James est le bâtard de Phineas Stormrage qui est, depuis des années, la Main du Roi. Son enfance ne fut que mensonges et cachotteries. Obligé de mentir sur ses origines, il vit plus d'une fois sa propre mère se faire maltraiter par son propre géniteur, car elle n'était "qu'une femme de cuisine assez stupide pour être tombée enceinte". Longtemps, il détesta son père pour cela jusqu'au jour où, l'année de ses quatorze ans, l'homme vint le trouver pour lui dire qu'il l'envoyait dans un monastère, où il deviendrait prêtre, avec les années. James fut d'abord tenté de refuser et de fuir mais il réalisa bien vite qu'une telle chose ne ferait que déchaîner la colère de Phineas sur sa mère. Alors il se plia à la volonté de l'homme et passa dix années de sa vie dans un monastère. Étrangement, à partir de cet instant, le comportement de Phineas changea du tout au tout. L'homme se mit à lui écrire, à prendre de ses nouvelles, à lui assurer la bonne santé de sa mère. Puis il se servit de son influence afin que James soit directement envoyé à la capitale, pour assister le Haut-Prêtre. James n'étant pas stupide, il finit bien vite par comprendre les motivations de son géniteur. L'homme avait déjà la main sur le pouvoir politique et voulait, en plaçant son bâtard au plus proche du Haut-Prêtre, s'emparer du pouvoir de la religion. Alors James profite des ambitions de son géniteur. Il obéit, docilement, à tout ce qu'il lui dit de faire, mais il n'oublie pas les bleus sur le dos et les cuisses de sa mère. Il n'oublie pas ses sourires tristes, ni les larmes dans ses yeux. Et il se dit que si Phineas parvient à ses fins, alors il sera temps pour lui, James Storm, d'enfin voler de ses propres ailes.

Siraliel est venue au monde dans une famille de paysans. Aînée de deux autres petites filles, elle a eu la chance d'être choyée par ses parents, malgré la difficulté de survivre dans une région comme Tameriel. Les choses se sont malheureusement compliquées lorsqu'elle a atteint l'âge de huit ans. C'est à cet âge que la jeune fille a commencé à faire des rêves étranges, ainsi qu'à développer des dons qui terrifièrent ses parents, dans un premier temps. Siraliel a été très tôt en mesure de soigner des plaies et des fractures rien qu'à l'aide de ses minuscules mains. Si ce don était autrefois une bénédiction, avec la destruction du Culte des Neuf et l'interdiction de la magie, il passa plus pour une véritable malédiction aux yeux des parents de Siraliel qui se demandèrent immédiatement comment ils allaient bien pouvoir cacher cela aux autres. Ils firent de leur mieux. Expliquant à leur fille qu'elle ne pouvait pas utiliser ses capacités sur n'importe qui et que personne ne devait être au courant. Intelligente, l'enfant ne tarda pas à comprendre qu'elle devait se cacher, si elle ne voulait pas avoir d'ennuis. Et elle le fit très bien, jusqu'à l'année de ses quatorze ans où l'une de ses sœurs manqua de mourir d'une grave maladie. Siraliel ne put s'empêcher de tenter de la soigner et c'est en voyant la petite en pleine forme alors qu'elle aurait dû mourir que les gens commencèrent à avoir des soupçons sur la famille Bloodwrath. Leurs doutes se confirmèrent lorsqu'un adolescent rapporta qu'il avait vu l'aînée de la famille ramener un oiseau tombé de son nid à la vie. Elle fut contrainte de s'enfuir, sur le point d'être massacrée par le village tout entier, effrayé à l'idée que l'on découvre qu'ils avaient abrité une fille douée de pouvoirs magiques toutes ces années. Siraliel quitta même la contrée dans laquelle elle avait grandie et suivit des marchands itinérants durant près de deux ans, se faisant passer pour une orpheline. Elle cacha ses pouvoirs du mieux possible, jusqu'au jour où elle se remit à entendre des voix qui la poussaient à aider son prochain, à cesser de nier qui elle était. Siraliel crut d'abord devenir folle, mais alors qu'elle se trouvait dans la région de Sermar, elle fit la rencontre d'une douce femme qui comprit immédiatement ce qu'elle était. Une femme qui lui assura qu'elle n'était pas folle, mais qu'elle était née pour servir Mara, une ancienne divinité que les autres avaient préféré oublier. La jeune fille hésita entre boire les paroles fascinantes de cette prêtresse et s'enfuir en courant. Mais finalement, elle suivit son instinct et Nimloth lui apprit tout ce qu'elle savait. Elle cessa d'être une orpheline tremblante et terrifiée, une enfant qui devait se cacher pour ne pas mourir. Siraliel devint une véritable prêtresse, ce qu'elle aurait toujours dû être. Son berceau se trouve en Sermar, dans une clairière qui abrite un chêne immense, millénaire. Mais elle continue de voyager énormément, ombre blanche et séduisante prête à toujours aider son prochain.
 

Galahel ne sait pas qui il est. Il ignore d'où il vient. On lui a seulement dit qu'il avait été retrouvé devant la porte du couvent, rouge d'avoir trop pleuré, à moitié mort de froid. C'est là qu'il fut élevé, entouré de femmes pieuses. Pourtant, le garçon ne peut pas dire qu'il ait véritablement eu une famille. Elles prirent soin de lui, le nourrirent, l'habillèrent, lui apprirent à lire et à écrire, à se rendre utile. Mais les garçons n'étaient pas autorisés à vivre dans un couvent. Il avait à peine onze ans lorsque la Mère Supérieure décida de l'envoyer à la capitale avec une lettre pour le Haut Prêtre. Dedans, elle expliquait qu'il n'avait nulle part où aller, mais qu'il savait lire, écrire et qu'il avait été élevé sous le regard bienveillant des Trois. L'homme accepta de le prendre sous son aile, comme intendant. Ainsi le garçon se retrouva-t-il à lire les lettres du Haut-Prêtre lorsque sa vue ne lui permit plus de se débrouiller seul. Il s'occupa de lui porter ses repas et d'écrire ses lettres. Bien vite, Galahel sut tout ce qu'il y avait à savoir sur le fonctionnement de l’Église. Mais cette existence finit par le lasser. Il n'appartenait pas à ce monde-là, il en avait même peur. Parce qu'il sentait au plus profond de lui-même qu'il n'était pas un véritable croyant et que si ça venait à se savoir, alors il aurait de terribles ennuis.
Alors il demanda à recevoir une formation afin d'apprendre la médecine, comme beaucoup de prêtres le faisaient. Cela exigeait de lui qu'il voyage énormément, qu'il apprenne par lui-même. Le Haut-Prêtre fut tenté de refuser, guère enthousiasmé à l'idée de perdre son intendant. Mais le garçon insista, prétextant qu'il sentait que les Dieux voulaient qu'il vienne en aide à son prochain. Le vieil homme ne put refuser après de tels propos et c'est ainsi que le voyage de Galahel débuta. C'est ainsi que l'adolescent se mit à parcourir les Contrées à la recherche de connaissances. La médecine l'intéressait véritablement, mais le fait d'être loin de la moindre église était encore mieux que d'apprendre quoi que ce soit.

Lehona vient d'une famille qui règne sur toute une contrée. Une famille à la sévérité reconnue dans tout Kahanor. Elle reçut donc l'éducation parfaite et ne manqua de rien. Elle apprit à broder, à jouer de la harpe, à parler comme une fille de son statut le doit. Elle fut principalement élevée par sa nourrice dont elle était extrêmement proche. Sa mort, l'année de ses dix ans, toucha énormément Lehona qui eut le sentiment de perdre sa propre mère. Depuis toujours, ses propres parents faisaient plus figure d'autorité, de modèle à respecter, que de véritables êtres chers. Alors le décès de sa nourrice plongea la jeune fille dans une profonde tristesse dont personne ne parvint réellement à la sortir. Très vite, ses parents décidèrent de l'envoyer au couvent, afin de préserver sa vertu, guère enthousiasmés à l'idée qu'elle ne soit plus bonne à marier un jour. Une demoiselle de son rang devait rester vierge et les tentations du monde étaient bien trop nombreuses, aussi le couvent semblait être la meilleure solution. Lehona y passa les années les plus longues et les plus solitaires de toute sa vie. L'année de ses quinze ans, elle crut pouvoir enfin s'en aller, puisqu'on l'avait fiancée avec un jeune noble de son rang, mais il mourut d'une terrible fièvre et Lehona resta entourée de ces Sœurs qui ne parlaient pas beaucoup, ces vieilles dames qui ne la comprenaient pas.  Elle n'était pas cruellement malheureuse, puisqu'elle apprenait plein de choses et menait une vie sans problèmes véritables, mais Lehona rêvait de mieux. L'aube de ses dix-huit ans pointa bien vite le bout de son nez et ses parents décidèrent qu'elle ne serait plus vraiment un bon parti, qu'une fille aussi "vieille" qu'elle n'attirerait jamais les plus grands nobles. Ils parvinrent à marier sa sœur cadette et  firent parvenir une lettre à Lehona, pour lui annoncer qu'elle devait entrer dans les ordres. La jeune fille fondit en larmes en apprenant la nouvelle. On la laissait là-bas, on l'oubliait parce qu'elle n'était plus assez bien pour un bon mariage. Elle songea à plusieurs solutions et accepter son destin était le dernier de la liste. Alors elle prit son courage à deux mains, emporta quelques affaires et s'enfuit un soir, alors que tout le monde dormait. Elle ne connaissait rien du monde, sinon les murs du couvent et du château dans lequel elle avait grandit. Elle prenait sûrement un risque énorme mais qu'importe, elle refusait de rester plus longtemps prisonnière. Sa soif de liberté était bien trop grande. Alors l'oiseau quitta sa cage et prit son envol.

Première née de la branche principale des Tarth, Caitlyn était promise à un futur brillant. Alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, ses parents commencèrent à parler de la marier à un membre de la branche secondaire des Stormrage. Un honneur pour elle, et toute sa famille. Caitlyn grandit avec cet unique objectif dans la tête ; devenir digne d'être une Stormrage un jour. Elle apprit à lire, à écrire, à compter, à coudre et à chanter. Elle devint la jeune fille parfaite, irréprochable. Jolie et intelligente, elle ne tarda pas à avoir une foule de prétendants, mais seule l'idée de devenir une Stormrage motivait la jeune Caitlyn. Les choses changèrent radicalement lorsqu'un jeune palefrenier fit son arrivée dans l'écurie des Tarth. Beau, grand, rieur et malicieux, il se rapprocha beaucoup de Caitlyn qui finit par tomber éperdument amoureuse de lui. Au début, ils ne firent que se donner rendez-vous dans l'écurie, pour discuter, s'occuper des chevaux ensemble. Mais leur passion finit par les mener de plus en plus loin, jusqu'au jour où un domestique les surprit ensemble et s'empressa de rapporter aux parents de la demoiselle ce qu'il avait pu voir. Ils ne voulurent pas y croire, mais ils eurent bien vite la confirmation lorsque son père la trouva en train d'échanger un baiser avec le jeune palefrenier dont elle était tombée amoureuse. Cet évènement signa le début de la descente aux enfers de Caitlyn. Son jeune amant fut tué, pour avoir osé poser ses mains sur une fille de nobles. Quant à elle, elle fut envoyée dans le couvent le plus proche, afin d'être "ramenée sur le droit chemin". Cela fait désormais deux ans que Caitlyn vit dans cet endroit lugubre où elle ne trouve pas sa place. Elle a parfaitement conscience que ses parents n'ont aucunement l'intention de la faire sortir d'ici un jour et elle hésite. Doit-elle accepter son sort, pour avoir commis une faute aussi grave, ou devrait-elle tenter de s'enfuir, pour avoir une chance de mener une vie plus plaisante que le simulacre qu'on lui a imposé ?