Dancing, driking and to find a girl ɤ Dezou

Sohane se glissa avec délices dans l'eau chaude. Un soupir d'aise s'échappa de ses lèvres alors que ses muscles tendus par les semaines de chevauchée et de nuits à la belle étoile. Si elle aimait particulièrement être sur les routes, elle appréciait néanmoins parfois le confort que pouvait offrir les auberges et la joie de dormir dans un vrai lit. Actuellement, cela dit, c'était le plaisir simple de pouvoir savourer un bain chaud après des semaines passées à se débarbouiller à l'eau glacée des rivières qui la rendait heureuse. Elle observait d'un air absent les volutes que la vapeur formait en s'élevant dans les airs, pensant vaguement à ce qu'elle devait faire ensuite.

Elle venait de rentrer de presque deux mois d'une mission d'escorte d'une caravane qui avait parcourut le Royaume dans sa quasi totalité durant l'été et la fin de l'automne avant de revenir à son point de départ, la capitale, chargée de différentes marchandises à revendre ensuite. Sa bourse, à elle, avait aussi triplé de volume.

Il faudrait qu'elle passe par Tamarang et le Siège des Sombrelames, ne serait-ce que pour rendre visite à son maître. Mais cette perspective ne l'enchantait pas vraiment... La tueuse ne reconnaissait aucune autorité dans les membres du Conseil, était très souvent en désaccord avec eux et elle savait déjà à l'avance que devoir affronter encore les regards méprisants ou les critiques de ceux qu'elle croiserait allait l'agacer à un plus haut point. Sohane n'était pas réputée pour sa patience, loin de là. Elle adorait son maître, l'une des rares personnes avec qui elle se sentait pleinement en confiance le seul qui savait modérer son caractère enflammé. Mais elle ne prétendrait pas devant les autres de se plier aux exigences ou au mission qui ne lui convenait pas. Il lui fallait aussi changer les fers d'Eclipse, son étalon, et elle voulait s'acheter un nouveau poignard. Elle en avait perdu un lors d'une échauffourée au détour d'un chemin et elle n'avait pas trouvé une autre arme qui lui convienne. Sohane ne doutait cependant pas de trouver son bonheur à Aubétoile.

A regret, Sohane finit par quitter l'eau qui refroidissait de façon dramatique et enfila des vêtements propres -encore un plaisir simple qu'elle apprécia à sa juste valeurs. Attrapant son sabre qu'elle attacha dans son dos, l'assassin quitta la chambre qu'elle occuperait dans les quelques jours à venir pour descendre dans la salle commune de l'auberge et s'installer à une table un peu reculée, qui avait l'avantage de lui offrir une vue sur l'ensemble de la pièce.

Quelques habitués se trouvaient là, mangeant et buvant au rythme de conversation animées auxquelles elle ne prêtait aucune attention. L'aubergiste déposa devant elle un repas fumant qu'elle attaqua avec grand plaisir, après l'avoir remercié d'un hochement de tête.

Elle venait de décider que ses obligations pourraient attendre une journée. Aujourd’hui, elle comptait prendre du bon temps. Et à croire que les Dieux, quels qu'ils soient, prenaient plaisir à se mêler de la partie, son visage se décora d'un sourire quand elle reconnut la personne qui venait de passer les portes de l'auberge. Grand et charpenté, tout en lui criait son appartenance à la Guilde des Sombrelame, de sa démarche fluide à ses réflexes infimes, comme sa position de garde qui pourtant discrète, n'en était pas moins parfaite. Elle darda ses yeux clairs sur Dezial, sachant parfaitement qu'il sentirait son regard posé sur lui. Le hasard ne pouvait pas mieux tomber en lui envoyant un de ses rares pairs qui l'appréciait et qu'elle estimait en retour. Dezial avait beau siéger au conseil, les huit années qui les liaient semblaient bien plus forte qu'un statut dans leur Guilde. Et que Dezial, ami ou non, soit l'un des membres les plus influents de la Guilde ne la rebutait pas pour dire son fond de pensée.

Le sourire de la brune s'accentua quand elle croisa enfin le regard de son ami, qui se dirigea vers elle.

« Si on m'avait dit que tu serais la première personne que je verrais à mon retour, je me serais préparée avec plus de soin », fit-elle un brin moqueuse en invitant l'homme à s'asseoir en face d'elle. Sa fin d'après-midi serait sûrement beaucoup plus intéressante à présent.

♫ La rumeur est partie d'ici
Non loin du village et puis du pays ɤ

Le tournoi du roi aurait pu être une bonne chose. Il aurait dû être une bonne chose. Le peuple avait attendu ça avec impatience. Voir les meilleurs chevaliers arriver des quatre coins du continent pour combattre et ainsi prouver lequel d'entre eux était le meilleur. A chaque fois il est promis, du sang, des larmes, de la joie et des combats épiques. Nombreux sont ceux à attendre ce genre d’événements, tant pour voir ces fameux combattants que pour faire des rencontres. Après tout, quelle demoiselle n'a pas un jour rêvé qu'un preux chevalier vienne leur demander ses faveurs, afin de combattre en son nom, l'espoir de faire de sa dame la reine d'amour et de beauté de ce jour faste ? Quel chevalier n'a jamais rêvé de faire la rencontre de sa future dans ce genre de rassemblement ? Il y avait aussi les escrocs qui attendaient ce genre de fête, pouvant détrousser, arnaquer puis parier sur certains combattants. Oui, rares étaient ceux que les tournois laissaient indifférents.

Et pourtant … Ce jour qui devait être un jour de fête fut gâché par un événement tragique, horrible même. Voyez-vous, l'on avait essayé d'assassiner le roi, en plein jour, devant tant d'yeux. Fort heureusement, Dezial n'était pas un simple combattant, si bien qu'il put tirer un couteau qui vint s'enfoncer dans la gorge de l'assaillant le stoppant net dans sa démarche. Comme si cela ne suffisait pas, il s'avérait que l'homme était en fait un Sombrelame, et pas n'importe lequel puisqu'il faisait parti du Conseil. Mais … Cela n'avait aucun sens aux yeux du maître d'armes … Pourquoi ferait-il cela ? Le plus étrange était le fait qu'il avait disparu un certain temps, avant de réapparaître ainsi aux yeux de tous. Lui qui était reconnu pour être des plus méticuleux … Cela ne lui ressemblait pas. Cependant, lorsque les premières voix s'élevèrent, l'homme comprit. Le but n'était pas de tuer le roi non, cela était bien plus vicieux que cela. Après tout, l'adolescent était gardé par l'élite militaire du continent, en plus d'être entouré de deux dangereux Sombrelames. Oui, l'idée était ailleurs, et … Sans doutes était-elle de donner un prétexte à une guerre ouverte entre le royaume et la guilde de l'ombre, laissant ainsi ces deux camps passablement affaiblis, et ainsi faire d'eux des cibles faciles. Mais dans quel but ? Il n'y avait qu'une raison à cela, un ennemi dangereux, très dangereux, rôdait dans les ténèbres, attendant son heure de gloire. Mais qui donc ? Phinéas ? Sûrement, mais, il n'avait pas d'armées à proprement parler, et, si les Stormrage se levaient, ils seraient sans nuls doutes stoppés. Mais qui d'autre ? Sigmar ? Aurait-il déjà formé suffisamment de disciples pour se lancer dans une telle bataille ? Oui … Cet homme avait depuis longtemps dépassé l'entendement humain. Si c'était lui l'ennemi, Dezial devait ruser, et c'est ce qu'il fit. Prétextant connaître cet homme qui se disait ouvertement ennemi des Sombrelame, il ne pouvait ainsi être qu'un appât. Il se proposa même de rencontrer le conseil pour discuter de tout cela. Dans le même moment, il envoya son cousin réunir le Conseil pour une réunion de crise. Suite à quoi, le maître d'armes dû tout faire pour arrondir les angles. Il retrouva son neveu avec qui il discuta, principalement du problème, tentant de le convaincre de ne pas déployer ses armées avant son retour, le tout en lui promettant une entrevue avec un des membres du Conseil. Chose à moitié vraie, en effet, il était prévu que le jeune roi rencontre Morrigan, sous ses directives. Suite à quoi, il fut décoré du titre de « Protecteur de la Couronne », chose qu'il n'appréciait qu'à moitié. Cependant, pour être certain que tout se passe bien lorsqu'il partirait, notre ami dû dévoiler son lourd secret à sa chère sœur. Cela se passa plus ou moins comme il l'avait imaginé, pas vraiment bien. La reine n'apprécia pas vraiment avoir été bernée tant de temps même si, en un sens elle comprenait le secret et ce que cela impliquait, et finit par promettre s'occuper des idées de son fils.

Les préparatifs enfin terminés, il restait quelques jours à l'assassin pour trouver des informations. Le temps qu'Adrian joigne Tamarang, que l'information circule, et que son subalterne vienne ramener son arme, quelques jours se seraient passés. En plus de quoi, lady Hedwige devait elle aussi prendre ses dispositions pour ce voyage. Cela laissait beaucoup de temps au maître d'armes. Alors, l'idée qui lui vint tout naturellement l'idée d'arpenter les tavernes et auberges. Peut-être quelqu'un aurait-il vu ou entendu quelque chose. Peut-être quelqu'un savait … Vous n'imaginez pas tout ce que l'on peut apprendre dans ce genre de lieux. C'est ainsi que beaucoup se renseignent sur la cible de leur contrat avant de passer à l'action. Dans cette quête, le trentenaire s'était montré prudent, et de fait, lourdement armé. A sa ceinture pendaient ses deux lames jumelles, tandis que de partout étaient dissimulés de fines lames, principalement pour le lancer, mais tout autant utile pour des attaques éclairs et mortelles.

Dans un premier temps, ses recherches ne donnèrent rien, jusqu'à ce que, le second jour, il fit une rencontre qu'il ne pensait pas possible en de telles circonstances. Une rencontre qui lui permit de souffler, de retrouver le sourire et ainsi de décompresser. Quoi que l'on puisse dire sur lui, il était quelqu'un qui gardait tout en lui, ne discutait que très rarement de ses craintes et de ses malaises, préférant demeurer, aux yeux de tous, le roc sur lequel les siens pouvaient s'appuyer, oubliant parfois qu'en simple humain il avait lui aussi ses faiblesses et ses moments difficiles.

C'est à l'Auberge de l'Aube Bleue que tout ceci se passa. Il n'était pas loin de midi, et l'établissement semblait se remplir petit à petit, une bonne chose pour lui. Cependant, à peine fut-il entré que quelque chose le gêna. Dezial se sentait comme … Observé. Un sentiment des plus désagréable. Était-ce un ennemi ? Un danger potentiel ? Son regard se perdit dans la foule jusqu'à trouver l'origine de ce regard. Un fort charmant regard. Un regard qu'il connaissait fort bien, depuis de nombreuses années. Un regard de femme. D'une très belle femme. Cette femme, c'était un membre de sa guilde, une amie, et amante de temps en temps, Sohane. La belle Sohane. Quelle surprise !

Avec un grand sourire, le maître s'avança vers la demoiselle qui était seule à une table. Elle était là, à lui sourire grandement, avec beaucoup de charme. Une fois à porté de voix, elle prit les devants, expliquant, ironiquement, que si elle avait su, elle se serait montrée plus présentable. Cela le fit rire. S'installant à sa table, face à elle, il répondit entre deux sourires.

« Ahaha … Comme si tu avais eu l'intention de te préparer avec soi pour qui que se soit. En plus de quoi ... »

Avec tendresse il attrapa sa main pour la baiser, et ainsi l'attirer un peu plus vers lui, dans le but de lui susurrer quelques mots doux.

« Qu'importe ta préparation, tu seras toujours d'une grande beauté, alors n'aie crainte. »

A nouveau un doux sourire avant de relâcher sa main. D'un signe il commanda à manger et à boire, se proposant d'inviter sa consœur, heureux de ses retrouvailles. Pour lui ce serait un bout de veau et un peu de bière, quant à sa charmante compagnie, elle n'avait que choisir ce qu'elle voudrait.

« Je ne m'attendais pas à ta venue ici. Tu n'étais pas en voyage à travers tout le continent ? Ça s'est bien passé ? Et heu … Tu sais que … Qu'on a des règles, t'es pas sensée venir ici sans que je le sache Sohane. Enfin, moi … Je te connais, je te fais suffisamment confiance pour ça mais … Les autres … Il y a beaucoup de … De chieurs, alors … Autant éviter les prises de becs inutiles, qu'en dis-tu ? »

Se grattant nerveusement la tête, l'assassin finit par replacer stratégiquement, et discrètement ses lames dans la possibilité ou quelque chose venait à se passer dans l'établissement. Puis, toujours nerveusement, il reprit sur les événements passés.

« Sinon … Tu dois être au courant de ce qu'il s'est passé … Tu aurais des infos par hasard ? J'essaie d'enquêter mais … Mes conclusions ne m’amènent que vers une seule chose, et … C'est sans doutes la pire. Alors … J'espère me tromper. »

Le sourire de Sohane s'accentua alors que Dezial prenait place en face d'elle. Elle le laissa volontiers la flatter, et même si elle n'en montrait rien, les compliments du Maître assassin la touchait plus qu'elle ne voulait bien l'admettre. Peut-être parce qu'ils étaient sincères ?

« Gardes tes flatteries pour les dames de la Cour, je ne suis pas une de ces fausses pucelles effarouchées que tu côtoies sans arrêt. Je n'aime pas les manières, tu devrais le savoir ».

Ponctuant ses dires avec d'un coup d’œil appuyé, la jeune femme détourna son attention quelques instants afin de commander une tourte avant de plonger à nouveau ses yeux dans ceux de son interlocuteur. Sohane regardait toujours ceux à qui elle s'adressait droit dans les yeux, sans se soucier de savoir si cela gênait son vis-à-vis ou non. Sa nature franche et directe l'empêchait de biaiser quand elle parlait à quelqu'un et elle se plaisait à déchiffrer tout ce que l'autre exprimait sans s'en rendre forcément compte à travers le langage corporel ; un tic la bouche, un froncement de sourcil ou un regard fuyant. Bien sûr, Dezial savait depuis longtemps comment les masquer mais l'habitude de Sohane, elle, restait.

Pourtant, cette fois, son ami ne parvenait pas à cacher la ride soucieuse qui lui barrait le visage. La brune ne fit aucun commentaire, sachant pertinemment qu'elle saurait assez vite ce qui troublait à ce point le maître d'arme, mais elle se doutait que cela devait être relativement important et grave pour qu'elle le devine aussi aisément. Et comme elle s'en doutait, c'est Dezial qui reprit la parole.

Sohane éclata de rire en l'entendant parler des règles de la guilde. Il savait pertinemment ce qu'elle en pensait, des règles, et surtout de ceux qui tenaient absolument à les voir appliquer. Un son sourire prit une teinte cruelle l'espace d'un instant et son regard se durcit. « Tu sais très bien ce que je pense de tout ça. Et le premier qui a une réflexion à me faire, qu'il vienne. Je lui en donnerai à bouffer moi des règles... et de toi à moi, je pense qu'il sera moins pointilleux dans ses futures vies. »

Elle fut interrompue par le tenancier qui apportait leur plat et lorsqu'elle reprit la parole, son ton avait perdu la froideur qu'il abordait quelques instants auparavant. « Tu vas te faire des cheveux blancs trop vite si tu continues à t'inquiéter de ce genre de choses... et puis je viens à peine de revenir, je serai passée à Tamarang demain. Et pas uniquement pour voir ta belle gueule... Cela étant, la mission était plutôt sympa. J'aime bien accompagner les caravanes à travers l'empire... ».

La jeune femme coupa court son monologue. Visiblement, autre chose que les stupides règles de la guilde troublait Dezial et elle l'invita à s'en ouvrir d'un froncement de sourcil. « Non, je ne je suis pas au courant... J'viens de rentrer et je n'ai foutrement aucune idée de ce dont tu me parles. Mais pour que cela te mettes dans un état pareil, je te propose que nous montions, histoire de s'abriter des oreilles indiscrètes. Ma chambre sera aussi bien pour terminer notre repas. ».

Sans attendre de réponse, la sombrelame attrapa couverts et bière avant de se diriger vers les étages de l'établissement et pénétra dans la chambre qu'elle louait pour les quelques jours à venir. Elle déposa les mets sur la petite table qui occupait l'un des coins avant de tirer une chaise vers Dezial, tandis qu'elle-même s'installait en tailleur sur le lit. Sohane ne s'encombrait plus depuis longtemps de sentiment comme la pudeur et laisser Dezial entrer dans sa chambre pour qu'ils puissent s'entretenir en toute liberté lui semblait aussi naturel que de se vautrer sans aucun complexe pour parler de choses sérieuses.

Cette fois, Sohane ne souriait plus. Dezial ne lui avait jamais semblé aussi troublé et cela attisait sa curiosité. « Je t'écoute. »

♫ Elle s'est posée un jour ici au village
Pour conter une histoire, une pleine page ɤ

« Comme à son habitude, la belle Sohane se voulait intouchable, inébranlable, presque dénuée de sentiments. Pourtant, par sa seule venue, Dezial avait réussi à lui décrocher un sourire, doux, chaleureux et si beau. Pareille victoire se devait d'être fêté. En plus d'offrir un spectacle des plus agréables à l’œil, l'homme était heureux de faire décrocher tel sourire à pareille beauté. Rappelons-le, notre ami maître d'armes n'était pas ce que l'on pouvait appeler un séducteur, non, loin de là. Il ne s'était jamais marié, peut-être à cause de son nom, peut-être à cause de son emploi du temps surchargé, mais peut-être aussi de par son incompétence flagrante avec les femmes. Et pourtant, avec son amie de longue date, tout semblait si simple, si léger. Les mots coulaient avec facilité. Même si l'assassine semblait ne pas apprécier, lui était certain que, quelque part au fond d'elle cela avait un certain effet, ou du moins que cela lui faisait plaisir. Sans doutes pour cacher cela, la jeune femme lui dit de garder ça pour les femmes qu'il coutoyait si souvent, rajoutant qu'elle n'appréciait pas les manières ; ces mots le firent sourire, si bien qu'il tenta quelques nouveaux.

« Me penses-tu capable d'aborder une quelconque dame de la cour ainsi ? Voyons, non, adroit comme je suis avec les femmes. D'autant plus qu'à côté de toi, nombreuses seraient celles à faire pâle figure. »

Il rit un bref instant, comme pour tenter de la taquiner, avant de reprendre, de plus en plus bas.

« Mais, quoi que je leur dise je ne reste qu'un bâtard, mes mots ne porteraient pas. Quant à toi, je suis sûr que ces mots te plaisent au fond. Ou peut-être devrais-je te dire que je te préfère … Sans le moindre habit, et qu'ainsi nul besoin de te préparer ? »

Un léger regard -se voulant séducteur- fut lancé envers sa consœur, qui était bien plus qu'une amie. A de maintes reprises, tout deux en étaient arrivés à partager leur couche dans un délicieux moment de tendresse et de plaisir. La première fois que cela arriva, Dezial eut peur que cela finisse par dénaturer leur relation, perdre ainsi son amitié aurait été idiot. A sa grande joie, rien ne changea, si ce n'est ce côté charnel des plus plaisant. Oui, tous deux étaient assez proches pour comprendre l'un l'autre sans la moindre parole, au moindre regard tout semblait couler d'un esprit à l'autre. Pourtant leur amitié pourrait sembler étrange à quiconque la verrait d'un œil extérieur. Rares, très rares sont leur points communs. Leurs aspirations sont différentes, leur devoirs tout autant, et leur loyauté n'étaient pas dirigés envers les mêmes choses. Leur rencontres aussi ne semblaient pas enclin à une telle relation. Se retrouvant tout deux par hasard sur la même mission, la jeune femme n'apprécia pas du tout la chose, et la gentillesse du maître d'armes sembla encore plus l'exaspérer. Mais, la chose qui sembla vraiment la mettre hors d'elle fut le fait qu'ils furent obligés de coopérer pour mener à bien cette mission. Chacun du s'aider de l'autre tout en le protégeant, pour qu'enfin la mission soit un succès. Ce fut après ça que leur amitié commença, sur la plus solide des bases : la confiance. Pour ne rien vous cacher, il arrivait parfois à Dezial de se demander si Sohane avait un jour accordé sa confiance à quelqu'un d'autre que lui. Cette idée le faisait à chaque fois sourire joyeusement.

Lorsqu'il fut question de règles à respecter, la belle se mit à rire sans la moindre gêne, avant de lui lancer un regard empreint d'une certaine cruauté, avant d'expliquer clairement ce qu'elle ferait à quiconque viendrait la titiller avec ça. Cela le fit légèrement rire. Mais alors qu'il allait répondre, le tenancier apporta les plats et la boisson commandé. Comme promis, le Rivers mit la main à la poche et régla l'intégralité. Avant-même qu'il puisse répondre, la jeune femme reprit de plus belle, d'un ton et d'un regard plus agréable, expliquant qu'il ne devait pas tant s'en faire pour tout ça. Rajoutant qu'elle venait tout juste de rentrer et qu'elle serait passé à Tammarang quelques jours plus tard, et pas uniquement pour le voir. Cela lui offrit quelques rougeurs tandis que son cœur fit un bond. Elle finit par parler de son voyage avec une certaine passion.

« Pas uniquement ? Cela sous-entendrait-il que ma présence y serait pour quelque chose ? J'en suis touché. Quant aux règles, tu sais très bien ce que j'en pense. Pour de nombreuses choses je peux te couvrir, mais … Il serait bête de se faire des ennemis au sein de la guilde pour si peu, non ? Et puis, si moi je ne m'inquiète pas pour toi, qui le fera ? »

Il eut un moment d’égarement, se laissant perdre dans ses yeux, dans un léger soupir.

« Ah … Tu sais, des fois j'envie ta liberté, ces voyages me manquent, traverser Kahanor de part en part, vivre au jour le jour, et combattre au quotidien. D'autant plus que les voyages en ta compagnie étaient … Très plaisant. »

Il en rit, heureux et rouge de timidité. Oui, ces voyages lui manquaient terriblement. Les folles soirées en compagnie d'Alaric, les bagarres de tavernes, dont il avait le don de faire démarrer avec aisance. Les aventures … Inénarrables. Les étreintes avec Sohane, oui … Cela lui manquait. Malgré tout, son devoir et son amour des siens le gardaient enchaînés dans cette capitale.

La conversation tourna alors vers l'attentat, chose que la demoiselle ne sembla pas savoir. En effet, après avoir voyagé si longtemps, elle s'était sans aucun doutes coupé du monde. Mais, rien qu'en le voyant, elle se doutait que cela devait être grave, si bien qu'elle finit par l'inviter dans sa chambre afin que d'indiscrètes oreilles ne viennent se perdre dans leur paroles. Alors, sans l'attendre elle récupéra son assiette ses couverts et sa chope pour monter à l'étage. Le maître d'armes en fit de même. Dans cette chambre il ne put que sourire comme un idiot, tant la scène lui rappelait de bons souvenirs. La belle s'installa sur son lit, tandis que lui agrippa un tabouret pour y poser ses fesses, et commencer son récit lorsqu'elle l'y invita.

« La situation est … Compliquée. Dangereuse même. Il y a quelques jours, au cours du tournoi, mon neveu a été pris pour cible par un assassin. En plein jour, devant tant de regards. J'ai réussi à l'arrêter de justesse, en tirant un de mes couteaux dans sa gorge. Ce n'était pas n'importe quel assassin, il faisait parti du Conseil et avait disparu depuis des mois. Il était loyal et fidèle à la cause. Son geste n'avait aucun sens. S'il voulait attaquer le roi, il aurait très bien pu le faire durant la nuit, alors que là, devant l'élite martiale du pays, avec Adrian et moi dans les parages … Cela n'a aucun sens. »

Dezial s'arrêta un bref instant pour boire une gorgée de bière avant de reprendre.

« J'ai fait comme j'ai pu pour calmer la situation et éviter une guerre. Avec l'aide d'Adrian nous avons réussi à calmer les esprits, prétextant avoir connu cet homme dans notre jeunesse, qui se clamait haut et fort ennemi des Sombrelame. Ainsi, cela passa comme une tentative pour jeter le discrédit sur la guilde. Adrian est parti convoquer le Conseil pour une situation de crise. J'ai dû tout expliquer à ma sœur sur … Mes activités nocturnes et lui faire comprendre qu'elle devait empêcher le roi d'agir. J'ai vu aussi le roi lui promettant une entrevue avec un des membres du Conseil. Je pensais lui faire rencontrer Morrigan, tandis que je serais dans la pièce. Il m'a d'ailleurs affublé d'un titre honorifique … Protecteur de la Couronne »

Un rire lui fit arrêter son récit avant de reprendre un air beaucoup plus sérieux.

« Cela dit … Après réflexion, la version que j'ai donnée ne semble pas si loin des faits réels. Il n'y a qu'une seule personne qui serait capable de ça … Sigmar. Sans doutes avec l'aide de Phineas. J'ignore comment ils ont pu le retourner. Peut-être avec l'aide de mages où je ne sais quoi, mais … S'il s'agit réellement de lui, le danger se fait grand, et il ne faut surtout pas que l'armée quitte Aubétoile pour nous attaquer. Sigmar frappera à ce moment, tandis que Phineas reprendra la ville. Enfin, ce n'est que suppositions mais … L'idée semble tenir la route. Du coup je me disais que tu savais peut-être quelque chose... »

Dans l'attente d'une réponse, Dezial se mit à dévorer sa viande. »

Sohane gratifia son vis-à-vis d'un regard lourd de sens après sa déclaration en aparté. Pour quelqu'un qui affirmait ne pas savoir s'y prendre avec la gent féminine, il savait pourtant ce qu'il voulait et avait des idées plutôt fixes ; loin de déplaire à la jeune femme.

« Tentes de les aborder comme ça, tu serais surpris de voir combien seront plus réceptives que tu ne le penses... bâtard ou non. Mais je n'ai pas besoin de ces flatteries pour te donner ce que tu cherches ou obtenir ce que je veux ».

Un sourire mi-figue mi-raisin décora le visage de la jeune femme. Leur relation d'amitié se teintait bien souvent de moments beaucoup plus intimes à chacun de leur rencontre. Comme bien souvent avec Sohane, rien ne les prédestinait à être amis, puis amants : des convictions, des allégeances et tout simplement une façon d'envisager la vie de façon diamétralement opposée. S'ils n'avaient pas dû collaborer au cours d'une mission huit ans auparavant, Sohane l'aurait sûrement égorgée elle-même, et sans aucun scrupule, durant ladite mission si sa propre survie ne dépendait pas autant de Dezial. La gentillesse débordant et la prévenance de son ami l'agaçait parfois prodigieusement, comme à cet instant précis.

Le regard de Sohane se fit brutalement plus dur et son visage perdit toute trace de jovialité alors que le maître d'arme revenait sur les questions de règles.

« Dezial », articula-t-elle lentement, mortellement sérieuse « je n'ai besoin de personne pour prendre soin de moi. Je n'ai pas besoin que tu me couvres non plus. J'assume pleinement chacune de mes actions et chacun de mes choix et je ne rends des comptes qu'à moi-même. Le premier qui trouve à y redire, je le fais taire à tout jamais. Et ça me ferait mal de devoir te prouver à quel point je suis douée... Tu remplis ton rôle de membre siégeant au Conseil, fort bien, mais laisse ton de putain personnage au cachot quand tu es avec moi ou alors passes ton chemin. »

Les mots, brutaux et violents n'en étaient pas moins sincères. Elle fonctionnait de la même façon depuis qu'elle était devenue maître assassin. Elle avait toujours clamé sa propre indépendance et sa fidélité à la guilde ne tenait à pas grand-chose, en réalité... Un train de vie qu'elle appréciait particulièrement et son maître, la seule personne à qui elle soit réellement fidèle mais aussi le seul qui savait vraiment l'amadouer et dompter son caractère fougueux – à moins que ce ne soit le seul qu'elle laissait avoir autant d'emprise sur elle. Elle n'avait jamais cru dans les idéaux de la guilde, prônant l'Harmonie contre le Chaos et toutes ces belles fables.

« Et puis rien ne t'empêche de reprendre la route... Tes obligations, il n'y a que toi qui te les imposes. Tu peux laisser le Conseil durant un mois, ils n'iront pas plus mal tu sais », reprit-elle sur un ton beaucoup plus agréable.

Une fois dans la chambre, Sohane écouta attentivement ce lui narrait son ami, se retenant de lui faire remarque qu'il pouvait arriver n'importe quoi au petit roi, elle n'en avait pas grand-chose à faire et n'en pensait pas grand-chose non plus. Elle n'avait pas le même intérêt que Dezial pour les intrigues de la Cour. Elle savait par contre que le maître assassin, lui, s'en souciait du fait de sa naissance et qu'il tenait à bons nombres de personnes, dont le roi. Elle ne put par contre retenir un grognement à la mention d'Adrian.

« Et bieeeen. Maître d'arme, Protecteur de la couronne... ton palmarès s’agrandit », railla-t-elle. « Ils vont être obligés de te donner bientôt un titre et des terres... ». Elle marque une brève pause avant de reprendre pour avaler une bouchée avant de continuer « Cela étant, je n'étais pas au courant de tout ça avant que tu m'en parles. Je n'ai pas non plus beaucoup de contact avec les autres membres de la guilde et je n'ai pas contacté les cellules locales des villes où je suis passée durant ces derniers mois. Très honnêtement, j'pense pas qu'un sombrelame ait pu s'réveiller un matin en se disant 'j'vais tuer le petit roi' en étant net. J'peux pas vraiment t'aider sur ce coup. Mais si j'entends quelque chose, je penserai à toi... » Elle but une lampée de bière. « M'enfin, tu fais c'que tu veux hein... mais j'suis pas sûre que de révéler à toute la smala que tu es un maître assassin soit vraiment l'idée du siècle. ».

♫ Des ragots colportés tel un radotage
Tout était bien étudié pour que cela se propage ɤ

« Sohane, comme à son habitude, se montra assez intéressée par les sous-entendu de Dezial quant à leur relation charnelle, et la probable suite qu'allait prendre ces retrouvailles. Oui, les deux jeunes gens se plaisaient, ils avaient passés beaucoup de temps ensemble et s'était étreint de nombreuses fois, et dans un sens cela n'a fait que renforcer leur étrange amitié, déjà forte. D'aucuns pensent que ce genre de dérive ne peut qu'entacher une amitié, que l'un des deux finira par vouloir plus que de simples délices, que cela en arriverait à le ronger et le consumer pour enfin le détruire. Ces deux amis et amants prouvaient que ces gens avaient tort. Peut-être aussi que leur relation était bien trop .. Étrange pour être inquiétée par ce genre de chose ? Peut-être. Dans tous les cas, suite à un regard lourd de sens de la belle, celle-ci tenta de lui faire comprendre à quel point les dames de la cour pouvaient être tout aussi légère, et que s'il tentait une telle approche il en serait bien surpris. La chose le fit rire. La sombrelame finit par rajouter qu'elle n'avait nul besoin de ses flatteries pour lui donner ce qu'il voulait. L'homme eut un sourire taquin.

« Ce n'est pas dans cette optique que ces mots sortent. Tu es, et tu as toujours été une très belle femme. N'ai-je pas le droit de dévoiler mes pensées ? Et, un compliment n'est-il pas sensé te faire plaisir ? »

Il sourit avec tendresse pour reprendre un peu plus sérieusement.

« Les femmes de la cour ? Oui, certainement … L'on entend beaucoup de chose lorsque l'on tend suffisamment l'oreille. Cependant leur monde et le nôtre est très différent, une demoiselle qui en vient à se faire déflorer … Cela risquerait de gâcher sa vie. Si en plus on apprend que cela est dû à un bâtard, je n'ose pas imaginer. Ainsi … Je préfère m’abstenir. Évoluer dans cet univers en tant que paria par ma faute, je préfère ne l'infliger à personne. »

Vivre comme un paria, Dezial savait ce que cela voulait dire. Lui qui était regardé de haut, qui essuyait de nombreuses critiques et insultes de part son nom si sale. Nombreux étaient ceux à ne pas vouloir de lui à un si haut poste. Malgré le fait qu'il soit reconnu comme le frère de la reine, malgré ses talents à l'épée, malgré le fait qu'il ait sauvé deux rois différents, malgré le titre honorifique qu'il portait désormais … Rien ne changeait, rien ne changerait jamais. Il n'y avait qu'une seule raison pour que les avis changent, ce serait que notre ami obtienne un nom, un vrai nom. Qu'il devienne un jour Tilney, ou encore qu'un jour on l'anoblisse en lui offrant des terres. Mais, cela n'arriverait jamais. Oh, le bâtard avait bien entendu son frère en parler, mais, il était certain que cela n'arriverait jamais. Là encore, s'il venait à se faire légitimer, certains trouveraient à redire, « il a eu un traitement de faveur car faisant parti de la famille royale », ou d'autres versions plus ou moins proches viendraient à se faire entendre. L'homme serait mieux accueillis certes, mais, jamais il ne fera l'unanimité. Alors, offrir tout cela à une pauvre jeune femme, pour quelques moments de plaisir ? Cela était impensable.

La conversation prit très vite un tournant bien moins agréable. Plus brutal, plus amer, et plus violent. Oui, Sohane n'appréciait pas les règles, tous le savaient, et beaucoup voulaient le lui faire payer. Seulement, la belle ne se laissait pas faire, jamais. Ainsi, elle offrit son avis tranché sur la chose à son ami, ce qui lui tira un sourire à peine perceptible, dans une nuance d'exaspération et d'inquiétude.

« Je sais tout cela. J'ai combattu de très nombreuses fois à tes côtés, je sais à quel point tu es douée. Tu as même faillit me tuer à notre rencontre. »

Un rire bref s'échappa de ses lèvres.

« Cela dit, je suis quelqu'un de naturellement inquiet, alors oui, je m'inquiète pour toi, que ça te plaise ou non d'ailleurs. Oui, j'ai envie d'être au naturel quand je suis avec toi, comme je l'ai toujours été, mais … Avec ce qu'il s'est passé récemment, je pense qu'il serait mieux de se faire discrète, et d'essayer de se forcer d'appliquer certaines choses envers certains. Prends ça comme … Une faveur que je formule. Juste … Quelques temps. S'il te plaît. »

Ses sentiments ne purent se cacher bien longtemps. Oui, l'homme tenait sincèrement à son amie. Il ne voulait pas qu'il lui arrive le moindre soucis. Quoi de plus normal après-tout ? Cependant, son tempérament risquait de lui causer des soucis. Elle pourrait très bien passer pour une traîtresse, agissant pour la main noire ou je ne sais qui encore. Certes, c'était une combattante habile, mais la guilde en regorgeait, et malheureusement, aussi habile que l'on soit, une embuscade des meilleurs éléments Sombrelame, personne ne pourrait en ressortir vivant. Enfin … Du moins, personne de la guilde. Sigmar lui … Cela ne le gênerait probablement pas.

La belle ne cessait de lui titiller l'esprit, et sa soif d'aventure. Ses récits le faisaient saliver, mais, sa proposition de reprendre la route encore plus. Qu'il s'imposait lui-même ses chaînes ? Oui, sûrement. Est-ce que le conseil pouvait se débrouiller sans lui ? Sans aucun doutes ; mais là n'était pas le problème.

« Le conseil n'est pas le problème, Morrigan a bien souvent pris ma place sous mes directives lors des réunions. Non, le problème est que … Ma famille est en danger permanent, et cela semble s'empirer de jour en jour. Je dois rester ici pour veiller sur elle. En plus de quoi … J'ai une nouvelle disciple. Enfin … Disciple est un bien grand mot, disons que je la forme aux arts du combat de l'ombre. Hedwige Tarly, la capitaine des Cavaliers Verts, t'as dû en entendre parler je suppose ? J'ai réussi à obtenir une alliance avec cet ordre pour profiter de leur réseau d'informations et de leur vitesse. Ceci reste bien entendu très officieux ; les membres ne sont pas au courant. Mais, pour éviter que la tête ne se fasse couper un peu trop facilement, je vais lui apprendre à ne pas mourir si facilement. »

Très vite, les deux jeunes gens se retrouvèrent dans la chambre de l'assassine et le récit fut conté. Apparemment elle n'était pas à la page. Chose tout à fait compréhensible au vu de son dernier voyage. Sohane pensait de la même façon que lui, un sombrelame n'avait pas pu faire ça comme ça, il avait dû se passer quelque chose. Elle finit par lui avouer qu'elle le préviendrait si elle entendait un truc avant de le railler sur son nouveau titre, ironisant sur le fait qu'ils devraient bientôt lui donner un titre, finissant par exprimer son sentiment sur le secret qu'il comptait offrir à sa très chère sœur. Cela le fit légèrement rire avant d'attraper un bout de poulet et le manger goulûment

« Je te remercie. Le titre, les terres … J'ignore si je saurai quoi en fait si j'en avais. Je pense que cela serait … Très compliqué. La guilde, le consiel, veiller sur ma famille et sur mes terres … De quoi devenir fou. Cela dit, c'est … Amusant que tu en parles, j'ai entendu … Par hasard dirons-nous, mon cher frère parler de tout ça. Il disait vouloir me légitimer et m'offrir des terres en Medraven. Mais … Je ne pense pas que cela se fasse un jour. Dans tous les cas, si … Par un quelconque miracle j'ai des terres, tu seras là-bas comme chez toi. »

Il eut un rire gras. Lui, noble ? Lui seigneur ? La chose était impensable. Il n'avait jamais reçu la moindre éducation quant à l'administration d'un domaine. Lui n'était qu'un guerrier, un simple guerrier versé dans les arts de l'ombre. Ces gens mériteraient sans doutes probablement mieux.

« Quant à dévoiler mon … Secret … Je sais à quel point l'idée est mauvaise. Je … L'idée même d'avouer à ma sœur que je lui ai menti tant d'années je … Mon cœur saigne. Tout ce que j'ai toujours fait c'est pour elle tu sais. Peut-être me rejettera-t-elle, peut-être me haïra-t-elle ? Je l'ignore. Mais … Si je veux éviter la guerre … Si je veux éviter les morts par milliers, un renversement de pouvoir et une montée en puissance de Sigmar, je dois lui dire. Quelqu'un doit savoir pour contenir le roi. Ma sœur agira nécessairement pour l'intérêt du Royaume. Alors oui, l'idée est mauvaise, mais je n'ai pas le choix ».

L'assassin soupira douloureusement, l'idée que sa sœur en vienne à le haïr le faisait presque vomir, mais … Pour son bien à elle, il le devait. Tentant de faire passer la douleur, il but une lampée de sa chope. »

« Je ne te dis pas d'aller déflorer la première minette que tu rencontres non plus... », rétorques-tu en riant. « Enfin, c'est toi qui vois, ma foi. Du moment que tu y trouves ton compte. ». Tu savais, toi, que les femmes vivant à la Cour étaient en générale bien moins prudes qu'elles paraissaient et tu te demandais même parfois comment elles pouvaient penser que personne ne se rendait compte de la supercherie et que tout le monde préférait prétendre. Prétendre. Comme tu peux détester ces normes qui dénaturent la plupart des relations tant l'image que l'on renvoie doit être de telle ou telle manière. Déjà enfant, tu détestais quand tes parents te demandaient de bien te comporter en présence de tel ou tel noble en visite chez eux. Toi, tu estimes que tu dois changer ta façon d'être pour plaire aux autres, c'est que ceux qui te demandent de t'adpater ne sont en fin de compte pas si intéressant. C'est sûrement pour cela que tu comptes peu de personnes au nombre d'amis, mais les rares que tu as t'apprécie en dépit de tous tes travers, et les Neufs et les nouveaux Dieux savent à quel point ils sont nombreux. Tu comprenais, cela dit, que Dezial prenne le plus de distances possibles avec ces gens. Si pour toi ça n'avait jamais fait aucune différence, certains voyaient en ton ami le bâtard avant la personne ; comme si l'enfant né hors mariage devait porter être puni pour l'infidélité des parents. Non, décidément, tu ne regrettais pas d'avoir fui les bonnes gens.

Un grognement mécontent s'échappe de tes lèvres lorsque Dezial te demande de faire attention à ne pas trop outrepasser les règles de la Guilde durant ton séjour à Aubétoile et tu ne réponds rien, même si tu n'en penses pas moins. Pour autant, tu n'argumentes plus, et tu hoches la tête. C'est bien le moins que tu puisses faire pour ton ami, lui qui te fiche une paie royale en temps normal. Tu le sais bien, tu n'as pas beaucoup d'amis au sein des Sombrelames, et nombreux étaient ceux qui rêvaient de te voir quitter les rangs un jour – au mieux. Ta mine se fait alors boudeuse un instant, comme une enfant à qui on aurait confisqué le jouet préféré.

Cela étant, tu déchantes à nouveau rapidement alors que Dezial t'annonce entraîner Hedwige Tarly en tant que disciple. Tu n'es pas la Sombrelame la plus dévouée à la Guilde, loin s'en faut, mais que n'importe qui puisse ainsi avoir accès à vos méthodes te reste un peu en travers de la gorge. « Si c'est une blague, elle n'est pas drôle du tout, Dezial. Tu fais une erreur, je pense. Je ne suis pas bien sûre que Lady Tarly comprenne bien les tenants et les aboutissants de cet accord. Que tu lui accordes quelques cours pour lui apprendre à manier une lame, passe encore, c'est ton rôle de maître d'arme. Que tu l'inities à nos techniques fera d'elle une Sombrelame, que tu le veuilles ou non. Elle devra d'ici trois ans se soumettre comme tout le monde à l'Anh-Ju. Tu penses vraiment de la capitaine des Cavaliers Verts pourra s'abaisser à devenir une meurtrière sans broncher ? ». Tu ne défendais pas corps et âme la guilde, mais l'idée de voir la première alliée potentielle apprendre les arts de combats des Sombrelames n'enchantait guère la jeune femme. Et ce n'était pas en Dezial que tu ne fais pas confiance, mais plus en Hedwige. « J'espère que tu sais ce que tu fais », conclus-tu froidement.

Les dernières phrases de Dezial te laisse un instant songeuse. Tu sais à quel point la famille est importante aux yeux de ton ami, plus qu'elle n'a jamais été importante pour toi. Là où tu as fuis sans aucun remords, il reste auprès d'eux. Tu sais qu'il est parfaitement intégré dans sa famille et tu sais qu'il pourra toujours compter sur eux... Pourtant tu ne peux cacher le trouble qui t'a pris. Tu ne sais comment aborder le sujet avec Dezial, toi qui habituellement fonces dans le lard sans jamais se poser la question des conséquences. Peut-être parce que cette fois, tu es directement impliquée et que tu as beau retourner la situation dans tous les sens, elle est inextricable.

« Dezial ». Tu marques un temps. « J'ai quelque chose à te dire moi aussi. J'ai cherché comment t'annoncer la nouvelle, mais j'ai pas trouvé de bonne façon. Je suis enceinte Dezial. Et je suis certaine que tu es le père. »

» (m) JOSH DALLAS ㄨ Find me
» (idryss) ☆ get over your hill, see what you find.
» This is no game, little girl
» Flora ✣ that girl I see
» ϟ the girl who drank stars.

Dancing, driking and to find a girl ɤ Dezou

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