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 les loups vivent en meute. (thorvald)

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MessageSujet: les loups vivent en meute. (thorvald)   les loups vivent en meute. (thorvald) EmptyVen 28 Fév - 12:15

Les loups
vivent en meute.


Les haches ne sont que rage. Excroissances féroces de ces guerriers qui piétinent les planches de la frégate Sally Sue avec un empressement sanguinaire. Parmi les hommes du Salty Dog se détache le groupe des six nordiques qui se mettent à tailler la chair ennemie le rire aux gosiers. Des bras, jambes et têtes tombent sur leur chemin comme les feuilles d’un arbre mort, répandant sur leurs effigies des éclaboussures rouges ornées de fragments organiques. Autour, les chiens sauvages du Capitaine Mora se délectent du spectacle en joignant leur force barbare au tumulte cruel des guerriers. Ils crient. Vocifèrent. Tout est bon pour effrayer les adversaires qui, malgré les armures de la couronne, se voient bientôt submergés par cette vague mortelle. Ici, une gorge tranchée. Là, un pirate qui déchire à pleines dents la main d’un soldat. Des tripes qui déchoient, foulées par les bottes puis rejointes par d’autres cadavres. Si l’abordage a été d’une rapidité que seule une stratégie fine et militaire pourrait offrir, le massacre, lui, dure et perdure jusqu’à ce que plus aucun crâne ne soit à scalper et que toutes les langues aient été arrachées. Des fioritures triviales dont il délaisse le soin à ses hommes et aux nordiques, jouant avec les vaincus comme des animaux avec leur pitance.
Mora, lui, s’est reclus dans les cales et les réserves avec quatre autres de ses subalternes, souillé de ses exactions à l’identique de la vermine grouillant au-dessus de leur tête, mais le regard fendu d’une gravité digne.
« Vous récupérez tout, indique-t-il. » Une cargaison importante d’or mais surtout d’armes et de munitions. « Et ça, là, vous me le mettez de côté. » Son index crasseux pointe brièvement des caisses emplies de billes de fer de la taille d’un globe oculaire. Un matériau des plus utiles pour forger des armes de bonne qualité tel que des haches. Si ce genre de prise ne lui serait d’aucune utilité – mis à part la revente – il en connaît un autre qui sera ravi de pouvoir offrir à son forgeron de quoi travailler.

* * *

« Corniaud ! Ils ont pas l’air bien frais les cousins ! »
Les yeux rieurs de Yargh observent avec moquerie les fier guerriers du nord qui débectent par-dessus le pont leurs repas et leurs estomacs entiers. Blancs comme des linges, gémissant et jurant dans une langue ancestrale. Le retour est plus long que prévu, rallongeant de deux jours supplémentaires la traversée jusqu’à la mère patrie des nordiques.
« J’te parie dix sous que l’blond là, il finit aussi raide qu’une planche avant la fin d’la matinée. Rires épais de l’équipage.
Dieux non ! ‘faudrait’t’y encore qu’il sache où est l’ciel du sol ! Moi j’te parie vingt sous qu’il finit par boire la tasse tête la première ! Nouvelle hilarité générale. Hey mon mignon ! T’sais nager au moins ou t’as aussi peur de t’mouiller ?! »
Un grognement de bête s’extrade dudit blond qui, s’il le pouvait, viendrait déjà empiffrer le marin de coups furieux.
« Ça suffit, ordonne une voix à la poupe. » Mora observe la scène depuis un moment déjà et, bien que les railleries vicieuses de ses hommes puissent tirer un semblant de sourire sur son faciès, il paraît vouloir mettre un terme au pugilat avant que le tout n’éclate en rixe générale. Ce serait bien la dernière chose dont il aurait besoin. Ça, et se mettre à dos les guerriers de Iceveins.

* * *

Le vent mord et lacère la carne de leurs visages en obligeant les paupières à se fermer de moitié. La troupe de quinze hommes fait route depuis la côte d’Alcahar jusqu’au village nordique d’un pas lent mais constant. La neige est tombée depuis de longues lunes déjà, pavant leur chemin d’un linceul épais et désagréable qui s’infiltre dans leurs bottes et leurs nippes. Néanmoins pourvus de pelisses en fourrures, certains marins pestent à travers leurs barbes.
« Eh bah alors ma jolie ? T’as peur de t’mouiller ? » Un certain blond que le froid d’ici n’a pas l’air d’atteindre rive sur Yargh une œillade narquoise et mauvaise. Ledit pirate ne répond pas tant sa mâchoire est crispée par le gel et préfère bougonner avec humeur sous la fourrure.
Égalité partout.

* * *

« Thorvald ! salue le capitaine en voyant la silhouette du chef s’approcher à leur encontre. » Ils viennent d’entrer dans le village et, déjà, les habitants se joignent au groupe pour les accueillir et récolter les histoires venues des océans. Trois hommes d’Hermeus – dont le pauvre Yargh frigorifié – se détachent pour apporter à Iceveins les deux caisses de billes de fer et une autre emplie d’une partie du butin. Les deux hommes se serrent la poigne en agrippant leurs avant-bras dans une accolade virile. « Nous sommes en retard mon ami. Mais c’est que le temps nous a joué de bien mauvaises farces. » Il se détache du chef et tourne les épaules en indiquant les guerriers – tous plus ou moins blessés, leur état variant de l’un à l’autre. « Ils ont fait la fierté du nord. Bien que … » Un sourire complice soulève sa barbe rousse. « … le jour où ils dompteront la mer n’est pas prêt d’arriver.
Ah ça, non ! » Yargh se réveille enfin de sa torpeur, non loin du duo, tenant toujours l’une des caisses. Il a beau claquer des dents, sa fierté de moussaillon ne saurait entendre pareille offense.
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MessageSujet: Re: les loups vivent en meute. (thorvald)   les loups vivent en meute. (thorvald) EmptySam 1 Mar - 10:37

Le Nord est une bien rude contrée. Les hommes et les femmes de ce pays sont naturellement endurcis grâce à la multitude de générations s’étant suivies en ces hautes terres. Le vent vous fouette la face, le froid vous gèle les mucus, et vos cheveux se changent en stalactites si vous n’y prêtez pas attention. La proximité est de mise lorsque vous souhaitez conserver votre chaleur. Les terres habitables sont de toutes façons restreintes, puisqu’entourés par les monts acérés et de l’autre côté la mer glacée vient vous lécher les orteils. Les étrangers s’en trouvent bien gênés, indisposés, complètement frigorifiés. Pour survivre dans ces terres hostiles, mieux vaut être du coin.

Thorvald vaquait à ses occupations. Aux yeux de ses gens, de son peuple, il n’était pas un Jarl conventionnel. D’habitude, les chefs passent leur temps assis –prostrés- sur leur trône dans leur grande hutte bien au chaud. Mais depuis sa nomination –sévèrement acquise dans le sang- il n’a pas franchement changé son rythme de vie. Il part en expédition pour trouver des ressources et des vivres alentours, il aime participer aux chasses groupées, et il continue sa profession de forgeron. Mais il arrive aussi allier son rôle de chef et il sait rester disponible lorsque les gens ont besoin de ses avis et de ses décisions. Et il sait aussi prendre soin de son couple, de sa femme. La sublime et délicieuse Brynhild. C’était la femme la plus convoitée du village et elle reste la femme la plus désirée de la contrée. Et c’est sur lui, fils de forgeron, qu’elle a jeté son dévolu. Il ne pouvait être plus fier aujourd’hui lorsqu’il regardait cette sublime créature se tenir à ses côtés. Rien que de penser à elle l’émoustillait déjà. Il se laissait aisément distraire lorsque son esprit vagabondait sur ses courbes divines. Mais il se reprenait dès l’instant où il sentait que la charge au bout de son bras se faisait plus pesante. Avec lui travaillait son frère. Cet homme grand, brun, droit et fier ne quittait jamais ses côtés. S’il avait eu une rancœur contre son petit frère pendant leur enfance, celle-ci était aujourd’hui complètement oubliée. Thor ne pouvait compter aussi fortement sur aucun autre homme que son frère, sa propre chaire son propre sang.

C’est quand il travaillait l’acier d’un bouclier rond qu’un petit homme apparut dans l’établit en courant, essoufflé et excité par l’effort qu’il venait de fournir. « Jarl Iceveins ! Jarl Iceveins ! Ils sont là… Ils sont revenus ! Les pirates sont de retour ! » Lâcha-t-il avant de ressortir sur un signe de tête de son Jarl. Celui-ci sourit à son frère et lui dit de rester ici, qu’il pourrait trouver son chemin jusqu’à la plage pour aller à l’encontre de son flibuste allié. Et il n’aurait même pas besoin d’aller si loin. Thorvald venait de s’entourer de quelques hommes pour aller au port quand un petit contingent de pirates s’avançait vers eux. « Ha ha !! Te voilà déjà vile canaille ! » Dit-il en attrapant vivement l’avant-bras d’Hermeus. Puis il le tira à lui et l’étreint fermement comme il était de coutume lorsqu’un ami n’avait pas été vu depuis un certain temps. Il le relâcha enfin et remarqua les prises qu’il venait de lui ramener des flots. Ses hommes volontaires pour accompagner son ami, avaient assuré leur rôle avec fierté et courage. Bien qu’ils reviennent blessés et même sérieusement amoché pour certains, ils se remettraient vite pour la plupart et pourraient retourner guerroyer assez vite. Thor répondit à son tour : « Nous ne sommes pas de grands navigateurs, tu le savais lorsque tu m’as demandé mon aide. Mais lorsque le fer doit être croisé et que les chaires doivent être tranchées, tu ne trouveras pas son pareil en la qualité de mes hommes. Et donc… Que m’as-tu rapporté aujourd’hui ? Viens mon ami, allons converser et conte-moi tes aventures autour d’une bonne choppe. » Dit le nordique en l’accompagnant une main dans le dos vers le centre du village.

Ils arrivèrent devant la taverne toujours aussi festive et déjà le son des guerriers agités à l’intérieur s’entendait à plusieurs mètres au dehors. Thorvald poussa la porte d’un geste vif, comme pour surprendre les agissements de ses gens. Il afficha un large sourire et tout le monde comprit qu’il plaisantait. Ils purent ainsi reprendre leurs bruyantes conversations et les raclements métalliques des écuelles et des tasses repartirent de plus belle également. Une table vide dans un coin plus tranquille serait la plus parfaite des locations pour discuter.
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MessageSujet: Re: les loups vivent en meute. (thorvald)   les loups vivent en meute. (thorvald) EmptyLun 3 Mar - 22:07


L’émail du capitaine se découvre en un sourire carnassier. Il ne peut qu’admettre la véracité des paroles du fier chef nordique. Ses guerriers n’ont pas leur pareil pour mener un combat, qu’il se joue sur la terre glacée de leur contrée ou en haute mer. Certains d’entre eux gardent encore des traces de chevelures adverses sous leurs ongles comme des animaux sauvages trop primitifs pour s’embêter d’une quelconque toilette. Il se met à branler du chef pour acquiescer aux dires. Alors que leurs pas s’éloignent vers les huttes centrales – traînant dans leurs dos le groupe d’hommes assujettis à leur autorité – Mora se met à expliquer, indiquant d’un vague signe de tête les caisses que portent les trois pirates.
« C’est du fer. Et d’excellente extraction ! Ça devait servir à la confection d’armes pour la Couronne. Je ne suis pas friand des revers de fortune, mais avoue que l’ironie est singulière ; tu vas pouvoir forger des haches et des lames avec le fer même que le Roi prévoyait de fournir à ses forges ! Le Royaume vient de te payer une nouvelle armurerie Thorvald, achève-t-il dans un rire épais et foutrement amusé. » Un vrai brigand des mers sans foi ni loi.

Leurs carrures s’en viennent aux portes de la taverne que Iceveins fend avec une brutalité quasi mauvaise. D’aucuns pourraient trembler, s’il ne s’agissait pas en face de son peuple et, derrière, de chiens des mers. Après un laps de temps aussi court que tendu, l’hilarité se met à étreindre certains gosiers et les festivités repartent. Cette ambiance de meute aussi menaçante qu’accueillante est une marque de fabrique typique des clans du Nord. Une atmosphère dans laquelle le capitaine se complait depuis bien des années, prolongeant son négoce avec le peuple d’Alcahar – et plus particulièrement avec le village de Thorvald Iceveins – sans une salve de mésentente à l’horizon. Il apprécie autant leur fièvre du combat que leur chaleur humaine.

D’un signe de tête bref, il ordonne à ses hommes de laisser le butin aux pieds de leur table et de s’en aller avec le reste des guerriers festoyer bruyamment. Ce qu’ils s’empressent de faire, les gueules fendues de sourires sales, yeux rivés sur la gnôle qui coule à flot. Voilà bien une raison probante d’oublier le froid !

Une fois assis – mais la pelisse toujours sur les épaules – Hermeus attrape une chope au breuvage chaud et alcoolisé, dont il avale une pleine rasade. Il repose le tout sans délicatesse.
« Vos femmes doivent être bien bonnes pour parvenir à vous réchauffer la nuit. Par ma barbe ! Si je vivais ici, même une pucelle aux yeux de biche ne saurait attendrir ma couche, peste le capitaine que la faible température rend rouspéteur, avant d’enchaîner après un léger coup d’œil circulaire. En parlant de femme. Je ne vois toujours pas une ribambelle de petits blonds querelleurs prêts à arracher des doigts avec leurs minuscules crocs ! » Raillant ouvertement Iceveins, le flibustier se penche quelque peu vers lui en plissant les yeux et ourlant ses lippes d’une risette narquoise. « A moins qu’il ne te faille justement une pucelle aux yeux de biche pour t’inspirer, mon ami ? Tu sais, tu n’as qu’à demander et j’exauce ton vœu. Il y a dans le Sud des jouvencelles que l’on dit si belles, qu’elles rendraient jalouses leurs déesses. Certains affirment même que le désert serait fait des cendres de magnifiques vierges assassinées dans leur sommeil par leurs déités néfastes. Vrai ou non, ça ne m’empêche pas d’aller en récolter de temps en temps pour revendre le tout à Yelderhil. Les dieux en sont peut-être jaloux, mais les marchands, eux, paient grassement leur beauté. » Seconde goulée, puis il continue, haussant brièvement les épaules et feignant une innocence que l’on ne croira jamais, chez lui. « Une fois ou deux … je peux bien en garder dans mes cales pour t’en faire cadeau. »
Hermeus Mora, ou l’art du romantisme.  
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MessageSujet: Re: les loups vivent en meute. (thorvald)   les loups vivent en meute. (thorvald) EmptyMar 4 Mar - 18:59

Le terrible forban se posa à la tablée la plus reculée, là où Thorvald souhaitait également s’asseoir. Ce faisant, le chef du village nordique aboya quelque chose dans une langue slave qui devait sans doute échapper à son ami. Il venait simplement d’ordonner deux choppes de la bière la plus tiède et une jarre de leur meilleur vinasse. Ce vin devait d’ailleurs être un reste de la dernière fournée qu’avait rapporté Hermeus d’un précédent raid. Il se posa ensuite à table et comme à son habitude se délecta des histoires d’abordage et de fieffées tromperies que pouvait avoir son voisin à lui conter. Au final, il pouvait bien romancer le tout, ou simplement améliorer la réalité, il avait un tel bagou que de toute façon les tablées voisines se trouvaient pareillement captivées. Les choppes étaient parvenues entières et on leur versa du fameux liquide qui réchaufferait leurs os et égaillerait leurs esprits par la même occasion.

Une pause dans le récit lui permis de rebondir sur la qualité du fer rapporté et de sa provenance. Là où certains seraient réticents, voir soucieux ou craintifs à l’idée d’utiliser le précieux métal « royal », ce n’était clairement pas le cas du nordique. Son visage s’illumina d’un large rictus : « Canaille, cette cargaison provient d’un bâtiment de la capitale ? Questionna-t-il de façon rhétorique. Il partit alors d’un rire clair et puissant, communicatif qui fit sourire les autres autours. Quel gredin ! N’importe qui est une cible potentielle à tes yeux… Et c’est bien là une de tes toutes meilleures qualités. Mais une simple fripouille n’aurait pu venir à bout d’un navire bourré de soldats royaux, n’importe qui n’aurait pas pu s’en prendre à eux… » Il laissa sa phrase en suspens laissant comprendre toute l’estime qu’il avait en ses capacités de meneur d’hommes et de guerrier des mers.

Ils rirent, s’échangèrent de grandes frappes dans le dos et furent accompagnés par deux nouveaux brocs de bière. S’en vint le discours sur les femmes du sud et comment il pourrait lui rapporter une ou deux d’entre elles pour assurer une descendance toujours absente. Ha ha, s’il savait ! Si Brynhild était là, elle aurait sans doute déjà tiré sa lame de son fourreau et Thor aurait dû s’interposer entre elle et Mora pour qu’elle ne détache pas sa tête de ses épaules. Il souriait à son nouveau et dit : « Tu devrais remercier les Dieux que ma femme n’ait rien entendu de tout ceci. Autrement tu l’aurais découverte sous un nouveau jour. Tu l’as sans doute déjà vu s’emporter et tirer le fer. Mais lorsqu’on en vient à parler de nos enfants à venir, elle peut être quelque peu… Susceptible. Et encore… C’est un moindre mot. » Puis il s’enquit de savoir comment s’était débrouillé ses hommes sur les flots et combien d’hommes il avaient pu démembrer pour sa cause. Loin de tout et surtout des turpitudes de la vie citadines, il en profitait pour demander comment se passaient les choses dans le pays. Mora lui pouvait voyager librement et ainsi il était au fait des petites intrigues et des événements principaux environnants. Ceci cachait en fait une terrible envie de parcourir les côtes et de découvrir un monde qu’il ne connaissait que trop peu. Mais fier et plein d’obligations, il ne serait jamais à même de lui avouer. Quoi qu’une affaire pourrait nécessité ses compétences… Mais chaque chose en son temps.
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MessageSujet: Re: les loups vivent en meute. (thorvald)   les loups vivent en meute. (thorvald) EmptyMer 5 Mar - 1:38

Brynhild la Terrible. Les paroles de Thorvald arrachent un rictus faussement paniqué chez le pirate qui s’efforce au mieux de mimer la figure que le quidam du nord afficherait à l’évocation de cette guerrière et femme du chef Iceveins. Si sa caricature, grossière et emplie de morgue, se targue d’une raillerie conséquente, il n’en reste pas moins que le capitaine estime la bravoure de Brynhild. Au plus profond de son être, disons, quelque part derrière son machisme patenté et son orgueil de mâle belliqueux. Si la vie s’est efforcée de jalonner son parcours de femmes fortes – possédant chacune leur dangerosité propre – Mora paraît comme persister à croire que seule la domination masculine est à craindre. Quel bougre suffisant que ce corsaire des mers ! Derrière un sourire de lion, la parole s’exhibe, épaisse et vigoureuse.

« Allons bon ! Et depuis quand Thorvald Iceveins tremble-t-il devant la susceptibilité d’une femme ? » C’est rhétorique, cela va sans dire. Tout le monde ici – lui compris – sait ce dont il retourne de l’hardiesse farouche dudit guerrier. Quelques rires sont étouffés dans les barbes broussailleuses qui les observent, tirant chez le pirate une risette gouailleuse et un clin d’œil roublard. Il balaye l’air tiède et pesant de la taverne d’un signe bref de pogne avant d’agripper sa chope, de boire à nouveau, puis de reposer le tout en secouant sa figure rugueuse.
« Mordiable, je serais bien le dernier à te fustiger de leçons. L’irritabilité de ma fille est à ce point titanesque que j’ose à peine ouvrir mon clapier lorsqu’elle en déverse sa bile. Un fiel aussi froid que vos hivers, ça oui, tu peux me croire. Aucun âtre ne saurait réchauffer la glace qui l’habite lorsque ses yeux s’embrunissent de colère. » La confession est teintée de facétie et pourtant, la véracité murmure son aubade à travers les hautes syllabes du sieur des mers. « A nos muses ! clame-t-il finalement en levant son bock à hauteur d’yeux pour le choquer vivement à celui du chef de clan. »

Dans la torpeur de la salle, où l’odeur d’homme – plus animale qu’humaine – se mêle à la fragrance des pitances et chopes, le capitaine se met bientôt à narrer ses récits venus d’ailleurs, de Kahanor et parfois de bien plus loin. Accaparant une vive attention chez Iceveins – et quelques autres hommes – qui, l’espace de longues minutes, redore son blason de fier seigneur bien trop souvent dévasté par la monotonie abêtie de son équipage et sa vie en haute mer. Ici, il lui semble parfois être l’égal de Thorvald, tel un chef de clan voisin venu distiller son savoir et son expérience aux yeux et oreilles attentives de générations entières. Coulé dans son élément, prodigieux orateur et conteur inégalable, le verbe de Mora se met à embaumer l’air d’iode marine, de légendes, de rencontres et de batailles, le tout orné de gestes, interjections et murmures faisant vibrer ses chroniques d’images plus vraies que nature.

Tandis qu’une bonne heure passe, soudain, au dehors, des éclats de voix retentissent. Les lèvres du pirate se figent et son faciès se tourne à l’instar des têtes ayant encerclées la tablée des deux meneurs. Tous se taisent et écoutent avec une tension palpable les clameurs extérieures. Les regards s’interrogent et l’atmosphère festive paraît s’écrouler sous une avalanche d’animosité. Avant qu’aucun d’eux n’ait pu dire quoi que ce soit, l’huis épais de la taverne s’ouvre avec brutalité. Yargh apparaît, trempé jusqu’aux os par une pluie qui s’abat visiblement depuis un moment, maculé d’un sang qui n’est guère le sien. A bout de bras, il aide l’un des hommes de Thorvald à tenir debout. Le guerrier relève sur son chef un regard féroce mais affaibli par de vilaines blessures au flanc et au visage. Essoufflé, semi-écroulé sur son aide, il se met à débiter une suite de syllabes qui échappe complétement au capitaine. Lui et Iceveins – ainsi que la plupart des autres nordiques présents – ce sont levés en rivant leur attention sur la scène.
« Que dit-il … ? apostrophe Hermeus, incapable de traduire, avant de tourner un regard soucieux vers son alter-ego. Thorvald, que se passe-t-il ? »
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