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 I’d rather be a killer than a victim.

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MessageSujet: I’d rather be a killer than a victim.   I’d rather be a killer than a victim. EmptyMar 18 Mar - 0:22


Et tous ces moments se perdront dans l’oubli, comme des larmes dans la pluie.

Il y a des souvenirs que l'on aimerait oublier. De ces choses que l'on range dans de petites boîtes, et que l'on vient déposer tout en bas d'un escalier, cachées derrière une lourde porte, enfermées à double tour par une clé dont on a perdu toute trace d'une existence réelle. Ce sont des choses que nous oublions sporadiquement, mais qui parfois s'agitent, faisait grincer les essieux de la porte, et hurler les victimes de ce passé enfermé. On se bouche alors les oreilles, on ferme les yeux, puis on compte jusqu'à trois en espérant que cela disparaisse ; seulement voilà, la vérité, c'est que quoi que l'on fasse et qu'importe la force de nos vœux, la porte finie par céder sous les coups de butoirs de ce passé rageur. Ce sont les cauchemars qui se glissent alors dans nos esprits malades et qui nous susurrent à l'oreille tout ce que le prix de nos erreurs à coûté, tout ce que notre couardise a engendré, et quand on réalise enfin ce qui est en train de se passer, il est déjà trop tard. Les souvenirs resurgissent, et l'on peut que serrer les dents en attendant que ce mauvais moment passe sans s'installer durablement dans nos esprits. On ne peut que prier pour que cette mélancolie passagère s'efface au plus vite, pour que cette rage dévastatrice n'explose pas en emportant tout sur son passage. Ce sont des vœux que l'on profère, mais ils vains. Personne ne peut lutter contre ce genre de force, personne ne peut oublier cette culpabilité latente qui ressort toujours au pire des moments. Pas même moi je ne peux oublier ; je ne fais que fermer les yeux sur cette sensation qui me submerge, ravalant cette boule de colère qui se forme au fond de ma gorge. J'ose alors penser que je ne suis plus le monstre d’antan, pas même le reflet de cette créature de colère qui s'éveillait alors au moindre souvenir. Un parfum, une caresse, les vagues rousses de ses cheveux, tout n'était qu'un prétexte à me faire gronder mes regrets, tout n'était que raison de me faire hurler la douleur de la perte à la face du monde.  

Et je me souviens de ce jour où du ciel gris s'écoulait de véritables rideaux de pluies, s'abattant sans cesse sur mes épaules, inondant mes bottes autant que les bords de mon couvre-chef. D'un sourire cruel, je jaugeais le paysage morbide qui s'étalait désormais sous mes yeux alors que je pataugeais dans un mélange de terre et de sang. A mes pieds se trouvaient ces hommes qui n'avaient eut pour tort que le fait de se trouver sur mon chemin au moment le moins opportun ; là où la colère revêtait le manteau de la fureur et que rien ne pouvait l'endiguer tant elle était intolérable. Je m'étais laisser aller à mes plus bas instincts, m'emportait dans les tréfonds de mon humanité si animale, aussi imparfaite que l'étaient ceux qui tombaient face à mes travers les plus terribles. A bout de souffle, j'essuyais ma joue maculée du sang de l'un d'entre eux qui avait giclée alors que la lame de mon couteau avait épousé la tendresse de sa chair ; léchant le liquide pourpre avant de le recracher avec dégoût sur le sol. Même dans la colère il subsistait des limites qui semblaient inviolables.

Jetant un coup d’œil au ciel que la clairière maintenant à découvert, je me rendais enfin compte que la pluie avait cessé, laissant place à un arc-en-ciel dans le ciel encore gris d'un orage qui n'avait cessé d'être menaçant. J'enlevais mon chapeau, pour mieux le tordre, faisant couler un mince filet d'eau, ce qui le rendit soudainement bien plus léger entre mes mains puis sur ma tête. Il faudrait bien des heures passée sous le soleil ou au pied d'un bon feu avant que je ne sois de nouveau sec dans mes bottes ; seulement l'heure n'était pas à savoir dans combien de temps je pourrais installer un campement, mais de savoir ce que ces pauvres hères avaient à m'offrir. Je ne demandais pas grand chose si ce n'était quelques pièces sonnantes et trébuchantes, un couteau plus aiguisé que cette antiquité que je portais à la taille mais qui se montrait encore meurtrière ; puis, il y avait leurs bottes, en bien meilleur état que les miennes et assurément moins gorgées d'eau que celles que je portais et qui avaient connu les joies de mes longues pérégrinations.

Voila à quoi cette existence me condamnait. Être un voleur, rien d'autre qu'un grouillot qui se servait sur les cadavres de ces propres victimes. Voila à quoi j'en étais réduit ; couvert de crasse, perdant ma douceur au profit de ma bestialité, arrachant des chausses des pieds encore chaud d'un homme qui venait à peine d'expirer. Je m’assaillais alors sur un de ces rondins de vieux de bois, à peine plus qu'une souche pourrissante qui grinça sous mon poids, afin de facilité le détachement de ces longs lacets qui maintenaient mes bottes râpées à mes pieds détremper.  Juste assez de temps pour enfiler ma nouvelle acquisition, passant les lanières de cuirs au travers des œillets d'acier, les serrant à m'en faire blanchir les jointures jusqu'à les nouer pour qu'elles ne puissent plus bouger. J'aurais alors pu, après ce geste somme toute assez anodin, partir. Laisser les cadavres de ces hommes pourrir, ou être dévoré par les créatures les plus étranges qui vivaient en ces bois ; mais au lieu de cela je fixais un point parmi tant d'autre. Soudainement aux aguets, j'attendais silencieusement un mouvement quelconque ; je le savais, je pouvais le sentir, il y avait quelque chose qui se promenait dans les alentours.

Ce n'était pas tant de l'observation que de l'instinct. L'instinct de la bête qui sent au fond de ses tripes quand on l'observe, qui ne s'inquiète pas forcement de la suite des événements mais qui n'aiment, pourtant, pas la tournure que les choses peuvent prendre. Alors ma main, sans que je ne m'en rend vraiment compte, avait coulée vers ma ceinture pour mieux attraper le manche de cette dague que je venais à peine de récupérer sur l'un des cadavres encore frais. Au premier bruissement qui me semblait anormal, je le lançais dans cette direction choisie de façon bien hasardeuse ; et l'observais se planter dans le tronc d'un des arbres tout en attendant une réaction de cet observateur que j'avais sans doute fantasmé.
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Dellyn Herondale
Dellyn Herondalethe world
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 348
ɤ STATUT DU SANG : fille d'une Elfe et d'un éleveur de chevaux.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Elle a vu le jour dans la contrée de Tameriel, alors verdoyante et magnifique contrée des Elfes.
ɤ METIER OU FONCTION : Guérrisseuse, mais elle passe sa vie à se cacher ou à errer.

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MessageSujet: Re: I’d rather be a killer than a victim.   I’d rather be a killer than a victim. EmptyMer 19 Mar - 22:14

La pluie tombait, frappait, sans relâche, dégoulinante le long des arbres sur lesquels la mousse s'imbibait encore plus d'eau. La terre était une vaste tourbière recouverte de feuilles masquant les flaques. L'orage n'était pas loin, l'horizon résonnait de grondements furieux. D'un instant à l'autre, Dellyn attendait que les cieux se déchirent, et se déchaînent encore plus. Cachée dans une cabane qu'elle avait construite, la demi-elfe attendait calmement la fin de la pluie, ce moment béni où elle pourrait enfin sortir et explorer plus les alentours. Elle ferma les yeux, ses doigts jouant avec le tranchants de la lame de l'un de ses poignards, calée confortablement contre un tronc, quelques gouttes de pluie tombant sur elle. Elle rouvrit brièvement les yeux pour jeter un coup d'oeil à son environnement. Elle était tombée bien bas. Sa vie n'était qu'une succession de fuites, et ce, depuis toujours. Quand se poserait-elle enfin ? C'était une question à laquelle Dellyn n'avait pas encore trouvé de réponse, bien qu'elle aimât cette forêt et qu'elle songeait à s'y installer. C'était un lieu paisible et calme, regorgeant de plantes et de nourriture. Rien ne manquerait ici, rien sauf la compagnie. Car Tirisfal était un lieu évité, pas parce que la forêt était maléfique, ce n'était pas le cas, bien au contraire, elle était habitée par des êtres magnifiques, Dellyn le savait, mais à cause de cela, de cette fichue croyance des Trois, elle était considérée comme un lieu presque païen.
Lorsque la pluie se fit moins dense, elle se leva et sortir de sa cachette, réprimant une grimace à l'idée de s'avancer dans la forêt mouillée et boueuse. Ses vêtements n'étaient pourtant pas de bonnes qualités, mais elle détestée se sentir mal à l'aise, et elle savait qu'elle serait à la fois trempée, et couverte de boue. Rejetant ses cheveux en arrière, elle haussa les épaules et se mit à avancer, si cela pouvait dissuader de l'approcher si elle croisait quelqu'un, ce serait gagné pour elle.

Deux poignards enfoncés dans ses bottes, un autre au poignet, et son arc et ses flèches sur le dos, Dellyn se sentait prête à affronter n'importe quoi ou n'importe qui. Mais sa sortie n'avait à vrai dire qu'un seul et unique but : chasser. Parce qu'elle mourrait de faim. Elle fixa le sol, le seul avantage était que les empreintes des animaux seraient visibles dans la boue, mais en ce moment, ils devaient se cacher. Elle poussa un soupir et continua néanmoins à chercher au hasard. Elle passait ses journées à marcher dans la nature, rarement elle allait en ville ou se mêlait aux hommes. Il lui avait fait trop de mal, à elle, à ceux de son espèce. Ils les avaient massacrés alors qu'ils étaient innocents du soit disant péché de leurs parents. Et elle n'était qu'une enfant dont ces moments étaient gravés au fer rouge dans sa mémoire. Dellyn aurait voulu les haïr, mais sans doute était-elle trop bonne, ou trop stupide pour ne pas le faire, pour les aider malgré tout. Elle se sentait plus elfe qu'humaine, et pourtant, elle était l'un des fruits de ces rares unions entre deux espèces. Mais ce n'était pas de sa faute, c'était de la faute des hommes. Ils étaient si colériques. Leurs brèves existences étaient misérables. Elle ne devait pas se soucier de cela, pas ressasser le passé, car un jour, elle espérait, les hommes auraient besoin d'eux. Des demis-elfes. Elle ne savait pas comment ni pourquoi, mais ils étaient les témoins du passé, de temps révolus. Cela servirait, un jour lointain.
Une branche craqua sous son pied et Dellyn se maudit en silence tout en se crispant, effrayée par les battements d'ailes d'un oiseau qui claquèrent au dessus d'elle. Idiote, idiote, idiote répéta t-elle en boucle mentalement. Elle se remit en marche tout en continuant sa litanie. Elle devait avoir fait fuir les rares animaux qui avaient osés s'aventurer en dehors de leurs abris.

Relevant soudain la tête de ses pieds, car elle faisait désormais attention à où elle posait les pieds, Dellyn fixa un point lumineux en face d'elle. Était-ce la lisière de la forêt ou simplement une clairière ? Elle décida de s'avancer pour le savoir tout en se promettant de ne pas s'y aventurer, elle ne voulait pas prendre le risque de se promener à découvert. Le macabre spectacle qu'elle découvrit lui coupa le souffle. Cachée derrière un arbre, les tripes tordues, Dellyn laissa son regard vagabonder sur les corps étendus sur le sol ensanglantés. Des hommes. Un mouvement attira son attention. Le meurtrier sans doute. Dellyn avait passée des centaines d'années à se cacher, aussi lui fut-il facile de rester discrète et de l'observer dérober aux cadavres les objets qu'il estimait utile. Tout de suite, elle eut peur de lui. Il avait l'air sauvage, indomptable, et surtout, il avait tué ces hommes. Lorsqu'il releva la tête et observa les alentours, Dellyn n'était déjà plus visible, cachée par le tronc épais d'un arbre. Un bruit mat retentit. Les sens aux aguets, la demi-elfe n'eut aucun mal à déterminer ce que c'était, et même d'où il provenait. L'étranger venait de lancer un poignard. Sur son arbre. Enfin celui derrière lequel elle était cachée. Que faire ? Dellyn ferma les yeux avant d'inspirer. Elle était non seulement armée, mais c'était une demi-elfe, plus rapide, plus agile que n'importe quel humain. Elle se tressa les cheveux rapidement, sans faire attention aux mèches folles qui s'en échappaient, ni à ses oreilles pointues, avant de s'élancer dans la clairière, contournant le tronc et rattrapant le poignard. Elle l'arracha d'un coup sec à l'écorce avant de s'approcher vivement de l'étranger en lui tendant la garde du poignard, qu'elle tenait par la lame. Dellyn faillit le laisser tomber lorsqu'elle croisa le regard bleu glacial de l'homme. Qui n'en était pas un. Car ses sous cheveux mi-longs, il avait des oreilles pointus. Tout son être se glaça. C'était une bonne chose, il ne lui ferait sûrement pas trop de mal puisqu'elle était comme lui, mais si il décidait de lui en faire, alors, elle s'en sortirait moins bien. Inspirant profondément, Dellyn se redressa de toute sa petite taille, se grandissant autant qu'elle pouvait et avec une assurance feinte elle lâcha « Ce poignard est à vous je crois, non ? » Tandis qu'une petite voix lui murmurait de prendre ses jambes à son cou et de s'enfuir le plus vite possible. Mais Dellyn l'ignora, elle avait beau être lâche et ne pas en avoir honte du tout, elle était trop fascinée par le demi-elfe. Elle en croisait si peu.
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MessageSujet: Re: I’d rather be a killer than a victim.   I’d rather be a killer than a victim. EmptyDim 30 Mar - 23:27


Et tous ces moments se perdront dans l’oubli, comme des larmes dans la pluie.

Devenir la proie. Rester le chasseur. La frontière entre les deux est si fine qu'il suffit de peu pour que tout bascule, le chasseur étant alors chassé, et la proie se montrant comme le plus impitoyable des bourreaux. C'est cette simple sensation qui vous fait bander vos muscles, scruter l'horizon, et fait bouillir votre sang alors que l'instinct de survie s'éveille. Nous sommes tous des animaux, des animaux civilisés parait-il, mais il n'y a plus de bonne éducation et de politesse qui tienne quand la menace gronde. Portée par le vent, il y a ce parfum qui se mêle à celui de la mort qui déjà s’immisce  dans les chairs de ces corps qui jonchent le sol ; un autre parfum, subtil, à peine perceptible qui vient se perdre entre les épines de pins. C'est la douce âcreté de la peur qui suinte des pores de chaque être lorsqu'un frisson lui parcoure l'échine, et le froisse d'angoisse. D'un regard vif, on devrait alors scruter l'horizon à la recherche de ce qui fait naître autant de confusion dans notre esprit naguère si calme ; on devrait chercher de l'air pour calmer cet esprit qui se laisse envahir par les sombres images que notre imagination nous fait entrevoir. Tout être devrait agir ainsi pour le bien de sa survie, et pourtant, dans l'ombre de cette forêt, je peux me rendre compte que nous sommes deux à agir différemment. A s'observer sans vraiment se voir, à se jauger dans notre aveuglement commun.

Je ne savais pas qui se trouvait de l'autre coté de ces branchages, je n'avais pas vraiment envie de le savoir et j'espérais au fond de moi que cette vaine tentative de le tuer l'aurait au moins fait fuir. Seulement, je pouvais encore sentir, dans un ultime pressentiment, que l'on m'observait encore, me forçant alors à trahir ce semblant de tranquillité dans laquelle je me serais volontiers enfermé. Toute chose avait un prix. Celui de la tranquillité était exorbitant, et il fallait alors croire que celui que je pensais avoir payé avec la mort de ces trois humains n'était pas suffisant ; rien de vraiment étonnant l'humanité ne valait pas grand chose, ceux qui la composaient valaient bien moins que rien. La respiration lente, soulevant ma poitrine à intervalles réguliers, aussi bien réglé qu'un métronome, ou peut être était ce calqué sur ces gouttes qui me tombaient dessus l'une après l'autre dans un rythme cadencé.

Petit à petit, les oiseaux étaient revenus se jucher dans les branches des arbres aux alentours, ils avaient reprit leurs chants avec une certaine gaieté. Tout avait reprit vie autour de moi, et pourtant, loin d'être apaisé, je continuais à fixer durement les quelques feuillages qui, au bout de quelques instants, s'écartaient pour laisser passer une jeune femme. Exquise jeune fille si l'en est. Dans la fleure de l'âge, elle avait un teint frais aux joues rosies, de grands yeux clairs, et derrière ses cheveux d'ébènes tressés se dressaient des oreilles en tout point identiques aux miennes. Il n'y avait plus d'elfes depuis bien quelques siècles sur ces terres, et cela faisait d'elle, une de mes semblables. Bonne ou mauvaise nouvelle, je n'aurais su le dire, je n'avais eu que trop peu d'occasion de croiser des semi-elfe, et les rares elfes que j'avais pu croiser ne m'avaient pas vraiment laisser un bon souvenir. Nous étions, elle et moi, un mélange de deux races absolument abjectes, de là à savoir si cela faisait de nous des personnes dignes d’intérêts et de bontés, il y avait une sacrée marge.

Immobile je la regardais se mouvoir avec cette grâce et cette légèreté dont nous avions hérité de nos si beaux ancêtres, il n'y avait jamais que notre mortalité qui nous faisait ressembler d'avantage à des humains qu'à des elfes, ainsi que nos traits moins délicats. Elle me tendait mon poignard, la lame tournée vers elle, la garde vers moi. En faisant cela, elle estimait certainement que je ne lui voudrais pas de mal ; elle n'avait pas tort mais je ne me serais pas moi-même, fait confiance à ce point là. Je récupérais ce vieux couteau qui en avait vu de toutes les couleurs avant de le faire glisser dans ma ceinture. « Qu'est ce que tu faisais là ? ». Il n'y avait pas vraiment de politesse dans ces quelques mots, pas même un brin de sympathie, et dans le ton bourru que j'employais il y avait quelque chose de paternaliste. J'aurais pu la tuer parce qu'elle s'était montrée trop aventureuse, et cela aurait été une véritable gageure tant elle excitait ma curiosité.

Sans qu'aucuns signes avant-coureur ne la préviennent de mes mouvements, je me levais, aussi félin qu'elle était gracieuse, avant de lui tourner autour. J'étais si grand à coté d'elle qu'elle me paraissait être fragile, j'aurais voulu tenter de la briser entre mes mains, juste pour le plaisir de sentir une nouvelle vie s'enfuir. Pourtant, je m'y refusais  continuant à la juger. Cela aurait été vraiment dommage de perdre une si jolie chose. « Faut il être inconsciente pour venir adresser la parole à un être ainsi cerné par des cadavres, ou avoir assez confiance en ses capacités pour ne pas le craindre? », alors qu'elle me tournait encore le dos dans ce tour que je faisais d'elle, je venais me mettre juste derrière elle, humant ce parfum qui émanait d'elle. Et brusquement sans crier gare, je lui tirais les cheveux en arrière, pas avec violence, mais une grande fermeté, « Qu'est ce qui m’empêcherais, maintenant, de te tuer ?! », et d'un sourire cruel je ponctuais ma phrase.
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Dellyn Herondale
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ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 348
ɤ STATUT DU SANG : fille d'une Elfe et d'un éleveur de chevaux.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : Elle a vu le jour dans la contrée de Tameriel, alors verdoyante et magnifique contrée des Elfes.
ɤ METIER OU FONCTION : Guérrisseuse, mais elle passe sa vie à se cacher ou à errer.

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MessageSujet: Re: I’d rather be a killer than a victim.   I’d rather be a killer than a victim. EmptyMar 1 Avr - 18:44

Lentement, tel un félin tournant autour de sa proie, le demi-elfe se mit à tourner autour de Dellyn. Il était immense, et elle, si petite, si fragile à côté. Mais elle ne se laisserait pas intimider, il fallait beaucoup plus pour lui faire peur. Au fil des années, Dellyn avait rencontré d'autres personnes de sa « race », qui n'en était pas vraiment une à vrai dire, ils étaient un croisement. Beaucoup de ces rencontres avaient été bénéfiques pour elle. Elle en gardait des bons souvenirs, mais jamais plus, elle n'avait souhaité croiser le chemin des siens, cela lui rappelait trop de souvenir, des souvenirs lointains, enfouis au plus profond de sa mémoire, du temps où elle était une enfant innocente qui vivait dans la forêt verdoyante des Tarides. Qu'était-ce devenu désormais ? Rien qu'un désert, aride, mort. Jamais Dellyn n'était retournée sur ses terres natales de Tameriel, et jamais plus elle ne souhaitait y mettre les pieds. Elle avait fui durant des longues années, tout d'abord les hommes qui la chassaient, et puis les Engeances. Et de nouveau les hommes.
Le demi-elfe récupéra son poignard. Dellyn se retint de frissonner. Il avait l'air dur. A vrai dire, il l'était sûrement, tout en lui l'indiquait. « Qu'est ce que tu faisais là ? » demanda t-il. Brusque. Simple. Dellyn se mordit la langue pour s'empêcher de lui retourner la question, elle haussa simplement les épaules et lâcha « J'habite ici. » Ou du moins, elle avait l'intention de s'installer ici. La Forêt de Tirisfal était un endroit réputé pour abriter des créatures merveilleuses, des créatures que Dellyn avait vue, et rares étaient les hommes qui osaient s'y aventurer, ils avaient trop peur de ce qu'il s'y passait. Dellyn elle, ne craignait pas ces créatures, elle les respectait et les admirait, comme elle, elles faisaient partie d'un monde ancien. Elles étaient les derniers témoignages, preuves vivantes. « Faut il être inconsciente pour venir adresser la parole à un être ainsi cerné par des cadavres, ou avoir assez confiance en ses capacités pour ne pas le craindre? » continua t-il. Dellyn cette fois, ne put s'empêcher de frissonner et espéra que le demi-elfe ne l'avait pas remarqué. Il était dans son dos, et cette situation ne lui plaisait pas trop. Elle était dans une position vulnérable, et elle sentait que cela devait lui plaire. Après tout, il avait raison, elle l'avait découvert, cerné de cadavres. Mais ces cadavres étaient ceux d'hommes. « Qu'est ce qui m’empêcherais, maintenant, de te tuer ?! » acheva t-il en lui tirant les cheveux par derrière. Dellyn suivit le mouvement, sans grimacer. Elle avait la tête dure et presque l'habitude qu'on lui tire les cheveux. Cela ne lui faisait pas mal. Ses yeux bleus croisèrent ceux du demi-elfe. Cruel. Mais Dellyn n'était pas prête à se laisser faire. Il croyait qu'elle avait peur de lui parce qu'elle était petite et semblait fragile ? Elle avait tué des hommes elle aussi. « Les deux. » répondit-elle à la première question du demi-elfe « même si, à la place d'inconscience, j'aurai plutôt dit curiosité. Et oui, j'ai très confiance en mes capacités. » Parce que, comme lui, elle était une demi-elfe, plus rapide, plus agile, plus résistante. Contre des humains, cela suffisait à faire le poids. Mais contre un des siens, pas vraiment. « Tu ne me tueras pas parce que, comme moi, tu es curieux. »  Elle se dégagea ensuite de son « étreinte » et lui fit face, les mains posés sur les hanches. Des poignards longs et effilés se trouvaient dans ses bottes, un arc et des flèches pendaient dans son dos, et il la pensait faible. Dellyn se retint de sourire. Fort heureusement, il n'entendait pas son cœur tambouriner à toute allure dans sa poitrine, et il ne sentait pas sa peur, car, Dellyn avait un peu peur. La situation était incertaine. « Je pense que toi aussi, tu as confiance en tes capacités, si tu penses pouvoir me tuer aussi aisément qu'eux. » fit-elle en désignant les cadavres dont le sang nourrissait la terre avec une petite moue méprisante. Il ne ferait pas l'erreur de l'attaquer, elle l'espérait sincèrement. Des hommes avaient été abusés par sa petite taille, son air innocent. Car il était vrai que même si elle était innocente, et qu'elle avait l'apparence d'une jeune fille d'une vingtaine d'années, elle ne l'était pas. Elle avait des centaines d'années, et de par l'héritage de sa mère, elle possédait l'orgueil des Elfes, leurs indifférences envers les hommes, qu'elle voyait comme des bêtes. De la vermine. Tant qu'ils ne lui cherchaient pas des problèmes, Dellyn les laissait en paix, mais elle n'hésitait pas à tuer lorsqu'elle en avait besoin. Jamais directement. Elle préférait largement les empoisonner. C'était une mort traîtresse, lente et douloureuse, ou rapide et indolore. Au choix. Mais elle n'avait pas envie de devoir se battre contre l'un des siens. Jamais. Et pourtant, elle se tenait là, dans l'attente d'une réponse, d'une action, à moitié effrayée et curieuse, regrettant un tout petit peu son audace, elle qui, généralement, ne sortait que peu de l'ombre dans laquelle elle se cachait.

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MessageSujet: Re: I’d rather be a killer than a victim.   I’d rather be a killer than a victim. EmptyMar 22 Avr - 12:17


Et tous ces moments se perdront dans l’oubli, comme des larmes dans la pluie.

La mort est un concept que tout un chacun a encré en lui, chaque chose voyant le jour sur terre se devant un jour de mourir. Dans cette logique implacable et étroitement liée aux cycles de la vie, il y avait un gage certain d'équilibre entre vie et mortalité. On vivait, on se reproduisait, on s'entre-tuait, ou on mourrait de façon on ne peut plus naturelle. C'était là la logique la plus mortelle des choses, celle que la plupart des êtres vivants suivaient. Puis venaient, juste après, les êtres comme les nains qui au fond de leurs cavernes, fuyant le soleil et l'air non soufré que pouvait offrir le plein-air, vivaient quelques décennies de plus. Seuls les elfes faisaient partis du haut du panier, vivant en communion avec la nature, on les disait immortels face au temps mais faibles face à la barbarie et à la maladie ; seulement ceux-ci avaient fuie le plus grand conflit connu sur ces terres. Ils étaient partis et avaient gagné dans leur fuite un désamour on ne peut plus globale. L'humanité avait alors commencé à ce juger supérieure au reste du monde, enfermant ses sorciers par peur de revoir un jour l'engeance renaître de ses cendres, puis ils avaient craché sur les sangs mêlés.

Nous, les sangs mêlés, nous prenions alors pour nos pères et nos mères qui nous avaient abandonné autant qu'ils les avaient abandonné. Nos seuls griefs avaient été ce manque de perfection, parce qu'au fond nous n'étions que le rebuts de leurs désirs assouvis, un péché commis avec l'humanité. Pas humain, mais pas elfe non plus, nous devions constamment nous battre contre ce monde hostile qui n'avait de celle de nous rejeter. Cette époque n'était pas si lointaine, et nous pouvions encore être témoin de cette haine qui les habité si bien que la plupart d'entre nous préféraient se terrer dans les forêts, et quand ils n'en avaient pas la possibilité ils s'arrangeaient pour cacher la seule marque visible de leur nature d'hybride. Si nous étions en tout point pareil aux humains, il y avait toujours ce petit détail insignifiant ; dépassant à peine mais significatifs de notre sang : les oreilles pointues des elfes.

Ce n'était là qu'un détail, mais il avait de l'importance dans le cas d'une rencontre telle que celle-ci, cela servait au moins de signe distinctif. Juste un signe qui retenait cette main parfois un peu trop prompte à donner, sans pitié, les dernières onctions. Pourtant cela ne m'adoucissait pas, avec le temps passant j'avais oublié ce que cela pouvait être que la gentillesse et la sympathie, je m'étais renfermé sur moi-même, faisant ressortir toute mon animalité au détriment de cette humanité que j'avais rejeté autant dans mes gênes que dans mon comportement. Cruel comble que de haïr une race dont on faisait parti même si n'était pas en intégralité, cela revenait à ce haïr soi-même dans une mesure relativement moindre. Il était alors normal d'être intrigué par elle, intriguée par une des dernières représentante de notre race. Une jolie fille qui plus est, et loin d'être aussi idiote que j'aurais pu le penser. Elle avait bien raison sur de nombreux points, elle n'avait rien à craindre de moi, sa nature de demi elfe lui donnait des capacités supérieures à celle des simples humaines, les miennes aussi, et j'étais curieux d'en connaître plus sur elle.

Vive comme une anguille elle s'était défaite de ma prise, et l'observant, je n'avais pas jugé utile de venir la contraindre une nouvelle fois à une tellement proximité. Postée face à moi, les mains posée sur les hanches, elle me laissait à voir toutes l'assurance qui se dégageait de son corps frêle, et son regard, fort ne dénotait pas d'une certaine douceur que j'osais imaginer issu de sa féminité. Moi, contrairement à elle, j'avais perdu toute mon innocence, j'avais perdu tout cela avec le temps, avec les désillusion qui n'avaient eu de cesse de me tomber dessus, et il n'y avait plus eu que celle que j'avais un jour aimé pour me retenir. Elle avait disparu, avalée par le temps, et moi je m'étais laissé enfermé dans les carcans d'une vie plus sauvage, bien plus animalisée, bien moins civilisée que ce que j'avais jusqu'alors connu.

Alors, me rasseyant sur le troncs gorgée d'eau que j'avais quitté quelques instant plus tôt, je ne la quittais pas des yeux, la détaillant et l'enfermant dans ma mémoire. « Veleryan, c'est mon nom. », avais-je alors lâché sans aucune sommation, enterrant presque cette tension qui avait vu le jour entre nous deux. D'un soupir qui ponctuait la plupart de mes phrases, je détournais enfin le regard pour ranger ce couteau qu'elle m'avait rendu. « Et toi ?  Je suppose que tu ne fais pas que surveiller les gens cachée derrière les fourrés. », même si a n'en pas douté elle ne devait pas mener une vie trop horrible au sein de cette forêt, elle était en plus connue pour éloigner les êtres humains, et protéger ces enfants. Si nous n'étions pas tout à fait des enfants des forêts, nous en avions gardé les affinités. « Cela fait longtemps que tu n'avais pas vu un de nos semblables ? », la question, la vraie, c'était celle-ci, celle dont la réponse pourrait me laisser songeur quand à l'avenir de notre race, si nous pouvions vraiment en être une.
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