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 + i don't feel sad but empty (Llewelyn)

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Invité

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MessageSujet: + i don't feel sad but empty (Llewelyn)   + i don't feel sad but empty (Llewelyn) EmptyMer 5 Fév - 21:50




Ysmira  & Llewelyn
it's a filthy world we live in

Cela fait plusieurs années maintenant qu'Ysmira sait qu'elle sera pour toujours et à jamais incapable de mettre au monde un enfant. Elle ne s'est jamais vue comme une potentielle mère alors elle ne regrette pas de ne pas pouvoir élever de petits êtres pétillants et espiègles mais cependant elle ne peut s'empêcher de ressentir une douleur cuisante. Elle est désormais comme marquée au fer rouge, d'une inutilité on ne peut plus claire. C'est ainsi que fonctionne la vie à la cour, être une femme incapable d'enfanter revient à être inutile à la société, ainsi qu'une honte pour la famille dont on porte le nom. Hors là se trouve le problème puisqu'elle ne porte pas n'importe quel nom. Il s'agit de celui des Hammer. Elle a intégré la famille royale par mariage il y a de cela des années maintenant. A présent elle n'est pas grand-chose de plus que la risée de tous ceux qui ont appris pour sa « condition ».    Cette réalité est d'autant plus difficile à supporter qu'elle ne peut pas voir aussi souvent qu'elle le voudrait la seule personne qui lui permet d'échapper à la tristesse de sa vie. Quelle histoire saugrenue lorsque l'on y réfléchit bien, la fille aînée de la Main du Roi mariée à l'un des oncles du Roi et éprise de l'un des frères de la Reine qui fait partie de la Garde Royale qui plus est. Sa vie est de plus en plus semblable à ce que l'on appelle un chaos, et pas un insignifiant chaos, plutôt un chaos de grande envergure. Alors elle est assise au bord de son lit, retenant difficilement des larmes qui ne peuvent couler nulle part ailleurs qu'ici. Elle est déjà vue comme la petite chose inutile et brisée par suffisamment de personnes, inutile de sangloter dans un lieu où on pourrait la voir. Elle n'a pas besoin de rajouter cela à la longue liste des choses que l'on peut déjà utiliser pour la blesser. Elle ne voudrait même pas pleurer, elle ne trouve pas cela digne de la personne qu'elle veut être. Une femme inébranlable, forte et influente, voilà ce qu'elle aspire à devenir. Elle rage intérieurement, se fustige mentalement, se crispe et sert les poings pour les abattre sur les couvertures soigneusement pliées qui recouvrent son lit. Elle va tout déranger si elle continue comme ça et Llewelyn ne sera pas contente. Mais Ysmira a pourtant besoin de se défouler et elle ne se voit pas frapper violemment du poing contre un mur comme le font si souvent les hommes lorsqu'ils sont en colère. Même si la dame préfère considérer que c'est ce qui fait l'élégance des femmes, elle voudrait en réalité pouvoir être aussi forte que les hommes et ne plus se sentir étriquée dans ce rôle de femme qui n'a qu'à courber l'échine et servir des sourires hypocrites à tout le monde alors qu'elle voudrait plutôt les étrangler. C'est plutôt insupportable d'être réduite à être une simple poupée de chiffon que les grands de ce monde décident d'agiter uniquement lorsqu'ils s'ennuient. Elle refuse d'être vue plus longtemps comme cela ! Une larme roule le long de sa joue qu'elle écrase avec une main, saisissant rageusement ses couvertures de l'autre et criant intérieurement. Ce ne sera pas un mur, certes, mais le vase posé sur le guéridon fera tout aussi bien l'affaire. Elle se lève d'un bond et marche jusqu'au meuble, là elle donne un violent coup dans le bel objet qui se fracasse instantanément et vient choir en une pluie de morceaux colorés sur le sol. Ysmira affiche un sourire mais il se transforme rapidement en grimace lorsqu'elle se rend compte que quelque-chose lui fait mal. Elle regarde sa main qui est à présent zébrée de coupures dont le sang s'écoule, formant des petits ruisseaux sinueux sur sa peau pâle, des trainées plus rouges que le nectar de la fraise la plus mûre du royaume. Elle regarde ses phalanges, sa paume et ses doigts blessés en se maudissant d'être aussi impulsive. Si quelqu'un vient à entrer il risque de se poser de nombreuses questions sur sa santé mentale, et elle n'a pas vraiment besoin de cela en ce moment.

BY .TITANIUMWAY

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Invité

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MessageSujet: Re: + i don't feel sad but empty (Llewelyn)   + i don't feel sad but empty (Llewelyn) EmptyDim 9 Fév - 21:16

Llewelyn & Ysmira
I wasn't an accident ... was it ?

« Qu’est-ce que tu suggères ? »

Je fais les cent pas au milieu de la cours, me mordant la lèvre. Je lève les yeux au ciel contemplant la pluie qui se fait un devoir d’être de plus en plus forte. Il n’arrête pas de pleuvoir depuis que je suis partie de Sermar, j’ai l’impression que c’est un déluge sans fin qui s’abat sur nous. Comme si les cieux voulaient nous montrer qu’eux non plus ne sont pas pour un changement de souverain. Mais c’est comme ça, point final. Je fixe Seo’, après m’être arrêtée.

« Je suggère qu’on abandonne pas. Je suggère qu’on accélère les recherches, je suggère qu’on cherche encore et encore, mais qu’on abandonne en aucun cas. »

Je plante mon regard noir dans le sien. Il détourne les yeux vers le ciel, triturant ses mains. Il ne me trompera pas, il est mal à l’aise. Je souris légèrement en levant les yeux au ciel.

« Si t’es pas d’accord, dis-le. »

Il pousse un long soupir agacé qui ne me trompera pas. Je me laisse tombe dans un tas de paille puis sors mon couteau et commencer à tailler un bout de bois, trouvé au sol. Il lâche dans une voix un peu trop assurée à mon gout :

« Je dis simplement que ça fait six ans. Six ans qu’on cherche, qu’on glane des informations, et on a aucune trace de ce type. »

Je m’arrête de tailler. Je lève un regard noir vers lui. Dans une voix cassante et froide, je le fusille de mes mots :

« Alors c’est tout. Tu penses que je suis folle et que j’ai rêvé ce que j’ai vu, que ça n’a jamais existé hm ? »

Il n’acquiesce pas. Mais il ne dément pas non plus. Je lève les yeux au ciel et me remets debout en un quart de seconde, avant de me diriger vers la porte de la tourette menant aux chambres des domestiques. Il me retient, de sa voix et puis de sa main, mais je le fusille du regard et je déclare vexée :

« Si tu ne crois pas ta propre sœur, je me demande bien à qui tu feras confiance, Seoirse Hawystl. »

Puis je claque la porte. Sans demander mon reste, le monde les marches quatre à quatre vers les appartements des domestiques, avant d’emprunter un autre passage dérobé vers les cuisines. En bas, une certaine ébullition règne. Le petit-déjeuner est un des repas les plus importants à préparer et tous se donnent à fond. Je salue certaines de mes amies, me tiens au courant de la santé de la chef cuisinière, bavarde avec quelques valets pour me détendre un peu et oublier la conversation que je viens d’avoir avec mon bon à rien de frère. Celui-là n’en manquera jamais une pour faire le fainéant. Il s’agit de l’assassin de notre père que je veux retrouver, par d’un vulgaire artefact perdu ou je ne sais quoi. Je rumine dans mon coin en attendant vaillament qu’on me dise quoi faire. L’intendant débarque alors en cuisine et m’assigne comme tâche de m’occuper de la litterie de lady Hammer.

« Laquelle ?» je déclare, nonchalamment, consciente directement du mépris dans ma voix et donc de ma remarque déplacée.

« Lady Ysmira. Et dépêchez vous, elle doit être débout depuis déjà une bonne demi heure. »

Un sourire niais illumine mon visage. Enfin une bonne nouvelle ! Ca fait longtemps que je n’ai pas eu à m’occuper de lady Ysmira, ce sera une bonne occasion pour prendre de ses nouvelles. En vérité je ne l’ai pas vu depuis que je suis partie de Sermar, il y a peut-être deux semaines … Je hoche grand la tête avant de me précipiter vers les blanchisseries. Là-bas je récupère un jeu de draps que je plie négligemment, la tête ailleurs. En vérité une seule image occupe mon esprit. Celle de la main gantée de l’assassin, celle que j’ai vu six ans plus tôt. C’est loin, j’avais douze ans, j’en ai dix-huit aujourd’hui. Est-ce que je l’ai rêvé ? Etait-ce une illusion ? Non … je suis sûre que non … C’était trop clair, trop précis, et le rayon de soleil qui s’est reflété sur le rubis, puis sur mon visage … je suis sûre que c’était réel. Seo’ se trompe, il faut qu’on persévère et qu’on retrouve ce type ! Distraitement, je monte les marches vers les appartements royaux ? Je frappe à la porte et sans attendre une quelconque réponse, je pousse la porte de mon dos, puis entre à l’intérieur de la chambre.

Je crois entendre un cri, me signifiant de rester sur le pas de la porte. Un cri de la part de Ysmira. Je fronce les sourcils en m’arrêtant, gardant la tête baissée vers le sol. Sur les pavés blancs, il y a du rouge. Des gouttes de rouge. J’ai peur de comprendre … Je relève vivement les yeux vers la grande dame, le visage crispé d’une douleur sourde, la main refermée sur une coupure ensanglantée.

« Milady ! Mais qu’est-ce que v… »

Ma question se bloque, trouvant une réponse d’elle-même en la présence de bris de poterie, au sol. Sans même penser à apporter le moindre jugement, je pose les draps sur le lit, puis me rapproche doucement de l’animal blessé. Sans un mot, je la fais asseoir, puis, ouvrir la paume de sa main. Elle crispe sa mâchoire, serre les dents mais tiens bon. C’est les phallanges qui sont principalement touchées.  Je me mords la lèvre. Merci à Isil, j’ai les bases de médecine et sais quoi faire dans ce genre de cas. Je déchire une partie de ma chemise (je trouverais bien le moyen d’en piquer une autre, après tout celle-ci vient d’un des marché de Terremer, je devrais pouvoir en retrouver une sans trop de mal) puis noue un bandage autour de la plaie. Sans un mot, sans un geste. Et alors que je continue son bandage, je murmure, tout doucement, peut-être un peu maladroitement :

« Ce n’était pas un accident … N’est-ce pas milady ? »

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