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 (hedwige) how it ends

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Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptySam 1 Fév - 15:43

hedwige tarly & eremir whitehill
hearken now, sons of snow, to an age, long ago, and the tale, boldly told, of the one.

 

 
Cela faisait plusieurs heures qu’Eremir chevauchait à travers Kahanor, et cela lui semblait faire une éternité. Après avoir quitté Lakeshire où son associée d’aubergiste saurait se passer de lui – fallait-il dire qu’elle en avait présentement l’habitude – il avait également salué son apprentie assassin qui avait promis de le rejoindre à la Capitale aussi vite qu’elle le pouvait. La seule raison qui poussait Eremir à accepter qu’elle ne le suive pas dans la seconde alors qu’elle le lui avait promis en acceptant la formation de Sombrelames, c’était bien sûr parce qu’il avait une confiance aveugle en elle et savait qu’elle viendrait. La jeune femme était perdue, et il avait compris que sa formation relevait plus que d’un simple apprentissage : cela lui permettait de vaincre la solitude qui pourrissait son cœur et son esprit depuis que son jumeau avait été envoyé à la Tour et ses parents assassinés par des brigands de bas étage. Après avoir dépassé les frontières de la Medraven, l’homme arriva en Cahoridie. Tamarang, siège des Sombrelames. Cette ville, à la lisière des plaines d’Ultear, il l’aimait beaucoup. C’était un endroit sûr, où il croisait ses frères et ses sœurs de lame avec joie. Si Eremir aimait l’aventure et aurait volontiers fait un détour par la Terremer, il avait surtout hâte de voir Auréa. Auréa Whitehill, sa merveilleuse enfant qu’il avait négligée et abandonnée durant seize longues années. Son cœur pur lui avait permis de pardonner son père, à condition qu’il aille la voir le plus souvent possible, ce qu’Eremir avait bien entendu accepté avec une joie immense. Il était fier de la jeune fille qu’elle était devenue, avec ses cheveux blonds presque blancs et ses yeux aussi bleus que les mers de l’ouest. Se rendre à Aubétoile était pour lui un véritable plaisir ; comme bien d’autres, il savait apprécier à sa juste valeur la superbe et la grandeur de la Capitale de Kahanor, carrefour des richesses et des voyageurs de toutes les contrées, dirigée d’une main de fer par la famille Royale. Eremir, autrefois, avait travaillé pour les Hammer. Il avait assisté aux premiers pas du Prince devenu Roi trop jeune, et à la naissance de sa petite sœur, la Princesse. Par les Dieux, que le temps avait passé ! C’était avec nostalgie qu’il pensait à ces années de confort que lui avait procuré son travail d’écuyer au palais, et non sans un certain regret. Il y avait rencontré des gens extraordinaires, et de superbes créatures beaucoup moins prudes qu’elles n’en avaient l’air. S’il n’avait pas eu besoin d’être libre pour vivre, sans doute Eremir y travaillerait-il toujours aujourd’hui. Il fit halte à l’Auberge de Jezabelle pour reposer son cheval et se ressourcer un peu. « Alors Whitehill, encore sur les routes ? » s’exclama un homme quand il entra, en lui donnant une claque sur l’épaule. « Tu vas voir ta fille ? » demanda son épouse en passant à ses côtés, caressant son visage de sa main douce. Tous deux étaient de grands amis à lui, pour les connaître depuis des années. Il but et mangea à sa faim, avant de les saluer afin de reprendre sa route. « Une tempête se prépare Eremir, tu es sûr de vouloir partir maintenant ? » Eremir jeta un coup d’œil vers le ciel qui se voilait. « Ca va aller. » répondit-il avec un sourire.

Eremir était définitivement quelqu’un d’optimiste. Aussi, quand la tempête éclata, alors même qu’il était en plein cœur des plaines d’Ultear, il jura. Les hennissements de son cheval couleur d’ébène le poussèrent à s’arrêter le plus vite possible, protégé par quelques roches et un grand Pin compagnon qui lui offraient un abri suffisant, en attendant que la pluie s’arrête. Il attacha la bête au tronc de l’arbre et celui-ci s’ébroua. « T’es contente, hein, ma jolie ? On va devoir passer un moment ici, parce que tu es trop précieuse. Tu ferais meilleure jument de Princesse que de voyageur. » L’animal se secoua encore et Eremir rit un peu, en caressant sa croupe avec bienveillance. C’était un cheval robuste, qu’il avait acheté au Domaine Graceford quelques années plus tôt. On avait longtemps vanté la qualité de leurs chevaux, et Eremir ne pouvait que confirmer les éloges qu’on faisait à leur sujet. Il s’apprêtait à rassembler quelques brindilles pour faire un feu et sécher ses vêtements détrempés par la tempête, lorsque des bruits de sabots approchèrent. Alerte, réflexe de Sombrelame, Eremir abattit la capuche de sa grande cape noire sur sa tête et grimpa dans l’arbre. Si il ne pouvait cacher sa jument, il pouvait se cacher, lui. L’avantage d’un Sombrelame était d’être capable d’être presque invisible aux yeux du monde. Et Eremir n’avait pas été surnommé « Le Fantôme » pour rien, lors de son enfance. Le voyageur s’arrêta en dessous de lui et l’homme porta ses mains aux deux dagues accrochées à sa ceinture. Il suffisait qu’il se laisse glisser de la branche et vise assez bien le cou de l’autre homme pour le tuer sans que celui-ci n’ait même le temps de respirer. Or il n’avait pas l’air le moins du monde menaçant, et comme Eremir cherchait simplement un abri. Comme il ne comptait pas passer sa vie sur l’arbre et qu’il allait de toute façon être repéré, si ce n’était pas déjà le cas, Eremir se laissa tomber en avant sans lâcher ses dagues. Il tomba gracieusement aux côtés du nouveau venu, et sa capuche glissa en arrière, dévoilant ses cheveux blonds et ses yeux bleus. « Se serait-on laissé surprendre par la tempête ? » demanda-t-il d’un ton joueur. Mais son sourire disparut bien vite, quand il eut le loisir d’observer le visage de la personne devant lui. Ce n’était pas un homme qui lui faisait face mais bien une femme, et pas n’importe laquelle. Il aurait reconnu ce regard entre mille, pour avoir eu la chance d’y plonger le sien lors d’une étreinte passionnée, des années plus tôt. Eremir entrouvrit la bouche et la referma, le cœur battant. Il venait d’être surpris, ce qui n’était pas dans ses habitudes. « Et bien … Qu’est-il coutume de dire lors de telles retrouvailles ? Dois-je souligner le fait que tu aies … Grandi ? Hedwige. » Ce sourire qui avait disparu se dessina de nouveau sur les lèvres de l’homme.
   
 
Codes par Wild Hunger.
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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptySam 22 Fév - 10:55


how it ends
ɤ

La pluie torrentielle qui s’était subitement abattue sur les plaines d’Ultear avait rapidement forcé la cavalière à s’engouffrer sous le couvert des rares arbres pour gagner un peu de répit. Bien qu’habituée aux intempéries par ses voyages, elle n’était jamais heureuse d’affronter ainsi de lourds nuages sombres qui déversaient toute leur peine sur ses frêles épaules. La tenue de cuir qu’elle portait avait au moins le mérite de ne pas absorber l’eau comme l’aurait fait du tissu, et la fine cape qui enveloppait sa silhouette l’aidait à conserver sa chaleur corporelle tout en lui évitant d’être trempée jusqu’aux os. Pourtant, elle le savait bien, si elle persévérait dans son action, elle finirait par l’être. Déjà, une multitude de gouttelettes perlaient au bord de sa capuche en s’insinuant parfois le long de sa clavicule pour disparaître dans son corsage en la faisant frissonner. Maudissant presque machinalement les Dieux de lui avoir infligé cette épreuve alors qu’elle n’était plus qu’à quelques heures de la capitale, elle se mit en quête d’un pin-compagnon ; ces arbres avaient souvent été ses meilleurs amis et elle ne comptait plus le nombre de fois où elle y avait trouvé refuge à cause du mauvais temps. Rahien soufflait bruyamment en slalomant entre les troncs d’arbres et les rochers. Elle lui tapota doucement l’encolure, consciente qu’il n’aspirait lui aussi qu’à un peu de repos et lui murmura combien il était courageux. Ce n’était pas que de vaines flatteries, le destrier avait réellement une belle âme – car Hedwige était de ceux qui croyaient que même les animaux possédaient une âme. Il ne craignait jamais d’affronter le danger, surtout lorsqu’il s’agissait de le faire pour sa cavalière à laquelle il était profondément attaché. Pas une seule fois il n'était arrivé que la fille d’Alcahar ne regrette son choix concernant l’étalon ; issu de l’élevage des Graceford, il était le parfait compagnon de route et disposait de cette intelligence caractéristique qui en faisait un excellent cheval pour une Cavalière Verte. Et, bien qu’elle ne soit pas superficielle, il fallait avouer qu’elle avait eu un faible pour sa belle robe d’un gris presque blanc qui n’était pas sans rappeler la célèbre Boromée, alliée de toujours d’Ultear, la vierge guerrière.

Repérant la forme particulière d’un arbre, elle orienta Rahien dans cette direction pendant que la pression de la pluie se faisait plus forte sur ses épaules et la forçait à se pencher sur le destrier. La crinière emmêlée et trempée de l’étalon faisait écho à l’état aussi catastrophique de la chevelure de sa cavalière, fait auquel elle ne portait pour le moment aucune attention tant elle était préoccupée par le besoin presque vital de s’abriter. A l’approche du pin-compagnon, elle sentit plus qu’elle ne remarqua réellement la présence d’une autre personne. Mais, encore une fois, préoccupée par l’envie de se retrouver autour d’un bon feu, elle n’y prêta pas assez attention. Néanmoins, elle fut obligée de s’interroger lorsqu’une jument noire lâcha un bref hennissement à l’arrivée de l’étrange duo. Hedwige hésita alors, les rênes dans les mains : devait-elle continuer en espérant trouver rapidement un nouveau refuge ou pouvait-elle espérer partager l’endroit avec le voyageur qui s’y trouvait déjà ? L’absence de missive à sa ceinture l’aiderait à se faire passer pour une simple jeune femme en vadrouille, et enlevait en passant un poids sur sa poitrine. Elle n’était jamais très à l’aise lorsqu’elle se retrouvait en compagnie d’inconnus alors qu’elle disposait d’un message de la famille royale à transmettre – ou de quelque chose de moins important parfois. Heureusement pour elle, en cette pluvieuse fin d’après-midi, elle était débarrassée de son devoir et, en un sens, elle n’en n’était que plus mécontente d’être obligée de s’arrêter pour la nuit à cause de ce temps. Elle aurait pu être au Drôme, prendre un long bain chaud, traiter quelques ordres de mission, puis elle aurait eu le plaisir de se retrancher dans ses quartiers ou de bavasser avec ses Cavaliers. La fille d’Alcahar repoussa ses pensées dans son esprit. La pluie continuait de tomber dru et elle n’était pas imperméable.

Démontant en vitesse, elle s’avança vers l’entrée façonnée dans le tronc sans remarquer la silhouette perchée entre les branches plus haut – la capuche recouvrant son crâne et les rideaux de pluie ne l’aidaient pas à y voir plus clair, d’autant plus que la lumière du jour avait considérablement baissé cette dernière heure. A l’instant précis où elle allait s’annoncer avant de pénétrer dans le pin-compagnon, le Sombrelame se laissa tomber à ses côtes, les dagues en mains, le visage impénétrable et le ton railleur. « Se serait-on laissé surprendre par la tempête ? » Elle-même s’empressa de prendre en mains les lames à ses cuisses, laissant retomber au passage la main qu’elle avait utilisée pour abaisser sa capuche et son visage s’imprégna d’une expression de surprise similaire à la sienne. Elle connaissait ces traits, c’était évident. Ils n’avaient pas réellement changé avec les années, mais ils avaient gagné en force et en maturité. Agréablement étonnée, elle se plongea dans l’intense regard couleur d’éméraldine qui possédait toujours cette profondeur perturbante et dont l’effet sur sa peau la mettait encore mal à l’aise. Bientôt, elle se dandinerait d’un pied sur l’autre comme une enfant prise la main dans le sac et ses pommettes deviendraient aussi rouges que des pivoines ! Elle s’efforça de dissimuler son malaise en abaissant les yeux sur ses mains qui portaient encore les dagues, armes qu’elle rangea lorsqu’il reprit la parole. « Et bien … Qu’est-il coutume de dire lors de telles retrouvailles ? Dois-je souligner le fait que tu aies … Grandi ? Hedwige. » Le cœur battant et le souffle court, elle dû admettre qu’elle était extrêmement ravie qu’il se souvienne de son prénom après toutes ces années. Encore plus qu’il se souvienne d’elle, tout simplement. Mais cela n’aurait peut-être pas dû l’étonner de la part de l’homme ; il avait su attendrir son cœur alors qu’elle n’aurait probablement jamais été amoureuse si elle n’avait fait que se concentrer sur son poste d’apprentie Cavalière. Il n’était pas n’importe qui. « Tais-toi donc, sombre crétin, et range ces lames avant que tu ne te blesses avec ! » lui rétorqua-t-elle en faisant disparaître la distance qui les séparait de quelques pas, un sourire sur ses lèvres pâles et froides. Sans aucune gêne, ou presque, elle lui donna une longue accolade chargée de toute l’émotion qu’elle ressentait à le voir se tenir là devant elle après tant d’années. Hedwige n’était pas réellement le genre de femme à être sentimentale, toutefois elle ne pouvait nier qu’elle sentait sa gorge se serrer et une multitude de souvenirs revenir la hanter alors qu’elle posait sa joue sur le torse du Sombrelame. Lorsqu’il avait déserté la capitale, il avait emporté avec lui une partie d’elle qu’elle lui avait sciemment cédée, un mélange d’innocence et de témérité. Aujourd’hui, les Dieux les réunissaient pour une raison qui lui échappait, mais elle n’allait pas perdre son temps à chercher ses mots alors qu’il était bien plus aisé de laisser le naturel revenir au galop.

Dans son dos, Rahien
S'ébroua de Toutes
ses forces Et Elle sembla
se rappeler Pour la
première fois la pluie Qui
ruisselait sur son visage.


Cela, mais aussi les mèches folles qui étaient plaquées sur son crâne, son air fatigué, ses muscles endoloris, le froid qui engourdissait ses sens et ses vêtements imbibés d’eau. Il n’était pas en meilleur état qu’elle, soit dit en passant, ce qui ne l’empêcha pas de se sentir subitement gênée par son apparence. Un sentiment qu’elle ne ressentait que rarement. S’éloignant d’un pas de l’homme qui était probablement son plus vieil ami, elle lui jeta un coup d’œil, toujours passablement étonnée de le voir ici. « Eremir, il pleut et la nuit tombe. Alors même si je suis ravie de te revoir, je vais rentrer dans ce pin-compagnon et allumer une fournaise. Et tant pis pour toi si tu restes dehors, à te pendre aux branches comme un animal… Tu croyais quoi, d’ailleurs, que j’étais un brigand venu te détrousser ? » le questionna-t-elle avec amusement en joignant le geste à la parole, accueillant avec satisfaction la sensation d’être au sec et le léger changement de température. Même son parler perdait l’autorité qu’elle avait gagnée avec les années auprès de l’aîné des Whitehill, au profit d’une franchise et d’une douceur peu coutumière. Il avait souligné, avec justesse, qu’elle avait grandie depuis leur dernière rencontre, néanmoins elle était encore loin de l’égaler. Lorsqu’ils s’étaient enlacés, elle avait pu remarquer qu’une bonne tête les séparait encore et elle avait pris grand soin de ne pas faire de commentaire à ce sujet. Après tout, ce n’était pas sa faute s’il tenait plus de l’asperge que de l’homme, le bougre. Et qui plus est, ils savaient tous les deux que ce qu’il sous-entendait par cela tenait davantage à son physique actuel qu’à sa taille. Passant une main dans sa chevelure trempée, elle ramena ses mèches en arrière et s’empressa de vérifier l’état de leur abri. « Tu n’as pas beaucoup changé toi… excepté que tu ressembles maintenant à un vieil homme. » La taquinerie n’avait rien de sincère, en attestait le regard malicieux qu’elle lui lança. Sans cesser de lui jeter des coups d’œil, comme si elle s’attendait à le voir disparaître, elle ramassa quelques branches sèches laissées dans le pin-compagnon, arrangea les pierres autour du feu et s’attela à faire jaillir des étincelles en utilisant son allume-feu en silex. Quelques morceaux de mousse et des pommes de pin récoltées dans leur abri servirent d’amadou et leur permirent bientôt de voir de fines flammèches se lancer à l’assaut du bois. « C’est lancé… » murmura-t-elle en contemplant son œuvre. Elle releva la tête pour croiser le regard azurin de l’homme, puis ajouta : « Je ne sais pas vraiment quoi dire non plus, tu sais. Je n’aurais jamais pensé que nous puissions nous retrouver ici, c’est… » Elle fit un geste de la main pour englober leur refuge et haussa les épaules sans se départir de son sourire. « Mais je pensais ce que j’ai dit : je suis ravie de te revoir. Et tu n’as pas changé. »

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Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyMar 25 Fév - 1:18

hedwige tarly & eremir whitehill
hearken now, sons of snow, to an age, long ago, and the tale, boldly told, of the one.

 

 
Eremir appréhendait beaucoup la réaction d’Hedwige. L’avait-elle seulement reconnu ? Mais la réponse ne tarda pas à arriver ; déjà elle baissait sa garde et son regard changeait. Il aimait tellement ces yeux ! Par les Trois, après toutes ces années ça n’avait pas changé : son regard avait sur lui une emprise qu’il n’aurait su définir, à la fois dévorante et belle. « Tais-toi donc, sombre crétin, et range ces lames avant que tu ne te blesses avec ! » Eremir lâcha un petit rire amusé et sarcastique à la fois, ravi que son comportement envers lui n’ait pas changé. Il fut plus surpris cependant quand elle s’approcha de lui pour le serrer dans ses bras et, le cœur battant, il referma son étreinte sur elle. Hedwige était devenue une femme, une femme sublime. Sa taille fine, ses courbes gracieuses, ses longs cheveux d’ébène dans lesquels il avait aventuré ses mains et ses lèvres lors d’une étreinte passionnée, il aimait tout ça à la fois. Aussi Eremir fut ravi quand Hedwige le relâcha, ce qui coupa court aux pensées qui remontaient à la surface alors qu’il aurait préféré les enfouir à tout jamais. Il avait tant regretté de ne pas l’avoir emmenée avec lui quand il avait quitté Aubétoile ! « Eremir, il pleut et la nuit tombe. Alors même si je suis ravie de te revoir, je vais rentrer dans ce pin-compagnon et allumer une fournaise. Et tant pis pour toi si tu restes dehors, à te pendre aux branches comme un animal… Tu croyais quoi, d’ailleurs, que j’étais un brigand venu te détrousser ? » L’homme se rendit seulement compte à quel point la pluie le glaçait jusqu’aux os et il était épuisé. Il sourit avec douceur. « Je ne crains guère les brigands. Je me sens simplement mieux en hauteur. » Il se tut quelques instants. Eremir avait toujours préféré la hauteur, se promenant sur les toits des maisons et se cachant dans les arbres quand la situation s’y prêtait. « Je vais t’aider. » conclue-t-il en s’approchant des branches qui lui avaient servi de perchoir. Il récolta le petit bois sec qui pourrait permettre d’allumer un feu, sans cesser de jeter des coups d’œil en biais à la femme, comme pour s’assurer qu’elle était réellement là. Eremir s’était souvent demandé si il reverrait Hedwige et comment cela se passerait si ça arrivait … La situation lui semblait presque surréaliste, et un peu cocasse. « Tu n’as pas beaucoup changé toi… excepté que tu ressembles maintenant à un vieil homme. » Il baissa la tête et plongea son regard dans le sien, l’air faussement vexé. Et puis il rit et esquissa un grand sourire espiègle, trop ému pour faire ne serait-ce que mine d’être triste. « Quelle cruauté ! Moi qui t’ai fait un compliment … » En fait, c’était un compliment masqué. « … Ou en tout cas, qui ai essayé ! » Il laissa tomber ses branches sur celles qu’Hedwige avaient entassées et le feu partit.

« C’est lancé … » Eremir acquiesça, satisfait qu’elle ait réussi à leur offrir un peu de confort malgré cette tempête, leur fatigue et leur surprise évidente. « Je ne sais pas vraiment quoi dire non plus, tu sais. Je n’aurais jamais pensé que nous puissions nous retrouver ici, c’est… Mais je pensais ce que j’ai dit : je suis ravie de te revoir. Et tu n’as pas changé. »  L’homme ôta sa cape trempée et s’assit près du feu pour se réchauffer sans la quitter des yeux, comme si ça avait pu la retenir à ses côtés. « Je suis aussi surpris que toi. Longtemps j’ai pensé venir te voir, t’emmener avec moi parcourir les contrées de Kahanor et ne plus jamais avoir à penser à toi comme à un fantôme du passé mais … J’étais effrayé à l’idée que tu puisses me penser lâche, que tu puisses me haïr … Je ne l’aurais pas supporté. » Pas venant de toi.[/i] Le ton de sa voix soulignait la sincérité de ses paroles. Plus bas que d’habitude, il prouvait qu’Eremir était un peu gêné par ce qu’il était en train de dire, bien que le temps ait passé. Pouvait-on vraiment oublier son premier amour ? « Je vois que tu t’en es bien sortie ici, et quelque part je suis ravi d’avoir été lâche. Capitaine des Cavaliers Verts, quel honneur ! J’ai toujours su que tu ferais de grandes choses. » Enfant, Hedwige avait quelque chose en plus des autres. Quelque chose dans ses manières, dans sa détermination, son courage, quelque chose dans le regard. C’était pour cette raison qu’il l’avait choisie elle et pas une autre. Il en avait eu du mal à l’avoir, enfin ! Il avait dû séduire la moitié des jeunes filles du château devant ses yeux en espérant la rendre jalouse, s’intéresser à elle, à sa vie, à ce qu’elle aimait, lui faire comprendre qu’il la désirait au-delà de la raison, alors qu’il aurait pu avoir n’importe quelle fille de son âge … Et qu’il avait gâché une partie de sa vie à cause d’une pauvre cruche qui avait eu le malheur de passer entre ses mains mais qui lui avait pourtant offert une enfant magnifique. La Hedwige qu’il avait sous les yeux n’avait pas beaucoup changé. Au fond, elle était toujours cette fille ambitieuse et sauvage qu’il ne fallait pas contrarier, cette fille plus intéressante que les autres. Eremir en était certain. « On vante tes mérites dans toutes les contrées. » précisa-t-il. Il n’allait pas sciemment lui avouer qu’il avait pris de ses nouvelles car il avait beau vouloir lui faire part de sa joie de la revoir, il ne se dévoilait d’habitude que rarement. Eremir avait longtemps banni les sentiments de sa vie, pour se protéger.

« Nous risquons d’en avoir pour un moment, alors … » Eremir se leva et quitta la chaleur du pin-compagnon avec regret pour se diriger vers la sacoche accrochée à son cheval, de laquelle il sortit du pain et des fruits soigneusement emballés dans du tissus qu’il rapporta dans l’arbre avec un petit rire amusé. « Est-ce que tu as faim ? Les retrouvailles, ça creuse. » Il disposa les mets entre eux, près du feu, et s’appuya contre la paroi de l’arbre un soupir. Il avait mal au dos, aux jambes, et sa tête tournait affreusement. Il passa sa main dans ses cheveux puis derrière sa tête et ferma les yeux. Eremir se sentait parfaitement en confiance avec Hedwige, à tel point qu’il ne faisait pas semblant de fermer les yeux comme il l’aurait fait avec n’importe qui d’autre. Pourtant, il posa de nouveau son regard d’azur sur la femme qu’il n’avait pas vu depuis trop longtemps. Il voulait capturer cette image d’elle, avec ses cheveux emmêlés et son visage fatigué, avec cette robe qui mettait son corps en valeur, et ne plus jamais la laisser s’échapper. « C’est comme si le temps n’avait pas avancé, d’une certaine manière. Je veux dire … Non, rien. » Eremir ne pouvait pas non plus lui dire qu’il se sentait bien à ses côtés aujourd’hui encore, comme autrefois. Comme si il l’avait pu la prendre encore dans ses bras et fermer les yeux, et se laisser bercer par son souffle régulier et les battements de son cœur.   Il esquissa un sourire tendre et tourna son visage vers les flammes en passant sa main sur son visage. Mille questions se bousculaient dans son esprit, des questions qu’il aurait aimé lui poser jusqu’à la saouler. Est-ce que tu m’en as voulu ? Qu’est-ce que tu as fait après mon départ ? Vu ? Appris ? Qui as-tu rencontré ? Est-ce que tu étais heureuse ? « Es-tu restée à Aubétoile toutes ces années ? N’as-tu pas eu envie de découvrir d’autres horizons ? » demanda-t-il seulement. Autant y aller en douceur, ils avaient du temps devant eux pour apprendre à se connaître de nouveau. Lui vint alors l’étrange pensée qu’Hedwige puisse côtoyer Auréa, situation particulièrement étrange quand il y pensait. Savait-elle seulement qu’Auréa était sa fille ? Il savait qu’elle ne s’embarrassait généralement pas de son nom de famille et il ne la comprenait que trop bien. Après tout, pourquoi porterait-elle le nom d’un homme qui l’avait abandonnée pendant seize ans ?

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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyMar 25 Mar - 3:05


how it ends
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Les flammes dévoraient le bois avec avidité, produisant force craquements et étincelles qui ne parvenaient toutefois guère à intéresser la cavalière. Ses prunelles d’acier ne cessaient d’aller et venir entre la silhouette de l’homme qu’elle avait autrefois aimé et le feu de camp qui était leur seule source de lumière. Par les Dieux, qu’elle était heureuse de le retrouver ! Si quelqu’un lui avait annoncé, quelques jours plus tôt, que sa route allait à nouveau croiser celle d’Eremir Whitehill, elle n’aurait pas imaginé un seul instant ressentir cette vague de chaleur dans sa poitrine ou devoir se contenir pour ne pas afficher un sourire épanoui – et il faut l’avouer, qu’elle aurait trouvé idiot sur n’importe quel autre visage – sur ses lèvres en permanence. Il lui avait manqué, cela elle le savait, toutefois elle n’avait pas réalisé à quel point. Avec lui, d’autres souvenirs remontaient lentement à la surface et parasitaient ses pensées. Il y avait bien entendu leurs moments à eux, privilégiés, des instants fugaces de tendresse et de passion, mais aussi d’autres perles, plus simples et chaleureuses. Ses premiers jours au Drôme, leur première rencontre, la façon qu’il avait de toujours vouloir en apprendre davantage sur elle alors qu’elle avait tendance à le fuir au départ parce qu’elle ignorait comment agir avec lui. Elle se souvenait encore de la jalousie qui la prenait lorsqu’elle le surprenait à papillonner avec une fille du château – si elle savait que tout cela avait été orchestré spécialement pour elle, cela ne la rendrait que plus furieuse et en un sens, flattée – de son empressement à mentir sur son âge pour qu’il ne la délaisse pas au profit d’une autre, son anxiété à l’idée qu’il ne découvre son mensonge ou son impatience lorsqu’elle savait qu’ils devaient bientôt se retrouver. Ils avaient été amis, en quelque sorte, avant qu’elle ne cède à son appel. Eremir n’avait jamais réellement dissimulé que l’intérêt qu’il lui portait n’avait pas grand-chose d’innocent, et cette franchise avait déstabilisé la jeune fille. Peu habituée à provoquer ce genre d’engouement, ou en tout cas ne l’ayant que rarement remarqué, elle a rapidement compris que l’effet qu’il avait sur elle devait être absolument contrôlé. Parce que c’était ça, le but qu’elle suivait. Le contrôle. Hedwige détestait lorsque les choses – et son corps en premier – n’obéissaient plus à sa volonté. Or, il était vite apparu qu’il lui faisait justement perdre ses moyens.

Au début, elle avait pensé que l’éviter suffirait à éloigner le mal, mais plus elle restait éloignée de l’adolescent et plus elle pensait à lui. Ce comportement ne lui ressemblait pas ; il nuisait à ses heures d’entraînement, il la tenait éveillée la nuit et contribuait à la rendre fébrile dès qu’elle l’apercevait ou l’entendait s’approcher d’elle. Peu à peu, Eremir parvint cependant à apprivoiser l’enfant sauvage qu’elle était. Elle ignorait encore aujourd’hui comment il s’y était pris pour se faire une place aussi douce dans son cœur, néanmoins elle ne pouvait plus nier qu’il y était parvenu. Alors que les années avaient laissé des rides sur leur visage, elles n’avaient en rien entaché l’affection qu’ils se portaient dans le cœur. Quand bien même elle avait effectivement souffert de son départ précipité et définitif, elle n’avait pas souhaité faire disparaître son amour pour lui au profit d’une colère mal placée. Elle préférait de loin de se remémorer leurs bons moments plutôt que de le détester pour ses choix. Comme pour faire écho à ses pensées, il aborda le sujet d’une voix basse et presque hésitante : « Je suis aussi surpris que toi. Longtemps j’ai pensé venir te voir, t’emmener avec moi parcourir les contrées de Kahanor et ne plus jamais avoir à penser à toi comme à un fantôme du passé mais … J’étais effrayé à l’idée que tu puisses me penser lâche, que tu puisses me haïr … Je ne l’aurais pas supporté. » « Je ne t’ai jamais haï. » Et de toute façon, je pense que j’en serais incapable. Elle garda ces derniers mots pour elle, son regard rivé sur lui. Comptait-elle autant à ses yeux à l’époque qu’il se soit ainsi questionné à son propos ? Eremir était son premier amour – quelque chose qu’elle n’avouera sans doute pas à voix haute puisqu’elle est bien trop fière pour cela – est-ce qu’il était possible qu’elle ait été le sien ? Non, probablement pas. Il avait contemplé bien trop de jolis minois pour s’être attardé sur le sien en particulier. Il l’avait aimée, de cela elle était sûre, elle l’avait senti lorsqu’elle s’abandonnait dans ses étreintes et dans les baisers qu’il lui donnait. Mais elle n’avait sûrement pas été la première fille qu’il avait aimé. Elle n’oserait pas s’accorder cet honneur.

« Je vois que tu t’en es bien sortie ici, et quelque part je suis ravi d’avoir été lâche. Capitaine des Cavaliers Verts, quel honneur ! J’ai toujours su que tu ferais de grandes choses. » « Tu n’as pas été lâche, tu as fait face à tes obligations, c’est différent. Et comment tu sais tout ça, toi ? » Elle savait qu’il avait été obligé de rallier le domaine pour se marier à une fille qu’il avait engrossé, mais elle ignorait ce qu’ils étaient devenu. Sans doute était-elle quelque part, dans une maison qu’ils partageaient, à l’attendre avec leur(s) enfant(s). A cette pensée, elle se sentit honteuse de savourer sa présence. Il n’était plus sien depuis des années, elle n’avait plus rien à attendre de lui et il serait futile d’espérer quoi que ce soit de sa part. Pourtant elle ne pouvait s’empêcher de sourire lorsqu’il posait les yeux sur elle, de se sentir… unique. Il l’avait faite se sentir irremplaçable, inimitable. Unique, oui, c’est le mot. « On vante tes mérites dans toutes les contrées. » « Vraiment ? On parle de ma tyrannie, de mes injustices répétées, de mon mauvais goût vestimentaire et de mon ignorance en ce qui concerne les vins à choisir lors d’une réception ? » Ses prunelles pétillèrent de malice. « Je plaisante : je ne m’occupe jamais des réceptions au Drôme, et lorsqu’il doit y avoir un évènement particulier, j’ai quelqu’un qui s’occupe de ça. Quant au reste… » Elle laissa sa voix s’évanouir dans les ténèbres de leur abri, ses lèvres embrassant un sourire rieur. Juste après sa boutade, Eremir se leva pour ramener quelques provisions qu’il partagea de bon cœur avec elle ; elle aurait pu ramener les siennes aussi, qui consistaient pratiquement aux mêmes mets, néanmoins elle devait avouer qu’elle n’avait pas aussi faim qu’elle l’aurait cru. Elle accepta cependant son offre, attrapant un morceau de pain un peu dur et le portant à ses lèvres. Elle avait épuisé ses réserves de viande séchée durant le trajet et n’avait pas pensé que le temps se gâterait au point qu’elle doive rester dans un pin-compagnon pour la nuit. Dire qu’Aubétoile n’était qu’à quelques heures !

« C’est comme si le temps n’avait pas avancé, d’une certaine manière. Je veux dire … Non, rien. » « C’est comme si quelque part, on était resté ces gamins insouciants, plus heureux lorsqu’ils n’avaient rien d’autre à faire que regarder les étoiles en se murmurant des promesses sans savoir qu’ils ne pourraient jamais les tenir.[/color] » Le ton de sa voix était terriblement bas, porteur d’une nostalgie douce-amère, dénuée de reproches. Elle n’osa pas croiser son regard après cette phrase, portant un intérêt factice à son quignon de pain et aux flammes devant elle. Ses vêtements étaient encore un peu humides, mais elle n’y prêtait plus attention. Elle se souvenait de bien trop de choses, de bien trop de moments délicieux pour que cela ne la préoccupe. Après un silence, Hedwige repoussa ces pensées du passé, se souvenant qu’ils n’avaient plus rien d’enfants et elle sauta sur l’occasion qu’il lui fournissait pour recouvrer son enthousiasme. « Es-tu restée à Aubétoile toutes ces années ? N’as-tu pas eu envie de découvrir d’autres horizons ? » « J’ai découvert d’autres horizons, tu sais. J’ai été messagère pendant des années, j’ai voyagé aux quatre coins de Kahanor et j’ai rencontré des personnes toutes plus différentes les unes des autres. J’ai… » Elle pensa à Dezial, au fait qu’il soit Sombrelame et qu’il venait plus ou moins de l’entraîner à suivre ses pas pour qu’elle ne soit pas vulnérable s’ils en venaient à croiser ses frères et sœurs durant l’enquête qu’ils menaient. Il lui avait demandé de garder le secret. Elle n’aimait pas mentir. Hedwige se passa la langue sur les lèvres, son regard d’acier trouvant refuge dans le feu qui brûlait paisiblement. « Je suis devenue Capitaine cinq ans plus tôt, j’ai eu le temps de voir du pays. Il m’arrive encore de prendre la route, comme tu peux le constater, et le seul regret que j’ai est de n’avoir jamais pris la mer. Je rêve de contempler Yederhil de mes propres yeux un jour. Si je survis jusque-là, peut-être que ça sera moi qui viendrait t’enlever pour découvrir cet endroit à mes côtés. » Un rire coula hors de ses lèvres, léger et musical. Elle posa les prunelles sur lui, ravie de constater qu’il se sentait apparemment assez en confiance pour se mettre à l’aise. « Et toi alors ? Toujours marié ? Combien as-tu d’enfants à présent ? »

Une partie d'elle avait
autrefois Voulu le suivre,
ou en tout cas tenter
D'en apprendre davantage
à son sujet, Mais elle s'était
volontairement tenue à l'écart.

Pas par colère envers lui ou sa femme, mais par respect pour leur couple. Elle connaissait l’effet qu’il avait sur elle et elle n’avait pas désiré troubler leur ménage en se présentant sur leur porte. Elle aurait toutefois apprécié l’avoir à ses côtés lors de sa confirmation, lui parler de ce qu’elle voyait, des expériences qu’elle vivait. Elle voulait lui parler des Sombrelames, mais elle craignait qu’il ne soit en danger à cause de cela. En un sens, à présent, elle comprenait plus ou moins ce qui poussait Dezial à garder secret ses activités en dehors de la cour. Mais cela n’enlevait pas l’amertume qu’elle ressentait lorsqu’elle songeait à ces dernières années. « Tu sais… Je me suis toujours demandée si tu étais heureux, là-bas. Je sais que tu l’étais au château et tu ne semblais jamais réellement pressé de retourner auprès des tiens. » Tu étais heureux avec moi, non ? Alors pourquoi a-t-il fallu que les Dieux nous séparent ? Pourquoi cette fille y est-elle parvenue ? Elle songea silencieusement au futur qu’ils auraient pu avoir ensemble s’il était resté à Aubétoile. Auraient-ils cessé finalement de se voir ? L’aurait-il demandée en mariage ? Lui aurait-elle donné des enfants ? Cette pensée lui donna le tournis et elle battit en retraite avec empressement. « Enfin, c’est surtout que certaines choses auraient été plus faciles avec un ami comme toi à mes côtés. Tu me connais depuis longtemps. » reprit-elle en terminant son morceau de pain, décidée à ne plus songer à lui de cette façon. Le mensonge de Dezial aurait été plus facile à pardonner si elle avait pu se confier à lui, la perte de leur roi aurait été plus facile à supporter avec lui, l’accession au rang de Capitaine aurait été plus facile à gérer avec lui. Tout aurait été plus simple.
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Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyMar 25 Mar - 16:22

hedwige tarly & eremir whitehill
hearken now, sons of snow, to an age, long ago, and the tale, boldly told, of the one.

 

 
« Vraiment ? On parle de ma tyrannie, de mes injustices répétées, de mon mauvais goût vestimentaire et de mon ignorance en ce qui concerne les vins à choisir lors d’une réception ? Je plaisante : je ne m’occupe jamais des réceptions au Drôme, et lorsqu’il doit y avoir un évènement particulier, j’ai quelqu’un qui s’occupe de ça. Quant au reste… » Eremir se mordit la lèvre pour ne pas éclater de rire. « Effectivement, je n'ai pas eu vent de cela. Je ne te trouve pas spécialement mal vêtue, cependant je ne doute pas que tu sois un tyran : une femme, une vraie. »C'était, à n'en pas douter, un réel compliment. Eremir préférait les femmes de caractère, celles qui se voulaient égales aux hommes, dans un monde qui tolérait peu que les femelles aient quelconque avis à donner à leurs mâles un peu trop machistes. Mais lui, ça lui plaisait ; pourquoi une femme serait-elle moins intelligente, moins efficace ? Hedwige était la preuve même qu'une femme pouvait être importante. Et la connaître le rendait fier. « C’est comme si quelque part, on était resté ces gamins insouciants, plus heureux lorsqu’ils n’avaient rien d’autre à faire que regarder les étoiles en se murmurant des promesses sans savoir qu’ils ne pourraient jamais les tenir.»  Il acquiesça. C'était exactement ce qu'il voulait dire, sans oser le faire. Insouciants, ils riaient et se parlaient comme si ils ne s'étaient jamais quitté. Comme si ces quinze dernières années, ils s'étaient côtoyé et avaient partagé des choses qui les liaient toujours l'un à l'autre. Mais sans doute leur brève et intense relation avait suffi à tisser des liens qui ne se briseraient jamais entre eux. Il était une partie de son adolescence, elle était le début de sa vie d'adulte. Souvenirs à jamais gravés dans son cœur et son esprit, qui ne cesseraient de lui rappeler à quel point il avait pu faire de regrettables erreurs. « J’ai découvert d’autres horizons, tu sais. J’ai été messagère pendant des années, j’ai voyagé aux quatre coins de Kahanor et j’ai rencontré des personnes toutes plus différentes les unes des autres. J’ai… » Eremir buvait ses paroles, retrouvant bien là ce qu'il vivait lui-même lorsqu'il voyageait. Il était ivre de ces rencontres impromptues et uniques, de ses paysages qui l'étonnaient jour après jour, peu importe le nombre de fois qu'ils les avait vus.  « Je suis devenue Capitaine cinq ans plus tôt, j’ai eu le temps de voir du pays. Il m’arrive encore de prendre la route, comme tu peux le constater, et le seul regret que j’ai est de n’avoir jamais pris la mer. Je rêve de contempler Yederhil de mes propres yeux un jour. Si je survis jusque-là, peut-être que ça sera moi qui viendrait t’enlever pour découvrir cet endroit à mes côtés. » Il hocha tendrement la tête et prit un peu plus appui contre la paroi, pour se mettre à son aise. « Je connais cet endroit, pour l'avoir parcouru quelques années. Ce sera un plaisir de t'y accompagner, si tu veux de ma présence à tes côtés. » Et pour te protéger de ce monde plus violent et risqué que Kahanor tout entier. « Quant à prendre la mer … Il n'y a rien d'aussi grisant. Je te souhaite de connaître cela. » Eremir se rappelait le vent fouettant son visage ses cheveux blonds, l'odeur du sel et du rhum flottant dans l'air, et il frémit.

« Et toi alors ? Toujours marié ? Combien as-tu d’enfants à présent ? » Cette question le désarçonna. « Et bien ... » Il se tut, ferma la bouche, joua nerveusement avec la lanière de son habit de cuir, et reprit : « Elle est morte en couche lors de la naissance de notre premier enfant. Depuis, je erre avec pour seule compagnie les camarades que je me fais sur la route, l'or et ma liberté. » Eremir ne l'appelait jamais « Mon épouse », pour la simple et bonne raison qu'il n'arrivait pas à la voir comme tel. Chaque fois, c'était l'image d'une jeune fille malade et hystérique qui lui revenait à l'esprit, qui le repoussait autant qu'elle le désirait. Elle l'avait rendu fou, docile et l'avait attaché comme un animal domestique. Il lui en voudrait pour l'éternité, quand bien même elle avait souffert et qu'aujourd'hui, elle était partie. « Ma fille, Auréa, travaille au château elle aussi. Elle est la camériste de la princesse Euphemia. » souffla-t-il, se demandant si Hedwige l'avait déjà vue ou non. Sans doute, sans pour autant la connaître. « Et toi ? As-tu eu le loisir de te marier et d'avoir des enfants ? » Eremir redoutait la réponse autant qu'il ne l'attendait. Etait-il égoïste au point d'espérer qu'elle n'ait pas fait sa vie avec un autre ? Sans doute. Mais il espérait également qu'elle ait été heureuse, qu'elle ait aujourd'hui quelqu'un à ses côtés pour la soutenir lorsqu'elle flanchait, pour la réchauffer lors des nuits d'hiver. « Tu sais… Je me suis toujours demandée si tu étais heureux, là-bas. Je sais que tu l’étais au château et tu ne semblais jamais réellement pressé de retourner auprès des tiens. » Pour la première fois, Eremir s'en voulut véritablement de lui avoir caché bien des choses sur sa vie. « Enfin, c’est surtout que certaines choses auraient été plus facile avec un ami comme toi à mes côtés. Tu me connais depuis longtemps. »  Il s'était enfui de chez lui, comme un traitre d'après les paroles de son propre père, abandonnant derrière lui des cadets manipulables dont il n'avait plus jamais eu de nouvelles. Où qu'il aille, Eremir avait toujours laissé les gens derrière lui, et ce depuis toujours. En cela, il était méprisable et peu digne de confiance, il s'en rendait compte lui-même. Et plus que jamais, il comprit l'impact de son égoïsme. « Je suis réellement navré, je n'ai pensé qu'à moi. J'étais heureux au château, bien plus que n'importe où d'autre. J'avais un travail, des amis, je passais mes journées à tenter d'attirer ton attention, j'étais jeune et insouciant. Mais j'ai eu peur de ce que je pouvais ressentir, d'être attaché, et j'ai pris la fuite, comme je l'ai toujours fait. J'ai pensé trop tard au fait que tu étais jeune et que tu pouvais avoir besoin de moi, comme j'avais besoin de toi. » Cela pouvait sembler étrange de parler de ça après toutes ces années, pourtant c'était une façon pour eux de se débarrasser de tout ce qu'ils avaient sur le cœur depuis trop longtemps. La situation était favorable, ce qui rendait les choses moins difficiles.

Eremir passa sa main dans ses cheveux et l'y laissa en fermant les yeux. Il laissa le silence s'installer entre eux quelques secondes, profitant du crépitement des flammes et de la présence d'Hedwige qui réchauffait à elle seule son cœur fatigué. Il craignait le moment où il allait de nouveau devoir se séparer d'elle, sans garantie de la revoir incessamment peu. Étaient-ils voués à être séparés des années durant, et de se retrouver chaque fois plus vieux et plus ridés, se contentant de mettre au clair ce qu'ils avaient vécu ensemble par le passé ? Sans doute, et quelque part, c'était excitant. Bref et intense, comme leur relation. Comme tout ce qu'il avait toujours connu. Il rouvrit les yeux, qu'il posa sur elle, observant chacun de ses gestes et de ses regards avec attention. Tout aurait pu être différent entre eux. Si cette fille n'était pas tombée enceinte, Eremir serait certainement resté avec Hedwige, au Château, et n'aurait jamais quitté Aubétoile. Il n'aurait rien vécu, rien connu, rien vu, mais il aurait été avec elle. « J'ai rencontré un homme qui travaille comme maître d'Arme au palais, Dezial Rivers. Tu dois le connaître. » Eremir ne se pencha pas davantage sur sa rencontre avec l'homme, qu'il connaissait en réalité depuis huit ans, lorsqu'il avait commencé son apprentissage pour la Guilde. Il n'avait pas à parler à Hedwige des Sombrelames, pour ne pas l'entraîner dans des histoires qui risquaient de la mettre en danger. « Par ailleurs, n'est-ce pas trop la panique au Château depuis que l'Enfant  Roi est sur le Trône ? Nous entendons tellement de rumeurs parmi le peuple … J'aurais volontiers présenté mes condoléances à la famille Royale, mais après être parti comme un voleur … » Il n'avait pas pu se le permettre, quand bien même ça l'avait un tant soit peu touché. Si il ne tenait pas personnellement au Roi Halbarad Premier, il ne pouvait que reconnaître qu'il avait été un homme bon, et perdre un homme bienveillant était toujours quelque chose de tragique, quelque soit son rang dans la société. Il pensa alors à Siger, et son regard se voilà.
 
 
Codes par Wild Hunger.
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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyLun 31 Mar - 0:22


how it ends
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Cela ne parut guère étonnant à Hedwige d’apprendre qu’il s’était déjà rendu à Yerderhil par le passé, sans doute de nombreuses fois puisqu’il se proposait même de lui servir de guide si d’aventure elle finissait par vouloir y aller. Il lui enjoignit aussi de prendre la mer, car cela avait été pour lui une expérience plaisante et elle le croyait sans hésiter. Ses yeux brillaient d’une toute autre lueur à présent qu’il mentionnait l’océan, comme s’il s’imaginait à nouveau sur le pont d’un navire avec les embruns fouettant son visage. Elle eut un sourire presque tendre devant sa réaction qui ne correspondait plus vraiment à un adulte, mais plutôt à un adolescent qui découvre de nouveaux horizons. Peut-être qu’au fond, il était toujours resté ce jeune homme audacieux dont elle était tombée amoureuse des années plus tôt ? Peut-être qu’une partie de lui rêvait toujours de partir explorer les terres sans se soucier d’un travail, d’une famille, d’un devoir à tenir ? Elle l’avait toujours admiré pour cela, et c’était sans doute aussi ce grain de folie qui l’avait tellement attirée chez lui. Elle y trouvait un écho à son propre désir de liberté. Encore aujourd’hui, elle se sentait étrangement proche de lui, sur un plan émotionnel, alors qu’ils ne s’étaient pas adressé le moindre mot en plus de dix ans. Est-ce à cela que l’on reconnaît ses véritables compagnons de vie, ses âmes-sœurs tant amicales qu’amoureuses ?

« Et bien ... Elle est morte en couche lors de la naissance de notre premier enfant. Depuis, je erre avec pour seule compagnie les camarades que je me fais sur la route, l'or et ma liberté. » Son aveu la prit à la gorge, serrant cette dernière avec force. Ainsi, l’heureuse élue n’avait pas survécu aux affres de l’enfantement. Quelque part au fond de son âme, elle se sentit soulagée qu’il n’appartienne à personne, un sentiment qui la révulsa aussitôt qu’elle s’en rendit compte ; n’avait-elle pas de cœur pour être ravie de la mort d’une personne ? Cette pauvre fille n’avait rien demandé à personne, ou en tout cas, elle n’avait en aucun cas mérité le sort qui fut le sien. Hedwige s’humecta nerveusement les lèvres, fuyant l’abysse de ses prunelles bleutées dans la crainte qu’il ne découvre ses pensées les plus intimes. « J’en suis désolée, Eremir. » Elle n’ajouta pas qu’elle souhaitait que les Dieux veillent sur sa défunte épouse, mais elle le pensait sincèrement. Quand bien même elle se savait fautive d’espérer, elle n’avait pas perdu sa compassion envers le genre humain. Avant qu’elle n’ait pu tenter de finalement dire quelque chose de plus, elle l’entendit reprendre la parole et décida de se taire. « Ma fille, Auréa, travaille au château elle aussi. Elle est la camériste de la princesse Euphemia. » « Auréa ? » Instinctivement, elle marmonna le prénom qu’il venait de prononcer, sur un ton interrogateur. Ce mot venait de réveiller en elle de vieux souvenirs. Elle avait déjà entendu ce prénom, tout comme elle connaissait certainement le visage auquel il appartenait. Euphemia avait à son service une toute jeune camériste, à la frimousse blonde malicieuse et profondément loyale. Oui, à présent, elle se souvenait de l’enfant. Elle n’avait jamais eu l’occasion de dialoguer plus avant avec elle, mais Hedwige avait tout de suite remarqué que contrairement à bon nombre de suivantes, elle n’attendait rien de la famille royale et semblait prête à suivre son intrépide princesse rousse jusqu’au bout du monde. S’étant toujours fiée à ses premières intuitions, elle en a conçu pour la frêle camériste une affection distante se traduisant le plus souvent par des sourires amicaux et des salutations sincères.

« Auréa… Je l’ai déjà rencontrée. Au château. Nous ne nous sommes jamais parlé, cependant. » Elle porta un regard nouveau sur l’homme en face d’elle, cherchant à superposer le visage de l’adolescente au sien. « J’aurais dû voir la ressemblance. Elle a la même manière de froncer les sourcils que toi, des années plus tôt. Et elle est loyale à Euphemia, tout comme au Roi. C’est une alliée précieuse et, à n’en pas douter, une jeune fille qui mérite d’être connue. Mais si elle possède ne serait-ce qu’une once de ton sale caractère, je plains l’homme qui tombera dans ses filets ! » Le rire qui s’échappa d’entre ses lèvres finit par se tarir, les laissant silencieux, à s’observer attentivement par-dessus les flammes. « Et toi ? As-tu eu le loisir de te marier et d'avoir des enfants ? » « Non. » répondit-elle sans gêne, profitant de la question pour changer sa position. Ses vêtements étaient pratiquement secs, aussi se défit-elle de son veston de cuir pour laisser la chaleur caresser sa peau encore froide. « Voyager aux quatre coins de la terre ne permet guère les relations durables, et je n’ai jamais été femme à chercher la compagnie d’un homme pour combler un vide dans mon existence. Tu devrais le savoir. Ne t’ai-je pas fait courir plus que de raison pour obtenir mes faveurs ? Lorsque je suis devenue Capitaine, il y a cinq ans, j’ai accepté d’endosser de nouvelles responsabilités. Je n’aurais peut-être jamais d’enfant issu de ma chair et de mon sang, mais j’ai de jeunes gens sur lesquels veiller et une famille à diriger. Peu conventionnelle, comme famille, je dois l’avouer. » Son sourire, espérait-elle, apaiserait les inquiétudes de l’homme à son sujet.

Même enfant, Hedwige avait su se montrer suffisamment forte pour s’assumer seule. L’unique personne sur laquelle elle avait osé se reposer avait été son père. A son décès, elle avait réalisé qu’il n’y avait personne dans sa famille qui la comprenait avec autant de clarté que lui. L’Appel avait été l’échappatoire qui lui fallait, un moyen de s’éloigner de cette mère distante et froide, de ces obligations dont elle ne voulait rien savoir. Même si elle avait eu des difficultés à s’habituer à sa nouvelle vie, elle s’était toutefois adaptée plus vite que la majeure partie des novices et en cela, le Capitaine du Drôme avait été agréablement surpris. Savait-il déjà à l’époque qu’elle était destinée à prendre sa suite ? « Je suis réellement navré, je n'ai pensé qu'à moi. J'étais heureux au château, bien plus que n'importe où d'autre. J'avais un travail, des amis, je passais mes journées à tenter d'attirer ton attention, j'étais jeune et insouciant. Mais j'ai eu peur de ce que je pouvais ressentir, d'être attaché, et j'ai pris la fuite, comme je l'ai toujours fait. J'ai pensé trop tard au fait que tu étais jeune et que tu pouvais avoir besoin de moi, comme j'avais besoin de toi. » Elle ne prononça pas un son durant son monologue, ses yeux rivés sur lui avec une attention particulière. Ses paroles l’émurent, ravivant en elle des émotions longtemps refoulées et délaissées. Il fut un temps où elle aurait pu se reposer sur lui, où elle aurait pu relâcher sa garde en sachant qu’il aurait été là pour la protéger. Mais leurs chemins s’étaient autrefois séparés. Avec une légère esquisse de sourire, elle tendit le bras pour effleurer sa main du bout des doigts. « Je ne t’en veux pas, Eremir, combien de fois devrais-je te le répéter ? Tu n’as pas à t’excuser. J’ai su me débrouiller sans toi, tout comme j’en suis certaine, tu as su le faire sans moi. Nous étions si jeunes… Les erreurs du passé n’ont plus guère d’importance à présent. »

Elle aurait pu lui avouer qu’elle lui en avait voulu, à l’époque. Elle aurait pu lui dire qu’elle avait réellement mal vécu son départ, qu’elle avait pleuré comme une enfant en songeant qu’il n’avait finalement fait que jouer avec ses sentiments. Comment penser le contraire, quand l’homme auquel vous avez tout donné s’en va avec une autre fille qu’il finira par épouser parce qu’elle est enceinte de lui ? Toutefois, le temps avait fini par suffisamment amoindrir sa douleur pour lui permettre de réaliser qu’il n’avait guère eu le choix. Il avait fait une erreur, qu’il avait dû payer au prix fort. Par la suite, toute sa rancœur envers lui avait été emportée par le courant des années. Hedwige était simplement heureuse de le retrouver, même si elle aurait préféré ne jamais l’avoir perdu de vue. Après une douce caresse déposée sur le dos de sa main, elle reprit sa position initiale. Quelques branches cassées furent rajoutées au brasier tandis qu’au-dehors, le ciel finissait de s’obscurcir et que la tempête battait son plein. « J'ai rencontré un homme qui travaille comme maître d'Arme au palais, Dezial Rivers. Tu dois le connaître. » Elle se figea dans l’instant, dissimulant de son mieux le malaise qui venait subitement de s’emparer d’elle. La phrase innocente d’Eremir avait immédiatement ramené à la surface tous ces secrets qu’elle s’efforçait à présent de dissimuler. Elle eut envie de lui demander s’il connaissait la véritable nature du fameux maître d’armes, mais elle s’abstint. « Je le connais, oui. Son arrivée a été grandement mise en avant par Halbarad Ier, tant il était ravi de nous présenter son sauveur. Nous avons été présentés durant mon banquet d’intronisation au rang de Capitaine. » Elle brisa une brindille entre ses doigts. « Il est doué lorsqu’il s’agit des armes, mais beaucoup moins avec ses congénères. » Son ton ferme ne laissait aucune place à d’autres questions, suggérant qu’elle ne souhaitait pas discuter de l’homme durant ces agréables retrouvailles.

Fort
heureusement,
Il changea
de sujet.

« Par ailleurs, n'est-ce pas trop la panique au Château depuis que l'Enfant  Roi est sur le Trône ? Nous entendons tellement de rumeurs parmi le peuple … J'aurais volontiers présenté mes condoléances à la famille Royale, mais après être parti comme un voleur … » « L’Enfant Roi. S’il t’entendait dire cela, je pense qu’il se sentirait offusqué. Halbarad n’est plus un enfant depuis longtemps, c’est un jeune homme à présent. Il fait de son mieux pour pallier aux exigences de son peuple et aux attentes de ses proches. Ce n’est pas un rôle facile, quand bien même il en découle d’agréables avantages. Même s’il manque d’expérience, il a eu le meilleur modèle en la présence de son père et il saura s’en inspirer. Qui plus est, sa mère la Reine est d’excellent conseil. Il n’est pas seul. Et il apprend vite. » Elle avait conscience qu’elle parlait du Roi avec une familiarité déconcertante, mais n’avait-elle pas vu ce garçon grandir au fil des années ? Ne lui avait-elle pas offert l’hospitalité du Drôme afin qu’il puisse oublier quelque peu son rang dans des défouraillées amicales ? Halbarad II était plus que son Prince, plus que son sire, il était avant tout un enfant qu’elle avait voulu protéger et qu’elle se désolait de ne plus pouvoir le faire autant. Grâce aux enseignements de Dezial, elle serait peut-être à même de reprendre son rôle auprès de lui, en agissant dans l’ombre, mais il y avait à présent une distance entre eux qui ne s’effacerait jamais. Elle comprenait le comportement impétueux de sa jeune sœur, qui devait probablement être tiraillée par les mêmes désirs. Il était son frère et son Roi, quel rôle prédominait à présent ? « Tu aurais pu venir, ta présence leur aurait fait plus de bien que celles des nobles effacés qui n’étaient là que pour le protocole. » Ses prunelles trouvèrent les siennes. « J’aurais aimé que tu sois là. » La perte d’Halbarad Ier lui avait atrocement rappelé la mort de son propre père et elle avait mis du temps à s’en remettre. Avoir Eremir à ses côtés l’aurait probablement aidée à passer cette épreuve. Il lui manquait, chaque jour, inconsciemment. Elle avait beau être indépendante et forte, elle avait eu besoin de lui à une époque et c’était toujours le cas. Elle aurait toujours besoin de lui, même si elle était bien trop fière pour se l’avouer.
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Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyMar 1 Avr - 0:21


 
hedwige tarly & eremir whitehill

 

Someday, after mastering the winds, the waves, the tides and gravity, we shall harness for the energies of love, and then, for a second time in the history of the world, man will have discovered fire.
 

« J’en suis désolée, Eremir. »  L'homme lui sourit, reconnaissant, et balaya sa remarque d'un signe de la main. « Ne le sois pas, je ne le suis pas moi-même. Les Dieux m'en sont témoins, j'ai apprécié cette fille à sa juste valeur, et c'est pour cette raison que je suis certain que c'est la meilleure chose qui ait pu lui arriver. J'aurais détruit son cœur et l'aurais condamnée à une vie de tristesse qu'elle ne méritait pas. Comment aurait-elle pu vivre à mes côtés en sachant que mon cœur appartenait à une autre ? » Sans doute passait-il pour un monstre en prononçant ces mots, toutefois il le pensait réellement. Il n'aurait supporté d'être fidèle à cette femme-enfant qui n'avait servi qu'à rendre Hedwige jalouse, comme bien d'autres, mais qui avait eu le malheur de tomber enceinte. Un grand sentiment de libération l'avait envahi quand s'était échappé d'entre ses lèvres charnues son dernier soupir, et qu'il avait pris la fuite pour galoper à travers les Contrées de Kahanor sans regarder en arrière. « Auréa ?  Auréa… Je l’ai déjà rencontrée. Au château. Nous ne nous sommes jamais parlé, cependant. J’aurais dû voir la ressemblance. Elle a la même manière de froncer les sourcils que toi, des années plus tôt. Et elle est loyale à Euphemia, tout comme au Roi. C’est une alliée précieuse et, à n’en pas douter, une jeune fille qui mérite d’être connue. Mais si elle possède ne serait-ce qu’une once de ton sale caractère, je plains l’homme qui tombera dans ses filets ! » Eremir secoua la tête, lèvres pincées, pour ne pas rire. Il était fier de ce qu'il venait d'apprendre sur le seul et unique enfant qu'il aurait au cours de sa vie, qui semblait s'illustrer par son sens de la loyauté, son courage et, d'après Irina, sa dextérité. « T'es-tu plainte de mon sale caractère lorsque tu étais dans mes bras ? Cela semblait t'importer peu. » répondit-il d'un ton provocateur et joueur. Hedwige avait parfois eu à se heurter aux affres de sa mauvaise humeur, très vite tempérées par le regard d'azur de l'enfant brune qui provoquait en lui un intense sentiment de plénitude et de joie brûlante. Eremir ne doutait absolument pas qu'Auréa attiserait la convoitise des hommes car elle était d'une grande beauté. Elle avait beau avoir les traits de sa mère, elle était plus radieuse, et son regard démontrait une intelligence que n'avait pas eu sa défunte génitrice. « Non. » L'assassin se retint de sourire. Cela aurait été très malvenu de sa part, quand bien même sa réponse fit battre plus vite son cœur. Il l'observa se dévêtir de son veston de cuire en silence, peu embarrassé de promener son regard sur les maigres parcelles visibles de cette chair qu'il avait eu plaisir à caresser avec un mélange de crainte, de respect et d'envie. « Voyager aux quatre coins de la terre ne permet guère les relations durables, et je n’ai jamais été femme à chercher la compagnie d’un homme pour combler un vide dans mon existence. Tu devrais le savoir. Ne t’ai-je pas fait courir plus que de raison pour obtenir mes faveurs ? Lorsque je suis devenue Capitaine, il y a cinq ans, j’ai accepté d’endosser de nouvelles responsabilités. Je n’aurais peut-être jamais d’enfant issu de ma chair et de mon sang, mais j’ai de jeunes gens sur lesquels veiller et une famille à diriger. Peu conventionnelle, comme famille, je dois l’avouer. »

Eremir acquiesça et rit un peu, avant de se mordre la lèvre et détourner le regard pour le perdre dans les flammes du feu de camp improvisé qui réchauffaient leurs corps. « Cela n'en reste pas moins honorable. Ils ont beaucoup de chance de t'avoir. » Imaginer Hedwige avec des enfants était à la fois attendrissant et amusant. Il trouvait ça regrettable qu'elle manque cette expérience qu'était l'acte d'être parent, d'avoir un enfant issu de sa propre chair que, contre toute attente, on aimait plus que sa propre vie. C'était tout aussi regrettable qu'Eremir ait découvert bien trop tard ce qu'il avait manqué durant seize longues années, et ne s'en rendait réellement compte qu'à présent, lorsque Auréa appelait l'homme qui l'avait élevé « mon père » tandis qu'elle l'appelait, lui, par son prénom. Il avait alors trouvé d'autres moyens de se racheter, un peu malsains : protecteur des jeunes filles de la route, qu'il s’évertuait à garder du monde hostile qu'elles traversaient seules ou avec leurs parents. Auréa aurait pu être à leur place. « Je ne t’en veux pas, Eremir, combien de fois devrais-je te le répéter ? Tu n’as pas à t’excuser. J’ai su me débrouiller sans toi, tout comme j’en suis certaine, tu as su le faire sans moi. Nous étions si jeunes… Les erreurs du passé n’ont plus guère d’importance à présent. » Il haussa les épaules faiblement. « Tu as raison, ça n'a guère d'importance. » répéta-t-il. Le temps avait passé, s'excuser aujourd'hui n'avait aucun intérêt. C'était des années en arrière, qu'il aurait du le faire. Malgré tout, Eremir avait fini par dire ce qu'il avait toujours espéré pouvoir dire un jour : Pardon. Elle le méritait, et lui aussi. Et maintenant qu'il avait eu l'occasion de le faire, il n'avait plus à regretter ce qui était arrivé, ou plutôt ce qui n'était pas arrivé. Aurait-il fini par l'épouser, elle ? Auraient-ils fondé une famille ensemble ? Tant de questions auxquelles il n'avait plus droit de penser, à présent qu'il l'avait retrouvée et que des années de doutes et de craintes prenaient fin en un battement de cils. « Je le connais, oui. Son arrivée a été grandement mise en avant par Halbarad Ier, tant il était ravi de nous présenter son sauveur. Nous avons été présentés durant mon banquet d’intronisation au rang de Capitaine. Il est doué lorsqu’il s’agit des armes, mais beaucoup moins avec ses congénères. » Cette remarque arracha un petit rire à Eremir qui ne put s'empêcher de se sentir désolé pour l'homme. Si ils n'étaient pas de grands amis, l'assassin appréciait le dirigeant de la Guilde car ce dernier veillait sur Auréa contre les informations qu'il pouvait lui fournir. Un échange de bons procédés et un respect poli, voilà ce qui le liait à Dezial Rivers. Aucun des deux ne se penchèrent davantage sur le cas du Maître d'Arme, toutefois, et ce fut plus sûr ainsi.  Il était des secrets qui devaient rester enfouis, quand bien même leurs deux êtres les partageaient, sans le savoir.

« L’Enfant Roi. S’il t’entendait dire cela, je pense qu’il se sentirait offusqué. Halbarad n’est plus un enfant depuis longtemps, c’est un jeune homme à présent. Il fait de son mieux pour pallier aux exigences de son peuple et aux attentes de ses proches. Ce n’est pas un rôle facile, quand bien même il en découle d’agréables avantages. Même s’il manque d’expérience, il a eu le meilleur modèle en la présence de son père et il saura s’en inspirer. Qui plus est, sa mère la Reine est d’excellent conseil. Il n’est pas seul. Et il apprend vite. » Eremir ne répondit pas tout de suite, passant en revue tout ce qu'elle venait de lui dire. Il ne doutait pas qu'Halbarad deviendrait un bon Roi, si seulement on lui en laissant le temps. Et ça, il en doutait beaucoup plus. Etc'était bien là ce qu'il craignait. Car si il était très sceptique quant à la capacité du jeune Roitelet de les diriger, il craignait d'autant plus qu'un autre monte sur le Trône et détruise cette paix qu'avaient bâtie les Hammer, sur le Trône. « C'est pourtant ainsi qu'on l'appelle à travers les Contrées : le marmot, le chiard,  le chiot, et d'autres noms qui ne siéent guère à un Roi. » Eremir laissa courir ses doigts sur le sol, à ses côtés. Il n'y avait rien d'insultant dans sa voix, il ne faisait que rapporter ce qu'il avait entendu lors de ses nombreux voyages, mots qu'il n'appréciait pas plus que ça ne l'amusait : autrement dit, pas du tout. « Tu as l'air proche de lui, et tu le connais sans doute mieux que moi. Je n'ai pas à me plaindre de son règne, et je ne crains guère de voir son royal fessier posé sur le Trône. Ce sont les autres, qui me font peur. Seuls les Trois savent ce dont sont capables les hommes lorsqu'il s'agit du pouvoir. Il aura besoin de personnes dignes de confiance, comme toi, pour survivre à ce qui l'attend. » L'avenir du Roi importait peu à Eremir, quand bien même il avait apprécié sa famille. C'était l'avenir de Kahanor, qui l'intéressait. « Tu aurais pu venir, ta présence leur aurait fait plus de bien que celles des nobles effacés qui n’étaient là que pour le protocole. J’aurais aimé que tu sois là. » L'homme se pencha vers Hedwige, posa sa main sur sa joue et ses lèvres sur son front. Il resta ainsi quelques secondes, profitant de la douceur de sa peau. Il n'avait que trop conscience que sa place aurait du être près d'elle, et là aussi il avait failli à ce qu'on attendait de lui. Il aurait pu parler, lui demander pardon encore une fois. Au lieu de quoi il se contenta de mettre en cette caresse et en ce baiser toute la douceur dont il était capable. Là où Eremir avait toujours été un peu maladroit pour exprimer ce qu'il ressentait, son regard et son corps n'avaient jamais menti. Il la relâcha et s'allongea ainsi, tête posée près des jambes d'Hedwige tandis que les siennes étaient repliée afin qu'il puisse rentrer sous cet arbre qui n'était pas si grand que cela, quand on y regardait de plus près.

Eremir ferma de nouveau les yeux, tandis que tombait au dehors une nuit sans étoiles et des trombes d'eau. Combien de temps allaient-ils devoir rester ici ? Pas que la compagnie d'Hedwige le dérange, au contraire. Le destin avait décidé de les réunir et il bénissait cette pluie de les avoir surpris. Toutefois, il aurait préféré la retrouver en d'autres lieux, plus spécieux et confortables, et surtout moins fatigué. « D'où venais-tu, avant d'être surprise par la tempête ? » s'enquit-il en caressant la main d'Hewige avec tendresse, yeux toujours clos et voix pâteuse. Il était curieux de savoir jusqu'où son cheval avait pu la mener, ce qu'elle avait vu, qui elle avait rencontré. Il voulait en apprendre le plus possible sur elle, si il était voué à ne pas la revoir avant plusieurs lunes. Ils ne s'étaient pas vus pendant seize ans, rien ne disait que ça ne recommencerait pas. Eremir lui chanterait une dernière fois son amour pour elle, avant de la laisser s'échapper définitivement. Cependant, il n'avait pas envie de la perdre de nouveau, pas maintenant qu'il l'avait retrouvée. Il avait seize années de voyage à lui raconter ; lui parler de Yelderhil, des contrées du nord et du sud, la vie sur un bateau pirate, les mœurs et les coutumes de chacun … Et lui voulait tout savoir de ses voyages à elle, de ses apprentissages, de la vie à la cour. Ils avaient encore trop à partager pour ne plus se voir. « Nous allons certainement passer la nuit ici, si ça continue. » marmonna-t-il en rouvrant les yeux. « Tu n'es pas encore débarrassée de mon sale caractère, ma curiosité et de moi, je le crains. » plaisanta Eremir en cessant d'effleurer la main de la Capitaine des Cavaliers Verts, reposant la sienne sur son ventre tandis que l'autre reposait sagement derrière sa tête, en guise d'oreiller. La situation avait quelque chose de surréaliste ; ils étaient tous les deux, coupés du monde, à se remémorer des souvenirs qu'ils avaient partagé comme si le temps n'avait eu d'emprise sur eux. Et pourtant, le temps avait fait son travail.

j'espère que ça te va, parce qu'en fait c'est très long mais je ne fais presque que reprendre ce que tu as dit ... comme j'arrivais plus à m'arrêter j'ai préféré couper court, mais si tu n'arrives pas à répondre dis le moi et je rajouterai ou changerai des trucs ! shon
 
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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyMar 8 Avr - 2:15


how it ends
ɤ

Ses lèvres s’étirèrent en un sourire conquis au baiser qu’il lui donna. Ce geste ramena en elle un flot de souvenirs heureux, datant d’une période qui lui réchauffait toujours autant le cœur après tant d’années. Seize années. Auréa aurait pu être sa fille ; cette pensée éclata subitement dans son esprit comme une bulle de savon que l’on effleure. Si les choses avaient été différentes, elle aurait pu finir par tomber enceinte et offrir à l’homme qu’elle aimait le plus beau des présents. Cela aurait pu être son futur. Leur futur. La main d’Eremir quitta sa joue, rompant le contact, mais pas le sentiment d’allégresse qui l’avait envahie. Il réajusta sa position, sans doute un peu à l’étroit dans leur abri de fortune. « D'où venais-tu, avant d'être surprise par la tempête ? » « C’est le genre de questions auxquelles je ne dois, habituellement, absolument pas répondre. » Elle lui adressa une mimique faussement solennelle, puis reprit la parole. « Je viens de Lakeshire, et toi… ? Tu allais rendre visite à ta fille ? » Cette pensée, celle que finalement Eremir se conduisait comme un père, fit naître un sourire attendri sur son visage. Elle l’avait connu insouciant et bravache, voilà qu’il prenait à présent ses responsabilités et qu’il le faisait avec beaucoup d’affection, semblait-il. Les doigts du Sombrelame  vinrent caresser le dos de sa main, un acte qui ne paraissait pas si singulier pour Hedwige. Ils avaient beau avoir été séparés durant une longue période, ils n’en n’avaient pas moins partagé quelque chose d’unique et d’intemporel. Ils s’étaient aimés.

Et une partie d’elle l’aimerait toujours, cela elle l’avait compris à l’instant où elle avait croisé son regard. Ses prunelles glissèrent sur le visage aux traits tirés, sur cette bouche qui avait autrefois été sienne, profitant du fait qu’il ait justement fermé les yeux pour le détailler tout son soûl. « Nous allons certainement passer la nuit ici, si ça continue. » Elle s’interrompit dès qu’il bougea. « Tu n'es pas encore débarrassée de mon sale caractère, ma curiosité et de moi, je le crains. » « Qui te dit que ce n’est pas toi, qui est le plus à plaindre dans cette histoire ? » Le ton taquin et la moue malicieuse furent suivis d’un léger rire. Son propre caractère était assez mal séant et elle en avait pleinement conscience ; quoi qu’avec les années, son tempérament s’était énormément adouci. Elle était moins farouche, moins sauvage. Néanmoins, il fallait toujours se méfier d’elle, car elle était tel le fleuve paisible qui, en période de crue, cause énormément de destruction sur son passage. Hedwige n’était pas une femme mauvaise, elle possédait simplement les manières d’une guerrière et non pas d’une noble. Si elle savait exécuter des courbettes, si elle connaissait les protocoles par cœur, elle avait l’âme d’une aventurière depuis l’enfance. Eremir l’avait connue en ce temps où elle brûlait d’une flamme ardente et où elle ne laissait plus personne lui dicter sa conduite. Avait-elle réellement changé ? Ou n’avait-elle fini que par endosser un rôle qui dissimulait sa véritable nature ? « Raconte-moi. Parle-moi de tes voyages, Eremir.  A quoi ressemble la Cité Libre ? As-tu déjà assisté à des combats dans l’arène ? Les sirènes sont-elles réelles, ou ne sont-ce là que des histoires contées par des pirates s’étant acoquinés un peu trop avec Dame bouteille ? »

Elle ignorait combien de temps les Dieux leur offraient avant de les séparer à nouveau. Quelques heures, tout au plus. Elle était certes épuisée, mais elle désirait profiter de cette nuit pour en apprendre davantage sur les seize années de vagabondages du Sombrelame. Si elle avait soupçonné un seul instant qu’il était devenu assassin, elle l’aurait certainement confronté à ce sujet. Elle lui aurait demandé s’il avait réellement choisi ce chemin, quel bonheur en retirait-il, que bien cela ferait à sa fille de savoir que les mains de son père étaient tâchées de sang. Elle se serait probablement montrée injuste, parce qu’elle aurait eu le sentiment que la guilde lui avait non seulement enlevé un ami en la personne de Dezial, mais un morceau d’elle-même avec Eremir. C’était sûrement pour le mieux s’ils évitaient ce sujet actuellement, cela aurait teinté leurs retrouvailles d’une noirceur inadéquate et le trouble qui en serait ressorti aurait davantage affaibli la belle cavalière. Déjà qu’à présent, elle doutait de ses capacités et de son jugement, elle n’aurait sans doute pas supporté de nouveaux mensonges. Au moins, pour le moment, ignorait-elle ceux-là. « Il paraît que les femmes et les hommes en Yerderhil sont… différents. Ils ont l’esprit plus… ouvert. » le taquina-t-elle avec amusement, toute sombre pensée envolée. Elle n’avait fait qu’entendre des rumeurs sur les habitants de cette île si mystérieuse, cependant nombreuses d’entre elles insinuaient que la sexualité des personnes y était plus débridée qu’en Kahanor. Sans doute parce qu’ils ne souffraient pas du même carcan, qu’ils n’avaient plus aucune loi à suivre. Elle fit rouler les muscles endoloris de ses épaules et de son dos, modifiant sa position assise pour étendre ses jambes le long du feu.

Presque distraitement,
Sa main vint se perdre dans
La chevelure humide de l'assassin
et elle se mit à sourire.

« Aurais-tu succombé aux charmes de Yerderhil ? Je ne verrais aucun inconvénient à ce que tu m’avoues avoir été pris dans les filets d’une sirène ou qu’une femme ait su, là-bas, faire de toi l’esclave de ses désirs. Nous connaissons tous les deux ta faiblesse. » Elle lui adressa un clin d’œil amusé, ses doigts fourrageant entre les mèches blondes de l’homme. Elle avait toujours adoré faire cela ; sa tignasse emmêlée la fascinait et dès qu’elle l’avait pu, elle y avait glissé ses mains pendant qu’il grimaçait, mi-amusé, mi-excédé. Hedwige attrapa une poignée de noix sans coquille tirée de la musette rapportée par le Sombrelame, et en posa une entre les lèvres de son compagnon. « Ne t’y habitue pas, ça ne se reproduira pas. J’ai juste un peu pitié de toi, affalé comme ça. Tu te fais trop vieux pour parcourir les terres, Eremir ! » Ses prunelles brillèrent dans la pénombre de leur abri.
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Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyMer 9 Avr - 0:14


 
hedwige tarly & eremir whitehill

 

Someday, after mastering the winds, the waves, the tides and gravity, we shall harness for the energies of love, and then, for a second time in the history of the world, man will have discovered fire.
 

« C’est le genre de questions auxquelles je ne dois, habituellement, absolument pas répondre. »  Il s'amusa de son regard et sa façon de sa réponse solennelle, telle une réprimande qu'elle aurait appris par cœur. « Je viens de Lakeshire, et toi… ? Tu allais rendre visite à ta fille ? » Eremir ouvrit la bouche et la referma une seconde, avant de se reprendre. « C'est là-bas dont je viens aussi. Je vis à Lakeshire depuis quelques années maintenant. Et je vais effectivement voir Auréa, comme je lui ai promis de le faire dès que j'en suis capable. » Il avait une femme changée à ses côtés, et Hedwige avait un homme plus mature, plus serein, devant elle. Mais également un assassin. Un homme qui arrachait des vies sans aucun état d'âme, pour ensuite aller passer quelques heures privilégiées auprès de son enfant, à lui raconter ses aventures et lui offrir des cadeaux. Etait-il un homme bon, ou un monstre ? « Qui te dit que ce n’est pas toi, qui est le plus à plaindre dans cette histoire ? » Eremir lui rendit son sourire moqueur et haussa les épaules faiblement, y mettant volontairement peu de conviction pour la provoquer. Tous deux savaient que la présence de l'autre n'avait rien de pénible et ne le serait jamais. Toutefois, il ne sous-estimait pas cette femme qui disposait de beaucoup plus de ressource qu'aucune femme qu'il ait connu, si ce n'était Alizarine Khan dont il se méfiait autant qu'il l'appréciait. Elles étaient les seules, en ce monde, à pouvoir lui procurer un sentiment de crainte réel. Il avait connu Hedwige très jeune, mais déjà elle était sauvage et indomptable, chamboulait tout sur son passage, à commencer par son cœur qu'elle avait meurtri de part d'autre. Elle n'avait pas non plus été toujours tendre avec les filles qu'il avait côtoyées, qui se plaignaient régulièrement du comportement de l'enfant qui les effrayait. « Raconte-moi. Parle-moi de tes voyages, Eremir.  A quoi ressemble la Cité Libre ? As-tu déjà assisté à des combats dans l’arène ? Les sirènes sont-elles réelles, ou ne sont-ce là que des histoires contées par des pirates s’étant acoquinés un peu trop avec Dame bouteille ? » L'Aubergiste ne put s'empêcher de rire face à cette question saugrenue à laquelle il ne s'attendait pas le moins du monde. Il rouvrit les yeux et tourna la tête vers Hedwige, cherchant ses mots avec soin. « Et bien, c'est un endroit magnifique où le soleil inonde les demeures et les innombrables jardins chaque jour que les Trois nous offrent. Toutefois, c'est aussi un lieu dangereux, où l'on a peu de considération pour la vie humaine. » Eremir se tut quelques instants, regard plongé dans les flammes pour se remémorer ses souvenirs comme si il y était encore. Voilà déjà dix ans qu'il n'avait plus été à Yelderhil, mais cela lui semblait être beaucoup plus récent. Jamais il n'oublierait les jours qu'il avait passé là-bas, entre deux voyages en mer aux côtés de Lucian Lawrence et Hendrik Sawkins qu'il n'avait pas revus depuis, à son plus grand regret. Sans doute ce dernier, qu'il avait connu adolescent, était aujourd'hui un homme et un grand pirate. Et Freyha ? Et Idryss ? Ces femmes qu'il avait eu l'occasion de connaître réellement, et qui n'étaient aujourd'hui que des songes auxquels il pensait parfois, en se remémorant le passé.

« J'ai assisté à des combats de Gladiateurs, participé à des beuveries sans nom et … » Il préféra éviter d'évoquer ses coucheries avec les catins de la Cité Libre dont il était peu fier, puisqu'il n'avait pas mieux réussi à oublier ce qui était arrivé avant son départ en s'offrant leurs services. « Les Sirènes n'existent pas, ou alors je n'en ai jamais vu. Je suis certain qu'elles seraient jalouses de la beauté de certaines femmes, qui n'ont rien à leur envier. » Il laissa son regard se promener sur le visage d'Hedwige et sourit d'un air joueur, laissant sous entendre entre autre qu'il parlait d'elle, et d'autres, mais surtout d'elle en cet instant. « Il paraît que les femmes et les hommes en Yerderhil sont… différents. Ils ont l’esprit plus… ouvert. » La conversation prenait un tournant des plus étranges. Parlait-elle bien de ce à quoi il pensait ? A son regard amusé, il comprit que oui, Hedwige parlait bien de ça. Lèvres pincées pour ne pas rire davantage, on aurait presque pu croire qu'il avait bu tant l’euphorie des retrouvailles lui donnait le sourire. Voilà bien longtemps qu'il ne s'était pas senti si détendu et heureux. Sans doute l'aurait-il ressenti toute sa vie si, après le décès de la jeune fille, il était allé retrouver Hedwige au lieu de prendre la fuite. Mais leur séparation ne rendait l'instant que plus excitant et passionné, comme l'avait été leur relation autrefois et comme elle le serait toujours. Discret, violent, enfantin, tant de mots qui n'étaient pas assez forts pour décrire ce qui les liait imperceptiblement, dans le plus grand des secrets ! « C'est le cas. » souffla-t-il. « Rien ni personne ne les régie, et surtout pas la morale. » Eremir aussi avait cru bon de vivre ainsi. Il s'était laissé entraîner dans la décadence de Yelderhil et avait aimé ça, avant de se rendre compte qu'il ne vivait plus au sens où il l'entendait. Il se laissait mourir de la façon la plus violente et la plus agréable qui soit, et soudain ça lui avait paru réellement écœurant.
« Aurais-tu succombé aux charmes de Yerderhil ? Je ne verrais aucun inconvénient à ce que tu m’avoues avoir été pris dans les filets d’une sirène ou qu’une femme ait su, là-bas, faire de toi l’esclave de ses désirs. Nous connaissons tous les deux ta faiblesse. »  Eremir esquissa une moue faussement vexée et frémit au contact de la main d'Hedwige dans ses cheveux, contact qu'il appréciait énormément. Autrefois, elle le faisait si souvent que ça l'agaçait littéralement, mais il était fort de constater que ça lui avait manqué.  « Et bien, puisque cela ne gêne guère que j'avoue mes péchés, alors oui, j'ai été esclave des désirs d'un nombre incalculable de femmes qui se battaient pour que je passe quelques heures en leur compagnie. » Son ton provocateur masquait quelques peu cette réalité gênante ; ainsi Hedwige douterait de la véracité de ses propos, bien qu'elle l'ait connu coureur de jupons, prêt à tout pour provoquer en elle ne serait-ce qu'une once de jalousie. N'était-ce pas ce qu'il était en train de faire en cet instant même, inconsciemment ?


Hedwige déposa une noix sur ses lèvres, qu'il croqua sans la quitter des yeux, le cœur battant. « Ne t’y habitue pas, ça ne se reproduira pas. J’ai juste un peu pitié de toi, affalé comme ça. Tu te fais trop vieux pour parcourir les terres, Eremir ! » L'homme se mordit la lèvre et se redressa pour s'asseoir à ses côtés, avant de prendre le menton d'Hedwige dans sa main. Il adorait ce regard qui le rendait fou, qu'il chérissait plus encore que sa propre vie. Il adorait ce jeu, sa voix, son rire, son sourire, ses lèvres, tout. « Tu serais surprise de voir de quoi un vieillard comme moi est encore capable ... » murmura-t-il avant de plonger à son tour sa main dans sa besace pour s'emparer d'une noix qu'il porta aux lèvres d'Hedwige avec un regard intense. « On s'habitue trop vite à tes marques d'affection, et on s'en détache trop difficilement. » Il s'éloigna pour s'appuyer de nouveau contre le tronc de l'arbre, s'efforçant de garder une mine boudeuse aux lèvres. Il n'y parvint pas longtemps cependant, incapable de s'énerver contre Hedwige. C'était arrivé, une fois seulement. Elle l'avait blessé involontairement au plus profond de son cœur et de son âme, cœur et âme qu'il lui avait voués sans concessions. Aussi, comme un animal sauvage qu'on aurait blessé sans réussir pourtant à l'achever, il s'était montré blessant à son tour avant de regretter immédiatement ses paroles. « Elles m'ont suivi durant toutes ces années, dans mes rêves et dans mon cœur, m'aidant à me relever lorsque je fléchissais. Elles m'ont suivi à Yelderhil, dans l'intimité d'un rêve où tu régnais encore. Et elles me suivront sans doute toute ma vie ... » Il parlait bien entendu de ces marques d'affection qu'elle lui offrait comme le plus beau des présents et qu'il n'avait jamais été à même d'oublier. Il passa ses mains sur son visage et dans ses cheveux, avant de ôter son pardessus de cuir noir qu lui tenait bien trop chaud. Il ne voulait même pas savoir pourquoi il avait l'impression d'étouffer, la réponse l'effrayait. De toute façon, il se sentait plus à l'aise avec cette simple tunique de lin blanc. Eremir tourna le regard vers Hedwige et lança : « Penses-tu être capable de survivre à Yelderhil ? Je ne cesserai jamais de voyager, mais sans doute pas aussi loin. Si tu désires y aller, je t'y accompagnerai, pour vivre cette vie une dernière fois. » La perspective d'y retourner une nouvelle fois était excitante et effrayante. Il donnerait n'importe quoi pour traverser les mers sur un bateau pirate, fouler Yelderhil des pieds et s'y perdre, sans certitude aucune de se réveiller sain et sauf le lendemain. « Peut-être succomberas-tu toi aussi à cette vie de décadence et de luxure, et au charme des pirates ivres, esclaves, gladiateurs et autres assassins, fuyant Kahanor et ses règles. » Et tu leur plairas, sans aucun doute. pensa-t-il.

 
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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyJeu 10 Avr - 1:10


how it ends
ɤ

D’exotiques paysages se dessinaient dans l’esprit de la belle cavalière au fur et à mesure que son compagnon lui dépeignait ses expériences en Yerderhil. Elle voyait les flots implacables, elle sentait le soleil brûlant sur sa peau, elle sentait les parfums entêtant des catins enjôleuses, elle entendait les fracas des épées des gladiateurs au loin. La voix de l’assassin brossait pour elle des portraits venus d’un autre temps, où les femmes ne portaient que de longs bouts de tissus, où les hommes étaient les esclaves d’autres hommes et où l’alcool et les prostituées étaient monnaie courante, tout comme la violence qui pouvait surgir à chaque coin de rue. Elle aurait pu laisser ses récits la bercer tout au long de la nuit, ses doigts jouant distraitement au milieu de sa chevelure mouillée, avec pour seul fond sonore son imagination et les crépitements du feu. D’ailleurs, elle sentait ses paupières s’alourdir et ses muscles se faire plus gourds à chaque phrase. Mais elle ne souhaitait pas passer le peu de temps que les Dieux leur offraient à somnoler, aussi rouvrit-elle les yeux pour les poser sur Eremir qui observait d’un air rêveur le feu. Elle ignorait depuis combien de temps il avait quitté l’île, cela se comptait-il en semaines ? En mois ? En années ? Il revint pourtant à l’instant présent, ses prunelles azurées retrouvant les siennes avec un sourire joueur. « Les Sirènes n'existent pas, ou alors je n'en ai jamais vu. Je suis certain qu'elles seraient jalouses de la beauté de certaines femmes, qui n'ont rien à leur envier. » « Vil flatteur. » lui souffla-t-elle avec un roulement d’yeux faussement exaspéré. Elle avait beau prétendre s’en offusquer, il était toujours plaisant d’entendre un homme dire qu’il vous trouvait séduisante. D’autant plus lorsque l’homme en question vous avait connu fringante et piquante, dans l’impétuosité de la jeunesse. Mais Hedwige n’était pas dupe, elle n’avait plus quinze ans et sa propre mère l’aurait très volontiers assimilée à vieille fille ; qui s’en souciait au fond ? Sûrement pas elle. Elle était heureuse de vivre sa vie comme elle l’entendait, au rythme qu’elle désirait et avec les personnes qu’elle aimait. Rien n’aurait pu la rendre plus satisfaite ou comblée.

Leur discussion prit un tournant plus divertissant lorsqu’elle aborda sans aucune gêne la prétendue liberté sexuelle des habitants de Yerderhil et elle esquissa un sourire en constatant la réaction apparemment surprise de son compagnon d’infortune. Songeait-il qu’elle était encore cette très jeune fille à l’esprit plus préoccupé par sa formation que par les choses de la vie ? Elle avait vécu. Avec lui, après lui. Elle n’avait fait nul vœu d’abstinence en rejoignant l’ordre des Cavaliers Verts, qui plus est, elle n’avait aucune obligation envers un homme. Elle accentua son sourire lorsqu’elle le vit pincer les lèvres, retenant sans doute un rire. « Je n’ose songer que ma question ait pu te déstabiliser. Alors, les rumeurs sont-elles fondées ? » « C'est le cas. Rien ni personne ne les régie, et surtout pas la morale. » Se faisant violence pour ne pas afficher un large sourire moqueur, elle continua sur sa lancée en ne cessant pas de le dévisager. Elle n’avait pas de remord à l’idée de le mettre mal à l’aise et elle n’éprouvait nulle gêne à ce que l’atmosphère bascule légèrement. Elle connaissait Eremir, aussi bien psychologiquement que physiquement. Elle se doutait qu’avec leur séparation, il avait eu tout le loisir de changer et d’évoluer, mais elle était certaine qu’au fond il restait toujours le même. Leurs regards s’affrontèrent. « Et bien, puisque cela ne gêne guère que j'avoue mes péchés, alors oui, j'ai été esclave des désirs d'un nombre incalculable de femmes qui se battaient pour que je passe quelques heures en leur compagnie. » Ce fut à elle d’éclater subitement de rire, non pas par raillerie cependant. Elle secoua doucement la tête de droite à gauche, puis elle le regarda à nouveau, tout amusement envolé. « Je n’en doute pas. » Son ton terriblement sérieux et sa voix basse n’étaient qu’à moitié fictifs. Elle jouait elle aussi avec les sentiments du Sombrelame, sans doute plus consciemment que lui. Pourtant elle n’y voyait aucun mal. Ce n’était qu’un jeu, n’est-ce pas ? Que pourrait-il arriver de mauvais en compagnie d’Eremir ? Elle se sentait en confiance et plus vivante que jamais à ses côtés. Il rappelait en elle le souvenir de l’adolescente à l’âme enflammée et au caractère imprévisible, chassant au moins pour cette nuit la rudesse du capitaine.

Et sa longue descente aux Enfers ne fit que s’accélérer lorsqu’elle eut l’imprudence d’oser une remarque taquine alors qu’ils étaient dangereusement proches. Elle aurait bien été incapable de justifier son comportement irrationnel depuis qu’elle l’avait retrouvé, mais à ce moment précis, toutes ses pensées étaient tournées vers les actes de l’assassin à son égard. L’intensité de son regard bleuté. La peau rugueuse de ses doigts lorsqu’il entoura son menton. Son murmure bien trop rauque et intime. « Tu serais surprise de voir de quoi un vieillard comme moi est encore capable ... » Puis il lui offrit à son tour une noix qu’elle saisit délicatement entre ses lèvres sans oser rompre leur contact visuel. « On s'habitue trop vite à tes marques d'affection, et on s'en détache trop difficilement. » Ce fut lui qui s’éloigna brusquement, comme vexé par ses propos au sujet de son âge ou de ces attentions. Son écart permit à Hedwige de recouvrer une parcelle de sa lucidité. Elle se surprit à inspirer une goulée d’oxygène avec l’empressement d’une plongeuse restée trop longtemps en apnée. Après un moment de silence durant lequel la jeune femme fit tout son possible pour se recomposer un visage neutre, il reprit la parole. « Elles m'ont suivi durant toutes ces années, dans mes rêves et dans mon cœur, m'aidant à me relever lorsque je fléchissais. Elles m'ont suivi à Yelderhil, dans l'intimité d'un rêve où tu régnais encore. Et elles me suivront sans doute toute ma vie ... » « Ne dis pas ça. » lui rétorqua-t-elle un peu trop vite, chamboulée par les mots qu’il prononçait. Il ne l’avait jamais réellement oubliée. Elle non plus. Elle avait toujours désiré garder le souvenir de ce gamin au sourire insolent et au regard trop bleu près de son cœur, dans l’espoir qu’il saurait maintenir ses sentiments à leur place lorsque viendrait le temps d’être non plus une femme, mais un Capitaine. Eremir était l’incarnation de ses rêves d’enfant, de ses désirs et de son insouciance. Quand bien même ils ne finiraient que par rester amis, elle ne pourrait jamais oublier les moments vécus à ses côtés. Remise de son émotion, Hedwige osa un sourire en coin, s’adossant à son tour au tronc du pin-compagnon. « Tu vas finir par me faire sentir coupable. » Il troqua son pardessus de cuir pour une simple tunique de lin. Elle jeta un coup d’œil à l’âtre rougeoyant dont les flammes commençaient à faiblir, mais ne rajouta rien.

Elle savait,
peut-être inconsciemment,
que cette brusque bouffée
de chaleur qui les mettait
mal à l'aise n'avait rien
à voir avec leur feu de camp.

Cependant, Eremir lui fournit une diversion bienvenue. « Penses-tu être capable de survivre à Yelderhil ? Je ne cesserai jamais de voyager, mais sans doute pas aussi loin. Si tu désires y aller, je t'y accompagnerai, pour vivre cette vie une dernière fois. » « Je sais me défendre bien mieux qu’auparavant, si telle est ta question. Et avec un tel guide à mes côtés, je suis sûre que la ville ne me dévorera pas toute crue. » Elle glissa une mèche brune et humide derrière son oreille. Elle regrettait déjà de ne plus pouvoir passer ses mains dans la crinière du séduisant assassin, mais ce moment d’égarement avait ravivé de vieilles blessures qui n’étaient pas tout à fait guéries. Elle était toujours aussi sensible à son charme, c’était une certitude à présent. « Peut-être succomberas-tu toi aussi à cette vie de décadence et de luxure, et au charme des pirates ivres, esclaves, gladiateurs et autres assassins, fuyant Kahanor et ses règles. » « Tu crois ? Tu me connais mal. Je t’ai bien résisté pendant des mois, qu’est-ce qu’une poignée de soiffards et de malandrins face à un tel exploit ? Je craindrais plutôt que tu ne m’abandonnes dans une auberge mal famée pour rejoindre tes conquêtes exotiques. Tu possèdes bien moins de volonté que moi. » Elle termina sa tirade en faisant un mouvement de la tête, la penchant légèrement sur le côté comme en signe d’interrogation, un sourire fier et provocateur aux lèvres. C’était vrai, elle avait tout fait pour ne pas céder à ses avances lorsqu’elle était plus jeune, craignant qu’il ne se joue d’elle et qu’il ne finisse par la délaisser. Pourtant il n’avait pas cessé de lui démontrer son affection, parfois en douceur et parfois en papillonnant avec d’autres beautés simplement pour qu’elle se montre jalouse. Ils étaient idiots, mais persévérants, chacun à leur façon. Finalement, c’était elle qui avait déclaré forfait. Elle avait accepté de le laisser l’aimer, inconditionnellement et s’était livrée à lui. Elle ne l’avait pas regretté. Pour le temps que leur idylle eut duré, elle fut magnifique. C’était pour cette raison qu’aujourd’hui, après seize ans d’absence, elle parvenait encore à trouver ses marques auprès de lui. Elle ne l’avait pas oublié et lui non plus. Et ça ne serait jamais le cas.

I cannot refuse your eyes,
Please don’t look at me tonight.
My heart beats fast I know you’re there,
I pretend like I don’t care.
It hurts so bad to know the truth,
But I’m still in love with you.
It hurts too much to know the truth,
But I’m still in love with you.

Until You're Over Me - Maroon 5
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Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyVen 11 Avr - 0:23


 
hedwige tarly & eremir whitehill

 

Someday, after mastering the winds, the waves, the tides and gravity, we shall harness for the energies of love, and then, for a second time in the history of the world, man will have discovered fire.
 

« Je sais me défendre bien mieux qu’auparavant, si telle est ta question. Et avec un tel guide à mes côtés, je suis sûre que la ville ne me dévorera pas toute crue. » Eremir hocha la tête avec douceur. Il était certain de pouvoir la protéger, quoi qu'il ne soit pas certain que ce soit nécessaire. Hedwige n'était naturellement pas le genre de femme à qui on avait envie de s'attaquer, car elle dégageait une puissance et une superbe qui prouvaient qu'elle n'était pas comme les autres. « Tu crois ? Tu me connais mal. Je t’ai bien résisté pendant des mois, qu’est-ce qu’une poignée de soiffards et de malandrins face à un tel exploit ? Je craindrais plutôt que tu ne m’abandonnes dans une auberge mal famée pour rejoindre tes conquêtes exotiques. Tu possèdes bien moins de volonté que moi. » Il secoua la tête et fit mine d'être vexé, à moins qu'il ne le soit vraiment. Et elle, était-elle jalouse ? Eremir eut la décence de ne pas lui en faire la remarque, et ne sourit pas non plus. Oui, il était quelque peu blessé qu'elle pense qu'il avait si peu de volonté qu'il l'abandonnerait seule en Yelderhil pour prendre du bon temps avec une catin quelconque, exotique ou non. Il s'appuya de nouveau contre le bois et croisa les bras sur son torse, sans quitter un instant les flammes des yeux. Sans doute Eremir se comportait-il comme un enfant en réagissant ainsi, et il reprit rapidement ses esprits afin de ne pas laisser une simple pique comme une autre gâcher le plaisir que leur procuraient leurs retrouvailles. « J'ai grandi, Hedwige. » Il releva les yeux vers elle et les planta dans ses prunelles bleues qui le faisaient fondre comme de la neige au soleil. « J'ai laissé derrière moi tous ceux que j'aimais : mes frères et sœurs d'abord qui n'étaient alors que de jeunes enfants, puis mon nouveau-né, et toi. J'en ai souffert bien plus qu'on ne peut le penser, et plus jamais je n'abandonnerai qui que ce soit. » Il attrapa une poignée de noix qu'il mangea lentement, cherchant ses mots avec un soin tout particulier. Il était question de faire comprendre à Hedwige ce qu'il ressentait autrefois et ce qu'il ressentait encore, sans en faire trop. Sans trop se dévoiler ; il détestait ça. Si avouer toutes ces choses à la Cavalier Vert lui avait fait un bien fou, Eremir se sentait étrangement vulnérable à présent. Il n'était pas du genre à se livrer, à accepter de passer pour un faible et un sentimental devant qui que ce soit, il se le refusait. « Penses-tu réellement que je puisse préférer la compagnie d'une catin  aussi exotique soit-elle à la tienne ? Une heure avec elle ne vaudrait pas une minute passée avec toi. » Il se tut et serra les dents, se concentrant de nouveau sur les flammes. Ce qu'il venait de dire était bien suffisant, Eremir ne s'étalerait pas davantage. Il avait beau avoir perdu cette femme des années auparavant, il continuerait à la faire passer avant tout le reste, même en tant qu'amie ; si tenté qu'elle puisse être son amie. Cette passion pour Hedwige l'aveuglait et Eremir ne savait pas si il avait envie, ou non, de la revoir lorsque viendrait pour eux le moment de se quitter. A quoi cela les mènerait-il ? Devrait-il en souffrir de nouveau ? Ils n'étaient plus des enfants …

Eremir tendit la main vers Hedwige pour caresser sa joue avec douceur. Il referma les yeux, épuisé par ce flot d'émotions contradictoires qui l'envahissait. Il avait tant de choses à dire et d'autres à taire, sans parvenir à déterminer par où commencer ! Le silence était plus éloquent, plus serein aussi. L'assassin n'avait plus l'habitude qu'on lui témoigne la moindre affection, ou qu'on le cherche ainsi sans qu'il ne réagisse. Et pourtant, il désirait Hedwige plus que quiconque par le passé, en cet instant et pour toujours. La fatigue était plus forte encore, à moins qu'il n'ait s'agit de tristesse. Rencontre éphémère et passionnée, jeu enfantin et brûlant, que serait l'avenir sans elle à ses côtés ? La Capitaine ne resterait pas seule éternellement, il n'avait pas droit de s'attacher à elle de nouveau, et à des rêves qu'ils arrivaient encore à partager ensemble mais qu'ils n'exauceraient sans doute jamais. « J'ignore pourquoi le Destin a décidé de nous réunir maintenant, ni où cela nous mènera, mais le jeune garçon qui séduisait n'importe qui pour rendre une enfant jalouse n'est plus. J'ai un métier, des employés, une fille et ... » Il secoua la tête et s'arrêta là. Un peu plus, et Eremir parlait d'Irina. « Oui, j'ai aussi une apprentie à qui j'apprends à tirer à l'arc sur les gens comme si il s'agissait de mottes de foin. » Hedwige prendrait ses jambes à son cou et ne voudrait jamais plus entendre parler de lui. « Ne doute plus de moi. Pas toi. » conclue-t-il, un peu plus catégorique qu'il ne l'aurait voulu. Lentement mais sûrement, Eremir l'attrapa par le poignet et l'attira à lui. Il avait simplement besoin de la sentir contre lui, qu'elle sache que les battements de son cœur prouvaient qu'il ne mentait pas, qu'il ne l'abandonnerait plus si c'était cela qu'elle voulait, et qu'il la laisserait partir si elle le désirait. A l'instant même où il avait posé les yeux seize ans plus tôt, il avait livré son âme à cette petite fille capable de faire ce qu'elle voulait de lui. Et l'assassin avait beau se persuader que les choses avaient changé, croiser son regard suffisait à ébranler ses belles convictions. Il referma son étreinte autour de ses épaules et son dos et enfouit son visage dans ses cheveux bruns encore humides, profitant de la chaleur de son corps, de son odeur qu'il aurait reconnu entre mille, des frissons que procuraient ses cheveux sur sa peau. Ses mains descendirent jusqu'à sa taille et il la serra plus encore contre lui, tentative désespérée de la capturer ne serait-ce qu'une heure encore avant de devoir s'en séparer de nouveau. Eremir savait qu'à chaque seconde où il se rapprocherait d'elle, l'issue n'en serait que plus douloureuse. Mais sa jeunesse était loin et le temps pour profiter de ce qui lui était agréable trop court. « Je ne comprends pas pourquoi après toutes ces années je n'ai jamais réussi à oublier ... » murmura-t-il en la regardant avec tendresse. « Et dans quelques heures à peine, nous serons de nouveau séparés, comme si tout ça n'avait été qu'un rêve. »

 
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ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyMar 15 Avr - 2:09


how it ends
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La réaction de l’énigmatique assassin ne fut pas celle qu’elle espérait. A dire vrai, elle n’avait absolument pas songé à la portée que ses mots pourraient avoir, s’ils pouvaient le blesser ou s’ils pouvaient ramener de mauvais souvenirs à la surface. Depuis qu’elle s’était retrouvée auprès de lui, Hedwige avait cessé de penser aux conséquences de ses actes et cela ne lui ressemblait pas. Meurtrie par son éloignement soudain et l’intensité de son regard, elle tenta d’apaiser son tourment en murmurant doucement son prénom, implorante et se sentant fautive. « Eremir… » Mais il ne s’arrêta pas, lui rappelant combien de personnes il avait laissé derrière lui durant ces dernières années. Fratrie, descendance, amour de jeunesse. Il avait tout abandonné et il en avait souffert. A la mention de ce qu’il avait perdu, un océan de souffrance s’ouvrit dans ses prunelles bleutées. Elle s’y perdit, ses mots heurtant son cœur chaque fois un peu plus fort. Puis vint la question fatidique. Pensait-elle réellement qu’il pourrait l’abandonner pour une autre femme, aussi exotique fut-elle ? L’adolescence revancharde et blessée qu’elle était aurait pu répondre que c’était le cas. Elle avait pleuré son départ, une chose qu’elle ne lui avouerait probablement jamais. Elle s’était sentie trahie, un sentiment qui chez elle éveillait toujours une rancune tenace. Elle avait voulu se venger, sans savoir comment l’atteindre. Puisqu’il était parti, qu’il avait refait sa vie sans elle et qu’il avait formé un foyer avec une autre femme, elle avait été obligée de faire passer sa peine par les entraînements. Ce n’était qu’une fois courbaturée, miséreuse et pleine de sueur qu’elle se sentait soulagée du poids de l’amour. Ce n’était qu’ainsi qu’elle était parvenue à combattre la peine qu’elle éprouvait. Puis le temps avait apaisé ses blessures, elle était devenue plus mature, plus sage. Elle avait compris qu’il n’avait pas eu le choix, qu’il n’avait fait que suivre la bienséance. Aurait-elle préféré qu’il reste à ses côtés, avec une femme engrossée qui aurait été obligée d’élever un enfant sans père ? Non. La réponse avait mis du temps à faire son chemin dans son esprit d’enfant, mais elle l’avait fait. La rancune s’en était allée, les larmes s’étaient taries et elle n’avait gardé que les bons souvenirs en elle.

« Une heure avec elle ne vaudrait pas une minute passée avec toi. » « Je… » De nouveau, la force lui manqua. Elle laissa sa voix s’évanouir dans la nuit, terrassée par les flots tumultueux de cette pluie vouée à ne jamais s’arrêter. Where you are seems to be as far as an eternity, outstretched arms, open hearts, if it never ends, then when do we start ? La délicatesse qu’il mit dans son geste réduisit en poussière les derniers vestiges de son amertume, ne laissant en elle que la tristesse d’avoir blessé un être cher et les braises d’une passion oubliée. Elle connaissait le cœur d’Eremir, parce qu’elle avait eu le privilège d’y obtenir une place de choix. Il n’était ni mauvais, ni manipulateur. Il était franc, tant dans ses sentiments que dans ses paroles. S’il aimait, c’était de toutes ses forces. S’il haïssait, c’était à part égale. C’était quelqu’un d’entier. C’était pour ça qu’elle était tombée amoureuse de lui, qu’il était parvenu à briser ses défenses et à la rendre dépendant d’une autre personne qu’elle-même. Elle se souvenait encore de l’impatience qui la dévorait chaque fois qu’elle savait le moment des retrouvailles proches. Elle ne se sentait complète qu’en sa présence, comblée que dans ses bras, unique que lorsqu’il posait les yeux sur elle. « J'ignore pourquoi le Destin a décidé de nous réunir maintenant, ni où cela nous mènera, mais le jeune garçon qui séduisait n'importe qui pour rendre une enfant jalouse n'est plus. J'ai un métier, des employés, une fille et ... » Ses doigts sur sa joue ne suffirent pas à la distraire de ce brusque arrêt, de cette coupure qu’il dissimula en secouant doucement la tête. Qu’allait-il ajouter ? Que lui dissimulait-il ? Le doute, féroce prédateur, s’en prenait déjà à son cœur affaibli par tant de tendresse. Elle n’était plus habituée à recevoir de gestes aussi doux et prévenants, tout comme elle avait cessé de songer un jour à fonder sa propre famille. Ce rêve était mort depuis longtemps et dans quelques années, elle ne serait même plus apte à porter un enfant. L’idée ne l’aurait pas autant effrayée si elle n’avait pas eu cette discussion avec lui. Etait-elle prête à abandonner ce futur-là ? Qu’il soit auprès de l’assassin ou d’un autre, ne méritait-il pas une chance d’exister ? I'll never leave you behind, or treat you unkind ; I know you understand.

« Ne doute plus de moi. Pas toi. » Son ton ferme laissait apparaître le besoin qu’il avait qu’elle ait foi en lui, en toutes circonstances, et elle n’y resta pas insensible. L’instant d’après, il enroula ses doigts autour de son poignet pour l’attirer contre son torse et elle le laissa faire, affaiblie par ces sentiments qui ne cessaient de tarauder son esprit logique. And with a tear in my eye, give me the sweetest goodbye that I ever did receive. Elle ressentait les pulsations de son cœur le long de sa mâchoire, puis dans les nerfs de son cou, jusque dans son propre palpitant. Cela faisait des années qu’elle n’avait pas autorisé quelqu’un à être aussi proche d’elle. Elle avait reçu des étreintes amicales, des effusions de joie aussi, mais rien n’était comparable aux bras qui s’entouraient autour d’elle pour lui prodiguer chaleur et réconfort. Elle s’y sentait en sécurité. Là, elle n’avait plus besoin d’arme pour se battre ou d’armure pour se protéger. Elle laissa un sourire satisfait fleurir sur sa bouche lorsqu’il la serra un peu plus fort contre lui. Pushing forward and arching back, bring me closer to heart attack. N’étaient-ils voués qu’à se séparer pour mieux se retrouver ? Elle était persuadée que dès qu’elle quitterait l’abri du pin-compagnon, elle n’allait pas le revoir de sitôt. Cette douloureuse pensée était clairement établie dans son esprit. Pendant seize années, ils ne s’étaient pas une seule fois croisés. Et pourtant, elle se rendait à Lakeshire et lui à Aubétoile. Étaient-ils maudits par les Dieux eux-mêmes ? Kahanor n’était pas une terre si grande pour justifier pareil hasard. Say goodbye and just fly away ; when you’ve come back, I have some things to say. Son murmure vint s’échouer sur son front lorsqu’il reprit la parole. Elle se redressa légèrement, quittant sa position pour lire dans son regard l’émotion qu’elle entendait dans sa voix. « Je ne comprends pas pourquoi après toutes ces années je n'ai jamais réussi à oublier ... Et dans quelques heures à peine, nous serons de nouveau séparés, comme si tout ça n'avait été qu'un rêve. »

« Shh… » Du bout des doigts, elle vint couvrir sa bouche pour l’empêcher de parler plus avant de ce sujet honni. Il souffrait tout autant qu’elle de leur prochaine séparation et ils étaient incapables de l’éviter, malgré leur bonne volonté. Ils pourraient bien évidemment s’enfuir, ne jamais retourner à leur poste respectif, prendre le large pour Yelderhil. La perspective était suffisamment plaisante pour qu’elle la lui souffle dans un chuchotement complice, un éclat lumineux dans les yeux. « M’emmènerais-tu au loin si je te le demandais ? Découvrir de nouveaux horizons, s’improviser pirates, rencontrer les fameuses sirènes des récits… Le ferais-tu ? » How does it feel to know you'll never have to be alone when you get home ? There must be someplace here that only you and I could go ; so I can show you how I… De l’index, elle redessina l’un de ses sourcils, sans se départir de son doux sourire taquin. Le doigt suivit ensuite la courbe de sa pommette, le creux de sa joue barbue, elle emprunta le chemin de sa mâchoire pour terminer sa lente avancée sous son menton. « Même si la vie nous sépare à nouveau, je ne t’oublierai jamais. » Elle aurait aimé lui avouer qu’elle ne le pouvait pas parce qu’il faisait partie intégrante de sa vie, mais il n’était pas dans ses habitudes de se dévoiler ainsi. Même si elle tenait profondément à lui, elle ne se sentait pas capable d’exprimer à voix haute les sentiments qu’il éveillait en elle. Il fut un temps où elle l’aurait fait, néanmoins elle n’était plus une enfant. Elle n’était plus cette enfant-là, sans craintes et pleine d’espoir. Elle avait peur de ce que lui réservait le lendemain, elle appréhendait la douleur qui l’envahirait s’ils se rapprochaient ce soir pour s’éloigner au petit matin. Dream away everyday, try so hard to disregard.

« Si ce que
nous vivons
n’est voué qu’à
rester un rêve,
autant rendre
son souvenir
agréable. »

Souffla-t-elle avec une esquisse malicieuse, une main posée sur son torse et l’autre sur sa joue. Dans un mouvement naturel, elle rapprocha son visage du sien, posa ses lèvres sur les siennes et sentit son cœur s’embraser. Elle n’avait aucune difficulté à retrouver les baisers qu’elle lui donnait autrefois ; ils venaient directement à elle, comme s’ils ne l’avaient jamais quitté. Ils n’étaient ni hâtifs, ni maladroits, ni même fougueux. Bien qu’habités par la passion, ils étaient porteurs d’une saveur plus suave encore, de douceur, de sincérité et d’allégresse. Dans ce long baiser, elle s’efforça de lui communiquer toute l’affection qu’elle lui portait et qu’elle lui porterait toute sa vie. Sa main quitta sa joue rugueuse pour jouer dans sa chevelure humide. Elle resserra une dernière fois leur étreinte, dans le fol espoir que le temps se suspende brusquement et qu’ils ne soient jamais arrachés à ce délicieux moment, puis elle rompit le contact. The rhythm of the rain that drops and coincides with the beating of my heart. Bien qu’elle eut le souffle court et l’impression que son cœur allait sortir de sa cage thoracique pour tomber dans les mains de l’assassin, elle se sentait heureuse d’avoir eu l’audace de l’embrasser. Un léger rire, éphémère et chaleureux, s’échappa d’entre ses lèvres encore meurtries par leur baiser. « Je suis désolée, mais je devais le faire. J’en avais envie depuis longtemps. Je n’aurais pas supporté de te quitter sans l’avoir fait, alors pardonne-moi si j’ai dépassé les bornes. » Elle aurait aimé ne rien ajouter à la fin de leur baiser, n’avoir qu’à se blottir un peu plus fort contre lui et savourer le reste de leur nuit avec un sourire comblé, mais elle avait eu besoin de se justifier après cet acte. Elle n’était pas idiote, elle sentait qu’ils partageaient toujours la même passion, mais qui était-elle pour le forcer à répondre à ses attentes ? Peut-être que dans la phrase qu’il avait volontairement coupée quelques minutes plus tôt, il s’apprêtait à lui parler d’une femme qui comptait énormément pour lui. Mais en même temps… Il était là, ce soir. Auprès d’elle. Pour une durée limitée. Elle l’avait pour elle toute seule, alors elle se devait d’en profiter et de déposer un dernier baiser sur ses lèvres. C’était le plus doux des adieux.

Give me the sweetest goodbye, that I ever, ever, ever did receive.
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Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyMar 15 Avr - 16:10


 
hedwige tarly & eremir whitehill

 

Someday, after mastering the winds, the waves, the tides and gravity, we shall harness for the energies of love, and then, for a second time in the history of the world, man will have discovered fire.
 

« Shh… » Eremir se tut, tandis qu’Hedwige déposait son doigt sur ses lèvres. « M’emmènerais-tu au loin si je te le demandais ? Découvrir de nouveaux horizons, s’improviser pirates, rencontrer les fameuses sirènes des récits… Le ferais-tu ? » Il frémit lorsque le doigt de la femme effleura son visage, en redessina les contours avec douceur. L’assassin aurait pu affirmer que oui, il le ferait. Qu’il l’emmènerait au bout du monde si c’était ce qu’elle voulait, plus loin que les Hommes les plus fous avaient pu aller. Il aurait fait d’elle un pirate, une héroïne, une Princesse. Il aurait conquis des peuples pour la couvrir d’or, lui aurait offert l’univers sans concession. Mais il y avait Irina. Irina, qu’il ne pouvait abandonner pour rien au monde. Irina qui avait besoin de lui, et qu’il ne ferait pas l’erreur d’abandonner comme il avait abandonné tout le monde auparavant. « Je le ferais. Je t’emmènerais au bout du monde si tu me le demandais. » répondit-il dans un souffle. Mais pas tout de suite. Je t’en prie, ne m’oblige pas à choisir. « Même si la vie nous sépare à nouveau, je ne t’oublierai jamais. » Le regard de l’homme s’adoucit encore, et il acquiesça. Les mots d’Hedwige lui ôtaient un poids des épaules : n’était-ce pas moins douloureux qu’ils ne se voient plus, s’il vivait dans son cœur et qu’elle vivait dans le sien ? Ou peut-être était-ce l’inverse, peut-être était-elle un frein à son propre bonheur comme il en était un pour elle, depuis toutes ces années. Vivre, aimer, vivre avec des fantômes qui nous empêchaient de poser les yeux sur ceux qui vivaient encore, mourir dans le regret et l’amertume. « Et je ne t’oublierai pas non plus. » répondit-il pourtant. Oui ils allaient mourir dans le regret, mais pour l’instant ils devaient vivre. « Si ce que nous vivons n’est voué qu’à rester un rêve, autant rendre son souvenir agréable. » Le cœur d’Eremir s’emballa et il posa sa main sur celle qu’Hedwige avait posée sur son torse, tandis que ses lèvres rencontraient les siennes. Le monde s’arrêta de tourner, et le temps de défiler. Il n’y avait plus qu’eux, ces enfants devenus adultes, qui n’avaient pourtant jamais cessé de savoir s’embrasser et s’aimer. Cela aurait pu durer des heures entières mais Hedwige, après avoir resserré une dernière fois leur étreinte, rompit le baiser. La femme rit et il rit avec elle, comme si ils venaient de faire une chose qu’on leur avait interdite  méticuleusement, et à laquelle ils s’étaient appliqués à désobéir. « Je suis désolée, mais je devais le faire. J’en avais envie depuis longtemps. Je n’aurais pas supporté de te quitter sans l’avoir fait, alors pardonne-moi si j’ai dépassé les bornes. » Eremir la relâcha un peu et rit encore avant de lever les yeux au ciel, euphorique. « Crois-tu que je n’aurais pas eu la force de te repousser si je n’en avais pas eu envie ? » A ces mots, l’assassin la fit basculer en arrière  en veillant à ce qu’elle ne se fasse pas mal et qu’elle soit à une distance suffisante pour ne pas souffrir de la chaleur des flammes.

« Tu n’as vraiment aucune force, Hedwige. » murmura-t-il, tandis que ses lèvres cherchaient les siennes de nouveau. Ses bras encadraient son visage et ses cheveux bruns qui lui donnaient un air sauvage. Elle était là, à sa merci, sous son corps qui se voulait le plus léger et le plus tendre possible. Depuis quand n’avait-il pas connu cette sensation, ce désir brulant de posséder quelqu’un ne serait-ce qu’une poignée de minutes ? L’avait-il seulement connu après elle ? « Dis-moi, quel est ton secret pour être si jeune et belle ? A ton âge, j’avais déjà l’air vieux. » lança-t-il en fronçant les sourcils. Dans cette position, il avait tout le loisir de la regarder et de regretter ce qu’il avait perdu. Ses lèvres se posèrent sur sa joue, puis descendirent au niveau de sa mâchoire qu’il mordilla, avant de se poser dans son cou. Eremir aurait pu continuer, laisser parler ses pulsions et ses envies, mais il ne ferait rien qui contrarierait Hedwige. Aussi préféra-t-il s’en tenir là, attendant le moindre signe pour s’aventurer plus loin, comme il l’avait fait à plusieurs reprises. Ce n’était pourtant pas parce qu’il l’avait déjà fait qu’il le ferait encore : elle ne lui appartenait pas. Hedwige n’appartenait à personne, et c’était bien ce qui lui plaisait particulièrement. Cette femme n’avait pas d’égale à Kahanor, qu’il s’agisse de beauté, de volonté, ou de quoi que ce soit d’autre. Il l’admirait autant qu’il l’aimait. « Je déteste me sentir aussi faible face à une femme. Il va falloir avouer Lady Hedwige Tarly, seriez-vous un genre de Mage qui m’envoûte et me fait perdre toute volonté ? Si vous avouez, il ne vous sera fait aucun mal. » plaisanta-t-il en caressant son cou du bout des doigts, avant de se mêler à sa chevelure provocante, que toutes les femmes de son entourage devaient envier. « Il y a quelqu’un … » dit-il en coupant court à ses plaisanteries. « Quelqu’un qui a besoin d’aide et dont je dois m’occuper encore quelques temps. Cette personne n’a que moi et je ne peux pas l’abandonner, pas comme ça. J’ai juré que je ne laisserai plus jamais qui que ce soit derrière moi. » avoua-t-il enfin, à demie-voix. Eremir n’avait pas besoin de préciser qu’il s’agissait d’une femme, Hedwige le comprendrait aisément. C’était pourtant maintenant qu’il devait le dire, avant qu’il n’arrive quoi que ce soit, et même si il ne devait rien arriver. L’homme aurait préféré ne pas parler d’Irina, car il se mettait en danger et la mettait elle aussi en danger : elle était son apprentie, un futur assassin redoutable … Aussi était-il resté vague en disant qu’il devait la garder sous son aile encore quelques temps. Hedwige n’avait pas à savoir, et pourtant il ignorait qu’elle était plus proche des Sombrelames qu’il ne l’aurait cru. Que cet univers serait le sien et qu’ils seraient peut-être même amenés à se croiser à la Guilde. Son sourire avait disparu, et ses yeux cherchaient les siens. La suite des évènements dépendait d’elle et de sa réaction.

(désolée c'est court par rapport à ce que tu as écrit, j'espère que ça ira ! Je voulais éviter de trop m'avancer, au cas où tu aies décidé de ne pas la faire prendre de risque (hedwige) how it ends 2719855598)

 
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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyMer 16 Avr - 0:40


how it ends
ɤ

L’emprise qu’il exerçait sur son corps n’était en rien comparable à celle qu’il possédait sur son cœur. La simple vision de son visage suffirait toujours à le faire battre plus vite, tout comme elle ne pourrait jamais s’empêcher de sourire face à lui. C’était instinctif, naturel et cela lui apportait une intense satisfaction que de savoir qu’elle était encore sensible à ses charmes. Depuis plus d’une décennie, elle s’était interdit d’aimer parce qu’elle pensait qu’il était plus sage pour elle de se concentrer sur sa fonction. Elle avait vu des Cavaliers Verts tomber amoureux, se marier, fonder un foyer, mais elle s’était convaincue que ce n’était pas pour elle. Qui plus est, tous n’avaient pas des destins heureux. Elle avait cessé de compter les séparations, les couples brisés par la distance et le manque de nouvelles ou même les mariés qui finissaient par se rendre compte qu’ils n’étaient plus aussi heureux ensemble. Ce dernier point n’était pas entièrement lié à leur condition de coursiers, c’était inhérent à la condition humaine. Beaucoup se lassaient de leur routine et n’aspiraient qu’à un peu de changement. Et ceux qui avaient le changement ne désiraient qu’expérimenter la quiétude d’une existence bien rangée. Mais pas Hedwige ; elle appréciait son état, aussi tumultueux et imprévisible soit-il. Cela ne la dérangeait pas d’être à la disposition de la famille royale ou de devoir obéir aux conditions de vie des cavaliers. Elle avait conservé sa liberté durant toutes ces années, elle était devenue une personne importante que de nombreuses femmes enviaient et que les hommes étaient obligés de respecter.

« Crois-tu que je n’aurais pas eu la force de te repousser si je n’en avais pas eu envie ? » Elle se mordit la langue pour ne pas répondre à sa question rhétorique, quand bien même une lueur provocante embrasait ses prunelles. Il démontra sa supériorité physique en la poussant sur le dos, ses bras finissant par entourer son visage tandis qu’il l’observait avec un petit air supérieur qu’elle détesta délicieusement. « Tu n’as vraiment aucune force, Hedwige. » « Crois-tu que je n’aurais pas eu la force de te repousser si je n’en avais pas eu envie ? » lui rétorqua-t-elle d’une voix basse, son regard désespérément accroché au sien. Elle avait volontairement emprunté ses mots, pour lui prouver à la fois qu’elle n’était pas aussi démunie qu’il le songeait et qu’elle acceptait ses gestes parce qu’elle éprouvait de l’affection à son égard. Affection et désir, il fallait bien l’avouer. Elle n’était plus accoutumée à lire dans les yeux d’un homme autant de tendresse, de passion et d’attente. En gravissant les échelons de sa hiérarchie, elle avait atteint une place qu’aucune autre femme n’aurait pu lui envier – si ce n’était la reine en personne. Le milieu dans lequel elle évoluait avait beau être composé d’hommes et de femmes, de nobles et de gueux, certains préjugés avaient la vie dure. Il arrivait que certains écuyers – voire même cavaliers – osent s’élever contre ce qu’ils considéraient comme une injustice et elle n’hésitait pas à les remettre à leur place, plus souvent par le biais de l’épée que des mots. S’il était une chose qu’elle avait apprise à force de fréquenter la gent masculine, c’était qu’ils n’écoutaient que rarement les longs discours. Ils préféraient les actes, qui avaient plus de poids à leurs yeux que des paroles, aussi sages soient-elles. Il avait fallu qu’elle croise le fer avec quelques-uns de ses protégés avant qu’ils ne lui concèdent le droit de gouverner leur existence. Il avait fallu qu’elle se batte, tant sur le plan physique que psychologique. Les femmes n’étaient pas en reste dans ce type de rébellion, mais au moins n’essayaient-elles pas de prendre le pouvoir sous prétexte qu’elle faisait partie du sexe faible.

Néanmoins, où que ses pensées aient pu l’emmener, les baisers d’Eremir lui ôtèrent subitement toute envie de rêvasser ou même de penser. Elle ne voulait que savourer l’instant, qu’être vivante entre ses bras et ressentir son étreinte une nouvelle fois. Parce qu’elle était humaine, avant d’être un Capitaine. Parce qu’elle était femme, avant d’être un Cavalier Vert. « Dis-moi, quel est ton secret pour être si jeune et belle ? A ton âge, j’avais déjà l’air vieux. » Sa bouche s’étira en un sourire amusé. « Tu n’as jamais eu l’air vieux, simplement plus mature que les autres. Et… » Elle pinça les lèvres au contact de ses dents sur sa mâchoire, priant les Dieux pour que son cœur n’explose pas sous l’émotion. Sentait-il les palpitations rapides remonter jusque dans sa carotide, qui pulsait vivement sous ses baisers ? Faisait-il attention à son souffle irrégulier, ses mains crispées sur le tissu pâle de sa tunique ? Elle hésitait entre l’envie de lui supplier de cesser cette folie et le besoin presque vital qu’il ne s’éloigne pas d’elle. Les flammes de leur feu de camp se muaient peu à peu en braises rougeoyantes, laissant l’humidité de la pluie parvenir jusqu’à leur abri, mais elle ne s’en souciait plus à présent. « Je déteste me sentir aussi faible face à une femme. Il va falloir avouer Lady Hedwige Tarly, seriez-vous un genre de Mage qui m’envoûte et me fait perdre toute volonté ? Si vous avouez, il ne vous sera fait aucun mal. » Elle rit, partagée entre l’euphorie et le délice. Il fit courir ses doigts le long de son cou, provoquant une multitude de frissons qui se répandirent sur son épiderme et qui lui arrachèrent un soupir satisfait. Cependant, elle fit de son mieux pour ne pas le laisser constater son plaisir en détournant son attention par une esquisse moqueuse et un baiser volé au coin des lèvres. « Il n’est pas dans mes habitudes d’envoûter qui que ce soit, ser, et je gage que c’est plutôt vous qui usez de vicieux stratagèmes. » Elle se débattit légèrement, plus pour prouver son point de vue que par réelle gêne. « Voyez comme je suis impuissante face à votre force ! » Puis, de nouveau, le rire de la femme se fit entendre dans le pin-compagnon.

Mais leurs jeux prirent rapidement fin, dès lors qu’Eremir aborda un sujet plus énigmatique. Il lui parla d’une personne qui avait besoin de lui, de sa protection et de sa présence. Même s’il ne mentionna pas le genre, elle devina instinctivement qu’il s’agissait d’une femme et elle eut la surprise de ressentir au fond de son cœur la brûlure amère de la jalousie. Il ne parlait pourtant ni d’amour, ni de romance, néanmoins le dévouement qu’il portait à cette inconnue suffisait à Hedwige pour qu’elle se rende compte qu’il avait beau être avec elle ce soir, il appartenait à quelqu’un d’autre. Elle aurait pu faire l’enfant, après sa déclaration. Alors que ses prunelles bleutées évitaient soigneusement les siennes, toute hilarité envolée, elle sut qu’elle avait un choix à faire. Elle pourrait le repousser ou l’accepter, le laisser s’enfuir ou le retenir. Dans tous les cas, ils finiraient par se quitter et ne se reverraient sans doute pas avant de nombreuses années. Si elle connaissait la véritable nature de l’homme, sans doute aurait-elle compris qu’ils étaient voués à se retrouver, ici ou ailleurs. Elle avait emprunté la voie mystérieuse des Sombrelames et elle était précisément dans les bras de l’un d’entre eux. Peut-être que si les secrets ne l’empêchaient pas d’en parler, elle aurait pris une autre décision. Peut-être, oui. Ou peut-être pas. « Je sais que tu tiendras ta promesse envers elle : tu ne l’abandonneras pas. Elle compte à tes yeux, ça s’entend à ta voix. J’ai appris à reconnaître tes sentiments lorsque tu t’amusais à me rendre folle de rage en offrant ton bras à d’autres. Tu tiens à elle. » Les voilà qui s’observaient, leurs visages séparés de quelques centimètres, leurs corps pratiquement collés l’un à l’autre. Les voilà qui s’observaient et qui parlaient d’une autre, qu’Hedwige imaginait déjà femme et superbe, alors qu’elle ignorait tout de cette personne. Elle brossait volontiers son portrait semblable à celui de la mère d’Auréa, d’une blondeur à défier le soleil, avec l’océan au fond des yeux. Mais elle la dépeignait d’une façon plus ferme, plus décidée, portant un éclat de fragilité que l’on oubliait rapidement devant le feu de son âme. Elle l’imaginait grande ou petite, fine ou voluptueuse, qu’importait au fond puisqu’il retournerait vers elle. La tristesse occulta ses prunelles, faisant glisser un voile gris sur l’acier de ses iris. Elle aurait pu faire l’enfant, faire un caprice, lui avouer qu’elle aussi avait terriblement besoin que l’on veille sur elle. Elle ne voulait plus être abandonnée, elle voulait que l’on reste près d’elle et qu’on l’aime sans concessions. Elle voulait sa part de bonheur, elle aussi. Elle voulait que l’on ait besoin d’elle. Qu’il ait besoin d’elle.

Mais elle
n'avait plus
le privilège de
la jeunesse.

Elle n’était plus cette gamine qui ruait dès que l’on posait la main sur elle et qui prenait la fuite dès qu’on voulait l’aimer. Elle avait fait ses choix. Et il avait fait les siens. Peut-être lui donnait-il le même surnom dont elle avait bénéficié durant leur éphémère liaison, elle ne voulait pas le savoir. Elle optait pour l’ignorance, plutôt que pour la vérité. Malgré toute sa haine du mensonge, elle ne désirait rien savoir de plus. Elle lui laissait ses secrets, elle abandonnait la curiosité qui la poussait à vouloir connaître son nom. Rien que le fait d’imaginer cette bouche qu’elle aimait tant offrir le mot « amour » à une autre suffisait à briser ses défenses. Or, elle n’était pas prête pour cela. Elle ne le serait probablement jamais. « Tu ne m’emmèneras nulle part. Je ne deviendrais jamais pirate. Tu ne me montreras jamais les beautés de Yelderhil. » Finalement, ses prunelles étaient revenues vers le visage de l’homme, animées d’un mélange doux-amer de déception, de peine, d’espoir, de désir et d’affection. Elle aurait aimé qu’il lui demande de se taire, mieux, qu’il lui assure qu’elle se trompait. Mais elle avait raison. Aussi fort l’eu-t-il voulu, il n’aurait pu briser sa promesse envers sa protégée pour elle. Aussi fort l’aimait-il, il ne pouvait défier leur destinée. « Alors pourquoi ? Pourquoi cette ardeur dans tes baisers ? Pourquoi est-ce que tu m’embrasses comme si tu m’aimais encore ? » La voix se brisa soudainement, elle hoqueta, surprise de sa propre audace et tourna la tête sur le côté, incapable de se défaire de son poids sur elle. « Ce n’est pas ce que je voulais dire, c’est… je sais que c’est terminé depuis longtemps… je-je n’ai rien à… » … t’offrir, voulu-t-elle continuer, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge. Elle n’avait rien pour lui, rien qu’une étreinte passionnée, rien que des souvenirs et un lien indéfectible. Elle ne pouvait pas le condamner à ne vivre que par son fantôme. Si elle avait déjà fait ce choix, des années plus tôt, elle ne pouvait pas le forcer à le faire. Elle n’était plus une enfant, tout comme il avait cessé de l’être. Ils n’étaient faits que de ça, de flammes, de passion, de sauvagerie, d’amour, de jeux interdits et de vieilles promesses brisées. Elle aurait aimé s’oublier dans ses bras, mais elle redoutait la douleur de son départ. Quand bien même, songea-t-elle en fuyant obstinément son regard, cela en vaudrait la peine. Qu’il l’aime une dernière fois, cela vaudrait toutes les blessures du monde. Que les Dieux les séparent s’ils le voulaient, elle aurait au moins eu son baiser. « As-tu besoin de moi ? » Les cinq mots mirent un terme au crépitement des flammes mourantes, ne laissant que la pluie qui ricochait sur l’écorce du pin-compagnon et la tension quasi-palpable entre eux. Leurs visages, seulement illuminés par le rougeoiement des braises, étaient tendus l’un vers l’autre. Les fantômes du passé, ou les promesses de l’avenir ? Son choix était fait. Il ne restait plus que le sien.
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Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyVen 18 Avr - 20:43


 
hedwige tarly & eremir whitehill

 

Someday, after mastering the winds, the waves, the tides and gravity, we shall harness for the energies of love, and then, for a second time in the history of the world, man will have discovered fire.
 

Quelque chose s’était brisé entre eux à l’instant même où Eremir avait mis fin à leurs ardeurs en parlant d’Irina. Le regard d’Hedwige se voila à cause de la tristesse et il aurait dû regretter ses paroles. Cependant il n’était plus un enfant, et lui raconter la vérité avant d’aller plus loin lui semblait être la moindre des choses. Il ne s’était pas trompé. « Je sais que tu tiendras ta promesse envers elle : tu ne l’abandonneras pas. Elle compte à tes yeux, ça s’entend à ta voix. J’ai appris à reconnaître tes sentiments lorsque tu t’amusais à me rendre folle de rage en offrant ton bras à d’autres. Tu tiens à elle. » Mis devant le fait accompli, Eremir hocha la tête. Oui il tenait à elle. Beaucoup plus qu’un maître ne devait tenir à son apprentie. « Elle m’a arraché à une solitude qui me tuait et je l’ai arrachée à la sienne. Grâce à sa présence, j’ai trouvé un nouveau but à mon existence. Mais cela ne durera pas toujours. » Viendrait le jour où elle réussirait l’Ahn-Ju et s’en irait. Il se retrouverait seul, jusqu’à ce qu’il prenne un nouvel apprenti. Puis un autre. Et encore un. Un schéma incessant, qui lui rappellerait chaque fois à quel point il était seul et que chacun de ses compagnons éphémères finiraient par le laisser. « Tu ne m’emmèneras nulle part. Je ne deviendrais jamais pirate. Tu ne me montreras jamais les beautés de Yelderhil. » M’y aurais-tu vraiment suivi ? Eremir ne l’interrompit pas, incapable de bouger et de parler. Son regard plongé dans le sien était plus violent que tout ce qu’il avait subi de sa part. Il détestait cette lueur de déception qui vrillait dans ses yeux. Hedwige aurait pu lui arracher le cœur et le broyer dans sa main avant d’en jeter les morceaux un par un dans les flammes que cela aurait été moins douloureux. Il hésita un instant à se relever, se rasseoir dans son coin, ou même carrément prendre la fuite. Chevaucher sous la pluie lui aurait fait le plus grand bien. Néanmoins, Eremir ne parvenait pas à s’arracher à la contemplation d’Hedwige qu’il retenait captive sous le poids de son corps. « Alors pourquoi ? Pourquoi cette ardeur dans tes baisers ? Pourquoi est-ce que tu m’embrasses comme si tu m’aimais encore ? » Son cœur se serra plus encore. Eremir eut envie de hurler, de frapper dans la première chose qui passait. Pourquoi ? Tu oses demander pourquoi ? « Ce n’est pas ce que je voulais dire, c’est… je sais que c’est terminé depuis longtemps… je-je n’ai rien à… » Cette phrase acheva de briser son cœur qui avait peiné à guérir. A quoi s’attendait-il, après tant d’années ? Il savait qu’Hedwige était passée à autre chose, et ses maigres espoirs venaient de disparaître. En cet instant, une part de lui-même s’était envolée. Il ne chercha même pas à croiser le regard de la femme qui fuyait le sien. Il se sentait vide, ailleurs, léger. Un chapitre venait de se terminer. Eremir s’apprêta à se relever quand de nouveau elle capta son regard. « As-tu besoin de moi ? » S’il avait pu, il aurait fondu en larmes.

« Tu n’as pas le droit de me faire aussi mal pour me demander ensuite si j’ai besoin de toi Hedwige. Tu connais la réponse, tu l’as toujours su. J’ai appris à vivre sans toi, et pourtant tu étais toujours là, tu m’accompagnais partout où j’allais, dans mes songes. J’ai fait de ton nom un hymne au courage. Et ça me suffisait. Mais il suffit que je te regarde dans les yeux pour savoir que je souffrirai au moment même où nous serons de nouveau loin l’un de l’autre, même si c’est inévitable. » Sa voix se brisa dans sa gorge. « Même si ce sont les derniers instants que nous passons ensemble, j’ai besoin de toi. Maintenant et à jamais. » Eremir n’aimait pas s’exprimer avec des mots et préférait parler avec son cœur, avec son corps. Le désir se mêla de nouveau au chagrin et au désespoir ; fallait-il croire que ces sentiments n’étaient pas totalement opposés les uns des autres. Son chagrin ne faisait même que renforcer encore son désir pour elle, dans une tentative désespérée d’aimer celle qui lui serait arrachée bientôt. Sa main caressa sa joue, descendit sur son épaule. Du bout du doigt, Eremir dénuda cette épaule sur laquelle il posa ses lèvres avec douceur et envie. Dévoiler peu à peu le corps d’Hedwige à sa vue l’emplissait d’une passion brûlante, dévorante, procurait des frissons délicieux dans son corps tout entier. Chaque centimètre de sa chair désirait la sienne. « Et même sans toi je ne serai plus jamais seul, puisque tu existes quelque part. » souffla-t-il en laissant courir ses lèvres dans son cou, au-dessus de sa poitrine, partout où sa peau nue le mettait à rude épreuve. La beauté d’Hedwige était une incitation à la luxure. Une tentation absolue, qui défiait la Déesse mère elle-même. Il se moquait bien de désobéir à leurs idéaux, de se lever contre leur volonté, de souffrir. Comment résister face à une telle merveille ? Il dévoila bientôt le reste de son corps, y promenant sa bouche avec envie. Jamais il n’aurait cru y avoir droit à nouveau ; la tendresse de ses seins, la fermeté de son ventre ; un rien suffisait à le mettre en émoi. « Arrête-moi quand tu le désires. » souffla-t-il d’une voix rauque. Il jeta sa propre tunique plus loin et rit de se voir et de la voir ainsi, comme deux adolescents en pleine faute. Eremir l’embrassa pour se rassurer, réellement apeuré par ce qui était en train d’arriver. Il se sentait comme le jeune homme qu’il était seize ans plus tôt. Ses mains descendirent sur sa taille en une caresse passionnée, sur ses hanches, ses cuisses. Les braises rougeoyantes qui menaçaient de s’éteindre et le grondement du tonnerre berçaient ce qui serait certainement leur dernier moment d’intimité, plus intense que jamais. Etait-ce parce qu’ils étaient adultes ? Parce qu’ils en avaient besoin encore une fois pour tourner une page d’un livre qui ne se refermerait sans doute jamais ? Eremir aurait aimé que cette nuit ne s’arrête jamais, qu’ils ne sortent jamais de ce pin compagnon dans lequel s’unissaient deux corps brûlants et deux âmes déchirées entre l’envie de se protéger et de vivre une ultime fois.
 
Doucement, Eremir glissa les jambes d’Hedwige dans son dos et unit leurs corps avec une crainte et une excitation enfantines. Une forte chaleur l’envahit, le fit frémir, lui arracha un sourire. C’est ça, le bonheur, pensa-t-il en fermant les yeux. Ses mains se posèrent sur les joues de sa compagne et commença alors une danse passionnée et tendre qui aurait pu durer des siècles. A leurs soupirs se mêlaient les hurlements du ciel et le martèlement de la pluie sur le sol terreux, chant des anciens Dieux qui vantaient cet amour violent et des nouveaux qui grondaient leurs péchés secrets. Est-ce que tu comprends à quel point j’ai besoin de toi, maintenant ? Le temps passait différemment, dans ses bras. Le temps n’avait plus d’emprise, le monde n’existait plus. Il n’y avait qu’Hedwige Tarly et Eremir Whitehill, et plus rien n’avait d’importance. Il en avait connu des femmes avant elle, et il en avait connu après. Mais aucune n’avait su égaler le plaisir qu’elle lui procurait en cet instant, ni le plaisir qu’elle lui procurait autrefois. Ce sentiment que son cœur allait exploser dans sa cage thoracique, que son être était dévoré par des flammes ardentes, qu’il était capable de tout, immortel. Il lui offrit mille caresses, mille baisers, consumant cet instant comme si il devait mourir demain.

 
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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyLun 21 Avr - 11:36


how it ends
ɤ

Il disait qu’elle n’avait aucun droit, et pourtant elle venait de le faire. Elle s’octroyait tous les droits, parce qu’il n’était pas le seul à avoir souffert de leur séparation. Pourtant, elle avait cessé de lui en vouloir lorsqu’elle était parvenue à ramasser les morceaux de son cœur brisé, consacrant par la suite toute son énergie à remplir sa tâche auprès de la couronne. La famille royale était devenue sa seule préoccupation, les Cavaliers sa seconde famille et elle n’avait plus une fois regardé en arrière. Bien sûr qu’il était plaisant de se remémorer le temps passé dans les bras d’Eremir, mais chaque fois qu’elle le faisait, elle se sentait plus froide et plus vide que jamais. Un fantôme de bonheur pour une once de douleur. C’était un marché qu’elle n’avait cessé de faire avec les années, chaque douce soirée d’été lui rappelant ses baisers. A présent qu’il était de nouveau près d’elle, elle se rendait compte que cela n’avait rien à voir avec une quelconque délicate saison estivale. Il était certes caressant dans ses gestes, cependant il exhalait plus de chaleur, de passion, de désir et d’amour que tous les hommes qu’elle avait pu connaître. Les comparaisons étaient peu nombreuses, mais elle lui suffisaient pour qu’elle se complaise dans son étreinte. Qu’elle redécouvre la fébrilité de sa jeunesse, qu’elle sache à quel point il était unique et qu’elle ne pourrait jamais trouver quelqu’un qui sache faire battre son cœur de la même façon. Peut-être qu’après ce soir, ils n’auraient plus jamais la chance de se croiser. Peut-être qu’après ce soir, elle se découvrirait des sentiments affectueux envers un autre homme. Peut-être, même, finirait-elle par s’accorder cette vie de famille qu’elle avait longtemps délaissée. Mais rien ne serait semblable à cet instant. Rien ne vaudrait l’allégresse qui l’envahissait à ses paroles pleines d’émotions. Sans qu’il n’ait eu besoin de le dire, elle sut qu’il l’aimait encore. Il ne cesserait de chérir son souvenir, de quérir ses attentions, tout comme elle.

Toutefois, ses belles paroles n’étaient rien en comparaison du contact brûlant de ses lèvres sur sa peau. Alors qu’elle souriait sous les légères chatouilles de sa barbe sur son épiderme sensible, elle laissa ses doigts passer sous la tunique pâle pour effleurer son dos, ses côtes, son ventre, son torse. Tout élément à sa portée subissait un délicieux assaut pendant que son corps frémissant était à la merci de l’assassin. « Arrête-moi quand tu le désires. » souffla-t-il dans un énième baiser mettant sa patience à rude épreuve. Un rire amusé traversa fugacement le pin-compagnon. Elle attira son visage à elle, posant ses paumes sur ses joues dévorées par une pilosité rêche et sauvage. « Jamais. » décréta la femme avec détermination, l’acier de ses iris fondant devant le regard qu’il posait sur elle. Eremir avait toujours été un homme d’action plutôt que de discours. Dès qu’elle le questionnait sur les raisons de son intérêt pour elle, il montrait une certaine difficulté à mettre des mots sur ses sentiments et elle n’avait pris pleine conscience de cela qu’à leur premier baiser. Il y avait mis tant de tendresse, tant d’affection, que son âme en avait vacillé. C’était en cet instant de grâce qu’ils avaient réellement commencé à se comprendre. L’harmonie de leur lien avait perduré seize années, comme si elle s’était réservée pour cette nuit d’ivresse. Car ivre, elle l’était, de ses mains, de ses lèvres, de lui. Elle ne cherchait même plus à se voiler la face, parce que cela aurait gâché le plaisir qu’il lui procurait. Au final, qu’importait leur séparation ? Pour le moment ils étaient là et rien ne lui semblait plus réel que ce qu’ils partageaient. Soupirante, haletante, Hedwige n’était qu’un amas chaotique de sentiments contradictoires. Elle bouillonnait d’un trop-plein d’amour, de tristesse, de désir, de déception, d’angoisse, d’attente, d’espérance. Ses doigts maladroits s’emmêlèrent pratiquement dans les liens de cuir qui maintenaient le pantalon de l’homme et elle rit, sachant pertinemment qu’il ne lui tiendrait pas rigueur de cette maladresse temporaire, mais un rien dérangée par ce comportement qu’elle ne se connaissait pas – ou plus. Il régnait entre eux un climat de confiance, une entende quasi-parfaite constituée d’accords tacites silencieux et de regards expressifs. Ses mains calleuses passèrent le long de ses cuisses pâles et musclées, les incitants à laisser la valse débuter.

Dès qu’ils s’unirent, elle se crispa, ou plutôt retint son souffle devant cette vague de chaleur qui l’envahissait. Depuis combien de temps… ? Non, cela n’avait plus aucune espèce d’importance. Elle cessa de penser, de se questionner. Elle cessa d’avoir peur de son départ, peur d’être abandonnée. Elle cessa. Renversant délicatement sa tête vers l’arrière, elle laissa échapper un gémissement aussitôt couvert par un lourd grondement de tonnerre dans le lointain. Que les Dieux les maudissent, elle était heureuse. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, étant enfin parvenue à maîtriser ce flot exquis d’allégresse, elle surprit un vague sourire pointant sur la bouche de son amant qu’elle s’empressa de capturer dans un baiser tendre, ses dents finissant par taquiner sa lèvre inférieure avec malice. Elle le laissait la dominer de bonne grâce, trouvant largement plus que son compte dans les caresses aventureuses de ses mains. Cependant, elle n’était guère accoutumée à tant de docilité et elle était plus que prête à lui rappeler que ce n’était pas un droit, mais une chose qu’il devait gagner. Leurs ébats étaient régulièrement témoins de leur hardiesse à prouver leur supériorité mutuelle, dans une démonstration toutefois plus aimante et appréciable qu’un combat. C’était malgré tout une jouxte invisible, un jeu inaltérable qu’elle était ravie de réitérer avec lui. Cela n’avait pas la même saveur qu’avec un autre. Il avait été le premier, son premier. Il aurait toujours cette place particulière dans son cœur, dans son esprit et dans son existence toute entière. Mutine, elle lui lança un regard fiévreux avant de brusquement fondre sur ses lèvres, profitant de cette étreinte pour modifier petit à petit leur position en se redressant, ses jambes glissant sournoisement le long de ses cuisses.

Devinait-il
ses intentions ?
Comprenait-il
l'enjeu ? Elle n'en
doutait pas
Un seul instant.

Alors qu’elle était pratiquement parvenue à renverser la situation, ses longs cheveux noirs venant s’échouer sur son visage qu’elle surplombait avec une fierté non dissimulée, il rapprocha un peu plus son bassin du sien et elle exhala l’air contenu dans ses poumons avec ravissement. Même assis sur son séant, avec sa compagne à califourchon, il parvenait à lui faire comprendre qu’il menait toujours leur danse. Parce que cet acte était intentionnel : elle ne faisait pas que le soupçonner, elle le savait. « Par les Dieux, Eremir… ! » Elle trouva refuge dans le creux de son cou, son grognement de plaisir et de dépit résumant assez bien son état actuel. Sa rancune n’était que fictive, uniquement dictée par une dignité bafouée et mal-placée. Son autorité n’était en rien respectée, parce qu’en ces lieux elle n’avait plus rien de la Capitaine – si ce n’était son insigne dissimulé quelque part dans leur abri, sous une ou deux pièces de tissu. Elle fit descendre ses mains fines le long de son torse, savourant la tiédeur de sa peau nue. Elle était heureuse, elle était complète. Cette étreinte lui apportait tout ce dont elle avait besoin. Elle ignorait depuis combien de temps cet échange durait, mais elle aurait aimé qu’il ne s’arrête jamais. D’ailleurs, elle se sentait capable de continuer encore longtemps : elle n’avait aucune conscience du temps qui passait, elle ne ressentait pas la moindre fatigue et elle avait envie de profiter du peu de temps que leur accordait cette tempête aux pluies diluviennes. Les braises terminaient de mourir dans l’âtre, ne laissant qu’un léger crépitement dans l’atmosphère. Les doigts d’Eremir lui prodiguèrent une délicieuse caresse le long de sa colonne vertébrale, puis ils terminèrent leur course quelque part sur ses hanches dans une douce pression. Elle releva la tête, agacée par les mèches noires qui lui couvraient les yeux, son souffle se faisant plus court encore et plus saccadé. Elle aurait voulu lui confier ce qu’elle ressentait, elle aurait voulu lui dire qu’elle l’aimait, mais elle craignait de briser la délicate et éphémère sphère qui les entourait. Elle les protégeait du temps, de leurs obligations, de leurs promesses brisées et de leurs espoirs vains. Alors elle se tut, son corps parlant pour elle.
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Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyLun 21 Avr - 22:07


 
hedwige tarly & eremir whitehill

 

Someday, after mastering the winds, the waves, the tides and gravity, we shall harness for the energies of love, and then, for a second time in the history of the world, man will have discovered fire.
 

Hedwige ne pouvait pas s’empêcher de vouloir tout contrôler, même en cet instant ; elle ne supportait pas de ne pas être maitresse de la situation, d’être en position de faiblesse, de laisser qui que ce soit avoir le dessus sur elle. Attendri, Eremir eut la sensation de retrouver un peu de la gamine qu’elle avait été. Pendant leurs longues étreintes passionnées, Hedwige s’arrangeait toujours pour essayer de mener la danse, mais il lui laissait rarement l’occasion de le faire. Il aimait pourtant les femmes farouches, ou il l’aimait elle plus précisément, mais il voulait  qu’elle lâche prise, qu’elle comprenne qu’elle ne pourrait pas le dominer non seulement par les sentiments, mais aussi durant leurs moments d’intimité. Et ce n’était pas ce jour-là que ça changerait. Plus que jamais, il était déterminé à lui prouver qu’il était aussi capable de s’imposer, et qu’il n’était pas juste bon à souffrir d’une relation qui le hanterait toute sa vie.« Par les Dieux, Eremir… ! » Le corps de l’assassin fut parcouru d’un frisson délicieux, échauffé par une voix qui l’amusait autant qu’elle l’excitait. Ses mains se délectaient de la douceur et la chaleur de sa peau, de la cambrure de son dos, des courbes de son corps. Pourquoi les Dieux avaient-ils engendré pareille beauté ? Pourquoi avaient-ils permis qu’il la possède, la perde, et la possède de nouveau, pour une nuit seulement ? Chaque mouvement de bassin était un supplice, un affront à ce qu’il y avait de plus agréable en ce monde. S’il se targuait d’être maître de la situation, ce n’était pas vraiment le cas : Eremir avait perdu le contrôle de lui-même, laissait son corps et ses pulsions primitives parler pour lui. En voyant sa compagne agacée par ses cheveux, Eremir glissa ses mains dans sa cascade de cheveux bruns pour les retenir en arrière, et déposa ses lèvres sur la chair tendre de son cou qu’il embrassa et mordilla avec envie. Ce ballet aurait pu durer des heures, leurs corps auraient pu danser ensemble pour l’éternité ; que la fatigue ne les éreinte jamais, que leurs soupirs et leurs gémissements deviennent une mélodie céleste chantée en leurs noms, qu’ils meurent heureux, et brisés. Que pouvait-il faire d’autre que de donner le meilleur de lui-même à cette femme qu’il ne mériterait jamais ? Exit la douleur, la peur, les mœurs de la société. Ils avaient bâti un monde dans lequel ils régnaient ensemble et où les seules règles existantes étaient celles qui inventaient un peu plus chaque seconde qu’ils passaient ensemblr. Ils vivraient dans cette confidence où l’autre régnerait encore, emportant dans leur tombe ce plaisir coupable qu’ils avaient partagé, ces caresses échangées, ces baisers volés. Ils tairaient à jamais cet amour destructeur qu’ils devaient oublier, ce besoin qu’avaient leurs corps de se découvrir, encore et encore. Vint pourtant le terrible moment où la réalité le frappa de plein fouet, rêve prenant fin après un temps qu’aucun des deux n’aurait su définir. Il renversa une dernière fois sa compagne sur le dos et poussa un soupir plus profond que les autres, dans un mélange de plaisir et de crainte, capturant ses lèvres comme si sa vie en dépendait. Ils venaient de commettre l’irréparable.
∞ ∞ ∞

Tant bien que mal, Eremir avait tiré les peaux qui avaient séché sur leurs corps tremblants. Il dessinait le contour des épaules d’Hedwige du bout du doigt, le contour de ses pommettes, de ses joues. Son cœur battait trop vite pour qu’il n’arrive encore à s’exprimer ; que dire, de toute façon ? Qu’elle était sublime ? Qu’il y avait bien longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi vivant, aussi heureux ? Que le temps à ses côtés passait différemment, et qu’il aurait pu rester ainsi pour toujours ? Enfin, il retrouva l’usage de sa voix qui lui sembla bien plus douce qu’à l’accoutumée : « Nous devons avoir l’air de parfaits idiots, à sourire béatement. » Il resserra son étreinte avec son bras qui la retenait prisonnière contre lui et il rit, avant de fermer les yeux. Incapable de penser à quoi que ce soit de mauvais, Eremir ne mesurait pas l’ampleur de la faute qu’ils avaient commise, quand bien même ils l’avaient désiré ardemment tous les deux. Il lia ses doigts aux siens. « Et maintenant ? » souffla-t-il, « Tu penses toujours que je puisse préférer la compagnie d’autres femmes que la tienne ? » Les seuls moments où Eremir mettait autant de cœur à l’ouvrage, c’était pendant les entraînements qu’il donnait à son apprentie. Il s’y vouait cœur et âme, âme qu’il aurait vendue aux Ténèbres s’il avait dû. Il espérait ainsi qu’Hedwige ait ressenti ce qu’il voulait lui faire comprendre sans avoir à mettre de mots dessus. Toute sa rage, sa tristesse, son désir, toute sa déception, ses peurs, son amour brûlant de regrets et de passion, il avait voulu qu’elle ressente tout cela. Qu’elle s’en imprègne et le ressente aussi, comme une âme déchirée et séparées dans des enveloppes charnelles qui tentaient de se retrouver, comme deux cœurs battant à l’unisson. La différence de chaleur entre l’air extérieur rafraîchi par la pluie et le corps brûlant d’Hedwige lui arracha un frisson. Il planta de nouveau ses yeux bleus dans les yeux gris de la femme. « Le vieillard aimerait refaire du feu. Y verrais-tu un quelconque inconvénient ? » Obligé de la faire basculer sur le côté avec regret, il rit un peu en s’assurant qu’elle ne se faisait pas mal et déposa un baiser furtif sur ses lèvres. Il se rassit, ramassa quelques branches entreposées plus loin qu’il jeta sur les braises. Il ne mit pas longtemps à le faire repartir : c’était une chose qu’il avait apprise bien des années auparavant, en compagnie d’Asileth. Il lui avait montré comme survivre dans une forêt, comment faire du feu, avait fait de lui un excellent rôdeur. Deux années bénéfiques qui lui permettaient de ne pas se ridiculiser devant l’efficacité dont avait fait preuve Hedwige, un peu plus tôt. L’assassin se rallongea et rabattit les peaux sur son corps nu, dans un soupir de satisfaction. Peu à peu, le calme revint et l’excitation laissa place à une sérénité tendre, presque lasse. Oui, la fatigue le gagnait de nouveau, pas de façon aussi désagréable qu’elle avait pu l’être avant qu’ils ne décident de jouer les irresponsables. Le silence s’installa. Il n’avait rien de lourd, rien d’oppressant. Au contraire, il démontrait une confiance certaine. Eremir finit pourtant par le briser. « Je ne sais pas comment je pourrai te laisser partir, après ça. »


 
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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
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ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyMar 22 Avr - 18:58


how it ends
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Si c’était là une erreur, alors ce fut la plus belle de son existence.

Les doigts d’Eremir courant sur sa peau, la tiédeur de son corps près du sien, la félicité qui ravissait son âme. Elle n’aurait eu besoin de rien d’autre à cet instant précis que de lui. Pour ce moment-là, elle aurait quitté le Drôme, elle se serait faite pirate et elle se serait même exilée à Yelderhil s’il l’avait fallu. Même si qu’elle aurait volontiers donné sa vie pour son Roi, elle ne pouvait s’empêcher de rêver. Mais ce n’était que des fantasmes, elle en avait conscience. Tant que la couronne aurait besoin d’elle, elle resterait à Aubétoile pour leur offrir ses services. Elle n’avait aucun Cavalier à l’esprit dès qu’il s’agissait de transmettre la charge de Capitaine et elle ignorait ce qu’elle ferait de ses journées si d’aventures elle cessait d’exercer sa fonction. Distraitement, son index vint frôler la lèvre inférieure de son amant. Il avait sa propre vie à présent, il avait un but – quel qu’il soit. Elle envisagea de lui poser quelques questions sur sa vie à Lakeshire, par intérêt et aussi par curiosité sur les raisons qui le poussaient à s’enticher d’une autre femme. Cependant, il la prit de court et sa réflexion la tira de sa délicieuse contemplation. Ils souriaient, remarqua-t-elle à son tour, comme des gamins heureux et insouciants. Elle n’avait pas souri comme ça depuis… Trop longtemps. Il n’y avait que lui, qui savait amener cette joie sur ses traits. Aucun autre homme n’y était parvenu. Fronçant le bout de son nez en une frimousse enfantine, elle haussa les épaules en se blottissant davantage contre lui. « Et alors ? » lui demanda-t-elle simplement avec un sourire effronté, bien loin de son sérieux coutumier.

Elle déposa une multitude de baisers légers sur son torse, l’esprit ailleurs, heureuse. Heureuse elle l’était, graciée par les Dieux pour cet instant unique où elle n’avait à se soucier que d’elle et de lui. Nulle obligation, nul mensonge, nul devoir à accomplir. Elle aurait aimé qu’il l’étreigne un peu plus fort, afin qu’elle ne sente pas le froid s’insinuer dans leur abri. Hedwige colla son oreille contre son cœur, ravie de constater qu’il battait pour elle ; c’était une certitude à présent, une évidence qu’elle avait tenté d’occulter avec des doutes et qui lui revenait finalement en plein visage. Il lui avait gardé une place, bien particulière, tout près de son cœur. Il avait choyé son souvenir plus que de raison. Elle n’avait jamais été seule. Il vint trouver sa main pour mêler leurs doigts, sa voix rauque résonnant jusque dans sa cage thoracique. Elle eut un bref rire en l’entendant, baisant sa peau en guise de pardon. « Je n’ai jamais douté de toi. J’essayais de te rendre jaloux. » Une bien douce revanche pour toutes ces années où il avait pavané aux bras d’autres jouvencelles, plus jolies et plus disponibles que l’écuyère Tarly. Il aurait eu le droit de préférer d’autres femmes à elle, mais elle n’y croyait plus après cette union passionnelle. Peut-être que seize autres années d’absence ramèneront en elle les inquiétudes, néanmoins, pour ce soir, elles étaient loin. Avec un sourire mutin, elle observa sa réaction face à cette boutade sur leur passé, l’index de sa main libre venant caresser sa clavicule. Elle aurait pu passer des heures ainsi, dans le silence le plus complet, sans ressentir la moindre gêne à son égard. Ils n’avaient pas besoin de mots, ils étaient bien au-dessus de tout ça. Elle avait tâché de lui communiquer tout l’amour qu’elle avait pour lui, de lui faire comprendre l’ampleur de ce qu’il signifiait pour elle, de lui montrer ce qu’ils auraient pu avoir si le Destin ne les avait pas séparé. Ce fut à nouveau lui qui rompit leur quiétude, son regard bleuté tombant sur le sien.

Elle leva les yeux au ciel, feignant d’être offusquée. « Goujat. » lâcha-t-elle lorsqu’il la repoussa sur le côté avec mille précautions. En temps normal, elle lui aurait répliqué qu’elle n’était pas en sucre et qu’elle n’avait pas besoin qu’il soit si doux avec elle, mais si elle l’avait fait ce soir, elle lui aurait probablement menti. Elle avait besoin de ses attentions, de sa tendresse et de ses considérations. Elle avait besoin qu’il pose sur elle un regard attentif et prévenant, qu’il lui demande silencieusement si tout allait bien et qu’il se soucie de leur confort mutuel. Elle avait besoin qu’il prenne soin d’elle, parce qu’elle était sans défenses. Il avait brisé ses remparts dès leur premier baiser et elle n’était pas encore capable de s’en remettre. Glissant ses bras nus sous la peau légère – elle lui jeta un coup d’œil, interloquée de ne pas avoir remarqué sa présence plus tôt – elle s’appuya contre l’écorce du pin-compagnon pour le laisser relancer le feu. Son aide aurait été inutile. Quant au spectacle qui lui offrait… Hé bien, ce serait sans doute le dernier, alors elle préférait en profiter. « Tu es loin d’être un vieillard. Crois-moi. » Ses prunelles brillèrent fugacement d’une flamme passionnée : c’était la vérité, il venait justement de lui prouver qu’après une décennie entière, il était encore capable de la combler. Elle soupçonna un quelconque entraînement auprès de la gente féminine, mais décida de ne pas s’y attarder. A quoi bon ? Tout ce qu’elle espérait, c’était de l’avoir rendu au moins aussi heureux. Les braises se changèrent en flammèches, puis en véritable âtre en quelques secondes. Admirative, elle laissa échapper un sifflement approbateur. Elle ne devait sa propre maîtrise qu’à de longs séjours passés sur les routes, alors qu’il semblait disposer d’une toute autre formation. Il revint rapidement près d’elle, satisfait et apparemment fier de son exploit. Elle trouva instinctivement sa place contre lui, sa tête reposant sur son épaule, une main jointe à la sienne et l’autre s’aventurant un peu partout. Elle ne voulait pas le laisser s’en aller. Elle ne voulait pas retourner à la réalité. Il semblait en proie au même tourment car il prononça quelques mots dans un murmure : « Je ne sais pas comment je pourrai te laisser partir, après ça. » Alors ne me laisse pas.

Esquissant le sourire le
plus tendre qu'elle connaissait,
elle chercha ses prunelles,
posa sa paume sur sa joue
et l'embrassa longuement.

« J’aimerai tant que cette tempête ne cesse jamais. » Mais le tonnerre n’avait plus rugi depuis un bon moment déjà et elle savait que la pluie finirait par s’amoindrir jusqu’à totalement disparaître. « Je t’aimerai toujours, Eremir. J’espère que tu le sais. Seize autres années ne seront pas suffisantes pour que je puisse t’oublier. » Elle avait toujours été plus à l’aise que lui pour exprimer ses sentiments, mais elle ne le faisait que rarement. Mettre ses sentiments à découvert n’était pas aussi aisé que de faire tomber quelques vêtements encombrants. Avec un sérieux et une douceur certaine, elle reprit : « Tu seras toujours là. » Elle effleura sa poitrine à l’emplacement de son cœur. « Et là. » Ses doigts remontèrent jusqu’à sa tempe. « Toujours. » Elle eut un sourire, tout aussi aimant que le premier. « Mais si un jour tu désires fonder une famille avec quelqu’un d’autre, quelqu’un qui t’aimera de tout son cœur, alors fais-le. Tu as déjà Auréa, c’est un magnifique cadeau. » Elle lui offrait sa bénédiction sans arrière-pensée, sachant pertinemment que ce futur était pour le moment hors de leur portée. Elle baissa la tête, frotta le bout de son nez froid contre son épaule. « Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Peut-être que notre prochaine rencontre n’est pas si loin. Peut-être que ce sera moi, cette personne. » Elle eut une esquisse de sourire idiot, le genre que l’on voit sur les visages des gamins naïfs. « Mais si le temps te paraît trop long, je veux que tu le fasses sans hésiter. Je ne t’en voudrais pas, si c’était le cas. Tu mérites d’avoir quelqu’un dans ta vie, au moins aussi formidable que toi. » Sa voix susurrait lentement chaque mot, comme si elle espérait qu’ainsi il s’imprégnerait de ses conseils. Bien sûr que le voir avec une autre lui fendrait le cœur, mais elle pensait ce qu’elle lui disait. Elle voulait qu’il soit heureux, avec ou sans elle. Avant qu’il ne puisse ajouter quelque chose, elle reprit, un peu plus fort. « Ne t’avise pas de me demander la même chose par contre. Je suis bien trop occupée pour penser à ça. C’est bien plus plaisant de t’attendre que de me laisser distraire par des hommes de passage. Ma vie appartient au Drôme, sauf si un jour tu viens m’enlever pour faire de moi une pirate. » Elle joignit leurs lèvres en un baiser bien trop tendre. « Désolée, je tenais à ce que tu le saches. » Cette fois-ci, l’atmosphère n’était pas entachée par la tristesse, l’amertume ou la rancœur. Elle n’avait fait qu’exposer son avis, au cas où les Dieux ne seraient guère cléments avec eux. Elle voulait aussi qu’il sache qu’elle ne lui en tiendrait pas rigueur s’il tombait amoureux, parce qu’elle savait qu’il penserait toujours à elle – peut-être pas aussi fort, ceci dit, mais toujours un peu. Ce fut à son tour de pousser un soupir de satisfaction en se rapprochant de lui, comblée et heureuse. Comblée et heureuse. Il n’y avait que lui pour lui procurer ce sentiment. Elle leva leurs mains entrelacées vers le feu, le fer de ses iris occulté par l'ombre qu'elles projetaient. « Tu sais comment je fais pour te laisser t’en aller ? C’est parce que je sais que je te reverrai. » Pour le meilleur et pour le pire.
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Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
ɤ PARCHEMINS : 476
ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyDim 27 Avr - 21:54


 
hedwige tarly & eremir whitehill

 

Someday, after mastering the winds, the waves, the tides and gravity, we shall harness for the energies of love, and then, for a second time in the history of the world, man will have discovered fire.
 

« J’aimerais tant que cette tempête ne cesse jamais. » Eremir aussi aurait aimé être coincé ici pour le restant de ses jours. Un peu de nourriture, une femme superbe pour lui tenir compagnie, le calme absolu. Que demander de plus ? « Je t’aimerai toujours, Eremir. J’espère que tu le sais. Seize autres années ne seront pas suffisantes pour que je puisse t’oublier. Tu seras toujours là. » Il acquiesça tandis qu’elle posait la main sur son coeur. « Et là. » Il hocha encore la tête quand elle effleura sa tempe, signifiant qu’il resterait dans ses pensées. « Toujours. » Il lui rendit son sourire avec douceur, sans interrompre le flot de paroles qu’elle déversait. « Mais si un jour tu désires fonder une famille avec quelqu’un d’autre, quelqu’un qui t’aimera de tout son cœur, alors fais-le. Tu as déjà Auréa, c’est un magnifique cadeau. » Le cœur d’Eremir se serra, il ne trouva pas la force de répliquer. Avait-il besoin, ou envie d’un tel avenir ? Y avait-il en lui un Eremir Whitehill prêt à fonder une famille, et avoir d’autres enfants ? Qu’en penserait Auréa ? Parce que sa fille était tout ce dont il avait besoin depuis qu’il l’avait retrouvée, l’assassin n’avait pas pensé le moins du monde à en avoir d’autres. Il caressa sa joue avec douceur quand elle frotta son nez froid contre son épaule. « Je ne sais pas de quoi demain sera fait. Peut-être que notre prochaine rencontre n’est pas si loin. Peut-être que ce sera moi, cette personne. Mais si le temps te paraît trop long, je veux que tu le fasses sans hésiter. Je ne t’en voudrais pas, si c’était le cas. Tu mérites d’avoir quelqu’un dans ta vie, au moins aussi formidable que toi. » Le temps cessa de tourner un instant. Si il s’agissait d’Hedwige, alors peut-être qu’il aurait moins peur. Peur de s’attacher et de s’emprisonner. Mais cette femme ne pouvait pas être Hedwige, car aucun des deux ne voudrait laisser tomber sa vie, son univers. Etaient-ils compatibles ? Difficile à dire, et surtout à croire. Eremir allait lui souhaiter à son tour de trouver quelqu’un qui puisse l’aimer, quand elle le coupa en plein élan, comme si elle avait lu dans ses pensées : « Ne t’avise pas de me demander la même chose par contre. Je suis bien trop occupée pour penser à ça. C’est bien plus plaisant de t’attendre que de me laisser distraire par des hommes de passage. Ma vie appartient au Drôme, sauf si un jour tu viens m’enlever pour faire de moi une pirate. » Eremir esquissa un sourire amusé. Pouvait-il être égoïste au point de l’arracher à une vie qu’elle avait ardemment désirée, une vie qui faisait d’elle l’une des femmes les plus incroyables de Kahanor ? Oui, cet égoïsme, il l’avait. Mais voulait-il vraiment lui faire ça ? C’était moins sûr. Ils s’amuserient peut-être, jusqu’à ce que la routine et la fatigue s’emparent d’eux. Ses lèvres caressèrent celles d’Hedwige avec une douceur inattendue qui lui coupa le souffle. « Désolée, je tenais à ce que tu le saches. »

« Tu sais comment je fais pour te laisser t’en aller ? C’est parce que je sais que je te reverrai. » A l‘instar de la femme paisiblement installée à ses côtés, Eremir observa leurs doigts liés avec tendresse. Il devait absolument parler, répondre quelque chose à tout cela. Il devait apprendre à mettre des mots sur ce qu’il ressentait, même si c’était loin d’être aisé. Il ne pouvait pas se muer dans un silence qui l’oppressait, quand Hedwige avait su le toucher au plus profond de son cœur. « Comment pourrais-je en aimer une autre ? Je peux épouser une femme, avoir des enfants mais … Je ne pense pas en avoir envie. Aucune autre n’a jamais su me donner la sensation d’être vivant, d’être aimé … Personne ne m’a rendu dépendant comme tu as su le faire. » Le cœur serré, Eremir enfouit son visage dans le cou d’Hedwige où il se sentait en sécurité, comme un enfant. « Tu ne veux pas que je te demande la même chose, mais je le fais quand même. L’idée de t’enlever et de faire de toi un pirate est extrêmement plaisante, mais je ne crois pas avoir le droit de t’arracher à la vie merveilleuse que tu mènes. Cette place, tu t’es battue pour l’avoir, et je t’aime trop pour faire quoi que ce soit qui puisse te porter préjudice. » Mais si c’était elle qui venait le voir pour lui demander de partir, le ferait-il ? Pas tant qu’Irina sera là. pensa-t-il. « Mais tu mérites ce qu'il y a de mieux en ce monde, bien qu'aucun homme ne soit assez bien pour toi. » Son bras s’enroula autour de sa compagne et il soupira, yeux clos. Voilà bien longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi en confiance, aussi satisfait et heureux. Eremir n’avait peut-être pas envie de partir, mais il se sentait pourtant le courage d’affronter n’importe qui, et n’importe quoi. De braver la tempête, à pieds, jusqu’à Aubétoile. Mais plus encore, l’assassin voulait s’endormir là, contre cette femme merveilleuse qu’était Hedwige, et attendre le lendemain pour repartir. « Mais oui, nous nous reverrons. Et cette fois je ne laisserai pas passez seize années avant de venir à toi, je ne le supporterai pas. » souffla-t-il d’une voix rauque en la serrant plus fort encore contre lui. Le silence s’installa de nouveau entre eux, laissant place aux crépitements du feu qui réchauffaient leurs corps enlacés de façon érotique et tendre. Peu à peu, tout lui sembla loin : le bruit de la pluie, le tonnerre qui s’éloignait de leur abri de fortune, les battements du cœur d’Hedwige qui lui procuraient d’agréables frissons, la chaleur du feu. Il avait l’impression de flotter. Et contre toute attente, Eremir finit par s’endormir. Pour la première fois depuis longtemps, il passa une nuit agréable. Pas de cauchemars, aucun besoin de tendre l’oreille pour surveiller l’auberge, la chaleur des bras d’Hedwige … Les conditions étaient réunies pour passer une nuit merveilleuse. Mais le temps qui avait semblé cesser de tourner continua son travail et les premières lueurs du jour apparurent alors, chassant par la même occasion la tempête qui s’en était allée vers le nord. Eremir ouvrit péniblement un œil et s’assit, frigorifié et ensommeillé.

∞ ∞ ∞

Eremir rabattit soigneusement les peaux sur Hedwige et s’étira, laissant son regard se promener sur les parois de l’arbre qui les avait protégés de la pluie. Puis il s’empara de ses vêtements qu’il enfila à la hâte, avant de rallumer un feu dans le plus grand des silences. Il regarda Hedwige dormir quelques minutes, émerveillé par les mimiques qu’elle faisait de temps à autre. Son nez plissé, ses sourcils froncés, et son air détendus l’amusaient beaucoup. L’assassin finit pourtant par passer sa main sur sa joue. « Debout paresseuse. » lança-t-il avec un petit rire. Le moment de leur séparation se rapprochait nettement trop, mais l’un comme l’autre ne pouvait se permettre de perdre plus de temps. Assis à ses côtés, il déposa un doux baiser sur son épaule nue et la contempla avec une fascination à peine dissimulée. « Qu’est-ce que vous êtes belle Lady Tarly ! » murmura-t-il avant de se redresser. Il porta une pomme à ses lèvres et croqua machinalement dedans, yeux à présent rivés vers le feu qu’il avait fait renaître de ses cendres, grâce aux maigres branches d’arbre économisées de la veille.
 
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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyMar 6 Mai - 3:22


how it ends
ɤ

Les aveux qu’ils se faisaient dans cet abri étaient intimement liés à des secrets qu’ils ne pourraient probablement jamais s’avouer. Le destin d’Eremir était lié à celui de sa jeune protégée, au moins pour les prochaines années ; il était un assassin qui ôtait des vies en acceptant des contrats. Il était un Sombrelame qui se faisait passer pour un aubergiste de Lakeshire. Elle, de son côté, avait trop longtemps fermé les yeux sur la noirceur qui rongeait les terres de Kahanor. Elle avait délibérément choisi de traiter les rumeurs concernant cette Guilde comme des fantaisies de soûlards ou des récits de bardes, avant d’être brutalement confrontée à l’âpre vérité. Elle avait été forcée de réaliser que le monde était loin d’être aussi sain qu’elle le concevait, qu’il ne tournait que sur l’or et sur le pouvoir. Apprendre qu’elle avait été abusée par un ami pendant cinq années fut sûrement la chose la plus difficile à encaisser pour elle, toutefois elle clairement cessé d’y songer dès qu’elle avait retrouvé les prunelles azurines de son premier amant. Ces problèmes-ci n’avaient guère de place dans le pin-compagnon en cette nuit de tempête. Le tonnerre et le vent avaient finalement couvert leurs ébats, scellant leur destin d’une manière irrévocable et délicieuse. Malgré les sentiments contradictoires qui habitaient Hedwige, elle ne regrettait en rien cet instant de liberté qu’elle s’était accordé après tellement d’années passées à n’être qu’un simple messager : il lui avait permis d’être à nouveau une femme, de réapprendre ce qu’était le désir et le sentiment d’être unique aux yeux de quelqu’un. Elle en venait à songer que chaque fois que sa route croisait celle d’Eremir, il était là pour lui enseigner ou lui rappeler quelque chose de fondamental. Il avait été l’adolescent qui avait calmé le brasier de son cœur, puis l’homme qui avait apaisé les tourments de son âme.

Bercée par les battements de son cœur et ses paroles douces-amères, elle se laissa lentement glisser dans le sommeil. La fatigue qu’elle avait vaillamment combattue jusque-là finissait par reprendre le dessus, avec une force inouïe et une rapidité sans égale. Elle ne rêva pas, cette fois. Elle qui était en permanence secouée par des songes sans logique, par des cauchemars issus de son passé ou de l’avenir, elle n’eut pas la moindre visite. Bien qu’ils ne sommeillèrent qu’une poignée d’heures, ce fut suffisant pour elle tant son repos fut calme. Elle finit toutefois par ouvrir les paupières lorsqu’Eremir la sollicita, ses prunelles peinant à affronter les lueurs du jour qui s’infiltrait à travers l’ouverture. D’une voix encore un peu hésitante, elle répliqua qu’elle n’était pas une paresseuse – bien que cela fut difficile à croire puisqu’elle était la dernière à s’éveiller et qu’elle venait de remonter les peaux sur son menton comme une enfant qui se complaît dans la chaleur de son lit. Mais ce geste ne suffit pas à la réchauffer. A présent qu’il s’était éloigné d’elle, elle percevait plus clairement la froide matinée humide qui s’annonçait et elle n’avait aucune envie de mettre le nez dehors. Cependant… Il le fallait. « Tais-toi, je dois avoir une mine affreuse… » souffla-t-elle en dissimulant son visage sous la mince couverture, un rire couvant sur ses lèvres. Dès qu’il se tourna vers le feu qui flamboyait de ses dernières branches, elle en profita pour remettre de l’ordre dans sa chevelure et repérer ses vêtements éparpillés autour d’elle. Sans cesser de lui jeter des regards, elle entreprit de s’habiller à son tour. Elle savait que l’instant approchait, que le moment fatidique où leurs routes se sépareraient était imminent. Son cœur se serrait à cette pensée. L’enfant en elle enrageait d’être aussi impuissante, la gamine qu’il avait ramené par son sourire bravache et ses baisers volages voulait taper du pied et se battre. Néanmoins, l’adulte savait qu’il n’y avait rien à faire. Ils avaient chacun un devoir à accomplir, au moins pour un temps.

Elle termina d’attacher ses bottes en réprimant un soupir, puis elle attrapa à son tour une pomme qu’elle croqua sans mot dire. La chair acide du fruit avait un goût de cendres. Les genoux repliés contre sa poitrine, elle posa la tête sur l’épaule du Sombrelame. « Nous pourrons sans doute faire la route jusqu’à Aubétoile ensemble, si ça ne te dérange pas de me supporter encore un peu, » osa-t-elle enfin dire, la gorge quelque peu serrée par l’émotion. « Je pourrais toujours disparaître une fois les portes franchies, qu’Auréa ne te surprenne pas à conter fleurette à la Capitaine des Cavaliers Verts. » Un sourire amusé illumina ses traits un peu plus alertes. De sa main libre, elle vint lui caresser tendrement la nuque, ses doigts se perdant parfois dans la courte chevelure emmêlée. « Après… Tu retourneras à Lakeshire, n’est-ce pas ? Tu ne m’as pas dit ce que tu faisais là-bas. » Elle croqua à nouveau dans sa pomme. Rien ne l’empêchait de lui poser quelques questions après tout. Ce n’était pas comme s’ils devaient plier bagage dans l’instant. Toutefois, durant leur discussion, elle commença à ramasser ses affaires – notamment son allume-feu resté dans un coin et ses besaces, ainsi que son ceinturon et les fourreaux de ses dagues. Au-dehors, quelques hennissements se firent entendre et elle eut un rire amusé. « Je pense que quelqu’un s’impatiente, » fit-elle en déposant un baiser fugace sur la tempe de l’assassin. Elle glissa sa main dans la sienne pour l’attirer vers la sortie du pin-compagnon. Dès qu’elle se redressa, les paupières plissées pour affronter la délicate lueur matinale, elle eut affaire au regard lourd de représailles de l’étalon gris pâle. Il lui asséna un léger coup de tête sur l’épaule en soufflant bruyamment. A côté de lui, un peu plus calme, se tenait la jument du Sombrelame. « Eremir, laisse-moi te présenter Rahien. Il a un caractère presque aussi méprisable que le tien, mais la plupart du temps c’est un bon garçon. »

Se détachant à
contrecœur de son amant,
elle tendit le trognon de
pomme au destrier
qui l’avala goulûment.

Le présent sembla apaiser sa fausse colère à l’encontre de sa liée. Elle lui flatta ensuite l’encolure, puis elle se tourna vers l’homme de l’ombre. « Nous avons encore du temps devant nous, la capitale est à un peu moins de deux heures d’ici. Tu dois avoir terriblement hâte de retrouver ta fille. » Elle ne pouvait décemment guère imaginer le lien qui unissait Auréa et son père, puisqu’elle n’avait jamais eu le loisir de donner la vie, mais elle avait été assez proche de son propre père pour savoir à quel point l’amour d’une fille pouvait être fort. Elle lui enviait le fait d’avoir encore quelqu’un sur qui compter, même si elle se doutait que la vie de cette jeune fille n’avait pas dû être des plus aisées. Elle n’était jamais parvenue à faire le deuil complet du Tiern Tarly et elle n’en serait probablement pas capable. Elle dissimula la tristesse qui comprimait sa poitrine à l’idée de quitter cet havre de paix en étirant ses lèvres dans un simulacre de sourire sincère. « Je vais vérifier que nous n’avons rien oublié et éteindre le feu… » murmura-t-elle, peu convaincante. Avant qu’il n’ait le temps de l’interrompre, elle se faufila à toute vitesse dans l’abri d’écorce et de branches. La température était plus agréable ici, quand bien même l’âtre se mourrait. Elle y déversa de la terre jusqu’à ce que les flammes s’étouffent. Dès que la plus petite étincelle mourut, elle sut qu’il était temps de reprendre la route. Pourtant elle resta là, les prunelles rivées sur ce minuscule bout de terre qui signifiait à présent tellement à ses yeux. Elle referma les bras sur son corps froid ; il lui semblait qu’elle ne parviendrait plus jamais à se réchauffer. Elle se souvenait de ce sentiment. Il l’avait accompagnée de trop nombreuses nuits après le départ d’Eremir pour ses épousailles. Elle n’avait cessé de trembler et de pleurer. Aujourd’hui, les larmes n’étaient plus de mise, car elle n’était plus une enfant. Toutefois, la peine restait. Après avoir laissé échapper un soupir à fendre l’âme, elle puisa dans ses dernières forces pour se détourner et rejoindre l’homme resté au-dehors. Souffrait-il du même mal qu’elle ? Désespérait-il de ne pas trouver de solution qui leur évite de se séparer, après des retrouvailles aussi éphémères ? Elle aurait aimé le savoir. Ils échangèrent un regard, chacun trouvant un peu de réconfort dans l’autre, et elle lui offrit son plus beau sourire. Sincère, cette fois-ci. « Tout va bien. » Tout ira bien. Tentait-elle de le rassurer sur sa grise mine ou de se rassurer elle-même ? Ses lèvres rencontrèrent les siennes en un long baiser passionné qui la laissa à bout de souffle. « Nous pouvons y aller à présent. »
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Eremir Whitehill
Eremir Whitehilleremir
ɤ REGISTRATION : 19/01/2014
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ɤ STATUT DU SANG : une famille de bannerets haïe et maudite en kahanor. un sang riche détesté.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : enfant aux couleurs du nord né dans les terres du sud; tameriel.
ɤ METIER OU FONCTION : il fut rôdeur, écuyer royal, pirate, voleur, mercenaire et il est maintenant propriétaire de l'auberge le bouclier d'argent, mais son coeur sera toujours volage.
ɤ INVENTAIRE : une bourse remplie d'or et deux poignards accrochés à la ceinture • l'arc familial et un carquois dans le dos • sa cape de voyage • de quoi se nourrir sur les routes • un médaillon qui a appartenu à son épouse.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyLun 12 Mai - 18:11


 
hedwige tarly & eremir whitehill

 

Someday, after mastering the winds, the waves, the tides and gravity, we shall harness for the energies of love, and then, for a second time in the history of the world, man will have discovered fire.
 

« Nous pourrons sans doute faire la route jusqu’à Aubétoile ensemble, si ça ne te dérange pas de me supporter encore un peu. » Eremir acquiesça en silence. L'idée de chevaucher à ses côtés était plaisante et leur permettrait de dérober aux Dieux quelques heures de plus passées en la compagnie de l'autre. « Je pourrais toujours disparaître une fois les portes franchies, qu’Auréa ne te surprenne pas à conter fleurette à la Capitaine des Cavaliers Verts. » L'assassin lâcha un petit rire sarcastique. Auréa n'était plus une enfant et elle ne savait que trop bien que son père biologique était tout sauf un modèle de vertu. Elle ne l'avait pas vu en compagnie d'autre femme qu'Irina, mais elle connaissait son goût pour la gente féminine indéniable, quand bien même il ne leur vouait plus la même passion qu'autrefois. « Elle pensera que son père côtoie des femmes bien, et pas seulement les catins du quartier noir d'Aubétoile et de Yelderhil. » plaisanta-t-il. Pas qu'il lui ait dit clairement qu'il avait traîné dans les bordels, mais il lui avait conté son histoire et qu'était une histoire sans quelque femme de petite vertu pour la pimenter ? Il l'avait toutefois préservée des détails les plus gênants, dont certains qu'il aurait préféré lui-même oublier. « Après… Tu retourneras à Lakeshire, n’est-ce pas ? Tu ne m’as pas dit ce que tu faisais là-bas. » Eremir caressa le dos d'Hedwige et se mordilla la lèvre, hésitant. Que pouvait-il lui dire ? Qu'il se faisait passer pour un bon aubergiste pour cacher ses activités d'assassin ? « Crois-le ou non, mais je suis un honnête commerçant. » Dit comme ça, ça sonnait tellement faux que cela lui arracha un nouveau rire moqueur. « J'y ai ouvert une auberge, Le Bouclier d'Argent. J'ai sous ma coupe plusieurs employés auxquels je donne des ordres en buvant du vin devant la cheminée, quand je ne m'occupe pas d'Irina. Enfin … La femme dont je t'ai parlé. » Ses explications étaient douteuses mais Hedwige devrait s'en contenter. Il la laissa rassembler ses affaires, avant qu'elle ne lance, salvatrice : « Je pense que quelqu’un s’impatiente. » Avec les derniers événements, Eremir se rendit compte avec horreur qu'il en avait oublié jusqu'à la présence de sa jument qui avait subi les caprices du temps et du froid durant la nuit. Son tempérament de princesse avait du en prendre un sacré coup, et la compagnie de la monture d'Hedwige n'y changerait rien. Il frémit sous le baiser furtif de la capitaine, avant de lier ses doigts aux siens pour la suivre à contrecœur. Qu'est-ce qui l'empêchait de l'attirer au creux de l'arbre de nouveau, de la dévêtir et posséder son corps une fois de plus ? La raison, sans doute. Il n'était plus un enfant, et ses désirs primitifs devaient être refrénés. Hedwige était spécialiste pour cela. « Eremir, laisse-moi te présenter Rahien. Il a un caractère presque aussi méprisable que le tien, mais la plupart du temps c’est un bon garçon. » Eremir la foudroya du regard et sourit alors, avant de se courber légèrement devant le destrier. « Mon cher Rahien, c'est un plaisir. Vous et moi sommes dans le même panier, à devoir supporter les caprices incessants de la Dame. » Voilà qui était joliment rendu.

Il s'approcha de sa jument qui, comme il s'y attendait, le bouscula avant de se retourner. Vexé de ce manque d’intérêt flagrant, Eremir donna une claque sur sa croupe et elle hennit. Non seulement elle était en colère, mais en plus elle était jalouse qu'il ait pu passer du temps en compagnie d'une femme en la laissant seule dehors, sans nourriture ni réconfort. Elle lui rappelait vraiment une princesse. « Cette tête de mule, c'est Enamoria. Elle porte le nom d'une fleur rare qu'on trouve en Yelderhil et qui, selon les croyances de certains peuples, serait le secret de l'élixir d'immortalité. Si j'avais eu une seconde fille, je l'aurais appelée ainsi. » raconta-t-il pensivement, et parfaitement sérieux. Il s'était souvent imaginé portant dans ses bras une petite fille plus belle que le jour, à laquelle il aurait pu donner l'amour qu'il n'avait pu offrir à Auréa. Elle rirait aux éclats et poserait ses minuscules mains sur ses joues barbues quand il approcherait son visage du sien pour lui souffler à quel point il l'aimait. Mais comme ça n'arriverait jamais, il s'était contenté de donner ce nom à l'animal qui le portait plutôt bien. Hautaine, suffisante, comme les rares enamorias qu'on trouvait ici et là sur l'île. « Nous avons encore du temps devant nous, la capitale est à un peu moins de deux heures d’ici. Tu dois avoir terriblement hâte de retrouver ta fille. » Eremir acquiesça avec un sourire tendre. « Oui ... » murmura-t-il. « Je ne connais rien de plus merveilleux en ce monde que son sourire. » Quel dommage qu'Hedwige ne connaisse pas le plaisir d'avoir quelqu'un à protéger et aimer sans rien attendre en retour. « Je suis certain que tu aurais adoré ça. » conclue-t-il doucement, en cherchant à attirer l'attention de sa jument qui accepta de relever la tête vers lui pour caresser son visage de ses naseaux. Il ne précisa pas qu'il parlait bien évidemment du fait qu'elle aurait pu être mère, elle le comprendrait assez aisément sans son aide. S'il n'y avait pas eu Mirith, la mère de son enfant, peut-être Eremir et Hedwige auraient-ils même fini par en avoir, des enfants. « Je vais vérifier que nous n’avons rien oublié et éteindre le feu… » L'homme la suivit des yeux alors qu'elle pénétrait l'arbre compagnon dans lequel ils avaient passé la nuit, avant de s'atteler à la préparation de sa jument qui attendait avec impatience le moment où ils reprendraient la route. « Et bien, quelle nuit … Tu as une mine affreuse. Ne me regarde pas comme ça. » dit-il en la grattant entre les yeux. Eremir attendit qu'Hedwige revienne, en silence. Elle tardait un peu mais il ne lui en voulait guère, elle devait ne pas se sentir mieux que lui. Quand elle revint auprès de lui, l'assassin planta son regard dans le sien, soucieux. Mais Hediwge esquissa un sourire qui lui réchauffa le cœur. « Tout va bien. » dit-elle, comme si elle lisait dans ses pensées. « Tout va bien. » confirma-t-il en hochant la tête. La femme prit l'initiative de s'emparer de ses lèvres avec violence. Il la serra contre lui durant ce dernier échange désespéré et passionné, l'enflammant comme au premier jour, comme la veille. « Nous pouvons y aller à présent. » Il la relâcha avec regret et monta habilement sur le dos de sa jument. Eremir s'assura que sa compagne avait fait de même, jeta un dernier coup d'oeil au pin compagnon et ensemble ils s'élancèrent dans les plaines d'Ultear.


∞ ∞ ∞

Il flottait dans l'air une odeur d'herbe et de terre mouillée, mais également d'amertume. Aubétoile était trop proche au goût d'Eremir, qui tourna la tête vers Hedwige. Il voulait s'imprégner de l'image de cette femme magnifique qu'il craignait de ne pas revoir de si tôt. Elle avait su, au cours de la nuit dernière, lui apporter chaleur et amour, dont sa vie manquait horriblement. Tant bien que mal, elle avait permis à l'assassin de sourire de nouveau sincèrement, de rire, d'oublier à quel point la vie et le destin étaient cruels avec les pauvres créatures misérablement éphémères qu'ils étaient. Pouvait-il se comporter une dernière fois comme un enfant capricieux ? Il le pouvait. Le devait-il ? Non, certainement pas. Mais Eremir ne pouvait se résoudre à se séparer aussi rapidement d'elle. Il lui fit signe de s'arrêter et approcha sa jument de Rahien de sorte à ce qu'ils soient assez proches pour qu'Eremir puisse passer sa main derrière la nuque d'Hedwige. Il attira son visage au sien et l'embrassa, avec tendresse d'abord. Puis avec fougue. Ils ne pourraient pas agir de la sorte plus près de la Capitale. Si il se moquait bien de ce qu'on pensait de lui, il ne voulait pas que la réputation de la Capitaine des Cavaliers Verts soit tâchée, traînée dans la boue. Si son nom était sali, il ne se le pardonnerait jamais. Front posé contre le sien, ses doigts caressant son cou, il déclara : « Je suis heureux de t'avoir retrouvée. De te voir si forte, si belle, de savoir que tu vas bien. Tu as accompli beaucoup plus que n'importe quelle femme de ce royaume, et plus que quiconque tu mérites ce qu'il y a de mieux en ce monde, Hedwige. » Il se mordit la lèvre, gêné de s'exprimer de la sorte. Eremir ne maniait pas très bien l'art du compliment, mais il avait besoin de le faire avant d'être séparé d'elle. « Quoi qu'il arrive maintenant, tu sais où me trouver. N'hésite jamais à venir, au moindre problème. Tu sais que je serai là pour toi. Mais ne cesse jamais d'avancer, atteint les sommets, sois ce qu'aucune n'a su devenir. Tu l'as dans le sang, dans le regard. Et je suis fier d'avoir fait partie de ta vie. » Il l'embrassa encore, effleura les lèvres d'Hedwige du bout des doigts. « Merci pour le courage que tu m'as insufflé, pour chacun de tes baisers, chacune de tes caresses. Ils accompagneront mes voyages et berceront mes rêves. » Il recula un peu et haussa un sourcil en guise de défi. « Je parie cinq pièces d'or que j'arrive avant toi. » C'était plus facile de terminer leur voyage sur une note d'humour infantile plutôt que sur des mots d'amour. Ils n'avaient pas vingt ans quand ils étaient tombés amoureux, ils ne connaissaient rien à l'amour. En acceptant de s'abandonner à un sentiment aussi dangereux, ils n'avaient pas conscience que cela deviendrait un jour un souvenir douloureux, qui transperce le cœur de sa lame tranchante. Eremir avait toujours refusé d'aimer, d'être vulnérable, et il aurait certainement du s'abstenir. Il aurait arrêté de lui courir après comme un fidèle cabot, se serait détourné et tous deux auraient repris leur vie de leur côté. Si il avait su que ça se terminerait ainsi … Bientôt se profilèrent à l'horizon les portes d'entrée d'Aubétoile. Il serra les dents et tenta de calmer les battements trop rapides de son cœur, aussi brusques que si il avait couru sur des lieues sans s'arrêter. « C'est ici que nos chemins se séparent, je présume. Que les Trois guident vos voyages Lady Hedwige Tarly, et qu'ils soient cléments avec la pécheresse que vous êtes. » Il esquissa un sourire provocateur, plein de sous-entendus, et s'arrêta pour la laisser entrer la première en ville, comme convenu. De toute façon, ils ne partaient pas dans la même direction. Mais son sourire s'effaça bien vite et son regard s'emplit de tristesse et de douleur. Il le détourna, fixant le château gigantesque qui s'élevait, insolent, jusqu'aux nuages. Il refusait de la regardait partir, parce qu'il savait qu'il allait la retenir.
 
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Hedwige A. Tarly
Hedwige A. Tarlythe justice
ɤ REGISTRATION : 14/12/2013
ɤ PARCHEMINS : 278
ɤ STATUT DU SANG : noble.
ɤ CONTRÉE DE NAISSANCE : alcahar.
ɤ METIER OU FONCTION : capitaine des Cavaliers Verts.
ɤ INVENTAIRE : outre les possessions coutumières d'un Cavalier Vert, à savoir sa broche, une bourse d'argent et une paire de gants en cuir, Hedwige porte une longue épée dans un fourreau suspendu en travers de son dos ainsi que deux dagues jumelles soigneusement rangées dans des étuis attachés à ses cuisses. elle privilégie les tenues en cuir, agrémentées de capes en fourrure de renard - elle en garde une précieusement, en fourrure de loup géant, qu'elle tient de son défunt père et qu'elle ne sort que par grand froid.

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MessageSujet: Re: (hedwige) how it ends   (hedwige) how it ends EmptyMar 13 Mai - 19:30


how it ends
ɤ

Bien qu’elle n’ait cessé de voyager depuis plus de dix ans, jamais Hedwige n’avait vu le temps passer aussi vite. Il filait entre ses doigts comme du sable, transformant les secondes en minutes éphémères et fugaces. Chaque fois que son regard se portait sur la route, elle avait le sentiment que les contours d’Aubétoile se faisaient plus nets. Trop nets. Elle aurait clairement préféré être à la merci d’une nouvelle tempête plutôt que de couper court à des retrouvailles si délicieuses. Les moments qu’elle passait avec Eremir étaient tous teintés d’amertume, principalement parce qu’ils savaient que leur destin n’était pas d’être ensemble. Les Dieux s’acharnaient sur eux, d’une façon bien cruelle aux yeux de la cavalière. A quoi bon le retrouver si ce n’était que pour le perdre encore plus rapidement ? Emplie d’une colère douce-amère, elle serra les poings sur le pommeau de sa selle et ses sourcils se froncèrent au point de former de légères rides sur son front. C’était injuste. Et alors même qu’elle pensait aux mille et une façons de s’enfuir, de pouvoir vivre une parcelle de bonheur volée, elle savait qu’elle ne le ferait pas. Le royaume avait besoin d’elle, au moins pour un temps.  La Couronne, Halbarad II avait besoin d’elle. Tant que l’empoisonnement du défunt roi ne serait pas révélé au grand jour et que Phineas ne serait pas jugé pour ses crimes, le fils d’Eleonore ne serait pas en sécurité. Elle n’aurait pas pu tourner le dos à ses obligations, et ce malgré toute l’affection qu’elle portait à l’homme qui chevauchait à ses côtés. Peut-être les pensées d’Eremir étaient-elles tournées vers le même dilemme, car il lui fit signe de s’arrêter afin de rapprocher sa jument de Rahien. Elle eut un léger sourire amusé en reconnaissant la lueur dans ses prunelles claires, un mélange de désir, de tristesse, de révolte. Une lueur semblable à la sienne, à n’en point douter.

Dans un dernier élan d’égoïsme, elle passa sa paume sur sa joue rugueuse avant de la laisser se poser sur sa nuque où elle tirailla quelques mèches blondes sauvages, approfondissant leur ultime baiser jusqu’à ce que ses lèvres en deviennent douloureuses. Le souffle court, elle consentit à lui rendre sa liberté ; il colla son front au sien et son regard se perdirent dans l’immensité de ses yeux. Comme toujours, son cœur rata un battement face à ce spectacle. S’en lasserait-elle un jour ? Finirait-il par perdre l’ascendant qu’il avait sur elle, par n’être qu’un homme de plus dans le paysage ? Une infime partie d’elle l’espérait, car elle se savait terriblement faible face à lui. S’il lui avait demandé de le suivre jusqu’en Yelderhil, elle n’aurait pas été capable de lui donner une réponse concrète. Il avait distillé en son cœur autant d’amour que de doutes, autant d’incertitudes que de vérités. Elle savait qu’elle l’aimait, elle savait qu’elle avait un devoir à accomplir, mais cela n’avait guère d’importance dès qu’il la regardait ainsi. Comme si elle était la seule femme qui compterait jamais à ses yeux, comme si elle était unique et irremplaçable. Lisait-il la même adoration dans ses prunelles bleues ? Elle l’espérait. Elle voulait qu’il se sente aimé, parce qu’il le méritait plus que tout autre. D’un doux sourire, elle tenta de l’aider à se confier, un domaine dans lequel l’assassin avait d’évidentes difficultés. Néanmoins, ses paroles possédaient un réel effet sur elle, aussi maladroites et hésitantes fussent-elles. Elle fit glisser un index le long de sa mâchoire, tapotant tendrement son menton. « Peut-être finirai-je par faire quelques escales au Bouclier d’Argent en espérant t’y retrouver, » lui confia-t-elle avec un rien de malice dans la voix, tentative désespérée d’alléger l’atmosphère et de rendre leurs adieux plus supportables.

Après quelques mots de plus,
Eremir retrouva une expression
plus détendue et argua
pouvoir la battre à la course.

Elle haussa à son tour un sourcil, feignant d’avoir été vexée par sa vantardise. Pensait-il réellement pouvoir battre un Cavalier Vert ? L’insolent. Mais malgré son air bravache, elle avait saisi dans l’éclat de ses yeux la tristesse qui l’habitait. Elle était sienne, cette tristesse, c’était une vieille compagne qu’elle avait espéré ne jamais retrouver. Mais elle était réapparue en même temps que lui, et avec elle étaient revenus d’agréables souvenirs et de pauvres réminiscences. Elle n’était plus une enfant pour se jeter sur son lit et pleurer à chaudes larmes des heures durant. Elle n’était plus une enfant pour taper du pied et déclarer que l’amour n’était pas pour elle. Parce que l’amour ne l’avait pas entendue. Il l’avait frappé, aussi subitement et puissamment que la foudre. Il avait électrisé ses os, fait exploser ses certitudes, éclairé son quotidien, calciné son enfance. L’amour avait fait d’elle une femme, puis il s’en était allé en ne laissant derrière lui que des cendres et un parfum entêtant. C’était toutefois ce qu’elle avait pensé, avant de revoir Eremir. L’amour n’avait pas laissé que de la désolation, il avait aussi laissé l’espoir et la vie. Un délicat bourgeon d’espoir, qui avait subitement fleuri après tant d’années laissé à l’abandon. Survivrait-il à ce nouvel hiver qui se profilait ? Hedwige n’en savait rien, mais elle ne commettrait pas deux fois la même erreur. Elle ne tournerait pas le dos à cet espoir, pas cette fois. « C'est ici que nos chemins se séparent, je présume. Que les Trois guident vos voyages Lady Hedwige Tarly, et qu'ils soient cléments avec la pécheresse que vous êtes. » Il était temps. Nulle échappatoire possible. Nulle excuse acceptée. Il était temps et elle devait le quitter. Cependant, il avait promis de la retrouver dès qu’il le pourrait. Il l’avait juré, n’est-ce pas ? « Tout ira bien, Eremir. Si tu ne tiens pas ta promesse, je viendrais te trouver pour te la rappeler et avoir mes cinq pièces d'or. Nos chemins se recroiseront, nous nous retrouverons. » Dans cette vie ou dans l’autre. Elle poussa sa monture à franchir les hautes portes des murailles d’Aubétoile, ses épaules se chargeant brusquement d’un poids qui lui coupa le souffle. Elle aurait aimé lui dire qu’elle l’aimait, une dernière fois, mais cela aurait rendu leurs adieux plus difficiles encore. Alors que Rahien s’apprêtait à s’engager dans la direction du Drôme, elle le retint en tirant sur les rênes et se retourna, dans l’espoir de croiser une nouvelle fois son regard. Il s’en allait. Il partait vraiment. Ces retrouvailles étaient terminées. Eremir ne se retourna pas, lui, il continua sa route en gardant les yeux obstinément rivés sur le château où sa fille devait l’attendre impatiemment. Elle eut un pincement au cœur en songeant à cette enfant, qui aurait peut-être pu être la sienne dans un autre avenir. Puis elle se détourna à son tour et continua son chemin. Un jour ou l’autre, Eremir… Un jour ou l’autre, nous cesserons de nous séparer. La larme roula le long de sa pommette, laissant un sillon humide sur sa joue avant de se perdre dans son cou. Elle ne l’essuya pas. J’en fais le serment.
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