observer un véritable carnage. Un homme, lacéré, éviscéré, gisait devant moi. « Non. Non pas encore. » Les larmes commençaient à couler sur mon visage, que je prenais dans mes mains. Et puis je les ai regardé. Il n'y avait pas de sang. Rien. Je cherchais mon poignard, il était au même endroit que lorsque je l'avais posé, quelques heures auparavant. Aucune tâche rouge. Je tournais la tête vers l'animal. Elle était rouge. Un rouge vif, qu'on ne peut voir que rarement. Lorsque l'on creuse au plus profond de la chair. Elle me léchait de nouveau le visage. Tout ce qu'elle avait fait, c'était se protéger. Nous protéger. Je la prenais dans mes bras, sans vraiment comprendre pourquoi tout c'était passé comme ça. Pourquoi est-ce que je n'avais rien vu. Encore une fois. Tout était si flou. J'étais perdue. Mais persuadée d'une chose, cette chienne était ce qui me rattachait à la vie. A mon passé. A mon avenir. Elle était aussi noire que son pelage est blanc. Je me relevais finalement et commençait à avancer vers la Garde. Au départ, elle ne me suivait pas, mais après le premier signe elle ne me lâchait plus d'une semelle.

Arrivée à la Garde, je l'emmenais directement à l'infirmerie de fortune, parmi les incompétents blessés aux entrainements ; ou ceux qui avaient voulu jouer les professionnels de la montagne en voulant s'enfuir en escaladant les ruines de la forteresse. « Que lui est-il arrivé ? » « Je n'en sais rien, mais soigné la s'il vous plait. Je dois parler au Lord. » Je posais ma main sur la chienne. « Je reviens vite. » Je me précipitais jusqu'aux quartiers du Lord commandant pour l'informer qu'un homme avait rôdé près du camp pendant la nuit et je lui racontais ce qui avait bien pu se passer lorsque mon esprit s'était évadé. Sans, bien évidemment, mentionner ce problème. J'observais Pleione du coin de l'œil. Cette femme me faisait peur, mais me faisait ressentir une profonde admiration. Elle écoutait l'histoire avec attention, tout en observant les autres novices se chamailler dès leur réveil. J'expliquais au Lord pourquoi il ne fallait pas tuer la bête, en quoi elle était bénéfique. Je le suppliais de la garder. « Je m'occuperais d'elle. Je sais que je ne suis que nouvelle ici, mais je vous promet de la surveiller et de prendre toutes les responsabilités à son sujet. S'il vous plait mon Lord. » Un regard interrogateur vers Pleione, et il accepta. Je le remerciais avec joie et repartais aussitôt à l'infirmerie. Elle était là, bandée, et bien sage. « Ta bête est soignée jeune fille. » « Merci. Merci beaucoup. » « Il va falloir que tu lui trouves un nom me semble-t-il. » La voix était féminine, ferme, mais douce. Je me retournais pour découvrir les yeux pleins de sagesse de Pleione. Je baissais la tête en signe de bonjour et de respect. « Je pensais la nommer Dwayline. » Hommage au Dwaylin des Neuf. Je prenais la chienne comme un lien. Une louve à l'état d'homme. Elle devenait tout ce qu'il me restait de moi.
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